Il part de scènes vues du quotidien, d’images perçues, senties peut être, pour en faire naître des évocations. L’image est à peine suggérée comme si l’artiste s’apprêtait à quelque abstraction délibérée. Il s’agit de rendre purement l’impression tout en restant fidèle aux références, aux archétypes conventionnels. Le mouvement y est. Autant de touches quelque part que de personnages, la médina est perçue selon une architecture j’allais dire magique, d’où se dégage une populace insinuée selon un regard curieusement adapté à la vie moderne .Le peintre est en pleine recherche d’effets de matière et surtout de raccourcis à la limite de l’art minimal. Le sens trop précis rature, disait Mallarmé. Abderrahman MELLOUK doit en faire un emblème. Son tableau devient dès lors écriture hiéroglyphique faite d’icônes cependant enveloppés de mystère. Il doit toujours y avoir une énigme dans les papyrus de Abderrahman MELLOUK. Un parcours que vient conclure Ahmed AFAILAL TRIBAK en égouttant l’image repêchée. La forme est là, palpitante, encore fraîche mais le regardeur avide de signe, de trace ressemblante, doit rester sur sa faim. C’est que le plasticien travaille en commun accord avec son instinct propre, sans étalage ni artifice. Et c’est cela justement qui explique cet accent mis sur l’acte de peindre, ce refus de prévoir, de décider. "Je me refuse à peindre ce que l’on comprend " m’avait déclaré Ahmed AFAILAL TRIBAK, il y a bientôt seize ans, lorsqu’il avait exposé au même titre que les grands regrettés CHAIBIA et KACIMI à la non moins célébrissime galerie Meltem, elle-même hélas laissée dans les limbes. Et voilà qu’il récidive à nouveau .L’artiste, le vrai ne trahit point son discours ni son caractère. Avec ces gribouillis, les survivances d’un lettrisme dont il dévoile à peine les initiales, et les réminiscences d’un soufisme annoncé, le renégat brouille le chemin avec un ouragan de gestes, d’expressions lâchées vives telle une délivrance similaire à l’acte physique suprême, pour revenir ensuite à la raison, dans une étape plus colorée, animée de formes organiques mais jamais discernables. Il n’ y a pas d’objet concret mais un tachisme quelquefois tout aussi évocateur que révélateur d’un tournant dans la trajectoire de l’artiste. Toute œuvre est en fait un point d’interrogation .Loin d’être nihiliste comme on devine dans son discours d’antan, Ahmed AFAILAL TRIBAK laisse entrevoir une oeuvre substantielle, il est vrai mais en continuelle remise en question. Ahmed FASSI Tanger. Mars 2010 [ 4 ]
Afailal Tribak Composition Technique mixte 64 x 49 cm أفيلال الطريباق تكوين ᢢ˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘LhOõ˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘e ᢢ˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘˘«æ≤J [ 5 ]