PLAN 2009-5 - Ordre des ingénieurs du Québec

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DOSSIER SECURITE CIVILE ET SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL « EN TOUT TEMPS, L'INGÉNIEUR DOIT EXERCER UNE DILIGENCE RAISONNABLE ET FAIRE PREUVE DE PRÉVOYANCE, D'EFFICACITÉ ET D'AUTORITÉ. » surveillant chaque fois que cela leur paraît nécessaire pour bien remplir leurs obligations professionnelles. Pour un chantier en cours, l'ingénieur se doit de connaître le maître d'œuvre au sens de la LSST. C'est le responsable du chantier à aviser lorsqu'il considère que des travaux sont dangereux». «Un contrat explicite et un mandat clair ne remplacent pas l'excellence professionnelle, insiste Serge Douville. En tout temps, l'ingénieur doit exercer une diligence raisonnable et faire preuve de prévoyance, d'efficacité et d'autorité.» La prévoyance l'oblige à indiquer les modes de défaillances possibles. L'efficacité requiert d'envoyer des messages clairs concernant ses plans et devis, son mandat, les avis et autres informations qu'il donne durant les travaux, en s'assurant qu'il a été bien compris. Enfin, il doit émettre un avis des plans et devis chaque fois qu'il le juge à propos. Tout cela demande une grande rigueur. L'accident qui a coûté la vie à un travailleur à la centrale hydroélectrique Toulnustouc en mai 2004 aurait probablement pu être évité si on avait agi avec rigueur, croit Serge Douville. Un ingénieur avait validé la première installation de l'échafaudage volant et vérifié la deuxième, sans toutefois l'attester. Par contre, la troisième, celle qui a causé la chute fatale, n'avait été ni vérifiée ni attestée. PRÊCHER PAR L'EXEMPLE Jacques Moisan invite les ingénieurs à prêcher par l'exemple en portant les équipements de protection et en utilisant les dispositifs de sécurité, et leur recommande de se montrer proactifs, c'est-à-dire de ne pas attendre le signal d'un inspecteur ou d'un agent de prévention, de ne tolérer aucun écart à la sécurité. «Une intervention adéquate faite au bon moment évite souvent un arrêt des travaux ou une plainte », fait-il valoir. « Prenez soin de bien documenter et de mettre en contexte chaque intervention et chaque avis», conseille Serge Douville. Les ingénieurs pourraient plus facilement jouer leur rôle s'ils avaient une meilleure formation en gestion du risque. « Le cours général de 30 heures donné aux travailleurs de la construction n'est pas suffisant pour un ingénieur, affirme Jacques Moisan. Une formation en gestion du risque qui déborde les champs disciplinaires et précise comment intervenir serait plus appropriée. Doit-on la rendre obligatoire ? La question est pertinente. » Les questions de santé et de sécurité revêtent une importance capitale non seulement parce qu'elles préviennent des accidents, mais aussi parce qu'elles soutiennent la crédibilité de la profession. En effet, Serge Douville est profondément convaincu qu'«une présence active et soutenue des ingénieurs sur les chantiers contribue à améliorer la sécurité et à éliminer les accidents». • Deux plans d'action prioritaires de la CSST Le plan d'action sur la sécurité des chantiers de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) cible les dangers faisant l'objet d'une tolérance zéro. Ce plan, adopté voici 12 ans, a atteint la maturité requise pour que l'accent soit mis sur une prise en charge axée sur des correctifs durables. Ainsi, il préconise que l'intégration de la gestion de la santé et de la sécurité du travail dans les appels d'offres devienne une priorité pour les donneurs d'ouvrage. Ce plan d'action fait la promotion des bonnes pratiques. Il vise à sensibiliser les intervenants à l'incidence des conditions ambiantes - par exemple la hauteur de l'édifice en construction ou les conditions climatiques - ou à la dangerosité de certaines manœuvres. Des outils, tel L'évaluateur de la gestion SST sur les chantiers, sont mis à la disposition des responsables de la sécurité pour les aider à trouver les aspects à améliorer. Cette approche globale revêt une importance cruciale au moment où un ambitieux programme d'infrastructures multiplie les chantiers et rend plus présents certains dangers, comme l'exposition à la poussière de silice pendant les travaux de démolition. Le plan d'action sur la sécurité des machines date de 2005 seulement. Il vise à bien faire comprendre aux employeurs, aux fournisseurs, aux travailleurs ainsi qu'aux associations patronales et syndicales leurs obligations respectives. Ainsi, le cadenassage, qui consiste à neutraliser toutes les sources d'énergie d'un équipement avant une intervention de maintenance, est un complément naturel du plan sur la sécurité des machines. Par ailleurs, un comité paritaire travaille à définir les procédures à privilégier. 10 PLAN : JUIN-JUILLET 2009
DOSSIER SÉCURITÉ CIVILE ET SANTÉ ET SÉCURITÉ AU TRAVAIL GESTION DES RISQUES Les machines peuvent être dangereuses, voire mortelles, lorsque les mesures de sécurité sont déficientes. Par Jeanne Morazain 'il arrive ai qu'un accident soit le toujours le ois, nous dit 1': conseil qui a développé une lese entreprises à sécuriser leurs dent compte, lors de l'élaboration d'un pian au travail, que leurs équipements ne sont procèdent à une mise à niveau après 1', plus élevés. C'est ce qu'a fait Rio Tinto après La norme ISO 12100 régit le processus de définit la terminologie et énonce les principes de les risques. La démarche est rigoureuse et du risque et la réduction du risque. n'est pas Groupequiaide seren sécuritaires. D'autres APPRECIATION DU RISQUE L'appréciation du risque nécessite trois analyses : le repérage des éléments dangereux, la détermination des limites de la machine et l'estimation du risque. Les deux premières s'appuient sur l'observation et la consultation, explique Alain Brassard : «Je demande aux travailleurs de me présenter la succession des opérations. Je les observe pendant que la machine est en marche Je repère les endroits accessibles susceptibles de représenter un risque de blessure. Je m'informe du poids et de la nature chimique de la matière première utilisée. Je m'enquiers de la formation que les travailleurs ont reçue. Je parle aux gens qui font l'entretien. Je note les activités qui ont cours en périphérie. En somme, je fais une liste de tous les éléments pertinents liés à la sécurité pour tous les modes d'utilisation de la machine : au début, au milieu et à la fin d'un quart, lorsque la machine est à l'arrêt, lorsqu'on la met en route, pendant qu'on effectue la maintenance. Bien que minutieux, cet examen ne suffit pas : il faut aussi envisager tous les mauvais usages raisonnablement imaginables. I Envisager par exemple qu'une commande bimanuelle ait été trafiquée (par exemple à l'aide d'un bout de ruban adhésif très résistant (duct tape), de sorte que l'opérateur Hse retrouve avec une main libre en zone dangereuse. On doit finalementconsi- I dérer les défaillances Â raisonnablement M possibles.
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