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PLAN 2011-1 - Ordre des ingénieurs du Québec

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Et les autres ateliers<br />

Le thème <strong>du</strong> Colloque <strong>2011</strong>, « L’ingénieur, de concepteur à<br />

leader », se décline en quatre grands axes regroupant chacun<br />

quatre ou cinq ateliers.<br />

L’actualité commande de s’interroger sur l’éthique et la déontologie.<br />

Cinq ateliers s’efforceront de répondre à la question<br />

«en pratique, que signifie l’éthique?» dans l’exercice quotidien<br />

de la profession, la négociation de contrat, la pro<strong>du</strong>ction<br />

de documents d’ingénierie, les relations d’affaires et les relations<br />

avec la hiérarchie si on est salarié.<br />

La gestion occupe une place de plus en plus grande dans la<br />

pratique de l’ingénierie. Pas étonnant dès lors de trouver<br />

dans la programmation <strong>du</strong> Colloque <strong>des</strong> ateliers sur la gestion<br />

de projet, le contrôle de la qualité, la gestion optimale d’une<br />

équipe, la résolution de problèmes dans un contexte créatif<br />

et d’innovation.<br />

Compte tenu <strong>des</strong> responsabilités légales de l’ingénieur en<br />

matière de santé et de sécurité, la gestion <strong>des</strong> risques cons -<br />

titue un axe en soi. Quatre ateliers sont consacrés à cette<br />

thématique : la gestion <strong>des</strong> risques sur le terrain, la prévention<br />

<strong>des</strong> accidents, la prévention et le règlement <strong>des</strong> diffé -<br />

rends et, enfin, la gestion <strong>des</strong> risques à l’étranger, qui exige<br />

de se documenter sur le contexte culturel, professionnel et<br />

réglementaire propre au pays avec lequel on fait affaire.<br />

Pour influencer et exercer <strong>du</strong> leadership, il faut maîtriser l’art<br />

de la communication. Cinq ateliers traitent de différentes<br />

façons d’entrer en relation avec les autres : en misant sur soi<br />

et sur sa créativité; en devenant un agent de changement;<br />

en s’assurant de bien comprendre et d’être bien compris; en<br />

sachant donner et recevoir la rétroaction; en concevant <strong>des</strong><br />

présentations efficaces.<br />

Au total, 18 ateliers sont offerts. Les animateurs sont <strong>des</strong><br />

experts chacun dans leur domaine et ils ont une expérience<br />

très concrète de ce qu’ils enseignent. Tous insistent d’ailleurs<br />

pour dire qu’ils appuieront leurs propos sur <strong>des</strong> cas concrets<br />

dans lesquels les <strong>ingénieurs</strong> participants se retrouveront<br />

facilement, indépendamment de leur expertise et de leur<br />

domaine de pratique.<br />

par exemple, être tenu responsable d’une mauvaise coulée de<br />

béton ou d’un échafaudage non sécuritaire si on ne l’a pas fait<br />

venir avant de procéder à la coulée ou qu’on ne l’a pas consulté<br />

pour vérifier la conformité d’une installation avant son<br />

utilisation. Cela dit, l’ingénieur doit exercer un certain leadership<br />

et rappeler régulièrement aux surveillants de travaux<br />

quand ils doivent en référer à lui avant d’agir. »<br />

Si la responsabilité de l’ingénieur par rapport aux risques<br />

régis par <strong>des</strong> normes ou <strong>des</strong> règlements est généralement<br />

claire, elle l’est beaucoup moins en situation de conception<br />

appliquée, lorsqu’il faut gérer les risques rési<strong>du</strong>els. L’ingénieur<br />

a néanmoins un devoir de prévoyance, d’autorité et d’effica cité,<br />

insiste Serge Douville : « La prévoyance l’oblige à procéder à<br />

une analyse de risques, l’autorité impose de documenter ses<br />

observations et ses recommandations, avec <strong>des</strong> plans et devis<br />

s’il y a lieu, et l’efficacité nécessite de s’adresser aux bonnes<br />

personnes pour la mise en œuvre de mesures de correction.<br />

L’ingé nieur doit éviter les commentaires qui pourraient être interprétés<br />

comme un accord verbal. »<br />

Le dilemme de l’ingénieur salarié<br />

Le statut d’ingénieur salarié a <strong>des</strong> caractéristiques particu lières,<br />

déclare l’ingénieur Richard Thibault, professeur retraité de l’Université<br />

de Sherbrooke, où il a créé et dirigé le programme de maîtrise<br />

en gestion de l’ingénierie : «Une <strong>des</strong> particularités qui distingue<br />

l’ingénieur salarié de l’ingénieur-conseil est le fait que le client de<br />

l’ingénieur salarié se trouve à l’interne. Qui plus est, ce «client»<br />

paie directement son salaire, puisque c’est son patron. Ce rapport<br />

hiérarchique colore forcément leur relation. Par ailleurs, comme<br />

tous les professionnels, l’ingénieur a signé un contrat social : en<br />

contrepartie de l’appartenance à un ordre professionnel, ce qui lui<br />

donne un statut reconnu et augmente sa crédibilité, il s’engage à<br />

fournir un travail de qualité et à respecter un code de déontologie.»<br />

Cette double loyauté place parfois l’ingénieur salarié devant<br />

<strong>des</strong> choix qui ne sont pas toujours évidents, car tout n’est pas<br />

noir ou blanc et les zones grises sont fréquentes. Richard Thibault<br />

proposera aux participants de l’atelier, justement intitulé «Le<br />

dilemme de l’ingénieur salarié», un processus de délibération<br />

éthique afin de les aider à faire les bons choix. Apparenté au processus<br />

de résolution de problèmes, il fait appel aux valeurs fondamentales<br />

de la profession que sont la compétence, la responsabilité,<br />

le sens de l’éthique et l’engagement social.<br />

La démarche comporte quatre étapes : la prise de conscience<br />

de la situation par l’analyse <strong>des</strong> faits, <strong>des</strong> conséquences et <strong>du</strong><br />

contexte légal et réglementaire ; une clarification <strong>des</strong> valeurs<br />

agissantes et de celles qui entrent en conflit ; la prise de décision<br />

morale après avoir déterminé les valeurs à privilégier et<br />

les moyens d’action concrets permettant d’actualiser ses choix;<br />

l’établissement d’un dialogue avec les personnes concernées<br />

et, si possible, la recherche d’un consensus.<br />

Ce processus rigoureux ne met pas pour autant l’instinct de côté.<br />

Spontanément, qu’est-ce que je ferais ? Serais-je à l’aise de parler de<br />

mon choix à mon entourage ? Est-ce que je ressentirais de la honte<br />

à agir d’une certaine façon ? Les réponses à ces questions sont de<br />

bons indicateurs, soutient Richard Thibault, qui n’a qu’un but : sensi -<br />

bi liser l’ingénieur salarié aux défis que pose son statut et lui donner<br />

<strong>des</strong> outils pour l’aider à résoudre ses dilemmes déontologiques. ■<br />

:: JANVIER-FÉVRIER <strong>2011</strong> :: 31

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