Un projet éducatif pour tous - Ville de Montreuil

TOUS MONTREUIL / N 1 14 NOVEMBRE 2008
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O 9 / DU 20 MARS AU 2 AVRIL 2009
Les Jardins de Babylone :
quand la nature fait le mur
Ces derniers temps, les murs végétaux ou jardins à la verticale
fleurissent un peu partout. La façade du musée du Quai Branly,
celle du BHV Homme à Paris… et prochainement peut-être
la vôtre. Car ce rêve de verdure, la société montreuilloise des
Jardins de Babylone peut aussi le faire pousser sur vos murs.
© GILLES DELBOS
Végétalisation
Elles sont quatre
sociétés au
monde à réaliser
et à concevoir
des murs végétaux.
Et elles sont toutes françaises.
Sur ces quatre entreprises,
une seule est implantée
en Île-de-France. À Montreuil,
plus précisément. Et – hasard ou
coïncidence ? – l’entreprise montreuilloise
a pris racine rue Jean-
Jacques Rousseau, l’apôtre de la
nature. Son nom n’est pas non
plus sans évoquer son activité et
l’une des sept merveilles du
monde : les jardins de Babylone.
Le paysagiste et botaniste
Amaury Gallon revient sur cette
invention française. Car au-delà
de la simple déco, le jardin vertical
qu’il a développé est également
écolo. Il en a d’ailleurs breveté
le concept. Cent pour cent
écologique, puisque élevé avec
des matériaux recyclables non
prélevés dans les écosystèmes
naturels, ce jardin à la verticale
est aussi complètement étanche.
En outre, « nous utilisons des
plantes dépolluantes qui absorbent
la pollution atmosphérique environnante.
Elles constituent
également de très bons isolants
thermiques et phoniques
». Murs végétaux
les plus fins du marché,
avec une épaisseur de
6 centimètres, mais aussi
les plus légers, avec un
poids de 12 kilos et une
densité de plantation de
45 plantes au mètre
carré, l’entreprise cumule
les superlatifs. Des caractéristiques
qui ont leur
importance quand on est
aussi spécialiste du mur
végétal d’intérieur..
Un nouvel état d’esprit
© GILLES DELBOS
Sa recherche de la performance,
son positionnement
original ont valu à la société
un soutien de la région Île-de-
France qui « nous a suivis lorsque
nous avions besoin de garanties
financières pour monter la structure
en 2004 », rappelle l’entrepreneur.
Preuve qu’il y a bien une
niche à développer et qu’un nouvel
état d’esprit est né. D’ailleurs,
cet ancien élève du lycée des
métiers de l’horticulture et du
paysage de Montreuil constate
qu’il y a « une vraie prise de
conscience écolog
i q u e . S u r t o u t
depuis un an et plutôt
chez la jeune
génération ». Elle
se manifeste par
son intérêt pour le
jardin ou la terrasse
écologique,
conçus à base de
matériaux de recyclage
minéraux
comme les pétales
d ’ a r d o i s e , l a
brique pilée... Car
la conception de
j a r d i n s é c o l o -
giques est l’une
des autres casquettes
de l’entreprise
avec le mobilier
de jardin ou les
décorations issues
d u c o m m e r c e
équitable.
Depuis presque cinq ans, les
Jardins de Babylone ont conçu
plus de 250 projets. Aujourd’hui,
les jardins verticaux représentent
75 % de leur activité. Le dernier
en date est une réalisation pour
une grande enseigne informatique
basée à Montreuil. Ce moisci,
l’équipe attaque la façade de la
piscine de Montrouge, le plus
grand de ses projets avec une surface
de 200 mètres carrés. Petite
par la taille – l’entreprise compte
quatre salariés –, la société n’en
a pas moins de grandes ambitions,
y compris à l’international.
Les Jardins de Babylone,
hors les murs
« Nous souhaitons nous implanter
en Arabie saoudite et nous sommes
installés depuis juillet à Dubai.
D’ailleurs, si les Français sont plutôt
fuis pour leur arrogance, ils sont
assez recherchés pour leur créativité
», assure le jeune homme,
décidément à la pointe. Et si selon
lui, « il est très difficile de vivre dans
cette région du monde, en revanche,
y travailler relève du rêve car tout
y est démesuré. Possible ». Amaury
Gallon est par exemple en train
d’imaginer un potager hydroponique.
En d’autres termes, une
sculpture végétale à la fois verticale,
mobile et, cerise sur le
gâteau, comestible. Ce projet, s’il
© SOPHIE ELMOSNINO
Amaury Gallon au pied du mur… végétal du showroom des Jardins de Babylone.
est retenu, devrait être planté au
beau milieu d’un restaurant
dubaiote où le potager sera à
l’image du Burj Al Arab, cet hôtel
de Dubai à l’architecture en forme
de voile. L’idée est simple à expliquer.
Un peu plus complexe à
réaliser... Il s’agit de faire se
déplacer sous les yeux des clients
les légumes, qui entreront dans
la composition de leurs plats, et
que le cuisinier téléguidera
jusqu’aux cuisines. Le trentenaire
lorgne également sur des projets
à développer dans la ville de
Masdar, la première cité au
vu
d’ailleurs
monde fonctionnant avec un
niveau zéro d’émission de gaz
carbonique. Alors, à défaut de
vous rendre à Dubai pour admirer
les réalisations des Jardins de
Babylone, vous pouvez toujours
visiter leur show-room rue Jean-
Jacques Rousseau, à Montreuil.
• Anne Locqueneaux
h SAVOIR PLUS : Du lundi au vendredi
de 8 à 19 heures et le samedi
de 8 à 12 heures sur rendez-vous
ou sur www.jardinsdebabylone.fr
31, rue Jean-Jacques-Rousseau,
tél. : 01 48 57 41 09.
ÉMIRATS ARABES UNIS
La construction de la ville de Masdar, qui s’étendra sur
6 kilomètres carrés, tout près de la ville d’Abu Dhabi dans les
Émirats arabes unis, a officiellement été inaugurée le 9 février
2008. Le budget annoncé atteint 22 milliards de dollars pour cette
infrastructure aux technologies sophistiquées. Située en plein désert,
cette ville est dédiée aux technologies du développement durable,
sans voitures, sans aucune émission de gaz carbonique. Elle
accueillera 50 000 personnes et 1 500 entreprises. Énergie solaire
pour tout le monde, bâtiments étudiés pour réduire le besoin en
climatisation, recyclage de l’eau, aucune voiture mais des transports
en commun. Une manière de penser à l’après-pétrole. • A. L. ■