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Etude d'un vaccin contre la rage animale, à virus inactivé ... - OIE

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Rev. sci. tech. Off. int. Epiz., 1982, 1 (3), 799-809<br />

<strong>Etude</strong> <strong>d'un</strong> <strong>vaccin</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong> <strong>rage</strong> <strong>animale</strong>,<br />

à <strong>virus</strong> inactivé, préparé à partir<br />

d'encéphale ovin<br />

J. BLANCOU*, M.F.A. AUBERT*, L. ANDRAL* et J. GODENIR**<br />

Résumé : Parmi les modes possibles de production de <strong>vaccin</strong>s antirabiques<br />

(à <strong>virus</strong> inactivé), celui de l'utilisation d'encéphales ovins paraît un<br />

des plus économiques et des plus pratiques lors des campagnes de <strong>vaccin</strong>ation<br />

du chien en particulier dans les pays de <strong>la</strong> zone tropicale.<br />

Les conditions pratiques de production de ce type de <strong>vaccin</strong>, les titres<br />

en <strong>virus</strong> obtenus selon l'âge des ovins, les valeurs antigéniques des lots<br />

fabriqués, les titres en anticorps et/ou <strong>la</strong> résistance à l'épreuve observés<br />

après leur administration au chien (ou au renard) sont rapportés et discutés.<br />

L'étude de ces données indique que les <strong>vaccin</strong>s de ce type répondent aux<br />

recommandations de l'Organisation Mondiale de <strong>la</strong> Santé. Cependant,<br />

s'ils sont conservés à l'état liquide, ils doivent être utilisés dans les six mois<br />

qui suivent leur fabrication dans les conditions décrites.<br />

Plusieurs explications de l'extension actuelle de <strong>la</strong> <strong>rage</strong> dans le monde sont<br />

possibles.<br />

L'une d'entre elles est <strong>la</strong> résurgence des grandes épizooties de <strong>rage</strong> selvatique,<br />

particulièrement en Europe et en Amérique du Nord, <strong>contre</strong> lesquelles les<br />

mesures de prophy<strong>la</strong>xie s'avèrent d'application très difficile.<br />

L'autre est <strong>la</strong> difficulté que ren<strong>contre</strong>nt un grand nombre de pays d'Afrique,<br />

d'Asie ou d'Amérique du Sud à venir à bout des épi-enzooties de <strong>rage</strong><br />

canine — les plus redoutables pour l'homme — par les méthodes de prophy<strong>la</strong>xie<br />

sanitaire ou médicale c<strong>la</strong>ssiques.<br />

L'efficacité de cette dernière, qui consiste en une <strong>vaccin</strong>ation de masse de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion canine, n'est plus à démontrer. Elle reste donc toujours vive-<br />

* Ministère de l'Agriculture, Direction de <strong>la</strong> Qualité, Services Vétérinaires, Centre National<br />

d'<strong>Etude</strong>s sur <strong>la</strong> Rage, BP 9, 54220 Malzéville (France).<br />

** En stage au Centre National d'<strong>Etude</strong>s sur <strong>la</strong> Rage.


— 800 —<br />

ment recommandée, par l'Organisation Mondiale de <strong>la</strong> Santé, comme « l'une<br />

des armes les plus importantes en matière de contrôle de <strong>la</strong> <strong>rage</strong> » (7). Mais<br />

elle se heurte en pratique à <strong>la</strong> difficulté d'approvisionnement de certains pays<br />

en <strong>vaccin</strong> antirabique, ou au coût de cet approvisionnement. C'est pourquoi,<br />

après avoir envisagé les diverses solutions pratiques à cette difficulté, une des<br />

propositions les plus concrètes retenues en commission des experts de<br />

l'O.M.S. est celle de favoriser <strong>la</strong> fabrication, par chacun des pays concernés,<br />

des réserves de <strong>vaccin</strong>s antirabiques nécessaires à leurs campagnes de <strong>vaccin</strong>ation<br />

de masse. Une telle proposition n'est concevable, et acceptable, que si les<br />

<strong>vaccin</strong>s ainsi produits sont de prix inférieur à ceux existant sur le marché international,<br />

et d'innocuité et efficacité correspondantes aux normes de l'O.M.S.<br />

(4).<br />

Les types de <strong>vaccin</strong>s qui, techniquement, répondent le mieux à ces exigences<br />

du moins dans une première étape sont les <strong>vaccin</strong>s à <strong>virus</strong> inactivé (plus<br />

sûrs) produits sur encéphales d'animaux (moins chers) : souris, rats, <strong>la</strong>pins,<br />

petits ou grands ruminants.<br />

Nous avons choisi, dans <strong>la</strong> présente communication, de rapporter les résultats<br />

obtenus avec un <strong>vaccin</strong> produit sur encéphale d'agneau. C'est cette espèce<br />

qui, après d'autres auteurs (2, 3, 5), nous a paru en effet <strong>la</strong> plus répandue et <strong>la</strong><br />

moins onéreuse, d'achat ou d'élevage, dans <strong>la</strong> plupart des pays concernés par<br />

<strong>la</strong> <strong>rage</strong> canine.<br />

Animaux<br />

MATÉRIEL ET MÉTHODES<br />

MATÉRIEL<br />

• Ovins : les ovins utilisés étaient de race croisée Ile-de-France, adultes<br />

(mères), jeunes non sevrés (1 mois) ou juste sevrés (2 mois).<br />

• Chiens : les chiens utilisés pour le tit<strong>rage</strong> d'anticorps post-<strong>vaccin</strong>aux<br />

étaient des chiens croisés Beagles ou anglo-normands âgés de plus de trois<br />

mois.<br />

• Souris : les souris Swiss, E.O.P.S. utilisées pour le tit<strong>rage</strong> des <strong>virus</strong> et des<br />

sérums, ou le contrôle des <strong>vaccin</strong>s, étaient de souche OF1 âgées de 3 à 4 semaines<br />

achetées aux Etablissements IFFA-CREDO (69210 Saint-Germain-sur-<br />

PArbresle, France).<br />

Souche de <strong>virus</strong><br />

Nous avons employé <strong>la</strong> souche fixe Challenge Virus Standard (C.V.S.) ellemême<br />

dérivée de <strong>la</strong> souche Pasteur isolée <strong>d'un</strong> bovin français en 1882.<br />

Matériel de <strong>la</strong>boratoire<br />

Outre le matériel usuel nécessaire aux manipu<strong>la</strong>tions ou tit<strong>rage</strong>s des <strong>virus</strong>,<br />

sérums et <strong>vaccin</strong>s, nous avons utilisé, pour le broyage des encéphales, un


— 801 —<br />

broyeur Ultra-Turrax Janke et Kunkel KG 170 w, type TP 18-10 à tige 18 K de<br />

220 mm. Pour les injections intradermiques de contrôle d'activité du <strong>vaccin</strong> a<br />

été utilisé pour un groupe de chiens, le « Dermojet » AKRA (23 bis, rue<br />

L. Berthou, 64000 Pau, France).<br />

Produits chimiques<br />

L'agent d'inactivation du <strong>virus</strong> était <strong>la</strong> Bêta Propio<strong>la</strong>ctone (« B.P.L. »)<br />

pure (OCH2 CH2 CO) Fluka A G Buchs SG (commercialisée par les Etablissements<br />

O.S.I., 141, rue de Javel, 75015 Paris).<br />

• Le phénol rajouté pour éviter les contaminations bactériennes ultérieures<br />

du <strong>virus</strong> inactivé était du phénol pur, cristallisé, Rhône-Poulenc.<br />

• L'hydroxyde d'alumine, agent adsorbant du <strong>virus</strong> et adjuvant de<br />

l'immunité, contenant 2,46 mg/ml d'Al + + +<br />

, nous a été aimablement fourni<br />

par les Laboratoires R. Bellon (Usine de <strong>la</strong> Croisette, Vil<strong>la</strong>ines-les-Rochers,<br />

37190 Azay-le-Rideau).<br />

MÉTHODES<br />

Nous ne décrirons ici que <strong>la</strong> méthode de fabrication des <strong>vaccin</strong>s étudiés, les<br />

méthodes de contrôle du <strong>vaccin</strong>, par le test des National Institutes of Health<br />

(N.I.H.) ou des sérums par le test de séro-neutralisation sur souris, étant parfaitement<br />

décrites et standardisées par l'O.M.S. (4).<br />

La fabrication du <strong>vaccin</strong> étudié peut être résumée en trois étapes successives<br />

:<br />

Première étape : Inocu<strong>la</strong>tion des ovins<br />

Les ovins sont inoculés par trépanation à l'aide <strong>d'un</strong>e chignolle ordinaire,<br />

munie <strong>d'un</strong>e mèche à bois de 2 mm de diamètre. La trépanation se fait, après<br />

incision et réclinaison et désinfection de <strong>la</strong> peau et des muscles peauciers sousjacents,<br />

en un point défini comme le milieu <strong>d'un</strong>e ligne imaginaire joignant <strong>la</strong><br />

base de l'oreille au centre <strong>d'un</strong>e autre ligne joignant le sommet des deux arcades<br />

osseuses des orbites (Figure 1).<br />

L'inoculum est déposé, à travers l'effraction osseuse ainsi réalisée à l'aide<br />

<strong>d'un</strong>e aiguille de 16 mm (5/10), dans le cortex cérébral. Cet inoculum est constitué<br />

par 0,5 ml de suspension de cerveaux de souris infectées par <strong>la</strong> souche<br />

C.V.S., et titrant au moins 10 5<br />

Doses létales souris par voie cérébrale. Les<br />

lésions ainsi créées cicatrisent spontanément dans les jours suivants, où les<br />

ovins sont observés quotidiennement.<br />

Seconde étape : Récolte du <strong>virus</strong> rabique<br />

Les ovins présentent les premiers symptômes de <strong>rage</strong> 4 à 7 jours après l'inocu<strong>la</strong>tion,<br />

et meurent du 5 e au 9 e jour après cette inocu<strong>la</strong>tion, selon leur âge. Ils<br />

sont sacrifiés en phase agonique (paralysie, dyspnée) par saignée totale et <strong>la</strong>


— 802 —<br />

totalité de leur encéphale est aussitôt extraite selon les méthodes c<strong>la</strong>ssiques (4)<br />

puis soit traitée immédiatement, soit conservée à - 30 °C durant les quelques<br />

jours qui précèdent le traitement.<br />

Troisième étape : Inactivation du <strong>virus</strong>, préparation finale du <strong>vaccin</strong><br />

Les encéphales*, frais ou congelés, prédécoupés en petits fragments de<br />

quelques grammes, sont pré-broyés dans un volume de soluté tamponné stérile<br />

frais (4 °C) égal à trois fois leur poids. Ce pré-broyage s'effectue à l'Ultra-<br />

Turrax dans un récipient de <strong>la</strong> hauteur de <strong>la</strong> tige, à <strong>la</strong> vitesse maxima (20 000<br />

tours/minute) et durant trois minutes.<br />

La sécurité de ce broyage, générateur d'aérosols de <strong>virus</strong>, est assurée par<br />

une double enveloppe p<strong>la</strong>stique (Figure 2). A l'issue de ce pré-broyage, un<br />

tit<strong>rage</strong> est effectué par inocu<strong>la</strong>tion intracérébrale à <strong>la</strong> souris et exprimé en dose<br />

létale pour 50 p. 100 des souris par voie intracérébrale (DL 50<br />

/i.c. / souris).<br />

Le pré-broyat est alors additionné <strong>d'un</strong>e quantité de soluté tamponné**<br />

préchauffé à 37° telle que <strong>la</strong> suspension finale contienne 5 parties d'encéphale<br />

pour 95 de soluté. Cette suspension est filtrée aseptiquement sur gaze stérile et<br />

inactivée aussitôt par addition <strong>d'un</strong>e partie pour cent <strong>d'un</strong>e solution de B.P.L.<br />

à 1/40 réalisée extemporanément. L'inactivation se poursuit alors durant une<br />

heure à 37 °C puis 12 heures à + 4 °C, sous agitation constante, le pH étant<br />

rectifié à 7 si nécessaire en fin d'inactivation. Le <strong>vaccin</strong> est alors complété par<br />

addition de 2,5 p. 1000 de phénol et <strong>d'un</strong>e partie d'hydroxyde d'alumine pour<br />

trois parties de <strong>vaccin</strong> inactivé phénolé.<br />

RÉSULTATS<br />

Les résultats des essais faits sur divers lots de <strong>vaccin</strong>s expérimentaux peuvent<br />

être résumés par l'étude des trois critères les plus importants pour un <strong>vaccin</strong><br />

antirabique destiné au chien :<br />

— le titre de <strong>la</strong> suspension virale avant inactivation,<br />

— <strong>la</strong> valeur antigénique de <strong>la</strong> suspension après inactivation (test N.I.H.),<br />

— le titre d'anticorps é<strong>la</strong>borés par les chiens <strong>vaccin</strong>és.<br />

TITRE DE LA SUSPENSION VIRALE<br />

AVANT INACTIVATION<br />

Ce titre apparaît comme très différent selon que le <strong>virus</strong> provient du<br />

broyage de l'encéphale <strong>d'un</strong> ovin adulte (poids moyen d'environ 90 grammes,<br />

après « toilette » des méninges, tissus conjonctifs, vaisseaux, etc.) ou de celui<br />

<strong>d'un</strong> agneau de 1 à 2 mois (poids moyen de 75 grammes).<br />

* L'encéphale est constitué, dans nos essais, du cerveau, du cervelet et du bulbe rachidien.<br />

** La formule de ce soluté est celle décrite par P. Lépine et coll. (5).


803<br />

Figure 1<br />

Inocu<strong>la</strong>tion intracérébrale de l'agneau (souche C.V.S.)<br />

Figure 2<br />

Broyage de <strong>la</strong> récolte de <strong>virus</strong> à l'Ultra-Turrax


— 804 —<br />

Les valeurs respectives moyennes des titres déterminés sur six sujets sont<br />

présentées dans le Tableau I.<br />

Tableau I. — TITRE DE VIRUS PAR GRAMME D'ENCÉPHALE<br />

SELON LES CATÉGORIES D'OVINS<br />

Catégorie de sujets Titre en <strong>virus</strong> par Intervalle de confiance<br />

gramme d'encéphale au niveau P < 0,05<br />

Brebis adulte 10-4.13 ± 0,73<br />

Agneau non sevré 10-7.22 ± 0,39<br />

Agneau juste sevré 10-7.2 ± 0,48<br />

On constate que s'il n'existe pas de différence significative entre le titre<br />

viral des agneaux non sevrés ou juste sevrés, ce titre est environ 1 200 fois plus<br />

élevé que chez <strong>la</strong> brebis adulte.<br />

Le gain apparent qui pourrait être escompté <strong>d'un</strong> poids plus important (90<br />

grammes) de l'encéphale de l'adulte par rapport à celui du jeune (75 grammes)<br />

est évidemment complètement annulé, si l'on considère <strong>la</strong> quantité de <strong>virus</strong><br />

rabique qu'il contient.<br />

VALEUR ANTIGÉNIQUE<br />

DE LA SUSPENSION VIRALE INACTIVÉE<br />

Après vérification de <strong>la</strong> complète innocuité de <strong>la</strong> suspension virale inactivée<br />

(par inocu<strong>la</strong>tion intracérébrale à des lots de dix souris) sa valeur est appréciée<br />

par le test des N.I.H. utilisant <strong>la</strong> Préparation nationale de Référence (lot 009)<br />

française comme étalon.<br />

Elle est déterminée en faisant varier trois paramètres :<br />

— <strong>la</strong> suspension antigénique : liquide ou lyophilisée*,<br />

— <strong>la</strong> température de conservation de cette suspension : + 4°C, + 20 °C,<br />

ou + 37 °C,<br />

— <strong>la</strong> durée de conservation de cette suspension aussitôt après fabrication,<br />

3 ou 6 mois plus tard.<br />

L'ensemble des résultats de ces différents tit<strong>rage</strong>s en Dose protectrice pour<br />

50 p. 100 des souris (ou en Unités Internationales par ml) est rassemblé dans le<br />

Tableau II.<br />

* La lyophilisation (9) de <strong>la</strong> suspension a été assurée après mé<strong>la</strong>nge dans le substrat saccharosé<br />

recommandé par P. Lépine et coll. (5) en f<strong>la</strong>con type pénicilline, sur appareil Sérail type CS 3.


— 805 —<br />

Tableau II. — DOSE PROTECTRICE 50 % ET VALEURS ANTIGÉNIQUES<br />

DES SUSPENSIONS VIRALES INACTIVÉES LIQUIDE OU LYOPHILISÉE<br />

IMMÉDIATEMENT APRÈS FABRICATION ET APRÈS CONSERVATION A 4°,<br />

20° OU 37 °C PENDANT 3 ET 6 MOIS<br />

Température de conservation<br />

Dé<strong>la</strong>is<br />

De <strong>la</strong> suspension liquide<br />

du tit<strong>rage</strong><br />

(après fabrication) + 4 °C + 20 °C + 37 °C<br />

Aussitôt<br />

après fabrication<br />

3 mois 1,92 ± 0,16<br />

1,6


— 806 —<br />

intradermique recommandée anciennement chez le chien (8) et redécouverte<br />

récemment chez l'homme (6) nous avons utilisé 36 chiens divisés en quatre<br />

groupes* qui ont reçu respectivement, <strong>d'un</strong> lot de <strong>vaccin</strong> préparé trois mois<br />

plus tôt et titrant 1,7 U.I./ml :<br />

• groupe 1 : 0,2 ml administrés par voie intradermique avec une aiguille ;<br />

• groupe 2 : 0,2 ml administrés par voie intradermique « sans aiguille »<br />

(appareil Dermojet) à titre de contrôle de l'effet « technique d'injection intradermique<br />

» du groupe 1 ;<br />

• groupe 3 : 0,2 ml administrés par voie sous-cutanée à titre de contrôle de<br />

l'effet « voie d'injection » des groupes 1 et 2 ;<br />

• groupe 4 : 1 ml administré par voie sous-cutanée, à titre de contrôle de<br />

l'effet « dose d'antigène » du groupe 3.<br />

Le titre d'anticorps é<strong>la</strong>boré 25 à 40 jours après cette injection dans les quatre<br />

groupes a été déterminé par <strong>la</strong> technique de séro-neutralisation sur souris<br />

(4). Ils sont rassemblés dans le Tableau III et exprimés soit en Dose protectrice<br />

pour 50 % des souris, soit en Unités Internationales par ml. Ce tableau n'indique<br />

que <strong>la</strong> moyenne des titres par groupe, le détail des chiffres étant donné par<br />

ailleurs dans <strong>la</strong> publication de Toma et coll. (« Vaccination antirabique du<br />

chien par <strong>la</strong> voie intradermique » : à paraître).<br />

De l'étude de ce tableau et de son analyse statistique il apparaît que<br />

l'influence de <strong>la</strong> voie d'injection du <strong>vaccin</strong> est significative lorsqu'on considère<br />

<strong>la</strong> réponse sérologique 25 jours après <strong>la</strong> <strong>vaccin</strong>ation (F = 20,7). Par<br />

<strong>contre</strong>, lorsqu'on considère cette réponse 40 jours après <strong>la</strong> <strong>vaccin</strong>ation, <strong>la</strong> voie<br />

d'injection n'a plus d'influence significative sur le titre d'anticorps é<strong>la</strong>borés,<br />

bien que <strong>la</strong> voie intradermique paraisse <strong>la</strong> plus favorable à l'immunisation.<br />

DISCUSSION - CONCLUSION<br />

La fabrication <strong>d'un</strong> <strong>vaccin</strong> à <strong>virus</strong> inactivé à partir d'encéphales d'agneau<br />

doit permettre d'obtenir un produit répondant à <strong>la</strong> fois aux exigences internationales<br />

concernant <strong>la</strong> valeur antigénique des <strong>vaccin</strong>s antirabiques à usage animal<br />

et aux contraintes financières concernant ce type de production, dans les<br />

pays envisageant une prophy<strong>la</strong>xie de masse de <strong>la</strong> <strong>rage</strong> canine.<br />

Le titre du <strong>virus</strong> obtenu avant inactivation (10- 7,2 /g) n'est pas, en effet,<br />

significativement inférieur à ceux que l'on peut obtenir sur souriceau (4 et 10)<br />

ou sur cellules (4) actuellement considérés comme les meilleurs substrats de<br />

réplication du <strong>virus</strong> rabique. Mais un tel titre ne peut être espéré que si l'ani-<br />

* Cet essai a été fait à l'Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort, Chaire des Ma<strong>la</strong>dies Contagieuses<br />

(Professeur Toma) que nous remercions vivement.


— 807 —<br />

Tableau III. — TITRES D'ANTICORPS NEUTRALISANTS DÉTERMINÉS SUR SOURIS,<br />

SUR DES SÉRUMS DE CHIEN SOUMIS A DIVERSES MODALITÉS<br />

DE VACCINATION ANTIRABIQUE<br />

Titre d'anticorps neutralisants<br />

Groupe de chiens 25 jours après l'injection 40 jours après l'injection<br />

DP 50<br />

* U.I./ml** DP 50<br />

* U.I./ml*<br />

Voie dermique 1,65 1,7<br />

0,2 ml de <strong>vaccin</strong> 2,1 1,7<br />

(Dermojet) 2,2 1,7<br />

2,2 1,75<br />

2,3 0,8 ± 0,36 1,75 0,3 ± 0,1<br />

2,3 1,95<br />

2,3 1,95<br />

2,45 1,95<br />

2,55 2,1<br />

Voie dermique 1,5 1,25<br />

0,2 ml de <strong>vaccin</strong> 1,7 1,4<br />

(aiguille) 1,7 1,5<br />

1,8 1,75<br />

2,05 0,35 ± 0,15 1,75 0,3 ± 0,2<br />

2,05 1,95<br />

2,05 2,15<br />

2,1 2,2<br />

2,1<br />

Voie sous-cutanée 1,5 0,95<br />

0,2 ml de <strong>vaccin</strong> 1,6 1,4<br />

1,6 1,45<br />

1,7 0,2 ± 0,03 1,55<br />

1,7<br />

1,6<br />

1,75 1,7<br />

1,75 1,7<br />

2,05<br />

0,13 ± 0,07<br />

Voie sous-cutanée 1 1<br />

1 ml de <strong>vaccin</strong> 1,35 1,3<br />

1,35 1,4<br />

1,5 1,5<br />

1,7 0,21 ± 0,18 1,5 0,2 ± 0,2<br />

1,7 1,7<br />

U 1,7<br />

1,75 2,2<br />

2,2<br />

* DP50 = Doses protectrices de chacun des sérums pour 50 % des souris (exposant du logarithme<br />

décimal de <strong>la</strong> dilution finale neutralisante).<br />

** U.I./ml = Unités Internationales par ml : moyenne pour le groupe. La DP 50<br />

du sérum de référence<br />

étant très élevée dans ces tit<strong>rage</strong>s (10~ 4,2 ) les titres des sérums testés paraissent re<strong>la</strong>tivement<br />

faibles.


— 808 —<br />

mal utilisé est très jeune (agneau non sevré, ou juste sevré). L'emploi de sujets<br />

adultes fournirait, au contraire, une récolte de valeur très médiocre, dont<br />

l'inactivation totale produirait un <strong>vaccin</strong> de valeur immunogène inacceptable.<br />

La valeur antigénique du <strong>virus</strong> après inactivation mesurée par le test des<br />

N.I.H. (3,18 à 4,4 U.I./ml) est également comparable à celle obtenue à partir<br />

de <strong>virus</strong> répliqué sur souriceaux ou cellules. Mais, contrairement à ces derniers,<br />

cette valeur antigénique a tendance à baisser assez rapidement pour des<br />

raisons encore inexpliquées. Ceci doit inciter à ne pas réaliser de réserves trop<br />

importantes de <strong>vaccin</strong>s, et à les utiliser rapidement (dans les trois mois après<br />

fabrication) sous peine d'être obligés d'augmenter <strong>la</strong> posologie <strong>vaccin</strong>ale pour<br />

compenser cette perte de valeur antigénique.<br />

La voie d'administration du <strong>vaccin</strong> pourrait être, très avantageusement, <strong>la</strong><br />

voie intradermique. Cette dernière déjà étudiée chez l'animal et l'homme (8)<br />

(1-6) semble bien entraîner, 25 jours après <strong>vaccin</strong>ation, une réaction humorale<br />

supérieure à <strong>la</strong> voie sous-cutanée avec une dose de <strong>vaccin</strong> cinq fois moindre.<br />

Le titre moyen d'anticorps (0,8 U.I./ml) obtenu par cette voie répond aux<br />

normes internationales. Si, 40 jours plus tard, cette différence n'est pas significative,<br />

elle reste tout de même en faveur de <strong>la</strong> voie intradermique. L'emploi<br />

de cette voie devrait donc pouvoir être recommandé pour les <strong>vaccin</strong>ations de<br />

masse sous réserve <strong>d'un</strong>e étude complémentaire en cours, qui vérifiera sur plusieurs<br />

années <strong>la</strong> cinétique de l'immunité humorale comparée selon les voies<br />

d'injection.<br />

REMERCIEMENTS<br />

Nous remercions vivement le Docteur K. Bögel, du Service de <strong>la</strong> Santé<br />

Publique Vétérinaire de l'Organisation Mondiale de <strong>la</strong> Santé, pour ses encou<strong>rage</strong>ments<br />

et son aide matérielle dans ces essais, ainsi que le Professeur<br />

B. Toma pour sa précieuse col<strong>la</strong>boration aux essais sur chiens.<br />

STUDY OF A VACCINE AGAINST ANIMAL RABIES,<br />

USING AN INACTIVATED VIRUS PREPARED FROM SHEEP BRAIN<br />

J. B<strong>la</strong>ncou, M.F.A. Aubert, L. Andral and J. Godenir<br />

Summary : Among the possible ways of manufacturing rabies <strong>vaccin</strong>es<br />

(inactivated <strong>virus</strong>), the use of sheep brain appears to be one of the most<br />

economical and practical methods in <strong>vaccin</strong>ation campaigns of dogs, particu<strong>la</strong>rly<br />

in tropical countries.<br />

The practicalities of manufacturing this type of <strong>vaccin</strong>e, the <strong>virus</strong> titres<br />

obtained depending on the age of the sheep, the antigenic values of manufactured<br />

<strong>vaccin</strong>e batches, the antibody titres and/or resistance to challenge<br />

observed after <strong>vaccin</strong>ation of dogs (or foxes) are reported and discussed.


— 809 —<br />

A study of these data indicates that <strong>vaccin</strong>es of this type meet the<br />

recommendations of the World Health Organization. However, if the<br />

<strong>vaccin</strong>es are kept in a liquid state, they must be used under described<br />

conditions within six months after the date of manufacture.<br />

ESTUDIO DE UNA VACUNA CONTRA LA RABIA ANIMAL,<br />

DE VIRUS INACTIVADO, PREPARADA A PARTIR DE ENCÉFALO OVINO<br />

J. B<strong>la</strong>ncou, M.F.A. Aubert, L. Andral y J. Godenir<br />

Resumen : Entre <strong>la</strong>s posibles formas de producción de vacunas antirrábicas<br />

(de <strong>virus</strong> inactivado), <strong>la</strong> del empleo de encéfalos ovinos parece que es<br />

una de <strong>la</strong>s más económicas y más prácticas en <strong>la</strong>s campañas de vacunación<br />

de perros, especialmente en países de zona tropical.<br />

Se reseñan y discuten <strong>la</strong>s condiciones prácticas de producción de este<br />

tipo de vacuna, los títulos de <strong>virus</strong> obtenidos según <strong>la</strong> edad de los ovinos,<br />

los valores antigénicos de los lotes fabricados, los títulos de anticuerpos<br />

y/o <strong>la</strong> resistencia a <strong>la</strong> prueba observados después de administrarlos al<br />

perro (o al zorro).<br />

Al estudiar estos datos se ve que <strong>la</strong>s vacunas de este tipo corresponden a<br />

<strong>la</strong>s recomendaciones de <strong>la</strong> Organización Mundial de <strong>la</strong> Salud. Sin<br />

embargo, de conservarse en estado líquido, se <strong>la</strong>s ha de emplear en los seis<br />

meses que siguen a su fabricación en <strong>la</strong>s condiciones descritas.<br />

BIBLIOGRAHIE<br />

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