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pour le développement. Pourtant, les gouvernements, les donateurs et les ONG
semblent privilégier le soutien politique ou politiquement fondé : appui au
développement et à l’utilisation des langues africaines écrites comme médias
de communication, parallèlement à l’utilisation des langues internationales
appropriées, et mise en œuvre de la décentralisation et des initiatives locales
d’investissement requises pour amorcer le développement à la base et faire
de la programmation de l’alphabétisation un instrument du RCL. Pourtant, les
ministères et les bailleurs de fonds travaillent toujours de manière clivée, ce
qui rend difficile la conception et le soutien aux investissements transversaux.
3. Conclusions
Ku la abal i tànk, nga dem fa ko neex
Si quelqu’un vous prête ses jambes,
vous allez là où il veut.
Proverbe wolof (Sénégal)
Mesurer les coûts
Suivre les coûts de programmes d’alphabétisation est important pour mesurer
leur efficacité et calculer les coûts/avantages mais aussi pour s’assurer d’une
saine gestion et d’une responsabilité budgétaire. L’indicateur qui intéresse
typiquement les décideurs et les parties prenantes extérieures est le coût par
étudiant en alphabétisation (bon), par personne alphabétisée (meilleur) ou par
personne et par unité d’augmentation « pré/post » du niveau d’alphabétisation
obtenu (mieux). Or, ces données sont rarement disponibles.
L’édition 2006 du Rapport mondial de suivi de l’EPT présente les résultats d’un
échantillon réunissant 14 programmes à travers autant de pays d’ASS, évalués
durant les cinq dernières années. Les calculs indiquent un coût unitaire
estimé entre 100 et 400 USD (selon les circonstances) pour une personne durablement
alphabète à la fin du programme. Si l’on se réfère à Colclough (2000)
pour les coûts unitaires de l’enseignement primaire public en ASS (environ
65 USD par élève et par an ou 250 à 300 USD pendant les quatre années jugées
nécessaires pour qu’un enfant devienne durablement alphabète et autour des
500 USD quand le gaspillage est pris en considération), on voit que les deux
systèmes sont à peu près comparables en termes de coût.
Les deux pourraient et devraient certainement devenir plus efficients, mais
ils opèrent actuellement à des niveaux de performance comparables, bien
44 PROGRAMMES D’ALPHABÉTISATION : COMMENT ASSURER L’EFFICACITÉ DES APPRENTISSAGES ?