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Médecins du sport 67 - msport.net

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mds<strong>67</strong>-01une 4/10/04 16:31 Page 1<br />

EDECINS<br />

DU SP RT<br />

L A R E V U E D U M É D E C I N D E T E R R A I N<br />

Jeux Paralympiques :<br />

disciplines, handicaps<br />

et règlements<br />

Matériels et adaptations<br />

techniques : des astuces<br />

aux prototypes<br />

Particularités<br />

<strong>du</strong> suivi des <strong>sport</strong>ifs<br />

handicapés<br />

de haut niveau<br />

Les pathologies<br />

<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if handi<strong>sport</strong><br />

Aspects spécifiques<br />

<strong>du</strong> dopage en handi<strong>sport</strong><br />

La course en fauteuil :<br />

caractéristiques<br />

physiologiques<br />

et musculaires<br />

Les premiers jeux<br />

Paralympiques grecs<br />

Pour leur 12 e édition, les jeux Paralympiques d’été se sont déroulés<br />

<strong>du</strong> 17 au 28 septembre à Athènes. Existant depuis 1960, ils occupent<br />

le 2 e rang des événements <strong>sport</strong>ifs par le nombre de participants,<br />

suivant de près des jeux Olympiques.<br />

BIMESTRIEL - NUMÉRO <strong>67</strong> - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004 - 7 €<br />

www.menarini.fr


mds<strong>67</strong>-03som 4/10/04 16:40 Page 3<br />

VOUS AVEZ PARLÉ<br />

HANDICAP...<br />

ÉDITO<br />

Lors d’un entraînement de judo auquel<br />

je* participais dans mon club, j’ai invité<br />

un non-voyant. Ce judoka non-voyant<br />

de 100 kg était ceinture noire 2 e dan<br />

et se préparait à participer<br />

aux championnats de France.<br />

Ce combat d’entraînement paraissait<br />

équilibré. Après le salut habituel précédant<br />

la prise <strong>du</strong> judogi, j’avais une certaine<br />

retenue vis-à-vis de mon partenaire, le<br />

laissant prendre l’initiative, je maîtrisais<br />

gentiment la situation avec une certaine<br />

compassion. Puis, au cours <strong>du</strong> combat,<br />

je sentis que la pugnacité de mon adversaire<br />

commençait à se faire sentir, jusqu’au<br />

moment où je faillis chuter,<br />

je laissais donc au vestiaire toute ma<br />

compassion et je poursuivis le combat avec<br />

un engagement total, afin de monter qui était<br />

le plus fort. Finalement, la fin <strong>du</strong> combat<br />

retentit sur un petit avantage en ma faveur.<br />

Depuis cette expérience enrichissante, je me<br />

demande : qui avait le handicap ?<br />

Vous allez donc découvrir, dans ce nouveau<br />

numéro de Médecins <strong>du</strong> Sport, coordonné<br />

par le Dr Jean-Claude Druvert (médecin <strong>du</strong><br />

<strong>sport</strong>, chargé<br />

<strong>du</strong> Haut niveau à la Fédération Française<br />

Handi<strong>sport</strong>, FFH), les aspects de la<br />

médecine <strong>du</strong> <strong>sport</strong> s’appliquant lors des jeux<br />

Paralympiques qui se sont déroulés à<br />

Athènes <strong>du</strong> 17 au<br />

28 septembre 2004, faisant suite<br />

aux JO <strong>du</strong> mois d’août.<br />

Bonne lecture et bonne rentrée,<br />

Dr Didier Rousseau<br />

Rédacteur en chef<br />

*6 e dan, ex-international de judo<br />

P. 5-11 ÉVÉNEMENT<br />

Les premiers jeux<br />

Paralympiques grecs<br />

Pour leur 12 e édition, les jeux Paralympiques d’été<br />

se sont déroulés <strong>du</strong> 17 au 28 septembre à Athènes.<br />

Existant depuis 1960, ils occupent le 2 e rang<br />

des événements <strong>sport</strong>ifs par le nombre de participants,<br />

suivant de près les jeux Olympiques.<br />

< DOSSIER ><br />

P. 13-27<br />

Handi<strong>sport</strong> :<br />

une pratique <strong>sport</strong>ive encore méconnue<br />

Le point sur les pathologies <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if handi<strong>sport</strong> de haut<br />

niveau, les particularités <strong>du</strong> matériel, la classification des<br />

<strong>sport</strong>ifs et les problèmes spécifiques de prévention <strong>du</strong> dopage.<br />

Les particularités <strong>du</strong> suivi<br />

médical <strong>du</strong> haut niveau<br />

handi<strong>sport</strong><br />

Les pathologies<br />

<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if handi<strong>sport</strong><br />

P. 28-32 PHYSIOLOGIE<br />

Caractéristiques physiologiques<br />

et musculaires des athlètes élites<br />

spécialistes de “course fauteuil”<br />

E<br />

U<br />

Le matériel et<br />

les adaptations<br />

en handi<strong>sport</strong><br />

Problèmes spécifiques de<br />

prévention <strong>du</strong> dopage<br />

et de la classification<br />

P. 34 CONGRÈS/BULLETIN D’ABONNEMENT<br />

Retrouvez Médecins <strong>du</strong> Sport sur Inter<strong>net</strong><br />

www.menarini.fr<br />

Articles, mises au point, banque d’images, formations, événements…<br />

Benjamin Loyseau<br />

Sommaire<br />

Directeur de la publication: Dr Antoine Lolivier - Rédacteur en chef: Dr Didier Rousseau - Rédacteur en chef adjoint: Odile Mathieu - Rédacteurs: Isabelle<br />

Ampart, Yann Cornillier - Secrétaires de rédaction: Annaïg Bévan, Elisabeth Durant - Chef de studio: Michel Haessler - Maquette: Christine Lecomte -<br />

Chef de Pro<strong>du</strong>ction: Gracia Bejjani - Assistante de pro<strong>du</strong>ction: Marianne Bouchard - Comité de rédaction: Dr Gilles Bruyère - Pr François Carré - Pr Pascal<br />

Christel - Dr Jean-Marie Coudreuse - Dr Patrick Djian - Laurence Ducrot - Dr Hervé de Labareyre - Dr Olivier Fichez - Dr Jacques Gueneron - Dr Eric Joussellin -<br />

Dr Pascal Lefèvre - Dr Philippe Le Van - Dr Dominique Lucas - Dr Patrick Middleton - Dr Paule Nathan - Dr Marie-France Oprendek-Roudey - Dr Jacques Parier -<br />

Dr Gérard Porte - Dr Jacques Pruvost - Corinne Sandret - Dr Philippe Thelen - Dr Hervé Zakarian. - Service d’abonnement: Claire Lesaint- Photo de couverture:<br />

B. Loyseau<br />

Cette publication est éditée par Expressions Santé, 2, rue de la Roquette – Passage <strong>du</strong> Cheval Blanc, cour de Mai - 75011 Paris. Tél.: 0149292929.<br />

Fax: 0149292919. E-mail: mds@expressions-sante.fr - N° ISSN: 1279-1334. Imprimeur: Imprimerie de Compiègne, 60205 Compiègne.<br />

Tous les articles sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs.<br />

MÉDECINS DU SPORT 3 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 5<br />

Benjamin Loyseau<br />

La philosophie des jeux Paralympiques<br />

maintient les règles des <strong>sport</strong>s olympiques.<br />

Athènes 2004<br />

Les 1 ers jeux Paralympiques grecs<br />

Existant depuis 1960, les jeux Paralympiques occupent le deuxième rang des<br />

événements <strong>sport</strong>ifs par le nombre de participants, suivant de près les jeux<br />

Olympiques. Ils ont toujours eu lieu la même année que ces derniers, mais ce<br />

n’est que depuis 1988 qu’ils sont célébrés sur les mêmes lieux de compétition et<br />

utilisent les mêmes installations que les JO. En quarante-quatre ans, l’évolution<br />

des disciplines, des techniques d’entraînement et <strong>du</strong> matériel a été considérable<br />

et de plus en plus d’athlètes handicapés venant <strong>du</strong> monde entier y ont participé.<br />

Leur niveau de performance ne cesse d’augmenter et se rapproche de celui des<br />

<strong>sport</strong>ifs valides avec qui ils partagent de plus en plus leur préparation.<br />

Cette année, pour leur 12 e édition, les jeux Paralympiques d’été se sont déroulés<br />

à Athènes <strong>du</strong> 17 au 28 septembre dernier, deux semaines après la clôture des<br />

jeux Olympiques.<br />

■<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

MÉDECINS DU SPORT 5 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 6<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

PREMIERS PAS VERS<br />

LES JEUX PARALYMPIQUES<br />

Dans les années 40, le médecin chef de<br />

l’hôpital de Stoke Mandeville (Londres),<br />

soignant de nombreux patients paraplégiques<br />

ou amputés, organisa des<br />

jeux <strong>sport</strong>ifs pour venir en aide à ces<br />

patients et améliorer leur qualité de vie.<br />

En 1948, année des jeux Olympiques<br />

de Londres, les premiers jeux pour personnes<br />

handicapées en fauteuil roulant<br />

furent ainsi fondés et appelés jeux de<br />

La philosophie des jeux Paralympiques vise à<br />

maintenir les règles des <strong>sport</strong>s olympiques.<br />

• Athlétisme : des athlètes paraplégiques,<br />

amputés ou affectés de handicaps moteurs<br />

similaires, des non-voyants (aidés par<br />

un assistant) ou malvoyants. Le règlement est<br />

identique à celui des athlètes valides.<br />

• Basket en fauteuil roulant : blessés<br />

mé<strong>du</strong>llaires, amputés, ou autres handicapés<br />

moteurs. La principale modification<br />

<strong>du</strong> règlement par rapport au basket valide est<br />

que le “marcher” est remplacé par<br />

deux poussées sur les mains courantes.<br />

• Boccia : personnes souffrant de paralysie<br />

cérébrale ou d’autres handicaps moteurs<br />

Stoke Mandeville. Remportant<br />

un franc succès, cet événement<br />

accueillit alors plusieurs<br />

autres pays les années<br />

suivantes et fut rebaptisé<br />

jeux internationaux de Stoke<br />

Mandeville. Mais ce médecin<br />

britannique n’en resta pas là<br />

et envisagea la création<br />

d’une compétition d’envergure<br />

mondiale. L’aventure paralympique<br />

était lancée...<br />

1960-2004 : L’HISTOIRE<br />

PARALYMPIQUE<br />

L’émergence des jeux<br />

Paralympiques<br />

La mise en place de ce projet pour les<br />

handicapés nécessita quelques années<br />

puisque les premiers jeux Paralympiques<br />

furent célébrés en 1960, à Rome, avec<br />

nécessitant l’usage d’un fauteuil. Chaque<br />

épreuve indivi<strong>du</strong>elle comporte 4 tours et<br />

chaque athlète lance six boules. Pour les<br />

couples, il y a 4 tours et six boules par couple,<br />

soit trois chacun. Pour les équipes, il y a 6 tours<br />

et les trois athlètes peuvent avoir chacun<br />

deux boules en leur possession, ou six boules<br />

par équipe. Selon le handicap de chaque joueur,<br />

les balles peuvent être lancées à la main,<br />

au pied ou à l’aide d’un appareil d’appoint.<br />

• Cyclisme :<br />

non-voyants<br />

ou malvoyants<br />

(tandem), infirmes<br />

moteurs cérébraux<br />

(IMC), blessés<br />

mé<strong>du</strong>llaires<br />

(handbike), amputés<br />

et handicapés moteurs divers. Malgré<br />

la similitude des règlements entre cyclisme<br />

olympique et paralympique, des modifications<br />

sont autorisées sur les vélos des athlètes<br />

atteints de certaines déficiences.<br />

• Escrime en<br />

fauteuil roulant :<br />

tireurs paraplégiques,<br />

amputés, atteints<br />

d’hémiplégie.<br />

8 <strong>sport</strong>s, auxquels participèrent 300 athlètes<br />

de 10 pays différents (uniquement<br />

en fauteuil roulant).<br />

Avec le temps, commencèrent à participer<br />

des athlètes ayant d’autres handicaps<br />

(les non-voyants ou les paralysés cérébraux).<br />

En 1972, des tétraplégiques intégrèrent<br />

la compétition. En 1976, la décision<br />

de regrouper différentes catégories<br />

d’athlètes handicapés fut adoptée et des<br />

fauteuils roulants spécialisés dans la<br />

course furent utilisés pour la première<br />

fois. La même année, les jeux Paralympiques<br />

d’hiver firent leur apparition en<br />

Suède. En 1984, apparut le marathon en<br />

fauteuil roulant. Dès 1988, les jeux Paralympiques<br />

et Olympiques furent toujours<br />

célébrés dans le même lieu, ce qui<br />

ne s’était pro<strong>du</strong>it qu’en 1960 et 1964. En<br />

1989, le Comité international olympique<br />

fut créé ; depuis cette date, il organise et<br />

supervise les jeux Paralympiques et coordonne<br />

les calendriers <strong>sport</strong>ifs internationaux.<br />

Les disciplines : quels participants et<br />

L’échange se fait dans un fauteuil roulant fixé<br />

au sol, sans que cela n’entrave la liberté<br />

des mouvements. Cette immobilisation<br />

des fauteuils constitue la seule différence<br />

notable de règlement.<br />

• Football à 5 : participent uniquement<br />

des joueurs déficients visuels (sauf le gardien),<br />

avec un ballon sonorisé. La <strong>du</strong>rée des matchs<br />

est plus courte que chez les valides :<br />

deux mi-temps de 25 minutes ; mais<br />

le règlement est semblable.<br />

• Football à 7 : participent des handicapés<br />

moteurs. Chaque match est composé de<br />

deux mi-temps de 30 minutes. Le football<br />

à 7 diffère des Jeux Olympiques par quelques<br />

modifications de règles comme l’autorisation<br />

<strong>du</strong> renvoi en jeu après touche avec<br />

une seule main.<br />

• Goal-ball : participent uniquement<br />

les non-voyants et malvoyants. Chaque<br />

équipe est composée de trois joueurs<br />

ayant les yeux bandés. Le terrain mesure<br />

18 x 9 mètres et le ballon est sonorisé.<br />

• Haltérophilie : pratiquée par tous<br />

les handicapés de membres inférieurs<br />

et les déficients visuels. Dans toutes<br />

les catég<br />

allongée<br />

• Judo<br />

ou malv<br />

les épre<br />

qu’en ju<br />

• Natat<br />

handicap<br />

• Rugby<br />

essentie<br />

un faute<br />

déroule<br />

basket-<br />

8 minut<br />

de quat<br />

à celui d<br />

• Sport<br />

cavalier<br />

MÉDECINS DU SPORT 6 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 7<br />

t fixé<br />

e<br />

rdien),<br />

atchs<br />

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e<br />

all<br />

elques<br />

isation<br />

e<br />

re<br />

Le relais de la flamme<br />

L’allumage de la flamme des jeux Paralympiques<br />

et le relais Paralympique ont<br />

été institutionnalisés depuis les Jeux de<br />

1988.Lors des Jeux suivants,cette tradition<br />

olympique intégra des éléments<br />

culturels caractéristiques de la nation<br />

organisatrice. Depuis cette période,<br />

l’athlète responsable d’allumer la<br />

torche olympique est sélectionné en<br />

vertu de symboliques spécifiques au<br />

pays hôte.<br />

ATHÈNES 2004 :<br />

UNE PREMIÈRE !<br />

Si Athènes 2004 a marqué le retour aux<br />

sources des jeux Olympiques, ce n’est<br />

pas le cas pour ces 12 es jeux Paralympiques<br />

qui étaient les premiers à être<br />

accueillis par les Grecs, <strong>du</strong> 17 au<br />

28 septembre dernier.A cette occasion,<br />

4 000 athlètes handicapés de 145 pays<br />

ts et quels règlements ?<br />

les catégories, ils concourent en position<br />

allongée sur un banc adapté.<br />

• Judo : participent des judokas non-voyants<br />

ou malvoyants. La différence principale entre<br />

les épreuves olympiques et paralympiques est,<br />

qu’en judo paralympique, les athlètes rentrent<br />

en contact avant<br />

le début <strong>du</strong> match :<br />

l’arbitre signale<br />

le début <strong>du</strong> combat<br />

après que les<br />

judokas se soient<br />

saisis par<br />

le kimono.<br />

• Natation : participent toutes les formes de<br />

handicaps. Le départ peut s’effectuer dans l’eau.<br />

• Rugby en fauteuil roulant : participent<br />

essentiellement les tétraplégiques utilisant<br />

un fauteuil roulant manuel. Les matchs se<br />

déroulent en salle, sur des terrains de<br />

basket-ball et en quatre périodes de<br />

8 minutes chacune. Les joueurs, par équipes<br />

de quatre, utilisent un ballon semblable<br />

à celui de volley.<br />

• Sports équestres (épreuve de dressage) :<br />

cavaliers à handicap visuel, moteur ou mental.<br />

se sont affrontés dans 19 <strong>sport</strong>s, pour<br />

1 539 médailles distribuées.<br />

Les épreuves<br />

Parmi les épreuves de cette année,<br />

4 étaient uniquement paralympiques :<br />

la boccia (qui se joue indivi<strong>du</strong>ellement,<br />

par deux ou par trois, sur un terrain de<br />

12,5 x 6 mètres et consiste à lancer une<br />

balle le plus prêt possible de la ballecible<br />

blanche), le goal-ball pour les déficients<br />

visuels (qui se joue en lançant un<br />

ballon sonore avec les mains afin de<br />

marquer des buts), l’haltérophilie et le<br />

rugby. Les 15 autres <strong>sport</strong>s étaient communs<br />

aux programmes des JO et des<br />

jeux Paralympiques.<br />

La délégation française<br />

212 personnes dont 142 athlètes composaient<br />

la délégation française et Joël<br />

Jeannot, célèbre champion d’athlétisme,<br />

en était le porte-drapeau et le capitaine.<br />

L’enjeu était de se maintenir à la 7 e place<br />

Le règlement est quasiment identique à celui<br />

des valides.<br />

• Tennis de table :<br />

paraplégiques,<br />

amputés<br />

et autres déficiences<br />

motrices. Quelques<br />

modifications de<br />

règlement sont<br />

nécessaires aux<br />

pongistes en fauteuil<br />

roulant, pour<br />

des raisons pratiques.<br />

• Tennis en fauteuil roulant : handicapés<br />

moteurs et, dans une catégorie différente,<br />

tétraplégiques et amputés de membres<br />

inférieurs. Au contraire <strong>du</strong> tennis olympique,<br />

la balle peut rebondir deux fois et le 2 e rebond<br />

peut être à l’extérieur <strong>du</strong> terrain.<br />

• Tir <strong>sport</strong>if : tous les handicapés physiques.<br />

La chaise pour l’épreuve peut être un fauteuil<br />

roulant ou un tabouret, et doit répondre aux<br />

normes fixées dans chaque catégorie, pour<br />

le dossier et le support pour l’arme (petite<br />

table ou banc). Pour toutes les épreuves,<br />

les règles sont semblables à celles fixées pour<br />

les valides.<br />

mondiale obtenue aux Jeux de Sydney<br />

en 2000,avec pour objectif 32 médailles<br />

(soit deux de plus qu’à Sydney).Avant<br />

que ne débute la compétition, les<br />

chances de médailles françaises se<br />

situaient en athlétisme et en tennis de<br />

table, disciplines les plus représentées<br />

au sein de la délégation. Le cyclisme,<br />

l’escrime, l’haltérophile, le judo et la<br />

natation étaient également considérés<br />

comme susceptibles de s’ajouter au<br />

palmarès tricolore.<br />

LES DIFFÉRENTS HANDICAPS<br />

Un médecin de la Fédération Française<br />

Handi<strong>sport</strong> peut rencontrer la quasi<br />

totalité des handicaps possibles de l’appareil<br />

locomoteur et des déficiences<br />

visuelles. Mais certains sont plus représentés<br />

et 3 licenciés sur 4 ont un handicap<br />

d’origine neurologique.<br />

• Tir à l’arc :<br />

personnes souffrant<br />

d’un handicap<br />

moteur, de lésions<br />

de la moelle<br />

épinière, de<br />

paralysie cérébrale,<br />

d’amputations ou<br />

autres. Le tétraplégique peut utiliser un arc à<br />

poulie et un décocheur.<br />

• Voile : athlètes non-voyants ou malvoyants<br />

et handicapés moteurs. Quelques<br />

modifications de<br />

règlement sont<br />

apportées afin<br />

de permettre<br />

une meilleure<br />

adaptation<br />

des <strong>sport</strong>ifs à<br />

leurs capacités.<br />

• Volley-ball assis : handicapés moteurs<br />

divers, surtout des membres inférieurs.<br />

Les dimensions <strong>du</strong> terrain sont plus petites<br />

et le filet moins haut que pour le volley<br />

debout ; mais les règles sont par ailleurs<br />

identiques. Au smash, le bassin<br />

de l’attaquant doit rester en contact<br />

avec le sol.<br />

Photos de cette page : The 50th Anniversary of Wheelchair Basketball. Horst Strohkendl. New Yorf : Waxmann, 1996. Benjamin Loyseau.<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

MÉDECINS DU SPORT 7 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 8<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Les handicaps neurologiques<br />

centraux<br />

● La tétraplégie et la paraplégie par<br />

lésion de la moelle épinière, traumatique<br />

le plus souvent. Le médecin doit<br />

connaître les caractéristiques de cette<br />

atteinte : niveau moteur et sensitif,<br />

lésion complète ou incomplète, flasque<br />

ou spastique, troubles sphinctériens et<br />

complications urinaires, antécédents<br />

d’escarres, rétractions musculaires, fracture<br />

favorisée par l’ostéoporose,<br />

ostéomes...<br />

● L’infirmité motrice cérébrale<br />

(IMC) avec des troubles importants <strong>du</strong><br />

tonus musculaire et de la régulation<br />

automatique des mouvements.La population<br />

des IMC représente le tiers des<br />

licenciés.<br />

● L’hémiplégie, généralement conséquence<br />

d’un traumatisme crânien ou<br />

d’une rupture de malformation vasculaire,<br />

car les victimes d’accident ischémique<br />

pratiquent exceptionnellement<br />

des activités physiques. Les troubles<br />

associés sont importants à analyser :<br />

atteintes <strong>du</strong> champ visuel,<strong>du</strong> langage,de<br />

la mémoire ou <strong>du</strong> caractère, comitialité,<br />

rétractions musculaires et articulaires...<br />

Les handicaps neurologiques<br />

périphériques<br />

● Les séquelles de poliomyélite,<br />

caractérisées par une topographie très<br />

Le fauteuil roulant fixé au sol<br />

constitue la seule différence<br />

de règlement par rapport<br />

aux jeux Olympiques.<br />

variable, l’absence de trouble sensitif et<br />

sphinctérien, une hypotonie et une<br />

amyotrophie importante des muscles<br />

touchés. Même si cette maladie virale<br />

est en voie d’extinction, les porteurs de<br />

séquelles sont encore nombreux à pratiquer<br />

des <strong>sport</strong>s où ils réussissent particulièrement<br />

bien.<br />

● Les paralysies radiculaires et<br />

tronculaires (plexus brachial, atteinte<br />

radiale, atteinte de SPE...).<br />

● Les séquelles de polyradiculonévrite<br />

(Guillain Barré), plus exceptionnelles.<br />

Les handicaps évolutifs<br />

● Les myopathes peuvent pratiquer<br />

des <strong>sport</strong>s qui ne nécessitent pas d’effort<br />

physique.<br />

● Les jeunes atteints d’hérédodégénérescence<br />

spino-cérébelleuse peuvent<br />

aussi se retrouver sur les terrains de<br />

<strong>sport</strong>.<br />

Les amputations et agénésies<br />

(de membre supérieur et/ou de<br />

membre inférieur)<br />

● Acquises,traumatiques le plus souvent.<br />

● Les agénésies congénitales : d’un<br />

ou de plusieurs membres ou d’une partie<br />

seulement, d’origine infectieuse ou<br />

médicamenteuse...<br />

Les problèmes articulaires et<br />

osseux<br />

● L’arthrodèse et les grandes raideurs<br />

séquellaires.<br />

● Les maladies inflammatoires<br />

chroniques dont la polyarthrite rhumatoïde.<br />

● Les anomalies de l’ostéogenèse<br />

comme dans la maladie de Lobstein.<br />

● Le nanisme, le plus souvent dans le<br />

cadre d’une maladie génétique.<br />

troubles de la coordination et de l’équilibre<br />

ne sont que partiellement compensés<br />

par une majoration de la prise<br />

d’information par l’ouie,le toucher et la<br />

proprioception.<br />

L’INTÉRÊT DES<br />

CLASSIFICATIONS<br />

Elles ne sont nécessaires que pour la<br />

compétition afin que les <strong>sport</strong>ifs puissent<br />

concourir à chance égale. Un système<br />

de classification est appliqué à chaque<br />

<strong>sport</strong>, plus ou moins complexe en fonction<br />

des spécificités de celui-ci.<br />

L’approche des classifications est<br />

double : initialement par handicap, elle<br />

est maintenant essentiellement fonctionnelle.<br />

De ce fait, le facteur déterminant<br />

n’est plus le type et le degré d’infirmité,<br />

mais l’aisance gestuelle et l’utilisation<br />

des possibilités restantes,<br />

appréciation qui se fait parfois au détriment<br />

de ceux qui, parce qu’ils s’entraînent<br />

beaucoup, ont développé des<br />

compensations exceptionnelles.<br />

Les classifications par handicap<br />

● La classification pour les <strong>sport</strong>ifs en<br />

fauteuil roulant : cette classification,<br />

de valeur conceptuelle historique car<br />

mise en place il y a maintenant 50 ans,<br />

était réservée aux blessés mé<strong>du</strong>llaires<br />

et basée sur le niveau neurologique<br />

métamérique, avec indivi<strong>du</strong>alisation de<br />

6 classes.<br />

● La classification pour les amputés est<br />

basée suivant le(s) niveau(x) d’amputation.<br />

● La classification pour les infirmes<br />

moteurs cérébraux est fonction de la<br />

localisation de leur déficience et leur<br />

façon de se déplacer.<br />

● La classification pour les handicapés<br />

visuels est basée sur les mesures<br />

d’acuité et/ou de champ visuel.<br />

Benjamin Loyseau<br />

Les déficients visuels<br />

● Les non-voyants qui nécessitent un<br />

guide pour la pratique <strong>sport</strong>ive.<br />

● Les amblyopes profonds (1/30 e sur<br />

le meilleur œil avec correction, champ<br />

visuel inférieur à 5°).<br />

● Les malvoyants (acuité 1/10 e ,<br />

champ visuel inférieur à 20°).<br />

Il est indispensable de savoir que près<br />

de la moitié des malvoyants risque de<br />

devenir aveugle avec l’évolution de leur<br />

pathologie et que les difficultés de<br />

représentation <strong>du</strong> schéma corporel<br />

dans l’espace rendent l’apprentissage<br />

<strong>sport</strong>if long et complexe. En effet, les<br />

Benjamin Loyseau<br />

Les classifications fonctionnelles<br />

Cette classification implique que tous<br />

les athlètes d’une catégorie ont un<br />

niveau d’aptitude fonctionnelle similaire<br />

en matière de mouvement, de coordination<br />

et d’équilibre. Dans chaque discipline,<br />

les besoins gestuels pour s’exprimer<br />

ont été analysés et des tests ont été établis<br />

(Fig.1). Pour la réalisation de chaque<br />

test, le <strong>sport</strong>if se voit attribuer des<br />

points,dont le total détermine sa classification.<br />

Selon ce système, des athlètes<br />

présentant des handicaps différents peuvent<br />

concourir ensemble s’ils présentent<br />

un degré égal d’aptitude fonction-<br />

MÉDECINS DU SPORT 8 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 9<br />

nelle, ce qui a permis de ré<strong>du</strong>ire le<br />

nombre de classes.<br />

Il ne faut pas se laisser impressionner<br />

par la multiplicité des classes. Les catégories<br />

sont désignées par une lettre,<br />

généralement l’initiale <strong>du</strong> <strong>sport</strong>, et un<br />

nombre (ex.: S5 pour swimming en<br />

natation pour les paraplégiques ou<br />

encore T44 pour track, course en athlétisme<br />

des amputés tibiaux). Les chiffres<br />

inférieurs représentent en général un<br />

handicap plus important.<br />

Les testeurs, habilités à déterminer les<br />

classifications sur le plan international,<br />

sont des techniciens, des médecins, des<br />

kinésithérapeutes ou d’anciens <strong>sport</strong>ifs,agréés<br />

par la commission technique<br />

internationale. Mais une première<br />

approche peut être effectuée par un<br />

médecin ou un kinésithérapeute disposant<br />

des barèmes réglementaires.<br />

Pour chaque <strong>sport</strong>, un handicap minimum<br />

est défini.<br />

Le tennis en fauteuil n’a pas de classification,<br />

en dehors <strong>du</strong> niveau <strong>du</strong> joueur<br />

sur le plan national ou international.<br />

Le judo pour déficients visuels et l’haltérophilie<br />

sont, comme pour les<br />

valides, régis par le poids <strong>du</strong> corps.<br />

LA LOGISTIQUE<br />

DES VOYAGES<br />

TRANSMÉRIDIENS<br />

La longueur des voyages vers les lieux de<br />

compétition est une source de pathologies<br />

pour les <strong>sport</strong>ifs handicapés et particulièrement<br />

pour les blessés mé<strong>du</strong>llaires.<br />

Depuis les jeux Paralympiques de Séoul<br />

en 1988, la commission médicale de la<br />

FFH a acquis une bonne expérience, lui<br />

permettant d’accompagner les déplacements<br />

de grands handicapés (tétraplégiques)<br />

dans de bonnes conditions. Une<br />

délégation paralympique comprend<br />

environ 220 personnes, avec un ratio de<br />

1 cadre pour 2 <strong>sport</strong>ifs. En outre, parmi<br />

les cadres de Sydney,on comptait 10 personnes<br />

handicapées dont 4 paraplégiques<br />

et 1 tétraplégique.<br />

Les principaux points abordés à l’occasion<br />

d’un long déplacement sont les<br />

suivants.<br />

1 - Un contrôle cutané et urinaire<br />

des blessés mé<strong>du</strong>llaires (30 % environ<br />

des <strong>sport</strong>ifs) est effectué dans les<br />

48 heures précédant le départ. Toute<br />

escarre en zone d’appui, quel que soit<br />

son stade d’évolution, est une contreindication<br />

au voyage et à la compétition,<br />

ce qui est stipulé par le règlement<br />

médical de la FFH.<br />

2 - Chaque <strong>sport</strong>if mé<strong>du</strong>llaire se voit<br />

doté d’un support d’assise performant<br />

(coussin de classe IV, à air) qu’il utilise<br />

<strong>du</strong>rant le voyage. Des chaussettes<br />

de contention pour les paraplégiques<br />

et des collants pour les tétraplégiques<br />

sont également fournis. De l’aspirine à<br />

dose anti-agrégante ou une HBPM est<br />

donnée en prévention des accidents<br />

thrombo-emboliques.<br />

3 - On propose la pose de sonde urinaire<br />

aux <strong>sport</strong>ifs qui ont des difficultés<br />

pour effectuer les autosondages ou<br />

ayant des fuites urinaires. Les porteurs<br />

de stimulateurs vésicaux peuvent passer<br />

sans crainte de dérèglement les portiques<br />

de détection métallique.<br />

4 - Les conseils d’hydratation<br />

maximum sont renouvelés car l’air<br />

des cabines pressurisées est particulièrement<br />

sec et le <strong>sport</strong>if a tendance<br />

à se mettre en restriction hydrique<br />

pour éviter les mictions. Or, une peau<br />

déshydratée est fragilisée vis-à-vis des<br />

escarres.<br />

5 - La répartition de l’équipe de France<br />

dans l’avion est sous la responsabilité<br />

de l’équipage, mais nous sollicitons<br />

un regroupement de nos <strong>sport</strong>ifs afin<br />

de ne pas gêner les autres usagers par<br />

les transferts répétés difficiles dans un<br />

espace ré<strong>du</strong>it. Le médecin responsable<br />

de l’équipe est porteur d’une pharmacie<br />

d’urgence.<br />

6 - Les amputés de membres infé-<br />

En athlétisme, la technologie a boosté<br />

les performances, le 100 m se court en<br />

moins de 11’’.<br />

rieurs voyagent souvent sans prothèse<br />

pour éviter tout problème cutané lié<br />

aux modifications de volume <strong>du</strong> moignon<br />

<strong>du</strong>rant le voyage.<br />

Pour les jeux d’Atlanta en 1996, afin<br />

d’éviter un séjour prolongé avant l’ouverture<br />

des Jeux dans des conditions<br />

atmosphériques chaudes et humides,<br />

tout en facilitant la gestion <strong>du</strong> décalage<br />

horaire, la délégation a effectué, en<br />

France, un rattrapage de 4 heures de<br />

décalage. Cette technique, basée sur<br />

l’exposition à la lumière associée au<br />

décalage progressif d’une heure<br />

chaque jour <strong>du</strong> rythme de vie, a<br />

donné de bons résultats. Les nonvoyants<br />

ne peuvent se recaler sur l’horaire<br />

local que par les indicateurs de<br />

la vie sociale. Notre expérience ne<br />

nous permet pas d’affirmer que cette<br />

catégorie de handicapés présente des<br />

phénomènes plus importants de récupération<br />

<strong>du</strong> jet-lag.<br />

En bref, déplacer une équipe de sélectionnés<br />

paralympiques pose les<br />

mêmes problèmes que pour les<br />

valides auxquels se surajoutent les difficultés<br />

liées à leur déficience, notamment<br />

pour les paraplégiques et les<br />

tétraplégiques, population la plus<br />

exposée aux complications. L’équipe<br />

Crédit photos Benjamin Loyseau<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Figure 1 - La classification<br />

fonctionnelle d’escrime est basée<br />

sur 4 tests d’équilibre <strong>du</strong> tronc.<br />

MÉDECINS DU SPORT 9 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 10<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

médicale d’accompagnement doit<br />

d’abord s’occuper des difficultés liées<br />

au handicap, tâche plus préoccupante<br />

que de résoudre les problèmes liés à<br />

la pratique <strong>sport</strong>ive.<br />

RÉPARTITION PAR ÂGE<br />

ET PAR PATHOLOGIES<br />

Evolution <strong>du</strong> type de handicap<br />

dans les équipes paralympiques<br />

La comparaison des équipes paralympiques<br />

de 1992 à 2000 montre que :<br />

● le nombre des paraplégiques reste<br />

constant,<br />

● les tétraplégiques accèdent de plus en<br />

plus nombreux à la haute compétition,<br />

● le nombre des amputés varie peu,<br />

● les effectifs des déficients visuels augmentent<br />

lentement,<br />

● le nombre des poliomyélitiques diminue<br />

régulièrement,<br />

● la catégorie de handicap qui progresse<br />

le plus en nombre est celle des handicapés<br />

divers, appelés “les autres” sur le<br />

plan international.<br />

Evolution de l’âge dans<br />

les équipes paralympiques<br />

Les <strong>sport</strong>ifs handi<strong>sport</strong> accèdent généralement<br />

assez tard à la compétition,<br />

après la survenue d’un handicap.<br />

Leur carrière internationale est plus<br />

longue que celle des valides <strong>du</strong> fait<br />

d’une moindre concurrence.Asayama a<br />

étudié une population de plusieurs<br />

centaines de marathoniens et estime<br />

que, chez le <strong>sport</strong>if en FR, les activités<br />

quotidiennes de déplacement en fauteuil<br />

maintiennent une bonne condition<br />

physique et retardent les processus<br />

liés à l’âge.<br />

Les maladies chroniques<br />

La population étudiée en 2001 concerne<br />

121 <strong>sport</strong>ifs des équipes de France à<br />

jour de leurs dossiers médicaux et pratiquant,<br />

outre les disciplines d’été, les<br />

skis alpin et nordique.<br />

Hypertension artérielle (HTA)<br />

Suivant le niveau d’entraînement, l’hypertension<br />

artérielle touche de 1 % des<br />

<strong>sport</strong>ifs valides de haut niveau à 5 %<br />

dans les catégories vétérans.<br />

L’HTA semble plus fréquente chez nos<br />

<strong>sport</strong>ifs puisqu’elle touche 4,1 %. Néanmoins,<br />

la moyenne d’âge de nos hyperten<strong>du</strong>s<br />

est de 45,4 ans (38-54 ans), correspondant<br />

à la catégorie des vétérans<br />

chez les valides.<br />

La Fédération française handi<strong>sport</strong> (FFH)<br />

Depuis la première association<br />

<strong>sport</strong>ive pour handicapés physiques,<br />

créée en France en<br />

1954, le mouvement handi<strong>sport</strong><br />

a connu une évolution permanente.<br />

La FFH, présidée par André<br />

Auberger, trésorier <strong>du</strong><br />

CNOSF, rassemble 25 000 pratiquants<br />

dans 550 clubs, répartis<br />

dans 25 comités régionaux.<br />

Elle a proposé 45 <strong>sport</strong>s, dont<br />

17 étaient présents aux jeux<br />

Paralympiques d’Athènes 2004, et s’est classée au 9 e rang mondial sur<br />

136 nations (7 e lors des jeux Paralympiques de Sydney 2000).<br />

En dehors de la haute compétition, elle s’attache particulièrement au<br />

développement <strong>du</strong> <strong>sport</strong> chez les jeunes et pour les grands handicapés<br />

ainsi qu’à la formation.<br />

La commission médicale est pluridisciplinaire : médecins de médecine<br />

physique et de réadaptation, médecins <strong>du</strong> <strong>sport</strong>, rhumatologues, ophtalmologistes.<br />

Elle travaille avec l’aide essentielle de paramédicaux :<br />

kinésithérapeutes, infirmiers, diététiciens, psychologues <strong>du</strong> <strong>sport</strong>.<br />

Fédération Française Handi<strong>sport</strong> : 42 rue Louis Lumière - 75020 Paris<br />

Tél. : 01 40 31 45 00 - Site : www.handi<strong>sport</strong>.org<br />

Laurent Baheux<br />

Epilepsie<br />

Notre population comprend des IMC et<br />

des porteurs de séquelles de traumatisme<br />

crânien et il est logique de trouver<br />

des chiffres de 2,4 % pour une prévalence<br />

chez les valides de 0,5 à 0,8 %.<br />

Nous n’avons observé qu’un seul cas<br />

de crise comitiale généralisée lors d’un<br />

grand événement, à la cérémonie de<br />

clôture des Jeux de 1996.<br />

Une comitialité mal équilibrée reste<br />

une contre-indication formelle à la pratique<br />

<strong>du</strong> handi<strong>sport</strong>. Une hygiène de<br />

vie et une prise parfaite des médicaments<br />

sont nécessaires chez ces <strong>sport</strong>ifs.<br />

Asthme d’effort<br />

Les études consacrées à ce sujet chez<br />

les <strong>sport</strong>ifs valides de haut niveau<br />

montrent des chiffres extrêmement<br />

variables pouvant atteindre 50 % chez<br />

les skieurs de fond et 76 % chez les<br />

nageurs.<br />

Le pourcentage d’asthme dans le cadre<br />

<strong>du</strong> haut niveau handi<strong>sport</strong> paraît inférieur,<br />

avec seulement 4,9 %, et sans<br />

aucun nageur atteint. Les disciplines<br />

concernées sont le cyclisme (1), le ski<br />

de fond (1), le tennis de table (2) et le<br />

tir à la cible (1).<br />

Chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire haut, on<br />

trouve un syndrome restrictif plus ou<br />

moins important en rapport avec l’atteinte<br />

des muscles respiratoires. Singas<br />

trouve une hyperréactivité bronchique<br />

lors <strong>du</strong> test à la métacholine,<br />

tout particulièrement chez le tétraplégique<br />

(40 % des cas) qu’il attribue à la<br />

perte de l’innervation sympathique<br />

des poumons alors que l’activité cholinergique<br />

bronchoconstrictive est<br />

préservée.<br />

Hypercholestérolémie<br />

et hyperuricémie<br />

3,3 % des <strong>sport</strong>ifs présentent une dyslipidémie,<br />

le plus souvent une hypercholestérolémie<br />

par augmentation <strong>du</strong><br />

LDL cholestérol. L’âge moyen dans<br />

cette population est de 38,2 ans. 2,4<br />

% sont porteurs d’une hyperuricémie<br />

avec surpoids et il s’agit surtout de<br />

blessés mé<strong>du</strong>llaires qui pratiquent<br />

des disciplines à faible dépense énergétique.<br />

Ces troubles dyslipidémiques<br />

sont connus chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

et sont inférieurs à ceux d’une population<br />

non <strong>sport</strong>ive. Comme chez le<br />

valide, le bénéfice de l’activité physique<br />

sur le bilan lipidique est<br />

démontré.<br />

MÉDECINS DU SPORT 10 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-05-11even 4/10/04 16:45 Page 11<br />

CONCLUSION<br />

Les <strong>sport</strong>ifs handicapés sélectionnés<br />

aux jeux Paralympiques ont un âge<br />

plus élevé que celui des valides, <strong>du</strong><br />

fait d’un accès plus tardif aux entraînements<br />

et à la compétition, après la<br />

survenue de leur handicap, et de leur<br />

longévité dans leurs pratiques. De<br />

plus, hormis l’épilepsie, ils ne présentent<br />

pas plus de pathologies chroniques.<br />

■<br />

Emilie Lassalle<br />

Dr Jean-Claude Druvert<br />

(Médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong>, chargé <strong>du</strong> haut niveau à la FFH)<br />

Pour les malvoyants ou les non-voyants,<br />

tout combat doit commencer par une prise<br />

<strong>du</strong> kimono de l’adversaire.<br />

Résultats de la délégation française aux jeux paralympiques d'Athènes 2004<br />

Même si la délégation française n'a pas égalé son record obtenu à Sydney (86 médailles<br />

dont 30 en or et une place au 7 e rang mondial), elle rapporte tout de même, des jeux Paralympiques<br />

d'Athènes, un total de 74 médailles, dont 18 en or, et se place ainsi au 9 e rang<br />

mondial sur les 136 nations participantes (Tab. I).<br />

DES ATHLÈTES EN OR…<br />

Athlétisme<br />

- Assia El Hannouni, médaillée d'or <strong>du</strong> 100 m,<br />

200 m,400 m et 800 m,catégorie T12 (athlètes<br />

malvoyants).<br />

- Joël Jeannot,médaillé d'or <strong>du</strong> 10 000 m,catégorie<br />

T54 (athlètes en fauteuil blessés mé<strong>du</strong>llaires<br />

et avec autres handicaps assimilés).<br />

Cyclisme<br />

- Laurent Thirio<strong>net</strong>, médaillé d'or de poursuite<br />

indivi<strong>du</strong>elle sur piste, catégorie LC3 (athlètes<br />

handicapés de l'un des membres inférieurs,<br />

avec ou sans handicap des membres supérieurs,pédalant<br />

en majorité avec une jambe).<br />

Escrime<br />

- Cyril More, médaillé d'or d'épée, catégorie A<br />

(athlètes dont l'équilibre est assuré en position<br />

assise,qui peuvent bouger le tronc dans toutes<br />

les directions et dont les mouvements de la<br />

main maintenant l'épée ne sont pas limités).<br />

- Robert Citerne,Cyril More,David Maillard et<br />

Alim Latreche,médaillés d'or d'épée par équipe,<br />

toutes catégories A et B (athlètes dont<br />

l'équilibre est limité et qui ont besoin d'un<br />

appui).<br />

Judo<br />

- Karima Medjeded, médaillée d'or catégorie<br />

moins de 48 kg.<br />

- Cyril Jonard, médaillé d'or catégorie moins<br />

de 81 kg.<br />

Tableau I<br />

Classement général des nations aux jeux Paralympiques d’Athènes 2004.<br />

Rang par<br />

Rang par<br />

nombre total<br />

Nation<br />

Total<br />

nombre<br />

de médailles<br />

total de<br />

d’or<br />

médailles<br />

1 Chine 63 46 32 141 1<br />

2 Grande Bretagne 35 30 29 94 3<br />

3 Canada 28 19 25 72 7<br />

4 Etats-Unis 27 22 39 88 4<br />

5 Australie 26 38 36 100 2<br />

6 Ukraine 24 12 19 55 9<br />

7 Espagne 20 27 24 71 8<br />

8 Allemagne 19 28 32 79 5<br />

9 (7*) France 18 (30*) 26 (28*) 30 (30*) 74 (86*) 6<br />

10 Japon 17 15 20 52 11<br />

* Résultats de la délégation française aux jeux Paralympiques de Sydney 2000.<br />

Natation<br />

- Ludivine Loiseau, médaillée d'or <strong>du</strong> 50 m<br />

papillon, catégorie S6 (athlètes handicapés<br />

moteur).<br />

- Béatrice Hess, médaillée d'or <strong>du</strong> 100 m brasse<br />

et 200 m nage libre, catégorie S5 (athlètes<br />

handicapés moteur).<br />

- Pascal Pinard, médaillé d'or <strong>du</strong> 100 m brasse,<br />

catégorie SB4 (athlètes handicapés<br />

moteur).<br />

Tennis de table<br />

- Isabelle Lafaye-Marziou, médaillée d'or, catégories<br />

1 et 2 (athlètes tétraplégiques ou paraplégiques<br />

participant aux compétitions avec<br />

leur fauteuil roulant).<br />

- Isabelle Lafaye-Marziou, Stéphanie Mariage<br />

et Geneviève Clot, médaillées d'or par équipe,<br />

catégories 1, 2 et 3 (athlètes tétraplégiques<br />

ou paraplégiques participant aux compétitions<br />

avec leur fauteuil roulant).<br />

- Stéphane Messi, médaillé d'or, catégorie 7<br />

(athlètes debout présentant une combinaison<br />

de handicaps tels que, par exemple, des difficultés<br />

à déplacer la main qui tient la raquette<br />

ou la perte de l'équilibre).<br />

Voile<br />

- Damien Seguin, médaillé d’or de quillard<br />

solitaire 2,4 mR, toutes catégories.<br />

Benjamin Loyseau<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

Evénement: les premiers jeux Paralympiques grecs<br />

MÉDECINS DU SPORT 11 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 13<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

Handi<strong>sport</strong> :<br />

une pratique <strong>sport</strong>ive<br />

encore méconnue<br />

DR JEAN-CLAUDE DRUVERT*, DR DOMINIQUE PAILLER**,<br />

DR CLAUDE BENDERITTER***, DR JEAN-BERNARD PIERA****<br />

Benjamin Loyseau<br />

Mots clés<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

Performances<br />

Suivi médical<br />

Prévention<br />

Dopage<br />

Classification<br />

La 12 e édition des jeux Paralympiques<br />

d’été à Athènes, est l’occasion de faire<br />

le point sur l’ensemble des pathologies<br />

<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if handi<strong>sport</strong> de haut niveau,<br />

ainsi que des particularités <strong>du</strong> matériel,<br />

de la classification des <strong>sport</strong>ifs et des<br />

problèmes spécifiques de prévention<br />

<strong>du</strong> dopage.<br />

* MÉDECIN DU SPORT CHARGÉ DU HAUT NIVEAU À LA FFH<br />

** MÉDECIN DE MPR, MÉDECIN FÉDÉRAL NATIONAL DE LA FFH<br />

*** MÉDECIN DE MPR, MÉDECIN DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DE BASKET BALL<br />

**** PRÉSIDENT DE LA COMMISSION MÉDICALE FFH<br />

Sommaire<br />

Les particularités <strong>du</strong> suivi médical<br />

<strong>du</strong> haut niveau handi<strong>sport</strong> Page 14<br />

● A - Rappels anatomiques et physiologiques<br />

● B - Tests d’effort chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

● C - Poids de forme et taux de masse grasse<br />

● D - Thermorégulation <strong>du</strong> blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

● E - La fatigue et le surentraînement chez le blessé<br />

mé<strong>du</strong>llaire<br />

● F - Les cas particuliers<br />

Les pathologies<br />

<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if handi<strong>sport</strong> Page 17<br />

● A - Chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

● B - Chez l’amputé de membre inférieur<br />

● C - Chez les <strong>sport</strong>ifs en fauteuil roulant<br />

Le matériel et les adaptations<br />

en handi<strong>sport</strong> Page 21<br />

● A - L’évolution des fauteuils roulants<br />

● B - Les prothèses de <strong>sport</strong><br />

● C - Les autres adaptations<br />

● D - Conclusion<br />

Problèmes spécifiques de prévention<br />

<strong>du</strong> dopage et de la classification Page 24<br />

● A - Les autorisations d’utilisation de médicaments<br />

à des fins thérapeutiques (AUT)<br />

● B - La spécificité <strong>du</strong> contrôle antidopage<br />

● C - Le boosting<br />

● D - Protestations dans le cadre des classifications<br />

Conclusion<br />

Bibliographie<br />

MÉDECINS DU SPORT 13 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 14<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

< DOSSIER ><br />

Les particularités <strong>du</strong> suivi médical<br />

<strong>du</strong> haut niveau handi<strong>sport</strong><br />

C’est en 1994 que la pratique <strong>du</strong><br />

handi<strong>sport</strong> comme <strong>sport</strong> de haut<br />

niveau a été reconnue officiellement.<br />

Son suivi médical est codifié,<br />

comme pour les valides, et les derniers<br />

textes datent de février 2004.<br />

La plupart des <strong>sport</strong>ifs handicapés sont<br />

suivis sur un plateau médico-technique<br />

agréé dans leur région, ainsi que par un<br />

spécialiste en médecine physique et de<br />

réadaptation (MPR) pour un bilan annuel<br />

<strong>du</strong> handicap. Le médecin <strong>du</strong> <strong>sport</strong> se<br />

trouve parfois confronté à l’impossibilité<br />

de réaliser certains actes techniques ou<br />

à une difficile interprétation de résultats<br />

car les normes ne sont établies que pour<br />

les valides.<br />

■A - Rappels anatomiques<br />

et physiopathologiques<br />

Après une lésion de la moelle épinière,<br />

on distingue 3 niveaux : la moelle suslésionnelle<br />

est saine, en zone lésionnelle<br />

la moelle n’est plus fonctionnelle et en<br />

zone sous-lésionnelle, la moelle, restée<br />

intacte, a un fonctionnement autonome<br />

puisqu’elle est déconnectée des centres<br />

supérieurs. Le système neurovégétatif<br />

gère la thermorégulation, les fonctions<br />

cardio-respiratoires, digestives, urinaires<br />

et génito-sexuelles (Tab. 1). Deux systèmes<br />

sont opposés :<br />

● le système sympathique, adrénergique,<br />

qui a des centres mé<strong>du</strong>llaires situés entre<br />

C8 et L2 avec relais par les chaînes ganglionnaires<br />

paravertébrales ; l’innervation<br />

sympathique <strong>du</strong> cœur est située entre T3<br />

et T5 et celle de la glande mé<strong>du</strong>llosurrénale<br />

entre T3 et L3, la majeure partie<br />

de l’innervation étant entre T6 et T9 ;<br />

● le système parasympathique qui a deux<br />

centres, un dans le tronc cérébral, l’autre<br />

dans la moelle sacrée, en S2-S3-S4 (vessie<br />

et organes génitaux).<br />

L’adaptation à l’effort <strong>du</strong> blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

(BM) est d’autant moins bonne que<br />

son niveau lésionnel est élevé.<br />

L’adaptation <strong>du</strong> tétraplégique se fait par<br />

la levée <strong>du</strong> frein vagal et une plus grande<br />

différence artério-veineuse <strong>du</strong> territoire<br />

actif. La corrélation est faible entre la fréquence<br />

cardiaque (FC) et la VO2, la<br />

masse musculaire mise en jeu est restreinte<br />

chez le tétraplégique. L’atteinte<br />

de la vasomotricité est responsable d’une<br />

séquestration splanchnique et d’une diminution<br />

<strong>du</strong> retour veineux, parfois améliorée<br />

par la spasticité, mais qui gêne le<br />

plus souvent l’activité <strong>sport</strong>ive.<br />

Chez le paraplégique haut, T5 et au-dessus,<br />

l’innervation sympathique cardiaque<br />

est préservée mais pas celle de la mé<strong>du</strong>llosurrénale.<br />

L’adaptation se fait par une<br />

augmentation de l’activité sympathique<br />

de la chaîne ganglionnaire sus-lésionnelle.<br />

L’augmentation <strong>du</strong> débit cardiaque<br />

ne peut se faire que par une plus grande<br />

augmentation de la FC. L’innervation <strong>du</strong><br />

cœur des blessés de niveau T6 à T12 est<br />

intacte et celle de leur mé<strong>du</strong>llosurrénale<br />

est partielle.<br />

Quant aux paraplégiques lombaires, ils<br />

ont une innervation presque intacte de<br />

la surrénale et ne sont pénalisés que par<br />

le retour veineux.<br />

■B - Test d’effort chez<br />

le blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

Le mouvement de pédalage des ergo-<br />

Pour les <strong>sport</strong>ifs qui pratiquent<br />

un <strong>sport</strong> où l’usage <strong>du</strong> fauteuil<br />

est important, la pratique de tests<br />

sur un ergomètre leur permettant<br />

d’utiliser leur propre fauteuil se justifie.<br />

mètres à bras, utilisés généralement dans<br />

les centres médico-<strong>sport</strong>ifs pour les<br />

rameurs ou les kayakistes, ne représente<br />

que très imparfaitement le mouvement<br />

de propulsion <strong>du</strong> fauteuil roulant (FR).<br />

Ces ergomètres sont néanmoins suffisants<br />

pour les <strong>sport</strong>ifs handicapés qui pratiquent<br />

une discipline à faible dépense<br />

énergétique.<br />

Les protocoles ne peuvent être standardisés<br />

car ils doivent s’adapter au niveau<br />

lésionnel et au niveau de pratique. Les<br />

plus utilisés ont des paliers courts avec<br />

des incréments de faible intensité<br />

(10 W/mn). Il faut éviter les protocoles<br />

trop longs qui mettent en jeu une thermorégulation<br />

défaillante et sous-estiment<br />

la VO2 max. Une épreuve avec charge<br />

de départ trop élevée fait intervenir les<br />

filières anaérobies et sous-estime aussi la<br />

VO2 max. D’une manière générale, cette<br />

VO2 diminue en fonction de la hauteur<br />

de la lésion, doublant entre un tétraplégique<br />

et un paraplégique lombaire (de<br />

9 ml/kg/mn à 50 ml/kg/mn pour des<br />

athlètes de valeur mondiale). Sawka et<br />

Rasche, dans deux études, ont montré<br />

l’intérêt d’un protocole continu. Dallmejer,<br />

Woulde préconisent un test de force<br />

maximale isométrique comme base. Le<br />

test est ensuite con<strong>du</strong>it avec une charge<br />

Laurent Baheux<br />

MÉDECINS DU SPORT 14 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 15<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

Tableau I<br />

Conséquences <strong>du</strong> dysfonctionnement <strong>du</strong> système neurovégétatif sur l’adaptation cardiovasculaire et métabolique<br />

<strong>du</strong> blessé mé<strong>du</strong>llaire (d’après Schmid et Steinberg).<br />

Niveau lésionnel Physiopathologie Mécanismes compensatoires<br />

Tétraplégie C5- C8<br />

Paraplégie T1-T6<br />

Paraplégie T7-T12<br />

Paraplégie lombaire<br />

- Pas d’innervation sympathique cardiaque<br />

et de la mé<strong>du</strong>llosurrénale : diminution<br />

des réponses chronotropes et inotropes,<br />

mauvais retour veineux (limitation <strong>du</strong> débit<br />

cardiaque et de la FC) ; la corrélation existe<br />

mais est faible entre la VO2 et la FC.<br />

- Tendance à l’hypotension.<br />

- Risque HRA.<br />

- Thermorégulation non efficace avec risque<br />

d’hypo ou d’hyperthermie suivant<br />

l’environnement.<br />

- Innervation cardiaque sympathique<br />

+/- complète.<br />

- Pas d’innervation de la mé<strong>du</strong>llosurrénale.<br />

- Risque HRA.<br />

- Thermorégulation peu efficace.<br />

- Mauvais retour veineux avec séquestration<br />

dans le territoire splanchnique.<br />

- Innervation sympathique cardiaque intacte ;<br />

innervation partielle de la mé<strong>du</strong>llosurrénale.<br />

- Thermorégulation imparfaite.<br />

- Mauvais retour veineux des membres<br />

inférieurs.<br />

- Innervation complète de la mé<strong>du</strong>llosurrénale<br />

(bonne adaptation métabolique,<br />

glycogénolyse et lipolyse).<br />

- Mauvais retour veineux des membres<br />

inférieurs.<br />

- Thermorégulation sub-normale.<br />

- Diminution <strong>du</strong> tonus vagal.<br />

- Augmentation de la différence artério-veineuse<br />

dans le territoire musculaire actif.<br />

- Hyperréactivité de l’adréno-récepteur alpha<br />

périphérique*.<br />

- Augmentation de l’activité sympathique<br />

en territoire sus-lésionnel.<br />

- Augmentation plus grande de la FC/VO2<br />

permettant un débit cardiaque équivalent,<br />

malgré un VES plus faible.<br />

- Quand l’innervation cardiaque est intacte,<br />

la capacité <strong>du</strong> système cardiovasculaire n’est pas<br />

un facteur limitant la VO2, sauf en cas<br />

de conditions extrêmes (chaleur...).<br />

Idem paraplégie T7-T12.<br />

FC = fréquence cardiaque ; VO2 = consommation d’oxygène ; VES = volume d’éjection systolique ; HRA = hyperréflexivité autonome.<br />

* hypersensibilité <strong>du</strong> récepteur ou échec de ré-assimilation présynaptique de la noradrénaline au niveau <strong>du</strong> récepteur, non tranchée par Teasell et coll.<br />

de départ à 10-20 % de cette charge<br />

maximale et les incréments se font toutes<br />

les minutes par palier de 10 % de la puissance<br />

maximale estimée.<br />

Pour ceux qui pratiquent un <strong>sport</strong> où<br />

l’usage <strong>du</strong> fauteuil est plus important<br />

(course en fauteuil, basket ou tennis), la<br />

pratique de tests sur un ergomètre leur<br />

permettant d’utiliser leur propre fauteuil<br />

de <strong>sport</strong> se justifie. Actuellement, le plus<br />

adapté nous semble le VP100 HTE. Outre<br />

la mesure de la VO2 max, cet ergomètre<br />

enregistre la poussée sur chaque main<br />

courante, permettant de dépister des asymétries<br />

de puissance liées à une technique<br />

imparfaite ou à une faiblesse de<br />

muscles de la ceinture scapulaire (étude<br />

iso cinétique). En l’absence d’un VP100,<br />

la vitesse maximale aérobie (VMA) peut<br />

être appréciée chez les coureurs par leurs<br />

meilleures performances sur 5 000 mètres<br />

piste.<br />

Il n’est pas possible de se contenter, chez<br />

les <strong>sport</strong>ifs handicapés, d’effort sous-maximaux<br />

<strong>du</strong> fait de l’absence de tables de<br />

corrélation qui ne peuvent être établies<br />

compte tenu des différents facteurs de<br />

variabilité de population (outre le sexe,<br />

le niveau neurologique, les caractères<br />

spastique ou flasque, complet ou incomplet).<br />

Il faut donc pratiquer des tests maximaux<br />

dont on sait que, pour un exercice<br />

de membres supérieurs, le facteur limitant<br />

n’est pas l’appareil cardiovasculaire<br />

mais la musculature de ces membres<br />

supérieurs. De nombreux auteurs ont<br />

prouvé que, quel que soit le type d’ergomètre,<br />

ces tests pour <strong>sport</strong>ifs en fauteuil<br />

n’étaient ni repro<strong>du</strong>ctibles ni fiables.<br />

■C - Poids de forme et taux<br />

de masse grasse<br />

Le poids de forme <strong>du</strong> blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

est, comme pour le <strong>sport</strong>if valide, le<br />

poids auquel il réalise ses meilleures<br />

performances. Signalons qu’il est<br />

souvent difficile de peser ces athlètes et<br />

qu’il faut utiliser une balance adaptée à<br />

la pesée assise.<br />

Peut-on se fier à la mesure de la masse<br />

grasse et quelles méthodes utiliser ? En<br />

MÉDECINS DU SPORT 15 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 16<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

< DOSSIER ><br />

zone sous-lésionnelle, le corps <strong>du</strong> blessé<br />

mé<strong>du</strong>llaire est modifié : diminution de la<br />

masse musculaire, augmentation de la<br />

masse grasse, diminution de la densité<br />

osseuse.<br />

Spungen estime qu’un tétraplégique a<br />

une augmentation de poids de 22 % par<br />

rapport à un sujet valide de même taille.<br />

Il a comparé 8 méthodes de mesure de<br />

la masse grasse (4 méthodes anthropométriques<br />

et 4 techniques sophistiquées)<br />

et conclut que 4 méthodes ne sont pas<br />

significativement différentes : mesure <strong>du</strong><br />

potassium total et de l’eau totale de l’organisme,<br />

impédance bio-électrique et<br />

équation de régression de Steinkamp qui<br />

utilise la mesure de plis cutanés et circonférences<br />

pour apprécier la masse grasse.<br />

Ainsi, pour les hommes de 25-34 ans, on<br />

devrait appliquer l’équation suivante :<br />

Masse grasse en kg = 0,372<br />

(cir. crête iliaque) + 0,249 (pli<br />

triceps ) + 0,449 (cir. cuisse) +<br />

0,38 (plis thorax) - 45,464<br />

La mesure par impédance est donc le<br />

choix le plus simple.<br />

■D - Thermorégulation<br />

<strong>du</strong> blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

Le dysfonctionnement neurovégétatif<br />

implique l’absence de contrôle vasomoteur<br />

et des réponses sudorales en zone<br />

sous-lésionnelle. Le blessé mé<strong>du</strong>llaire, qui<br />

ne transpire pas ou peu dans ce territoire,<br />

est donc particulièrement influencé par<br />

l’environnement extérieur (température<br />

et hygrométrie), pouvant avoir une<br />

hyperthermie à l’exercice ou une hypothermie<br />

en environnement froid.<br />

Hopman a étudié l’adaptation <strong>du</strong> blessé<br />

mé<strong>du</strong>llaire lors d’un effort à 35° C et 70 %<br />

d’hygrométrie. Les pertes d’eau par sudation<br />

sont d’autant moins importantes que<br />

le niveau lésionnel est haut et les tétraplégiques<br />

doivent être très vigilants lors<br />

des compétitions en ambiance chaude<br />

et craindre les coups de chaleur. Il faut<br />

minimiser l’exposition au soleil direct en<br />

privilégiant l’ombre (les coups de soleil<br />

ne sont pas ressentis en zone sous-lésionnelle),<br />

les vêtements adaptés avec couvrechef,<br />

l’hydratation... Les pertes hydriques<br />

sont difficiles à évaluer, toujours par difficulté<br />

à peser le <strong>sport</strong>if, et l’efficacité de<br />

la diurèse en période de récupération<br />

peut être appréciée par la mesure de la<br />

densité urinaire (bandelette réactive <strong>du</strong><br />

commerce ou réfractomètrie) ou plus simplement<br />

par la clarté des urines.<br />

■E - La fatigue et<br />

le surentraînement<br />

chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire<br />

Le dysfonctionnement neurovégétatif complique<br />

l’établissement d’un programme<br />

d’entraînement aérobie pour un blessé<br />

mé<strong>du</strong>llaire car la FC n’est plus un indicateur<br />

fiable de l’intensité <strong>du</strong> travail, en particulier<br />

pour les niveaux supérieurs à T5.<br />

Les signes de fatigue, connus sous le nom<br />

de syndrome sympathique ou parasympathique,<br />

ne peuvent donc s’appliquer<br />

que dans les lésions mé<strong>du</strong>llaires lombaires.<br />

On peut utiliser le questionnaire dit “de<br />

forme” de la société française de médecine<br />

<strong>du</strong> <strong>sport</strong> (l’item 50 sera modifié et le<br />

mot bras remplacera jambes).<br />

Drory a étudié les symptômes potentiels<br />

de surentraînement chez des blessés<br />

mé<strong>du</strong>llaires <strong>sport</strong>ifs et les 4 items qui lui<br />

paraissent le plus pertinent pour les tétraplégiques<br />

ou paraplégiques thoraciques<br />

hauts sont :<br />

• les vertiges,<br />

• la fatigue,<br />

• les douleurs musculaires,<br />

• l’essoufflement.<br />

Ces symptômes sont d’autant plus présents<br />

que le niveau lésionnel est haut<br />

(Tab. 2).<br />

Le car<strong>net</strong> d’entraînement est important<br />

pour tenter d’équilibrer au mieux les<br />

périodes de préparation et les indispensables<br />

périodes de récupération.<br />

■F - Les cas particuliers<br />

Certains <strong>sport</strong>ifs se voient dispensés d’une<br />

partie <strong>du</strong> bilan médical obligatoire :<br />

• des bilans biologiques pour les amputés<br />

doubles de bras, les agénésiques ou<br />

encore un hémophile arthrodesé de<br />

genou ;<br />

• de l’épreuve d’effort pour les blessés<br />

mé<strong>du</strong>llaires ne pouvant pas accéder à<br />

un ergomètre à bras, pour les agénésiques<br />

asymétriques et pour les <strong>sport</strong>ifs<br />

de petite taille, pour lesquels aucun ergomètre<br />

ne peut être adapté, pour les IMC<br />

dont les dyskinésies bucco-faciales ne permettent<br />

pas d’utiliser un embout de<br />

recueil des gaz.<br />

■<br />

Figure 1 -<br />

Thermorégulation<br />

<strong>du</strong> blessé mé<strong>du</strong>llaire :<br />

le niveau critique est<br />

T6 et au-dessus.<br />

Tableau II<br />

Symptômes potentiels de surentraînement en fonction<br />

<strong>du</strong> niveau lésionnel.<br />

Niveau Vertiges Fatigue Douleurs Sensation<br />

lésionnel % % musculaires d’essoufflement<br />

% %<br />

Cervical 26,7 93,3 20 6,7<br />

T1-T5 15 35 20 5<br />

T6-T12 5,1 33 12,8 0<br />

Lombaire 0 29,4 5,9 0<br />

MÉDECINS DU SPORT 16 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 17<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

Les pathologies <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if handi<strong>sport</strong><br />

Les pathologies spécifiques sont peu<br />

nombreuses. Dans chaque <strong>sport</strong>,<br />

on recense les mêmes pathologies<br />

que chez les valides. En revanche, il faut<br />

se souvenir de deux particularités :<br />

• la pratique <strong>sport</strong>ive peut favoriser la<br />

survenue de troubles liés au handicap ;<br />

• une pathologie anodine pour un valide<br />

peut avoir un retentissement fonctionnel<br />

très important pour un handicapé (lésion<br />

de l’unique LCAE d’un amputé tibial, épicondylite<br />

chez un paraplégique lui interdisant<br />

les transferts...).<br />

■A - Chez le blessé<br />

mé<strong>du</strong>llaire<br />

● L’escarre : le diagnostic<br />

à ne pas manquer<br />

Malgré l’évolution technologique des supports<br />

d’assises et l’amélioration de la<br />

connaissance physiopathologique des<br />

escarres, le blessé mé<strong>du</strong>llaire reste un<br />

patient à risque, même s’il est jeune et<br />

<strong>sport</strong>if. Les contraintes mécaniques par<br />

cisaillement et frottement, une compression<br />

tissulaire entre une saillie osseuse et<br />

le plan <strong>du</strong>r <strong>du</strong> fauteuil comme une mauvaise<br />

microcirculation dans le territoire<br />

paralysé en sont les principales causes.<br />

Il faut savoir reconnaître une escarre<br />

débutante, qui peut être réversible. Le<br />

stade 1 est une simple rougeur cutanée,<br />

Benjamin Loyseau<br />

Prothèse fémorale<br />

d’un sprinter.<br />

suivie d’une phlyctène, allant vers la désépidermation<br />

dont l’aspect évoque une<br />

brûlure <strong>du</strong> deuxième degré superficiel.<br />

Les stades suivants évoluent vers une<br />

nécrose noirâtre qui laissera des séquelles<br />

cutanées. On sous-estime souvent le problème<br />

car la peau résiste mieux à l’ischémie<br />

que les tissus profonds et certains<br />

ont comparé l’escarre à un iceberg dont<br />

la partie visible cache parfois des dégâts<br />

considérables.<br />

Toutes les zones de pression peuvent être<br />

concernées. L’escarre ischiatique peut<br />

être trompeuse <strong>du</strong> fait de l’interposition<br />

d’une bourse séreuse entre l’ischion et le<br />

tissu cutané. Elle peut se transformer en<br />

abcès et diffuser, créant une cellulite, voire<br />

un état septicémique.<br />

Sont des facteurs aggravants :<br />

• les antécédents d’escarres,<br />

• l’effort physique qui provoque sudation<br />

et macération accompagnées parfois<br />

de fuites urinaires,<br />

• l’augmentation de la fréquence des<br />

transferts (fauteuil de <strong>sport</strong>-fauteuil de<br />

ville),<br />

• la longueur des déplacements pour les<br />

compétitions,<br />

• l’ambiance humide (piscine),<br />

• la déshydratation...<br />

Concentré sur sa compétition, le <strong>sport</strong>if<br />

qui connaît pourtant parfaitement les<br />

règles d’autosurveillance peut minimiser<br />

les premiers signes cutanés ou souslésionnels<br />

(augmentation de la spasticité).<br />

Comme dans la littérature, environ 80 %<br />

de nos <strong>sport</strong>ifs ont déjà souffert d’escarre<br />

dans leur vie de paraplégique. Suivant<br />

les études, les chiffres, lors de la pratique<br />

<strong>sport</strong>ive et hors <strong>sport</strong>ifs d’élite, vont de 3 %<br />

(Mac Cormack) à 14 % (Wilson).<br />

En cas d’échec d’un traitement médical<br />

correctement effectué, seule la chirurgie<br />

reconstructrice apportera la guérison.<br />

Vis-à-vis de l’escarre, le médecin qui suit<br />

un <strong>sport</strong>if paraplégique doit avoir en<br />

mémoire quelques affirmations :<br />

• elle est un risque potentiel permanent<br />

de tout blessé mé<strong>du</strong>llaire, quelle que soit<br />

sa condition physique ;<br />

• elle peut survenir très vite (en quelques<br />

dizaines de minutes d’un appui intempestif),<br />

mais peut nécessiter de longs mois<br />

de traitement ;<br />

• le revêtement cutané est un capital qu’il<br />

est impératif de sauvegarder précieusement<br />

;<br />

• elle est une contre-indication absolue<br />

à l’appui, donc à la compétition, quelle<br />

que soit l’importance de l’enjeu et de l’investissement<br />

<strong>du</strong> <strong>sport</strong>if dans sa préparation,<br />

sauf dans le cas très particulier d’une<br />

lésion en zone de non-appui (par<br />

exemple, la face dorsale d’une phalange<br />

d’orteil).<br />

■B - Les autres pathologies<br />

● L’infection urinaire<br />

L’infection des urines est tellement fréquente<br />

chez le paraplégique qu’elle ne<br />

doit être traitée par antibiotiques qu’en<br />

cas de signes généraux, afin d’éviter les<br />

résistances. Une bonne hydratation et<br />

une acidification par la prise de vitamine C<br />

suffisent. Il ne faut néanmoins pas oublier<br />

la recherche de complications comme les<br />

lithiases vésicales.<br />

● Le coup de chaleur<br />

Le coup de chaleur est un risque <strong>du</strong> tétraplégique<br />

dont les centres de thermoré-<br />

MÉDECINS DU SPORT 17 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 18<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

< DOSSIER ><br />

gulation sont atteints, d’autant que sa<br />

zone d’échange cutané par transpiration<br />

est ré<strong>du</strong>ite au territoire sus-lésionnel. Il<br />

devra se méfier de l’atmosphère confinée<br />

d’un gymnase surchauffé.<br />

● L’hyperréfléxie autonome<br />

L’hyperréflexie autonome (HRA) est l’apanage<br />

des blessés mé<strong>du</strong>llaires de niveau<br />

lésionnel supérieur à T5 (cf. problèmes<br />

spécifiques de prévention <strong>du</strong> dopage).<br />

■B - Chez l’amputé<br />

de membre inférieur<br />

● Les pathologies <strong>du</strong> moignon<br />

Le médecin qui examine un amputé de<br />

membre inférieur (AMI) doit être attentif<br />

à plusieurs aspects <strong>du</strong> moignon :<br />

• la peau,<br />

• les parties molles,<br />

• les excroissances osseuses,<br />

• la sensibilité (greffe cutanée),<br />

• un éventuel œdème,<br />

• l’équilibre musculaire des agonistes et<br />

antagonistes...<br />

Il doit également connaître la cause de<br />

l’amputation : traumatique le plus souvent,<br />

mais parfois anomalie congénitale<br />

ou plus rarement tumorale (ostéosarcome).<br />

Les problèmes le plus souvent rencontrés<br />

sont :<br />

• des douleurs par une mauvaise adaptation<br />

de l’emboîture au moignon nécessitant<br />

un avis <strong>du</strong> médecin appareilleur et<br />

<strong>du</strong> prothésiste ;<br />

• un névrome avec ses douleurs caractéristiques<br />

en éclair ;<br />

• des hématomes par impacts répétitifs ;<br />

• une hyperkératose, liée à l’utilisation de<br />

manchon en mousse de polyéthylène ;<br />

• des folliculites, favorisées par la sudation<br />

et un manchon en silicone, qui touchent<br />

essentiellement le moignon de<br />

l’amputé tibial à sa partie distale et postérieure,<br />

dans la région de plicature <strong>du</strong><br />

manchon ;<br />

• un eczéma de contact par allergie aux<br />

matériaux ou à un pro<strong>du</strong>it d’entretien ;<br />

• des plaies ou ulcérations <strong>du</strong> moignon<br />

précédées de rougeurs, puis phlyctènes<br />

qui peuvent s’infecter et doivent faire sup-<br />

primer l’utilisation de la prothèse jusqu’à<br />

cicatrisation ; on recherche alors une<br />

charge exagérée <strong>du</strong> travail <strong>sport</strong>if, une<br />

peau fragile, des parties molles insuffisantes<br />

ou une saillie osseuse ;<br />

• des fractures <strong>du</strong> membre appareillé<br />

lors d’une chute (déminéralisation <strong>du</strong><br />

membre amputé).<br />

L’amélioration des prothèses et des manchons<br />

permet aux amputés de supporter<br />

des contraintes d’entraînement plus<br />

importantes qu’autrefois. Un amputé bien<br />

é<strong>du</strong>qué se connaît parfaitement et effectue<br />

un examen soigneux et quotidien de<br />

son moignon, en particulier après les<br />

entraînements. Un bon moignon est un<br />

moignon indolore et sans lésion cutanée.<br />

● Technopathie : la fracture<br />

de fatigue <strong>du</strong> membre sain<br />

chez l’AMI<br />

Les fractures de fatigue ou de stress sont<br />

connues chez le <strong>sport</strong>if valide, en particulier<br />

chez le coureur de fond (jusqu’à<br />

9 % pour certains auteurs). Cette pathologie<br />

n’est pas décrite chez l’AMI non <strong>sport</strong>if.<br />

Laboute a rapporté 3 cas de fractures de<br />

fatigue <strong>du</strong> membre sain chez des <strong>sport</strong>ifs<br />

français amputés fémoraux pratiquant<br />

le sprint de niveau national et international.<br />

Dans 2 cas, il s’agit d’amputation<br />

de Gritti (désarticulation de genou avec<br />

fixation de la rotule sur la face inférieure<br />

des condyles) et, dans le dernier cas,<br />

d’une amputation sus-condylienne. Deux<br />

fractures de fatigue étaient localisées sur<br />

le tibia (jonction 1/3 moyen - 1/3 inférieur)<br />

et une sur le scaphoïde tarsien.<br />

Une amputée tibiale, spécialiste de la longueur,<br />

prenant son impulsion sur le côté<br />

appareillé, a également présenté une<br />

fracture de fatigue <strong>du</strong> premier métatarsien<br />

(classiquement, plutôt 1 er et<br />

2 e rayons chez le valide).<br />

La population des AMI pratiquant le <strong>sport</strong><br />

à haut niveau est peu importante, mais il<br />

semble que les fractures de fatigue soient<br />

plus fréquentes chez les amputés fémoraux<br />

et qu’elles touchent essentiellement<br />

le membre sain. Le traitement implique<br />

la décharge et l’appui donc uniquement<br />

sur le membre prothésé. L’augmentation<br />

de la <strong>du</strong>rée de la phase d’appui sur le<br />

membre valide et l’augmentation de la<br />

composante verticale des forces de 20 à<br />

30 % chez l’amputé fémoral, doivent<br />

rendre attentif au devenir articulaire <strong>du</strong><br />

genou et de la hanche controlatéraux<br />

des AMI.<br />

● Les autres pathologies<br />

• La pathologie microtraumatique articulaire<br />

et tendineuse de la cheville et <strong>du</strong><br />

genou.<br />

• La périostite tibiale.<br />

• Les rachialgies provoquées par l’asymétrie<br />

de la foulée, surtout chez l’amputé<br />

fémoral.<br />

• La traumatologie <strong>du</strong> membre supérieur<br />

et de la face par chute à l’arrivée, la<br />

décélération étant ren<strong>du</strong>e délicate par<br />

les prothèses actuelles sans talon.<br />

Un amputé<br />

se connaît<br />

parfaitement<br />

et effectue<br />

un examen soigneux<br />

et quotidien<br />

de son moignon.<br />

■C - Chez les <strong>sport</strong>ifs<br />

en fauteuil roulant<br />

● Pathologie de la scapulo-humérale<br />

L’épaule joue un rôle majeur dans la propulsion<br />

<strong>du</strong> fauteuil roulant (FR) et a donc<br />

été étudiée par de nombreux auteurs qui<br />

décrivent des tendinites, bursites et divers<br />

conflits.<br />

Ainsi, Curtis retrouvent 42 % de plaintes<br />

douloureuses chez le paraplégique et<br />

59 % chez le tétraplégique.<br />

Benjamin Loyseau<br />

MÉDECINS DU SPORT 18 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 19<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

1996, l’haltérophilie est aussi pratiquée<br />

par les femmes.<br />

● Syndrome <strong>du</strong> canal carpien<br />

D’après Curtis, le syndrome <strong>du</strong> canal carpien<br />

toucherait environ 5 % des coureurs<br />

en FR. Les causes en seraient les chocs<br />

à répétition malgré les gants de protection<br />

et la sollicitation des poig<strong>net</strong>s dans<br />

des positions extrêmes de flexion-extension.<br />

Course : diversité des handicaps regroupés dans une même classe fonctionnelle.<br />

De nombreuses études utilisent un index,<br />

le WUSPI (Wheelchair User Shoulder Pain<br />

Index), qui comprend 15 items, servant à<br />

mesurer l’intensité de la douleur lors des<br />

activités quotidiennes. La corrélation est<br />

forte entre les douleurs d’épaules et la<br />

<strong>du</strong>rée quotidienne d’utilisation <strong>du</strong> FR.<br />

Chez les <strong>sport</strong>ifs utilisateurs de fauteuil<br />

roulant, la littérature retrouve des pathologies<br />

dans la course où la propulsion est<br />

l’essentiel même de la pratique et dans<br />

les <strong>sport</strong>s avec association d’une élévation<br />

<strong>du</strong> bras (44 % de plaintes d’après<br />

Curtis).<br />

Burham a analysé par iso cinétisme les<br />

épaules des paraplégiques pratiquant le<br />

<strong>sport</strong> 13 heures/semaine et suggère le<br />

rôle d’un déséquilibre des muscles rotateurs<br />

de l’épaule. Les <strong>sport</strong>ifs présentant<br />

un impingement syndrom ont une force<br />

plus faible des ad<strong>du</strong>cteurs et des rotateurs<br />

internes et externes.<br />

Powers et Newsam retrouvent des résultats<br />

similaires en particulier sur la faiblesse<br />

des rotateurs internes.<br />

Les enregistrements EMG montrent également<br />

des variations dans l’activation<br />

des groupes musculaires suivant les techniques<br />

utilisées dans la propulsion <strong>du</strong> FR,<br />

ce qui expliquerait la plus grande prévalence<br />

des douleurs d’épaules chez le<br />

tétraplégique/paraplégique. La fréquence<br />

gestuelle et le temps de poussée joueraient<br />

un rôle dans l’importance de cette<br />

pathologie pouvant être considérée<br />

comme un véritable syndrome d’hyperutilisation<br />

(over use syndrome).<br />

Seule l’étude de Ferrara et Davis a étudié<br />

une population de <strong>sport</strong>ifs de haut<br />

niveau mais avec seulement 19 cas et<br />

sans pourcentage de pathologie<br />

d’épaule. Notre expérience semble donner<br />

des chiffres moins importants, s’expliquant<br />

par la qualité de la préparation<br />

athlétique et par la grande technicité gestuelle<br />

des meilleurs <strong>sport</strong>ifs. Néanmoins,<br />

il faut guetter l’émergence future de ce<br />

type de pathologie car le haut niveau n’a<br />

vraiment débuté que depuis une dizaine<br />

d’années.<br />

● Arthropathie de l’articulation<br />

acromio-claviculaire<br />

L’haltérophile handicapé ne pratique<br />

qu’un mouvement, semblable au développé<br />

couché, contrairement à l’haltérophile<br />

valide (3 mouvements différents).<br />

La barre est descen<strong>du</strong>e des supports jusqu’à<br />

la poitrine où le <strong>sport</strong>if doit marquer<br />

un temps d’arrêt avant de la soulever jusqu’à<br />

extension complète des bras. L’articulation<br />

acromio-claviculaire est sollicitée<br />

en compression avec, à la longue, des<br />

lésions dégénératives aboutissant le plus<br />

souvent à un arrêt de carrière <strong>sport</strong>ive<br />

(Monroche, Bontoux). Le profil type est<br />

le <strong>sport</strong>if masculin de très haut niveau,<br />

âgé de 35 à 40 ans, soulevant des barres<br />

à 200 kg et plus. Il faut noter que, depuis<br />

Benjamin Loyseau<br />

● Fractures<br />

Tout territoire paralysé, central ou périphérique,<br />

ainsi que tout membre amputé<br />

présentent une ostéoporose. Les fractures<br />

ne posent un problème de diagnostic<br />

que chez les blessés mé<strong>du</strong>llaires où elles<br />

peuvent passer inaperçues par absence<br />

de sensibilité et de douleur et il faudra<br />

alors avoir l’esprit attiré par une modification<br />

de spasticité ou de mode mictionnel.<br />

Le risque pour les paraplégiques,<br />

dans certains <strong>sport</strong>s où les chutes sont<br />

fréquentes, pourrait être de 2 et 6 % suivant<br />

les auteurs.<br />

● Autres pathologies<br />

• Les plaies des parties molles surtout<br />

aux mains (ampoules ou brûlures par le<br />

contact avec les mains courantes).<br />

• L’entorse au basket, de la MCP <strong>du</strong> pouce<br />

et des IP, surtout des 2 e et 3 e doigts.<br />

• Les cervicalgies chez le tennisman en<br />

fauteuil, contraint, pour suivre la balle<br />

des yeux lors <strong>du</strong> pivot, à un mouvement<br />

rapide <strong>du</strong> rachis cervical en rotation ou<br />

latéroflexion.<br />

• L’atteinte neurologique périphérique<br />

(nerf de Charles Bell, sus-scapulaire) en<br />

tennis et en natation.<br />

• Une tendinite <strong>du</strong> grand palmaire<br />

chez le pongiste utilisant de manière<br />

presque exclusive le revers <strong>du</strong> fait de<br />

son handicap.<br />

• Les entésopathies <strong>du</strong> bras d’arme en<br />

escrime, provoquées par les vibrations<br />

transmises par la lame ou plus rarement<br />

<strong>du</strong> bras arrière, probablement par microtraumatisme<br />

sur les montants arrières <strong>du</strong><br />

fauteuil en retour de fente.<br />

• Une aggravation exceptionnelle d’une<br />

cavité syringomyélique lors de la pratique<br />

de l’haltérophilie chez un traumatisé<br />

mé<strong>du</strong>llaire.<br />

■<br />

MÉDECINS DU SPORT 19 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 21<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

Le matériel et les adaptations<br />

en handi<strong>sport</strong><br />

Si certains matériels sont très spécifiques<br />

et de véritables prototypes<br />

pour les meilleurs <strong>sport</strong>ifs comme<br />

les fauteuils roulants d’athlétisme, de basket<br />

ou de tennis, ou encore les prothèses<br />

de course, il faut savoir qu’il suffit bien<br />

souvent de petites adaptations pour permettre<br />

à une personne handicapée de<br />

pratiquer.<br />

■A - L’évolution<br />

des fauteuils roulants<br />

● Le fauteuil roulant d’athlétisme<br />

(FRA)<br />

La course en fauteuil roulant est une discipline<br />

à part entière, sans équivalent<br />

dans le milieu valide. C’est un <strong>sport</strong> mécanique<br />

qui possède des traits communs<br />

avec le cyclisme, par le matériel utilisé, et<br />

avec la course à pied <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> programme<br />

paralympique qui s’étend <strong>du</strong><br />

100 mètres au marathon.<br />

L’évolution technologique <strong>du</strong> matériel et<br />

l’amélioration des principes <strong>du</strong> positionnement<br />

de l’athlète dans le fauteuil ont<br />

ré<strong>du</strong>it le nombre de classes de handicap<br />

en compétition.<br />

L’évolution technique <strong>du</strong> fauteuil roulant<br />

d’athlétisme est souvent jalonnée par le<br />

nom d’un grand champion et une amélioration<br />

parfois spectaculaire de la<br />

meilleure performance mondiale sur<br />

marathon.<br />

Le FRA actuel est un tricycle composé de<br />

plusieurs éléments.<br />

La roue avant<br />

D’un diamètre de 400 mm, le plus souvent<br />

en carbone à 3 bâtons, elle est équipée<br />

de boyau. Le point de référence<br />

pour le départ et l’arrivée est l’axe de<br />

cette roue avant et non pas le boyau.<br />

La fourche<br />

Suivant le même principe que celle d’un<br />

vélo, elle est équipée d’un frein, indispensable<br />

avec les vitesses atteintes. Le<br />

fauteuil “piste” est équipé d’un compensateur<br />

de courbe qui permet à l’athlète<br />

de maintenir sa trajectoire en virage. Les<br />

fauteuils “route” possèdent un système<br />

de rappel dit de direction libre qui à pour<br />

objectif de ramener la roue avant en position<br />

droite.<br />

Les roues arrières<br />

Elles ont un diamètre de 700 mm et des<br />

boyaux de 20 mm de section. Légèreté,<br />

rigidité et aérodynamisme sont les qualités<br />

recherchées. Les roues à 4 bâtons<br />

carbone semblent posséder tous les critères<br />

de performance optimale mais ont<br />

un coût élevé. Ces roues arrières ont un<br />

carrossage négatif de 8 à 12° (angle aigu<br />

entre le plan vertical et le plan de la roue),<br />

le but étant d’augmenter la stabilité en<br />

virage et d’améliorer la poussée sur la<br />

main courante en épousant mieux la trajectoire<br />

naturelle de l’avant-bras et de la<br />

main. L’inconvénient de cette angulation<br />

est la tendance à déformer la roue et à<br />

provoquer un effet gyroscopique qui<br />

diminue le rendement.<br />

Les roues lenticulaires, qui ont une<br />

flasque à la place des rayons, offrent une<br />

importante prise au vent latéral.<br />

Les roues arrières sont reliées à la roue<br />

avant par le châssis-poutre central dont<br />

la longueur assure la stabilité <strong>du</strong> fauteuil<br />

en virage.<br />

Les mains courantes<br />

Les mains courantes équivalent au couple<br />

pédalier-chaîne d’un vélo. D’un diamètre<br />

de 360 à 400 mm, variable suivant la<br />

discipline et le handicap <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if, elles<br />

sont recouvertes d’un revêtement en<br />

caoutchouc antidérapant et leur section<br />

de 10 à 12 mm peut être augmentée<br />

chez les tétraplégiques.<br />

Les accessoires<br />

Des accessoires viennent compléter cet<br />

équipement :<br />

• des gants manufacturés jusqu’au 400<br />

mètres, remplacés par des gants “<strong>du</strong>rs”<br />

fabriqués par les <strong>sport</strong>ifs, au moyen de<br />

billes de polystyrène, afin de boxer avec<br />

Benjamin Loyseau<br />

Le cadre<br />

De 3 m de long et rigide, il peut être en<br />

matériaux divers. L’aluminium est léger<br />

mais souple, le carbone est léger, l’acier<br />

peut être plus ou moins léger et rigide<br />

suivant l’alliage retenu.<br />

L’assise<br />

L’assise est une coque moulée sur mesure<br />

avec un dossier court.<br />

L’évolution technique <strong>du</strong> fauteuil roulant d’athlétisme est<br />

souvent jalonnée par le nom d’un grand champion.<br />

MÉDECINS DU SPORT 21 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 22<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

< DOSSIER ><br />

puissance la main courante,<br />

• un casque de port obligatoire,<br />

• un compteur de vitesse,<br />

• un cardio-fréquencemètre,<br />

• un porte-bidon avec tubulure pour l’hydratation<br />

pendant un marathon.<br />

● La position dans le fauteuil<br />

roulant d’athlétisme<br />

Le <strong>sport</strong>if prend en compte sa morphologie<br />

et la discipline pratiquée pour trouver<br />

une position aérodynamique et efficace.<br />

• La hauteur des épaules doit être la<br />

plus élevée possible par rapport à l’axe<br />

des roues arrières.<br />

• L’axe des épaules est situé un peu en<br />

avant de la portion la plus antérieure de<br />

la main courante, sauf pour un tétraplégique<br />

où il est plus reculé.<br />

• Le centre de gravité est le plus près<br />

possible de l’axe des roues arrières pour<br />

augmenter la maniabilité et diminuer la<br />

force d’appui au sol de la roue avant.<br />

Le marathonien a un tronc horizontalisé<br />

et très fléchi sur les cuisses. Le sprinter<br />

est beaucoup moins penché vers l’avant<br />

et il peut mobiliser son tronc pour faciliter<br />

le démarrage.<br />

● La cinématique <strong>du</strong> cycle<br />

de poussée<br />

La brassée, qui équivaut à la foulée <strong>du</strong><br />

coureur à pied, se divise en deux phases<br />

distinctes :<br />

• une phase motrice où la main vient<br />

“boxer” la partie antérieure de la main<br />

courante (sauf pour le tétraplégique qui<br />

utilise sa partie supérieure, technique<br />

Mattson) ;<br />

• et une deuxième phase de suspension<br />

où le membre supérieur, en flexion de<br />

coude et en légère rotation interne<br />

d’épaule, effectue une circum<strong>du</strong>ction.<br />

L’amplitude de ce geste augmente la<br />

vitesse d’impact de la main sur la main<br />

courante et améliore l’accélération. Il faut<br />

plusieurs années d’entraînement pour<br />

obtenir un bon rendement vitesse/amplitude<br />

de ce geste très spécifique. Pour<br />

être efficace, une excellente ceinture scapulaire<br />

est nécessaire.<br />

● Le fauteuil de basket<br />

Il est proche <strong>du</strong> fauteuil de vie quotidienne.<br />

Le châssis est à cadre tubulaire<br />

rigide avec des roues à détachage rapide<br />

pour faciliter les réparations. L’assise est<br />

en toile et il n’a pas de frein. Une roulette<br />

anti-bascule à l’arrière (située au maximum<br />

à 2 cm <strong>du</strong> sol) est autorisée et des<br />

fauteuils 3 roues (une seule petite roue<br />

à l’avant) sont utilisés par environ 20 %<br />

des joueurs actuels. La réglementation<br />

internationale codifie les hauteurs <strong>du</strong><br />

châssis (53 cm), des repose-pieds ou parechocs<br />

(11 cm) et <strong>du</strong> coussin (5 cm à 10 cm<br />

suivant le handicap).<br />

Les grandes roues, d’un diamètre maximum<br />

autorisé de <strong>67</strong>0 mm, sont munies<br />

de flasques pour éviter les blessures des<br />

doigts et protéger les rayons lors des<br />

chocs.<br />

● Le fauteuil de tennis<br />

Le tennis en fauteuil est une discipline<br />

“jeune”, puisque née aux USA il y a moins<br />

de 30 ans. La grande mobilité nécessaire<br />

pour la pratique <strong>du</strong> tennis en fauteuil de<br />

ce <strong>sport</strong> ainsi que l’absence de réglementation<br />

ont fait rapidement évoluer le<br />

matériel.<br />

Il s’agit d’un fauteuil à cadre rigide équipé<br />

de 4 roues jusqu’en 1993, date d’apparition<br />

des premiers 3 roues. La petite roue<br />

avant, de type roller, permet une grande<br />

maniabilité lors des pivots. Le diamètre<br />

des mains courantes est légèrement supérieur<br />

à celui de la jante pour améliorer<br />

l’efficacité <strong>du</strong> démarrage. Le carrossage<br />

des roues arrières est très important, jusqu’à<br />

20° d’inclinaison. Des protègevêtements<br />

maintiennent le bassin latéralement<br />

et des cale-genoux amovibles<br />

empêchent les membres inférieurs d’être<br />

éjectés <strong>du</strong> fauteuil lors des pivots. Le<br />

centre de gravité est au plus près de l’axe<br />

des roues arrières pour faciliter la maniabilité<br />

et améliorer le rendement, au détriment<br />

de la stabilité. Le châssis est ramassé<br />

et, pour améliorer cette stabilité lors des<br />

services et des smashes, une roue arrière<br />

anti-bascule est ajoutée.<br />

■B - Les prothèses de <strong>sport</strong><br />

Les amputés de membre supérieur utilisent<br />

rarement une prothèse dans leur<br />

<strong>sport</strong> car elle est plutôt source de gêne.<br />

Les amputés de membre inférieur ont<br />

bénéficié d’une amélioration de leur<br />

appareillage depuis la fin des années<br />

La grande mobilité nécessaire<br />

pour la pratique <strong>du</strong> tennis<br />

ainsi que l’absence<br />

de réglementation ont fait<br />

rapidement évoluer<br />

le matériel.<br />

Benjamin Loyseau<br />

1980, ce qui a permis une amélioration<br />

des performances. Ainsi, un amputé tibial<br />

court le 100 m en un peu moins de 11’’.<br />

Les prothèses de membre inférieur comprennent<br />

plusieurs éléments.<br />

Le moignon est glissé dans un manchon,<br />

fait sur mesure, en gel de silicone ou de<br />

polyuréthane qui moule étroitement les<br />

reliefs et répartit les contraintes.<br />

L’ensemble moignon-manchon est intro<strong>du</strong>it<br />

dans une emboîture, également faite<br />

sur mesure. Pour les amputés tibiaux, elle<br />

est de type “à contact total”, répartissant<br />

les forces sur toute la surface <strong>du</strong> moignon.<br />

Pour les amputés fémoraux, l’emboîture<br />

est souvent à ischion intégré<br />

plutôt que quadrangulaire classique avec<br />

appui sous-ischiatique. Ils utilisent aussi<br />

souvent un manchon fémoral en gel.<br />

La cohésion entre le moignon et l’emboîture<br />

est assurée par un accrochage<br />

distal avec un clip ou par une gaine qui<br />

recouvre l’emboîture et remonte haut sur<br />

le moignon. Les fémoraux utilisent<br />

presque toujours une ceinture de maintien.<br />

Le segment jambier et le pied sont remplacés<br />

par une lame, généralement en<br />

MÉDECINS DU SPORT 22 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 23<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

fibre de carbone, ou en fibre de verre,<br />

d’une épaisseur d’environ 7 mm. Cette<br />

lame emmagasine l’énergie à l’appui et<br />

la restitue à l’impulsion avec un rendement<br />

d’environ 100 % (contre près de<br />

250 % pour un pied valide !). Cette lame<br />

n’a pas de pièce talonnière. Elle est montée<br />

sur l’emboîture pour les amputés<br />

tibiaux et sa longueur est déterminée de<br />

telle façon que les 2 membres aient une<br />

longueur identique en appui digitigrade,<br />

position <strong>du</strong> sprint. Pour la marche, cette<br />

prothèse n’est pas adaptée car le pied prothétique<br />

est monté en équin. Des pointes<br />

d’athlétisme sont fixées directement sur<br />

l’extrémité de cette lame et le coureur ne<br />

porte pas de chaussure de ce côté.<br />

La prothèse des amputés fémoraux doit<br />

intégrer un genou prothétique. Il est à<br />

biellettes et muni d’un contrôle d’extension<br />

par vérin hydraulique. Son rôle est<br />

de limiter l’amplitude de flexion passive<br />

<strong>du</strong> genou au début de la phase oscillante<br />

puis, ayant emmagasiné une énergie,<br />

de la restituer pour une extension la<br />

plus rapide possible en fin de phase oscillante<br />

avant le nouvel appui. La <strong>du</strong>reté<br />

de ces genoux est facilement réglable<br />

sur le terrain.<br />

Les courses pour amputés sont limitées<br />

au 400 mètres pour les tibiaux et au 200<br />

mètres pour les fémoraux, mais quelques<br />

amputés participent à des triathlons. Le<br />

saut en longueur est pratiqué avec le<br />

même type de prothèses par des amputés<br />

tibiaux ou fémoraux, avec impulsion<br />

sur le membre valide ou sur le membre<br />

appareillé !<br />

Chez les amputés tibiaux, la cinématique<br />

de la course est voisine de celle des<br />

valides, presque symétrique. Chez les<br />

fémoraux, la cinématique est différente<br />

avec une asymétrie des <strong>du</strong>rées d’appui,<br />

une augmentation <strong>du</strong> travail d’extension<br />

de hanche et une hyperlordose<br />

lombaire. Au démarrage, il ne peut<br />

vaincre la <strong>du</strong>reté de son genou et<br />

fauche sur le côté avant de pouvoir<br />

revenir dans l’axe, une fois la vitesse de<br />

course atteinte.<br />

■C - Les autres adaptations<br />

● En escrime<br />

Le fauteuil, sans particularité, est placé<br />

dans un appareil de fixation réglable. On<br />

écarte les fauteuils en fonction de l’allonge<br />

<strong>du</strong> tireur le plus petit. Certains tétraplégiques<br />

ont une poignée ergonomique<br />

pour tenir leur arme, d’autres se la font<br />

attacher avec un bandage.<br />

● En cyclisme<br />

Les adaptations techniques dépendent<br />

<strong>du</strong> handicap : repose-moignon fémoral<br />

sur le côté de la selle, prothèse tibiale se<br />

terminant par un sabot enclenché directement<br />

dans le pédalier, positionnement<br />

adapté <strong>du</strong> dérailleur ou des freins suivant<br />

les possibilités restantes des membres<br />

supérieurs. En cas de perte de mobilité<br />

totale ou partielle d’un membre inférieur,<br />

Les courses pour amputés sont limitées au 400 mètres pour les tibiaux et au 200 mètres<br />

pour les fémoraux. Les bi-amputés y participent avec succès !<br />

Laurent Baheux<br />

la manivelle est ballante au niveau de<br />

l’axe <strong>du</strong> pédalier ou est modifiée.<br />

● Le tir à la cible<br />

Les grands handicapés utilisent une<br />

potence pour supporter le poids de la<br />

carabine. Les déficients visuels tirent avec<br />

une lu<strong>net</strong>te optronique qui transforme<br />

l’information visuelle de la cible en une<br />

information sonore reçue dans un<br />

casque.<br />

Archet tétraplégique.<br />

● En équitation<br />

L’équilibre des paraplégiques est meilleur<br />

avec une selle “portugaise” qui maintient<br />

la racine des cuisses et le pubis.<br />

● En voile<br />

L’accastillage des voiliers paralympiques<br />

est adapté pour des manœuvres uniquement<br />

manuelles, toutes ramenées<br />

dans le cockpit.<br />

■D - Conclusion<br />

Les matériels techniques ont considérablement<br />

évolué et sont devenus<br />

indispensables à la réalisation de performances<br />

de haut niveau. Ils rendent la<br />

pratique moins contraignante et plus<br />

confortable pour les handicapés. Le matériel<br />

<strong>sport</strong>if constitue un banc d’essai pour<br />

les innovations de compensation <strong>du</strong> handicap.<br />

■<br />

Benjamin Loyseau<br />

MÉDECINS DU SPORT 23 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 24<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

< DOSSIER ><br />

Problèmes spécifiques<br />

de prévention <strong>du</strong> dopage<br />

et de la classification<br />

■A - Les autorisations<br />

d’utilisation de<br />

médicaments à des fins<br />

thérapeutiques (AUT)<br />

Les règlements concernant le dopage<br />

des <strong>sport</strong>ifs handicapés sont calqués sur<br />

ceux <strong>du</strong> CIO et maintenant de l’Agence<br />

Mondiale Antidopage (AMA), à commencer<br />

par la liste des pro<strong>du</strong>its interdits.<br />

Souvent, les <strong>sport</strong>ifs handicapés prennent<br />

des traitements <strong>du</strong> fait de leur handicap<br />

ou de ses conséquences. Pour les<br />

jeux Paralympiques, une demande doit<br />

être faite par le médecin fédéral national<br />

auprès de la commission médicale internationale<br />

ad hoc plusieurs mois avant les<br />

épreuves, avant même la sélection <strong>du</strong><br />

<strong>sport</strong>if. Pour la FFH, cela implique la<br />

recherche et l’analyse des prises médicamenteuses<br />

chez près de 200 personnes.<br />

Il faut expliciter le type de<br />

pro<strong>du</strong>it, sa posologie, les raisons de la<br />

prescription avec justification de l’impossibilité<br />

de son remplacement. L’AUT est<br />

accordée pour la <strong>du</strong>rée des Jeux et, éventuellement,<br />

peut être prolongée de 2 ou<br />

4 ans. Le <strong>sport</strong>if doit présenter son document<br />

de justification lors de tout contrôle.<br />

Lors d’un résultat positif, la première<br />

démarche <strong>du</strong> responsable des contrôles<br />

est de vérifier si une AUT a été donnée<br />

pour ce pro<strong>du</strong>it et, dans ce cas, la procé<strong>du</strong>re<br />

est interrompue.<br />

■B - La spécificité<br />

<strong>du</strong> contrôle antidopage<br />

Les procé<strong>du</strong>res d’un contrôle antidopage<br />

sont les mêmes que chez les valides.<br />

Toutefois, quelques particularités ont été<br />

prévues.<br />

Le <strong>sport</strong>if doit fournir son échantillon<br />

d’urine suivant son mode habituel de<br />

miction. S’il pratique des autosondages,<br />

il sera invité à le faire avec son propre<br />

matériel devant le préleveur. S’il est<br />

équipé d’un collecteur ou d’une sonde<br />

à demeure avec poche de collection des<br />

urines, celle-ci sera vidée et le <strong>sport</strong>if restera<br />

sous contrôle visuel <strong>du</strong> préleveur jusqu’à<br />

ce que la poche soit de nouveau<br />

remplie d’une quantité suffisante d’urines.<br />

Dans les compétitions où sont présents<br />

des infirmes moteurs cérébraux, parfois<br />

cérébelleux et/ou athétosiques, il doit<br />

être prévu des flacons de recueil d’urine<br />

à encolure plus large.<br />

Les contrôles sanguins sont peu répan<strong>du</strong>s,<br />

mais leur faisabilité est étudiée au<br />

cas par cas pour certains handicaps : agénésies<br />

ou amputations à moignons courts<br />

des 2 membres supérieurs, raideurs articulaires<br />

des hémophiles...<br />

Les déficients visuels doivent être accompagnés<br />

d’un voyant qui vérifie les étapes de la<br />

procé<strong>du</strong>re, en particulier la validité des codes<br />

et le remplissage <strong>du</strong> procès-verbal (PV).<br />

Les <strong>sport</strong>ifs handicapés ont souvent des<br />

traitements médicamenteux et le préleveur<br />

doit porter une attention particulière<br />

au remplissage <strong>du</strong> cadre correspondant<br />

sur le PV.<br />

■C - Le boosting<br />

Ce phénomène (Fig.2), propre au handi<strong>sport</strong>,<br />

ne concerne potentiellement qu’une<br />

population restreinte. Il est basé sur le<br />

mécanisme physiopathologique de l’hyperréactivité<br />

autonome (HRA), provoquée<br />

chez certains tétraplégiques et paraplégiques<br />

de niveau dorsal supérieur à T5,<br />

par l’atteinte des centres neurovégétatifs.<br />

Ce phénomène se manifeste cliniquement<br />

par un flush vasomoteur avec rougeur <strong>du</strong><br />

visage et est accompagné d’une poussée<br />

tensionnelle importante. On peut également<br />

constater en sus-lésionnel des marbrures<br />

ou des tâches rouges sur la peau,<br />

ainsi qu’une sudation, et en sous-lésionnel<br />

une pilo-érection et une diminution<br />

de la température cutanée. La stimulation<br />

<strong>du</strong> parasympathique, plus rarement observée,<br />

déclenche des nausées et une bradycardie.<br />

Cette HRA est toujours déclenchée par<br />

un stimulus en territoire sous-lésionnel,<br />

le plus souvent un globe vésical, mais<br />

Le règlement concernant le dopage est<br />

calqué sur celui <strong>du</strong> CIO et les procé<strong>du</strong>res<br />

sont les mêmes que pour les valides.<br />

Laurent Baheux<br />

MÉDECINS DU SPORT 24 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 25<br />

< DOSSIER ><br />

Handi<strong>sport</strong><br />

Benjamin Loyseau<br />

d’HRA avant le départ d’une course,<br />

jusque dans la chambre d’appel, peut<br />

demander à faire prendre la TA <strong>du</strong> <strong>sport</strong>if.<br />

Si cette dernière est élevée (un seuil<br />

de 180 mm Hg a été établi), le <strong>sport</strong>if est<br />

allongé, sa TA est reprise après 10’ de<br />

repos et, en cas de persistance, il est<br />

écarté <strong>du</strong> départ.<br />

Les protestations dans le cadre des classifications concernent souvent les sujets à handicaps<br />

évolutifs ou en limite de classes, mais plus rarement des simulateurs.<br />

parfois une infection urinaire, une petite<br />

lésion cutanée (escarre) ou encore une<br />

mycose interdigitale ou une folliculite...<br />

Ceux qui y sont sujets le savent et sentent<br />

parfois venir la poussée. Cette hypertension<br />

peut entraîner un risque<br />

d’accident vasculaire cérébral et doit être<br />

traitée en urgence. Elle nécessite le repos<br />

allongé et l’intervention médicale avec<br />

injection de clonidine ou utilisation d’atropine<br />

ou de dérivés nitrés. Parallèlement,<br />

il faut rechercher le stimulus responsable<br />

pour le traiter.<br />

Des tétraplégiques marathoniens ont<br />

déclaré, à la fin des années 90, avoir provoqué<br />

ce phénomène pour améliorer<br />

leurs performances. Long et Meredith,<br />

en 1997, ont étudié 8 coureurs tétraplégiques<br />

qui estimaient que 90 % de<br />

leurs pairs utilisaient le boosting, par distension<br />

vésicale volontaire. Ils estimaient<br />

également que leurs performances sur<br />

route s’amélioraient de presque 10 %,<br />

avec une augmentation de l’en<strong>du</strong>rance<br />

et de la force musculaire des membres<br />

supérieurs. Un seul <strong>sport</strong>if notait des effets<br />

secondaires (fatigue et céphalées).<br />

Nul doute qu’une amélioration <strong>du</strong> débit<br />

sanguin et de l’oxygénation musculaire soit<br />

efficace chez des blessés mé<strong>du</strong>llaires hauts,<br />

généralement très hypoten<strong>du</strong>s. Cependant,<br />

il n’existe, à notre connaissance, aucun<br />

moyen de stabiliser cette poussée hypertensive<br />

à un niveau à la fois efficace et non<br />

dangereux, ni inconfortable. En outre, cette<br />

méthode ne peut avoir un intérêt que pour<br />

les courses longues et non pas en escrime<br />

ou au tir à l’arc.<br />

Au total, cette pratique constitue un<br />

dopage, mais sa clientèle représente moins<br />

d’une centaine de <strong>sport</strong>ifs dans le monde.<br />

Elle a été intégrée dans les règlements de<br />

l’International Paralympic Committee et<br />

tout officiel qui remarque des signes<br />

Lésion<br />

mé<strong>du</strong>llaire<br />

T5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

Stimulation<br />

<strong>du</strong> SANS*<br />

1<br />

■D - Protestations dans<br />

le cadre des classifications<br />

Les classifications pour la compétition,<br />

spécifiques <strong>du</strong> <strong>sport</strong> pour handicapés,<br />

sont aussi vieilles que lui et ont été source<br />

de contestations. Tel <strong>sport</strong>if s’estime grugé<br />

par sa propre classe ou par celle d’un de<br />

ses adversaires. Le droit à “protestation”<br />

est codifié. Le demandeur ou son encadrement<br />

dépose une caution financière<br />

qui ne sera ren<strong>du</strong>e qu’en cas de jugement<br />

positif sur la contestation, afin d’éviter<br />

les abus. Un groupe de classificateurs<br />

agréés ré-examine le <strong>sport</strong>if incriminé qui<br />

ne peut se soustraire à cet examen si la<br />

demande a été faite par un concurrent.<br />

La décision est entérinée pour les<br />

épreuves à venir. Les difficultés naissent<br />

souvent de handicaps évolutifs qui varient<br />

au cours <strong>du</strong> temps, ou de sujets en limite<br />

de classes et, plus rarement, de simulateurs<br />

qu’il s’agit de démasquer. ■<br />

Hypertension<br />

artérielle<br />

Figure 2 - Schéma de l’HRA<br />

et <strong>du</strong> boosting.<br />

Chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire, le message<br />

d’une stimulation douloureuse (ici<br />

la distension vésicale) (1) sera interrompu<br />

au niveau de la lésion mé<strong>du</strong>llaire et non<br />

transmise au cortex cérébral.<br />

La lésion mé<strong>du</strong>llaire stoppe aussi<br />

les 2 branches <strong>du</strong> système nerveux<br />

autonome et déconnecte la boucle<br />

<strong>du</strong> feedback, causant l’indépendance des<br />

2 systèmes sympathique et<br />

parasympathique. Les informations<br />

nociceptives ascendantes vont stimuler<br />

la réponse <strong>du</strong> système nerveux<br />

sympathique dans le territoire<br />

sous-lésionnel (2), entraînant une<br />

vasoconstriction et une hypertension<br />

artérielle. Cette HTA stimule<br />

les barorécepteurs, entraînant,<br />

par l’intermédiaire <strong>du</strong> système<br />

parasympathique une bradycardie<br />

et une vasodilatation sus-lésionelle<br />

(3 et 4).<br />

* SANS = système nerveux autonome<br />

sympathique.<br />

MÉDECINS DU SPORT 25 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-13-26dossier 4/10/04 16:53 Page 26<br />

Handi<strong>sport</strong><br />

< DOSSIER ><br />

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MÉDECINS DU SPORT 26 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


-1<br />

Vitesse (km.h )<br />

mds<strong>67</strong>-26-27-thera 4/10/04 17:02 Page 28<br />

Physiologie<br />

Caractéristiques physiologi q<br />

des athlètes élites spécialis te<br />

La course en fauteuil<br />

roulant (ou “course<br />

fauteuil”) figure<br />

certainement parmi<br />

les plus vieilles disciplines<br />

<strong>sport</strong>ives pratiquées par<br />

les personnes<br />

handicapées physiques<br />

(paraplégiques,<br />

tétraplégiques,<br />

poliomyélites...).<br />

En compétition,les athlètes utilisent<br />

un fauteuil spécifique à trois roues<br />

(2 grandes roues à l’arrière et une<br />

plus petite à l’avant) (Fig. 1), et leur déplacement<br />

(accélération <strong>du</strong> fauteuil) s’effectue<br />

par une poussée simultanée des<br />

mains sur les cerceaux fixés aux roues<br />

arrières (i.e.“mains courantes”).Aujourd’hui,la<br />

course fauteuil constitue une discipline<br />

de “haut niveau”à part entière,et<br />

les exigences des <strong>sport</strong>ifs et entraîneurs<br />

sont celles des <strong>sport</strong>ifs de haut niveau.<br />

Cette évolution pose les problématiques<br />

inhérentes aux exigences de la haute<br />

compétition (développement technologique,suivi<br />

médico-<strong>sport</strong>if...),et en particulier<br />

celles liées à la détermination de<br />

contenus d’entraînement précis reposant<br />

sur une meilleure connaissance des<br />

contraintes de cette activité.<br />

Une “course fauteuil” effectuée sur une<br />

distance de 800 mètres <strong>du</strong>re environ<br />

1 minute 45 secondes (record d’Europe :<br />

1 min 38 sec, Joël Jeannot).Parmi les facteurs<br />

pouvant influencer la performance<br />

en course, les aspects tactiques doivent<br />

être pris en compte.En effet,ce type de<br />

course est disputé en groupe,et l’athlète<br />

a la possibilité de minimiser les résistances<br />

aérodynamiques en se déplaçant<br />

* Laboratoire de Biomécanique et Physiologie, Insep,<br />

Paris.<br />

Benjamin Loyseau<br />

<br />

Figure 1 - Représentation de l’athlète sur l’ergomètre.<br />

<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

-5<br />

-10<br />

2<br />

2<br />

2<br />

0<br />

10<br />

20<br />

TV pic<br />

Vpic (km.h-1)<br />

derrière d’autres athlètes (technique dite<br />

de drafting).Il a été montré,pour d’autres<br />

activités comme le cyclisme, que cette<br />

technique de drafting pouvait permettre<br />

de minimiser la dépense énergétique<br />

pour une même vitesse et améliorer la<br />

performance (1).<br />

30<br />

40<br />

50<br />

60<br />

70<br />

Temps (s)<br />

80<br />

90<br />

T fin<br />

100<br />

Vfin (km.h -1)<br />

110<br />

120<br />

130<br />

Phases d'accélération (m.s ) Phase de décélération (m.s )<br />

-2 -2<br />

Figure 2 - Evolution de la vitesse au cours de l’exercice d’intensité maximale de<br />

1 min 30 sec. La décélération est calculée par le rapport (Vfin - Vpic) / (Tfin - TVpic), où Vfin et<br />

Tfin représentent la vitesse et le temps de fin d’exercice, Vpic et TVpic représentent le pic de<br />

vitesse ainsi que le temps d’atteinte de Vpic.<br />

Dans un cadre d’évaluation des athlètes,<br />

indépendamment des facteurs tactiques,<br />

la performance doit donc être<br />

réalisée de manière indivi<strong>du</strong>elle. Il est<br />

alors possible de mesurer la distance<br />

parcourue sur une période fixe (2).<br />

Dans le cadre de notre étude, nous<br />

MÉDECINS DU SPORT 28 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-26-27-thera 4/10/04 17:02 Page 29<br />

i ques et musculaires<br />

s tes de “course fauteuil”<br />

avons choisi d’évaluer le niveau de performance<br />

des athlètes spécialistes de<br />

course fauteuil lors d’un test similaire<br />

permettant d’évaluer les indices suivants<br />

: l’accélération, le pic de vitesse<br />

et la décélération (Fig. 2).<br />

Dr Jean-Michel Levêque*, Dr Christine Hanon*,<br />

Dr Christophe Hausswirth*<br />

<br />

Mots clés<br />

Course en fauteuil<br />

Paraplégie<br />

Tétraplégie<br />

Poliomyélite<br />

VO2max<br />

Physiologie<br />

Comme pour toute activité <strong>sport</strong>ive, différentes<br />

filières énergétiques (aérobies<br />

et anaérobies) sont mises à contribution<br />

lors d’une course sur 800 mètres. Les<br />

travaux de Spencer et Gastin (3) ou<br />

Bishop et coll. (4) ont respectivement<br />

montré, pour la course à pied (sur<br />

800 mètres) ou le kayak (sur<br />

500 mètres), que la re-synthèse d’énergie<br />

provenait de manière prédominante<br />

<strong>du</strong> métabolisme aérobie. Par exemple,<br />

Spencer et Gastin (3) concluent que la<br />

part <strong>du</strong> métabolisme aérobie est de<br />

66 % lors d’un 800 mètres en course à<br />

pied. Pour des activités sollicitant les<br />

membres supérieurs comme le kayak,<br />

la performance sur 500 mètres (effort<br />

d’environ 1 min 40 sec) est étroitement<br />

dépendante de la puissance maximale<br />

<strong>du</strong> métabolisme aérobie des membres<br />

supérieurs (5).Cette étude devait nous<br />

permettre de vérifier si la puissance<br />

maximale <strong>du</strong> métabolisme aérobie évaluée<br />

au cours d’un exercice en fauteuil,<br />

constitue un facteur de performance sur<br />

800 mètres.<br />

L’objectif de ce travail était d’étudier<br />

les relations entre les caractéristiques<br />

physiques spécifiques des athlètes de<br />

haut niveau (caractéristiques physiologiques<br />

et qualités musculaires spécifiques)<br />

et la performance en fauteuil roulant<br />

sur 800 mètres.Sous l’impulsion de<br />

la Fédération française d’athlétisme Handi<strong>sport</strong><br />

et de son DTN (Patrice Gergès),<br />

cette expérimentation a été réalisée au<br />

Laboratoire de Biomécanique et Physiologie<br />

de l’Institut national <strong>du</strong> <strong>sport</strong> et de<br />

l’é<strong>du</strong>cation physique (Insep). Ce travail<br />

devrait participer à la construction de documents<br />

de formation pour les entraîneurs<br />

pour l’Olympiade 2008.<br />

Figure 3 - Représentation graphique d’une relation Force - Vitesse et Puissance -<br />

vitesse établie, pour un sujet, aux 9 vitesses imposées. Fmax et Pmax représentent<br />

respectivement les valeurs maximales de Force et Puissance. Vmax correspond<br />

à la vitesse maximale d’exécution <strong>du</strong> mouvement de développé-couché<br />

sans résistance opposée.<br />

Benjamin Loyseau<br />

Force (KG)<br />

Vitesse (m.s -1 )<br />

Puissance (kgm.s -1 )<br />

MÉDECINS DU SPORT 29 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-26-27-thera 4/10/04 17:02 Page 30<br />

Physiologie<br />

MÉTHODOLOGIE<br />

Les sujets<br />

Sept athlètes de l’équipe de France masculine<br />

de course en fauteuil ont participé<br />

à cette expérimentation (âge : 34,7<br />

± 4,2 ans ; taille : 178,9 ± 9,7 cm ; masse :<br />

68,7 ± 9,1 kg).Ces athlètes concouraient<br />

dans la catégorie paraplégique (par opposition<br />

à la catégorie tétraplégique).<br />

L’ergomètre<br />

L’ensemble des tests s’est effectué en laboratoire.Les<br />

athlètes étaient évalués dans<br />

leurs fauteuils personnels grâce à l’utilisation<br />

d’un ergomètre à frein électromagnétique<br />

spécialement adapté aux exercices<br />

en fauteuil roulant (Ergomètre VP100<br />

HTE, Medical Developpement, Saint-<br />

Etienne, France). L’ergomètre était composé<br />

d’une plate-forme comportant deux<br />

rouleaux.Le fauteuil était fixé sur la plateforme<br />

de manière à limiter les mouvements<br />

L’épaule joue un rôle majeur dans<br />

la propulsion <strong>du</strong> fauteil roulant,<br />

con<strong>du</strong>isant à de nombreuses plaintes<br />

douloureuses.<br />

sur l’axe antéro-postérieur. Les roues arrières<br />

reposaient sur les deux rouleaux inclinés<br />

de manière à former un angle de 90°<br />

avec la roue dans le plan frontal (Fig.1).<br />

Test d’évaluation des qualités<br />

musculaires maximales<br />

Cette première évaluation était réalisée<br />

sur un ergomètre isocinétique adapté à<br />

l’exercice de développé-couché (DC)<br />

(Ariel Computerized Exercise System<br />

“multifunction exercise”,Ariel Dynamics<br />

Inc., Trabucco Canyon, USA). Le test<br />

consistait en une série de 9 efforts maximaux<br />

en DC effectués de 2,5 à 0,08 m.s -1 .<br />

Cette exploration fonctionnelle permettait<br />

d’apprécier les qualités de force,puissance<br />

et vitesse maximales (Fig. 3).<br />

Test d’évaluation de<br />

la consommation maximale<br />

d’oxygène (VO2max)<br />

Après 5 minutes d’échauffement à<br />

10 km.h -1 ,le test débutait à 15 km.h -1 et<br />

l’incrément de vitesse était de 1 km.h -1 toutes<br />

les minutes, jusqu’à l’arrêt volontaire <strong>du</strong><br />

sujet. Les paramètres gazeux et respiratoires<br />

étaient enregistrés pendant toute la<br />

<strong>du</strong>rée <strong>du</strong> test avec un système télémétrique<br />

de type Cosmed K4 RQ (Rome, Italie).Des<br />

prélèvements sanguins au lobule<br />

de l’oreille étaient réalisés avant,à la fin et<br />

3 minutes après le test afin de mesurer<br />

la lactatémie ([La - ], en mmol.L -1 ).<br />

La consommation d’oxygène (VO 2 ,en<br />

L.min -1 et mL.kg -1 .min -1 ), le débit ventilatoire<br />

(VE, en L.min -1 ), la fréquence respiratoire<br />

(FR,en cycles.min -1 ) et la fréquence<br />

cardiaque (FC, en batt.min -1 ) étaient les<br />

principaux paramètres considérés. Les<br />

seuils ventilatoires (SV 1 et SV 2 ) étaient obtenus<br />

d’après la méthode de calcul proposée<br />

par Wasserman et coll. (6).<br />

Test d’évaluation<br />

de la performance<br />

Les athlètes devaient pro<strong>du</strong>ire le maximum<br />

de vitesse pendant une période de<br />

1 minute 30 secondes.La consigne était<br />

d’atteindre leur vitesse maximale le plus<br />

vite possible.<br />

LES RÉSULTATS<br />

ET DISCUSSION<br />

La performance des athlètes est appréciée<br />

par la distance parcourue (D max ) au<br />

cours de l’effort d’1 min 30 s (730,5<br />

± 64,8 m).Une analyse indivi<strong>du</strong>alisée fait<br />

apparaître des différences en ce qui<br />

concerne les capacités à accélérer le système<br />

“athlète-fauteuil”(accélération :0,35<br />

± 0,06 m.s -2 ),atteindre une vitesse maximale<br />

élevée (V pic : 34,7 ± 3,0 km.h -1 ,<br />

Tableau 1<br />

Sujets Dmax (m) Vmoy (km.h- 1 ) Vpic (km.h- 1 ) D.Vpic (m) D.15s (m) Acc. (m.s -2 ) Dec. (m.s -2 )<br />

Laurent Baheux<br />

S1<br />

S2<br />

S3<br />

S4<br />

S5<br />

S6<br />

S7<br />

Moyenne<br />

Ecart type<br />

628<br />

<strong>67</strong>6<br />

777<br />

827<br />

732<br />

728<br />

747<br />

730,5<br />

64,8<br />

25,1<br />

27,0<br />

31,1<br />

33,1<br />

29,3<br />

29,1<br />

29,9<br />

29,2<br />

2,6<br />

29,9<br />

31,9<br />

36,0<br />

38,5<br />

33,6<br />

34,1<br />

36,8<br />

34,7<br />

3,0<br />

212<br />

222<br />

209<br />

214<br />

224<br />

237<br />

202<br />

217,2<br />

11,4<br />

89,3<br />

91,5<br />

109,3<br />

107,8<br />

86,4<br />

97,0<br />

101,6<br />

97,5<br />

9,0<br />

0,28<br />

0,29<br />

0,39<br />

0,43<br />

0,31<br />

0,32<br />

0,41<br />

0,35<br />

0,06<br />

- 0,028<br />

- 0,038<br />

- 0,034<br />

- 0,034<br />

- 0,025<br />

- 0,041<br />

- 0,045<br />

- 0,035<br />

0,007<br />

Tableau I - Valeurs indivi<strong>du</strong>elles concernant les indices de performance au test d’effort maximal d’1 min 30 sec.<br />

Dmax et Vmoy : distance parcourue (m) et vitesse moyenne de déplacement (km.h -1 ) au cours <strong>du</strong> test.<br />

Vpic et D.Vpic : pic de vitesse (km.h -1 ) et distance parcourue (m) à l’atteinte de Vpic.<br />

D.15s, Acc. et Dec. : distance effectuée (m) après 15 s d’effort, accélération et décélération (m.s -2 ) calculées au cours <strong>du</strong> test.<br />

MÉDECINS DU SPORT 30 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-26-27-thera 4/10/04 17:02 Page 31<br />

Tableau 2<br />

VMA (km.h -1 )<br />

VO 2 max (L.min -1 )<br />

VO 2 max (mL.kg -1 .min -1 )<br />

V E max (L.min -1 )<br />

FRmax (cycles.min -1 )<br />

FCmax (batt.min -1 )<br />

[La-] max (mmol.l -1 )<br />

Q R max<br />

V SV2 (km.h -1 )<br />

% VO 2 max (%)<br />

Test à intensité croissante<br />

29 ±3<br />

3,<strong>67</strong> ± 0,51<br />

53,5 ± 6,2<br />

126 ±15<br />

70 ±20<br />

185 ±6<br />

13,5 ±1,7<br />

1,12 ± 0,06<br />

25 ±2<br />

77 ±3<br />

Test de 1 min 30 sec<br />

----<br />

3,52 ± 0,63<br />

51,4 ± 8,2<br />

141 ± 24<br />

100 ± 17*<br />

186 ± 6<br />

17,3 ± 1,9*<br />

----<br />

Physiologie<br />

Tableau II<br />

Variables physiologiques (moyenne ( écart<br />

type) obtenues lors des 2 tests en fauteuil.<br />

V SV2 et % VO 2 max correspondent<br />

respectivement à la vitesse et à la valeur de<br />

VO 2 (exprimée en pourcentage de VO 2 max)<br />

au deuxième seuil ventilatoire (SV 2 ).<br />

* Différence significative entre les 2 tests<br />

(P < 0,05).<br />

Laurent Baheux<br />

4- Pmax (r = 0,82),le pic de vitesse (V pic )<br />

et l’accélération (Acc) sont significativement<br />

corrélés à V max (r = 0,92 ;<br />

P < 0,01) et P max (r = 0,96 ; P < 0,01).<br />

Chez le blessé mé<strong>du</strong>llaire, une escarre,<br />

une infection urinaire ou un coup de chaleur restent des pathologies fréquentes.<br />

atteinte à 28 ± 3 s) et limiter la décélération<br />

(décélération : -0,035 ± 0,007 m.s -2 )<br />

(Tab. 1). La performance globale (D max )<br />

est positivement corrélée à l’accélération<br />

(r = 0,92 ; P < 0,01) et au pic de vitesse<br />

(r = 0,92 ; P < 0,01), ce qui signifie que<br />

la capacité à atteindre rapidement une<br />

valeur élevée de vitesse est déterminante<br />

de la performance.<br />

Les niveaux de Fmax,Pmax et Vmax obtenus<br />

en DC par l’ensemble des athlètes,<br />

sont respectivement de 125 ± 18 kg,73,9<br />

± 16,4 kgm.s -1 et 2,82 ± 0,23 m.s -1 .<br />

Au cours <strong>du</strong> test triangulaire, les athlètes<br />

ont atteint une vitesse maximale aérobie<br />

(VMA) de 29 ± 3 km.h -1 . Les valeurs de<br />

VO 2 max sont de 3,<strong>67</strong> ± 0,51 L.min -1 soit,<br />

en valeur relative,53,5 ± 6,2 mL.kg -1 .min -1 .Il<br />

existe une corrélation significative<br />

(P < 0,05) entre VMA et VO 2 max exprimée<br />

en L.min -1 (r = 0,80). En fin de test,<br />

les concentrations en lactates sanguins<br />

([La - ] max ) (13,5 ± 1,7 mmol.l -1 ),les quotients<br />

respiratoires (QR max ) (1,12 ± 0,06) et fré-<br />

quences cardiaques (185 ± 6 batt.min -1 )<br />

obtenus par les athlètes confirment<br />

l’atteinte de VO 2 max (Tab.II).<br />

Lors <strong>du</strong> test de 1 min 30 sec, les valeurs<br />

maximales de VO 2 (3,52 ± 0,63 L.min -1<br />

atteintes 40 ± 12 secondes après le début<br />

de l’effort) ne sont pas significativement<br />

différentes des valeurs de VO 2 max<br />

obtenues au test d’intensité progressive<br />

(Tab. II). De plus, il existe une corrélation<br />

significative (r = 0,90) entre ces 2 paramètres,ce<br />

qui signifie que,quel que soit<br />

le test,nous obtenons des différences interindivi<strong>du</strong>elles<br />

identiques.<br />

Nos résultats mettent en évidence une<br />

corrélation positive (P < 0,05) entre la<br />

performance globale (Dmax) et :<br />

1- la VMA obtenue lors <strong>du</strong> test d’intensité<br />

progressive (r = 0,95 ; P < 0,01) ;<br />

2- la valeur de VO 2 à SV 2 exprimée en<br />

pourcentage de (VO 2 max (r = 0,84 ;<br />

P < 0,01) ;<br />

3- les qualités musculaires de V max<br />

(r = 0,78) ;<br />

CONCLUSION<br />

Les valeurs de VO 2 max mesurées avec<br />

cette population de l’équipe de France<br />

sont supérieures à celles relatées dans la<br />

littérature spécifique des athlètes paraplégiques<br />

(7) et comparables aux valeurs<br />

obtenues chez des kayakistes de haut niveau<br />

(5). Ces valeurs sont relativement<br />

élevées compte tenu de la masse musculaire<br />

active (comparativement à un<br />

exercice des membres inférieurs) et<br />

confirment l’importance de la sollicitation<br />

aérobie en course fauteuil.Dans une<br />

perspective d’évaluation de l’aptitude<br />

physique, les résultats montrent l’importance<br />

de l’aptitude aérobie dans la<br />

performance sur 800 mètres, ainsi que<br />

l’intérêt d’évaluer la force en DC aux vitesses<br />

élevées, valeur classiquement<br />

retenue comme un indice d’évaluation<br />

de l’explosivité de la force. ■<br />

Nous tenons à remercier Patrice Gergès<br />

et la Fédération française d’athlétisme<br />

Handi<strong>sport</strong> pour leur collaboration<br />

scientifique dans ce projet, ainsi que<br />

tous les membres <strong>du</strong> laboratoire de biomécanique<br />

de l’Insep.<br />

MÉDECINS DU SPORT 31 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-26-27-thera 4/10/04 17:02 Page 32<br />

Physiologie<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

1. Hausswirth C, Vallier JM, Lehenaff D et al. Effect of two drafting<br />

modalities in cycling on running performance. Med Sci Sports<br />

Exerc 2001 ; 33 : 485-92.<br />

2. Fry RW, Morton AR. Physiological and kinanthropometric attributes<br />

of elite flatwater kayakists. Med Sci Sports Exerc 1991 ; 23 :<br />

1297-301.<br />

3. Spencer MR, Gastin PB. Energy system contribution <strong>du</strong>ring 200-<br />

to 1500- m running in highly trained athletes. Med Sci Sports<br />

Exerc 2001 ; 33 : 157-62.<br />

4. Bishop D, Bo<strong>net</strong>ti D, Dawson B. The influence of pacing strategy<br />

on VO2 and supramaximal kayak performance. Med Sci Sports<br />

Exerc 2002 ; 34 : 1041-7.<br />

5. Tesch PA. Physiological characteristics of elite kayak paddlers.<br />

Can J Appl Sport Sci 1983 ; 8 : 87-91.<br />

6. Wasserman K, Whipp BJ, Koyl SN, Beaver WL. Anaerobic threshold<br />

and respiratory gas exchange <strong>du</strong>ring exercise. J Appl Physiol<br />

1973 ; 35 : 236-43.<br />

7. Veeger HE, Hadj Yahmed M, Van der Woulde LH, Charpentier P.<br />

Peak oxygen uptake and maximal power output of Olympic wheelchair-dependent<br />

athletes. Med Sci Sports Exerc 1991 ; 23 : 1201-9.<br />

KIOSQUE<br />

Handi Guide 06 :<br />

l’activité physique<br />

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de la Jeunesse et des Sports des Alpes-<br />

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MÉDECINS DU SPORT 32 N°<strong>67</strong>-SEPTEMBRE/OCTOBRE 2004


mds<strong>67</strong>-34congres 4/10/04 17:24 Page 34<br />

Congrès<br />

3 ES JOURNÉES<br />

INTERNATIONALES<br />

DES SCIENCES<br />

DU SPORT<br />

24-26 novembre 2004<br />

Paris<br />

■ Renseignements<br />

Les entretiens de l’INSEP<br />

11 Avenue <strong>du</strong> Tremblay<br />

75012 Paris<br />

Tél. : 01 41 74 43 11<br />

Mail : entretiens@insep.fr<br />

didier.lehenaff@insep.fr<br />

79 E RÉUNION ANNUELLE<br />

DE LA SOCIÉTÉ<br />

FRANÇAISE<br />

DE CHIRURGIE<br />

ORTHOPÉDIQUE<br />

ET TRAUMATOLOGIQUE<br />

8-12 novembre 2004<br />

Palais des Congrès,<br />

Paris<br />

■ Renseignements et inscription<br />

Colloquium<br />

SOFCOT 2004<br />

12 rue de la Croix-Faubin<br />

75557 Paris cedex 11<br />

Tél. : 01 44 64 15 15<br />

Fax : 01 44 64 15 16<br />

Mail : colloquium@colloquium.fr<br />

CONGRÈS DE MÉDECINE<br />

DU SPORT ET DE<br />

RÉÉDUCATION<br />

DE BRIANÇON<br />

14-15 janvier 2005<br />

Centre Rhône Azur<br />

■ Thèmes<br />

● Syndrome rotulien<br />

● Con<strong>du</strong>ite à tenir devant une première<br />

luxation d’épaule<br />

■ Renseignements et inscription<br />

Martine Barge<br />

Tél. : 04 92 25 40 15<br />

Mail : mbarge@ugecampacac.com<br />

Site : ugecampacac.com<br />

9 E JOURNÉE RÉGIONALE<br />

DE MÉDECINE<br />

ET KINÉSITHÉRAPIE<br />

DU SPORT<br />

27 novembre 2004<br />

Faculté de médecine de Lille<br />

■ Renseignements<br />

Madame Sylvine Radola<br />

IRBMS<br />

Maison <strong>du</strong> <strong>sport</strong><br />

3<strong>67</strong> rue Jules Guesde<br />

59650 Villeneuve d’Ascq<br />

Tél. : 03 20 05 68 32<br />

Fax : 03 20 40 21 43<br />

17 E CONGRÈS FRANÇAIS<br />

DE RHUMATOLOGIE<br />

15-17 novembre 2004<br />

CNIT, La Défense, Paris<br />

■ Renseignements<br />

Tél. : 01 42 50 00 18<br />

DIPLÔME INTER-UNIVERSITAIRE<br />

DE PODOLOGIE ANNÉE 2004-2005<br />

Sous la Présidence des Professeurs<br />

Pierre Bourgeois et Maxime Dougados<br />

■ Direction de l’enseignement<br />

Docteur Joël DAMIANO - Docteur Alain Goldcher<br />

Destiné aux médecins généralistes, médecins <strong>du</strong> <strong>sport</strong>,<br />

rhumatologues, réé<strong>du</strong>cateurs, chirurgiens orthopédistes.<br />

■ Renseignements<br />

● Dr Joël Damiano<br />

joel.damiano@wanadoo.fr<br />

Tél. : 06 11 39 19 60<br />

● Dr Alain Goldcher, 131 avenue <strong>du</strong> Centenaire<br />

94210 La Varenne Saint Hilaire<br />

Tél. : 01 48 89 40 40 - Fax : 01 45 11 81 99<br />

alain.goldcher@laposte.<strong>net</strong><br />

■ Inscription<br />

Autorisation préalable <strong>du</strong> directeur d’enseignement à<br />

solliciter auprès <strong>du</strong> Dr Joël Damiano afin de pouvoir<br />

s’inscrire à la faculté.<br />

Faculté de médecine Pitié-Salpêtrière<br />

91 Bd de l’Hôpital - 75013 Paris<br />

Tél. : 01 40 77 98 03 - Fax : 01 40 77 95 66<br />

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6 numéros par an<br />

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Règlement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tél. : _ _ . _ _ . _ _ . _ _ . _ _ ; Fax : _ _ . _ _ . _ _ . _ _ . _ _<br />

❏ Chèque à l’ordre d’Expressions Santé ❏ Carte bancaire N°<br />

Expire le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature obligatoire :<br />

Suggestions d’articles / commentaires : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />

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2004


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