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Etude de cas du Sénégal

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précé<strong>de</strong>nte (MEF/DPEE, 2009). A titre exemplatif, étant donné qu’ils comptent pour<br />

environ 10% <strong>du</strong> PIB, une baisse <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> 20% entraînerait une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> PIB<br />

<strong>de</strong> 2%. En outre, les transferts compensent en partie le déficit structurel <strong>de</strong> la balance <strong>de</strong>s<br />

paiements <strong>du</strong> <strong>Sénégal</strong>, et leur ré<strong>du</strong>ction pourrait avoir <strong>de</strong>s conséquences négatives à cet<br />

égard.<br />

- La diminution <strong>de</strong>s recettes issues <strong>du</strong> tourisme et le report ou l’annulation <strong>de</strong> projets d’IDE<br />

pourraient assombrir les perspectives <strong>de</strong> croissance et d’emploi <strong>du</strong> <strong>Sénégal</strong>, mais aucun<br />

chiffre sur la question n’est encore disponible à ce jour.<br />

- La ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s flux d’ai<strong>de</strong> n’est pas à l’ordre <strong>du</strong> jour dans le court terme, vu que les<br />

programmes engagés suivent leur cours et qu’au niveau global, les tendances <strong>de</strong>s montants<br />

<strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> déboursés par les membres <strong>du</strong> Comité d’Ai<strong>de</strong> au Développement (CAD) <strong>de</strong><br />

l’OCDE sont à la hausse. 26<br />

- Il semble que les ressources domestiques subissent déjà les premières répercussions <strong>de</strong> la<br />

crise interne. Les recettes budgétaires <strong>du</strong> mois <strong>de</strong> janvier 2009 sont estimées à 79,1<br />

milliards contre 82 milliards à la même pério<strong>de</strong> en 2008, soit une baisse <strong>de</strong> 2,9 milliards ;<br />

par rapport à l’objectif <strong>de</strong> janvier 2009, il ressort une moins value <strong>de</strong> 20,3% (MEF/DPEE,<br />

2009). Combiné à la très faible marge <strong>de</strong> manœuvre fiscale dont dispose le <strong>Sénégal</strong> au<br />

regard <strong>de</strong>s paiements d’arriérés, ceci laisse présager <strong>de</strong> nouvelles coupes budgétaires, qui<br />

sont susceptibles <strong>de</strong> nuire à court terme aux services sociaux et aux infrastructures.<br />

- Enfin, un risque très perceptible au moment <strong>de</strong> réaliser cette mission, qui est indépendant<br />

<strong>de</strong> la crise externe mais pourrait être exacerbé si elle a <strong>de</strong>s répercussions importantes, est<br />

celui <strong>de</strong> la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong> la population envers le gouvernement. Il suffit <strong>de</strong><br />

lire la presse sénégalaise pour s’en convaincre. En particulier, la désapprobation populaire<br />

envers les manipulations politiques et les dépenses jugées non pertinentes <strong>de</strong> la<br />

prési<strong>de</strong>nce, 27 couplée à l’affaiblissement <strong>du</strong> secteur privé suite aux impayés <strong>de</strong> 2008,<br />

pourraient être aggravés si le gouvernement n’arrive pas à répondre aux besoins <strong>de</strong> la<br />

population en ces temps difficiles. 28<br />

Outre ces effets directs, <strong>de</strong>s conséquences à plus long terme sont susceptibles d’arriver, ce qui<br />

risque <strong>de</strong> nuire à l’atteinte <strong>de</strong>s OMD. 29 Il n’existe aucune étu<strong>de</strong> fiable sur la question, mais on<br />

peut supposer qu’au <strong>Sénégal</strong>, si aucune mesure préventive n’est mise en œuvre, les impacts<br />

suivants sont également envisageables à plus long terme :<br />

26 Les apports nets totaux d’ai<strong>de</strong> publique au développement en provenance <strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> CAD <strong>de</strong> l’OCDE<br />

ont été à leur plus haut niveau en 2008 : ils se sont accrus <strong>de</strong> 10,2 % en termes réels pour s’établir à 119,8<br />

milliards USD, soit 0,30 % <strong>du</strong> revenu national brut cumulé <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s membres <strong>du</strong> CAD. De nouvelles<br />

augmentations <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> ne sont pas exclues : une nouvelle enquête relative aux plans indicatifs <strong>de</strong> dépenses<br />

prévisionnelles <strong>de</strong>s donneurs laissent augurer d’une hausse <strong>de</strong> 11% <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> programmée entre 2008 et 2010,<br />

passant notamment par un accroissement <strong>de</strong>s versements à certains organismes multilatéraux<br />

(http://www.oecd.org/document/13/0,3343,fr_2649_34487_42461389_1_1_1_1,00.html). Le communiqué final<br />

<strong>du</strong> G20 s’est pour sa part engagé à apporter 50 milliards USD supplémentaires pour soutenir la protection<br />

sociale, booster le commerce et sauvegar<strong>de</strong>r le développement dans les pays à bas revenus. Cet apport sera en<br />

partie acheminé à travers le cadre <strong>de</strong> vulnérabilité <strong>de</strong> la Banque Mondiale.<br />

27 La qualité <strong>de</strong> la dépense publique, notamment pour ce qui concerne certaines dépenses faramineuses <strong>de</strong> l’Etat,<br />

est critiquée <strong>de</strong>puis longtemps par certains acteurs <strong>de</strong> la société civile. Voir par exemple J. Habib Sy, « Gestion<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>niers publics au <strong>Sénégal</strong> : Ai<strong>de</strong> Transparence propose une lecture globale », interview parue dans la<br />

livraison <strong>du</strong> journal « Le Quotidien » (<strong>Sénégal</strong>) parue le 13 novembre 2007, disponible sur<br />

http://www.aidtransparency.org/at .<br />

28 Une autre hypothèse est que la crise externe pourrait être « récupérée » par le gouvernement pour expliquer les<br />

problèmes internes, mais cela ne semble pas (encore) le <strong>cas</strong> pour l’instant.<br />

29 D’autant plus que l’impact <strong>de</strong>s variations économiques sur le développement humain est asymétrique : <strong>de</strong>s<br />

indicateurs tels que la mortalité infantile, le taux <strong>de</strong> scolarisation et l’espérance <strong>de</strong> vie ten<strong>de</strong>nt à s’améliorer<br />

beaucoup plus mo<strong>de</strong>stement en pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forte croissance qu’ils ne tombent en <strong>cas</strong> <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> la<br />

croissance (Arbache & Page, 2007)<br />

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