PE 217 A bis - (CCI) de Strasbourg et du Bas-Rhin

MÉTIERS
Le monde enchanté
du parfum
L’univers du parfum est un monde secret et enchanté où le rêve et le talent se conjuguent.
C’est un art, un marché difficile et mouvant, une rencontre intime entre une personne
et sa fragrance.
Comment s’élabore
un parfum ?
C'est au secret des laboratoires, en
de savantes combinaisons que le
parfum s'élabore...
Une œuvre d'art, au même titre
qu'un poème ou un tableau. Au gré
de son talent, le créateur assemble
non plus des mots ou des lignes,
mais des notes odorantes pour obtenir
ces parfums propres à réjouir le
plus discret de nos sens. Et qui le
parfum séduit-t-il d'abord ? La
femme ou l'homme qui le porte.
D'où l'intérêt de chacune et de
chacun d'avoir un aperçu de sa
«construction, de ces notes odorantes,
les matières premières
de la parfumerie».
Les plantes
Ce sont les fruits, les fleurs, comme
la rose et le jasmin, mais aussi des racines,
comme le vétiver et l'iris. C'est
aussi le bois, comme le santal, le
cèdre ou bois de rose, l'écorce
comme la cannelle et le bouleau, les
mousses, surtout celles du chêne...
Les produits d'origine
animale
Au nombre de quatre, ils ne sont
plus guère utilisés aujourd'hui en
création : ambre gris, musc, civette,
castoréum.
Les produits de synthèse
S'emploient idéalement comme
compléments indispensables des produits
naturels et sont de plus en plus
utilisés, tant leur grande variété olfactive
a prodigieusement élargi la
palette du Parfumeur.
L'analyse du marché de la parfumerie
Les clients donnent le ton, les distributeurs
misent sur la nouveauté et les services
Le marché de la parfumerie
se distingue par un
double mouvement :
une concentration de la profession
au détriment du petit
commerce indépendant et en
faveur des nouvelles chaînes.
Pour sa part, la grande distribution
(grandes surfaces,
libres-services...) gagne des
parts sur un marché déjà fortement
concurrencé par la
vente directe, par correspondance
ou à domicile, les pharmacies,
voire la vente sur
Internet, bien qu'elle fasse une
entrée timide.
Les petits détaillants en recul
«Les petits détaillants ont terriblement souffert
de la poussée des grandes chaînes»,
indique Daniel Givron, président de la
Chambre Syndicale Nord-Est de
Un marché très
”changeant
”
la Distribution en Parfumerie.
«Installés sur de petites superficies,
ils n'avaient pas la capacité
d'accueillir l'ensemble des
marques, ni les moyens financiers nécessaires
pour tenir les contrats».
En effet, la nouvelle génération de distributeurs
au concept de vente novateur (chaînes
en libre service assisté) draine le marché.
«C'est une nouvelle approche de la clientèle
qui plaît beaucoup», observe Daniel Givron.
Ce sont les femmes qui fréquentent majoritairement
les parfumeries, d'ailleurs elles achètent
également 60 % des produits
pour hommes. Besoin de
raffinement, de séduire, le parfum
reste un objet de désir et
les critères de la clientèle sont
variés. «Nous vendons du rêve»,
ajoute-t-il. Hormis un noyau fidèle
aux grands classiques, la
clientèle est de moins en moins
sensible à une marque ou à un
circuit de distribution. Par
contre, elle devient réceptive à
la nouveauté. «Il y a aussi les
collectionneurs qui recherchent
les beaux flacons», complète
Daniel Givron.
Celui-ci rappelle qu'en 2001, en dépit d'une
conjoncture défavorable, les ménages
n'étaient pas résolus à réduire leurs dépenses
en parfums et produits de beauté. A ce moment
et en parallèle, les prix à la consommation
se sont accrus sous l'effet des politiques
de valorisation de l'offre des industriels en
terme de fragrances, d'emballages
ou de formules. Or, depuis
le début de l'année 2002, les habitudes
de consommation ont
changé, observe M. Givron : «avec la mise en
place des 35 heures, nos clients privilégient les
loisirs. Si les consommatrices sont toujours attentives
à leur apparence (les produits de soin
et de maquillage ont d'ailleurs le vent en
poupe), elles réduisent leur budget parfums,
remplacés par des eaux de toilettes moins
chères. Pour perdurer, les indépendants doivent
absolument miser sur le conseil et ajouter
à leur activité le volet «soins». ■
44 | Octobre 2002 - n°217