Instruments astronomiques - Université Lille 1
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L. Duriez - <strong>Instruments</strong> <strong>astronomiques</strong> 26<br />
Considérons alors une rangée de photosites telle que par exemple on ait alternativement un photosite à 10 V puis<br />
deux photosites à 2 V ; les électrons présents dans un celui initialement à 10 V pourront se déplacer vers le photosite<br />
voisin à sa droite si on inverse leur tensions (celui à 10 V passant à 2 V et inversement).<br />
Figure 20 - Schéma de principe du transfert de charges dans un CCD.<br />
En exécutant cette inversion de tension en même temps sur chaque groupe de 3 photosites consécutifs de cette rangée,<br />
on aura alors déplacé toutes les charges de la rangée d’une position vers la droite. En répétant ce transfert de charge<br />
un certain nombre de fois avec un certain cycle d’horloge, on peut amener successivement toutes les charges une à<br />
une en bout de rangée. La charge qui se trouve à un instant donné au bout de la rangée est “déversée” sur une diode<br />
préchargée qui perd alors une partie de sa charge, générant un courant proportionnel à cette charge, qu’on amplifie,<br />
qu’on échantillonne, qu’on numérise, puis qu’on enregistre dans une mémoire d’ordinateur (la numérisation consiste<br />
à représenter la valeur échantillonnée de la charge contenue dans le photosite par un nombre compris entre 0 et 2 k − 1<br />
où k, par exemple égal à 16, est le nombre de bits réservés pour mémoriser cette charge). Un cycle plus tard, c’est la<br />
charge suivante qui arrive en bout de rangée, puis lue de la même façon et l’information numérisée qu’elle contient<br />
est enregistré dans la mémoire voisine et ainsi de suite. Les charges étant comptées séquentiellement dans un ordre<br />
bien défini, il existe une relation directe entre l’instant d’arrivée d’une charge en bout de rangée et l’endroit du capteur<br />
d’où provenait initialement cette charge ; on peut ainsi reconstituer en mémoire une image de cette rangée sous forme<br />
de “pixels” codés sur un ou plusieurs octets représentant chacun un nombre proportionnel au nombre de charges<br />
reçues par le photosite correspondant. On procède de la même façon pour toutes les rangées du capteur, ce qui donne<br />
finalement une image numérisée en n×m pixels (pour un CCD comportant m rangées de n photosites), et représentée<br />
par un tableau de valeurs numériques à 2 dimensions : I 0 (n, m).<br />
Précisons enfin que c’est souvent un unique ordinateur (un simple PC suffit) qui pilote le capteur en lui envoyant<br />
sur programme les signaux de déclenchement de début et de fin de pose, et qui ordonne la “lecture” des photosites<br />
puis le transfert de l’information numérisée vers sa mémoire.<br />
3.3.2 Prétraitement d’une image CCD<br />
Cependant, l’image astronomique numérique I 0 ainsi obtenue à l’issue d’une pose de durée T n’est pas exactement<br />
représentative du nombre de photons reçu durant ce temps par chaque photosite car les charges qui y sont accumulées<br />
ne sont pas uniquement dues à l’effet photoélectrique. Il faut corriger cette image “brute” en tenant compte de plusieurs<br />
effets :<br />
– bruit thermique : Même en l’absence de tout photon incident, la chaleur ambiante génère des électrons dans<br />
chaque photosite proportionnellement au temps de pose. En astronomie, on réduit cet effet en refroidissant<br />
le plus possible le capteur (par exemple thermoélectriquement par effet Peltier ou en faisant circuler un fluide<br />
cryogénique comme l’azote liquide) mais il n’est jamais totalement éliminé. Pour connaître l’influence de l’effet<br />
thermique sur l’image brute I 0 , on peut faire une image d’obscurité I obs du bruit thermique en posant avec la<br />
même durée T dans l’obscurité totale (CCD avec obturateur fermé). La linéarité de cet effet avec le temps de<br />
pose permet aussi de faire des images d’obscurité pour d’autres durées et d’en déduire par le calcul l’image<br />
I obs (T ) correspondant à la durée T .