Les Alibi en balade à Saint-Apollinaire REGARDS CROISES

egards croisés4N°984NOVEMBRE/DECEMBRE 2011
vendange
maire à la préfecture, « pour rendre compte des motifs qui l’ont
engagé à s’écarter des dispositions de ses arrêtés 3 » . Mais ce dernier
ne se rend pas à la convocation. Alors le préfet « considérant que
l’opiniâtre insubordination du maire est la cause première de
l’esprit de fermentation et de révolte que manifestent quelques
propriétaires de vignes sur l’époque à laquelle doit régulièrement
se faire l’ouverture de la vendange… arrête que le maire de la dite
commune est suspendu de ses fonctions… et qu’il sera adressé à
son Excellence, le Ministre de l’Intérieur, une prière de prononcer
la destitution du maire 4 . Puis le préfet désigne les quatre plus forts
propriétaires pour fixer, d’accord avec l’adjoint, la date du ban.
Mais les commissaires ne peuvent se mettre d’accord sur la date,
les uns opinant pour le 26 septembre, les autres pour le 23. On
s’aperçoit en outre que l’un deux a été désigné par erreur « attendu
qu’il est sans intérêt ». Devant ces complications inattendues, le
préfet fixe lui-même, par arrêté, la date d’ouverture de la vendange
au 26 5 , puis nomme un commissaire chargé de s’assurer que son
arrêté a été affiché et publié ; ce qui n’a pas été fait. Le préfet écrit
alors au commandant de gendarmerie : « Je crains que plusieurs
propriétaires ne veulent pas se conformer à ce j’ai prescrit » ; en
conséquence il l’invite à envoyer à Saint-Apollinaire le nombre de
gendarmes suffisant les 22 et 23 « pour veiller au maintien de son
arrêté » 6 .
Robert Laurent : Les vignerons de la « Cote d’Or » au XIX ème siècle
pages 139 et 140
1 Pétition des propriétaires les plus imposés de Saint Apollinaire. 1806, 9 signatures.
2 Lettres du préfet au maire, 4 et 25 septembre 1806.
3 Lettre du préfet au maire, 11 septembre 1807.
4 Arrêté préfectoral du 16 septembre 1807.
5 Arrêté préfectoral du 18 septembre 1807.
6 Lettre au commandant de gendarmerie, 21 septembre 1807.