Le syndrome de la lipodystrophie - Gouvernement du Québec
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LES TRAITEMENTS DE CORRECTION<br />
À VISÉE COSMÉTIQUE<br />
<strong>Le</strong>s principaux traitements cosmétiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>lipodystrophie</strong><br />
ont été <strong>la</strong> liposuccion pour <strong>la</strong> lipohypertrophie et l’usage<br />
d’imp<strong>la</strong>nts pour <strong>la</strong> lipoatrophie.<br />
La liposuccion a été utilisée pour <strong>la</strong> lipoaccumu<strong>la</strong>tion cervicodorsale<br />
(bosse <strong>de</strong> bison). <strong>Le</strong>s cas publiés font état <strong>de</strong> résultats<br />
satisfaisants 130, 131, 132 . De façon anecdotique, il existe <strong>de</strong>s<br />
récidives <strong>de</strong> bosses <strong>de</strong> bison après liposuccion 133 .<br />
<strong>Le</strong> traitement cosmétique <strong>de</strong> <strong>la</strong> lipoatrophie <strong>du</strong> visage est<br />
limité. <strong>Le</strong> traitement le plus prometteur évalué à ce jour est un<br />
pro<strong>du</strong>it non homologué au Canada, soit l’aci<strong>de</strong> poly<strong>la</strong>ctique.<br />
Cet imp<strong>la</strong>nt a <strong>la</strong> propriété d’augmenter l’épaisseur <strong>du</strong> <strong>de</strong>rme<br />
à <strong>la</strong> suite d’une néocol<strong>la</strong>genose engendrée par <strong>la</strong> réaction à<br />
un corps étranger au contact <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> poly<strong>la</strong>ctique. <strong>Le</strong>s injections<br />
se font en général à toutes les <strong>de</strong>ux ou trois semaines,<br />
et le nombre <strong>de</strong> traitements requis varie <strong>de</strong> trois à six.<br />
L’augmentation <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>du</strong> <strong>de</strong>rme peut aller jusqu’à<br />
8 à 10 mm et varie surtout en fonction <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> traitements<br />
administrés. Des données démontrent <strong>la</strong> satisfaction<br />
<strong>de</strong>s patients ayant reçu ce traitement 134 ainsi que <strong>la</strong> <strong>du</strong>rabilité<br />
<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> ce traitement après 96 semaines 135 .<br />
<strong>Le</strong>s autres types d’imp<strong>la</strong>nts injectables disponibles au Canada<br />
n’ont pas été testés pour <strong>la</strong> lipoatrophie <strong>du</strong> visage. Certains<br />
(aci<strong>de</strong> hyaluronique, col<strong>la</strong>gène) offrent en général une correction<br />
mineure et temporaire tandis que d’autres (micro-sphères <strong>de</strong><br />
PMMCA-Artecoll) offrent une correction <strong>du</strong>rable, mais longue<br />
à effectuer et fort coûteuse. <strong>Le</strong>s transferts <strong>de</strong> gras autologues<br />
sont impossibles pour plusieurs patients puisqu’il n’y a pas<br />
<strong>de</strong> site <strong>de</strong> prélèvement <strong>de</strong> tissu graisseux disponible lorsque <strong>la</strong><br />
lipoatrophie est trop importante. L’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> gras a été<br />
testé dans trois étu<strong>de</strong>s avec <strong>de</strong>s résultats satisfaisants pour <strong>la</strong><br />
majorité <strong>de</strong>s patients 136, 137, 138 . Elle exige cependant d’être<br />
faite par un mé<strong>de</strong>cin d’expérience et les résultats peuvent être<br />
variables malgré une bonne technique. L’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong><br />
prothèses au niveau <strong>de</strong>s joues peut se faire, mais les résultats<br />
esthétiques sont souvent décevants car <strong>la</strong> correction ne couvre<br />
pas l’ensemble <strong>du</strong> visage qui est affecté par <strong>la</strong> lipoatrophie.<br />
La prothèse peut aussi migrer hors <strong>de</strong> son site, provoquant<br />
ainsi une asymétrie <strong>du</strong> visage ; <strong>de</strong> plus, elle comporte un risque<br />
d’infection, à l’instar <strong>de</strong> tout corps étranger <strong>la</strong>issé en permanence<br />
chez <strong>de</strong>s patients pouvant être immunodéprimés.<br />
CONCLUSIONS SUR LES TRAITEMENTS<br />
<strong>Le</strong>s données présentées ici ne permettent pas d’é<strong>la</strong>borer une stratégie basée sur <strong>de</strong>s résultats probants<br />
pour prévenir ou traiter un <strong>syndrome</strong> <strong>de</strong> <strong>lipodystrophie</strong>. <strong>Le</strong>s thérapies <strong>de</strong> transfert ont été surtout efficaces<br />
pour traiter les complications métaboliques non morphologiques comme le diabète et l’hyperlipidémie.<br />
<strong>Le</strong>s données sur les complications morphologiques sont moins probantes à court terme. <strong>Le</strong>s cliniciens doivent<br />
exercer leur jugement en informant les patients sur les bénéfices et les limitations <strong>de</strong> telles stratégies<br />
re<strong>la</strong>tivement à l’efficacité antivirale et aux effets secondaires. <strong>Le</strong>s substitutions d’INTI par l’abacavir sont les<br />
seules pour lesquelles <strong>de</strong>s résultats mesurables, quoique mo<strong>de</strong>stes, ont été obtenus.<br />
<strong>Le</strong>s traitements cosmétiques peuvent ai<strong>de</strong>r gran<strong>de</strong>ment les patients à court terme, mais nous avons peu<br />
<strong>de</strong> données sur les effets à long terme. L’homologation rapi<strong>de</strong> par le Canada <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> poly<strong>la</strong>ctique pourrait<br />
offrir un espoir d’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie aux patients handicapés par <strong>la</strong> lipoatrophie <strong>du</strong> visage.<br />
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