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Instruments astronomiques - Université Lille 1

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L. Duriez - <strong>Instruments</strong> <strong>astronomiques</strong> 12<br />

apparaissant alors comme des taches fluctuantes en forme et en intensité, au rythme des fluctuations de la réfraction<br />

atmosphérique dues par exemple au vent ou aux gradients de température. Cela entraîne que la surface d’onde<br />

du rayonnement provenant d’un astre n’est plus plane quand elle traverse l’atmosphère terrestre, mais présente des<br />

“creux” et des “bosses” ; ces fluctuations ou défauts de planéité s’étendent sur des distances de l’ordre de la dizaine de<br />

centimètres, ce qui fait que seuls des petits instruments (de diamètre inférieur aux dimensions des fluctuations) sont<br />

capables de voir les anneaux de diffraction. Seuls des sites réputés pour la stabilité des images <strong>astronomiques</strong> (comme<br />

l’observatoire du Pic du Midi dans les Pyrénées) permettent d’exploiter pleinement des télescopes de l’ordre du mètre.<br />

Le “seeing” d’un site d’observation astronomique représente la dimension angulaire des taches fluctuantes observées<br />

au foyer du fait de la turbulence atmosphérique ; dans un site ordinaire le seeing est de l’ordre de 1 ′′ . Pour limiter les<br />

effets néfastes de l’atmosphère, les grands observatoires sont ainsi placés au sommet de montagnes (par exemple le<br />

Pic du Midi dans les Pyrénées en France, le volcan Mauna Kea à Hawaï, le Cerro Paranal dans la Cordillère des Andes<br />

au Chili...)<br />

Optique active et adaptative On arrive depuis quelques années à limiter la dégradation des images provoquée<br />

dans les télescopes par la turbulence atmosphérique. Auparavant, les miroirs de télescope étaient taillés dans des<br />

disques de verre ou de céramique suffisamment épais pour qu’ils ne se déforment pas sous leur propre poids ou lors<br />

des changements de leur orientation. En utilisant maintenant des miroirs moins épais et donc déformables, on peut<br />

contrôler et modifier leur surface pour qu’ils aient une forme parfaite ; par exemple, les miroirs de plus de 8m de<br />

diamètre évoqués plus haut sont épais d’une vingtaine de cm seulement, tandis que le miroir de 5m du télescope du<br />

Mont Palomar construit vers les années 1950 est rigidifié par une épaisseur dépassant 50cm.<br />

Figure 8 - Principe du télescope NTT (New Technology Telescope) de 3,5m de diamètre, implanté depuis 1990 à l’ESO (Observatoire<br />

Européen Austral).<br />

L’optique active consiste maintenant à contrôler l’image d’une étoile donnée au foyer par le système optique<br />

d’un télescope de manière à pouvoir agir sur ce système pour améliorer cette image ; un tel système comprend le<br />

miroir principal et un ou plusieurs miroirs secondaires disposés de manière à renvoyer le foyer vers l’endroit le plus<br />

commode pour l’observation (voir ci-après les divers montages optiques réalisables). La forme du miroir principal est<br />

ajustable en appliquant sur sa face arrière des pressions adéquates fournies par des vérins pilotés par ordinateur (il<br />

suffit généralement de pouvoir créer des déformations de quelques microns d’amplitude) ; d’autres moteurs permettent<br />

d’affiner la position et l’orientation du miroir secondaire pour parfaire la mise au point au foyer : Pour cela on<br />

analyse en temps réel les éventuels défauts de l’image des étoiles au foyer (qui devraient être des taches parfaitement

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