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Le Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale Blasius, 1853

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<strong>Le</strong> <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong><br />

<strong>Rhinolophus</strong> <strong>euryale</strong> <strong>Blasius</strong>, <strong>1853</strong><br />

BROSSET et al. (1988)<br />

Cadre géographique :<br />

France (département des Pyrénées-Orientales, Sirach).<br />

Matériel et méthodes :<br />

Etude de l'utilisation des habitats<br />

Synthèse des observations de gîtes à <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> avec analyse des zones où<br />

l’espèce a été rencontrée. Quatre-vingt-trois sites ont été analysés.<br />

Résultats et commentaires :<br />

Utilisation de l'habitat<br />

- Caractéristiques des terrains de chasse<br />

On rencontre le <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> dans un type de paysage décrit par 30 % de<br />

bois, 30 % de prairies et 30 % de cultures dans l’Est, le Centre et l’Ouest. En<br />

région méditerranéenne, on trouve 75 % de garrigues et de forêts et 25 % de<br />

friches et de vignes. <strong>Le</strong>s zones de cultures intensives ne sont pas occupées.<br />

Une colonie, celle de la grotte de Sirach, se situe dans un environnement où<br />

l’arboriculture intensive occupe 100 % de l’espace. <strong>Le</strong>s <strong>Rhinolophe</strong>s <strong>euryale</strong>s<br />

semblent y chasser puisque suite à une mortalité élevée, des analyses ont<br />

déterminé des taux élevés de différents pesticides, en particulier DDE,<br />

largement utilisés dans ce type de culture.<br />

MASSON (1990)<br />

Cadre géographique :<br />

France (région de Midi-Pyrénées).<br />

Matériel et méthodes :<br />

Etude de l'utilisation des habitats<br />

Etude de la sortie crépusculaire d'une colonie de mise bas de 850 individus,<br />

occupant une grotte de juin à début novembre, grâce à un détecteur d'ultrasons<br />

hétérodyne.<br />

Résultats et commentaires :<br />

- Rythmes d'activité<br />

L'heure d'émergence est sous la dépendance de l'éclairement. Elle correspond au<br />

3/5 du crépuscule civil (légèrement après en juillet, et légèrement avant en<br />

octobre).<br />

Une forte nébulosité avance l'émergence, alors que la température ambiante et<br />

l'éclairement lunaire sont sans effet sur l'heure de la première sortie.<br />

Espèce <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> - Page 1


BARATAUD (inédit)<br />

La durée de l'émergence est d'autant plus grande en été que le crépuscule est long ;<br />

elle est plus faible en octobre, d'autant plus que la température est basse. <strong>Le</strong>s<br />

animaux sortent même par 3°C, début novembre.<br />

<strong>Le</strong>s fortes pluies nocturnes, entraînant un déficit d'alimentation des rhinolophes,<br />

provoquent une sortie avancée de 5 minutes et plus rapide que la moyenne, lors<br />

du premier crépuscule suivant le retour à une météorologie favorable.<br />

<strong>Le</strong>s individus ont tendance à sortir en petits groupes (jusqu'à une dizaine<br />

d'individus) sans doute sous l'effet d'un phénomène de facilitation sociale.<br />

Cadre géographique :<br />

France (région du Limousin ; département de la Corrèze).<br />

Secteur d’étude :<br />

Autour d’un gîte de mise-bas (viaduc creux) situé dans l’ouest du département de<br />

la Corrèze et rassemblant une trentaine de <strong>Rhinolophe</strong>s <strong>euryale</strong>s adultes.<br />

<strong>Le</strong> paysage est principalement constitué de forêts de chênes, de pâtures à bovins et<br />

ovins, et de vergers intensifs (pommiers) subissant de nombreux traitements<br />

chimiques.<br />

Matériel et méthodes :<br />

Etude de l'utilisation des habitats<br />

Quatre-vingt-treize kilomètres de transect ont été tracés dans un rayon de 4 km,<br />

traversant tous les types de milieux présents. Soixante personnes, réparties en 14<br />

groupes, ont parcouru ces transects à pied, à deux reprises (30/05/92 et 22/08/92),<br />

du crépuscule à l’aube. Chaque groupe était équipé d’un détecteur d’ultrasons<br />

hétérodyne calé sur 104 kHz (fréquence de R. <strong>euryale</strong>). <strong>Le</strong>s participants avaient<br />

reçu au préalable une courte formation sur la reconnaissance des signaux<br />

acoustiques des rhinolophes. Chaque contact acoustique était noté sur une fiche en<br />

précisant l’heure, le milieu environnant, la structure et la nature de la végétation.<br />

<strong>Le</strong> lieu était reporté sur une photocopie de carte au 1/25000 ème . A ces contacts<br />

acoustiques s’ajoutaient des contacts visuels, suite au marquage de 8 individus (3<br />

en mai, 5 en août) équipés de capsules luminescentes (cyalume).<br />

Résultats et commentaires :<br />

Utilisation de l'habitat<br />

- Caractéristiques des terrains de chasse<br />

30/05/92 - sortie du gîte à partir de 22h 15 (heure légale) :<br />

- 1 contact visuel à 22h 35 à 1 km au nord du gîte en lisière de haie (chêne,<br />

noisetier) sur friche herbacée le long d’un talus de voie ferrée.<br />

- 1 contact acoustique à 23h 05 à 750 m au nord-nord-ouest en lisière de chênaie<br />

bordant une prairie de pâture (vaches) près d’un étang boisé.<br />

- 1 contact acoustique à 23h 15 à 4 km au nord-nord-ouest en lisière de chênaie<br />

bordant une pâture (vaches).<br />

22/08/92 - Sortie du gîte à partir de 21h 30 (heure légale) :<br />

- 1 contact visuel à 21h 45 à 500 m au sud-est sur un chemin à ciel ouvert dans<br />

une chênaie de pente.<br />

- 1 contact acoustique à 22h 50 à 1,25 km au sud-ouest en lisière de chênaie en<br />

bordure d’un verger basse tige (pommiers) à couverture herbacée haute.<br />

Espèce <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> - Page 2


- 1 contact acoustique à 1h 20 le 23/08/92 à 100 m au nord en lisière de<br />

chênaie-chataîgneraie bordant une pâture (moutons).<br />

- Comportement de chasse<br />

Lors des deux contacts visuels (furtifs), les individus volaient à faible hauteur<br />

(environ 2 m). <strong>Le</strong> vol était louvoyant, plutôt lent, sans crochets brusques ni<br />

surplace, proche de la végétation arborée, indiquant une recherche de proies<br />

volant près du feuillage.<br />

Espèce <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> - Page 3


<strong>Rhinolophus</strong> <strong>euryale</strong><br />

Synthèse et commentaires généraux<br />

L’extrême faiblesse des études publiées à ce jour sur l'activité nocturne du <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong><br />

ne permet de tirer aucune conclusion sur les territoires de chasse, et encore moins sur le régime<br />

alimentaire.<br />

Aucune mesure de conservation propre à maintenir ou à restaurer les populations de cette<br />

espèce dont la situation peut être considérée comme largement préoccupante ne peut être<br />

préconisée en ce qui concerne la gestion des milieux de chasse. Des études sur ces milieux<br />

ainsi que sur le régime alimentaire du <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> s’imposent donc immédiatement.<br />

Une communication intitulé "Diet of the Mediterranean Horseshoe Bat, <strong>Rhinolophus</strong><br />

<strong>euryale</strong>, in South-Eastern Slovenia", lors du VIIIth European Bat Research<br />

Symposium (Cracovie, Pologne, 23-27 Août 1999), de K. KOSELJ & B.<br />

KRISTUFEK présentera des premiers résultats sur le régime alimentaire.<br />

A paraître dans les actes ...<br />

<strong>Rhinolophus</strong> <strong>euryale</strong><br />

Bibliographie<br />

BROSSET, A., L. BARBE, J.C. BEAUCOURNU, C. FAUGIER, H. SALVAYRE & Y.<br />

TUPINIER. 1988. La raréfaction du <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> (<strong>Rhinolophus</strong> <strong>euryale</strong>, <strong>Blasius</strong>) en<br />

France : recherche d’une explication. Mammalia 52(1) : 101-122.<br />

MASSON, D. 1990. La sortie crépusculaire du gîte diurne chez <strong>Rhinolophus</strong> <strong>euryale</strong><br />

(Chiroptera, Rhinolophidae). Vie Milieu 4 (213) : 201-206<br />

Espèce <strong>Rhinolophe</strong> <strong>euryale</strong> - Page 4

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