Swiss Bands - Schweizer Blasmusikverband SBV
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Le magazine suisse de musique pour vents<br />
12-2008 unisono 19<br />
Son premier opéra («La Jeune Fille de<br />
Pskov» ou «La Pskovitaine») créé en 1873<br />
obtient un grand succès. La même année,<br />
Rimski-Korsakov devient inspecteur des<br />
orchestres militaires de la marine. Il conservera<br />
ce poste pendant une dizaine d’années,<br />
jusqu’en 1884. C’est pendant cette période,<br />
entre 1877 et 1878, qu’il compose – justement<br />
pour ces formations d’orchestres militaires –<br />
son concerto pour trombone, celui pour<br />
clarinette et des «Variations en sol majeur»<br />
pour hautbois (lire l’encadré).<br />
Les cuivres en vedette<br />
La fin des années 1880 est particulièrement<br />
fertile. Rimski-Korsakov compose en effet<br />
coup sur coup le «Capriccio espagnol» (1887),<br />
«La Grande Pâque russe» (1888) ainsi que, la<br />
même année, la suite «Shéhérazade». Dans<br />
cette pièce en quatre mouvements, deux<br />
thèmes principaux s’opposent: celui de<br />
Shéhérazade (joué au violon et à la harpe) et<br />
celui du sultan (interprété par les cuivres).<br />
L’orchestre est d’ailleurs bien doté en<br />
vents puisque, outre les cordes et la harpe, il<br />
comprend trois flûtes (dont deux piccolos), un<br />
hautbois et un cor anglais, deux clarinettes<br />
(en sib et la), deux bassons, quatre cors, deux<br />
trompettes (en sib et la), trois trombones<br />
ténors et basse, un tuba ainsi que des<br />
percussions (triangle, cymbales, caisse claire,<br />
grosse caisse, tambourin et timbales). L’opéra<br />
«Mlada» (1889-1890) conclut cette prolifique<br />
série.<br />
Un musicien «interventionniste»<br />
En 1899 pour le centenaire de Pouchkine,<br />
Rimski-Korsakov écrit la cantate «Le chant<br />
d’Oleg le Sage» et l’opéra «Les contes du Tsar<br />
Saltan» dont la création a lieu le 3 novembre<br />
1900 à Moscou. C’est de cette pièce qu’est<br />
extrait le fameux thème du «Vol du bourdon».<br />
Les deux opéras suivants, «Servilia» et «Pan<br />
Voyevoda», sont des échecs et ne<br />
rencontrent aucun succès . Ils<br />
demeurent aujourd’hui presque inconnus.<br />
Par ailleurs, ses intenses<br />
activités comme professeur et<br />
compositeur lui valent déjà<br />
quelques soucis de santé.<br />
Parmi ses élèves, on compte notamment<br />
Sergueï Prokofiev et Igor<br />
Stravinski. Le maître n’hésite pas «revoir»,<br />
c’est-à-dire à modifier, certaines<br />
partitions inachevées de Modeste Moussorgski<br />
ou d’Alexandre Borodine selon ses<br />
théories de composition. Ainsi, le poème<br />
symphonique «Une nuit sur le<br />
Mont chauve» de Modeste Moussorgski<br />
sera orchestré par Rimski-<br />
Korsakov tandis que l’opéra «Le Prince Igor»<br />
(dont sont extraites les célèbres «Danses<br />
Trois œuvres solistiques majeures pour trombone, clarinette et hautbois<br />
Inspecteur des orchestres militaires de la marine dès<br />
1873, Rimski-Korsakov va contribuer à améliorer le<br />
répertoire de ces ensembles. Entre 1877 et 1878, il<br />
compose pour ces formations militaires le «Concerto en<br />
sib majeur» (Allegro vivace, Andante cantabile et Allegro)<br />
pour trombone et orchestre à vent. Le mouvement<br />
intermédiaire est particulièrement lyrique et met<br />
pleinement en valeur les qualités chantantes du<br />
trombone tandis que la partie finale exige une brillance<br />
et une virtuosité technique remarquable.<br />
■ Puis, Rimski-Korsakov écrit le «Concerto en mib<br />
majeur» (Allegro moderato, Andante et Allegro moderato)<br />
pour clarinette et accompagnement d’orchestre<br />
militaire ainsi que les «Variations en sol mineur»<br />
(Thème, douze Variations et Finale) pour hautbois et<br />
même formation, basées sur un thème de Mikhaïl Glinka.<br />
polovtsiennes») de Borodine sera «corrigé»<br />
après le décès du compositeur par la double<br />
intervention de Rimski-Korsakov et de<br />
Glazounov.<br />
Un traité posthume<br />
Pendant la première Révolution russe de<br />
1905, Rimski-Korsakov soutient les mouvements<br />
estudiantins et critique la direction<br />
du Conservatoire. La sanction ne tarde pas:<br />
il est licencié et ses œuvres sont interdites<br />
d’exécution. Ce renvoi provoque l’indignation<br />
des milieux musicaux: plusieurs professeurs<br />
(dont Alexandre Glazounov qui avait<br />
été son élève) donnent aussi leur démission<br />
Le piano de Rimski-Korsakov dans le<br />
musée qui occupe aujourd’hui son<br />
appartement au 28 de Zagorodny<br />
Prospect, dans la ville de St-Pétersbourg.<br />
en signe de protestation. Quelques mois<br />
plus tard, la situation se normalise: Glazounov<br />
nommé directeur du Conservatoire<br />
réintègre son mentor dans ses fonctions de<br />
professeur. Son dernier opéra, «Le Coq d’or»,<br />
est écrit en 1907, mais il ne sera monté qu’en<br />
1909, après la mort du compositeur décédé<br />
d’une crise d’angine de poitrine, peu de temps<br />
après une ultime rencontre avec Igor<br />
Stravinski. Suite à ce décès, le futur résident<br />
vaudois avait composé une «Lamentation<br />
funèbre» («Funeral Dirge») qui fut créé lors<br />
du 1 er concert Belaiev de la saison d’automne,<br />
entièrement consacré au compositeur défunt.<br />
L’œuvre s’est perdue dans les méandres de la<br />
Révolution d’octobre. D’après Stravinski,<br />
c’était sa meilleure création avec «L’oiseau de<br />
feu». La substance des idées musicales de<br />
Rimski-Korsakov se retrouve dans son traité<br />
«Éléments d’orchestration» qui a été publié<br />
de manière posthume en 1913.<br />
■<br />
Les armoiries<br />
de la famille<br />
Rimski-Korsakov.