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n° 128 - Université Paul Valéry

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Le magazine d’information de l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> – Montpellier 3<br />

Février 2012 # <strong>128</strong><br />

Un ancien étudiant<br />

de l’UPV crée le<br />

premier magazine<br />

culturel Web !<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong><br />

renouvelle ses<br />

trois conseils…<br />


Sommaire<br />

Formation<br />

3 Le Centre universitaire Du Guesclin : plus qu’une simple<br />

antenne !<br />

International<br />

5 L’UPV intensifie son implication européenne<br />

et internationale<br />

Vie de l’université<br />

7 Élections universitaires à <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> : renouvellement<br />

des trois conseils…<br />

10 « Replacer les usagers au centre des décisions »<br />

Trois questions à Thomas Declercq, vice-président étudiant<br />

Réussites<br />

11 BSC News : la culture Web !<br />

Rencontre avec Nicolas Vidal, ancien étudiant…<br />

Recherche<br />

13 Michel-Louis Rouquette : un archéologue de la pensée<br />

sociale<br />

Publications<br />

15 L’ascèse en question…<br />

Le site de Béziers de<br />

l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong><br />

Un ancien étudiant crée<br />

le premier magazine Web<br />

culturel et gratuit<br />

Michel-Louis Rouquette :<br />

un grand théoricien<br />

de la psychologie sociale<br />

Directrice de la publication : Anne Fraïsse, présidente de l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>.<br />

Chargé d’édition-rédaction : Mustapha M. Bensaada. Service communication. Tél. : 04 67 14 55 10 / Mél. : ledit@univ-montp3.fr<br />

Photographie : Halinka Zygart, Photo-libre. Ont collaboré à ce numéro : Patrick Rateau, Laurine Bonnamy, Fabrice Gral.<br />

Impression : Impact Imprimerie. Tirage à 2500 ex. ISNN : 1620-364X<br />

<strong>Université</strong> <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> – Montpellier 3. Route de Mende, 34199 – Montpellier Cedex 5. Internet : www.univ-montp3.fr<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 2


Formation<br />

Paroles d’étudiants…<br />

Le Centre universitaire Du Guesclin :<br />

plus qu’une simple antenne !<br />

Un climat convivial pour des formations supérieures de haut niveau<br />

Le site de Béziers de l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> : un centre universitaire à taille humaine…<br />

Depuis 1996, l’université<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> possède une<br />

antenne dans la ville de<br />

B é z i e r s . L e « C e n t r e D u<br />

Guesclin » accueille environ<br />

8 5 0 é t u d i a n t s d a n s u n<br />

cadre moderne et de grande<br />

qualité.<br />

Cinq licences sont<br />

aujourd’hui dispensées<br />

dans l’établissement<br />

: Histoire, Histoire-Géographie<br />

AES, Communication,<br />

Psychologie. Quatre<br />

masters sont également présents.<br />

Trois sont issus du domaine de l’information<br />

et de la communication avec<br />

des spécialités différentes (Gestion de<br />

l’information et de la connaissance<br />

“documenta”, Gestion de l’information<br />

et de la documentation et enfin Pragmatique<br />

de la communication) et un<br />

quatrième master, professionnel, en<br />

Tourisme dans le développement<br />

durable des territoires.<br />

Les enseignants viennent de Montpellier<br />

pour faire cours à Béziers et<br />

dispensent un enseignement de qualité<br />

équivalent à celui de <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>.<br />

La bibliothèque universitaire compte<br />

près de 14000 documents et ouvrages.<br />

Elle dispose d’un lieu d’accès multimédia,<br />

de plusieurs espaces de travail, de<br />

matériel informatique et de photocopieurs.<br />

•••<br />

3<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


Formation<br />

« Ces effectifs réduits<br />

permettent un meilleur<br />

suivi des étudiants…<br />

Nous avons vraiment<br />

de la chance ! »<br />

Rencontre, en mai dernier, avec des étudiants péruviens en visite sur le site de Béziers<br />

••• Le Centre connaît une croissance<br />

remarquable depuis quatre ans. Ainsi,<br />

l’ouverture prochaine de la licence<br />

Lettres et arts permettra sans doute<br />

une hausse supplémentaire des effectifs.<br />

à son ouverture, tous les UFR<br />

seront alors représentées sur le site.<br />

Par conséquent, il n’y a pas de complexe<br />

à avoir en étant étudiant à<br />

Béziers, et comme nous le dit Justin<br />

Chareyre, président de l’association<br />

étudiante Iliade : « Les étudiants ont<br />

toutes les raisons d’être satisfaits.<br />

Cela pour une raison simple : l’enseignement<br />

dispensé au Centre Du<br />

Guesclin est le même que celui dispensé<br />

à Montpellier, mêmes horaires,<br />

mêmes enseignants, mêmes programmes…<br />

Nous n’avons réellement<br />

que des avantages ! »<br />

Attentif aux problèmes liés à l’accessibilité<br />

des personnes en situation de<br />

handicap, le Centre Du Guesclin a renforcé<br />

son dispositif de soutien pour<br />

une meilleure prise en charge des personnes<br />

à mobilité réduite. En ce sens,<br />

le SAEH (Service d’accompagnement<br />

des étudiants handicapés) a recruté<br />

un vacataire supplémentaire.<br />

vraiment de la chance ! Cela ne veut<br />

pas dire qu’il n’existe aucun problème,<br />

mais nous jouissons, il est vrai, d’un<br />

cadre idéal de travail. »<br />

Les étudiants sont représentés<br />

grâce à l’association Iliade. Cette association,<br />

apolitique, s’emploie à proposer<br />

aux étudiants une vie extra-universitaire<br />

active. Par son implication dans<br />

le tissu local, Iliade permet également<br />

aux étudiants de rencontrer les élus<br />

biterrois. Aussi, à chaque rentrée universitaire,<br />

une cérémonie officielle est<br />

organisée par l’association. Les principaux<br />

acteurs de la vie du Centre Du<br />

Guesclin sont invités. Cela permet aux<br />

étudiants de les rencontrer et de faire<br />

connaissance. Une journée étudiante<br />

est organisée à la fin de l’année universitaire.<br />

à cette occasion un repas<br />

convivial est partagé entre les personnels<br />

enseignants, administratifs et les<br />

étudiants. Le site accueille aussi des<br />

étudiants étrangers. Au mois de mai<br />

dernier, par exemple, des étudiants<br />

péruviens ont été invités pour une<br />

visite des lieux.<br />

Les étudiants profitent également<br />

de la proximité de plusieurs équipements<br />

socio-culturels. Le Centre universitaire<br />

est bien situé, non loin du<br />

centre ville, et proche de la médiathèque<br />

André Malraux ainsi que du<br />

restaurant universitaire. L’Agglomération<br />

de Béziers a construit récemment<br />

un nouvel IUT et une médiathèque<br />

de qualité.<br />

« Je crois que nous avons les moyens<br />

d’étudier convenablement », dit Justin<br />

avant de conclure en ajoutant : « Ce<br />

“quartier” est récent, laissons lui le<br />

temps de prendre sa place dans la<br />

ville. » Finalement, étudier à Béziers<br />

ne peut être qu’une chance supplémentaire<br />

de réussite ! <<br />

Fabrice Gral<br />

Étudiant en 3 e année de licence d’Histoire<br />

> Pour plus d’informations :<br />

http://www.univ-montp3.fr/beziers/<br />

Un site à taille humaine<br />

Le Site universitaire de Béziers<br />

entretient une ambiance très conviviale.<br />

Justin Chareyre ajoute que « ces<br />

effectifs réduits permettent un<br />

meilleur suivi des étudiants. Il faut<br />

avoir une certaine lucidité : nous avons<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 4


International<br />

Zoom…<br />

Recherche et enseignement<br />

L’UPV intensifie son implication<br />

européenne et internationale<br />

Afin de renforcer ses activités<br />

en matière de formation et de<br />

recherche au niveau international,<br />

l’université <strong>Paul</strong>-<br />

<strong>Valéry</strong> vient de se doter d’un<br />

nouveau dispositif d’aide au<br />

montage et au suivi de projets<br />

européens et internationaux.<br />

Cette démarche répond<br />

notamment aux nouvelles<br />

missions et<br />

orientations confiées<br />

aux universités par la<br />

loi de 2007 relative<br />

aux libertés et responsabilités<br />

des universités (LRU) :<br />

« rendre l’université plus attractive et<br />

la recherche universitaire plus visible à<br />

l’échelle internationale ».<br />

Dans un contexte où l’internationalisation<br />

de l’enseignement supérieur et<br />

de la recherche tend à s’accentuer,<br />

l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> s’est engagée<br />

depuis de nombreuses années dans<br />

une politique internationale volontariste.<br />

Cette démarche vise à structurer<br />

et accroître les actions de recherche et<br />

de formation autour de collaborations<br />

concrètes dans la plupart des grandes<br />

zones géographiques du monde. Outils<br />

incontournables de développement,<br />

ces actions s’inscrivent dans le cadre<br />

d´une stratégie qui entend favoriser la<br />

mobilité des étudiants et des enseignants-chercheurs.<br />

Il s’agit également<br />

d’élargir l´internationalisation de ses<br />

programmes d’enseignement et renforcer<br />

les coopérations scientifiques au<br />

sein de réseaux internationaux.<br />

Afin d’inscrire davantage son offre<br />

de formation et de recherche,<br />

conduite par ses laboratoires dans une<br />

dynamique internationale, l’université<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> incite ses équipes à<br />

répondre aux appels à projets et propositions<br />

lancés par les différents<br />

bailleurs de fonds publics ou privés,<br />

français, européens et extra-européens.<br />

Cette nouvelle cellule articule ainsi<br />

son activité de manière transversale<br />

entre le Service des relations internationales<br />

(SRI) et la Direction de la<br />

recherche et des études doctorales<br />

(DRED), et comprend de part et<br />

d’autre, deux personnels de recherche<br />

et de formation dont l’un est affecté à<br />

50 % dans chacun des deux services.<br />

D´une manière très concrète, cette<br />

cellule est destinée à soutenir tout<br />

enseignant-chercheur, toute équipe<br />

pédagogique ou tout centre de<br />

recherche qui souhaite postuler à un<br />

programme de financement européen<br />

ou international (Erasmus Mundus,<br />

Tempus, ANR, 7 e PCRD…) <<br />

> Pour plus d’informations :<br />

Florent Goiffon (SRI/DRED)<br />

Tél. : 04 67 14 55 61<br />

Thierry Mazerand (SRI) : 04 67 14 26 23<br />

5<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


International<br />

Qu’entend-on par “projet<br />

européen” ?<br />

C’est un ensemble d’actions mis en<br />

œuvre par un groupe de partenaires<br />

(un consortium) issus de différents<br />

pays européens, grâce à une subvention<br />

de la Commission européenne.<br />

Cette dernière propose des contributions<br />

financières directes pour<br />

soutenir des projets ou des organisations<br />

qui défendent les intérêts de<br />

l’UE. Elle encourage les projets européens<br />

qui contribuent à la mise en<br />

œuvre de programmes dans les<br />

domaines de l’éducation, de la formation,<br />

de l’enseignement supérieur et<br />

de la recherche.<br />

Exemples de programmes<br />

européens pour l’enseignement<br />

supérieur<br />

› eRasmus munDus (em) : ce programme<br />

soutient aux niveaux master<br />

et doctorat des cursus de très<br />

grande qualité académique, proposés<br />

par des d’établissements d’enseignement<br />

supérieur issus d’un consortium<br />

d’au moins trois pays européens.<br />

Le programme encourage la mobilité<br />

des personnes et la coopération<br />

entre établissements européens et<br />

non européens. L’objectif étant de<br />

promouvoir l’UE comme espace<br />

d’excellence académique à l’échelle<br />

mondiale.<br />

h t t p : / / w w w. e u ro p e - e d u c a t i o n -<br />

formation.fr/erasmus-mundus.php<br />

› temPus: est un programme européen<br />

de coopération qui encourage<br />

la réforme et la modernisation des<br />

systèmes d’enseignement supérieur<br />

des pays partenaires des Balkans<br />

occidentaux, de l’Europe orientale,<br />

de l’Asie centrale et de la Méditerranée.<br />

Ce programme œuvre notamment<br />

à promouvoir une converg<br />

e n c e v o l o n t a i r e a v e c l e s<br />

développements en cours au niveau<br />

communautaire dans le domaine de<br />

l’enseignement supérieur.<br />

http://www.2e2f.fr/tempus.php<br />

Exemple de programme<br />

européen pour la<br />

recherche<br />

› Le 7 e PCRD est l’acronyme pour<br />

désigner le Programme-cadre de<br />

recherche et développement. Dans<br />

une économie mondialisée, le 7 e<br />

PCRD, qui couvre la période 2007-<br />

2013, permet à l’Union européenne<br />

de mettre sa politique de recherche<br />

à la hauteur de ses ambitions économiques<br />

et sociales. Ce programmecadre<br />

doit également répondre aux<br />

besoins, en termes de recherche et<br />

de connaissance, de l’industrie et<br />

plus généralement des politiques<br />

européennes. S’agissant de Coopération<br />

(l’un des quatre programmes<br />

spécifiques structurant le 7 e PCRD,<br />

les 3 autres étant : “Idées”, “Personnes”<br />

et “Capacités”), l’objectif est<br />

de stimuler la coopération et de<br />

renforcer les liens entre l’industrie<br />

et la recherche dans un cadre transnational.<br />

Le programme comporte 9<br />

thèmes, dont celui des sciences socioéconomiques<br />

et humaines ou encore<br />

celui des technologies de l’information<br />

et de la communication.<br />

http://www.eurosfaire.prd.fr/7pc/<br />

Carol Iancu : docteur honoris<br />

causa de l’université d’Oradea<br />

en Roumanie<br />

Alexandre Safran. Une vie de combat, un rayon de lumière<br />

(Montpellier, PULM, 2007) et de Alexandre Safran et la<br />

Shoah inachevée en Roumanie. Recueil de documents (1940-<br />

1944) (Bucarest, Hasefer, 2010). <<br />

M. Carol Iancu, professeur d’Histoire contemporaine à<br />

l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>, a reçu le titre de docteur honoris<br />

causa de l’université d’Oradea (Roumanie).<br />

La cérémonie officielle a eu lieu le 20 décembre 2011<br />

dans l’Aula Magna de l’université d’Oradea, où le professeur<br />

Iancu a donné une conférence intitulée : « Les Juifs de<br />

Roumanie et la diplomatie occidentale (1856-1945) ».<br />

Rappelons que Carol Iancu est également docteur honoris<br />

causa des universités « Babes-Bolyai » de Cluj-Napoca<br />

(2005) et « Alexandru Ioan Cuza » de Iasi (2010). Il est<br />

auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquelles :<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 6


Événement<br />

Vie de l’université<br />

ÉLECTIONS<br />

26-27 MARS<br />

élections universitaires à<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> : renouvellement<br />

des trois conseils…<br />

Les 26 et 27 mars,<br />

quelque 18 500 étudiants<br />

et 2 000 personnels (enseignants,<br />

enseignantschercheurs,<br />

personnels<br />

administratifs et des<br />

bibliothèques) sont appelés<br />

aux urnes pour les<br />

élections aux trois conseils<br />

centraux de l’université :<br />

Conseil d’administration,<br />

Conseil scientifique et<br />

Conseil des études et de<br />

la vie universitaire.<br />

Les universités françaises<br />

présentent la<br />

singularité d’être<br />

dirigées par des<br />

équipes présidentielles<br />

élues qui<br />

s’appuyent sur trois<br />

conseils centraux.<br />

Dans ces instances<br />

siègent des représentants<br />

des personnels, d’étudiants et<br />

des personnalités extérieures. Ce<br />

mode de gouvernance confère une responsabilité<br />

toute particulière aux personnels<br />

enseignants et administratifs<br />

comme à la communauté étudiante.<br />

Les élus des trois conseils centraux<br />

sont donc amenés à travailler en étroite<br />

relation avec l’équipe de direction. Il<br />

est très important, dès lors, que tous<br />

les personnels et les étudiants se mobilisent<br />

pour participer massivement à<br />

ce scrutin.<br />

L’<strong>Université</strong>, et notamment depuis<br />

la loi relative aux Libertés et responsabilités<br />

des université (LRU), est régie<br />

par des règles qui lui sont propres.<br />

Pour la deuxième fois, depuis 2008,<br />

cette élection va se dérouler selon<br />

les termes fixés par la loi de 2007,<br />

dite loi LRU. Aussi, l’avenir et le fonctionnement<br />

de l’université dépend<br />

•••<br />

7<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


ARTS, LETTRES, LANGUES,<br />

SCIENCES HUMAINES ET<br />

SOCIALES<br />

Vie de l’université<br />

•••<br />

énormément de l’implication de ses<br />

étudiants dans l’exercice de leur devoir<br />

de citoyen et d’électeur.<br />

En général, le taux de participation<br />

étudiante à ce type d’élections est faible,<br />

aux alentours de 12 à 15 %, et correspond<br />

à la moyenne nationale constatée<br />

dans la plupart des universités. Aussi,<br />

les étudiants doivent utiliser leur droit<br />

d’expression et exercer leur pouvoir<br />

d’élire leurs représentants.<br />

Les conseils sont composés, d’enseignants<br />

(professeurs des universités,<br />

maîtres de conférence, chargés de<br />

cours…), de personnels administratifs,<br />

de personnes extérieures (représentants<br />

des collectivités locales et des<br />

professionnels) ainsi que d’étudiants.<br />

Sur le plan organisationnel, les élections<br />

sont coordonnées par le Service<br />

des affaires juridiques (SAJI) et implique<br />

l’ensemble des services de l’université.<br />

Ces élections nécessitent, en effet, un<br />

travail d’équipe important, avec notamment<br />

la participation de la communauté<br />

universitaire pour tenir les bureaux<br />

de vote (environ 250 personnes).<br />

Stéphanie Delaunay, responsable<br />

du Service des affaires juridiques et<br />

institutionnelles, précise : « Depuis<br />

2008, les personnels enseignants sont<br />

également invités à prendre part à<br />

cette organisation en prêtant main<br />

forte à leurs collègues administratifs.»<br />

Les membres des listes candidates<br />

peuvent également avoir des personnes<br />

présentes pendant les votes. « N’oublions<br />

pas que les élections sont aussi<br />

et souvent un bon moment de convivialité<br />

où toute la communauté universitaire<br />

a l’occasion de se retrouver.»,<br />

ajoute en substance la responsable<br />

du Service. <<br />

> Pour plus d’informations :<br />

ÉLECTIONS<br />

Service des affaires juridiques et institutionnelles,<br />

aux 3 conseils bât. Admin. Les centraux<br />

Guilhem.<br />

Tél. <strong>Université</strong> 04 67 14 <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> 54 65 - Montpellier 3<br />

Mél Site : saji@univ-montp3.fr<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> - Site Saint-Charles<br />

Site Du Guesclin Béziers<br />

Web : http://elections.upv.univ-montp3.fr/<br />

Lundi 26 mars 2012 de 10h à 18h<br />

Mardi 27 mars 2012 de 9h à 18h<br />

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http://elections.upv.univ-montp3.fr/<br />

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Quand et comment voter ?<br />

› Les élections se déroulent sur deux journées complètes,<br />

les 26 et 27 mars 2012.<br />

› Les étudiants en licence et master voteront à la Maison<br />

des étudiants, salle Jean-Moulin, ceux du Centre universitaire<br />

Du Guesclin à Béziers, les doctorants à Saint-Charles.<br />

› Le 27 mars voteront également, à la salle Charles-<br />

Camproux (MDE), les personnels enseignants et BIATSS.<br />

› Le résultat sera connu à partir du 30 mars 2012.<br />

› Le ou la président(e) de l’université sera élu(e) le 24<br />

avril, lors du premier Conseil d’administration. Il ou elle<br />

peut faire partie ou non du Conseil d’administration.<br />

› Les salles et le déroulement des différentes phases de<br />

vote (par collèges et par conseils) seront indiqués par<br />

une signalétique appropriée.<br />

› Les listes électorales seront affichées 20 jours avant les<br />

élections, au plus tard le 5 mars 2012.<br />

› Pour voter, les étudiants doivent se munir de leur carte<br />

d’étudiant 2011-2012 ou d’une pièce d’identité avec un<br />

certificat de scolarité. Les personnels ne sont pas exemptés<br />

de cette formalité, une pièce d’identité est requise. Les<br />

bénéficiaires de la formation continue et les auditeurs<br />

libres doivent répondre à certains critères pour pouvoir<br />

voter (contactez le SAJI). Les usagers peuvent donner<br />

procuration à un autre étudiant. Le formulaire est téléchargeable<br />

sur le site des élections.<br />

› La date limite pour les demandes d’inscription sur les<br />

listes électorales est fixée au 20 mars à minuit.<br />

> Infos : saji@univ-montp3.fr<br />

Qui peut voter ?<br />

› Les étudiants en licence et en master votent dans le<br />

collège usagers du CA et du CEVU et les doctorants<br />

votent au collège usagers du CS.<br />

› Les enseignants, chercheurs, enseignants-chercheurs<br />

votent au CA et au CEVU, collèges A ou B et du CS dans<br />

les collèges A, B, C ou D.<br />

› Certaines catégories de personnels doivent cependant<br />

demander leur inscription sur les listes électorales, telles<br />

que les chargés de cours qui doivent avoir effectué 64<br />

heures d’enseignement minimum.<br />

› Les personnels administratifs votent au CA et au CEVU<br />

dans le collège IATSS. Ils votent au CS dans les collèges E<br />

ou F.<br />

› Les personnels administratifs sont inscrits automatiquement<br />

sur les listes, dès lors qu’ils remplissent les<br />

conditions réglementaires.<br />

› Il existe des cas particuliers pour lesquels il faut se<br />

renseigner auprès du Service des affaires juridique et institutionnelles<br />

(SAJI), tels que les personnels de bibliothèque,<br />

les personnes avec deux statuts (par exemple<br />

étudiant et personnel), les personnels de santé, etc.<br />

› Il existe également des règles communes comme, par<br />

exemple : « Nul ne peut être élu à plus d’un Conseil d’administration<br />

d’université». Ou encore : « Nul ne peut être<br />

électeur ni éligible dans le collège des étudiants s’il appartient<br />

à un autre collège de l’établissement».<br />

› Les membres des Conseils sont élus en principe au<br />

scrutin de liste à un tour à la représentation proportionnelle<br />

avec répartition des sièges restants à pourvoir selon la<br />

règle du plus fort reste, sans panachage.<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 8


Vie de l’université<br />

Un président, trois conseils…<br />

Véritable gestionnaire du<br />

fonctionnement et du<br />

devenir de l’établissement,<br />

le président<br />

d’université est élu<br />

pour 4 ans (au lieu de 5 sous l’ancienne<br />

loi). Il n’est rééligible qu’une<br />

fois. La plupart des présidents qui ont<br />

été élus en 2008 peuvent donc candidater<br />

à un second mandat.<br />

L’article 6 de la loi LRU (Libertés et<br />

responsabilités des universités) précise<br />

que « Le président de l’université est<br />

élu à la majorité absolue des membres<br />

élus du Conseil d’administration parmi les<br />

enseignants-chercheurs, chercheurs, professeurs<br />

ou maîtres de conférences,<br />

associés ou invités, ou tous autres personnels<br />

assimilés, sans condition de nationalité.<br />

Son mandat, d’une durée de<br />

quatre ans, expire à l’échéance du mandat<br />

des représentants élus des<br />

personnels du Conseil d’administration. Il<br />

est renouvelable une fois. » Auparavant,<br />

le président était élu par<br />

l’assemblée des trois conseils universitaires.<br />

« Le président assure la direction de<br />

l’université », précise l’article 4 qui énumère<br />

9 prorogatives appartenant au<br />

pouvoir décisionnel et exécutif du<br />

président d’université.<br />

L’université est dotée de trois<br />

conseils : le Conseil d’administration,<br />

le Conseil des études et de la vie universitaire<br />

et le Conseil scientifique.<br />

Les membres des trois conseils sont<br />

élus par l’ensemble des personnels de<br />

l’université (enseignants et enseignants-chercheurs,<br />

IATSS) et par tous<br />

les étudiants, appelés également<br />

“usagers”. Par ailleurs, chacun des<br />

trois conseils élit en son sein un viceprésident.<br />

La durée du mandat des représentants<br />

du personnel est de 4 ans, celui<br />

des représentants des étudiants est<br />

de 2 ans.<br />

Au sein de ces conseils centraux<br />

siègent également des “personnalités<br />

extérieures” représentant les collectivités<br />

territoriales, les différents<br />

secteurs économiques, les organismes<br />

publics… <<br />

Les trois conseils, c’est quoi ?<br />

CA<br />

› Le CA ou Conseil d’administration est l’organe de gouvernance<br />

principal de l’université. Depuis la loi LRU, il a plus<br />

de pouvoirs et est le seul à prendre des délibérations qui<br />

ont valeur contraignante.<br />

Il détermine la politique générale de l’établissement et<br />

adopte sa stratégie globale. Il approuve notamment le<br />

contrat quinquennal et vote le budget. Il adopte le règlement<br />

intérieur de l’université, les règles relatives aux examens et<br />

fixe la répartition des emplois.<br />

› Le CA de Montpellier 3 est composé de 29 membres<br />

dont 22 élus : 14 enseignants, 3 personnels administratifs et<br />

bibliothèque, 5 étudiants et 7 personnalités extérieures à<br />

l’établissement.<br />

CEVU<br />

› Le CEVU ou Conseil des études et de la vie universitaire<br />

est un organe consultatif. Il donne son avis sur les orientations<br />

des enseignements et des formations, le calendrier universitaire,<br />

les projets de créations de nouvelles filières et l’évaluation<br />

des enseignements. Mais aussi sur les mesures de<br />

nature à soutenir les activités culturelles, sportives, sociales<br />

des étudiants et à améliorer les conditions de vie et de<br />

travail de ceux-ci. Il a également une mission spécifique,<br />

celle de l’accueil des étudiants en situation de handicap.<br />

C’est aussi en son sein qu’est élu le vice-président étudiant.<br />

› Le CEVU est composé de 40 membres, dont 36 élus : 16<br />

enseignants, 4 personnels administratifs et bibliothèque et<br />

16 étudiants.<br />

CS<br />

› Le CS ou Conseil scientifique est une instance consultative.<br />

Il émet son avis sur les orientations des politiques de<br />

recherche ainsi que sur la répartition des crédits alloués à<br />

la recherche et aux laboratoires. Il est également consulté<br />

sur les programmes de formation initiale et continue, les<br />

programmes et les contrats de recherche proposés par les<br />

différentes composantes de l’université. Il donne un avis sur<br />

les mutations et les recrutements d’enseignants-chercheurs.<br />

Le CS assure le lien entre l’enseignement et la recherche,<br />

notamment au niveau du doctorat.<br />

› Le CS est composé de 40 membres, dont 36 élus : 29<br />

enseignants, 3 personnels administratifs et bibliothèque et<br />

4 étudiants en doctorat.<br />

9<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


Vie de l’université<br />

« Replacer les usagers au centre des décisions »<br />

Trois questions à Thomas Declercq, vice-président étudiant<br />

É t u d i a n t e n s o c i o l o g i e ,<br />

Thomas Declercq est Viceprésident<br />

étudiant depuis le<br />

6 mai 2010. Élu au sein du<br />

Conseil des études et de la<br />

vie universitaire (CEVU), il<br />

joue un rôle de médiateur<br />

entre les étudiants, l’administration,<br />

les syndicats et les<br />

associations. Dans la persp<br />

e c t i v e d e s p r o c h a i n e s<br />

élections, Thomas Declercq<br />

revient sur l’importance de<br />

la participation étudiante.<br />

› Pourquoi de telles élections sont importantes<br />

pour les étudiants ?<br />

››› Cela me semble indispensable que<br />

des étudiants siègent au sein des<br />

conseils de l’université. Ces derniers<br />

ont un impact direct sur nos conditions<br />

d’études et de réussite. L’université<br />

est là pour former les étudiants, il<br />

faut donc replacer les usagers au<br />

centre des décisions. Dans ces<br />

conseils sont décidés et votés les<br />

MCC (modalités des contrôles des<br />

connaissances, ndlr), le calendrier universitaire<br />

ou encore le budget. Tous<br />

ces éléments sont d’une importance<br />

cruciale pour les étudiants. Leur avis<br />

doit être pris en compte pour<br />

construire une université favorisant<br />

l’accès et la réussite à tous. L’université<br />

est également un lieu de vie. Les<br />

étudiants y passent la majeure partie<br />

de leur temps. Il est donc important<br />

de promouvoir des espaces qui leur<br />

sont destinés, comme la Maison des<br />

étudiants (MDE) par exemple, et de<br />

favoriser leur développement. Cela<br />

fait partie du rôle des élus étudiants.<br />

Si je devais m’adresser à eux, je leur<br />

dirais donc de se renseigner le plus<br />

tôt possible sur les enjeux et sur ce<br />

que vont proposer les différentes<br />

listes candidates.<br />

› Quelles sont les missions d’un viceprésident<br />

étudiant durant son mandat ?<br />

››› Le Vice-président étudiant est également<br />

un usager de l’université. Son<br />

rôle est principalement de faire le lien<br />

entre l’administration et les étudiants,<br />

afin de mettre en avant leurs revendications<br />

et les problèmes qu’ils peuvent<br />

rencontrer au sein de l’université.<br />

Le fait d’être VPE me permet de<br />

mieux connaître le système universitaire<br />

et donc, de mieux défendre les<br />

droits étudiants. C’est aussi la possibilité<br />

de mieux gérer les situations<br />

compliquées.<br />

› Avec l’expérience que vous avez eu au<br />

sein du CEVU, quelles grandes actions<br />

notre université pourrait-elle entreprendre<br />

pour un rayonnement encore plus important<br />

?<br />

››› La réussite de tous et la mise en<br />

place d’une politique de démocratisation<br />

de l’enseignement doivent être, à<br />

mon sens, au cœur de la politique universitaire.<br />

La MDE telle qu’elle a été<br />

pensée et créée, constitue une spécificité<br />

que peu d’universités françaises<br />

possèdent. Le développement et le<br />

maintien de ces “projets étudiants”<br />

permettent d’encourager les initiatives<br />

étudiantes.<br />

Un mini-site, plus de visibilité…<br />

En étroite collaboration avec le Service communication, le<br />

Service des affaires juridiques et institutionnelles (SAJI)<br />

met en ligne un mini-sité dédié aux élections universitaires<br />

des 26 et 27 mars 2012. Bien intégré à la nouvelle<br />

charte graphique de l’université et de son site Web institutionnel,<br />

ce mini-site bénéficie ainsi d’une meilleure visibilité<br />

et accroît la promotion de cet événement.<br />

Avec un contenu complet et efficacement structuré, le<br />

mini-site regroupe des rubriques, des textes et des documents<br />

détaillant le déroulement des opérations électorales.<br />

Il contient de nombreux documents téléchargeables :<br />

les textes de loi, les professions de foi, les formulaires de<br />

procuration et bien d’autres renseignements utiles pour<br />

voter ou être candidat. <<br />

››› http://elections.upv.univ-montp3.fr/<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 10


Réussites<br />

Hier, étudiants à l’UPV, aujourd’hui…<br />

BSC News :la culture Web !<br />

Rencontre avec Nicolas Vidal,<br />

ancien étudiant de l’UPV,<br />

fondateur et rédacteur en<br />

chef du BSC News Magazine.<br />

Le premier magazine culturel<br />

et littéraire francophone gratuit<br />

et entièrement en ligne.<br />

› Nicolas Vidal, quel cursus avez-vous<br />

suivi à l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> ?<br />

››› J’ai commencé mon cursus en philosophie<br />

avec beaucoup d’enthousiasme.<br />

Je me suis investi et je me suis<br />

rendu compte que je n’étais pas assez<br />

rigoureux dans la façon de travailler.<br />

Je n’avais peut-être pas l’esprit suffisamment<br />

universitaire pour produire<br />

des sujets qui correspondaient à ce<br />

que l’on attendait de moi. Par contre,<br />

je me suis régalé à étudier Platon et<br />

les autres philosophes. L’année où je<br />

suis arrivé à l’université, en 2001, il y a<br />

eu la fameuse grève qui a duré<br />

presque deux mois. J’ai donc eu, en<br />

très peu de temps, le panel de tout ce<br />

qui fait l’effervescence de l’université<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> : les cours, les enseignements<br />

donnés ainsi que le côté revendication<br />

sur certaines mesures. C’était<br />

une belle expérience qui a duré une<br />

année et demie.<br />

› Qu’avez-vous fait après votre passage<br />

à l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> ?<br />

››› Après mon passage à l’UPV, j’ai<br />

monté ma maison d’édition Satori<br />

Prod & Press avec un ami. J’étais tout<br />

jeune à l’époque, j’avais 21 ans. On<br />

publiait des gens qui étaient encore<br />

plus jeunes que nous. Le premier<br />

auteur que nous avions publié était<br />

Yannick Privat. Il avait fait de brillantes<br />

études à l’UPV. Aujourd’hui, il travaille<br />

à Paris, dans le cinéma et la publicité.<br />

L’idée était de publier des livres qui<br />

nous plaisaient et qui résonnaient en<br />

nous. J’avais été désigné comme « le<br />

plus jeune éditeur de France » par le<br />

magazine Lire en 2001. C’était notre<br />

particularité, car en France on aime<br />

bien les étiquettes. Aujourd’hui, je suis<br />

même un des plus jeunes directeurs<br />

de presse.<br />

› En 2007, vous avez fondé BSC News<br />

Magazine dont vous êtes aujourd’hui le<br />

directeur de publication et le rédacteur<br />

en chef. Comment cela s’est-il passé ?<br />

››› Au départ, je voulais absolument<br />

concilier Internet et littérature. En<br />

2007, c’était tout récent, la littérature<br />

faisait une entrée fébrile et frileuse<br />

sur la grande toile qu’est le Web. J’ai<br />

eu l’idée donc de proposer une newsletter,<br />

car à la base, BSC News Magazine<br />

n’était qu’une newsletter. L’idée<br />

était d’aiguiller les écrivains dans le<br />

monde de l’édition. On leur donnait<br />

des informations et des astuces sur<br />

les maisons d’édition. Nous voulions<br />

avoir un public qualifié. On voulait<br />

montrer que sur Internet, on peut<br />

trouver des gens par centre d’intérêt.<br />

Dans la vie réelle, toucher les gens<br />

que vous voulez toucher demande un<br />

investissement publicitaire énorme. à<br />

l’époque, il n’y avait pas encore Facebook,<br />

on a donc débuté sur MySpace.<br />

On a commencé à sélectionner toutes<br />

les personnes qui écrivaient ou qui<br />

étaient auteurs et c’est comme cela<br />

que l’on est arrivé à fédérer autour<br />

de nous des gens qui avaient le même<br />

centre d’intérêt, c’est-à-dire l’écriture.<br />

Ces gens-là se sont pris d’affection<br />

pour notre newsletter et au bout<br />

d’un mois et demi, c’est devenu un<br />

premier magazine de 9 pages. Je l’ai<br />

toujours chez moi d’ailleurs (sourire).<br />

› Vous avez passé une partie de votre vie<br />

aux États-Unis. Cela vous a-t-il influencé<br />

dans votre envie de créer ce magazine<br />

original ?<br />

››› Effectivement. Avant et après mon<br />

passage à <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>, j’ai vécu à Boston<br />

et à New York. Ce sont des éléments<br />

fondateurs qui m’ont beaucoup<br />

construit dans ma façon de<br />

vivre, d’écrire et de monter mon<br />

magazine. Au début, on m’a souvent<br />

taquiné avec BSC News Magazine. On<br />

me disait « ça n’a rien de français ! »,<br />

mais on peut faire de la qualité sans<br />

pour autant avoir un titre français.<br />

› Aujourd’hui, BSC News Magazine est<br />

en pleine expansion. Il est lu dans 12<br />

pays (70 000 lecteurs). Vos objectifs<br />

demeurent-ils les mêmes ?<br />

››› Ce qui m’intéresse aujourd’hui,<br />

c’est de parler de gens qui méritent<br />

qu’on parle d’eux. On a un public très<br />

large. Mon objectif est de garder<br />

notre ligne éditoriale et de donner la<br />

parole à des gens qui ont du talent<br />

mais aucune surface médiatique. C’est<br />

pour cette raison que nous avons des<br />

journalistes chevronnés à la rédaction.<br />

à BSC News on est une grande<br />

•••<br />

11<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


Réussites<br />

•••<br />

famille. On a commencé à deux, dans<br />

un petit studio, avec un ordinateur.<br />

Aujourd’hui, on est 35. D’ailleurs, je le<br />

codirige avec une autre ancienne étudiante<br />

de l’UPV : Julie Cadilhac. C’est<br />

un pilier important au sein du magazine.<br />

Pour cette raison, on peut dire<br />

que, quelque part, <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> a son<br />

empreinte sur BSC News Magazine<br />

(rires).<br />

› Pensez-vous que les cours que vous<br />

avez suivis à <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> vous ont aidé<br />

dans la réussite de votre carrière ?<br />

››› Probablement, car d’une part, j’ai<br />

compris que je ne voulais pas faire<br />

prof (rires). Cela m’a éveillé à beaucoup<br />

de choses en philosophie et en<br />

histoire par exemple. J’ai eu un ou<br />

deux professeurs qui m’ont intéressé<br />

à des choses sur lesquelles je ne me<br />

serais peut-être pas penché, des livres<br />

que je n’aurais sans doute pas eu le<br />

réflexe de lire. La faculté m’a permis<br />

aussi de faire de belles rencontres qui<br />

ont été déterminantes par la suite.<br />

C’est un lieu de rencontres et d’épanouissement<br />

social. Je crois que l’on<br />

commence vraiment à apprendre à<br />

vivre en société à la fac, même si<br />

celle-ci est plus “libertaire”, on va dire<br />

(rires). C’est une vie intéressante à<br />

vivre et moi, je suis très content<br />

d’avoir vécu cette vie-là, à l’UPV.<br />

› Quels sont vos meilleurs souvenirs<br />

d’étudiant à l’UPV ?<br />

››› Tout d’abord la pelouse de <strong>Paul</strong>-<br />

<strong>Valéry</strong> pendant les grèves (rires)…<br />

On était 2 000 personnes dessus.<br />

C’était une vie de bohème. Moi, j’ai<br />

beaucoup écrit à la fac. J’ai rencontré<br />

beaucoup de personnes qui écrivaient<br />

aussi, ce qui n’était pas le cas au lycée.<br />

J’ai pu me confronter avec des gens<br />

qui avaient de réelles ambitions, c’était<br />

très intéressant. J’ai plein de bons<br />

souvenirs à l’UPV et j’ai surtout ma<br />

maison d’édition. Quand j’ai commencé<br />

à la monter, j’étais encore étudiant<br />

ici. J’ai donc pu confronter mon<br />

idée avec les autres étudiants, c’était<br />

très épanouissant. Sincèrement, dans<br />

mon chemin de vie, <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong> a été<br />

une belle étape que je ne regrette pas<br />

une seule seconde.<br />

› Pour finir, vous vous êtes également<br />

lancé dans une carrière d’écrivain ?<br />

››› J’écris depuis l’âge de 14 ans. J’ai<br />

publié mon premier livre, Carnet de<br />

route, Satori Américain, quand je suis<br />

parti aux Etats-Unis. J’avais traversé le<br />

pays jusqu’à Los Angeles et New York<br />

en voiture, et à 16 ans, j’étais revenu<br />

avec un livre. J’ai publié mon véritable<br />

premier roman, Circus, à 20 ans. 6 000<br />

exemplaires ont été vendus, dans<br />

trois pays. C’était bien pour un jeune<br />

écrivain de 21 ans qui n’écrivait pas<br />

des choses forcément évidentes.<br />

C’était très ampoulé, très pompeux<br />

comme on peut l’être à 21 ans avec<br />

un style littéraire perdu entre la poésie<br />

et le roman. Ça donnait quelque<br />

chose d’indigeste, mais il s’agissait de<br />

mes premières armes. J’ai fait mon<br />

petit bonhomme de chemin avec ce<br />

livre. Aujourd’hui, je travaille sur mon<br />

troisième roman, depuis 10 ans maintenant.<br />

C’est un énorme roman que<br />

j’ai écrit sur New York, je suis en train<br />

de le terminer…<br />

Propos recueillis par Laurine Bonnamy<br />

Étudiante en master 1 Information<br />

et communication<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 12


Recherche<br />

Hommage<br />

Michel-Louis Rouquette :<br />

un archéologue de la pensée sociale<br />

Michel-Louis Rouquette, professeur<br />

des universités en psychologie<br />

sociale, est décédé le 30<br />

novembre 2011 à l’âge de 63<br />

ans. Il fut durant plus de 30 ans,<br />

de 1965 à 1998, fortement lié à<br />

l’université <strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>, d’abord<br />

comme étudiant puis comme<br />

enseignant-chercheur. Ses travaux<br />

ont marqué la psychologie<br />

sociale à travers notamment<br />

les concepts de rumeurs, de<br />

représentations sociales et de<br />

« nexus » (ces mots-symboles<br />

mobilisateurs et à forte valence<br />

émotive).<br />

Féru de Lettres dès son<br />

plus jeune âge, Michel-<br />

Louis Rouquette termine<br />

en 1968 sa licence de<br />

psychologie à l’université<br />

<strong>Paul</strong>-<strong>Valéry</strong>. Deux<br />

petits événements (tout<br />

personnels au regard des “événements<br />

collectifs”) le marquèrent cette<br />

année-là. Tout d’abord, il prit<br />

conscience de son désintérêt pour la<br />

psychologie individuelle, qu’elle fût clinique<br />

ou non. D’autre part, sa relecture<br />

avide de Jules Verne lui révéla<br />

l’existence de structures de l’imaginaire<br />

– et, plus largement, de la pensée<br />

– susceptibles d’être “habillées”, aussi<br />

bien dans le roman que dans la vie, de<br />

manière indéfiniment variée : personnages,<br />

situations, péripéties, décors,<br />

dialogues, ressorts de l’action… Chercher<br />

l’invariant, débusquer la règle ou<br />

décrire l’organisation devinrent alors<br />

pour lui des principes de méthode.<br />

Il n’y a jamais renoncé. Il s’ouvrit de<br />

« Comme tout objet de<br />

science, les manifestations<br />

de la pensée sociale doivent<br />

être décrites autant que<br />

possible selon des propriétés<br />

formelles, repérables<br />

empiriquement et finement<br />

mesurables.»<br />

Michel-Louis Rouquette<br />

ces intuitions à son professeur de<br />

l’époque, Michel Navratil, un rescapé<br />

du naufrage du Titanic, un homme<br />

doux et infiniment cultivé. Celui-ci<br />

l’écouta, l’approuva, l’encouragea et<br />

lui conseilla pour finir de faire une<br />

agrégation de philosophie, qui était à<br />

ses yeux la clé de l’accès à l’enseignement<br />

supérieur.<br />

à l’automne 1969, il est recruté à<br />

l’UPV comme moniteur de statistiques<br />

et s’inscrit en thèse sous la<br />

direction de Serge Moscovici. Le<br />

choix de consacrer son travail à<br />

l’étude d’une technique d’invention<br />

en groupe (le brainstorming), qui était<br />

alors à la mode, fut au départ assez<br />

hasardeux. Mais il eut pour effet de<br />

l’accrocher durablement à deux<br />

thèmes : l’étude de la communication<br />

dans les groupes et la théorie des<br />

problèmes. Il lui fournit aussi le prétexte<br />

à son premier livre, que les<br />

Presses universitaires de France<br />

accueillirent en 1973 dans leur collection<br />

« Que sais-je ? » : La créativité,<br />

réédité sept fois depuis et traduit en<br />

quatre langues.<br />

•••<br />

13<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


Recherche<br />

•••<br />

à Konstanz (Allemagne), en juillet<br />

1971, à l’occasion d’une école d’été<br />

de psychologie sociale expérimentale,<br />

il fit la connaissance de Claude Flament,<br />

qui allait devenir son autre<br />

maître. Et c’est sous la direction de<br />

celui-ci qu’il soutint en 1974 sa thèse<br />

d’État, dont l’essentiel sera publié en<br />

1975, toujours aux Presses universitaires<br />

de France, sous le titre Les<br />

rumeurs.<br />

Débute alors sa carrière institutionnelle<br />

à l’UPV, d’abord comme<br />

maître-assistant, puis comme professeur<br />

de psychologie expérimentale et<br />

cognitive à partir de 1987. Il y restera<br />

jusqu’en 1998, année où il rejoindra<br />

d’abord l’université de Paris 8 – Saint-<br />

Denis puis l’université de Paris-Descartes,<br />

en 2003, où il intégrera le<br />

Laboratoire de psychologie environnementale<br />

qu’il dirigera jusqu’à sa<br />

retraite en 2010.<br />

Un penseur fécond<br />

Durant toutes ces années, ses activités<br />

de publication ont été incessantes.<br />

Si l’on s’en tient aux seuls<br />

ouvrages, les thématiques qu’ils abordent<br />

frappent par leur diversité apparente.<br />

Mais qu’il s’agisse de l’étude<br />

des rumeurs (1975, 1992), de la psychologie<br />

politique (1988, 1994), des<br />

chaînes magiques (1994), de la<br />

mémoire sociale (1997), des communications<br />

de masse (1998), des représentations<br />

sociales (avec Rateau,<br />

1998 ; avec Garnier, 1999 ; avec Flament,<br />

2003) ou de la propagande<br />

(2004), la visée scientifique reste la<br />

même : traiter les phénomènes collectifs<br />

comme des objets de science<br />

et les décrire selon des propriétés<br />

formelles, empiriques et mesurables.<br />

Cet objectif lui permit de développer<br />

des points de vue novateurs qui<br />

entraînèrent dans son sillage plusieurs<br />

travaux de collaborateurs et<br />

d’étudiants : étudier les rumeurs sous<br />

la forme d’un syndrome, rendre<br />

compte de la pluriqualification des<br />

modalités de la pensée sociale à l’aide<br />

d’une formalisation en schèmes cognitifs<br />

de base, développer le rôle de<br />

l’implication personnelle, et enfin<br />

considérer la part affective des manifestations<br />

collectives à travers la<br />

notion de “nexus”.<br />

Michel-Louis Rouquette était de<br />

ces chercheurs en sciences sociales<br />

qui sont de véritables locomotives de<br />

recherches et de pensées, promoteurs<br />

permanents d’idées neuves,<br />

riches et fécondes.<br />

Mais il faisait aussi partie de ceux<br />

qui ont su promouvoir ces idées audelà<br />

des frontières. Professeur invité<br />

de façon régulière au Canada (Montréal,<br />

Québec), au Brésil (Rio de<br />

Janeiro, São <strong>Paul</strong>o, Natal), au<br />

Mexique (Mexico, Puebla), en<br />

Colombie (Medellin), en Italie (Rome<br />

“La Sapienza”) ou en Europe de l’Est<br />

(Iaşi), il bénéficiait, partout, d’une<br />

immense réputation scientifique et de<br />

l’affection sincère de tous ceux qui<br />

l’ont rencontré. Car au-delà de ses<br />

qualités scientifiques, Michel-Louis<br />

Rouquette se distinguait aussi par ses<br />

qualités humaines. Doux, affable, bienveillant<br />

et doué d’un sens de l’humour<br />

fin et profond, il sut s’attirer<br />

l’amitié intense et indéfectible de<br />

plusieurs de ses collègues et anciens<br />

étudiants.<br />

Ce cercle lié à ses activités scientifiques<br />

ne constituait toutefois que la<br />

partie émergée d’un immense iceberg<br />

culturel. Sa profonde connaissance de<br />

l’histoire, de la littérature, des<br />

sciences humaines et sociales et de la<br />

philosophie était vertigineuse. Spéléologue<br />

et archéologue amateur, il était<br />

passionné par les armes et leur histoire,<br />

par les monnaies, qu’il collectionnait<br />

scrupuleusement aux quatre<br />

coins du monde, par l’architecture ou<br />

encore par la poésie, à laquelle il<br />

consacra plusieurs recueils sous le<br />

nom de Michel-Louis Brumaire.<br />

L’étendue de ses passions et les<br />

connexions qu’il établissait entre elles<br />

ne peuvent que forcer l’admiration.<br />

Car au-delà de simples plaisirs, il a<br />

toujours considéré ces activités<br />

comme des moyens à part entière<br />

de comprendre et d’étudier les<br />

“rouages et les nuages” de la pensée<br />

humaine, selon l’expression de<br />

Popper qu’il affectionnait tant. <<br />

Patrick Rateau<br />

Professeur de psychologie sociale<br />

<strong>Université</strong> de Nîmes<br />

Bibliographie sélective<br />

de Michel-Louis Rouquette<br />

› La créativité, M.-L. Rouquette, Paris, PUF, 1973<br />

› Les rumeurs, M.-L. Rouquette, Paris, PUF, 1977<br />

› La psychologie politique, M.-L. Rouquette, Paris, PUF, (2 e<br />

édition revue), 1995<br />

› La rumeur et le meurtre. L’affaire Fualdès, M.-L. Rouquette,<br />

Paris, PUF, 1992<br />

› Sur la connaissance des masses. Essai de psychologie<br />

politique, M.-L. Rouquette, Grenoble, PUG, 1994<br />

› Chaînes magiques. Les maillons de l’appartenance, M.-L.<br />

Rouquette, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, 1994<br />

› La chasse à l’immigré. Violence, mémoire et représentations,<br />

M.-L. Rouquette, Sprimont, Mardaga, 1997<br />

› La communication sociale, M.-L. Rouquette, Paris, Dunod,<br />

1998<br />

› Introduction à l’étude des représentations sociales, M.-L.<br />

Rouquette & P. Rateau, Grenoble, PUG, 1998<br />

› La genèse des représentations sociales, M.-L. Rouquette &<br />

C. Garnier, Montréal, Éditions Nouvelles, 1999<br />

› Anatomie des idées ordinaires. Comment étudier les représentations<br />

sociales, C. Flament, & M.-L. Rouquette Paris,<br />

Armand Colin, 2003<br />

› Propagande et citoyenneté, M.-L. Rouquette, Paris, PUF,<br />

2004<br />

› La pensée sociale, M.-L. Rouquette (dir.), Toulouse, Érès,<br />

2009<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 14


Publications<br />

Éclairage<br />

L’ascèse en question…<br />

Les études présentées dans cet<br />

ouvrage, à la suite du colloque<br />

international qui a eu lieu les<br />

18, 19 et 20 novembre 2009 à<br />

l’UPV, se proposent d’explorer<br />

les « dialectiques » de l’ascèse de<br />

l’Antiquité au XX e siècle.<br />

“EXERCICE”, “ENTRAÎNEMENT<br />

SPORTIF” dans son sens originel<br />

hérité du grec askèsis, l’ascèse a tôt<br />

pris le sens de “discipline morale” ou<br />

de “pratique philosophique”. Le terme<br />

renvoie aussi à la notion d’exercice<br />

spirituel, dont Pierre Hadot a souligné<br />

l’importance pour toute la philosophie<br />

antique. Le mot ne se trouve pas dans<br />

le Nouveau Testament mais le concept<br />

n’est pas étranger au judaïsme hellénistique<br />

et il est recueilli ensuite par<br />

les Pères apostoliques, qui l’appliquent<br />

notamment au martyre. Dans sa rencontre<br />

avec la théologie chrétienne,<br />

l’ascèse signifiera l’entraînement de<br />

l’âme à la pratique des vertus, la lutte<br />

contre les tentations, la vie de renoncement,<br />

inspirant notamment les mille<br />

variétés du mode de vie monastique,<br />

avant de donner lieu aux controverses<br />

mystiques des siècles classiques et aux<br />

débats théologiques et politiques de<br />

l’époque contemporaine.<br />

Les différentes contributions, dont<br />

plusieurs sont dues aux collègues de<br />

l’UPV, font appel à des champs disciplinaires<br />

complémentaires, linguistique,<br />

théologique, philosophique, littéraire,<br />

historique, psychanalytique. Dans le<br />

système de l’ascèse, les représentations<br />

du monde et du sujet s’inscrivent dans<br />

le corps, ce corps qui est devenu ces<br />

dernières années chez les philosophes,<br />

les juristes, les artistes, dans la relation<br />

entre droit, médecine et politique, une<br />

entrée incontournable pour penser la<br />

culture, le droit, le pouvoir, la pensée.<br />

La reviviscence de la question ascétique<br />

au cœur d’une époque essentiellement<br />

hédoniste, qui fait quasiment<br />

du plaisir un devoir, trouve<br />

très certainement sa source<br />

dans le questionnement<br />

nietzschéen. La figure de<br />

l’ascète permet de comprendre<br />

les fondements<br />

moraux d’une civilisation marquée<br />

par les monothéismes.<br />

Nietzsche, dans son combat<br />

contre la subordination de<br />

la philosophie à la théologie,<br />

s’est interrogé sur la signification<br />

de ce qu’il appelle “les<br />

idéaux ascétiques”. La démystification<br />

nietzschéenne de<br />

l’ascèse, qui tente de penser<br />

les jeux de pouvoir occultes<br />

derrière des valeurs évidentes,<br />

ne présente que le<br />

versant noir de l’ascèse, cette<br />

volonté de puissance qui faute<br />

de pouvoir exercer son pouvoir<br />

sur le monde se retourne<br />

sur elle-même. Mais l’ascèse<br />

n’est pas nécessairement<br />

doloriste, comme le montre au moins<br />

la position de l’épicurisme.<br />

Entre ascèse philosophique<br />

et ascèse théologique<br />

Du reste, dès les premiers siècles<br />

de notre ère, deux conceptions de<br />

l’ascèse se distinguent, que Michel<br />

Foucault opposait en soulignant leurs<br />

liens avec l’herméneutique du sujet.<br />

Dans l’ascèse philosophique de l’époque<br />

hellénistique, il s’agissait « de se<br />

rejoindre soi-même avec, comme<br />

moment essentiel, la subjectivation<br />

d’un discours vrai dans une pratique<br />

et un exercice de soi sur soi ». L’ascèse<br />

chrétienn, quant à elle, correspondrait<br />

en revanche à « un mouvement de<br />

renonciation à soi, passant, comme<br />

moment essentiel, par l’objectivation<br />

de soi dans un discours vrai ».<br />

On a pu considérer qu’il en subsiste<br />

des traces chez les philosophes<br />

modernes, tels Descartes, Spinoza ou<br />

Leibniz, qui ont conservé un rapport<br />

vivant avec la philosophie antique. Par<br />

ailleurs, en ce début du XXI e siècle, la<br />

crise écologique confère une actualité<br />

inattendue à notre question. La topographie<br />

de l’ascèse, ou plutôt des<br />

ascèses, est donc fort complexe. De<br />

nouvelles dialectiques apparaissent<br />

dans les diverses réflexions de ce<br />

colloque : ascèse et solitude ; ascèse<br />

et discours intérieur ; ascèse et dévotion<br />

(prière, pénitence, renoncement, sacrifice,<br />

mortification…) ; ascèse et anorexie<br />

sainte, et narcissisme, et nihilisme<br />

; ascèse et (divine) jouissance ;<br />

ascèse et mysticisme ; ascèse et politique…<br />

<<br />

Les dialectiques de l’ascèse<br />

Études réunies par B. Pérez-Jean,<br />

M. Fourcade, P.-Y. Kirschleger,<br />

S. Luciani (éd.), Paris, Classiques<br />

Garnier, coll. Rencontres, 2011,<br />

425 pages, 47 €<br />

15<br />

FÉVRIER 2012 – LE DIT DE L’UPV


Publications<br />

Le Dit vous présente…<br />

Lieux renoiriens<br />

sous la direction de Franck Curot,<br />

Montpellier, PULM, 2011, 264<br />

pages, 32 euros.<br />

Les contributions de ce volume n’ont<br />

pas pour thème frontal des périodes<br />

de la carrière de Jean Renoir, comme<br />

dans les deux numéros précédents,<br />

mais abordent plus transversalement<br />

son œuvre, plus “spatialement”, même<br />

si les auteurs<br />

n’excluent pas<br />

la dimension<br />

historique. Ces<br />

é t u d e s d e s<br />

lieux renoiriens<br />

vont des<br />

approches les<br />

plus génériques et structurelles aux<br />

approches qui privilégient plutôt les<br />

aspects singuliers et concrets (lieux de<br />

tournage et traitement filmique,<br />

thématiques biographiques et géographiques,<br />

etc.). La plupart des textes<br />

alternent et mêlent éléments historiques<br />

ou descriptifs et considérations<br />

esthétiques ou thématiques plus théoriques.<br />

Mais toujours dans un souci<br />

d’éclairer le général par le particulier<br />

et réciproquement, à l’image, d’ailleurs,<br />

de la démarche même de composition<br />

des films de Jean Renoir. <<br />

Superstitions. Croyances et<br />

pratiques liées à la chance<br />

et à la malchance<br />

par Patrick Legros & Jean-Bruno<br />

Renard, Montpellier, PULM, 2011,<br />

266 pages, 23 euros.<br />

Avouer ses superstitions relève toujours<br />

d’un tabou dans notre société. La<br />

meilleure façon de s’en protéger<br />

consiste généralement à se réfugier<br />

derrière des contre-exemples – « je<br />

passe sous une échelle », « je ne croise<br />

pas les doigts », etc. – ou encore à justifier<br />

ses actes “ irrationnels” par de<br />

bonnes raisons.<br />

Pourtant, malgré<br />

toutes ces<br />

p ro t e c t i o n s<br />

a v o u é e s , l a<br />

sociologie n’a<br />

que rarement<br />

observé avec<br />

rigueur les actes<br />

superstitieux. La<br />

superstition sera ici considérée dans<br />

son sens le plus restreint : une croyance,<br />

souvent associée à une pratique, dont<br />

la finalité est pour l’individu de “porter<br />

chance” ou de “conjurer un mauvais<br />

présage”. Cet ouvrage examine la superstition<br />

sous l’angle de sa définition, de<br />

ses pratiques et de ses acteurs. Il se<br />

propose de répondre aux principales<br />

questions que l’on se pose à son sujet :<br />

Comment définir la superstition ?<br />

Pourquoi la représentation sociale de<br />

la superstition est-elle négative ? Pourquoi<br />

la superstition est-elle liée aux<br />

situations d’incertitude et d’inquiétude ?<br />

Être superstitieux est-il utile ou dangereux<br />

? Les superstitions sont-elles<br />

collectives ou individuelles ? Est-il important<br />

de connaître l’origine d’une superstition<br />

? <<br />

Gaston Couté, le dernier<br />

des poètes maudits.<br />

Chanson, poésie et anarchisme<br />

à la Belle Époque<br />

par Élisabeth Pillet, Montpellier,<br />

PULM, 2011, 356 pages,<br />

23 euros.<br />

Si le nom de Gaston Couté, poètechansonnier<br />

anarchiste mort à trente<br />

ans en 1911, est absent des études<br />

universitaires, son œuvre fait montre,<br />

Les abris ornés de Laas Geel<br />

et l’art rupestre du<br />

Somaliland<br />

par Xavier Gutherz, Luc Jallot,<br />

Montpellier, PULM, 2011,<br />

32 pages, 9 euros.<br />

Le site de Laas Geel a été découvert en<br />

décembre 2002 à l’occasion d’une<br />

mission de recherche archéologique<br />

française au Somaliland. Ce site s’est<br />

très vite révélé comme le plus important<br />

depuis un siècle,<br />

d’une vitalité<br />

que pourraient<br />

lui envier bien<br />

des auteurs<br />

classiques. Une<br />

œuvre promue<br />

par un cercle<br />

de lecteurs passionnés, dont Pierre<br />

Seghers, qui la réédita, et des dizaines<br />

d’interprètes, parmi lesquels Pierre<br />

Brasseur, Édith Piaf, Jacques Douai,<br />

Bernard Lavilliers… L’étude d’Élisabeth<br />

Pillet fait découvrir un auteur d’une<br />

exceptionnelle puissance poétique,<br />

alliant humour et violence, lyrisme et<br />

révolte sociale, langue populaire et<br />

invention verbale, de la famille des<br />

Rimbaud, Verhaeren ou Lautréamont.<br />

Au-delà, l’ouvrage constitue une contribution<br />

essentielle à l’histoire de la<br />

chanson et de la poésie françaises à la<br />

Belle Époque, en particulier des cabarets<br />

montmartrois. <<br />

ensemble de<br />

p e i n t u r e s<br />

rupestres de la<br />

C o r n e d e<br />

l ’ A f r i q u e . I l<br />

comporte plus<br />

d e 2 0 a b r i s<br />

rocheux ornés<br />

de peintures polychromes représentant<br />

principalement des vaches domestiques<br />

et des personnages aux bras tendus.<br />

Les archéologues qui l’ont étudié considèrent<br />

que Laas Geel appartient probablement<br />

à la plus ancienne phase d’art<br />

rupestre connue actuellement dans la<br />

Corne de l’Afrique, phase qu’ils situent<br />

à la fin du 4 e ou au début du 3 e millénaire<br />

avant notre ère. Cet art illustre magnifiquement<br />

l’univers mental des plus<br />

anciennes sociétés d’éleveurs de bétail<br />

de cette région.<br />

Quoi qu’il en soit, le Somaliland apparaît<br />

aujourd’hui comme l’un des plus importants<br />

foyers d’art rupestre africain. <<br />

LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2012 16

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