Le syndrome de la lipodystrophie - Gouvernement du Québec
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Intro<strong>du</strong>ction<br />
La <strong>lipodystrophie</strong> représente un problème <strong>de</strong> santé majeur en raison <strong>de</strong><br />
sa prévalence élevée et <strong>de</strong> ses répercussions sur les personnes vivant avec le virus<br />
<strong>de</strong> l’immunodéficience humaine (VIH).<br />
<strong>Le</strong>s premières <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s manifestations <strong>de</strong> ce <strong>syndrome</strong> ont été faites environ<br />
<strong>de</strong>ux ans après l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> protéase (IP) dans <strong>la</strong> pratique courante 1 .<br />
On a alors constaté que les patients atteints <strong>du</strong> VIH et traités avec une combinaison<br />
d’antirétroviraux comprenant ces agents développaient <strong>de</strong> <strong>la</strong> lipoatrophie, c’est-à-dire<br />
un amincissement progressif et sélectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche graisseuse sous-cutanée <strong>de</strong>s joues<br />
(boules <strong>de</strong> Bichat et coussins graisseux préauricu<strong>la</strong>ires), <strong>de</strong>s bras et <strong>de</strong>s jambes ;<br />
cette affection se tra<strong>du</strong>isait par une apparence émaciée, <strong>de</strong>s pommettes sail<strong>la</strong>ntes,<br />
<strong>de</strong>s yeux creux et <strong>de</strong>s veines apparentes sur les bras et les cuisses. De plus, l’accumu<strong>la</strong>tion<br />
graisseuse intra-abdominale et dorso-cervicale, <strong>la</strong> lipomatose sous-cutanée,<br />
<strong>la</strong> dyslipidémie, <strong>la</strong> résistance à l’insuline, l’hyperglycémie ou le diabète franc ont été<br />
décrits comme étant <strong>de</strong>s variables associées à <strong>la</strong> perte graisseuse sous-cutanée<br />
ou <strong>de</strong>s manifestations pouvant survenir isolément.<br />
<strong>Le</strong> <strong>syndrome</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>lipodystrophie</strong>, comme cette collection d’anomalies a été nommée,<br />
a initialement été attribué à <strong>la</strong> toxicité cumu<strong>la</strong>tive <strong>de</strong> <strong>la</strong> thérapie aux IP. Cependant,<br />
l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s IP dans <strong>la</strong> thérapie a coïncidé avec l’usage plus répan<strong>du</strong> <strong>de</strong>s<br />
combinaisons <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux inhibiteurs nucléosidiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> transcriptase inverse (INTI),<br />
et plus particulièrement avec l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> stavudine. La recherche a démontré,<br />
<strong>de</strong>puis, que certaines anomalies <strong>de</strong>s tissus graisseux auraient une association<br />
indépendante avec cette c<strong>la</strong>sse plus ancienne d’agents antirétroviraux 2 .<br />
8<br />
La <strong>lipodystrophie</strong> a <strong>de</strong>s répercussions importantes sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s personnes<br />
atteintes <strong>du</strong> VIH 3 . En particulier l’émaciation <strong>du</strong> visage, parfois défigurante, peut<br />
stigmatiser les patients. En effet, <strong>la</strong> modification <strong>de</strong> l’apparence est suffisamment<br />
caractéristique pour que l’on puisse en venir à i<strong>de</strong>ntifier un indivi<strong>du</strong> porteur <strong>du</strong> VIH par<br />
son seul aspect physique. Ces changements morphologiques peuvent mener à l’anxiété,<br />
à <strong>la</strong> dépression 4 , à <strong>la</strong> perte d’estime <strong>de</strong> soi, et nuire à <strong>la</strong> vie sociale et à l’emploi.<br />
Ces considérations ont ré<strong>du</strong>it l’enthousiasme initialement suscité par les thérapies<br />
antirétrovirales puissantes.