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55-JC:049_MEO_Exp-JCOK.qxd 09/10/2008 19:42 Page 55 <strong>Le</strong>s gens & les chiffres Expérience IP Une clinique en pleine mutation IP La clinique Pasteur à Toulouse est une structure de santé à la pointe de la technologie. A l’occasion de la création d’un nouveau bâtiment et de la rénovation du réseau initial, le responsable informatique en a profité pour faire évoluer son architecture vers l’IP, pour répondre à des besoins très variés. La clinique Pasteur, située à Toulouse n’est pas une inconnue pour les spécialistes de la santé. C’est au sein de cette structure que Philippe Douste Blazy, alors ministre de la Santé, avait annoncé en mai 2004, le lancement d’un chantier national, le « DMP », Dossier Médical Partagé. L'objectif de ce projet est de faire communiquer autour d'un dossier « patient unique » tous les professionnels de santé, du monde hospitalier et libéral. Si ce projet a pris du retard, la clinique Pasteur n’en demeure pas moins très active dans le domaine des nouvelles technologies liées au domaine de la santé inscrites dans le cadre du plan Hôpital 2012. A l’occasion d’une extension de la clinique, l’administrateur système et réseau, Denis Di Santo, sous la responsabilité du directeur du département informatique et technique, Dominique Pon, en a profité pour toiletter le réseau. « Nos besoins sont en forte croissance ; la clinique Pasteur SA gère plus de 20 cabinets médicaux où transitent le développement de l’imagerie médicale, les échanges de données, le réseau téléphonique » souligne, Denis Di Santo. Doté d’un réseau réalisé il y a trois ans par NextiraOne, avec des équipements actifs Cisco, des nouvelles exigences sont apparues telles qu’une plus grande flexibilité lors de l’installation de nouveaux produits, ainsi que des demandes spécifiques concernant la sécurité. Pour y remédier, le responsable systèmes et réseaux de la clinique a fait confiance aux équipements d’extrémité d’Alcatel-Lucent, l’Omniswitch 6850. Mais la coexistence entre les deux équipementiers n’a pas donné entière satisfaction : « le dialogue entre les deux était parfois compliqué, il nous est donc apparu plus simple d’avoir un seul constructeur et donc un interlocuteur unique ». Une nouvelle architecture de réseau a donc été mise en place. Une maquette a été réalisée où le cœur de réseau repose sur un Omniswitch 9700 et un Ommniswitch 9600 (en secours) et, de l’avis de Mr Di Santo, « il n’y a aucun problème », la bascule sur le nouveau réseau s’est effectuée à la dernière semaine du mois d’août. <strong>Le</strong> coût de l’opération est de 600.000 euros et l’intégration a été confiée à NextiraOne. <strong>Le</strong> nouveau réseau doit répondre à plusieurs problématiques. La première concerne la croissance exponentielle de la data au sein de la clinique, nécessitant une évolution constante des débits. C’est le cas notamment dans les différents cabinets biomédicaux qui travaillent sur les scanners, les IRM, etc…Toutes ces machines sont reliées au réseau et demandent des débits très importants pour le traitement de l’image, mais aussi pour échanger des informations au sein de la clinique et en dehors. Autre problématique aussi, la partie télécom. Il faut distinguer le bâtiment existant, du nouveau bâtiment baptisé « Atrium ». Dans le premier cas, Denis Di Santo indique « nous ne ferons pas de la VoIP dans les chambres, car cela nécessiterait de détruire une architecture existante et qui marche ». Alors l’IP est complètement écarté ! Non, car il peut servir de réseau de crise. En effet, un des autocoms de la clinique est localisé dans le sous-sol, qui est potentiellement en zone inondable en cas de crue centenaire de la Garonne. Pour la nouvelle structure, la question de la téléphonie a été moins difficile à résoudre, « nous serons en full IP, car c’est inexorablement la tendance de notre métier », souligne Mr Di Santo. Néanmoins, il enjoint les équipementiers à « faire attention, car les postes IP proposés sont trop compliqués pour les patients ». Autre demande très forte : la mobilité, aussi bien en matière de téléphonie que de data. Si la technologie DECT a été utilisée pour la partie télécom, le WiFi a été choisi pour la partie data. Cinq bornes WiFi ont été installées à chaque étage et sont utiles pour 150 tablettes PC qui servent quotidiennement aux personnels de santé pour établir la prescription au lit du patient. Cette installation va être densifiée ave la mise en place de bornes supplémentaires, « afin de réduire la perturbation radio, le site de la clinique est entouré d’habitations collectives et nous référençons prés de 400 hotspots WiFi. Ces perturbations nous ont obligé à passer en 802.11a pour garantir une bonne qualité de service ». La densification du réseau WiFi répond également aux besoins des patients de la clinique. Reconnue internationalement dans certains domaines, la clinique accueille des patients étrangers qui souhaitent être connectés en sans fil. « Nous réfléchissons à proposer le WiFi gratuit dans la chambre, avec une limitation pour les mineurs de l’accès à certains sites ». Au final, la mise en place de ce nouveau réseau réalise la synthèse de répondre aux besoins de plus en plus croissants des différentes activités médicales, mais aussi aux nouvelles attentes du patient en matière de connectivité et de services rendus (gestion des patients à domicile, par exemple). Jacques Cheminat <strong>Le</strong>s données du problème Objectif : rénover le réseau de la clinique en intégrant un nouveau site, l’Atrium Moyens : un Omniswitch Alcatel-Lucent 9700, un Omniswitch 9600 (en secours), plusieurs Omniswitchs 6800, bornes WiFi, téléphones IP Résultats : réseau plus flexible et plus sécurisé, densification et amélioration du WiFi. VoIP pour le nouveau bâtiment, solution IP de secours pour le bâtiment initial. Denis Di Santo, administrateur systèmes et réseaux <strong>Le</strong> thérapeute du réseau Entré à la clinique Pasteur en 2001, Denis Di Santo n’est pas en terrain inconnu dans le monde médical. En effet, dans une autre vie, il a créé une société qui éditait un logiciel à destination des cabinets médicaux. Aujourd’hui, le responsable des systèmes et des réseaux s’inspire des méthodes du monde de la santé : diagnostiquer, ausculter et au final donner un avis et une prescription pour résoudre un problème sur le réseau. La nouvelle architecture réseau mise en place a été pour lui un challenge important et s’inscrit dans la volonté de faire de la clinique Pasteur une vitrine des technologies adaptées au monde de la santé. Octobre-Novembre 2008/n°188-189 <strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des télécoms 55