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Incidents critiques - UQAM

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INCIDENT CRITIQUE au laboratoire de biologie<br />

Description<br />

Je voulais corriger les rapports de laboratoire des étudiants pour vendredi le 16 mars,<br />

soit une semaine plutôt que la date prévue de remise des corrections. Je souhaitais que<br />

les étudiants aient leurs corrections avant la remise du prochain rapport afin de faire les<br />

ajustements nécessaires. Je n'ai malheureusement eu le temps de corriger que la moitié<br />

du groupe. Au cours de mon laïus habituel avant le début de la séance de laboratoire, je<br />

leur explique la situation, je leur promets leur correction pour le lundi et leur donne des<br />

commentaires de types généraux sur les corrections faites jusqu'à ce point pour ceux<br />

qui souhaiteraient commencer le rapport durant la fin de semaine. J'ai été interrompu<br />

par une étudiante, que je rencontrais pour la première fois, qui avait pris son rapport<br />

dans mes affaires sans mon approbation.<br />

Isabelle (I): J'ai aussi noté quelques problèmes au niveau des références (…). Il faut,<br />

entre autres, faire attention à l'utilisation de sources de niveau collégial, comme<br />

Campbell, qui sont moins détaillées comparativement aux sources universitaires.<br />

Étudiante (E) (sur un ton irrité): Ben là, on perd des points si on utilise pas TES<br />

références.<br />

I: Ben non, mais je préfère que vous basiez votre introduction sur des livres ou articles<br />

de niveau universitaire plutôt que collégial. Et si vous avez des problèmes avec<br />

certains articles en anglais, venez me voir, on va les décortiquer ensemble.<br />

E (sur un ton agressif en pointant son rapport): Ben tu m'as enlevé trois points dans<br />

mon labo parce que j'ai pas utilisé tes références. Bradford – 1, Spigel –1 C'est quoi<br />

ça!!!<br />

(La classe donne des signes d'impatience devant son commentaire)<br />

I (sur un ton sec): Je ne t'ai pas enlevé des points parce que tu n'as pas utilisé ces<br />

références-là, mais parce que tu les cites dans le texte et qu'ils ne sont pas dans ta<br />

bibliographie. (reprise de l'attitude chaleureuse) Bon pour en revenir au prochain<br />

labo pour vous faciliter la vie j'ai mis en réserve à la bibliothèque des livres sur la<br />

membrane plasmique et les érythrocytes.<br />

E (Ton de plus en plus agressif): Hé ben, moi je suis de l'université de Montréal et je<br />

vais pas me déplacer pour venir chercher TES livres à la bibliothèque et je veux pas<br />

perdre des points pour ça. J'ai pas juste ça à faire venir à l'<strong>UQAM</strong> pour faire ton<br />

rapport.<br />

(Encore une fois, donne des signes d'impatience)<br />

I (sur un ton irrité): Écoute, premièrement des livres, ça reste des livres à l'<strong>UQAM</strong> ou à<br />

l'UdeM. J'enlève pas de points si tu prends pas les livres à la réserve en autant que


tu as les informations que je demande. Les réserves sont là pour te facilier la vie. Et,<br />

deuxièmement, je n'apprécie pas particulièrement me faire attaquer devant tout un<br />

groupe au sujet d'un rapport que tu ne devrais pas avoir entre les mains.<br />

E: Ben c'est elle (en pointant sa collègue de laboratoire) qui me l'a donné!<br />

I: On en discutera après! Bon de retour à nos moutons …<br />

Par la suite j'ai vu l'étudiante à part et je lui ai gentiment, mais clairement, expliqué<br />

pourquoi les points ont été perdus et que j'aime mieux discuter des corrections des<br />

rapports individuellement.<br />

Résultats à court et moyen terme<br />

Je crois qu'elle a saisi quand on s'est parlé après le laïus, mais elle est restée froide le<br />

reste du cours. À long terme, je ne sais pas vraiment ce qui va arriver puisque c'est très<br />

récent. Je crains, par contre, qu'elle va rester ainsi jusqu'à la fin de la session et, bien<br />

sûr, que cet incident sera noté dans son évaluation du cours.<br />

D'autre part, quelques étudiants sont venus me voir après le cours pour me dire qu'elle<br />

est toujours comme ça avec les professeurs. Ils trouvaient que j'avais bien fait de la<br />

remettre à sa place. Mon assistante Jany, pense la même chose. Il ne semble donc pas<br />

que j'ai perdu de la crédibilité auprès des autres étudiants et de Jany.<br />

Réflexion personnelle et modifications<br />

En tout premier lieu, je suis contente d'avoir réagi vigoureusement. J'ai toujours<br />

tendance à vouloir que tous les étudiants m'apprécient donc je suis trop sympathique et<br />

je change les échéanciers ou autres trucs pour leur faire plaisir. Mais cette fois c'en était<br />

vraiment trop. Je crois que la dernière portion ("je n'apprécie pas particulièrement me<br />

faire attaquer devant tout un groupe…" ) était peut-être de trop devant toute la classe.<br />

J'aurais pu lui dire en privé, mais elle est vraiment venue me chercher. J'aurais pu opter<br />

pour :"Écoute on en discutera ensemble après" ou quelque chose du genre.<br />

J'estime tellement que ma correction est justifiée et que les exigences sont claires que<br />

j'ai des réticences à accepter d'être contredite sans justification, surtout lorsque c'est<br />

devant tout un groupe. De plus, c'est une étudiante adulte, ce qui complexifie ma tâche<br />

puisque je suis plus jeune qu’elle. Je ne sais pas si les étudiantes adultes sont moins<br />

ouvertes face aux enseignants plus jeunes, ou si c'est moi qui projette ma crainte, mais<br />

j'ai souvent eu dans le passé des expériences difficile avec cette clientèle. Je sais que je<br />

dois faire particulièrement attention à cette clientèle, car c'est un point faible chez moi.<br />

Isabelle GOYER


INCIDENT CRITIQUE au cégep en biologie 101<br />

Description<br />

Mon professeur associé m'a donné 20 minutes à la fin d'un cours pour couvrir un<br />

chapitre complet que les étudiants n'avaient pas lu. J'ai commencé sur un rythme<br />

adéquat et quand j'ai vu le temps défiler, j'ai débité le reste en un temps record. La<br />

séance suivante, après avoir parlé avec mon professeur, j'ai repris la matière en<br />

débutant mon discours par: "J'ai passé la matière bien trop vite la dernière fois parce<br />

que je ne disposais pas de beaucoup de temps. M.X a décidé de me laisser un peu plus<br />

de temps pour y revenir, alors on va clarifier les hormones ensemble aujourd'hui. (…)"<br />

Résultats à court et moyen terme<br />

J'ai perdu totalement la classe le premier cours, mais je crois que la seconde fois, la<br />

plupart m'ont suivi. Il y avait beaucoup de questions et d'intérêt de la part des étudiants.<br />

Réflexion personnelle et modifications<br />

Lorsque j'ai repris la matière le deuxième cours, j'ai bien fait de débuter en justifiant mon<br />

attitude inadéquate du cours précédent. Par contre, j'avais peur que mon professeur ne<br />

me donne pas un autre moment pour revenir sur le chapitre, alors je ne voulais pas les<br />

laisser dans le néant. J'aurais dû couvrir la matière que j'avais le temps de faire et forcer<br />

M. X à me donner du temps à un autre moment. Vaut mieux que les étudiants<br />

comprennent 90 % d'un petit bout de chapitre, plutôt que de donner tout le chapitre et<br />

qu'ils ne saisissent rien. Dans un cours de 15 semaines, il y a toujours du temps pour<br />

faire de la place, il faut seulement faire le tri des informations absolument cruciales.<br />

Isabelle GOYER, stagiaire<br />

<strong>Incidents</strong> <strong>critiques</strong> au Cégep dans le cours Littérature et imaginaire<br />

Date et heure<br />

Lieu<br />

Personnes présentes<br />

Activité en cours<br />

Action<br />

Mardi 30 janvier 2001, période 2 (10h00 à 12h00).<br />

Cégep cours Littérature et imaginaire.<br />

La professeure, la stagiaire (comme observatrice), les étudiants.<br />

La professeure annonce le programme des cours à venir. Elle rappelle<br />

qu’un contrôle de lecture a lieu mardi prochain.<br />

Des étudiants protestent : une assemblée générale de l’association<br />

étudiante est prévue pour mardi prochain, le cours n’est pas supposé<br />

avoir lieu. Ils affirment vouloir aller à l’assemblée et demandent à la


professeure d’annuler le cours sans aucune pénalité pour les étudiants,<br />

ce qui oblige la professeure à prendre une décision quant au contrôle<br />

de lecture prévu ainsi que pour le contenu du cours manqué.<br />

Réaction immédiate<br />

La professeure est sceptique : les étudiants veulent-ils vraiment aller<br />

défendre leurs droits ou profitent-ils plutôt de l’occasion pour avoir un<br />

petit congé ?<br />

Elle est également prise de court : elle n’avait absolument pas prévu<br />

de sauter un cours. Sa planification de la session est très serrée, il n’y<br />

a que peu de place pour faire un réajustement.<br />

La professeure explique aussi que le contrôle de lecture doit<br />

absolument se faire durant la même semaine pour tous les groupes<br />

afin de ne pas avantager certains groupes.<br />

Résultats à<br />

moyen terme<br />

La professeure tente un compromis avec les étudiants : elle annulera la<br />

partie théorique du cours, mais ils doivent tout de même se présenter<br />

au contrôle de lecture qui aura lieu durant la première demi-heure du<br />

cours. Ensuite elle les libérera. Ils doivent donc terminer de lire le<br />

roman prévu au programme. Certains protestent encore : L.D. leur<br />

rappelle qu’ils peuvent toujours choisir de ne pas se présenter au<br />

contrôle – ils auront la note zéro mais pourront toujours se reprendre,<br />

puisque seulement les trois meilleurs contrôles sur cinq seront<br />

comptabilisés dans la note finale.


Résultats à<br />

long terme<br />

Réflexions<br />

personnelles sur<br />

cet incident<br />

Si c’était à refaire…<br />

Le fait de perdre un des cours prévu au programme chamboule<br />

vraiment la planification de la session. Il sera difficile de faire en sorte<br />

que ce groupe ne soit pas pénalisé par rapport aux autres groupes. En<br />

réaménageant l’horaire et en demandant aux étudiants de faire à la<br />

maison certaines des activités prévues pour le cours, on arrivera à<br />

rattraper un peu du temps perdu, mais bien sûr, certaines choses<br />

devront être vues plus rapidement et plus en surface.<br />

La réaction de la professeure dans cette situation a été fortement<br />

conditionnée par le fait qu’elle avait l’impression de “se faire avoir”<br />

par les étudiants: elle soupçonne – avec raison sûrement! – que les<br />

étudiants n’iront pas vraiment à l’assemblée, et que tout ceci est un<br />

prétexte pour avoir un avant-midi de congé. Cela la rendait<br />

probablement moins disposée à faire des concessions, surtout que cela<br />

signifiait pour elle un surcroît de travail.<br />

Malgré tous les doutes qu’on pouvait concevoir, on ne pouvait pas<br />

obliger les étudiants à venir au cours ou les pénaliser pour le cours<br />

raté. Je pense par contre que j’aurais procédé un peu différemment<br />

pour la réorganisation des contenus du cours manqué : la professeure a<br />

choisi de couper les explications sur les techniques de la dissertation<br />

plutôt que de couper dans le contenu littéraire; j’aurais fait exactement<br />

le contraire, car je crois que les étudiants ont davantage besoin<br />

d’apprendre à planifier, structurer et rédiger une dissertation que de se<br />

faire expliquer la vie de Balzac…<br />

Geneviève Tringali, stagiaire<br />

Je n’aurais également pas proposé aux étudiants de rater<br />

volontairement le contrôle et d’avoir la note zéro. Bien qu’il s’agisse<br />

d’un choix que l’étudiant est toujours libre de faire, je crois que le fait<br />

qu’il soit ainsi “cautionné” par le professeur diminue aux yeux des<br />

étudiants l’importance du travail demandé en classe, ce qui peut<br />

influencer leur attitude par rapport aux travaux ultérieurement.<br />

Une leçon à tirer : il faut se ménager un peu d’espace dans la<br />

planification des cours de la session, afin de se laisser de la place pour<br />

les situations imprévues de toutes sortes : grèves, annulations de cours<br />

(maladie, tempêtes, etc.) ou encore tout simplement nécessité de<br />

revenir sur des notions mal comprises. Je pense aussi qu’il peut être<br />

intéressant pour le professeur de se laisser la chance de bâtir certaines<br />

parties du cours en fonction des situations vécues en classe et des<br />

questions ou idées lancées par les étudiants.


Incident n o 2<br />

Date et heure<br />

Lieu<br />

Personnes présentes<br />

Activité en cours<br />

Action<br />

Réaction immédiate<br />

Mardi 21 février 2001, période 2 (10h00 à 12h00).<br />

Cégep, cours Littérature et imaginaire.<br />

La professeure , la stagiaire, les étudiants.<br />

On annonce le programme du cours : une activité sur la structure de la<br />

nouvelle Le Horla de Maupassant.<br />

Quelques voix protestent : ils n’ont pas lu la nouvelle! Ils ne savaient<br />

pas qu’elle était au programme du cours et affirment que la<br />

professeure ne les avaient pas mis au courant qu’il fallait lire ce texte<br />

pour le cours.<br />

On fait une petite enquête : plus de 75 % des étudiants n’ont pas lu la<br />

nouvelle. Il semble donc qu’il y ait bien un problème. Au dernier<br />

cours, on n’a pas rappelé aux étudiants de lire cette nouvelle pour le<br />

prochain cours.<br />

Par contre, on vérifie dans le plan de cours : c’était bien écrit en toutes<br />

lettres « Lire Le Horla pour le cours 6.2 ». La réaction de la stagiaire<br />

et du professeure est un peu la même : les étudiants doivent apprendre<br />

à être responsables de leur apprentissage et développer le réflexe de<br />

vérifier ce qui est au programme du cours! Par contre, il est vrai qu’un<br />

petit rappel n’aurait pas nui…<br />

Maintenant, que faire ? Continuer avec la planification prévue, en<br />

« punissant » ainsi les étudiants négligents qui n’ont pas lu le texte ?<br />

Changer l’activité au programme, cautionnant ainsi le fait que les<br />

étudiants ne s’étaient pas préparés au cours?<br />

Résultats à<br />

moyen terme<br />

On ne pouvait pas vraiment changer le programme du cours,<br />

puisqu’un examen sur cette nouvelle avait lieu deux cours plus tard.<br />

Par contre, il fallait changer l’organisation de l’activité pour tenir<br />

compte du fait que la majorité des étudiants n’avaient pas lu le texte.<br />

Les explications seraient donc plus « théoriques », et les références,<br />

toujours mises en contexte : c’est beaucoup plus long et beaucoup<br />

moins intéressant ainsi ! Les étudiants n’ont donc pas été pénalisés sur<br />

le plan du « contenu », mais par contre ils n’ont pas eu la chance de<br />

participer aussi activement à l’activité prévue.


Résultats à<br />

long terme<br />

Les étudiants ont effectivement eu leur examen sur cette œuvre deux<br />

cours plus tard. On a pu constater qu’ils avaient tout de même saisi les<br />

grandes lignes de la structure de l’œuvre. Cependant, mon impression<br />

était qu’ils ne se l’étaient pas appropriée, mais qu’ils répétaient plutôt<br />

le contenu de leurs notes de cours : chose qui ne serait probablement<br />

pas arrivée si les étudiants avaient pu participer activement à l’activité<br />

prévue.<br />

Malheureusement, je ne crois pas pouvoir affirmer qu’à long terme cet<br />

incident aura eu pour effet de responsabiliser davantage les étudiants :<br />

ils ne lisent toujours pas les œuvres au programme…<br />

Réflexions<br />

personnelles sur<br />

cet incident<br />

Je crois qu’à la fois la stagiaire et la professeure ont été un peu<br />

exaspérées de l’attitude des étudiants : ils semblaient presque vouloir<br />

annuler le cours sous prétexte qu’ils n’étaient pas prêts! Il y avait une<br />

certaine paresse là-dessous… De plus, ils semblaient trouver anormal<br />

qu’on leur demande d’être assez responsables pour consulter leur plan<br />

de cours afin de savoir comment se préparer pour le cours…<br />

Était également frustrant le fait qu’à cause de la négligence des<br />

étudiants, les professeures ont dû travailler doublement : non<br />

seulement fallait-il expliquer la structure du roman, mais en plus, il<br />

fallait constamment expliquer le contenu de l’œuvre à ceux qui ne<br />

l’avaient pas lue…<br />

Si c’était à refaire…<br />

Bien sûr, il est tentant de prendre les étudiants par la main, et de leur<br />

rappeler à la fin de chaque cours ce qu’ils ont à faire pour le cours<br />

suivant. En même temps, il est légitime de s’attendre à ce que des<br />

étudiants de cégep soient assez responsables pour se tenir au fait de la<br />

progression dans le plan de cours !<br />

Geneviève Tringali, stagiaire<br />

Par contre, si c’était à refaire (et si c’était uniquement moi qui devais<br />

décider de l’organisation du cours…) j’opterais plutôt pour une<br />

activité pratique un peu différente… Plutôt que de faire uniquement<br />

un cours magistral, je sélectionnerais un extrait du texte, que les<br />

étudiants pourraient lire en équipe; je les ferais ensuite travailler sur la<br />

structure de cet extrait, ce qui leur permettrait d’être actifs tout en<br />

n’ayant pas lu œuvre en entier. Leur compréhension de la globalité de<br />

la structure n’aurait pas été parfaite, mais il leur aurait ensuite été plus<br />

facile de transposer leurs découvertes au reste de l’œuvre.


Un incident en lien avec le travail d’équipe<br />

1. Quand : Lundi le 26 février 2001 à 8h.<br />

2. Où : Local A-401 au cégep<br />

3. Personnes présentes : La professeure, une équipe du cours de « Création et Réalisation » et<br />

moi-même.<br />

4. Activités en cours : Dernières rencontres par équipes pour évaluation formative des<br />

scénarios avant le tournage.<br />

5. Incident (ou action) : Deux membres sur trois de la première équipe étaient présents. Le<br />

problème était que la personne absente avait en sa possession tout le matériel, ce qui rendait<br />

l’évaluation impossible.<br />

6. Réaction : L’enseignante a d’abord voulu attendre, sachant qu’il n’était pas dans les<br />

habitudes de l’élève absente de manquer un rendez-vous. Voyant qu’elle n’apparaissait<br />

toujours pas après vingt minutes, elle demande aux deux étudiants présents d’essayer<br />

d’expliquer le plus clairement possible les changements effectués depuis la dernière<br />

rencontre.<br />

7. Résultat à moyen terme : Comme l’enseignante suit les projets de près depuis le début de la<br />

session, elle était en mesure de bien comprendre les explications des deux étudiants et même<br />

de faire des commentaires.<br />

8. Résultat à long terme : Le temps consacré à attendre l’étudiante qui est finalement arrivée<br />

une heure plus tard, a provoqué un retard dans l’horaire des rencontres. Pour ne pas faire<br />

attendre davantage l’équipe suivante, qui était à l’heure et complète, l’enseignante a demandé<br />

à la retardataire de fixer un autre rendez-vous avec elle.<br />

9. Réflexions personnelles : Il me semble que l’enseignante a attendu un peu trop longtemps<br />

avant de réagir. Le vingt minutes d’attente auraient pu être mises à profit et servir justement<br />

aux explications. Ceci n’a eu que peu d’incidence puisque, de toute façon, l’étudiante est<br />

arrivée avec une heure de retard. Je crois que j’aurais mis fin à la rencontre après les<br />

quarante-cinq minutes prévues, afin de respecter la ponctualité des groupes suivants, et<br />

demandé à l’équipe de m’apporter le matériel durant la journée. La mauvaise foi n’était pas<br />

en cause, il est difficile dans ce cas de pénaliser. L’enseignante doit donc prévoir du temps<br />

supplémentaire pour rencontrer à nouveau l’équipe. Mais est-ce la seule option ?<br />

Un incident avec un « haut-parleur » en action<br />

1. Quand : Lundi 5 mars 2001 vers 10h45.<br />

2. Où : Local A-401<br />

3. Personnes présentes : Tout le groupe du cours « Création et Réalisation », la professeure et<br />

moi-même.<br />

4. Activités en cours : Présentations des projets par les étudiants.<br />

5. Incident (ou action) : Un étudiant, identifié comme étant un « haut-parleur », arrive pendant<br />

la pause et, dès la reprise des exposés, ne cesse de bavarder. Sachant qu’il est plus ou moins<br />

apprécié de ses confrères, l’enseignante a pris l’habitude jusque là, de limiter les interventions


de celui-ci avec humour. Cette fois, il arrive en retard et, alors qu’une équipe s’affaire à<br />

présenter son projet de création, l’étudiant en question fait des commentaires à son voisin.<br />

6. Réaction : Agacée, l’enseignante le rabroue sèchement en lui disant : « Pascal, si tu veux<br />

faire des commentaires, tu ferais mieux d’arriver à l’heure et non pas à la pause. »<br />

7. Résultat à moyen terme : L’étudiant a répondu : « O.K. » et s’est immédiatement tu. Le<br />

reste de la classe ne s’en est pas formalisé et les exposés ont pu reprendre leur cours<br />

normalement.<br />

8. Résultat à long terme : Pas de heurt, je crois, puisque l’étudiant, comme après tous les<br />

cours, est venu parler à l’enseignante de son projet, lui a posé des questions, etc.<br />

9. Réflexions personnelles sur cet incident : La réaction de l’enseignante n’a pas été aussi<br />

spontanée qu’on pourrait le croire. Ça faisait déjà plusieurs minutes que l’étudiant parlait<br />

quand elle est intervenue. Pour ma part, son intervention était justifiée et pertinente. Avec<br />

cet étudiant, précisément, la mesure s’imposait et le ton également.<br />

Sébastien Martin, stagiaire en histoire de l’art<br />

_____________________<br />

Une évaluation contestée<br />

1-Date et heure: Un mardi matin au commencement de février, il était environ 11:30. Les<br />

étudiants étaient en pause.<br />

2-Lieu: En classe, durant mon stage au cégep<br />

3-Personnes présentes: La classe était à moitié pleine puisqu’il y avait une pause. Le professeur et<br />

moi répondions aux questions des étudiants. Deux ou trois étudiants attendaient pour me parler.<br />

4-Activité en cours: Je répondais aux questions des étudiants sur la correction de leur petit travail<br />

que je venais tout juste de remettre.<br />

5-Action: Une étudiante vient me voir et se met à pleurer parce qu’elle n’avait pas une bonne<br />

note (2.5/5). Elle me dit qu’elle a travaillé fort pour faire ce travail et qu’elle ne devrait pas avoir<br />

une si mauvaise note.<br />

6-Réaction immédiate: Je me suis senti très mal. Puisqu’il y avait plusieurs étudiants autour de<br />

nous, je n’avais pas le temps de relire le travail au complet immédiatement. Je lui ai dit que<br />

j’allais relire son travail durant la seconde période et je lui ai demandé de venir me revoir à la fin<br />

du cours. Elle semblait satisfaite avec ma décision.


7-Réaction à moyen terme: En relisant le travail, je ne pouvais que constater qu’elle avait<br />

effectivement la note appropriée. À la fin du cours, elle est revenue me voir, j’ai pris le temps de<br />

reviser au complet le travail avec elle et lui expliquer ses erreurs. Elle semblait encore déçue mais<br />

au moins elle comprennait comment améliorer son travail. De plus, elle était contente que je<br />

prenne le temps de relire son travail et de lui expliquer ses erreurs.<br />

8-Réflexion personnelle: Je me suis senti vraiment mal au début. Il n’est pas agéable de donner<br />

de mauvaises notes. On ne veux pas blesser les étudiants. Lorsqu’elle s’est mise à pleurer, je me<br />

suis rappellé comment je me sentais lorsque j’avais une mauvaise note. Je ne pouvais que<br />

sympathiser avec elle. En même temps, je ne pouvais pas lui donner des points juste parce qu’elle<br />

faisait pitié. C’était une introduction brutale à la correction au collégial.<br />

9- Si c’était à refaire… je ne changerais rien.<br />

Un cas spécial<br />

1- Date et heure: Lundi matin, 8:25 ( 5 minutes avant le commencement d’un examen)<br />

2- Lieu: le bureau du professeur.<br />

3- Personnes présentes: le professeur-associé, une élève et moi.<br />

4- Activité en cours: Nous quittions le bureau pour nous diriger vers la salle de classe<br />

5- Action: L’étudiante dit en pleurant au professeur qu’elle a de sérieux problèmes avec son père,<br />

qu’elle a passé la veille à se chicaner avec lui et qu’elle ne se sent pas prête à faire l’examen.<br />

6- Réaction immédiate: Je me suis retiré un peu. Le professeur avait l’air au courant du<br />

problème. Il semble que le problème dure depuis un bout de temps. Le professeur permet à<br />

l’étudiante de reprendre son examen à une date ultérieure. Il me donne les copies d’examen


pour que je puisse commencer le cours sans lui. Il est resté avec l’étudiante pour l’écouter et<br />

s’assurer que tout allait mieux.<br />

7- Réaction à moyen terme: Puisque le scénario semblait s’être produit auparavant, le professeur<br />

à appellé le père pour lui faire part de l’état d’âme de sa fille. Je crois que le père était<br />

inconscient de la pression qu’il mettait sur sa fille. Le professeur a aidé à ouvrir les<br />

discussions entre les deux.<br />

8- Réaction à long terme: L’humeur de l’étudiante semble meilleure depuis cet épisode. Je ne<br />

sais pas vraiment si elle a règlé les conflits avec son père.<br />

9- Réflexions personnelles sur cet incident: J’ai réalisé que les étudiants de cégep sont encore<br />

assez jeunes et que le rôle de professeur est plus large que le simple enseignement. En même<br />

temps, je ne sais pas si j’aurais appellé le père. Je crois qu’il y a peut-être des personnes plus<br />

qualifiées pour répondre à ce type de situation. En même temps, le professeur connaissait bien<br />

l’étudiante et je crois qu’il avait déjà parlé au père.<br />

10- Si c’était à refaire… je ne sais pas comment je réagirais. Chaque situation est unique et je ne<br />

connais pas assez l’étudiante pour dire ce que j’aurais fait. Une chose est certaine, le<br />

professeur semble l’avoir aidé.<br />

Martin Rémillard, stagiaire<br />

____________________


L’autobus passe à 17h00<br />

Le lundi 29 janvier 2001<br />

Dans le local où a lieu les séances de travaux pratiques au cégep<br />

Toute la classe est présente ainsi que le professeur et la stagiaire<br />

C’est la deuxième séance hebdomadaire de travaux pratiques<br />

L’incident<br />

Le professeur sent, dès le début de la séance, que les étudiants ont déjà hâte de<br />

repartir. Ils travaillent rapidement et sautent des étapes dans leur protocole. Une demiheure<br />

avant la fin du cours, soit à 16h50, la moitié des étudiants se lève et quitte la<br />

classe. Le professeur s’interroge au sujet de leur départ hâtif et réalise que l’autobus<br />

qu’ils doivent prendre pour retourner chez eux passe à 17h00 et à 18h00. Puisque le<br />

cours se termine à 17h20, les étudiants s’empressent de terminer leur travail pour éviter<br />

d’attendre l’autobus de 18h00.<br />

La réaction immédiate<br />

Immédiatement, le professeur tente de les responsabiliser face à leur formation pratique<br />

et de leur faire comprendre qu’ils doivent s’appliquer à faire leur travail. Rien à faire, ils<br />

ont déjà un pied dans la porte. Au cours suivant, le professeur a modifié son ordre du<br />

jour. Au lieu de présenter les directives pour le rapport au début de la séance, il les<br />

présente à la fin. Chaque équipe doit montrer ses résultats au professeur et lorsque qu’il<br />

constate que les travaux ont été bien faits, il remet à l’équipe la feuille des directives.<br />

Résultats à moyen terme (la semaine suivante)<br />

Évidemment, cela n’a pas plus aux étudiants. Alors, pour abaisser le taux de frustration,<br />

le professeur a proposé aux étudiants concernés d’entreprendre des démarches pour<br />

faire modifier l’horaire d’autobus, ce qui a déjà été fait dans le passé. Tous les cours se<br />

terminent à 17h20 donc ils sont certainement plusieurs étudiants dans la même<br />

situation.<br />

Résultats à long terme<br />

Les semaines suivantes, les étudiants ont assisté aux séances de laboratoire du début à<br />

la fin et l’ambiance était plus relaxe. Même si l’horaire de l’autobus n’a pas été modifié,<br />

les étudiants sentent que leur professeur s’est intéressé à leur problème et qu’ils ne les<br />

obligent pas à rester au labo seulement pour les contrarier.<br />

Réflexions<br />

C’est un peu «bébé» comme solution mais il semble que s’était la seule façon de les<br />

faire travailler. C’est dommage de voir à quel point les étudiants se préoccupent peu de<br />

leur formation, d’autant plus que c’est un programme technique. A leurs yeux, une demiheure<br />

de cours de moins à chaque semaine, ça ne change rien. Il faudra trouver des<br />

moyens pour augmenter leur taux de motivation.<br />

Et si c’était à refaire…<br />

La réaction a été immédiate et efficace. Ce genre de situation est difficile à prévenir<br />

étant donné que la cause ne dépend pas de nous. Cependant, pour les prochaines<br />

sessions, le professeur agira en conséquence dès le début.<br />

Valérie Paquet, stagiaire


Du bavardage en amphithéâtre à l’université<br />

1- Le temps ( date et heure )<br />

• Date : le 20 février 2001<br />

• Heure : 13 h20<br />

2- Le lieu :<br />

• À l’intérieur de la salle de cours.<br />

3- Personnes présentes :<br />

• Les 80 étudiants, le stagiaire et le professeur<br />

4- Activité en cours ( l’ambiance du groupe ) :<br />

• Une activité de révision pour la préparation de l’examen intra<br />

5- Action :<br />

Lors de l’exercice de révision, nous étions en train de définir les différents styles de<br />

gestion : autocratique, démocratique et laisser faire, et une étudiante a posé une question sur<br />

cette partie de la matière alors que la classe bavardait au même moment. On ne pouvait donc<br />

pas entendre la question qui était posée.<br />

6- Réaction immédiate verbale ou non verbale : de l’intervenant ou de l’enseignant ( ou stagiaire<br />

) et des protagonistes<br />

J’ai arrêté de parler dans mon casque micro, j’ai balayé la classe de mes yeux et j’ai<br />

gardé un silence éloquent , puis j’ai dit ceci : « Votre collègue essaie de poser une question<br />

et comme nous sommes dans un système démocratique , je pense qu’il faudrait lui laisser la<br />

parole et respecter son droit de parole et l’écouter »<br />

7- Résultat à moyen terme<br />

Les étudiants ont arrêté de bavarder et l’étudiante a pu poser sa question, sans avoir<br />

besoin de la faire répéter au micro par le stagiaire.<br />

8- Résultat à long terme<br />

La classe semblait plus réceptive aux questions formulées en classe par les collègues,<br />

sachant que la réponse donnée par le stagiaire pouvait apporter un indice ou une directive<br />

pour l’examen.<br />

9- Réflexions personnelles sur cet incident<br />

J’ai trouvé l’incident assez cocasse car, tout de même, on parlait de gestion démocratique ou<br />

autocratique, ce qui m’a permis facilement de reprendre la matière et de faire un parallèle avec la<br />

situation que l’étudiant et moi avions vécue parmi le groupe.


10- Si c’était à refaire…..<br />

Je crois que si c’était à refaire, j’aurais agi de la même façon, avec les même mots.<br />

Pasquale Fiore, stagiaire en Sciences infirmières<br />

______________<br />

Un début cahoteux<br />

1. DATE ET HEURE. 22 janvier 2001, 12h00.<br />

2. LIEU. Cégep, cours de chimie des solutions (202 NYB 05).<br />

3. PERSONNES PRÉSENTES.<br />

• Professeur associé (Nicole)<br />

• 40 élèves de la classe<br />

• Stagiaire<br />

4. ACTIVITÉ EN COURS.<br />

Révision du cours de chimie générale de la session dernière.<br />

5. ACTION :<br />

Avant le début du cours, Nicole et moi regardions brièvement le contenu du 1 er<br />

cours de la session. Lors du déroulement du cours, Nicole m’a demandé de présenter une<br />

section du cours. Comme je n’étais pas préparée du tout et que je ne connaissais pas le<br />

contexte dans lequel devait s’insérer cette section du cours, et qu’en plus je n’étais pas<br />

familière avec les horaires de cours (périodes de 50 minutes), je me suis fait prendre à<br />

court de temps. Aussi, la section de cours que j’ai présentée n’était pas au point, et ça n’a<br />

pas donné le résultat voulu.<br />

6. RÉACTION IMMÉDIATE VERBALE ET NON-VERBALE.<br />

• ÉLÈVES :<br />

- verbale : questions et commentaires.<br />

- non-verbale : des interrogations pouvaient se lire sur leurs<br />

visages…


• MOI :<br />

- verbale : j’ai patiné, et essayé de rendre le cours moins décousu.<br />

- non-verbale : par chance que mon « déo » est efficace !<br />

• NICOLE :<br />

- verbale : elle a pris la relève (pour les quelques minutes restantes)<br />

et m’a appuyée<br />

- non-verbale : je ne la regardais pas !<br />

7. RÉSULTAT À MOYEN TERME.<br />

• Les élèves ont exprimé la « non-clarté » de la section que j’avais présentée.<br />

• À la période de cours suivante (24 janvier 2001), Nicole a repris la section bousillée et<br />

l’a présentée de façon plus concise. Les élèves ont donc mieux compris la matière.<br />

• À la période d’encadrement, j’ai aidé les élèves en leur expliquant mieux, et c’était<br />

bien.<br />

8. RÉSULTAT À LONG TERME.<br />

Aucun apparent.<br />

9. RÉFLEXIONS PERSONNELLES.<br />

Même si sur le coup je me suis sentie très mal et que j’avais perdu mes moyens… j’ai préféré<br />

que cette situation se présente au début du cours (briser la glace). Cela m’a permis de voir<br />

qu’il faut toujours bien préparer son cours. En fait, ce n’est pas si grave si on se trompe<br />

car en se relevant, on est plus fort, et c’est de cette façon qu’on progresse et qu’on ne<br />

refait plus les mêmes gaffes !<br />

10. SI C’ÉTAIT À REFAIRE.<br />

Je crois qu’il aurait fallu que je dise à Nicole que je ne me sentais pas d’attaque au lieu de<br />

voir la situation comme un défi à relever.<br />

CHANTAL SECOURS, STAGIAIRE


Des limites à respecter<br />

Date et heure : mardi, 20 février 2001, 15h30<br />

Lieu : dans la classe au cégep<br />

Personnes présentes : tous les étudiants étaient présents, mais seuls deux ou trois<br />

ont eu conscience de l’« incident ».<br />

Activité en cours : les étudiants travaillaient en équipes de 5 à 6 personnes à faire<br />

l’analyse d’un texte littéraire<br />

Ce qui s’est passé et ce qui a causé le problème<br />

J’ai demandé aux étudiants de former des équipes de cinq ou de six<br />

personnes. L’une d’elles s’est retrouvée constituée des six étudiants les plus<br />

dérangeants du groupe, étant tous assis les uns près des autres. Au cours de<br />

l’activité, l’un d’eux a levé sa main pour me poser une question. « Est-ce qu’on va<br />

travailler beaucoup sur cette œuvre (l’œuvre qu’ils avaient à lire pour le cours et sur<br />

laquelle ils avaient eu un test de lecture) ? » « Oui, ai-je répondu, j’en ferai<br />

l’analyse, et tu en auras besoin pour faire ta dissertation. » « Ah! m’a-t-il répondu.<br />

Ça veut dire que je vais devoir l’acheter. » Décontenancée par cette remarque, j’ai<br />

pris les choses avec humour (alors qu’en fait je n’approuvais pas l’attitude de<br />

l’étudiant) et lui ai dit l’air découragée et en lui brassant la casquette dans un geste<br />

amical : « T’es incroyable Jean-François, j’espère bien que tu vas l’acheter! » Or,<br />

son voisin (un étudiant qui participe beaucoup en classe, parfois trop) a répliqué (et<br />

c’est là l’incident critique) : « moi aussi je veux que tu me touches! » Et les deux<br />

compères se sont mis à rire.<br />

Réaction immédiate de la stagiaire et des protagonistes<br />

Je ne m’attendais tellement pas à une telle remarque déplacée que je suis restée<br />

bouche bée. J’étais déconfiturée intérieurement, mais je n’ai rien laissé paraître, du<br />

moins je le crois. J’ai même peut-être eu l’air de le prendre à la légère (puisque<br />

mon visage manifestait une expression ironiquement joyeuse pour la réplique<br />

précédente, celle de Jean-François), mais je me sentais blessée, honteuse et<br />

stupide. Blessée parce que je les voyais impunément se moquer de moi comme si<br />

j’avais été une camarade dont on peut se rire méchamment. Honteuse parce que<br />

cette simple réplique a remis en perspective l’image que j’ai auprès des étudiants :<br />

jamais, si j’avais su dégager une certaine autorité, ils ne se seraient permis de me<br />

dire cela. Sans doute avais-je manifesté trop de familiarité avec eux. Stupide parce<br />

que je n’ai pas eu la vivacité d’esprit de réagir à temps et de la bonne manière.<br />

Résultats à moyen et à long terme<br />

Les conséquences n’ont pas été celles auxquelles je m’attendais. Je croyais que<br />

Marc-André répéterait une telle familiarité (contre laquelle je m’étais<br />

psychologiquement armée), mais il ne l’a pas fait. Au contraire, il a continué de<br />

participer autant en classe. Je croyais que j’aurais à nouveau des problèmes de<br />

discipline, plus généralisés ceux-là, me disant que cette attitude de l’étudiant


témoignait d’une certaine aisance que j’avais instaurée. Mais rien de grave ne s’est<br />

produit.<br />

Réflexions personnelles sur cet incident<br />

Ce geste – anodin en apparence – aura finalement eu surtout pour<br />

conséquence de me faire réfléchir à mon attitude auprès des étudiants. Je me suis<br />

demandée jusqu’à quel point il est bon d’instaurer une relation de « camaraderie »<br />

avec eux. Or, je constate que, si cela n’est pas négatif en soi (il est positif, je le<br />

crois encore, de créer un sentiment de complicité avec les étudiants), il faut<br />

néanmoins savoir conserver une certaine distance. Notamment, il faut éviter de<br />

toucher les étudiants, même pour blaguer, surtout quand on est une jeune femme.<br />

Aussi, j’ai compris qu’il faut rester le plus intègre possible par rapport à soimême.<br />

J’ai fait montre de sentiments contraires à ceux que je ressentais vraiment.<br />

Par mes mines « enjouées » malgré ma colère, j’ai laissé croire à Jean-François<br />

que ce n’était pas si grave qu’il n’ait pas l’œuvre en sa possession. Puis j’ai laissé<br />

croire à Marc-André que son attitude était acceptable, alors que j’en avais été<br />

profondément choquée. Le fait de ne pas dire le fond de sa pensée au moment où<br />

cela doit être dit donne un sentiment de culpabilité et de vague rancune et dispose<br />

mal le professeur, par la suite, à se montrer ouverts à ses étudiants.<br />

Cela m’a fait comprendre que l’ironie n’est pas la meilleure attitude à adopter<br />

quand il s’agit de ramener quelqu’un à l’ordre, puisque le message envoyé est<br />

ambigu. Si l’étudiant ne perçoit pas le deuxième sens de l’affirmation – celui que le<br />

professeur veut réellement faire comprendre – il comprend le sens contraire. Il faut<br />

donc savoir être limpide lorsqu’il est le temps de « partager nos états émotifs » : il<br />

faut que ce soit clair quand on est fâché et clair quand on fait des blagues…<br />

Si c’était à refaire…<br />

Évidemment, si c’était à refaire, je réagirais de manière totalement différente. Je<br />

dirais clairement et franchement à Marc-André que je n’approuve pas sa remarque.<br />

J’aurais à peu près ces mots : « Fais attention, Marc-André, je ne suis pas une<br />

copine de classe, je suis ton professeur. Reste décent s’il te plaît. »<br />

Nathalie Lussier, stagiaire<br />

_________________________________


L’importance de bien connaître son sujet<br />

Date et heure : vendredi, 23 février 2001, 12h30<br />

Lieu : en classe au cégep<br />

Personnes présentes : tout le groupe et le professeur associé<br />

Activité en cours : nous faisions tous ensemble l’analyse d’un extrait de texte durant<br />

un cours que je donnais<br />

Ce qui s’est passé et ce qui a causé le problème<br />

J’avais mis sur le projecteur un extrait de texte que les étudiants devaient<br />

analyser. Je leur posais des questions afin qu’ils ressortent les éléments<br />

significatifs du texte. Tout allait bien, jusqu’à ce que je leur lise une phrase et que je<br />

leur demande de quelle figure de style il s’agissait selon eux. Étant donné que<br />

personne ne répondait et que je voulais faire une blague, j’ai interpellé mon<br />

professeur-associé en lui disant : « Et vous, élève Claude, qu’en pensez-vous ? »,<br />

et lui de me répondre : « Je pense que ce n’est pas une figure de style ».<br />

Réaction immédiate de la stagiaire et des protagonistes<br />

J’ai littéralement perdu la face et les étudiants, évidemment, se sont mis à<br />

rire. Sans doute rouge comme une tomate, un sourire de désespoir aux lèvres, j’ai<br />

expliqué que je croyais qu’il s’agissait d’un euphémisme, mais Claude restait certain<br />

que ce n’était pas le cas. Les étudiants ont ri, puis, avec un peu de maladresse, j’ai<br />

repris l’analyse là où j’étais rendue. C’est mon manque de préparation qui a causé<br />

le problème et une mauvaise maîtrise de concepts que je devais pourtant enseigner.<br />

Résultat à moyen terme et à long terme<br />

Il est clair que cela a quelque peu miné ma crédibilité... Je sens peut-être de la<br />

part des étudiants aussi un certain jugement négatif depuis ce temps : peut-être me<br />

jugent-ils incompétente ? Cela ne tient pas seulement à cet incident particulier mais<br />

au fait que je suis souvent appelée à répondre à des questions auxquelles je n’ai<br />

pas toujours réponse, soit parce que les questions relèvent de la manière propre à<br />

Claude d’enseigner les choses, soit parce qu’elles concernent des contenus avec<br />

lesquels je ne suis pas à l’aise.<br />

Il m’est difficile de savoir l’effet de ces incapacités à répondre à leurs attentes…<br />

Cela les rend-il plus méfiants par rapport à ce que je leur enseigne ? Il m’est<br />

malheureusement difficile de le dire pour le moment. Ce sera sans doute au<br />

moment où je leur rendrai les dissertations que je devrai corriger et au moment où<br />

ils m’évalueront que je serai plus à même de voir l’effet de ces « incidents<br />

<strong>critiques</strong> » ponctuels.<br />

Réflexions personnelles sur cet incident<br />

En plus d’avoir miné ma crédibilité, cet incident (et quelques autres du même<br />

genre qui ont suivi) a aussi atteint ma confiance en moi. J’ai réalisé qu’il me restait<br />

beaucoup de chemin à faire avant de maîtriser parfaitement l’analyse de textes à<br />

partir de notions précises. C’est une chose de savoir analyser pour soi, c’en est une<br />

autre de l’enseigner. J’imagine que c’est à force de jongler avec les mêmes


concepts pendant un certain temps qu’une compétence à ce niveau s’affermit, et<br />

aussi à force de travail.<br />

Par ailleurs, cela a été une leçon d’humilité. J’admets difficilement l’erreur<br />

chez les autres, alors je le fais tout aussi difficilement pour moi. Je ne sais pas si<br />

les étudiants ont tous la même intransigeance que la mienne. Moi qui ai fortement<br />

un désir de faire les choses parfaitement, je réalise le prix à payer pour l’être : il faut<br />

savoir travailler d’arrache-pied, ne laisser aucune place à l’incertitude, aucune place<br />

à l’erreur. Je réalise que je ne suis sans doute pas prête à fournir autant d’efforts<br />

pour « briller ». Il faut que j’accepte que l’on ne peut pas tout connaître et que l’on a<br />

droit à l’erreur. D’ailleurs, dans l’optique du « paradigme apprentissage », le rôle du<br />

professeur n’est pas de remplir des cruches vides, mais de faire participer<br />

activement les étudiants, de les intégrer au processus même d’apprentissage. Il n’y<br />

a pas de honte, dans ce contexte, d’avouer que l’on ne sait pas tout, que l’on<br />

apprend tout en enseignant…<br />

Si c’était à refaire…<br />

D’abord, je préparerais mieux mon cours dans la mesure où je m’assurerais que<br />

ce que je dis est vrai. J’irais, pour ce faire, chercher l’avis d’un professeur plus<br />

expérimenté que moi pour vérifier mes analyses, je chercherais dans des livres. Je<br />

n’analyserais que des textes (ou des extraits, ou des passages) que je maîtrise<br />

parfaitement.<br />

Dans le cas, cependant, où une telle situation se présenterais de nouveau, c'està-dire<br />

que je donnerais une information erronée et qu’un compère ou plus<br />

vraisemblablement un étudiant le relèverait, je prendrais avec beaucoup d’humilité,<br />

voire d’humour, la situation. Je féliciterais l’étudiant de son savoir, je soulignerais<br />

que je suis contente d’apprendre quelque chose que j’ignorais, tout cela dans le but<br />

de signifier que j’apprends tout en même temps que d’enseigner.<br />

Nathalie Lussier, stagiaire<br />

___________<br />

Incident critique : un problème de santé sérieux<br />

• Date et heure : Vendredi le 9 février vers 9h15<br />

• Lieu : Local D-307 et corridor au cégep<br />

• Personnes présentes : Au départ, la scène s’est déroulée dans la classe devant le groupe<br />

d’étudiant, devant le professeur et moi-même. Ensuite la scène s’est déplacée vers le corridor<br />

où d’autres étudiants, d’autres enseignants et plusieurs intervenants ont joué un rôle.<br />

• Activité en cours : Cours magistral sur la structure et les propriétés des membranes<br />

biologiques donné par le professeur-titulaire.


• Action / événement : Vers 9h15, une étudiante est sortie en vitesse du local pendant un<br />

exposé magistral. Il est difficile d’en dire plus sans discuter de ma réaction et celle d’autres<br />

protagonistes alors l’événement sera discuté en plus amples détails dans la section suivante.<br />

• Réaction immédiate : Voici l’histoire dans sa version intégrale… En étant témoin de la<br />

scène où cette étudiante est sortie rapidement du local, je me suis d’abord demandé pourquoi<br />

sort-elle si vite ? Naïvement j’ai cru que ce devait être pour aller à la salle de bain pour des<br />

raisons particulières féminines… Quelques secondes plus tard, j’ai entendu des plaintes dans<br />

le corridor, comme quelqu’un qui pleurait. Alors je me suis dit que son copain l’avait<br />

probablement laissée ou qu’elle avait laissé son copain dernièrement et qu’elle avait craqué et<br />

qu’elle avait de la peine. Je me suis alors demandé si c’était mon rôle d’aller la voir et de<br />

tenter de la consoler. Je n’ai pas pu y réfléchir longuement puisqu’une de ses amies est sortie<br />

pour le faire à ma place, du moins c’est ce que je croyais… Malgré la présence de son amie,<br />

les sanglots allaient en s’intensifiant. Lorsque j’ai vu un inconnu se pencher dans le corridor,<br />

j’ai compris que ce n’était pas juste une petite peine… Étant donné que j’ai une formation de<br />

premier intervenant, je suis sorti du local pour voir ce qui se passait pour constater que<br />

Véronique était étendue par terre et que ses sanglots n’étaient en fait pas des sanglots mais<br />

des troubles respiratoires. Son amie, qui semblait s’y connaître en premiers soins, m’a dit<br />

qu’elle faisait une crise d’asthme avec hyperventilation. L’hyperventilation d’une crise<br />

d’asthme ne se traite pas comme une hyperventilation habituelle. Comme le tout avait<br />

commencé quelques minutes plus tôt et que la respiration allait en se détériorant, nous avons<br />

décidé qu’il valait mieux appeler l’ambulance. Un étudiant qui a assisté à la scène dans le<br />

corridor m’a alors proposé son téléphone cellulaire. J’ai fait le 911 et j’ai appris à mes dépens<br />

que le 911 sur téléphone cellulaire ne valait rien… Plusieurs minutes se sont écoulées, la<br />

situation de Véronique continuait à se détériorer, j’ai donc couru jusqu’au téléphone de ma<br />

connaissance le plus proche dans le local des professeurs en biologie. Bien sûr la porte était<br />

fermée à clé et je n’ai pas cette clé, alors une recherche intensive d’un professeur s’est<br />

amorcée : rapidement la porte a été ouverte. Ma première tentative de rejoindre le 911 s’est<br />

soldé par un échec puisque le collège a coupé le budget et diminué le nombre de lignes<br />

téléphoniques extérieures : je n’avais pas de ligne ! Ma seconde tentative fut fructueuse et les<br />

ambulanciers étaient en route. Je suis retourné sur la scène où Véronique allait toujours mal<br />

mais où l’étudiante qui s’occupait d’elle semblait maîtriser la situation. On a donc décidé que


je devrais aller attendre les ambulanciers à l’endroit convenu afin de faciliter leur route<br />

jusqu’à la victime. C’était un jour de verglas et donc les 20-25 minutes les plus longues de ma<br />

vie. Pendant ce temps, il y eut un «branle-bas de combat» dans tout le collège. La sécurité<br />

avait été avertie et a envoyé quelqu’un d’autre à l’autre entrée du collège au cas où il y aurait<br />

erreur des ambulanciers, l’ascenseur avait été mobilisé, et des gens du département de santé<br />

animale (vétérinaire et technicienne) avaient été avertis du besoin d’oxygène d’une victime<br />

dans le collège. Pendant ces minutes interminables, je recevais constamment du feed-back sur<br />

l’état de la victime qui allait de plus en plus mal avec des pertes de conscience fréquentes. La<br />

sécurité a rappelé les ambulanciers fréquemment pour les avertir du changement d’état de la<br />

victime. Entre temps, le père de la victime est arrivé sur les lieux. Peu avant l’arrivée des<br />

ambulanciers, l’étudiante a pris du mieux, probablement grâce aux bons soins de son amie, de<br />

l’oxygène fourni par le département de santé animale et de l’effet calmant de la présence de<br />

son père. J’ai conduit les ambulanciers, qui n’étaient vraiment pas pressés, sur les lieux où<br />

était la victime pour constater à ma grande surprise qu’elle allait mieux malgré tout ce qu’on<br />

m’avait dit sur ses pertes de consciences. Les ambulanciers se sont occupés d’elle sans avoir à<br />

la transporter à l’hôpital.<br />

• Résultats à moyen terme : perte de conscience chez la victime et grande anxiété chez moi,<br />

pour ne pas dire semi-panique…<br />

• Résultats à long terme : la victime s’est remise de sa crise sans incidents fâcheux et j’ai<br />

amorcé ma réflexion face à ma réaction…<br />

• Réflexions personnelles : Tout d’abord, je suis très content de ne pas avoir été la seule<br />

personne à avoir été en mesure d’aider la victime. Le seul fait de pouvoir partager cette<br />

responsabilité enlève un poids et un stress très significatifs. C’était la première fois que je<br />

devais faire face à une situation d’urgence réelle, et je dois avouer que je ne suis pas demeuré<br />

aussi calme que j’aurais espéré. Aussi, je me suis rendu compte que mon temps de réaction<br />

avait été long et que, dans un cas plus grave, il y aurait pu y avoir des conséquences beaucoup<br />

plus fâcheuses. Mais comment discerner entre un étudiant pressé de se rendre au petit coin et<br />

un étudiant qui se sent mal et qui sent le besoin de sortir du local ?<br />

• Si c’était à refaire : Si c’était à refaire, il n’y aurait pas eu de laps de temps entre les premières<br />

plaintes dans le corridor et ma sortie pour aller voir ce qui se passait. Même si ces plaintes<br />

étaient causées par un autre étudiant, il est de mon devoir d’aider les personnes en difficulté et


de m’assurer qu’il n’y a personne en difficulté lorsque certains signes pourraient suggérer le<br />

contraire. Aussi, je n’aurais pas utilisé de téléphone cellulaire pour appeler les services<br />

d’urgence. Cette opératrice m’a fait perdre un temps fou qui aurait pu faire la différence entre<br />

la vie et la mort dans un cas plus grave. Finalement, je crois que les services de sécurité du<br />

collège sont assez bien organisés pour qu’ils soient avertis eux aussi très rapidement, si ce<br />

n’est avant les ambulanciers puisque le service de sécurité est le seul à avoir une ligne<br />

téléphonique extérieure permanente…<br />

Guillaume Chagnon<br />

Incident critique : problème avec le système<br />

informatisé d’avertissement d’absence de l’enseignant.<br />

• Date et heure : Vendredi 2 mars 2001<br />

• Lieu : Local D-307 et corridor au cégep<br />

• Personnes présentes : Les étudiants, les autres enseignants du département, les gens à<br />

l’administration<br />

• Activité en cours : Cours de biologie sur la respiration cellulaire donné par moi-même<br />

• Action / événement : Le système téléphonique informatisé du collège a appelé les étudiants<br />

à la maison pour leur signifier l’absence de leur enseignant, mais j’étais sur place et prêt à<br />

donner un cours… Comme je donnais un cours à 8h00AM et un autre à 12h35PM, les<br />

étudiants de 8h00AM n’ont pas été avertis à temps et sont venus au cours. J’ai rencontré<br />

plusieurs étudiants du cours de l’après-midi à la sortie de mon cours le matin et à leur grande<br />

surprise, j’étais au collège…<br />

• Réaction immédiate : J’ai dit à tous les étudiants présents que le système informatique avait<br />

fait une erreur et qu’il y avait bel et bien un cours sur la respiration cellulaire cet après-midi.<br />

• Résultats à moyen terme : J’ai pris conscience que seulement une partie des étudiants<br />

avaient été avertis et qu’il y avait des chances que je me retrouve avec un bien petit<br />

auditoire… J’ai donc décidé d’aller voir l’administration du collège pour leur faire part de la<br />

bévue du système et ils m’ont fait comprendre que le coordonnateur du département avait<br />

omis de mentionner que j’allais remplacer mon professeur-titulaire, et qu’il était impossible<br />

d’envoyer un second message téléphonique aux étudiants pour leur dire que j’étais finalement<br />

présent. En discutant avec l’administration et avec les professeurs du département de<br />

biologie, j’en suis arrivé à la conclusion que je ne pouvais pas donner un cours aussi


important que celui-ci si le taux d’absentéisme était relativement élevé. J’étais donc<br />

mentalement prêt à devoir imposer une période de congé forcée aux étudiants, tout en me<br />

sentant très mal pour tous ceux à qui j’avais dit qu’il y aurait un cours et qui ont peut-être<br />

passé quelques heures additionnelles sans raison au collège.<br />

• Résultats à long terme : les étudiants en science du collège semblent très près les uns des<br />

autres et possèdent un local agréable, appelé « Carrefour des Sciences » , où plusieurs d’entre<br />

eux se rencontrent fréquemment et échangent des informations capitales du type : « Le<br />

professeur n’est pas absent, c’est une erreur du système ». Alors seulement quatre étudiants<br />

ont manqué à l’appel, ce qui n’est pas vraiment hors du commun pour un groupe de trente<br />

étudiants.<br />

• Réflexions personnelles : Quoique ce système informatique m’ait apporté un certain niveau<br />

de stress et d’inquiétude, je crois que c’est une invention que j’aurais appréciée en tant<br />

qu’étudiant collégial. Je crois que j’ai eu énormément de chance de pouvoir communiquer ma<br />

présence à tant d’étudiants en deux heures simplement par le bouche-à-oreille.<br />

• Si c’était à refaire : Si c’était à refaire, je crois que j’en profiterais pour prendre une journée<br />

de congé car il est peu probable que la chance que j’ai eue dans la communication de ma<br />

présence aux étudiants ce jour-là puisse se répéter. Je ne crois pas qu’il soit correct de donner<br />

le cours à quelques étudiants privilégiés (ou malchanceux, ça dépend du point de vue…) et de<br />

laisser les autres se débrouiller avec la matière nouvelle. Cependant, un cours comme celui-là<br />

est tout à fait indiqué pour de la révision ou comme temps libre supervisé pour la progression<br />

d’un projet de session par exemple.<br />

Guillaume Chagnon, stagiaire<br />

____________________<br />

Incident critique : début de stage déroutant<br />

Date/heure : 24 janvier 2001 / 12h30<br />

Lieu : Cégep<br />

Personnes présentes : Les élèves du cours «Histoire du nationalisme<br />

Québécois » et moi-même.


Activité en cours : aucune, dans les premiers instants du cours.<br />

Action : Il s’agit du premier cours de la session d’hiver. Le cours commence à 12h30. Je suis là<br />

depuis déjà quinze minutes, question d’observer les étudiants de la classe. Il était convenu entre<br />

mois et l’enseignant qu’il était pour me présenter aux étudiants dans l’introduction de son cours.<br />

Je ne devais donc qu’assister au cours. Je suis donc assis parmi les étudiants lorsque le cours<br />

débute officiellement (12h30). Le hic c’est que l’enseignant n’est pas présent. Ses affaires sont<br />

cependant disposées sur le bureau du professeur. Cinq minutes ont passé sans qu’il n’arrive. Les<br />

étudiants se demandaient où il était, et moi donc ! Je me suis donc levé, me suis présenté aux<br />

étudiants et leur ai passé le plan de cours pour qu’ils y jettent un coup d’oeil en attendant<br />

l’arrivée du professeur.<br />

Réactions : Les étudiants semblaient surpris de me voir. Pour ma part, j’ai<br />

vraiment cru qu’il était possible de mourir d’une crise cardiaque tellement j’étais nerveux. Le<br />

professeur est arrivé quinze minutes après le début du cours. Il semblait satisfait de voir que<br />

j’avais pris les choses en main. Je lui ai démontré mon initiative et ma capacité de réagir<br />

convenablement dans des situations semblables.<br />

Réflexions : Je crois que même si l’on ne doit qu’assister à un cours ou donner<br />

une matière que l’on a déjà préparée et même donnée plus d’une fois, il ne faut jamais rien<br />

prendre pour acquis. Les funambules marchent sur des fils de fer à des hauteurs<br />

impressionnantes, mais un filet est disposé pour des raisons de sécurité. Ils savent que les<br />

probabilités qu’ils tombent sont très minces, mais cela demeure toujours une probabilité.<br />

Dans notre cas, c’est la même chose : il est important d’avoir un filet de sûreté pour pallier des<br />

incidents éventuels, et juste connaître leur existence est un pas important.<br />

Si c’était à refaire : je ferais la même chose. Seulement, je me serais préparé à toute éventualité,<br />

chose que je n’ai pas faite. J’aurais dû préparer un petit topo sur mes raisons et sur ma motivation<br />

reliées à ce stage compte tenu du fait que je ne savais pas ce que le prof voulait faire.<br />

Eric Coupal, stagiaire<br />

Incident critique : les aléas des innovations pédagogiques<br />

Date/heure : 7 février 2001 / 13h00<br />

Lieu : Cégep l<br />

Personnes présentes : Les élèves du cours «Histoire du nationalisme<br />

Québécois », le professeur et moi-même.<br />

Activité en cours : exposé magistral sur le développement géographique du Québec<br />

Action : le professeur avait installé son équipement informatique pour projeter à la classe des<br />

cartes géographiques du Québec. Cela demandait évidemment beaucoup de manipulation sur<br />

l'ordinateur : chercher les fichiers, les extraire, etc.. Le professeur voulait, en plus, ouvrir une


application de traitement de texte pour écrire les notes de cours. Ce qui a causé véritablement le<br />

problème est la confusion dans laquelle le cours s'est déroulé. Passant sans cesse des fenêtres de<br />

cartes au traitement de texte pour ses notes, il devenait difficile pour les étudiants de le suivre.<br />

D'autant, qu'il ne semblait pas à l'aise et le faisait remarquer aux étudiants.<br />

Réaction immédiate : Les étudiants semblaient confus : ils riaient de la<br />

confusion créée, ils décrochaient. Le professeur semblait avoir oublié les étudiants. Il parlait<br />

d'une voix mal assurée tout en cherchant à prendre le pas sur la confusion dans<br />

laquelle il s'embourbait.<br />

Réaction à moyen terme : Le professeur a indiqué aux étudiants avoir fait une erreur en<br />

procédant de cette façon. Il a donc rectifié son tir pour offrir les notes au tableau et, ensuite, les<br />

agrémenter des exemples sur ordinateur. Les étudiants ont compris qu'il avait tenté cela pour<br />

stimuler leur intérêt, mais ils n’étaient plus attentifs par la suite.<br />

Réaction à long terme : J'ai parlé avec le professeur qui m'a dit avoir répété l'expérience d'une<br />

façon beaucoup mieux structurée.<br />

Réflexions : Je ne crois pas qu'il ait fait une erreur fondamentale. Il faut oser pour innover. Il a<br />

rapidement compris que son concept n'était pas assez rodé, il est donc revenu à une méthode plus<br />

conventionnelle. Ce qui est à retenir de cela, c'est qu'il a tout de même répété l'expérience, sûr de<br />

son utilité et de sa pertinence. C'est le défi de notre profession, essayer des trucs pour renouveler<br />

notre enseignement et notre rapport avec celui-ci.<br />

Si c'était à refaire : La seule chose importante que le professeur aurait dû faire, c'est de mieux se<br />

préparer, plutôt que de le faire devant les étudiants.

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