pinionsvivre le <strong>Territoire</strong> ouvre ses colonnes aux courants politiques représentés au sein du Conseil général État d’urgence Soudain la violence a éclaté : véhicules caillassés, incendiés ; cabines téléphoniques, abrisbus dégradés ; bâtiments détruits, forces <strong>de</strong> l’ordre défiées. Les images <strong>de</strong> la télévision ont été contagieuses, suscitant l’imitation, la surenchère <strong>de</strong> jeunes voulant se faire un nom, une réputation. En réponse : le maintien <strong>de</strong> l’ordre, l’état d’urgence décrété, approuvé par plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux Français sur trois, qui trouvent là la réponse à leur émotion, à leur inquiétu<strong>de</strong>, à leur besoin <strong>de</strong> sécurité. C’est une réponse, pour rétablir l’ordre, dans l’immédiat. Mais les causes <strong>de</strong> cette révolte soudaine sont connues : chômage, perte <strong>de</strong>s repères sociaux quotidiens, délitement <strong>de</strong> la structure familiale, du tissu associatif, ségrégation urbaine, guettoïsation territoriale… Il y a bien état d’urgence. « Il faudrait que cette colère débouche sur une réflexion collective. Le pire serait qu’on fasse comme si ça n’avait pas existé » (Saïd Bouhamana, sociologue). À gauche comme à droite, la réflexion est engagée. Pour leur part, près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s Français pensent qu’un accroissement <strong>de</strong>s moyens accordés à l’éducation permettra <strong>de</strong> résoudre la crise <strong>de</strong>s banlieues d’ici quelques années. L’éducation concertée avec les parents est indispensable. Mais elle ne suffit pas. Elle n’est pas une fin en soi, elle permet <strong>de</strong> tendre vers un but. Ne faut-il donc pas d’abord donner à ces jeunes une raison, une bonne raison d’espérer, <strong>de</strong> ne pas se retrouver, encore et toujours, sans perspectives ? Pour le Parti socialiste, qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une véritable politique <strong>de</strong> sécurité pour tous, il y a bien <strong>de</strong>ux priorités : l’éducation et l’emploi. Michel Reiniche Conseiller général du canton d’Offemont Parti Socialiste EDF : une privatisation idéologique ! Aujourd’hui le gouvernement Villepin / Sarkozy a décidé la privatisation « partielle » d’EDF. L’ouverture à la concurrence du secteur <strong>de</strong> l’énergie hier, l’ouverture du capital aujourd’hui, le désengagement progressif <strong>de</strong> l’État nous conduirons dès <strong>de</strong>main vers une privatisation ! Sous couvert <strong>de</strong> besoin <strong>de</strong> financement, cette privatisation est en réalité essentiellement idéologique. Elle s’inscrit dans le mouvement <strong>de</strong> libéralisation générale <strong>de</strong> tous les services dans tous les secteurs. Se battre contre la privatisation même partielle d’EDF c’est combattre une idéologie qui revêt différents visages, celui <strong>de</strong> la directive Bolkstein , celui du principe sacré <strong>de</strong> concurrence libre et non faussée ou encore <strong>de</strong> l’AGCS (Accord général sur le commerce <strong>de</strong>s services) discuté actuellement à l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). Nous refusons <strong>de</strong> voir l’accès au service <strong>de</strong> l’énergie soumis à la seule avidité spéculative <strong>de</strong>s marchés, et exigeons que le principe d’efficacité reste placé au <strong>de</strong>ssus du principe <strong>de</strong> concurrence. La France a l’électricité la moins chère <strong>de</strong>s pays développés. Sur le marché ouvert à la concurrence les prix ne reflèteront que le rapport <strong>de</strong> force fournisseur / consommateur et la pression <strong>de</strong>s actionnaires pour maximiser leurs divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s. Ceci au détriment du prix bien sur, <strong>de</strong> l’uniformité <strong>de</strong>s tarifs, <strong>de</strong> l’égalité d’accès ainsi que <strong>de</strong> la qualité et <strong>de</strong> la sécurité. Que <strong>de</strong>viendront l’indépendance énergétique <strong>de</strong> notre pays et sa sécurité en matière nucléaire ? Le service public est le seul instrument qui permette <strong>de</strong> répondre aux besoins d’intérêt général. Le monopole d’État d’EDF a permis à notre pays <strong>de</strong> mettre en œuvre une politique d’aménagement du territoire équilibrée, <strong>de</strong> maintenir une péréquation tarifaire. Il a été l’outil d’une politique <strong>de</strong> cohésion sociale, permettant l’égalité entre les consommateurs. Il a été un instrument du développement économique et un levier efficace pour développer et soutenir notre industrie (Grands barrages hydroélectriques, programme nucléaire, Alstom…). Comme pour la Poste ou France Telecom hier, nous continuerons <strong>de</strong> dénoncer cette politique générale <strong>de</strong> libéralisation. Nous <strong>de</strong>mandons au gouvernement <strong>de</strong> ne pas faire fi du vote du 29 mai <strong>de</strong>s français, réaffirmant leur attachement au service public et rejetant massivement la politique libérale en France et en Europe. Le groupe MRC D. Lanquetin, C. Proust, G. Marin Moskovitz F. Dupont, J. Monnier Conseillers généraux Mouvement Républicain et Citoyen Face aux violences : la fermeté. Pendant plus <strong>de</strong> trente ans, tout a été permis dans les banlieues. Les gangs et les petits caïds faisaient régner leur loi. Nicolas Sarkozy a décidé d’y mettre un terme. Les voyous ont réagi à cette action courageuse par la violence. Depuis <strong>de</strong>s années, les « bien pensants » ont essayé d’empêcher les élus <strong>de</strong> s’exprimer pour dire ouvertement et sans complaisance ce que <strong>de</strong> très nombreux français pensent. Aujourd’hui, il n’est plus temps <strong>de</strong> mesurer ses mots, <strong>de</strong> tergiverser. Il faut agir ! La politique <strong>de</strong> l’autruche a abouti à l’abandon <strong>de</strong>s quartiers et à la création <strong>de</strong> zones <strong>de</strong> non droit. Quel élu n’a pas entendu dire, lorsqu’il évoquait ces problèmes, qu’il fallait laisser faire pour ne pas faire <strong>de</strong> vagues ? Avec Nicolas Sarkozy, nous avons décidé <strong>de</strong> rétablir l’ordre et <strong>de</strong> restaurer la loi <strong>de</strong> la République. Plus <strong>de</strong> 3 000 personnes ont été arrêtées <strong>de</strong>puis le 29 octobre et plus <strong>de</strong> 600 ont été écrouées. Près <strong>de</strong> 11 000 hommes ont été engagés dans le maintien <strong>de</strong> l’ordre républicain. Ils ont du essuyer <strong>de</strong>s violences inouïes <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong> voyous : tirs à balles réelles, jet <strong>de</strong> boules <strong>de</strong> pétanque etc. Un grand nombre <strong>de</strong> policiers ont été blessés. Il faut rendre hommage aux pompiers, aux policiers et aux gendarmes qui souvent, au péril <strong>de</strong> leur vie ont affronté ces voyous sans scrupules. Comment nommer autrement ces individus qui <strong>de</strong>puis trop longtemps font régner, sur les quartiers, la peur et la violence ? Mais il faut tirer les enseignements <strong>de</strong> cette crise, une <strong>de</strong>s plus graves qu’ait connu notre République. La tâche qui consistait à ramener l’ordre était périlleuse. Le Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, Nicolas Sarkozy et le gouvernement ont pris <strong>de</strong>s mesures d’une fermeté exemplaire, sans jamais plier <strong>de</strong>vant les voyous. Ils ont eu raison et nous ne pouvons que lui apporter notre soutien. Damien Meslot Conseiller général du canton <strong>de</strong> <strong>Belfort</strong>-Centre Union pour un Mouvement Populaire 16 vivre le <strong>Territoire</strong> - décembre/<strong>janvier</strong> <strong>2006</strong> - n o <strong>76</strong>
N o <strong>76</strong> • décembre <strong>2005</strong> / <strong>janvier</strong> <strong>2006</strong> LE DOSSIER DE VIVRE LE TERRITOIRE PAGES II & III Interview <strong>de</strong> Maxime Koeberlé, directeur général <strong>de</strong>s services départementaux La journée du personnel départemental PAGES IV À VII Témoignages Exposition UN TERRITOIRE, DES PROFESSIONNELS