MLN decembre 07.indd - Mandelieu La Napoule
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Passé-Présent<br />
Ainsi naquit <strong>La</strong> <strong>Napoule</strong><br />
Que de péripéties pour ce petit bout de terre baigné de soleil et de mer, rattaché<br />
à <strong>Mandelieu</strong> –et aux Alpes-Maritimes- depuis 1836…<br />
- 22<br />
C’est Hilaire, successeur d’Honorat, luimême<br />
fondateur de l’abbaye de Lérins<br />
au V ème siècle, qui nous laisse le premier<br />
document sur l’histoire de <strong>Mandelieu</strong> et de<br />
<strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> : il y cite Eucher, magnanime<br />
seigneur qui, dès les années 400, libéra<br />
ses esclaves et offrit la moitié de sa fortune<br />
aux paysans… De ces précieuses archives<br />
surgissent des noms aux consonnances<br />
familières : « Avinionet » (aujourd’hui Minelle,<br />
fréquenté depuis l’époque romaine),<br />
« Mandolocum », et enfi n « Napola ». Un<br />
vaste territoire qui s’étendait de l’Argens à<br />
la Siagne, et débordait même sur Cannes<br />
(butte de Saint-Cassien). Un territoire<br />
convoité, dévolu tour à tour aux comtes<br />
de Provence, aux évêchés de Fréjus et<br />
d’Antibes, aux seigneurs de Vence, aux<br />
abbayes Saint-Victor de Marseille ou<br />
Saint-Honorat de Lérins… Et enfi n au<br />
chapître de Grasse (1243). C’est alors<br />
que Raymond de Villeneuve, seigneur<br />
de Tourrettes et de Fayence, arrache<br />
aux moines de Lérins le « castrum » et le<br />
domaine d’Avinionet. Nous sommes en<br />
1284 et de cette main mise allait bientôt<br />
naître un village, au pied de l’ancien<br />
château… Mais la lutte pour cette terre<br />
bénie est loin d’être achevée.<br />
Des Turenne à Barberousse<br />
Le château d’Avinionet ne résistera pas<br />
longtemps aux assauts de Raymond de<br />
Turenne. Et les seigneurs de Villeneuve,<br />
échaudés, préfèrent le reconstruire<br />
sur les rochers d’Epulia, face à la mer,<br />
pour en assurer meilleure défense.<br />
Les habitants du « castrum » ne s’y<br />
trompent pas : la place est belle, et<br />
les Villeneuve protecteurs. Un village<br />
s’organise autour de la nouvelle<br />
demeure seigneuriale. En 1515, après<br />
de multiples querelles et procès,<br />
Honoré de Villeneuve concèdera<br />
aux chanoines de Grasse la grande<br />
Roubine et l’étang… mais pas <strong>La</strong><br />
<strong>Napoule</strong>, se réservant ainsi l’usage<br />
exclusif de la mer. C’est une période<br />
prospère pour le nouveau village : au<br />
milieu du XVI ème siècle, on y compte<br />
450 maisons et quelques 2000<br />
habitants, qui vivent de l’agriculture, du<br />
commerce et surtout de la pêche. <strong>La</strong> mer ?<br />
Salvatrice et… dangereuse : après avoir<br />
essuyé moult confl its guerriers, rivalités<br />
religieuses et épidémies dévastatrices (de<br />
peste en particulier), <strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> est mise<br />
à sac par Barberousse, corsaire turc aux<br />
intentions plus que belliqueuses. Nous<br />
sommes en 1580, et une fois de plus, le sort<br />
s’acharne…<br />
<strong>La</strong> fin des Villeneuve<br />
Rien ne va plus pour le village : Gaspard de<br />
Villeneuve en appelle même aux habitants<br />
« de la rivière de Gènes » pour repeupler<br />
ses terres. Mais les épidémies font rage et<br />
cette tentative demeure infructueuse, devant<br />
l’insalubrité de l’air ambiant. Un siècle plus<br />
tard (1709), son descendant Pierre tentera luiaussi<br />
de réhabiliter son domaine abandonné,<br />
en signant un acte d’habitation avec des<br />
familles venues de Cannes, du Cannet ou de<br />
Mougins. Peine perdue : 10 ans plus tard,<br />
la mort dans l’âme, il se résigne à vendre<br />
sa seigneurie. Dominique de Montgrand,<br />
Messire de Mazade, frère du receveur des<br />
fermes du roi à Cannes se porte acquéreur.<br />
Mais les temps se troublent et la Révolution<br />
gronde : en 1789, terres seigneuriales et<br />
privilèges sont défi nitivement abolis. Et <strong>La</strong><br />
<strong>Napoule</strong> se voit rattachée à la ville de Fréjus.<br />
Voilà qui déplait fortement aux Napoulois…<br />
<strong>La</strong> renaissance<br />
Il faudra attendre 1836 pour que <strong>La</strong> <strong>Napoule</strong><br />
et <strong>Mandelieu</strong>, liées par l’histoire, soient enfi n<br />
réunifi ées. Par une loi, et à la demande<br />
expresse des Napoulois, qui désormais<br />
ne quitteront plus les Alpes-Maritimes.<br />
L’engouement touristique pour la toute jeune<br />
« Côte d’Azur » va profi ter à la commune :<br />
golf, champ de course, aérodrome, port, la<br />
station ferroviaire de <strong>La</strong> <strong>Napoule</strong> est ouverte<br />
en 1911. Pas de doute, la prospérité,<br />
cette fois, sera pérenne… Le château des<br />
Villeneuve (transformé en verrerie au XIX ème<br />
siècle) sera racheté et reconstruit en 1918<br />
par le riche peintre-sculpteur américain Henri<br />
Clews et son épouse Marie. Aujourd’hui<br />
encore, il abrite une célèbre fondation d’art,<br />
ultime hommage à son dernier seigneur…<br />
Décembre 2007 - <strong>MLN</strong> Magazine