LIRE - Founoune
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e l A y A g e s<br />
Il faut bien un subterfuge, un certain mobile, pour bénin soit-il, pour<br />
que naisse une idée et que soit engendré un projet. Quelque synchronie<br />
a uni trois artistes plasticiens dont les styles se relayent curieusement<br />
pour une convergence manifeste. Le groupe est baptisé DA3AEM ou<br />
piliers en langue arabe. Une appellation tout aussi ostentatoire que<br />
symbolique.<br />
DEBBOUN, AFAILAL, MELLOUK , tous trois anciens élèves d’écoles<br />
de beaux arts de Tétouan, puis respectivement d’écoles supérieures<br />
d’art de Belgique ,de France, et de Madrid, ralliés par la nostalgie et<br />
un manifeste qu’ils préfèrent garder dans leurs ateliers.<br />
Il n’est tout de même pas malaisé de deviner la ligne de conduite :<br />
Une réconciliation avec la palette assidue et le grand public, un regard<br />
reconsidéré sur la scène artistique alentour et un réalisme dans leurs<br />
visions et leurs aspirations d’artistes condamnés à cohabiter avec ceux<br />
de leurs congénères qui partagent la même galère.<br />
Néanmoins, loin de brandir des clauses soigneusement rédigées ou<br />
d’entonner la scène avec un discours plastique, les protagonistes laissent<br />
tout bonnement discourir leurs œuvres.<br />
Fort d’une culture plastique toujours vierge parce que non encore<br />
investie, Ayachi DEBBOUN fait usage du trait fin, méticuleux. Une nostalgie<br />
du bon vieux temps, quand le strict respect de la texture, de la<br />
science de l’anatomie et de l’ombre étaient de rigueur.<br />
Une perception à cheval entre un réalisme social quelque peu désuet<br />
et une esquisse de visions surréalistes en mal d’image. Avec ses sujets<br />
empruntés à la réalité sociale, les contradictions de l’expérience<br />
humaine qu’il décèle avec ce jeu de contrastes auquel s’ajoutent cette<br />
minutie, l’art des accessoires, Ayachi DEBBOUN annonce peut-être un<br />
réalisme sous un autre jour.<br />
Avec cette représentation de la réalité sans idéalisation, cette vue du<br />
vrai, laquelle doit être le moyen le plus efficace d’arriver à de grands<br />
effets d’émotion, le plasticien serait -il un de ces raconteurs du temps<br />
présent, pour reprendre le sobriquet des Goncourt pour lesquels le<br />
peuple, la canaille, dans leurs propre termes ont l’attrait des populations<br />
inconnues.<br />
Ayachi DEBBOUN emmagasine une flopée d’images, de visions ,<br />
une tendance peut être, que nous avons hâte de découvrir.<br />
Abderrahman MELLOUK, lui, reprend les mêmes lieux et personnages,<br />
cette fois, pour les épurer.<br />
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