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LA NATURE FAIT BIEN LES CHOSES - SCA Forest Products AB

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Magazine<br />

<strong>LA</strong> <strong>NATURE</strong><br />

<strong>FAIT</strong> <strong>BIEN</strong> <strong>LES</strong><br />

<strong>CHOSES</strong><br />

2/2003 GRAPHIC PAPER<br />

Papier intelligent x 2<br />

Quo stimule<br />

les Espagnols<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

1


Sommaire 2/2003<br />

4 Une femme à plusieurs casquettes<br />

La compassion est l’alpha et l’oméga de la vie professionnelle,<br />

estime Rosina Sturm qui quitte <strong>SCA</strong> après 40 ans de bons et<br />

loyaux services. Mais elle continuera de coacher la direction.<br />

6 La nature fait bien les choses<br />

Peu de magazines attirent autant de lecteurs. Ils sont des millions<br />

à lire les revues consacrées à la nature. Photos, connaissances et<br />

engagement en sont les raisons. Ainsi que le papier écologique<br />

utilisé.<br />

12 Papiers intelligents<br />

Le professeur Magnus Berggren de l’université de Linköping étudie<br />

le papier intelligent. En imprimant des encres conductrices sur du<br />

papier normal, il fabrique de petits écrans qui diffusent l’information.<br />

15 La revue préférée de Geena Davis<br />

IQ International serait le nom de cette publication choisi par un<br />

patron de presse. Et une vedette super intelligente et souriante<br />

figurerait sur la couverture. Mais tous les patrons de presse ne<br />

sont pas éligibles et le magazine de l’association Mensa n’est<br />

pas comme les autres.<br />

18 Quo interroge<br />

Le mensuel espagnol Quo stimule et met ses lecteurs au défi.<br />

Sa politique est d’éveiller la curiosité, notamment sur des<br />

sujets comme les sciences et la culture.<br />

20 Nouvelles tendances du marché<br />

Le congrès mondial de la FIPP rassemble les associations<br />

professionnelles, ainsi que des acteurs privés. « Pour réussir en<br />

matière de presse magazine, il faut savoir se renouveler et maintenir<br />

l’équilibre entre l’originalité et une réalisation parfaite », estime Axel<br />

Ganz de Prima Presse.<br />

<strong>SCA</strong> CUSTOMER MAGAZINE, GRAPHIC PAPER. Magazine international des<br />

professionnels de l’industrie graphique et des médias publié par <strong>SCA</strong> <strong>Forest</strong> <strong>Products</strong> <strong>AB</strong>,<br />

Box 846, SE-851 23 Sundsvall, Suède. TÉLÉPHONE : +46 (0)60-19 40 00.<br />

Télécopie : +46 (0)60-19 40 90.<br />

RÉDACTRICE EN CHEF : Anne-Sofie Cadeskog<br />

DIRECTEUR DE <strong>LA</strong> PUBLICATION : Peter Nyquist<br />

CHEF DE PROJET : Luise Steinberger/Elisabeth Tapio Neuwirth<br />

E-MAIL : luise.steinberger@chello.se/red.media@telia.com<br />

RÉVISION : Agnès Carbon/Jean-Paul Pouron<br />

MAQUETTE : Mellerstedt Design<br />

REPROGRAPHIE ET IMPRESSION : Accidenstryckeriet – Sundsvall – Suède<br />

COUVERTURE : Digitalvision<br />

Tous les articles sont commandés, relus et validés par la rédaction, ce qui ne signifie<br />

pas nécessairement que les opinions qui y sont exprimées reflètent celles de <strong>SCA</strong> ou<br />

de la rédaction.<br />

Pour recevoir <strong>SCA</strong> Customer Magazine ou l’offrir à un collègue, envoyez ou faxez votre<br />

nom, éventuellement celui de votre entreprise, et votre adresse à : Åsa Wiksten - <strong>SCA</strong><br />

<strong>Forest</strong> <strong>Products</strong> <strong>AB</strong> - SE-851 88 Sundsvall - Suède. Téléphone : +46 (0)60-19 34 95.<br />

Télécopie : +46 (0)60-19 31 34. E-mail : asa.wiksten@sca.com<br />

<strong>SCA</strong> FOREST PRODUCTS produit du papier d'impression pour journaux, magazines et<br />

catalogues, de la pâte, des bois sciés et des biocombustibles tirés de la forêt. Il gère<br />

également l'important patrimoine forestier de <strong>SCA</strong>,<br />

approvisionne ses usines suédoises en bois matière<br />

première et offre à ses unités des solutions de<br />

transport d'un bon rapport qualité-prix.<br />

Avec un effectif d’environ 4 000 personnes,<br />

<strong>SCA</strong> <strong>Forest</strong> <strong>Products</strong> réalise un <strong>SCA</strong> d’environ<br />

13 500 M SEK (1 490 M EUR). L’activité<br />

forestière de <strong>SCA</strong> est certifiée FSC<br />

(<strong>Forest</strong> Stewardship Council).<br />

4 Rosina Sturm a longtemps<br />

été l’âme de<br />

<strong>SCA</strong> Graphic Laakirchen.<br />

Elle vient de prendre sa<br />

retraite.<br />

6 Petits et grands lisent<br />

les magazines consacrés<br />

à la nature.<br />

18 Le mensuel espagnol<br />

Quo se caractérise<br />

par son infographie<br />

ingénieuse.<br />

À la mi-avril 2003, l’objectif de production<br />

fixé pour juin était dépassé.<br />

Première année<br />

probante pour<br />

la PM 11<br />

UN AN A PASSÉ depuis la mise en service de<br />

la PM 11 à Laakirchen. À la mi-avril 2003,<br />

l’objectif de production fixé pour juin était<br />

dépassé. « Nous sommes très satisfaits et<br />

fiers de la PM 11 », souligne Josef Hafellner,<br />

directeur de la production de la PM 11.<br />

La machine produit trois des quatre types<br />

de papier commercialisés par <strong>SCA</strong><br />

Graphic Laakirchen. « La qualité de Grapho-<br />

Set dépasse notre attente, poursuit-il. Nous<br />

avons réussi à l’améliorer et nous dominons<br />

désormais le marché en matière de qualité.<br />

GraphoGravure est fabriqué principalement<br />

par la PM 10, mais, si nécessaire, la PM 11<br />

peut s’en charger et atteindre sensiblement le<br />

même niveau de qualité. La nouvelle machine<br />

produit aussi GraphoNova, le nouveau type<br />

de papier qui ressemble beaucoup au papier<br />

LWC. Nous avons même tenté de fabriquer<br />

une petite quantité de GraphoGrande sur la<br />

PM 11. »<br />

Au 4 mai 2003, la machine avait produit<br />

200 630 tonnes de papier. L’objectif fixé<br />

pour 2003 est de 240 000 tonnes.<br />

Le rapport Environnement 2002<br />

vient de paraître et peut être<br />

commandé sur le site :<br />

www.publicationpapers.sca.com<br />

2 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


NOUVEL ATELIER DE B<strong>LA</strong>NCHIMENT<br />

<strong>LA</strong> PAPETERIE D’ORTVIKEN, en Suède, se dote d’un nouvel atelier de<br />

blanchiment. Grâce à un investissement de 19 millions d’euros, le site va<br />

poursuivre son orientation vers la production de papier à valeur ajoutée,<br />

notamment du papier journal au degré de blancheur et à l’imprimabilité<br />

améliorés.<br />

« L’an dernier, nous avons lancé avec succès GraphoBright Crystal qui<br />

possède ces propriétés, souligne Magnus Larsson, directeur du marketing<br />

papier journal chez <strong>SCA</strong> Graphic Sundsvall. Le nouvel atelier va nous permettre<br />

de satisfaire l'énorme demande émanant de nos clients en Europe.<br />

Nous pourrons améliorer l’imprimabilité d’autres types de papier dans ce<br />

segment. » <strong>SCA</strong> fabrique du papier journal supérieur sur l’une des quatre<br />

machines à papier d’Ortviken. Ce type de papier sert à l’impression de<br />

prospectus et des suppléments de la presse quotidienne.<br />

L’agent de blanchiment utilisé sera l’eau oxygénée, un oxydant qui,<br />

comme l’eau, ne contient que de l’hydrogène et de l’oxygène. Pour que le<br />

nouvel atelier ne provoque pas une augmentation des rejets de matières<br />

dissolvant l’oxygène, la capacité de la station d’épuration va être accrue.<br />

Les travaux devraient commencer avant la fin de l’année pour que la<br />

station soit mise en service en 2004.<br />

« Le nouvel atelier va permettre de satisfaire l’énorme<br />

demande en GraphoBright Crystal », estiment Rita<br />

Henriksson, directrice commerciale adjointe papier<br />

journal, et Thomas Janson, directeur adjoint du<br />

marketing papier journal chez <strong>SCA</strong> Graphic Sundsvall.<br />

Hans Lauterbach<br />

jette des ponts entre<br />

la Suède et<br />

l’Allemagne.<br />

<strong>SCA</strong> s’offre un<br />

centre de distribution<br />

britannique<br />

DÉBUT MAI, <strong>SCA</strong> Timber a acquis<br />

le centre de distribution du groupe<br />

britannique BCL à Stoke-on-Trent.<br />

BCL livre du bois et d’autres<br />

matériaux de construction aux<br />

négociants et aux chaînes de<br />

magasins de bricolage. La nouvelle<br />

entité a été rebaptisée <strong>SCA</strong> Timber<br />

Supply et emploie 110 salariés.<br />

Saviez-vous...<br />

...que la croissance des forêts de <strong>SCA</strong><br />

dépasse largement l’abattage. Chaque<br />

arbre coupé est remplacé par trois nouveaux,<br />

soit par reboisement, soit par<br />

rajeunissement naturel.<br />

La pâte sur Internet<br />

CE PRINTEMPS, <strong>SCA</strong> a lancé un site Web dédié à la<br />

pâte. En plus des produits proposés, il présente en<br />

anglais le réseau commercial et le service clients<br />

de <strong>SCA</strong>, ainsi que son action environnementale.<br />

« Nous souhaitons que nos pâtes reflètent le long<br />

terme, explique Carl-Johan Jonsson, directeur du<br />

marketing pâte chez <strong>SCA</strong> Graphic Sundsvall. Nous<br />

nous efforçons de suivre ce principe dans nos<br />

relations d’affaires, mais aussi dans le développement<br />

produit. Nous avons d’ailleurs mis au point<br />

CelesteStrong, une pâte plus résistante pour papier<br />

d'impression avec bois, et Celeste Tissue, une pâte<br />

spéciale pour produits hygiéniques. »<br />

www.pulp.sca.com<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

3


4 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

Homm


ge à la fidélité<br />

PAR Luise Steinberger<br />

PHOTO Harry Krischanz<br />

« <strong>AB</strong>ANDONNERIEZ-VOUS votre enfant ?»<br />

Quand on lui demande pourquoi<br />

elle est restée 40 ans à la papeterie de<br />

Laakirchen, en Autriche, en refusant<br />

d’autres offres d’emploi, Rosina Sturm<br />

répond par une autre question.<br />

Sa carrière a commencé alors qu’elle<br />

avait une vingtaine d’années. Elle est<br />

d’abord passée par la comptabilité,<br />

puis très vite au marketing. « La compta,<br />

ce n’était pas trop mon truc. » Pendant<br />

quatre décennies, elle a été le bras<br />

droit du directeur du service. Les chefs<br />

ont défilé, les acheteurs aussi. Au fabricant<br />

de papier hygiénique Henag a<br />

succédé Papierfabrik Laarkirchen avant<br />

que l’usine soit achetée par le groupe<br />

suédois <strong>SCA</strong>. La gamme de produits<br />

aussi a changé. Peu à peu, Laakirchen<br />

a délaissé les papiers d’hygiène au profit<br />

d’une spécialisation dans le papier<br />

SC (satiné supercalandré). Rosina<br />

« Les clients ont toujours influé<br />

sur le développement produit »<br />

Sturm a traversé stoïquement tous ces<br />

changements.<br />

ADRESSES CARBONISÉES<br />

« L’événement le plus dramatique a été<br />

l’incendie de janvier 1974. Nous avons<br />

dû recommencer à zéro. » Tout a été<br />

dévoré par les flammes ce jour-là, sauf<br />

la nouvelle machine à fabriquer du<br />

« tissue » à laquelle les pompiers avaient<br />

donné priorité. En très peu de temps,<br />

trois pièces de la maison et les meubles<br />

de jardin du propriétaire de l’époque<br />

ont été transformés en bureaux. Le<br />

problème, c’est que le fichier clients<br />

avait disparu. « Il était strictement défendu<br />

de se rendre sur les lieux de<br />

l’incendie. Mais un jour, je suis allée<br />

voir avec un pompier si je pouvais y<br />

retrouver mon carnet d’adresses. » Elle<br />

Après 40 ans de bons et loyaux services, une institution<br />

quitte <strong>SCA</strong>. Rosina Sturm, assistante de direction au<br />

service marketing de <strong>SCA</strong> Graphic Laakirchen et responsable<br />

des livraisons outre-Atlantique, prend sa retraite.<br />

Elle conserve cependant une fonction, celle de coach.<br />

le retrouve dans le tiroir d’un bureau à<br />

moitié fondu et c’est à partir de son<br />

contenu que le registre est reconstitué.<br />

Les clients se sont montrés très compréhensifs.<br />

« Nous étions une petite<br />

usine. Ceux qui sont petits, prompts<br />

à réagir et qui entretiennent de bons<br />

contacts avec leur clientèle sont toujours<br />

soutenus dans l’adversité. »<br />

AUTRE ESPRIT, AUTRES TEMPS<br />

Par le passé, la norme voulait qu’une<br />

papeterie soit ravagée par un incendie<br />

tous les sept ans. Des mesures de sécurité<br />

plus performantes ont mis un terme<br />

à cette fatalité. « Mais si un accident<br />

venait à se produire, l’entreprise est<br />

moins vulnérable grâce à sa structure<br />

décentralisée. »<br />

Beaucoup de choses ont évolué au<br />

cours de sa carrière. « Quand j’étais<br />

jeune, c’était l’ère des pionniers et la<br />

hiérarchie était stricte. De nos jours,<br />

on travaille davantage en équipe, le<br />

collaborateur participe à la prise de<br />

décision. »<br />

Même les clients ont changé. Rosina<br />

Sturm a collaboré avec trois générations<br />

d’acheteurs. D’abord, la génération de<br />

l’après-guerre où les contacts personnels<br />

jouaient un rôle important. Puis,<br />

une génération plus technocrate au<br />

niveau de formation élevé et durs à<br />

la négociation. « La génération<br />

d’aujourd’hui accorde toujours beau-<br />

coup d’importance aux négociations,<br />

mais ils ont appris que les contacts humains<br />

sont essentiels dans les affaires. »<br />

Mais tout n’a pas été bouleversé.<br />

L’influence des clients sur le développement<br />

produit, par exemple. « Avant, on<br />

ne parlait peut-être pas de coopération<br />

comme on le fait aujourd’hui, mais les<br />

clients ont toujours influé sur le développement.<br />

Il y a toujours eu parmi eux<br />

des visionnaires dont les idées amélioraient<br />

les produits.<br />

– Parfois, la pression du public y a<br />

aussi contribué. » Et de citer en exemple<br />

les associations écologistes exigeant du<br />

papier sans chlore.<br />

PREMIERS SECOURS<br />

La compassion est l’alpha et l’oméga<br />

de la vie professionnelle, estime Rosina<br />

Sturm. Elle regrette que cette qualité<br />

soit ignorée par les dirigeants d’aujourd’hui.<br />

« Beaucoup de patrons sont<br />

au bord de l’épuisement ou pâtissent<br />

d’autres problèmes. »<br />

Pour leur venir en aide, elle a suivi<br />

une formation de coach en leadership,<br />

fonction qu’elle continuera d’occuper<br />

chez <strong>SCA</strong> après son départ à la retraite.<br />

« Un coach contribue à négocier les<br />

crises et les processus de changement,<br />

à déverrouiller les blocages qui empêchent<br />

les collaborateurs d’atteindre<br />

certains buts. Il aide à activer tout<br />

le potentiel du personnel, à le faire<br />

progresser. »<br />

« Sturm creates atmosphere », Sturm<br />

met de l’ambiance. Tel est l’hommage que<br />

Sigo Gatterer, son dernier chef au marketing,<br />

lui a rendu dans son discours lors<br />

de son pot d’adieu en janvier dernier.<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

5


Photos grandeur<br />

nature<br />

La magie d’une photo, la soif<br />

de connaissances, des valeurs<br />

éthiques qui ne sont pas que<br />

des mots... La passion pour<br />

la nature unit des millions<br />

de lecteurs dans le monde<br />

entier.<br />

PAR Elisabet Tapio Neuwirth<br />

PHOTOS Lars Bringslimark, Bo Mellerstedt, Digitalvisions<br />

LE CONSOMMATEUR en quête de publications<br />

consacrées à la nature butine<br />

souvent dans les rayons des kiosques.<br />

Une revue par-ci, une autre par-là. Parfois,<br />

elles surgissent là où l’on s’y attend<br />

le moins, parmi les magazines dédiés<br />

aux animaux familiers, à la chasse,<br />

aux hobbies ou aux loisirs. On ne<br />

peut s’empêcher de s’interroger : comment<br />

qualifier cette revue ? Est-ce vraiment<br />

un magazine sur la nature ?<br />

Ce trouble s’explique par le fait que<br />

les magazines sur la nature attirent<br />

un lectorat très large. La majorité est<br />

plutôt intéressée par les photos ; pour<br />

certains, la nature en photo va au-delà<br />

d’une simple documentation, c’est un<br />

art. Puis, il y a ceux qui sont orientés<br />

biologie et sciences naturelles. Enfin, il<br />

y a les lecteurs engagés à qui la nature<br />

et l’environnement tiennent beaucoup<br />

à cœur.<br />

<strong>LA</strong> PHOTO, UN ART<br />

« Je crois que nous attirons tous ces<br />

groupes, estime Kjell Gustavsson, rédacteur<br />

en chef du magazine nordique<br />

Camera Natura. La revue est essentiellement<br />

consacrée aux photos, mais<br />

nous publions aussi des articles de vulgarisation<br />

scientifique. Nous avons notamment<br />

fait l’inventaire de toutes les<br />

grenouilles et phoques d’Europe du<br />

Nord. »<br />

À ses débuts, Camera Natura était<br />

une publication faite par et pour les<br />

photographes et diffusée seulement<br />

par abonnement. Aujourd’hui, elle est<br />

disponible dans les kiosques et sort<br />

chaque trimestre. Sa diffusion tourne<br />

autour de 5 000 exemplaires. Son lectorat<br />

s’est élargi au public qui aime la<br />

photo, la nature et l’environnement,<br />

devine son rédacteur en chef : « Peutêtre<br />

cela l’incite-t-il à aller au grand air,<br />

peut-être voyage-t-il par l’intermédiaire<br />

de nos photos. »<br />

DES PHOTOS SENSATIONNEL<strong>LES</strong><br />

La rédaction tente de refléter tant la<br />

nature sauvage que les paysages modelés<br />

par l’homme. Les photographes sont<br />

originaires de Suède, Finlande, Norvège,<br />

Danemark et Islande. Trait particulier,<br />

les textes peuvent être écrits<br />

jusqu’en trois langues en fonction de<br />

l’origine du journaliste. Le plus souvent,<br />

ils sont rédigés en suédois, mais<br />

6 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


aussi en norvégien et danois. C’est un<br />

geste délibéré afin de mettre en valeur<br />

et renforcer la coopération nordique.<br />

« Naturellement, cela ne va pas sans<br />

problème. Les lecteurs finlandais qui<br />

maîtrisent le suédois (NdT : deuxième<br />

langue officielle du pays) ont parfois<br />

des difficultés à lire le danois et le norvégien.<br />

Mais, d’un autre côté, certains<br />

de nos abonnés sont originaires de<br />

pays anglo-saxons et ne possèdent<br />

aucune de ces langues. Il n’y a que les<br />

photos qui les intéressent. »<br />

On a déjà demandé à Kjell Gustavsson<br />

s'il envisageait de sortir une édition<br />

en anglais. « Nous y songeons car l’Allemagne,<br />

la Grande-Bretagne et les USA<br />

sont un grand marché. Les Nordiques<br />

ont un style bien particulier qui les distingue<br />

des autres. Ici, les prédateurs<br />

sont toujours photographiés en pleine<br />

nature et rarement dans les réserves.<br />

Les magazines américains veulent de<br />

grands mammifères, des éléphants<br />

dans la savane par exemple. Je ne dis<br />

pas qu’un style est meilleur que l’autre,<br />

mais il est vrai que les photos nordiques<br />

sont différentes. »<br />

Et les couleurs sont exceptionnelles.<br />

Les photos paraissant dans Camera<br />

Natura ont de la place pour s’étaler, les<br />

textes, sobres, ne servent guère que de<br />

légendes.<br />

Le photographe finlandais Juho Rahkonen<br />

a exprimé le caractère complexe de<br />

son métier dans l’une de ses chroniques :<br />

« On nous critique parce que nous<br />

prenons de trop belles photos et négligeons<br />

la triste réalité. Certains disent<br />

que les belles photos sont autant de<br />

mensonges car il ne reste guère de<br />

grands espaces inexplorés. Devonsnous<br />

prendre des photos moches ? »<br />

N’y en a-t-il que pour les images à<br />

caractère grandiose ? « Non, la mort<br />

et la destruction existent aussi dans la<br />

nature, répond Kjell Gustavsson. Mais<br />

je trouve qu’il est essentiel de montrer<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

7


« Il est essentiel de<br />

montrer la beauté<br />

de la nature. On<br />

prend soin de ce<br />

que l’on voit et que<br />

l’on apprécie »<br />

KJELL GUSTAVSSON<br />

sa beauté. On prend soin de ce que<br />

l’on voit et de ce que l’on apprécie.<br />

En fin de compte, cela peut pousser à<br />

s’engager davantage en faveur de la<br />

protection de l’environnement. C’est<br />

la même chose pour toutes les formes<br />

d’art : la littérature, le cinéma, le théâtre.<br />

On veut être ému et surpris. C’est en<br />

tout cas le but de notre magazine. »<br />

DIFFUSION UNIVERSELLE<br />

La beauté de la nature et la cruauté de<br />

l’homme... Toutes les choses terrestres<br />

ont une histoire. Le National Geographic<br />

la raconte. Des reportages bien informés<br />

traitent de sujets comme la nature,<br />

la science, les hommes, les animaux, les<br />

voyages d’exploration, la géographie,<br />

l’histoire. Le mensuel sort dans 14 pays, sa<br />

diffusion atteint les 10 millions d’exemplaires<br />

et 45 millions de lecteurs. Les<br />

signatures les plus célèbres braquent<br />

leur objectif sur la réalité et la montre<br />

sous tous les angles. Le résultat peut<br />

être merveilleux comme dans Camera<br />

Natura, mais il peut être aussi tumultueux<br />

qu’un journal télévisé dans le<br />

cas de reportages sur la famine, un accouchement,<br />

les cerisiers en fleur au<br />

Japon ou un volcan qui crache ses<br />

entrailles.<br />

Le magazine est fondamentalement<br />

orienté vers les sciences naturelles. La<br />

National Geographic Society, qui le<br />

publie, a été fondée il y a 115 ans et<br />

compte aujourd’hui 10 millions de<br />

membres. La fondation a financé plus<br />

de 6 400 expéditions scientifiques et<br />

projets de recherche.<br />

Selon le service marketing, la revue<br />

attire le même type de lecteurs dans<br />

tous les pays, en majorité des hommes<br />

dont le niveau d’éducation dépasse<br />

largement la moyenne. Beaucoup occupent<br />

des postes à responsabilités, ont<br />

beaucoup voyagé et sont férus de technique.<br />

Ce profil correspond bien à Peter<br />

Finsterer, qui habite à Munich, en Allemagne.<br />

Physiothérapeute de formation,<br />

il est co-propriétaire d’un centre de remise<br />

en forme très fréquenté. Sa femme<br />

Petra travaille pour une maison de couture<br />

italienne et leurs filles Teresa, 11<br />

ans, et Sophia, 9 ans, vont à l’école.<br />

Peter Finsterer lit le National Geographic<br />

de temps en temps. En revanche, il<br />

achète le magazine allemand Geo presque<br />

tous les mois. Sa diffusion tourne<br />

autour de 503 000 exemplaires et ses<br />

lecteurs sont fidèles. Le titre se maintient<br />

plutôt bien en dépit de la mauvaise<br />

conjoncture actuelle et se défend contre<br />

la concurrence de l’édition allemande<br />

du National Geographic qui est publié<br />

par le même groupe de presse, Gruner<br />

+ Jahr.<br />

UN PÉDAGOGUE « VERT »<br />

Geo regorge de reportages et de photos<br />

choc sur d’autres pays et cultures. Il publie<br />

aussi des articles sur la médecine,<br />

les biotechnologies, la psychologie et les<br />

technologies. « C’est très enrichissant<br />

par rapport à mon niveau de connaissances,<br />

reconnaît Peter Finsterer qui lit<br />

régulièrement le mensuel depuis plus de<br />

20 ans. Les articles scientifiques sont<br />

toujours très intéressants. En outre,<br />

j’apprends toujours quelque chose.<br />

D’habitude, je me plonge dans la rubrique<br />

‘Geoskop’ qui répertorie les dernières<br />

découvertes dans plusieurs domaines.<br />

Professionnellement, je tire parti du<br />

contenu. Par exemple, je lis un article<br />

sur la façon dont différents peuples, en<br />

particulier les hommes, supportent la<br />

douleur car je pratique dans mon travail<br />

quotidien des sophrothérapies<br />

comme l’acupuncture. »<br />

Pendant ses loisirs, la famille est active.<br />

Elle aime se promener dans la nature,<br />

faire des randonnées en montagne,<br />

skier, nager... Cet intérêt pour la nature<br />

va de conserve avec une certaine conscience<br />

écologique. « Nous tentons<br />

d’avoir le minimum d’impact possible<br />

sur l’environnement. Mais ce n’est pas<br />

facile de savoir si on fait bien à chaque<br />

fois. Que faire : prendre le train ou la<br />

voiture ? L’essence nuit-elle davantage<br />

à l’environnement que l’électricité qui<br />

provient de centrales nucléaires. Geo<br />

nous fournit toute une documentation<br />

pour argumenter car il publie des articles<br />

qui informent et évaluent d’un œil<br />

critique le travail effectué dans ce<br />

domaine. »<br />

ÉTHIQUE DES MAGAZINES<br />

DE PRESTIGE<br />

Les questions relatives à l’environnement<br />

engagent des millions de personnes.<br />

Les mouvements écologistes grossissent<br />

en nombre et ceux qui y adhèrent reçoivent<br />

un bulletin spécial par la poste.<br />

Pour ceux qui les rédigent, le papier<br />

de ces magazines est plus qu’une question<br />

de conscience, c’est une question<br />

de principe.<br />

Quand on compte des millions de<br />

membres et encore plus de lecteurs à<br />

travers le monde, mieux vaut montrer<br />

l’exemple. Le WWF, le Fonds mondial<br />

8 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

pour la nature, est aujourd’hui avec<br />

près de cinq millions d’adhérents la<br />

plus grande association de protection de<br />

la nature du monde. SNF, l’association<br />

suédoise pour la protection de la nature,<br />

est la première organisation écologiste<br />

de Suède. Elle compte 160 000 membres.<br />

« Nous devons vivre selon nos<br />

principes, explique Carl-Axel Fall, rédacteur<br />

en chef du magazine de la SNF,<br />

Sveriges Natur. Nous menons des campagnes,<br />

par exemple pour sauver des<br />

espèces et la mer Baltique. Et nous nous<br />

occupons aussi des questions liées à<br />

la forêt et au papier. »<br />

Sveriges Natur et le BBC Wildlife<br />

Magazine sont les premières publications<br />

à avoir adopté un papier certifié<br />

FSC (<strong>Forest</strong> Stewardship Council), un<br />

papier qui satisfait à des critères très<br />

exigeants.<br />

À la différence du titre suédois, la<br />

revue britannique de la BBC est un magazine<br />

grand public qui tire à plusieurs<br />

millions d’exemplaires. Ce mensuel<br />

publie des articles sur les animaux, la<br />

« Appelez-nous<br />

quand vous aurez<br />

quelque chose à<br />

nous proposer »<br />

APPEL <strong>LA</strong>NCÉ PAR 36 RÉDACTEURS<br />

EN CHEF À L’INDUSTRIE PAPETIÈRE.<br />

Vouloir et savoir<br />

TOUT A COMMENCÉ par un appel lancé<br />

par 36 rédacteurs en chef de la presse<br />

suédoise. Ensemble, ils achètent<br />

7 700 tonnes de papier par an et souhaitaient<br />

fabriquer le produit le plus<br />

écologique possible. Mais ils ne trouvaient<br />

pas le papier adéquat. Ils ont<br />

donc demandé aux papetiers de leur<br />

produire un papier à partir de pâte<br />

certifiée FSC, sans chlore (TCF), en<br />

ménageant au maximum les ressources<br />

et en limitant les émissions nocives<br />

(labels Bra Miljöval ou Cygne nordique).<br />

Le prix devait être raisonnable.<br />

« Appelez-nous quand vous aurez<br />

quelque chose à nous proposer »,<br />

écrivaient-ils en conclusion.<br />

« En fait, ce papier faisait déjà<br />

partie de la gamme <strong>SCA</strong>, explique<br />

Christer Fält, directeur environnement<br />

de la papeterie d’Ortviken. Les<br />

papiers magazine LWC GraphoCote,<br />

GraphoLux et GraphoMatt satisfont<br />

à tous les critères FSC, TCF et du<br />

Cygne. »<br />

<strong>SCA</strong> a donc répondu à l’avis de<br />

recherche. L’association suédoise<br />

pour la protection de la nature (SNF)<br />

et Roger Olsson, alors rédacteur en<br />

chef du magazine Sveriges Natur de<br />

la SNF, étaient prêts à examiner<br />

l’entreprise sous toutes les coutures.<br />

Un consultant a été prié de faire un<br />

audit environnemental. Les coutures<br />

ont tenu et le papier aussi. « Nous<br />

répondions même à tous les critères<br />

ou presque du label Bra Miljöval de<br />

la SNF », affirme Christer Fält.<br />

La papeterie d’Ortviken fournit<br />

donc tout le papier de la première<br />

association écologiste de Suède. À<br />

l’heure actuelle, <strong>SCA</strong> livre du papier<br />

FSC à une douzaine de publications<br />

en Europe. « <strong>SCA</strong> est le seul à avoir<br />

ce profil écologique, ce qui en fait<br />

pose un problème. Nous aimerions<br />

bien que l’offre augmente sur le<br />

marché pour ce type de papier. »<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

9


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

nature et les dernières découvertes d’ordre<br />

biologique. Le lecteur y trouvera aussi<br />

la grille des émissions de la BBC consacrées<br />

à la nature. La rédaction fait<br />

appel aux meilleurs experts dans ses<br />

colonnes. Sir David Attenborough,<br />

l’une des sommités en la matière,<br />

siège au comité de rédaction. Il est<br />

certain qu’un papier traditionnel<br />

serait décalé dans ce contexte.<br />

Bientôt un arbre et matière première pour<br />

la presse. Un exemplaire de Sveriges Natur<br />

nécessite 0,1 m 2 de coupe claire.<br />

Sveriges Natur<br />

à la loupe<br />

QUEL EST l’impact sur l’environnement<br />

d’un magazine consacré à la<br />

nature ?<br />

C’est la question que s’est posée<br />

la SNF après avoir choisi le papier<br />

certifié FSC de <strong>SCA</strong>, son magazine<br />

Sveriges Natur devenant dans la foulée<br />

la première publication certifiée<br />

écologique. « Nous avons examiné<br />

l’impact environnemental de chaque<br />

process », explique Christer Fält,<br />

directeur environnement de la<br />

papeterie d’Ortviken.<br />

Pour la première fois, une publication<br />

dressait l’inventaire de son<br />

impact sur l’environnement, de<br />

l’arbre dans la forêt à la boîte aux<br />

lettres du lecteur. L’impression et la<br />

distribution sont les activités les<br />

plus polluantes, ce qui en a surpris<br />

plus d’un, affirme Christer Fält.<br />

« Auparavant, on estimait que c’était<br />

la fabrication du papier. »<br />

Comme le signale la rédaction,<br />

les chiffres ne veulent pas vraiment<br />

dire grand-chose sans valeurs de<br />

comparaison, mais ils donnent<br />

néanmoins une indication de son<br />

Förslag på bild och bildtext<br />

till Sveriges Natur under<br />

luppen<br />

För att lindra bilden av<br />

”kalhygge”. Bild på föryngringsyta<br />

och ett grönt, fint<br />

skott som sticker upp ur<br />

jorden:<br />

Förslag bildtext:<br />

action pour produire le magazine<br />

le plus propre de Suède.<br />

Pollution d’un exemplaire de<br />

Sveriges Natur :<br />

93 g de dioxyde de carbone<br />

0,4 g d’oxyde d’azote<br />

0,05 g de paraffines<br />

0,01 g de particules<br />

0,1 g d’oxyde de carbone<br />

0,2 g d’oxyde de soufre<br />

1,2 g de matières consommant de<br />

l’oxygène (DCO)<br />

0,1 m 2 de coupe claire<br />

Toutes les émissions, sauf les DCO,<br />

sont rejetées dans l’atmosphère.<br />

(Source : SNF)<br />

DES TITRES QUI ASSUMENT<br />

Un coup d’œil rapide sur les magazines<br />

d’information sur la nature montre<br />

qu’une poignée d’entre eux ont choisi<br />

un papier FSC, notamment Maude H<br />

Gullberg Sjöåsen, rédactrice en<br />

chef de WWF Eko, le magazine<br />

des membres du WWF en Suède.<br />

WWF Eko a été le premier à<br />

passer au papier FSC en Suède.<br />

« Pour nous, il est essentiel de<br />

distribuer un magazine et autres<br />

documentations imprimés sur<br />

un papier écologique. Le papier<br />

FSC est fabriqué en Suède, mais<br />

les autres qualités [écologiques]<br />

ne font pas l’objet d’une production<br />

élevée. Vu la superficie<br />

de forêt certifiée FSC en Suède,<br />

il est surprenant que le choix<br />

soit aussi réduit. Nous devons<br />

donc acheter certaines qualités<br />

à l’étranger, d’où de longs<br />

transports. On peut alors se<br />

demander : FSC ou longs transports<br />

? Qu’est-ce qui est le moins préjudiciable<br />

pour l'environnement ? Voilà<br />

pourquoi il est capital que le choix en<br />

matière de papier certifié FSC s’élargisse<br />

le plus vite possible en Suède. »<br />

Chez Sveriges Natur, on débat d’un<br />

autre problème : « Tout est imprimé<br />

sur papier FSC, sauf la couverture,<br />

explique Carl-Axel Fall. En fait, nous<br />

ne savions pas qu’il existait un papier<br />

écologique d’une qualité suffisante<br />

pour la couverture. Nous l’avons<br />

trouvé. Il est un peu trop jaune et pas<br />

tout à fait optimal, mais nous allons<br />

l’adopter. »<br />

Le rédacteur en chef espère que le<br />

dernier numéro de 2003 sera entièrement<br />

imprimé sur papier FSC, une<br />

nouvelle que les lecteurs apprécieront<br />

10 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


certainement. Il existe deux types de<br />

lecteurs, indique Carl-Axel Fall. Le<br />

premier est un homme de plus de 50<br />

ans qui aime les balades en plein air<br />

et est un écologiste de première heure.<br />

Le second est une femme d’environ<br />

35 ans qui ne se promène pas autant<br />

en forêt, mais se préoccupe de la<br />

protection de l’environnement, des<br />

effets des produits chimiques, des produits<br />

alimentaires, de la santé.<br />

<strong>LES</strong> ENFANTS ET <strong>LES</strong> MAGAZINES<br />

Les enfants aussi s’intéressent à la<br />

nature et à l’environnement. Certains<br />

groupes de presse se sont empressés de<br />

satisfaire leur curiosité. En Allemagne,<br />

Teresa Finsterer, 11 ans, aime les animaux.<br />

La famille a deux chats. La fillette<br />

aime beaucoup feuilleter le Geo<br />

de papa. Chez sa copine, elle lit le<br />

mensuel Geolino qui s’adresse aux 8-<br />

14 ans. « Le plus rigolo, ce sont les<br />

histoires drôles. Mais il y a aussi des<br />

articles sur les animaux. Je trouve que<br />

les photos sont grandes et belles. On<br />

trouve aussi des posters d’animaux. »<br />

Le premier numéro de Geolino est<br />

sorti en 2001. Depuis, le concept fait<br />

un tabac. Son tirage s’est stabilisé à<br />

207 000 exemplaires. Comme pour<br />

son grand frère, son contenu est varié :<br />

sciences, technologies, culture se mêlent<br />

aux jeux, trucs et astuces ainsi<br />

qu’aux photoreportages des bambins.<br />

Le ton est à la fois drôle et sérieux.<br />

« On peut apprendre beaucoup en lisant<br />

Geolino. J’ai lu plusieurs articles<br />

sur la guerre en Irak, par exemple. »<br />

Le papa de Teresa est bien disposé à<br />

l’égard du mensuel auquel de nombreuses<br />

écoles sont abonnées. « Les choses<br />

sont expliquées de manière à être comprises<br />

par les enfants sans pour cela<br />

éviter les sujets sérieux. Geolino aide<br />

beaucoup les parents qui n’ont pas le<br />

temps ou ne peuvent discuter de ces<br />

questions. »<br />

<strong>LES</strong> CONNAISSANCES FONT<br />

<strong>LA</strong> FORCE<br />

Le concept selon lequel les enfants se<br />

divertissent en lisant sans être conscients<br />

qu’ils apprennent quelque chose<br />

est astucieux. National Geographic<br />

Kids l’applique depuis 1975. Il s’adresse<br />

lui aussi aux 8-14 ans. Son objectif<br />

est de distraire et d’informer, et de les<br />

intéresser au monde qui les entoure.<br />

Animaux, divertissement, sciences,<br />

technologies, actualité et reportages sur<br />

d’autres cultures se partagent ses pages.<br />

Le WWF, quant à lui, a créé pour ses<br />

jeunes adhérents des Panda Clubs nationaux.<br />

Dans certains pays, il existe<br />

même une publication pour les enfants.<br />

WWF France s’apprête à lancer Panda<br />

Junior. La rédaction est sûre qu’il va<br />

marcher.<br />

Les connaissances font la force et les<br />

écologistes de demain sont bien informés,<br />

apprécient la magie d’une photo<br />

et sont attachés à notre bonne vieille<br />

Terre. Comme les grands !<br />

Teresa Finsterer et sa petite sœur Sophia<br />

aiment bien les animaux et la nature.<br />

Teresa lit régulièrement Geolino, qui<br />

instruit en divertissant.<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

11


On a souvent dit que l’informatique<br />

allait entraîner la disparition du<br />

papier. Pourtant, une équipe de<br />

chercheurs suédois a amalgamé<br />

les deux en inventant le papier<br />

électronique.<br />

PAPIER ANIMÉ<br />

PAR Luise Steinberger ILLUSTRATION Daniel Egnéus<br />

UN HOMME REGARDE la télévision<br />

chez lui. Son téléviseur mince comme<br />

du papier à cigarettes est fixé au mur.<br />

Il enlève son gilet et le pose à côté de<br />

lui. Soudain, une lumière rouge commence<br />

à clignoter sur la petite étiquette<br />

cousue dans le col. Le gilet a besoin<br />

d’être lavé et en profite pour indiquer<br />

à quelle température il doit l’être.<br />

Après avoir mis son gilet dans le<br />

lave-linge, l’homme se plonge dans le<br />

magazine auquel il est abonné. Il l’a<br />

attendu avec impatience car il envisage<br />

de se rendre aux Antilles et ce numéro<br />

doit comporter un reportage<br />

avec de belles photos. Il y a même un<br />

encadré avec le prix des hôtels et des<br />

billets d’avion où il inscrit sa localité<br />

de départ. Le magazine commence<br />

alors à rechercher pour lui les meilleures<br />

offres.<br />

De la science-fiction ? Aujourd’hui<br />

peut-être, mais pas dans 50 ans. C’est<br />

ce que croit Magnus Berggren, professeur<br />

d’électronique organique à<br />

l’université de Linköping, en Suède.<br />

« À l’heure actuelle, l’électronique est<br />

une boîte, un téléphone portable ou un<br />

ordinateur. Mais bientôt, l’électronique<br />

pourra se fixer sur des surfaces comme<br />

le papier et le tissu. Elle sera omniprésente<br />

et s’occupera d’un tas de choses<br />

sans que nous nous en rendions vraiment<br />

compte. »<br />

AFFICHEURS AU PREMIER P<strong>LA</strong>N<br />

Depuis trois ans, le professeur mène un<br />

projet de recherche sur le papier intelligent.<br />

En compagnie de sa dizaine de<br />

collègues, il a mis au point une méthode<br />

pour concevoir une sorte d’écran<br />

minimaliste en imprimant des encres<br />

conductrices sur du papier normal.<br />

« Nous imprimons une trame à base<br />

d’afficheurs sur le papier. À côté de<br />

chaque afficheur, nous imprimons un<br />

transistor qui gère son afficheur et<br />

détermine quelle information il doit<br />

afficher. Ainsi, nous pouvons piloter<br />

toute la matrice d’afficheurs depuis la<br />

périphérie du papier. En principe, nous<br />

pouvons imprimer ce que nous voulons<br />

sur le papier. »<br />

Chaque mise à jour nécessite de<br />

l’électricité. Elle peut être fournie au<br />

papier soit par induction, soit à l’aide<br />

de petits accumulateurs imprimés à<br />

côté des afficheurs, soit en reliant le<br />

papier à un cordon d’alimentation<br />

normal. Peu de courant est nécessaire<br />

car la mémoire des afficheurs dure<br />

longtemps, deux heures et plus.<br />

L’encre est fabriquée à l’aide de<br />

12 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


polymères, des plastiques organiques<br />

conducteurs, qui sont dissous dans<br />

l’alcool ou l’eau avant d’être introduit<br />

dans la presse comme n’importe quel<br />

autre type d’encre. Jusqu’à présent, les<br />

chercheurs ont produit tous leurs tirages<br />

de manière artisanale. Ils ont acheté<br />

récemment une presse pour perfectionner<br />

leur méthode et l’adapter aux<br />

procédures de travail des imprimeries<br />

normales. Lorsque tout sera testé,<br />

l’impression d’un mètre carré de papier<br />

à afficheurs ne devrait pas coûter plus<br />

d’un euro.<br />

PUBLICITÉ ET LOGISTIQUE<br />

Quels seront les débouchés de ce papier ?<br />

Pas les écrans de téléviseur dans un<br />

premier temps, estime Magnus Berggren.<br />

Les écrans en papier sont beaucoup plus<br />

lents et leur résolution moins bonne<br />

car les polymères conduisent moins<br />

« La surface la plus souple qui soit est<br />

le papier. Pour nous, cela a constitué une<br />

sorte de défi du point de vue recherche »<br />

MAGNUS BERGGREN<br />

bien l’électricité que le cuivre, par exemple.<br />

En revanche, on pourra fixer<br />

un petit indicateur sur une étiquette<br />

collée sur un emballage pour indiquer,<br />

par exemple, où en est la livraison.<br />

Ou pour ajouter une animation à<br />

une affiche publicitaire. « Nous ne<br />

mettons pas au point un système électronique<br />

qui peut être mis à jour à<br />

toute vitesse, lance Magnus Berggren.<br />

Nous nous concentrons sur une électronique<br />

qui fonctionne vraiment sur<br />

la surface du papier et nous laissons<br />

aux chercheurs de demain le soin de<br />

régler le problème de la vitesse. »<br />

Que son application soit le papier<br />

est purement le fruit du hasard. Spécialiste<br />

de la physique des solides, Magnus<br />

Berggren a déjà travaillé sur les polymères<br />

conducteurs. L’une des tendances<br />

actuelles en physique est la modification<br />

des surfaces souples : la plupart<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

13


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

des chercheurs expérimentent sur<br />

diverses surfaces en plastique ou en<br />

verre. « Mais la surface la plus souple<br />

qui soit est le papier. Pour nous, cela a<br />

constitué une sorte de défi du point de<br />

vue recherche. »<br />

Même l’objectif poursuivi différencie<br />

le projet de Linköping d’autres projets<br />

sur le papier intelligent, estime le professeur.<br />

Le papier intelligent est un<br />

concept très large et souvent, il porte<br />

sur la mise au point d’un écran sur<br />

lequel écrire sans clavier.<br />

MAGNUS BERGGREN<br />

« L’objectif de nombreux chercheurs est<br />

de trouver une technologie qui puisse<br />

remplacer le papier. Nous, nous cherchons<br />

une technologie qui permet de<br />

développer et d’élargir les fonctionnalités<br />

du papier. Le papier blanc ne<br />

disparaîtra jamais, à notre avis. Nous<br />

essayons de conserver ses propriétés,<br />

c’est-à-dire la capacité d’être plié, jeté<br />

ou de servir de combustible. »<br />

Du point de vue environnemental,<br />

l’association du papier et des polymères<br />

présente de nombreux avantages<br />

« Les papiers couché et laminé<br />

présentent les meilleures surfaces<br />

car elles sont régulières et leur<br />

conductibilité est supérieure »<br />

MAGNUS BERGGREN<br />

étant donné qu’à l’instar des encres actuelles,<br />

la nouvelle couche conductrice<br />

peut être retirée du papier à fin de recyclage.<br />

CONDUCTIBILITÉ DES SURFACES<br />

LISSES<br />

Les industries du papier et du carton<br />

sont très intéressées par le système.<br />

Avant de se lancer dans ce projet, Magnus<br />

Berggren a eu de longs entretiens<br />

• Professeur d’électronique organique à l’université de Linköping, en Suède.<br />

• Né en 1968 ; a grandi près de Skara, dans le sud du pays.<br />

•Études et soutenance de thèse en physique appliquée à l’université de<br />

Linköping. Sujet : la mémoire des polymères.<br />

• A travaillé aux laboratoires Bell aux USA.<br />

• Directeur général de la société TFE à Linköping, qui travaille sur les polymères<br />

à mémoire.<br />

• Salarié de la société de recherche Acreo à Linköping.<br />

• Média préféré : un magazine de qualité contenant des récits de voyage<br />

comme le National Geographic.<br />

avec leurs représentants. Une série de<br />

papetiers et de cartonniers, dont <strong>SCA</strong>,<br />

ont par l’intermédiaire d’un projet<br />

commun contribué à mettre au point<br />

diverses méthodes d’impression et de<br />

couchage permettant de doter la surface<br />

du papier de fonctionnalités électroniques.<br />

Le professeur et ses collègues<br />

ont dû apprendre les bases de la<br />

fabrication du papier avant de procéder<br />

à des tests sur presse et s’entretenir<br />

avec des papetiers et des graphistes.<br />

« Il nous a fallu tout apprendre du<br />

papier, comprendre ce qu’est sa surface,<br />

qu’elle est de nature hygroscopique<br />

par exemple. Faire du papier est une<br />

technologie avancée et le papier est<br />

un produit sophistiqué, ce qu’oublient<br />

beaucoup. »<br />

L’équipe de chercheurs a travaillé sur<br />

des papiers fins, du carton, du carton<br />

ondulé, du papier couché, etc. Pour sa<br />

part, Magnus Berggren préfère le papier<br />

couché ou laminé. « Pour nous, ils<br />

présentent les meilleures surfaces car<br />

elles sont régulières et leur conductibilité<br />

est supérieure. »<br />

Une fois la nouvelle presse opérationnelle,<br />

les premières applications<br />

commerciales devraient être mises sur<br />

le marché d’ici un an, estime le professeur<br />

qui ne peut en dire davantage<br />

étant donné que l’une des entreprises<br />

contactées est partie prenante dans le<br />

projet. Mais, ajoute-t-il, « nous investissons<br />

beaucoup dans l’identification<br />

électronique sur carton et afficheurs<br />

sur papier. »<br />

On peut envisager des unes changeant<br />

de titres, par exemple. Le papier<br />

journal est encore hors d’atteinte car<br />

les encres conductrices sont très peu<br />

performantes sur cette surface relativement<br />

rugueuse. Mais l’adaptation de<br />

cette technique au papier magazine est<br />

envisageable dans un avenir proche.<br />

Une revue de voyages calculant le prix<br />

d’un billet d’avion n’est donc pas si<br />

éloignée que ça.<br />

14 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

Q.I. en vue : l'actric américaine Geena Davis<br />

(ici dans L’île aux pirates) est une Mensane,<br />

ainsi que le dessinateur Scott Adams,<br />

auteur de la BD Dilbert.<br />

L’objectif est que les comités reproduisent<br />

toutes les pages, mais certains n’ont pas<br />

les moyens. Voilà pourquoi seules les<br />

quatre premières pages seulement sont<br />

obligatoires. »<br />

REVUE POUR<br />

TÊTES PENSANTES<br />

Le Mensa International Journal est la revue internationale<br />

des surdoués. L’association Mensa a<br />

vu le jour en 1946 et, pour y entrer, il faut faire<br />

preuve d’un Q.I. supérieur à 132. Elle compte<br />

une soixantaine de comités nationaux et près<br />

de 100 000 membres. L’objectif de sa publication<br />

est de constituer un réseau international<br />

promouvant l’intelligence.<br />

PAR Bert Altman PHOTO Scanpix<br />

DONNA JADIS, rédactrice en chef du<br />

Mensal International Journal (IJ), est<br />

bénévole. Les articles sont écrits par des<br />

membres de l’association qui ne sont pas<br />

rémunérés. Même si le contenu est rédigé<br />

par des personnes au Q.I. élevé, l’IJ n’est<br />

guère différent des autres publications<br />

pour sujets d’intelligence normale, estime<br />

Donna Jadis. « D’ailleurs, les Mensans ne<br />

se distinguent guère des autres, sauf sur<br />

un point : ils font partie des 2 % qui ont<br />

le mieux réussi aux tests d’intelligence.<br />

– Leurs centres d’intérêt sont des<br />

plus divers. C’est pourquoi je publie des<br />

articles qui, je l’espère, les intéressent<br />

tous : un calendrier répertoriant les réunions<br />

Mensa dans le monde, une chronique<br />

sur les langues, des news sur les<br />

sciences, l’informatique... »<br />

L’IJ publie également des petites annonces,<br />

énigmes, bandes dessinées et articles<br />

sur les exploits des Mensans, envoyés<br />

par les membres. Tout cela remplit quatre<br />

pages normales et quatre pages supplémentaires<br />

dix fois par an. Les quatre<br />

premières pages résument l’information<br />

internationale relative à l’association,<br />

les autres sont plus divertissantes. Leur<br />

répartition dépend du mode de distribution<br />

car l’IJ est inclus dans les revues publiées<br />

par les comités nationaux. « J’envoie<br />

le magazine par Internet en format PDF.<br />

L’UTILE À L’AGRÉ<strong>AB</strong>LE<br />

Les Mensans qui vivent dans un pays<br />

où aucun magazine n’est publié reçoivent<br />

l’IJ par la poste, un simple imprimé noir<br />

et blanc sans photos.<br />

La langue pose quand même problème.<br />

L’IJ ne paraît qu’en anglais, toutes les<br />

contributions doivent être rédigées en<br />

anglais intelligible même si ce n’est pas la<br />

langue maternelle de leurs auteurs. « Si<br />

je ne comprends pas le sujet, il m’est impossible<br />

de l’adapter pour qu’il ait une<br />

certaine tenue. J’en ai renvoyé plus d’une<br />

à leurs auteurs en les priant de demander<br />

à un ami plus doué en anglais de les<br />

réécrire. »<br />

La particularité principale de l’IJ est<br />

le réseau qu’il contribue à créer, estime la<br />

rédactrice en chef.<br />

Grâce aux petites annonces, les<br />

Mensans cherchent des postes à<br />

l’étranger, traquent un livre épuisé,<br />

sollicitent des résultats de<br />

travaux de recherche sur telle ou<br />

telle maladie, etc. « Par exemple,<br />

une personne handicapée souhaitait<br />

échanger sa maison en Californie<br />

contre un appartement aménagé<br />

pour personnes en fauteuil roulant à<br />

Londres pendant les vacances. Il a<br />

reçu plusieurs propositions.<br />

– C'est vraiment sympa de contribuer<br />

à mettre en contact les membres<br />

de l’association aux quatre coins du<br />

globe. »<br />

Qu’est-ce que le Q.I. ?<br />

Le quotient intellectuel (Q.I.)<br />

est un indice exprimant les capacités<br />

intellectuelles d’un individu.<br />

Il existe plusieurs moyens de le<br />

déterminer. À chaque méthode<br />

correspond une échelle de valeur.<br />

En règle générale, le Q.I. d’un sujet<br />

d’intelligence moyenne est fixé<br />

à 100. Un Q.I. de 132 démontre<br />

une intelligence supérieure à<br />

la moyenne.<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

15


UNE TÊTE DE PONT POUR<br />

Continent le plus peuplé<br />

du monde, l’Asie offre<br />

d’excellentes opportunités<br />

de croissance en tant que<br />

marché et centre de production.<br />

La Chine est la star de<br />

ce continent.<br />

PAR Jonas Rehnberg PHOTO <strong>SCA</strong><br />

<strong>SCA</strong> ENTEND ÊTRE reconnu dans ses<br />

secteurs d’activité comme principal fournisseur<br />

de valeur pour ses clients, son<br />

personnel et ses actionnaires. Si l’Europe<br />

et l’Amérique du Nord restent encore ses<br />

principaux marchés, le Groupe cherche<br />

à acquérir un leadership dans le reste du<br />

monde, particulièrement en Asie où<br />

vit plus de la moitié de la population<br />

mondiale.<br />

Affichant une croissance annuelle de<br />

8 % depuis 20 ans, la Chine est la star<br />

de l’Asie. On y souscrit chaque mois<br />

cinq millions d’abonnements de télé-<br />

phone portable, et le faible coût de la<br />

main d’œuvre en fait le centre mondial<br />

de l’industrie manufacturière. Pour<br />

<strong>SCA</strong>, la Chine offre une excellente opportunité<br />

en tant que marché potentiel et<br />

centre de production.<br />

TÊTE DE PONT<br />

« L’Asie est notre principal marché à<br />

long terme et la Chine sera notre tête de<br />

pont, affirme Colin J. Williams, PDG de<br />

<strong>SCA</strong> North America et de la nouvelle<br />

division <strong>SCA</strong> Packaging Growth Markets.<br />

<strong>SCA</strong> ne peut devenir leader en<br />

packaging et produits d’hygiène sans en<br />

tenir compte. Le marché chinois croît<br />

rapidement et nous devons progresser<br />

avec lui. »<br />

Il veille toutefois à ne pas se laisser<br />

griser par le potentiel chinois : « <strong>SCA</strong><br />

s’implante méthodiquement préférant à<br />

une croissance stérile créer de la valeur<br />

et sécuriser les acquis. »<br />

<strong>SCA</strong> peut déjà s’appuyer sur deux<br />

partenaires asiatiques créés en jointventure<br />

: Cenpak, à Singapour, et Weyerhaeuser,<br />

à Shanghai. Ensemble, ils<br />

gèrent seize sites en Chine. Selon Colin<br />

Williams, la coopération avec les directions<br />

chinoises est la clé du succès dans<br />

cette région.<br />

« Il faut être conscient de ce que l’on<br />

sait, mais plus encore de ce que l’on ne<br />

sait pas. Nos partenaires locaux et un<br />

management chinois nous aident à comprendre<br />

les gens, la législation et les us<br />

et coutumes en affaires. Les Chinois de<br />

l’étranger sont une ressource précieuse<br />

car ils combinent racines chinoises et<br />

formation commerciale occidentale. »<br />

Pour donner un exemple de l’attrait<br />

que la Chine exerce sur les fabricants<br />

occidentaux, Colin Williams cite Wal-<br />

Mart, le géant américain de la grande<br />

distribution, qui s’y procure plus de<br />

la moitié de ses produits. <strong>SCA</strong> compte<br />

s’engager dans la même voie. « Grâce à<br />

notre gestion informatisée des designs et<br />

cahiers des charges, nos clients pourront<br />

être assurés d’un parfait suivi. Nous<br />

sommes les seuls à offrir ce service. »<br />

D’une manière générale, l’industrie<br />

chinoise de l’emballage, très fragmentée,<br />

souffre de problèmes de qualité, précise<br />

La Chine s’ouvre aux marchés de<br />

l’incontinence et de l’emballage<br />

Deux divisions de <strong>SCA</strong> actuellement<br />

établies en Chine, Hygiene <strong>Products</strong> et<br />

Packaging, comptent sur de bonnes<br />

perspectives de croissance.<br />

PAR John Lu PHOTO <strong>SCA</strong><br />

PARMI <strong>LES</strong> PÔ<strong>LES</strong> d’activité de <strong>SCA</strong>,<br />

seuls les produits d’emballage et la division<br />

incontinence d’Hygiene <strong>Products</strong><br />

sont actuellement présents en Chine,<br />

mais ils ont, l’un et l’autre de grandes<br />

ambitions pour l’avenir. Le marché de<br />

<strong>SCA</strong> Hygiene <strong>Products</strong> dans ce pays<br />

s’est développé à partir d’une activité<br />

d’exportation depuis l’Europe et s’était<br />

concentré principalement sur les produits<br />

d’incontinence pour les organisations<br />

médicales, explique Richard Foltz,<br />

directeur régional de <strong>SCA</strong> Hygiene <strong>Products</strong><br />

Ltd pour l’Asie, et basé à Taipei.<br />

<strong>SCA</strong> ne jouit pas encore en Chine de la<br />

Richard Foltz, directeur régional, et Tina<br />

Hu, responsable en Chine de <strong>SCA</strong> Hygiene<br />

<strong>Products</strong>, exhibent le contrat de commercialisation<br />

des produits Tena dans toute<br />

la Chine.<br />

16 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


L’ASIE<br />

« Nos partenaires locaux et un management chinois nous aident à comprendre les<br />

gens, la législation et les us et coutumes en affaires », affirme Colin J. Williams, PDG<br />

du nouveau pôle commercial <strong>SCA</strong> Packaging Growth Markets.<br />

Colin Williams. « En Chine, notre progression<br />

ne sera pas basée sur des acquisitions,<br />

mais sur une croissance organique<br />

ou la construction de nouvelles usines. »<br />

À l’heure actuelle, les joint-ventures<br />

chinois de <strong>SCA</strong> génèrent un chiffre<br />

d’affaires de 93 millions d’euros. « Nous<br />

voudrions doubler ce chiffre d’ici cinq<br />

ans. Le marché a le potentiel nécessaire. »<br />

SEPT ANS D'EXPÉRIENCE<br />

Colin Williams a déjà sept ans d’expérience<br />

professionnelle de la Chine ou<br />

avec les Chinois. Fasciné par le pays, il<br />

affirme qu’on n’y travaille pas très différemment<br />

d’ailleurs. « Même s’ils ont<br />

leur façon bien à eux de faire des affaires,<br />

les relations tiennent une place prépondérante.<br />

»<br />

Côté positif, il souligne que les travailleurs<br />

chinois ont généralement un bon<br />

niveau de formation, un grand appétit<br />

d’apprendre et qu’ils possèdent les compétences<br />

informatiques nécessaires pour<br />

utiliser les réseaux d’aujourd’hui. « S’il<br />

existe des zones d'ombre, ce n’est pas au<br />

niveau de la formation et de la technologie.<br />

Lorsque l’on veut faire des affaires<br />

en Chine, les aspects juridiques, les<br />

relations avec l’administration locale et<br />

d’autres questions pratiques peuvent<br />

s’avérer cruciales. Mais nos directions<br />

locales sont parfaitement en mesure de<br />

gérer tout cela. »<br />

même notoriété que certains grands<br />

acteurs tels que Johnson & Johnson,<br />

Kimberly-Clark ou Procter & Gamble.<br />

Les produits pour l’incontinence<br />

ciblent le marché institutionnel des hôpitaux<br />

et des établissements de soins<br />

ainsi, que les personnes souffrant de<br />

fuites urinaires. Le traitement de l’incontinence<br />

doit encore être développé en<br />

tant que nouvelle catégorie de produits<br />

dans la Chine continentale et les acteurs<br />

sont rares sur ce segment, constate<br />

Richard Foltz.<br />

Tina Hu, responsable en Chine de<br />

<strong>SCA</strong> Hygiene <strong>Products</strong> Ltd, affirme que<br />

le marché est voué à croître : « Avec le<br />

vieillissement rapide de sa population<br />

de 1,3 milliard d’habitants, en croissance<br />

lente mais régulière, la Chine va voir<br />

doubler la proportion des personnes<br />

âgées (65 ans et plus) qui passera à un<br />

habitant sur cinq en 2025 contre un sur<br />

dix actuellement. »<br />

<strong>SCA</strong> a annoncé récemment la création<br />

d’une entité commerciale, <strong>SCA</strong> Hygiene<br />

Growth Markets, et son objectif en<br />

Chine sera élargi à d’autres produits<br />

« tissue » grand public et aux gammes<br />

Fempro et Away-from-Home, poursuit<br />

Richard Foltz. « La Chine et l’Asie<br />

offrent d’importantes opportunités<br />

de croissance. »<br />

Si <strong>SCA</strong> doit encore assurer sa place<br />

dans le marché chinois des produits<br />

d’hygiène, ses activités d’emballage<br />

sont, quant à elles, présentes depuis<br />

longtemps dans le pays.<br />

SHANGHAI ET WUHAN<br />

Ses deux premières implantations dans<br />

le secteur de l’emballage – l’une à<br />

Shanghai et l’autre dans la ville de Wuhan<br />

au centre du pays – ont démarré<br />

vers le milieu des années 1990. Pour<br />

appuyer ses unités chinoises, <strong>SCA</strong> est<br />

entré en 1999 dans le capital de Central<br />

Package Pte Ltd à Singapour. L’année<br />

suivante, ces unités étaient regroupées<br />

sous la tutelle de Central Package.<br />

Par le biais d’une filiale, Central<br />

Package a mis sur pied le groupe Cenpak<br />

en Chine, lequel a 14 usines et en<br />

prévoit quatre autres, en plus des deux<br />

unités gérées pour <strong>SCA</strong>, explique Chan<br />

Tak Ching, directeur général de Cenpak<br />

Nanjing Packaging Co. Ltd.<br />

La participation de <strong>SCA</strong> dans ces<br />

entreprises varie en fonction de leur<br />

statut de filiale à part entière ou en<br />

joint-venture avec Cenpak, poursuit-il.<br />

Avec l’aide de sa filiale Tuscarora<br />

aux États-Unis, <strong>SCA</strong> a permis à Cenpak<br />

de servir davantage de clients européens<br />

et américains, ajoute Edward Chen,<br />

directeur général de Shanghai Cenpak<br />

Packaging Co. Ltd et membre du conseil<br />

d’administration de Central Package.<br />

Cenpak a également tiré profit des<br />

ressources de <strong>SCA</strong> en matière de logiciel<br />

de conception et d’analyse financière.<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

17


Le magazine espagnol Quo a de quoi étancher la<br />

soif de connaissances du plus assoiffé des lecteurs.<br />

Chaque numéro est bourré d’informations qui,<br />

croit-on, n’intéresse personne. Sauf qu’une fois<br />

qu’on commence à le lire, on ne peut plus s’arrêter.<br />

QUO<br />

VADIS ?<br />

PAR Ann Johansson ILLUSTRATION Pia Koskela<br />

TECHNOLOGIE, neurologie, physique,<br />

santé, nature, sexualité, culture, espace,<br />

automobile, gastronomie, inventions,<br />

médias, mode, animaux, etc., etc. Le<br />

contenu du mensuel espagnol Quo est<br />

très varié. Les sujets abordés dans les<br />

articles ont des points de départ très<br />

divers : quelque chose de différent, de<br />

nouveau, d’ancien, de curieux...<br />

En d’autres termes, tous les thèmes y<br />

trouvent leur place. Leur dénominateur<br />

commun est que chaque article doit<br />

avoir un lien scientifique ou technique.<br />

« Nous choisissons des questions<br />

d’ordre scientifique, technique ou social,<br />

explique Amelia Die, rédactrice<br />

en chef. Elles doivent être d’actualité.<br />

Notre intention est de leur donner un<br />

angle différent et un point de départ<br />

qui correspondent à la philosophie du<br />

magazine. »<br />

La politique de la rédaction et ses<br />

objectifs sont d’éveiller la curiosité de<br />

ses lecteurs, notamment sur des sujets<br />

comme les sciences et la culture. « Nous<br />

voulons livrer des connaissances à nos<br />

lecteurs sur ces questions tout en leur<br />

donnant une information générale. »<br />

MATIÈRE À RÉFLEXION<br />

Exemple de ce concept, un article qui<br />

parle des couleurs avec un fort ancrage<br />

sur l’automne. Pourquoi les feuilles des<br />

arbres sont-elles si colorées ? Pourquoi<br />

et comment les feuilles tombent-elles à<br />

l’automne ? Le lecteur apprend par quel<br />

moyen ses yeux perçoivent les couleurs<br />

18 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

des feuilles, ce qu’est le bêtacarotène<br />

qu’on retrouve dans tout ce qui est<br />

orange et qui donne aux feuilles leurs<br />

belles couleurs d’automne. Il y apprend<br />

aussi que la couleur orange stimule<br />

l’appétit.<br />

Un autre reportage s’intéresse à ce<br />

qui se passe dans notre cerveau lorsque<br />

l’on est déprimé et comment agit l'antidépresseur<br />

Prozac. Un troisième sujet<br />

aborde le thème des manipulations génétiques<br />

et montre avec force texte et<br />

photo comment on opère les embryons<br />

dans le ventre de leurs mamans.<br />

Un quatrième article publié sous la<br />

rubrique Auto décrit ce qui caractérise<br />

un automobiliste agressif et quels facteurs<br />

provoquent l’irascibilité des conducteurs.<br />

En dépit du sérieux de ses sujets, le<br />

mensuel développe le tout sur un ton<br />

humoristique comme en témoignent<br />

son langage imagé et ses légendes, ainsi<br />

que les concours et autres rubriques qui<br />

font appel aux lecteurs. « L’humour est<br />

l’une des principales caractéristiques du<br />

magazine, estime Amelia Die. En particulier<br />

sur les sujets auxquels le lecteur<br />

peut contribuer. »<br />

Les lecteurs sont nombreux à réagir<br />

aux articles. Certaines lettres sont envoyées<br />

au courrier des lecteurs (Quonectados),<br />

d’autres en réponse à des<br />

concours ou autres sollicitations de la<br />

rédaction. Exemple de concours ayant<br />

remporté un grand succès : faire parvenir<br />

des œufs frais intacts au magazine.<br />

De nombreux emballages novateurs<br />

sont parvenus au siège de la rédaction à<br />

Madrid. Les meilleurs ont été sélectionnés,<br />

photographiés et publiés, puis les<br />

lecteurs ont voté pour élire les meilleures<br />

trouvailles.<br />

Édité par le groupe de presse français<br />

Hachette, Quo paraît depuis octobre<br />

1995, en espagnol uniquement. Une<br />

édition spéciale « edition distina » est<br />

réservée au Mexique. De l’avis de la<br />

rédaction, elle est la seule à sortir ce<br />

genre de publication, du moins en Europe.<br />

Son concept, attirer le lecteur par<br />

les connaissances, s’est révélé une réussite.<br />

Son tirage moyen s’élève à 179 407<br />

exemplaires, mais chaque numéro est<br />

lu par un million de lecteurs.<br />

Ces lecteurs, dont la moyenne d’âge<br />

est de 31 ans, sont originaires de toute<br />

l’Espagne. Le titre attire aussi les jeunes<br />

lecteurs, 13,4 % ont entre 14 et 19<br />

ans. Les statistiques montrent aussi<br />

qu’il n’y a pas que les hommes qui sont<br />

intéressés par la technique : 39,3 %<br />

des lecteurs sont des lectrices, dont<br />

beaucoup seraient des femmes au foyer.<br />

GRAPHISME EXPLICITE<br />

Quo n’a pas d’orientation politique,<br />

mais il peut adopter un ton critique<br />

lorsque c’est nécessaire. « Nous n’avons<br />

pas beaucoup de sujets tabous, la difficulté<br />

est davantage de proposer des<br />

sujets classiques sous un éclairage<br />

nouveau », souligne Amelia Die.<br />

Le mensuel a prouvé qu’il pouvait<br />

être critique et informatif au moment<br />

du naufrage du tanker Prestige au large<br />

de la Galicie l’hiver dernier. Il a publié<br />

dans ses pages un test au terme duquel<br />

les lecteurs pouvaient analyser les conséquences<br />

de la marée noire. La guerre<br />

en Irak a été abordée aussi par l’intermédiaire,<br />

par exemple, d’un graphique<br />

détaillé présentant les armes impliquées<br />

dans le conflit.<br />

morts comme les fossiles. Naturellement,<br />

le lecteur a pu aussi apprendre quel type<br />

d’organisme on considère comme vivant<br />

ou mort, une explication qui n’est<br />

pas si logique que ça ; les savants euxmême<br />

n’étant pas d’accord sur ce sujet.<br />

Un échantillon de<br />

Quo : ce que l’œil<br />

ne voit pas...<br />

Encadré type de Quo : « Une chauvesouris<br />

a un sonar pour s’orienter<br />

dans l’obscurité. Quand il fait nuit,<br />

elle émet une série d’ultrasons très<br />

rapprochés par l’intermédiaire de sa<br />

bouche ou de son nez. Les ultrasons<br />

réfléchis la renseignent sur son environnement<br />

et lui permettent<br />

d’éviter les obstacles.<br />

– Indépendamment du mythe selon<br />

lequel cet animal serait un méchant<br />

vampire, il a été démontré que certains<br />

vampires sont des créatures<br />

généreuses : ils recrachent leur<br />

nourriture pour nourrir leurs<br />

famille et proches. »<br />

« Nous n’avons pas beaucoup de<br />

sujets tabous, la difficulté est davantage<br />

de proposer des sujets classiques sous<br />

un éclairage nouveau »<br />

AMELIA DIE<br />

La rédaction estimant que texte et<br />

illustrations doivent aller de conserve,<br />

elle donne la priorité à l’infographie.<br />

Les photos sont achetées à une agence<br />

ou prises par les photographes du magazine.<br />

Deux de ses grandes particularités<br />

sont les illustrations et les choix<br />

graphiques. Là aussi, les lecteurs sont<br />

parfois appelés à participer. Dans le numéro<br />

d’avril, des photos montrant des<br />

formes indéfinissables ont paru sous la<br />

rubrique : Vivants ou non ? La réponse<br />

en fin de mensuel indiquait qu’il<br />

s’agissait soit d’organismes vivants<br />

comme les cellules, un virus ou des<br />

œufs de saumon, soit d’organismes<br />

Quelques chiffres<br />

Quo paraît douze fois par an. Son<br />

tirage moyen est de 179 407 exemplaires<br />

(2002). Chaque numéro est<br />

lu en moyenne par 1 271 000<br />

personnes (mai 2003) ;<br />

10 % des exemplaires sont des<br />

abonnements ;<br />

22 % des ventes sont vendus avec<br />

d’autres magazines et promotions ;<br />

68 % sont des ventes au numéro.<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

19


À quoi ressemble l’un des premiers<br />

groupes de presse d’Europe ? <strong>SCA</strong><br />

Customer Magazine s’est entretenu<br />

avec Axel Ganz, président du groupe<br />

français Prisma Presse.<br />

<strong>LES</strong> NOUVEL<strong>LES</strong><br />

TENDANCES DU<br />

MARCHÉ<br />

PAR Luise Steinberger PHOTOS Prisma Presse & FIPP<br />

COMPTANT PARMI les trois premiers<br />

groupes de presse en France, Prisma<br />

Press est l’un des sponsors du congrès<br />

mondial du magazine organisé par la<br />

Fédération internationale de la presse<br />

périodique (FIPP). Filiale française du<br />

groupe allemand Gruner + Jahr, la société<br />

emploie 836 collaborateurs et affiche<br />

un chiffre d’affaire d’environ 530<br />

millions d’euros par an. Elle distribue<br />

près de 300 titres en France et ailleurs.<br />

Ses activités s’étendent en Espagne, en<br />

Italie, en Europe de l’Est et aux États-<br />

Unis. Son président, Axel Ganz, est responsable<br />

des marchés internationaux et<br />

siège au conseil d’administration de la<br />

maison mère.<br />

Que pensez-vous de l’industrie du magazine<br />

sous le rapport contenu/succès ? À<br />

quoi ressemblent les gagnants des dix<br />

prochaines années ?<br />

Pour réussir en matière de presse magazine,<br />

il faut savoir se renouveler et maintenir<br />

l’équilibre entre l’originalité et une<br />

réalisation parfaite. Cela a toujours été,<br />

et sera toujours, un concept gagnant<br />

dans la presse hebdomadaire.<br />

Mais une société reste une société,<br />

avec ses exigences d’efficacité et de<br />

rentabilité. C’est la raison pour laquelle<br />

Prisma Presse attache énormément<br />

d’importance à une approche qualité<br />

en matière de marketing et de gestion.<br />

Quel rôle joue le papier utilisé et l’industrie<br />

papetière dans la presse hebdomadaire ?<br />

Le papier joue un rôle important sur<br />

deux plans : le produit lui-même et<br />

l’administration. Physiquement, un magazine<br />

est constitué de papier, c’est le<br />

matériau sur lequel on transforme photos<br />

et mots en produit attractif pour le<br />

lecteur. La qualité du papier et le format<br />

définitif sont deux facteurs primordiaux<br />

et déterminants pour la réussite d’un<br />

titre sur le marché.<br />

En ce qui concerne l’administration,<br />

les coûts liés au papier sont indubitablement<br />

l’un des postes budgétaires les<br />

plus lourds de la société. Par conséquent,<br />

nous y investissons beaucoup<br />

d’énergie et de planification, en particulier<br />

pendant les périodes difficiles<br />

comme celle que nous traversons<br />

depuis deux ans.<br />

Que prévoyez-vous dans un avenir<br />

proche ?<br />

Prisma Presse va poursuivre son expansion<br />

en 2003. Cela se traduira par :<br />

• Le lancement de deux nouveaux<br />

titres, notamment le premier magazine<br />

de shopping de France. Shopping comprendra<br />

132 pages de tendances saisonnières<br />

(beauté, mode, décoration) et<br />

une analyse des tendances de demain.<br />

La revue, un trimestriel dont la fréquence<br />

devrait augmenter, tirera<br />

d’abord à 400 000 exemplaires. Avec<br />

20 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

ce lancement, Prisma Presse va renforcer<br />

sa position de numéro un de la<br />

presse féminine décrochée grâce à<br />

Femme Actuelle (premier titre féminin<br />

en France et en Europe, hors quotidiens<br />

et suppléments spéciaux) et Prima<br />

(premier hebdomadaire féminin de<br />

France). Nous avons dans nos cartons<br />

plusieurs projets qui devraient voir le<br />

jour dans le courant de l’année.<br />

• L’évolution permanente de nos<br />

magazines, dont plusieurs dominent<br />

leur créneau. Parmi eux, Capital, premier<br />

mensuel économique européen,<br />

Voici et Gala, bien positionnés parmi<br />

la presse people, Geo et National Geographic,<br />

qui occupent respectivement la<br />

première et la deuxième places du segment<br />

découverte. Nos magazines s’adaptent<br />

continuellement à l’évolu-tion du goût<br />

des lecteurs. Ainsi, une nouvelle formule<br />

de Prima va sortir en juin.<br />

• Le développement de nos marques<br />

via la publication de numéros spéciaux<br />

et autres produits : livres, cd, Cd-rom,<br />

etc. Courant 2003, Prisma Presse<br />

proposera une trentaine de numéros<br />

spéciaux.<br />

Voici pourquoi nous envisageons<br />

l’avenir avec beaucoup de confiance.<br />

Nous allons continuer de lancer activement<br />

de nouveaux titres et développer<br />

les magazines bien établis qui ont été<br />

créés ces vingt dernières années.<br />

Le groupe Prisma Presse est l’un<br />

des sponsors du congrès de la FIPP.<br />

Qu’attendez-vous de cet événement ?<br />

Pour Prisma Presse et sa maison mère<br />

Gruner + Jahr, le congrès est l’occasion<br />

de montrer la vitalité et la diversité<br />

que représentent tous nos magazines.<br />

Sinon, c’est une occasion exceptionnelle<br />

de faire des rencontres et procéder<br />

à des échanges. Dans un métier dont<br />

les mots d’ordre sont créativité et<br />

innovation, il est toujours intéressant<br />

de se donner une vue d’ensemble des<br />

tendances du marché.<br />

Le 34 e congrès mondial<br />

du magazine s’est tenu<br />

au Carrousel du Louvre<br />

au cœur de Paris.<br />

La FIPP<br />

FIN MAI, les professionnels de l’édition<br />

se sont retrouvés à Paris où a eu lieu<br />

le 34 e congrès mondial du magazine<br />

organisé par la FIPP. Fondée à Paris en<br />

1925, la Fédération internationale de<br />

la presse périodique regroupe les associations<br />

professionnelles de divers<br />

pays, ainsi que des acteurs privés. Sa<br />

mission est de favoriser les échanges<br />

entre les éditeurs de magazines afin<br />

de promouvoir le développement de<br />

la profession. L’association professionnelle<br />

œuvre en faveur de la pro-<br />

tection de l’environnement, de la<br />

liberté de la presse, de la liberté<br />

d’opinion et de la propriété intellectuelle.<br />

Elle soutient également le<br />

droit à la publicité et à la distribution.<br />

Tous les deux ans, la FIPP organise<br />

une grande conférence internationale<br />

placée en 2003 sous le thème<br />

« Le magazine, avant-garde de la<br />

société ». Les autres années, elle organise<br />

des conférences régionales.<br />

Pour plus de détails : www.fipp.com<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

21


À forte croissance,<br />

image forte<br />

PAR Jonas Rehnberg PHOTOS <strong>SCA</strong><br />

GROUPE FORESTIER au départ, <strong>SCA</strong> se<br />

transforme en un groupe d’envergure<br />

mondiale, misant sur des produits d’hygiène<br />

et solutions d’emballage à valeur<br />

ajoutée. Depuis 1997, il a dépensé plus<br />

de 5,5 milliards d’euros en acquisitions<br />

et autres investissements stratégiques.<br />

Les produits en « tissue » et de soin<br />

personnel représentent plus de la moitié<br />

de son chiffre d’affaires. Comptant<br />

aujourd’hui quelque 40 000 collaborateurs<br />

dans plus de 40 pays et souhaitant<br />

croître chaque année de 8 à 10 %, <strong>SCA</strong><br />

se lance dans le renforcement de son<br />

image de marque.<br />

« Une forte croissance exige une<br />

structure de base et une identité claire<br />

pour donner au personnel actuel et<br />

futur le sentiment d’appartenir à une<br />

équipe forte, partageant les mêmes<br />

aspirations, déclare Peter Nyquist,<br />

directeur général de la communication<br />

et des relations avec les investisseurs.<br />

Parallèlement, nous devons veiller à<br />

communiquer le sens de notre mission<br />

et de nos valeurs clés aux parties extérieures,<br />

consommateurs et pouvoirs<br />

Entreprise traditionnelle productrice<br />

de biens devenue société créatrice<br />

de valeur, <strong>SCA</strong> renforce son image<br />

de marque.<br />

publics. Ils doivent être conscients de<br />

notre engagement. »<br />

<strong>SCA</strong> développe une vaste gamme de<br />

produits, services et solutions essentiels<br />

à la vie quotidienne de gens de tous<br />

horizons, originaires des communautés<br />

les plus diverses de par le monde. « Ils<br />

possèdent toutefois un point commun :<br />

la mission du Groupe qui consiste à<br />

fournir des produits essentiels qui<br />

améliorent la qualité de la vie de<br />

tous les jours . »<br />

GAMME VARIÉE<br />

La gamme de produit de <strong>SCA</strong> comprend<br />

des produits de consommation aussi<br />

importants que le papier toilette et les<br />

couches bébé, mais aussi du papier<br />

pour les journaux et magazines, des<br />

planches en bois massif pour meubles<br />

et parquets, et même du combustible à<br />

base de fibres. Quant à nos solutions<br />

d’emballage, elles améliorent l’efficacité<br />

de la logistique de nos clients, étayent<br />

leur marketing et leur garantissent que<br />

leurs produits arrivent chez le consommateur<br />

dans les meilleures conditions.<br />

« Les produits et services fournis par<br />

<strong>SCA</strong> font tellement partie de la vie quotidienne<br />

qu’ils vont de soi pour les<br />

consommateurs. Mais ceci n’est possible<br />

que parce que nous-mêmes leur<br />

accordons le plus grand soin. »<br />

Fort de cette mission, <strong>SCA</strong> a également<br />

reformulé sa vision pour les<br />

années à venir : « <strong>SCA</strong> a pour vision<br />

d’être reconnu comme le premier<br />

fournisseur de valeur dans son domaine,<br />

tant pour ses clients et actionnaires<br />

que pour ses salariés. »<br />

Alors que la mission expose pourquoi<br />

une société existe et que la vision<br />

décrit où elle souhaite aller, un ensemble<br />

de valeurs clés permettent de définir<br />

comment elle entend mener son activité.<br />

<strong>SCA</strong> a retenu pour valeurs : le<br />

22 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper


○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○ ○<br />

« <strong>SCA</strong> a pour vision d’être<br />

reconnu comme le premier<br />

fournisseur de valeur dans<br />

son domaine, tant pour ses<br />

clients et actionnaires que<br />

pour ses salariés »<br />

PETER NYQUIST<br />

respect, l’excellence et la responsabilité.<br />

Ensemble, mission, vision et valeurs<br />

constituent les fondations de l’édifice<br />

de la marque <strong>SCA</strong>.<br />

Directeur général de la communication<br />

de <strong>SCA</strong> Hygiene <strong>Products</strong> à Munich,<br />

Daniel Oelker est aussi membre de<br />

l’équipe chargée de développer les outils<br />

nécessaires au renforcement de l’image de<br />

l’entreprise. Il explique ainsi l’objectif de<br />

la marque d’entreprise : « <strong>SCA</strong> associe<br />

aujourd’hui des marques grand public à<br />

succès et des marques de produits interprofessionnels,<br />

tout en soutenant le<br />

développement de marques de distributeurs.<br />

» Une image de groupe servira à<br />

fédérer ces différents types de marques.<br />

« Ce que véhicule la marque <strong>SCA</strong>,<br />

c’est l’assurance qu’à la base d’une vaste<br />

gamme de produits, on trouve un Groupe<br />

qui adhère au développement durable<br />

sur les plans écologique, éthique et<br />

financier. »<br />

Peter Nyquist rappelle que ce processus<br />

de développement de l’identité de<br />

la marque n’est pas une révolution<br />

chez <strong>SCA</strong>. « Nous avons couché sur<br />

le papier les pratiques, passées et actuelles,<br />

que nous partageons au sein<br />

de nos métiers. Ce recueil commun<br />

guidera nos actions futures. »<br />

À <strong>LA</strong> RENCONTRE DU CLIENT<br />

Il est d’autant plus important de se<br />

doter d’une image claire et distinctive<br />

que les marques de distributeurs ne<br />

cessent de se développer. « Nous mettons<br />

au service des marques de distributeurs<br />

les compétences et l’expérience<br />

que nous avons acquises au fil des ans<br />

avec nos marques de grande distribution.<br />

Nous allons à la rencontre du<br />

client en tant que <strong>SCA</strong> et non comme<br />

représentant des marques Tena, Tork,<br />

Zewa, Libero, Libresse ou autres. Via<br />

cette stratégie, <strong>SCA</strong> se retrouve dans la<br />

Ce que véhicule la marque <strong>SCA</strong>, c’est<br />

l’assurance qu’à la base d’une vaste<br />

gamme de produits, on trouve un<br />

Groupe qui adhère au développement<br />

durable sur les plans écologique,<br />

éthique et financier.<br />

position exceptionnelle de fournir un<br />

savoir-faire dans différents domaines<br />

et d’aider les distributeurs à améliorer<br />

leur gestion catégorielle. »<br />

L’engagement de <strong>SCA</strong> envers ses<br />

clients peut se résumer dans le slogan<br />

du Groupe : « Essentials for everyday<br />

life », l’essentiel pour la vie quotidienne.<br />

« Nous sommes fondamentaux.<br />

Nous sommes nécessaires. Nous sommes<br />

indispensables, conclut Peter<br />

Nyquist. En un mot, nous sommes<br />

essentiels. »<br />

<strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper<br />

23


La méthode de pêche en mer à Kukkola n’est<br />

employée que dans de rares endroits dans le<br />

nord de la Suède et par certaines tribus<br />

indiennes d’Amazonie.<br />

Poisson frais à volonté<br />

PAR Elisabet Tapio Neuwirth PHOTOS Hans-Jörgen Ramstedt<br />

<strong>LES</strong> RAPIDES de Kukkola débouchent dans l’archipel le plus<br />

septentrional du monde, vers l’embouchure du Torneå, l’un des<br />

quatre fleuves classés fleuve national par le Parlement suédois il y<br />

a dix ans. Ces cours d’eau sont peu, voire pas du tout, exploités<br />

pour l’hydroélectricité. Ils sont les seuls où saumons et lavarets<br />

peuvent nager sur des kilomètres en toute liberté.<br />

Ces rapides forment une frontière naturelle entre la Suède et<br />

la Finlande. Fin juillet, les deux nations célèbrent ensemble la fête<br />

du lavaret. Pendant quelques jours, les gens venus d’un peu<br />

partout se retrouvent sur les rives. Ils utilisent une méthode de<br />

pêche en mer qui n’est employée que dans de rares endroits<br />

dans le nord de la Suède et par certaines tribus indiennes<br />

d’Amazonie. Cette technique remonterait au temps des Vikings.<br />

Une fois capturé, ce poisson gras est grillé à la Kukkola, c’està-dire<br />

en plein air sur un feu de bois, piqué dans une brindille.<br />

La fête aura lieu cette année les 25 et 26 juillet du côté suédois.<br />

Le jour suivant, elle se poursuivra en Finlande.<br />

24 <strong>SCA</strong> Customer Magazine 2/2003 Graphic Paper

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