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D o s s i e r
Une histoire parallèle
L’histoire d’Elquin et de Guyader commence à peu près au
même moment, dans les années 1930, époque où les Bretons,
éleveurs de porc, se lancent dans la charcuterie. L’entreprise de
charcuterie Elquin (contraction d’élevage quintinais) est créée
en 1939 à Quintin, une commune des Côtes d’Armor, située
près de Saint-Brieuc, par Alfred Druault. Brasseur, il élève des
porcs pour écouler les sous-produits de sa brasserie et d’une
laiterie qu’il vient d’ouvrir. Les premières productions Elquin
sont destinées à la conserve.
Après la Seconde Guerre Mondiale, la porcherie et la laiterie
sont vendues et la famille Druault se consacre à la salaison et à
la fabrication de charcuteries. L’entreprise sera complètement
transformée et modernisée en 1973. La conserverie est
abandonnée et les ateliers sont spécialisés dans la fabrication de
charcuteries fraîches de haute qualité destinées à la vente à la
coupe. Notamment des jambons Label Rouge, fabriqués alors
par 11 sociétés seulement en France ! Elle fait également
partie des 5 sociétés régionales ayant le label « Bretagne » pour
la fabrication du pâté de campagne, du pâté de foie et du
saucisson à l’ail. En 1980, l’usine est agrandie à 4 000 m 2 pour
répondre à la demande de la grande distribution à laquelle elle
consacre 77 % de sa production (vente à la coupe, L.S et
MDD).
La charcuterie Guyader a été fondée en 1930 par Yves
Guyader. à Landrevarzec (Finistère). Elle s’est ensuite
développée en s’appuyant sur les mêmes valeurs de qualité,
de savoir-faire et de terroir que l’entreprise Elquin. Puis s’est
diversifiée en abordant la transformation des produits de la
mer par la fabrication de rillettes et de terrines de poissons, à
partir de 1993, date d’arrivée de Christian Guyader (petit-fils
du fondateur) à la direction de l’entreprise.
Guyader sauve Elquin
C’est en 2007 que les destins d’Elquin et de Guyader vont se
rejoindre. Elquin qui avait été vendue à une coopérative
bretonne dont la charcuterie n’était pas la spécialité, connaissait
des difficultés depuis 2002. Son rachat par Guyader l’a sauvée
et a permis de maintenir à leur poste ses 75 salariés. Depuis,
l’usine de Quintin, complètement rénovée et réorganisée pour
respecter la marche en avant des produits, s’est refait une santé.
Elle a absorbé en 2008 les productions de la société Guéguen,
implantée à Tregourez (Finistère), une autre charcuterie, au
bord de la faillite, reprise par Guyader. En juin 2009, le site
de Guéguen (3 400 m 2 ) a été transformé en plate-forme
logistique pour rationnaliser la gestion des stocks et le flux des
marchandises vers les centrales logistiques de la grande
distribution. 100 tonnes de produits, en provenance des 4 sites
de production du groupe, sont traitées chaque semaine sur
cette plate forme.
En 2009, Guyader qui emploie 280 salariés, a réalisé plus
de 40 M d’€ de chiffre d’affaires en commercialisant 500
références fabriquées sur 4 sites : Landrévarzec (100 salariés)
où sont fabriqués les rillettes, les tartinables, les terrines et les
plats cuisinés à base de poissons et de fruits de mer. Kervignac
(20 salariés) spécialisé dans la fabrication de cakes salés et de
produits traiteur, composés principalement de produits de la
mer, de légumes et de fromages. Nantes (15 salariés) où sont
traités les poissons fumés, artisanalement salés au sel de
Guérande et Quintin (130 salariés) qui produit chaque année
1 800 tonnes de pâtés et de terrines, 900 tonnes de jambons
et 700 tonnes d’autres charcuteries. Christian Guyader qui veut,
à travers ses productions, conserver « le plaisir de bien manger »
a en outre recréé récemment une conserverie artisanale sur l’île
de Groix (9 salariés) qui transforme des produits premium, à
partir de matières premières locales, commercialisés dans la
grande distribution sous la marque Groix & Nature.
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