CH-8 Porosité équivalente de drainage
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<strong>CH</strong>APITRE<br />
8<br />
<strong>Porosité</strong> <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong><br />
8.1 INTRODUCTION<br />
Les équations décrivant les modèles <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> en régime transitoire (Boussinesq, Guyon,<br />
etc.) contiennent un terme <strong>de</strong> porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> ou <strong>de</strong> porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>.<br />
8.2 POROSITÉ DE DRAINAGE<br />
La porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> est la porosité du sol libérée <strong>de</strong> son eau suite au <strong>drainage</strong> et elle correspond<br />
à la différence entre la saturation et la capacité au champ (figure 8.1). Elle est aussi appelée<br />
la macroporosité. Cette valeur est difficile à mesurer.<br />
8.2.1 Le rabattement <strong>de</strong> la nappe<br />
Dans un sol homogène, le rabattement <strong>de</strong> la nappe correspond, si l’équilibre est atteint, à retirer<br />
le surplus d’eau du profil d’humidité pour le ramener à équilibre. Ceci équivaut à déplacer le<br />
profil d’humidité vers le bas d’une distance correspondant au rabattement <strong>de</strong> la nappe<br />
(figure 8.2). Le potentiel s’écrit alors :<br />
2 = 1 + ∆h<br />
[8.1]<br />
1 = potentiel quand la nappe est au niveau ”1”<br />
2 = potentiel quand la nappe est au niveau ”2”<br />
∆h = rabattement <strong>de</strong> la nappe
144 POROSITÉ ÉQUIVALENTE DE DRAINAGE<br />
µ<br />
PF<br />
CC<br />
SAT<br />
θ<br />
PF : point <strong>de</strong> flétrissement<br />
CC : capacité au champ<br />
SAT : saturation<br />
frange capillaire<br />
µ : porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong><br />
θ : teneur en eau<br />
z<br />
Figure 8.1 Schéma présentant la porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>.<br />
Figure 8.2 Changement du profil d’humidité lors du rabattement <strong>de</strong> la nappe.
POROSITÉ DE DRAINAGE<br />
145<br />
Le volume unitaire d’eau drainée (∆V) lors du rabattement <strong>de</strong> la nappe s’écrit :<br />
∆V = h 1<br />
θz, h 1<br />
dz − h 2<br />
θz, h 2<br />
dz<br />
0<br />
0<br />
[8.2]<br />
∆V = volume unitaire d’eau drainée (L 3 /L 3 x L)<br />
h 1 et h 2 = position <strong>de</strong> la nappe au niveau ”1” et “2”<br />
8.2.2 Le rabattement <strong>de</strong> la nappe en condition réelle<br />
En condition réelle, le rabattement <strong>de</strong> la nappe n’est jamais suffisamment lent pour permettre<br />
l’équilibre. La teneur en eau (θ) et la porosité efficace sont fonction d’un troisième paramètre,<br />
le temps. Le volume unitaire d’eau drainé s’écrit :<br />
∆V = h 1<br />
θ z, h1 , t 1<br />
dz − h 2<br />
θ z, h2 , t 2<br />
dz<br />
0<br />
0<br />
[8.3]<br />
Les simplifications que permettait ∇ = 0 ne peuvent être utilisées.<br />
Si en réalité, les changements constants <strong>de</strong>s conditions externes (nappes, précipitations) ne<br />
permettent pas au profil d’humidité d’atteindre l’équilibre, l’observation <strong>de</strong>s courbes teneur<br />
en eau -succion (figure 8.3) et <strong>de</strong>s profils d’humidité en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> (figure 8.2) permet<br />
<strong>de</strong> tirer les trois constatations suivantes pour l’établissement d’un modèle (figure 8.1) :<br />
<br />
<br />
Immédiatement au -<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la nappe où la succion est faible, un accroissement <strong>de</strong> la<br />
succion ne provoque qu’un léger changement <strong>de</strong> l’humidité <strong>de</strong> cette région car peu <strong>de</strong><br />
pores sont suffisamment gros pour que leurs forces capillaires soient vaincues par l’accroissement<br />
<strong>de</strong> succion. Cette zone au -<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la nappe où une variation <strong>de</strong> succion a<br />
peu d’influence sur l’humidité est presque saturée et elle est appelée frange capillaire<br />
(Childs, 1957).<br />
Au -<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> cette frange, un faible accroissement <strong>de</strong> la succion provoque une diminution<br />
significative <strong>de</strong> la teneur en eau. Les forces capillaires d’une assez gran<strong>de</strong> portion<br />
<strong>de</strong>s pores sont alors vaincues par la succion et une quantité significative d’eau est libérée.<br />
C’est cette zone du sol qui libère son eau lors du <strong>drainage</strong> et s’aère. I1 est intéressant <strong>de</strong><br />
remarquer la distance qui sépare la zone d’aération <strong>de</strong> la nappe (figure 8.1).<br />
Avec l’augmentation <strong>de</strong> la succion, les pores qui sont remplis d’eau sont <strong>de</strong> plus en plus<br />
petits et difficiles à drainer et un gradient élevé <strong>de</strong> succion est nécessaire pour libérer une<br />
très petite quantité d’eau (− K(θ) ∆ ≈ 0) que 1e <strong>drainage</strong> ne peut évacuer efficacement<br />
que sur une longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> temps (<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s semaines).<br />
C’est <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière constatation, que sont nées les notions <strong>de</strong> capacité au champ (C.C.) et <strong>de</strong><br />
porosité constante d’aération ou porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> constante. Viehmeyer et Hendrickson
146 POROSITÉ ÉQUIVALENTE DE DRAINAGE<br />
Figure 8.3 Relation teneur en eau - succion d’un sol.<br />
(1949) définissent la capacité au champ comme étant la teneur en eau d’un sol après que le<br />
mouvement <strong>de</strong>scendant ait matériellement décru. Childs (1957) arrive à la définir comme la<br />
plus faible teneur en eau à laquelle un sol peut être amené par <strong>drainage</strong> dans un temps raisonnable.<br />
La porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> (µ) est alors la quantité d’air contenue dans le sol après <strong>drainage</strong><br />
ou plutôt la quantité d’eau libérée par le <strong>drainage</strong> par unité <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> sol (Luthin, 1960).<br />
Cette notion <strong>de</strong> capacité au champ constante est une notion pratique et approximative qui est<br />
principalement utilisée en irrigation. Le mouvement <strong>de</strong> l’eau qui est un phénomène dynamique<br />
et continu est en contradiction avec la notion <strong>de</strong> constance <strong>de</strong> la capacité au champ ou <strong>de</strong> la<br />
porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>. Les valeurs <strong>de</strong> la capacité au champ et <strong>de</strong> la porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> ne<br />
seront pas les mêmes en condition <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> avec une nappe que sans nappe à la suite d’une<br />
précipitation ou d’une irrigation.<br />
La capacité au champ comme la porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> sont en soi <strong>de</strong>s valeurs dynamiques. Si<br />
leurs valeurs peuvent varier selon les conditions <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>, les variations sont en réalité faibles<br />
(Childs,1957) et permettent d’accepter ce concept <strong>de</strong> porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> constante. De<br />
plus, en condition <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> souterrain où le rabattement <strong>de</strong> la nappe est relativement lent<br />
(10 - 30 cm/j), le profil atteint un équilibre dynamique (figure 8.4) que l’on peut considérer<br />
comme stable (Childs,1957) :<br />
θ(z, h, t) = θ(z, h)<br />
[8.4]
LA POROSITÉ ÉQUIVALENTE DE DRAINAGE<br />
147<br />
Figure 8.4 L’équilibre dynamique d’un profil d’humidité en condition <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> (Childs,<br />
1957).<br />
Cette constatation permet <strong>de</strong> justifier le concept <strong>de</strong> porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> constante dans <strong>de</strong><br />
nombreux modèles <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> :<br />
μ = ∆V<br />
∆h<br />
[8.5]<br />
Toutefois, ce concept est limité aux cas où la nappe est plus profon<strong>de</strong> que la hauteur <strong>de</strong> la<br />
frange capillaire et <strong>de</strong> la zone intermédiaire. Quand la nappe est près <strong>de</strong> la surface du sol ou à<br />
faible profon<strong>de</strong>ur (figure 8.5), le volume d’eau drainée est beaucoup plus faible que celui<br />
prévu par l’expression [8.5]. Dans le cas extrême où la nappe est à la surface du sol, le rabattement<br />
<strong>de</strong> la nappe s’effectue avec un très faible volume d’eau drainé.<br />
8.3 LA POROSITÉ ÉQUIVALENTE DE DRAINAGE<br />
8.3.1 Définition<br />
Les difficultés rencontrées dans l’obtention <strong>de</strong>s valeurs expérimentales <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> la<br />
teneur en eau - succion θ(z, h, t) pour les conditions <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> et l’utilisation par les différents<br />
modèles <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> <strong>de</strong> la porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> comme un volume unitaire d’eau libérée lors du<br />
rabattement <strong>de</strong> la nappe ont amené la création <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong><br />
(µ’) (Taylor, 1960). La porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> est le volume unitaire d’eau libérée<br />
par le profil <strong>de</strong> sol lors du rabattement <strong>de</strong> la nappe d’une position à une autre :<br />
μ(h) = ∆V eau draine Quantite <strong>de</strong>au resituee par le sol<br />
=<br />
∆V sol draine<br />
Volume <strong>de</strong> sol libere <strong>de</strong> la nappe<br />
[8.6]
148<br />
Nappe à la surface du sol<br />
Nappe à faible profon<strong>de</strong>ur<br />
Figure 8.5 Évolution du profil d’humidité pour <strong>de</strong>s nappes à la surface du sol et à faible<br />
profon<strong>de</strong>ur.<br />
PF CC SAT θ<br />
ς<br />
∆V<br />
∆h<br />
z<br />
Figure 8.6 Schéma présentant le volume d’eau drainé et la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>
149<br />
μ(h) = ∆V (h)<br />
∆h<br />
[8.7]<br />
μ(h) =<br />
∞<br />
0<br />
θ(z, h, t) dz − ∞<br />
θ(z, h + ∆h, t + ∆t) dz<br />
0<br />
∆h<br />
[8.8]<br />
Cette fonction permet d’évaluer la quantité d’eau drainée lors du rabattement <strong>de</strong> la nappe entre<br />
<strong>de</strong>ux points donnés. Le volume d’eau drainé provient <strong>de</strong> tout le profil <strong>de</strong> sol au -<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la<br />
nappe alors que le volume <strong>de</strong> sol drainé correspond au volume où la nappe s’est rabattue.<br />
Comme l’eau ne provient pas uniquement <strong>de</strong> la zone où la nappe s’est rabattue, cette porosité<br />
est appelée “porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>“.<br />
Cette définition a l’avantage d’être pratique et <strong>de</strong> pouvoir traiter <strong>de</strong>s cas où la nappe est presque<br />
à la surface du sol (figure 8.5) et où la porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> n’est pas constante. En réalité, c’est<br />
à cette notion <strong>de</strong> porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> que réfèrent les modèles même si le terme<br />
porosité <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> est largement utilisé. Remarquez la similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s équations [8.5] et<br />
[8.7]. Dans la réalité tel qu’exprimé par la figure 8.6, le terme µ’ représentent la quantité unitaire<br />
d’eau restituée par le sol suite au rabattement <strong>de</strong> la nappe.<br />
8.3.2 Métho<strong>de</strong> d’estimation<br />
Il existe plusieurs métho<strong>de</strong>s d’estimation <strong>de</strong> la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>. La première<br />
est basée sur la variation <strong>de</strong> la teneur en eau du profil d’humidité (équation [8.8]). Si cette<br />
métho<strong>de</strong> s’exprime bien théoriquement, elle ne donne pas <strong>de</strong>s résultats acceptables à cause <strong>de</strong><br />
la difficulté à mesurer la teneur en eau avec précision. L’idée était <strong>de</strong> mesurer les teneur en eau<br />
du sol avant et après le rabattement <strong>de</strong> la nappe.<br />
Les autres métho<strong>de</strong>s impliquent l’utilisation d’un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> existant. La première<br />
est basé sur l’équation <strong>de</strong> la continuité en supposant que la forme <strong>de</strong> la nappe est connu. Pour<br />
un drain, l’équation <strong>de</strong> la continuité s’écrit :<br />
− h 1<br />
P E μdh = t 1<br />
q(h, t) dt<br />
h 0<br />
t 0<br />
[8.9]<br />
E = écartement entre les lignes <strong>de</strong> drains (m)<br />
P = facteur adimensionnel dépendant <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> la nappe<br />
q(h,t) = débit unitaire
150<br />
Pour un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>, la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> s’écrit :<br />
μ =<br />
t 1<br />
t 0<br />
Q(t) dt<br />
L P E h 1<br />
dh<br />
[8.10]<br />
h 0<br />
Q(t) = débit du système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> (m 3 /j)<br />
L = Longueur du système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> (m)<br />
Il faut mesurer le débit à la sortie d’un collecteur et mesurer le rabattement <strong>de</strong> la nappe à mi -<br />
chemin entre les drains à différents endroit dans le champ. Cette métho<strong>de</strong> est appelée la<br />
métho<strong>de</strong> du bilan global.<br />
Une <strong>de</strong>uxième métho<strong>de</strong> est basée sur les courbes <strong>de</strong> tarissement du débit ou <strong>de</strong> la nappe. Si le<br />
tarissement du débit ou <strong>de</strong> la nappe est mesuré sur une longue pério<strong>de</strong>, il est possible d’établir<br />
par régression les coefficients “α” <strong>de</strong>s équations <strong>de</strong> Guyon :<br />
h(0, t) =<br />
h(0, 0)<br />
e αt + γ(e αt − 1) = h (0, 0) G(α, γ, t)<br />
[8.11]<br />
α = 4 N<br />
K 2<br />
μ<br />
δ<br />
[8.12]<br />
γ = 1 2<br />
E 2 [8.13]<br />
K 1 h(0, 0)<br />
K 2 δ<br />
q(t) = q 0<br />
γ G2 (α, γ, t) + G(α, γ, t)<br />
<br />
γ + 1<br />
[8.14]<br />
μ = 1 α 4 N<br />
K 2 δ<br />
E 2<br />
[8.15]<br />
Les régressions sont non linéaires et posent dans plusieurs cas <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> stabilité<br />
numérique.<br />
La métho<strong>de</strong> basée sur l’équation <strong>de</strong> la continuité (équation [8.10]) est la plus pratique et la<br />
moins exigeante et elle a l’avantage <strong>de</strong> donner la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> moyenne <strong>de</strong><br />
tout un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>. C’est la plus utilisée.
151<br />
8.3.3 Quelques mesures<br />
La porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> a été mesurée sur un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> <strong>de</strong> la région <strong>de</strong><br />
Saint -Hyacinthe à l’automne 1972 par différentes métho<strong>de</strong>s. Le tableau 8.1 présente les résultats<br />
<strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> du bilan global pour différentes profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> la nappe. Le tableau présente<br />
aussi l’erreur d’estimation obtenue par la métho<strong>de</strong> du calcule <strong>de</strong> l’erreur. Les valeurs<br />
sont relativement constante en fonction <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la nappe.<br />
Tableau 8.1 <strong>Porosité</strong> <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> µ’ et erreur d’estimation Εµ’ pour différentes<br />
profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la nappe - métho<strong>de</strong> du bilan global.<br />
Profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
la nappe (cm)<br />
9 nov. 16 nov. 30 oct. - 1 nov.<br />
µ’ Εµ’ µ’ Εµ’<br />
20 - 40 0,034 0,002<br />
40 - 60 0,034 0,002<br />
60 - 76<br />
(62 - 78)<br />
0,046 0,004<br />
76 - 89 0,036 0,003<br />
(0,037) (0,003)<br />
La porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> a aussi été mesurée par trois autres métho<strong>de</strong>s : les variations<br />
du profil d’humidité (équation [8.8]), le coefficient “α” (équation [8.15]) et la macroporosité.<br />
La macroporosité est mesurée au moyen d’une table à tension (figure 8.7) avec une<br />
succion <strong>de</strong> 60 cm sur douze (12) échantillons <strong>de</strong> 10 cm x 10 cm x 10 cm prélevés par la<br />
métho<strong>de</strong> Vergière (Bourrier, 1965) (figure 8.8). Les profils d’humidité ont été déterminés sur<br />
quatre sites au début et à la fin <strong>de</strong> trois pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rabattement <strong>de</strong> la nappe aux moyens<br />
d’échantillons prélevés et séchés à l’étuve.<br />
Le tableau 8.2 présente le sommaire <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> obtenue<br />
par les quatres métho<strong>de</strong>s. Les écarts -types ou les erreurs d’estimation sont aussi présentés.<br />
Tableau 8.2 La porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> selon les quatre métho<strong>de</strong>s<br />
Métho<strong>de</strong> µ’ σµ’ Εµ’ σµ’/µ’ ou Εµ’/µ’<br />
Bilan global 0,037 0,001 3 %<br />
Coefficient “α” 0,031 0,007 23 %<br />
Macroporosité 0,077 0,005 7 %<br />
Profil d’humidité 0,01 0,02 200 %<br />
La métho<strong>de</strong> du bilan global donne une très bonne précision comparée aux autres métho<strong>de</strong>s. La<br />
porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> obtenue <strong>de</strong> l’analyse du coefficient ”α” du tarissement du<br />
débit est en concordance avec la valeur obtenue par le bilan global qui est une métho<strong>de</strong> dont<br />
l’échantillon est toute la parcelle.
152<br />
Figure 8.7 Le schéma <strong>de</strong> la table à tension.<br />
Figure 8.8 Le schéma d’un échantillon prélevé selon la métho<strong>de</strong> Vergière (Bourrier, 1965).<br />
La porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> obtenue du bilan global (0,037) représente environ la moitié<br />
<strong>de</strong> la macroporosité. Guyon (1966) observe que la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> est<br />
comprise entre l/3 et 1/2 <strong>de</strong> la macroporosité. Wesseling (1958) observe que la porosité <strong>équivalente</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>drainage</strong> obtenue <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong> la nappe ou <strong>de</strong> son rabattement est d’environ la<br />
moitié <strong>de</strong> celle obtenue <strong>de</strong>s courbes teneur en eau - succion du même sol. Guyon (1966) explique<br />
cette différence par l’hypothèse qu’en régime variable (<strong>drainage</strong> souterrain), la frange<br />
capillaire n’aurait pas la même importance qu’en régime stationnaire (détermination <strong>de</strong> la<br />
macroporosité), la nappe en dépression jouant 1e rôle <strong>de</strong> piston et l’air ne pouvant remplacer<br />
qu’en partie l’eau contenue dans les pores du sol. Wesseling (1958) attribue cette différence à<br />
l’emprisonnement sous la nappe d’une quantité d’air. Un sol est toujours difficile à saturer et<br />
sous une nappe, il ne serait saturé qu’aux environs <strong>de</strong> 90% à cause <strong>de</strong> l’air qui reste prisonnier
153<br />
dans certains pores (Luthin, 1966). I1 faut remarquer qu’en laboratoire où les échantillons<br />
sont saturés par le bas et pendant plusieurs jours, l’air est pratiquement tout exclu, alors qu’au<br />
cours d’une précipitation où le sol est saturé par le haut, il est probable qu’une quantité d’air<br />
reste emprisonnée dans certains pores. Alors, ceci pourrait signifier que la porosité <strong>équivalente</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>drainage</strong> varierait d’un rabattement à un autre car la rapidité <strong>de</strong> la remontée <strong>de</strong> la nappe<br />
et les antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> l’humidité du sol pourraient changer les conditions d’emprisonnement <strong>de</strong><br />
l’air. En essayant d’expliquer cette gran<strong>de</strong> différence entre la macroporosité (<strong>drainage</strong> simulé)<br />
et la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>, il ne faut pas oublier qu’en régime réel <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>, les<br />
conditions d’équilibre ne sont jamais atteintes à cause du mouvement continu <strong>de</strong> la nappe.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évolution du profil d’humidité pour la détermination <strong>de</strong> la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>drainage</strong> est une métho<strong>de</strong> très peu précise et montre très peu <strong>de</strong> possibilités en terme expérimental<br />
au niveau du champ.<br />
Les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s basées sur la prise d’échantillons (macroporosité et étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s profils d’humidité)<br />
ne donnent pas <strong>de</strong> façon pratique <strong>de</strong>s résultats assez précis pour qu’elles soient utilisées<br />
au niveau du <strong>de</strong>sign. La métho<strong>de</strong> du bilan global et l’analyse <strong>de</strong>s courbes <strong>de</strong> tarissement<br />
du débit donnent une précision très acceptable. Elles sont intéressantes dans une étu<strong>de</strong> fondamentale<br />
mais d’aucun intérêt pour le <strong>de</strong>sign car il faut que le système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> soit installé<br />
avant <strong>de</strong> pouvoir en déduire <strong>de</strong>s valeurs.<br />
8.3.4 Valeurs recommandées en l’absence <strong>de</strong> mesures<br />
Comme les <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s valables exigent l’installation d’un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>, elles ne<br />
peuvent être utilisées lors du <strong>de</strong>sign d’un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> souterrain. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s différents<br />
sols ont par contre permis d’i<strong>de</strong>ntifier qu’il existait une relation entre la conductivité<br />
hydraulique et la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong>. Ce lien est expliqué théoriquement car une<br />
plus gran<strong>de</strong> macroporosité amène un plus grand espace pour la circulation <strong>de</strong> l’eau et une plus<br />
gran<strong>de</strong> conductivité hydraulique et aussi un plus grand volume qui libérera <strong>de</strong> l’eau lors du<br />
rabattement <strong>de</strong> la nappe.<br />
Le tableau 8.3 présente les valeurs <strong>de</strong> porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> en fonction <strong>de</strong> la<br />
conductivité hydraulique, valeurs recommandées au Québec par le Cahier <strong>de</strong>s normes en <strong>drainage</strong><br />
souterrain publié par le C.P.V.Q (1989). Ces valeurs sont utilisées lors <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign.<br />
Tableau 8.3 <strong>Porosité</strong> <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> en fonction <strong>de</strong> la conductivité hydraulique.<br />
Conductivité hydraulique Argiles et limons Sables<br />
0,1 < K < 0,5 m/j 0,02 - 0,03 0,03 - 0,05<br />
0,5 < K < 1,0 m/j 0,03 - 0,05 0,05 - 0,08<br />
1,0 < K < 5,0 m/j 0,04 - 0,06 0,08 - 0,10<br />
5,0 < K < 10,0 m/j 0,05 - 0,07 0,10 - 0,12
154<br />
GAE -21286 PROBLÈMES SÉRIE 8.<br />
8.1. Dans un sol argileux d’une superficie <strong>de</strong> 10 hectares et <strong>de</strong> conductivité hydraulique <strong>de</strong><br />
0,8 m/j, un système <strong>de</strong> <strong>drainage</strong> a été installé avec un écartement <strong>de</strong> 30 m. À la suite d’une<br />
forte précipitation, la nappe est remontée près <strong>de</strong> la surface du sol et s’est rabattue <strong>de</strong><br />
28 cm dans les 24 heures qui ont suivi. Le débit du collecteur était <strong>de</strong> 12,3 l/sec. au début<br />
<strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> et <strong>de</strong> 8,2 l/sec. après 24 heures. Calculer la porosité <strong>équivalente</strong> <strong>de</strong> <strong>drainage</strong><br />
approximative <strong>de</strong> ce sol.<br />
8.2. Vous avez les résultats suivants <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’un sol:<br />
Superficie :<br />
120 hectares<br />
Type <strong>de</strong> sol plat : 0 -l m : limon argileux<br />
1+ m : argile grise<br />
Profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> sol : Le cultivateur possè<strong>de</strong> un puits <strong>de</strong> maçonnerie <strong>de</strong> 6 m <strong>de</strong><br />
profon<strong>de</strong>ur dont le fond touche le schiste.<br />
Assainissement actuel : L’assainissement <strong>de</strong> surface est négligé.<br />
Cultures projetées : Maïs, céréales, luzerne.<br />
Essais <strong>de</strong> conductivité hydraulique selon la métho<strong>de</strong> du trou à la tarière.<br />
TROU Profon<strong>de</strong>ur Profon<strong>de</strong>ur Conductivité<br />
du trou <strong>de</strong> la nappe (cm) hydraulique K (m/j)<br />
1 98 28 0,64<br />
2 204 48 0,80<br />
3 97 41 0,78<br />
4 185 55 1,00<br />
5 250 46 0,56<br />
6 104 59 0,74<br />
7 180 52 0,58<br />
8 95 52 0,84<br />
9 190 45 0,63<br />
10 94 37 0,76<br />
11 160 55 0,79<br />
12 102 33 0,54<br />
a) Que recomman<strong>de</strong>rez -vous à l’agriculteur comme profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s drains et écartement<br />
entre ceux -ci si les cours d’eau ont plus <strong>de</strong> 2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur?<br />
b) Quelle sera la longueur maximale d’un latéral installé dans ces conditions (pente du<br />
terrain 0,3%)? Quel sera le diamètre du collecteur lorsqu’il draine 3000 m <strong>de</strong> latéraux<br />
(les drains et collecteurs sont en polyéthylène ondulé).
155<br />
8.3. Suite à votre expertise chez monsieur Fridolin Beaulieu <strong>de</strong> St -Urbain, vous avez les résultats<br />
suivants:<br />
Superficie: champ I : 16 ha<br />
champ II : 24 ha<br />
Type <strong>de</strong> sols:<br />
0 - 1,2 m : argile grise<br />
1,2+ m : argile bleue<br />
Topographie:<br />
pente faible 0,1% vers le nord<br />
Profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s cours d’eau : 2,50 m<br />
Assainissement actuel : P1anches ron<strong>de</strong>s espacées <strong>de</strong> 60 m avec un fossé <strong>de</strong> 50 cm<br />
<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur. La dénivellation entre le <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la<br />
planche et le bord du fossé est d’environ 20 cm.<br />
Cultures projetées : maïs ensilage, luzerne, céréales<br />
Essais <strong>de</strong> conductivité hydraulique selon la métho<strong>de</strong> du trou à la tarière (voir schéma).<br />
TROU Profon<strong>de</strong>ur Profon<strong>de</strong>ur Conductivité<br />
du trou (cm) <strong>de</strong> la nappe (cm) hydraulique K (m/j)<br />
I - 1 163 32 3,7<br />
I - 2 90 45 3,5<br />
I - 3 91 40 5,3<br />
I - 4 178 37 4,3<br />
I - 5 85 31 2,8<br />
I - 6 176 34 1,5<br />
I - 7 87 39 4,9<br />
II - 1 87 31 4,0<br />
II - 2 176 36 2,9<br />
Il - 3 89 41 3,6<br />
II - 4 185 54 3,4<br />
II - 5 183 46 4,0<br />
II - 6 90 24 2,4<br />
II - 7 172 24 5,0<br />
II - 8 87 28 6,3<br />
II - 9 180 25 6,2<br />
II - 10 90 41 5,7<br />
a) Que recomman<strong>de</strong>riez -vous à l’agriculteur comme profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s drains et écartement<br />
entre ceux -ci pour chacun <strong>de</strong> ses champs?<br />
b) S’il préférait drainer par fossés profonds, quel écartement, quelle profon<strong>de</strong>ur et quel<br />
type <strong>de</strong> fossé lui recomman<strong>de</strong>riez -vous?