Incidents critiques - UQAM

L’importance de bien connaître son sujet
Date et heure : vendredi, 23 février 2001, 12h30
Lieu : en classe au cégep
Personnes présentes : tout le groupe et le professeur associé
Activité en cours : nous faisions tous ensemble l’analyse d’un extrait de texte durant
un cours que je donnais
Ce qui s’est passé et ce qui a causé le problème
J’avais mis sur le projecteur un extrait de texte que les étudiants devaient
analyser. Je leur posais des questions afin qu’ils ressortent les éléments
significatifs du texte. Tout allait bien, jusqu’à ce que je leur lise une phrase et que je
leur demande de quelle figure de style il s’agissait selon eux. Étant donné que
personne ne répondait et que je voulais faire une blague, j’ai interpellé mon
professeur-associé en lui disant : « Et vous, élève Claude, qu’en pensez-vous ? »,
et lui de me répondre : « Je pense que ce n’est pas une figure de style ».
Réaction immédiate de la stagiaire et des protagonistes
J’ai littéralement perdu la face et les étudiants, évidemment, se sont mis à
rire. Sans doute rouge comme une tomate, un sourire de désespoir aux lèvres, j’ai
expliqué que je croyais qu’il s’agissait d’un euphémisme, mais Claude restait certain
que ce n’était pas le cas. Les étudiants ont ri, puis, avec un peu de maladresse, j’ai
repris l’analyse là où j’étais rendue. C’est mon manque de préparation qui a causé
le problème et une mauvaise maîtrise de concepts que je devais pourtant enseigner.
Résultat à moyen terme et à long terme
Il est clair que cela a quelque peu miné ma crédibilité... Je sens peut-être de la
part des étudiants aussi un certain jugement négatif depuis ce temps : peut-être me
jugent-ils incompétente ? Cela ne tient pas seulement à cet incident particulier mais
au fait que je suis souvent appelée à répondre à des questions auxquelles je n’ai
pas toujours réponse, soit parce que les questions relèvent de la manière propre à
Claude d’enseigner les choses, soit parce qu’elles concernent des contenus avec
lesquels je ne suis pas à l’aise.
Il m’est difficile de savoir l’effet de ces incapacités à répondre à leurs attentes…
Cela les rend-il plus méfiants par rapport à ce que je leur enseigne ? Il m’est
malheureusement difficile de le dire pour le moment. Ce sera sans doute au
moment où je leur rendrai les dissertations que je devrai corriger et au moment où
ils m’évalueront que je serai plus à même de voir l’effet de ces « incidents
critiques » ponctuels.
Réflexions personnelles sur cet incident
En plus d’avoir miné ma crédibilité, cet incident (et quelques autres du même
genre qui ont suivi) a aussi atteint ma confiance en moi. J’ai réalisé qu’il me restait
beaucoup de chemin à faire avant de maîtriser parfaitement l’analyse de textes à
partir de notions précises. C’est une chose de savoir analyser pour soi, c’en est une
autre de l’enseigner. J’imagine que c’est à force de jongler avec les mêmes