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Lignes d'avenir décembre 2012 - RFF

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Bourgogne / Franche-Comté<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir<br />

Le magazine des enjeux ferroviaires - n° 3 – décembre <strong>2012</strong><br />

LE DOSSIER<br />

Objectif modernisation<br />

Pour offrir<br />

un réseau ferré performant<br />

4 000 ans d’histoire<br />

sous la LGV Rhin-Rhône<br />

Place<br />

aux archéologues !<br />

Une gare accessible<br />

et multimodale<br />

Besançon-Viotte<br />

s’ouvre sur la ville


06<br />

18<br />

10<br />

© Jean-Jacques D’ANGELO/<strong>RFF</strong><br />

© <strong>RFF</strong><br />

© DFCO<br />

04<br />

LES ACTUS<br />

06<br />

LE LONG DES LIGNES<br />

08<br />

L’ENTRETIEN<br />

Besançon-Viotte, une gare accessible<br />

et ouverte sur la ville<br />

Matthias Mennecier,<br />

directeur de projet adjoint (<strong>RFF</strong>) jusqu’en octobre <strong>2012</strong><br />

10<br />

LE DOSSIER<br />

Objectif modernisation :<br />

pour offrir un réseau ferré performant<br />

ENCART CENTRAL<br />

Le calendrier 2013<br />

et la carte du réseau ferroviaire<br />

Bourgogne/Franche-Comté<br />

15<br />

LE POINT SUR...<br />

Cofinancements :<br />

des conventions discutées<br />

avec les Régions de France<br />

16<br />

LE REPORTAGE<br />

Place aux archéologues :<br />

la LGV Rhin-Rhône raconte<br />

4 000 ans d’histoire<br />

18<br />

LE FOCUS<br />

<strong>RFF</strong> proche de vous :<br />

six partenariats originaux<br />

20<br />

L’IMAGE<br />

Le concours photos<br />

« Il était une voie… »<br />

Directeur de publication : Abdelkrim Amoura - Rédactrice en chef : Valérie Lépinay – Rédactrice en chef adjointe : Estelle Nilsson<br />

Contributions (collaborateurs de la Direction régionale Bourgogne/Franche-Comté de Réseau Ferré de France) : Aurélie Billod, Raphaëlle Bouveret, Stéphanie Cler-Mouillon, Thomas Helbert, Antoine Latouche,<br />

Raphaël Lefèvre, Mickaël Kremer, Laurent Mazzucchelli, Matthias Mennecier, Anne Petit, René-Paul Simon – Rédaction : Menscom – Réalisation graphique : ReCréation – Crédit photos couverture : Hubert<br />

Mouillade/<strong>RFF</strong>, Anne Petit/<strong>RFF</strong> – Impression : ESTIMPRIM – Tirage et diffusion : 1 500 exemplaires sur papier PEFC - Décembre <strong>2012</strong>


© <strong>RFF</strong>/PhotoLab Services<br />

L’ÉDITO<br />

« Notre magazine :<br />

un rendez-vous<br />

d’information<br />

et de partage avec<br />

nos partenaires »<br />

Abdelkrim Amoura, Directeur régional de Réseau Ferré de France<br />

<strong>RFF</strong>, entreprise engagée<br />

sur le territoire<br />

Je suis très heureux de terminer<br />

<strong>2012</strong> et d’ouvrir une nouvelle année<br />

avec ce troisième numéro du<br />

magazine <strong>Lignes</strong> d’avenir,<br />

que la Direction régionale Bourgogne/<br />

Franche-Comté de Réseau Ferré<br />

de France a envisagé, dès l’origine,<br />

comme un rendez-vous d’information et<br />

de partage avec vous. Je suis également<br />

heureux d’adresser par son intermédiaire<br />

à nos partenaires, à toux ceux que l’avenir<br />

du réseau ferré dans nos régions<br />

intéresse et à tous nos clients, voyageurs,<br />

transporteurs et chargeurs, des vœux de<br />

succès pour leurs projets en 2013.<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir est à chaque parution<br />

l’occasion de faire le point sur nos<br />

missions et de présenter à nos lecteurs<br />

les sujets qui ont le plus marqué<br />

l’actualité et illustré la diversité de nos<br />

interventions sur le réseau. Qu’il s’agisse<br />

de la poursuite de notre politique de<br />

modernisation sur le réseau ferré de nos<br />

deux régions – plus de 180 millions<br />

d’euros ont été investis dans le<br />

renouvellement des voies en Bourgogne<br />

et en Franche-Comté en <strong>2012</strong> –,<br />

à laquelle nous consacrons notre dossier,<br />

ou du souhait constant que nous avons<br />

d’expérimenter et de proposer<br />

des solutions innovantes sur tous<br />

les sujets, techniques, sociaux,<br />

environnementaux, juridiques, dont<br />

ce numéro se fait l’écho.<br />

Notre magazine illustre aussi ce qui nous<br />

tient à cœur en tant qu’entreprise<br />

engagée sur le territoire, d’un bout<br />

à l’autre des quatre départements<br />

bourguignons et des quatre<br />

départements franc-comtois :<br />

les multiples partenariats que nous<br />

concluons avec vous et nos travaux<br />

communs que l’on évoque, par exemple,<br />

à travers la modernisation de la gare<br />

de Besançon-Viotte ou les fouilles<br />

archéologiques de la Ligne à Grande<br />

Vitesse Rhin-Rhône. C’est à ces travaux<br />

communs que nos colonnes sont<br />

ouvertes et je remercie chaleureusement<br />

ceux qui ont accepté d’apporter leur<br />

témoignage dans ce numéro.<br />

L’année 2013 ouvre des perspectives<br />

nouvelles pour la Direction régionale<br />

Bourgogne/Franche-Comté : ses<br />

60 collaborateurs sont désormais<br />

installés à Dijon, sur une propriété de<br />

<strong>RFF</strong>, située 22 rue de l’Arquebuse, en<br />

bordure de voie, une première pour<br />

l’Établissement public. Au cœur du<br />

monde ferroviaire, nous travaillons avec<br />

les équipes de la SNCF, avec qui <strong>RFF</strong><br />

partagera bientôt, comme l’a annoncé<br />

le ministre des Transports Frédéric<br />

Cuvillier, fin octobre <strong>2012</strong>, la<br />

gouvernance du réseau ferroviaire dans<br />

le cadre de la création d’un Gestionnaire<br />

d’Infrastructure Unique (GIU) regroupant<br />

SNCF Infra, la Direction des Circulations<br />

Ferroviaires (DCF) et <strong>RFF</strong>. Les<br />

coopérations sont déjà nombreuses et<br />

positives entre nous, au bénéfice de la<br />

qualité du service rendu par le réseau<br />

ferré. Ce numéro de <strong>Lignes</strong> d’avenir<br />

reflète aussi cette importante dimension.<br />

Très belle année 2013 à vous.<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

03


© <strong>RFF</strong><br />

LES ACTUS<br />

SOLUTIONS ÉCOLOGIQUES<br />

Des plantes<br />

pour « restaurer »<br />

les terres polluées<br />

Il a dit<br />

© Phytorestore<br />

THIERRY JACQUET,<br />

Président de l’entreprise<br />

Phytorestore<br />

© <strong>RFF</strong><br />

« La phytorestauration est économiquement<br />

avantageuse et permet de débloquer<br />

des situations : souvent les cessions de terrains<br />

ne se font pas parce que le coût de la dépollution<br />

des sols est plus élevé que le prix de vente.<br />

C’est aussi une solution de bonne politique<br />

environnementale, cohérente avec les directives<br />

Du nouveau sur les propriétés que <strong>RFF</strong> destine à la<br />

européennes et les lois Grenelle : on intervient<br />

reconversion ou à la cession : lorsque les sols sont pollués,<br />

l’Etablissement public peut avoir recours à la sur site, sans besoin de transporter les terres<br />

phytorestauration, c’est-à-dire à l’utilisation de végétaux en décharge, sans les enfouir, les détruire<br />

comme agents de traitement. <strong>RFF</strong> met en œuvre ces ni les brûler, en travaillant au contraire<br />

techniques avec l’assistance de spécialistes comme ceux de à les « restaurer » grâce à l’action des racines<br />

l’entreprise Phytorestore (voir ci-contre).<br />

des plantes. »<br />

L’une des interventions pilote est engagée à Tonnerre<br />

(Yonne) depuis 2010. Une parcelle proche de la gare a été<br />

cédée à la commune pour la construction d’un bâtiment. Les<br />

LES CAHIERS DE LA LGV<br />

matériaux composant les sols de cette parcelle, excavés et La collection est complète<br />

déplacés à proximité sur une autre propriété de <strong>RFF</strong>, ont été<br />

remaniés en un merlon paysagé (butte artificielle), qui<br />

respecte une imperméabilité totale. Les plantations<br />

réalisées en <strong>2012</strong> avec des végétaux adaptés et sélectionnés<br />

permettront dans le temps de nettoyer ces terres. De plus,<br />

cet aménagement fonctionne en boucle, les eaux de<br />

ruissellement étant récupérées, traitées et réutilisées pour<br />

l’arrosage. Quant aux pompes d’arrosage, leur besoin en<br />

électricité est fourni par des panneaux photovoltaïques.<br />

Une solution qui présente tous les avantages : pas de mise<br />

en décharge, une conception entièrement écologique, un<br />

résultat plus rapide et plus économique.<br />

+ dynamique + interactif<br />

Le site Internet de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Rhin-Rhône a été entièrement repensé.<br />

A noter : une nouvelle présentation, de nouvelles rubriques, les dernières informations<br />

sur la deuxième phase de la branche est de la LGV, sans oublier les 15 années de ce grand<br />

chantier, également en images. Bienvenue @ nos visiteurs !<br />

04 _<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3<br />

© <strong>RFF</strong><br />

Les Cahiers de la LGV Rhin-Rhône constituent un retour d’expérience<br />

exceptionnel sur 20 ans d’aventure humaine et technique. Les 5 volumes<br />

de la collection sont téléchargeables sur www.lgvrhinrhone.com : Les<br />

retombées économiques et sociales du chantier ; Le bilan<br />

environnemental du chantier ; Le Bilan<br />

Carbone ® ferroviaire global ; Favoriser et<br />

préserver la biodiversité ; Le bilan<br />

sécurité du chantier : prévention des<br />

accidents et amélioration des conditions<br />

de travail.<br />

le nouveau site<br />

www.lgvrhinrhone.com


PRÉSIDENCE DE <strong>RFF</strong><br />

Jacques Rapoport<br />

prend ses fonctions<br />

© <strong>RFF</strong> © Loïc Berthommier/DFCO © Groupe La Poste - Bernard SUARD<br />

Jacques Rapoport a été nommé Président de Réseau Ferré de<br />

France par le Conseil des ministres, le 19 décembre <strong>2012</strong>. Il<br />

remplace Hubert du Mesnil, dont le mandat était arrivé à expiration.<br />

RENDEZ-VOUS AVEC LE GRAND PUBLIC<br />

Nous étions à la Foire de Dijon<br />

Cette année, la Direction régionale Bourgogne/Franche-Comté animait un stand à la<br />

Foire Internationale et Gastronomique de Dijon, 5 e foire de France, qui a accueilli<br />

200 000 visiteurs entre le 31 octobre et le 11 novembre <strong>2012</strong>. Elle a été l’occasion de<br />

faire connaître les rôles et les projets de <strong>RFF</strong> et de rencontrer le grand public. Le<br />

Service Commercial et gestion du Réseau a profité de cet événement pour proposer à<br />

ses clients de se réunir pour la première fois, au cours d’une conférence dédiée au<br />

« développement du transport ferroviaire de marchandises » et à ses atouts pour les<br />

entreprises. Une trentaine d’industriels dont Alstom, Lafarge, Eiffage, Colas, PSA et<br />

Solvay ont répondu à cette invitation ; deux clients céréaliers (Cerevia et Soufflet) ont<br />

apporté leurs témoignages à la tribune. Cette présence et la qualité des échanges ont<br />

fait de cette initiative une réussite. Le 7 novembre, les footballeurs du Dijon Football<br />

Côte-d’Or (DFCO), dont <strong>RFF</strong> est partenaire, faisaient aussi aux visiteurs le plaisir d’une<br />

séance de dédicaces en exclusivité.<br />

Les footballeurs du Dijon Football Côte-d’Or sur le stand de <strong>RFF</strong>.<br />

ACCORD NATIONAL<br />

S’engager avec les entreprises<br />

du milieu protégé<br />

Pour favoriser l’emploi des personnes handicapées, <strong>RFF</strong> a signé en <strong>2012</strong> avec les<br />

partenaires sociaux son deuxième accord d’entreprise. En plus de poursuivre les<br />

actions du premier accord (2009-2011), cette nouvelle mouture expérimente le<br />

recours aux établissements du milieu protégé (Entreprises Adaptées,<br />

Etablissements et Services d’Aide par le Travail…).<br />

<strong>RFF</strong> fait appel à eux pour sous-traiter des tâches inhérentes à son fonctionnement<br />

(nettoyage des locaux, courrier, reprographie…) et à ses actions de communication<br />

(impression de documents…).<br />

<strong>RFF</strong> DEVANT<br />

LA CAMERA<br />

4 vidéos de 6‘<br />

chacune, conçues comme des<br />

reportages, intégrant des interviews<br />

et des images de synthèse<br />

pédagogiques, sont en ligne sur<br />

le site de la Direction régionale<br />

Bourgogne/Franche-Comté.<br />

Pour découvrir et mieux<br />

comprendre les chantiers<br />

et les métiers du ferroviaire.<br />

La modernisation de la ligne<br />

Mouchard-Passenans (39)<br />

La modernisation<br />

du pont-rail d’Auxonne (21)<br />

Les fouilles archéologiques à Collonges-les-<br />

Premières (21), sur la LGV Rhin-Rhône<br />

Les fouilles archéologiques à Labergement-<br />

Foigney (21), sur la LGV Rhin-Rhône<br />

www.rff.fr/bourgognefranche-comte<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

05


LE LONG DES LIGNES<br />

SÉCURITÉ AUX<br />

PASSAGES A NIVEAU<br />

98%<br />

des accidents aux passages à niveau<br />

sont dus au non-respect du Code de<br />

la route.<br />

Il a dit<br />

LAURENT FLÉCHET,<br />

Chef de pôle SNCF Infra<br />

à Dijon, Maîtrise<br />

d’Ouvrage mandatée<br />

La Direction régionale Bourgogne/<br />

Franche-Comté s’est de nouveau<br />

«L’opération de renouvellement des aiguillages en<br />

mobilisée en<br />

gare de Dijon-Ville a été conduite en maintenant les<br />

<strong>2012</strong><br />

circulations des trains, avec de fortes contraintes<br />

de place et d’accès. Les équipes ont travaillé par<br />

secteurs successifs. Il y avait deux grands enjeux :<br />

dans le cadre de la 5 e campagne<br />

mondiale pour la sécurité aux<br />

la technique bien sûr, mais aussi la sécurité des<br />

passages à niveau, qui a associé<br />

personnes sur le chantier. Nous avons recouru pour<br />

42 pays.<br />

cela à un coordonnateur sécurité disposant d’une<br />

solide expérience ferroviaire.»<br />

2actions de sensibilisation<br />

ont été conduites auprès<br />

des jeunes publics.<br />

Avec les élèves de l’école primaire<br />

En <strong>2012</strong> et dans le cadre de sa politique de modernisation du réseau<br />

de Geneuille (Doubs), le 16 mars <strong>2012</strong>.<br />

ferroviaire, <strong>RFF</strong> a mandaté SNCF Infra pour réaliser le remplacement<br />

de 29 appareils de voie en gare de Dijon-Ville. Une opération<br />

impressionnante de 11 millions d’euros, financée par <strong>RFF</strong>, conduite<br />

de nuit et en neutralisant deux voies, les autres restant ouvertes aux<br />

circulations des trains. Les aiguillages ont d’abord été pré-assemblés<br />

sur place, avant d’être installés à leurs emplacements définitifs, avec<br />

une précision au millimètre.<br />

1 = 30 m aiguillage de long<br />

Avec les élèves de l’école primaire Tristan-<br />

=30 tonnes<br />

Bernard à Besançon (Doubs), le 14 juin <strong>2012</strong>.<br />

C’EST EN COURS<br />

Côte-d’Or-Doubs. Le vaste programme de modernisation de la voie et des<br />

ouvrages d’art (38,3 millions d’euros) de la ligne<br />

Dijon-Vallorbe Belfort-Delle<br />

se poursuit. Ces travaux amélioreront le confort et la sécurité des voyageurs, Le dossier va être présenté pour décision au Conseil d’Administration<br />

rétabliront les performances de la ligne et réduiront les coûts de maintenance. de <strong>RFF</strong>, ce qui permettra ensuite de préparer les enquêtes publiques et<br />

d’engager la suite des études.<br />

06 _<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3<br />

© <strong>RFF</strong><br />

© <strong>RFF</strong><br />

© Jean-Jacques D’ANGELO/<strong>RFF</strong> © DR<br />

Territoire-de-Belfort. La Direction régionale Bourgogne/Franche-Comté a<br />

finalisé les études d’avant-projet sur la réouverture aux voyageurs de la ligne


INNOVATION<br />

LGV RHIN-RHÔNE ET ENVIRONNEMENT<br />

Un bilan sur les effets de la ligne<br />

© <strong>RFF</strong>/PhotoLab Services<br />

© OGE<br />

Passage pour la grande faune<br />

au-dessus de la LGV.<br />

Le suivi photographique de<br />

la faune à la traversée<br />

de la LGV (ici, un blaireau).<br />

Un an après la mise en service de la branche Est de la Ligne à Grande Vitesse<br />

(LGV) Rhin-Rhône (le 11 décembre 2011), la Direction régionale Bourgogne/<br />

Franche-Comté finalise actuellement le premier bilan environnemental « LOTI »<br />

(du nom de la Loi d’Orientation des Transports Intérieurs du 30 décembre 1982,<br />

qui exige sa réalisation).<br />

Il sera publié au printemps 2013, suite à sa validation par le groupe de pilotage<br />

regroupant des représentants de <strong>RFF</strong>, du ministère de l’Ecologie et du Conseil<br />

Général de l’Environnement et du Développement Durable (CGEDD).<br />

Un état des lieux complet avait été réalisé en amont de la mise en service de la<br />

branche Est. Les résultats des analyses actuelles sur toutes les thématiques (voir<br />

les exemples ci-dessous) seront comparés à la situation précédente. Ils<br />

permettront de vérifier si la réglementation est respectée et si les engagements<br />

qui avaient été pris par <strong>RFF</strong> sont bien tenus.<br />

Bruit : mesures de bruit en présence du trafic TGV réel.<br />

Paysage : observatoire du paysage pour étudier les évolutions (par exemple,<br />

recolonisation des talus par la végétation).<br />

Eau : protocole innovant de suivi des effets sur l’eau des traitements de<br />

désherbage. Organisé sur 5 jours en continu, ce suivi a permis des mesures très<br />

précises de la qualité de l’eau à la sortie des fossés de la LGV.<br />

Faune : suivi en continu des comportements des animaux à la traversée de la<br />

LGV par des appareils photo et vidéo installés sur des passages à faune. Ces<br />

images permettent de vérifier si les passages sont utilisés et si leur conception<br />

convient bien aux différentes espèces de la petite et la grande faune.<br />

Arc Morvan : l’entretien de trois lignes confié à VFLI<br />

La parole à…<br />

© VFLI<br />

NICOLAS GINDT,<br />

Directeur général de VFLI<br />

Votre entreprise, en partenariat avec ATIF<br />

(Assistance Travaux et Ingénierie Ferroviaire) et<br />

DVF (Dijonnaise de Voie Ferrée) vient d’être<br />

désignée comme Opérateur Ferroviaire de<br />

Proximité (OFP) par <strong>RFF</strong> pour assurer<br />

l’entretien de trois lignes de l’Arc Morvan<br />

destinées au transport de marchandises. Quelles<br />

sont vos missions ?<br />

Avec ATIF et DVF, nous avons associé nos compétences et<br />

notre expérience pour proposer à <strong>RFF</strong> une maintenance sur<br />

mesure des lignes Avallon-Autun, Nevers-Arzembouy et<br />

Clamecy-Entrains-sur-Nohain pendant trois ans. Il s’agit de<br />

garantir leur qualité dans le temps en organisant une<br />

surveillance et un entretien réguliers et en assurant des<br />

interventions d’urgence. Pour cela, l’implantation locale de<br />

VFLI - le siège de notre direction régionale est à Autun – est<br />

un atout.<br />

La maintenance nécessite donc un travail<br />

quotidien ?<br />

Sur ces lignes circulent principalement des trains qui<br />

transportent des matériaux lourds : du bois, des céréales, des<br />

granulats. Aussi, elles peuvent se dégrader rapidement. Une<br />

surveillance régulière (rails, ballast, traverses…) est<br />

nécessaire pour organiser des interventions ciblées avant<br />

que des détériorations rendent la circulation difficile. Mais<br />

<strong>RFF</strong> nous demande également de planifier des opérations<br />

régulières de renouvellement : 2 200 traverses seront<br />

changées chaque année.<br />

Quels sont les effets de ce travail d’entretien ?<br />

D’une manière générale, les effets d’une maintenance de<br />

qualité se mesurent dans le temps. Notre travail vise donc à<br />

maintenir le niveau de qualité de la voie sur la durée du<br />

contrat (3 ans), à défaut de quoi elle peut se dégrader et<br />

finalement ne plus permettre de circulations ferroviaires.<br />

VFLI a aussi une compétence de transporteur, nous<br />

connaissons donc l’importance de la qualité de<br />

l’infrastructure. Ce doit être une priorité : sur une ligne de<br />

qualité, les circulations se développent.<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

07


L’ENTRETIEN<br />

Besançon-Viotte<br />

« Une gare accessible<br />

et ouverte sur la ville »<br />

Matthias Mennecier, directeur de projets adjoint (Réseau Ferré de France) jusqu’en octobre <strong>2012</strong><br />

« Les faits »<br />

Parcours<br />

Matthias Mennecier,<br />

directeur de projets<br />

adjoint à la Direction<br />

régionale Bourgogne/<br />

Franche-Comté de<br />

Réseau Ferré de France, a<br />

piloté entre avril 2008 et<br />

octobre <strong>2012</strong> l’opération<br />

de réaménagement de la<br />

gare de Besançon-Viotte.<br />

A ce titre, il a conduit les<br />

échanges et travaillé en<br />

étroite collaboration avec<br />

les acteurs, dont la SNCF<br />

et la Ville de Besançon.<br />

_<strong>Lignes</strong> d’avenir<br />

08 numéro 3<br />

Le réaménagement de la gare de<br />

Besançon-Viotte fait partie du programme<br />

de travaux qui accompagnent la Ligne à<br />

Grande Vitesse (LGV) Rhin-Rhône.<br />

Réseau Ferré de France, maître<br />

d’ouvrage, a intégré dans ce réaménagement<br />

l’ouverture de la gare vers le nord : une<br />

première étape du futur Pôle d’Echanges<br />

Multimodal (PEM) et des projets urbains<br />

portés par la Ville de Besançon.<br />

Réseau Ferré de France a pris en compte les<br />

souhaits de la Ville de Besançon dans son<br />

programme de travaux. Comment cela s’est-il<br />

passé ?<br />

M.M. Depuis 2008, nous réalisons des travaux de quais<br />

et rendons la gare de Besançon-Viotte accessible aux<br />

personnes à mobilité réduite. Ce programme est étroitement<br />

lié avec la LGV Rhin-Rhône : il accompagne l’arrivée<br />

de la grande vitesse dans la capitale comtoise.<br />

La Ville de Besançon a souhaité que nous en profitions<br />

pour prolonger le passage souterrain – qui permet de se<br />

rendre sur les différents quais – jusqu’au nord de la gare.<br />

Elle a participé au financement de l’opération pour cette<br />

partie, qui est spécifiquement en lien avec le projet de la<br />

Ville, à hauteur de 3,5 millions d’euros.<br />

Grâce à cette prolongation, la gare deviendra « traversante<br />

» : elle disposera d’une double entrée, la nouvelle<br />

au nord et l’existante au sud. Côté nord, à la sortie du<br />

passage souterrain, est prévue la création d’une salle<br />

d’échanges pour les voyageurs. Avec un souci de qualité<br />

architecturale, nous avons pris la décision de reprendre<br />

et d’harmoniser les finitions de l’ensemble du passage<br />

souterrain, donc de retravailler aussi sa partie actuelle.


Quand les voyageurs disposeront-ils de ces<br />

nouveaux équipements ?<br />

M.M. Cette prolongation et la nouvelle salle d’échanges<br />

seront mises en service en mars 2013. Elles apporteront<br />

une réelle plus-value à la gare, qui sera alors ouverte sur<br />

la ville. Pour les voyageurs, les accès aux trains seront à<br />

terme possibles par les deux côtés de la gare. Provisoirement,<br />

durant les travaux du Pôle d’Echanges Multimodal,<br />

l’entrée nord sera le seul accès à la gare. Il servira aussi<br />

aux habitants venant de la rue de Vesoul pour traverser<br />

l’espace ferroviaire et rejoindre le tram par exemple.<br />

Quels sont les autres travaux réalisés par<br />

Réseau Ferré de France ?<br />

M.M. Pour permettre aux trains à grande vitesse d’arriver<br />

en gare de Besançon-Viotte dès la mise en service<br />

de la LGV Rhin-Rhône, nous avons rendu le plan de voies<br />

compatible avec l’accès à la ligne qui assure la liaison<br />

entre les gares de Besançon Franche-Comté TGV et la<br />

gare historique de Besançon.<br />

Le programme comprend également la création des<br />

quais n° 4 et n° 8, l’adaptation du quai n° 3, la pose de<br />

nouvelles marquises et de bandes podotactiles sur les<br />

quais, ainsi que l’installation d’ascenseurs permettant aux<br />

personnes à mobilité réduite un accès complet aux trains.<br />

Un nouveau poste d’aiguillage informatisé a par ailleurs<br />

remplacé l’ancien, qui fonctionnait manuellement.<br />

Ces travaux touchent à leur fin : le dernier quai construit,<br />

le n° 4, sera mis en service en mars 2013, en même temps<br />

que le passage souterrain et la nouvelle salle d’échanges.<br />

Il s’agit d’une opération importante ?<br />

M.M. Oui, à plusieurs titres. Il y a d’abord un défi technique,<br />

puisque ces travaux sont réalisés<br />

alors qu’une centaine de<br />

trains transitent chaque jour<br />

par la gare de Besançon-<br />

Viotte. Il faut aussi gérer, au<br />

moment de l’aménagement<br />

des quais, la gestion des flux<br />

de voyageurs.<br />

C’est aussi une opération<br />

importante en terme<br />

d’investissement : son coût<br />

est de 22,5 millions d’euros,<br />

financés dans le cadre de la<br />

« Des accès des<br />

deux côtés de<br />

la gare pour les<br />

voyageurs mais<br />

aussi pour les<br />

habitants »<br />

LGV Rhin-Rhône et, pour ce qui concerne le poste<br />

d’aiguillage et l’accès aux personnes à mobilité réduite du<br />

quai n°2, par Réseau Ferré de France.<br />

Enfin, elle permet des retombées économiques locales :<br />

le chantier du quai 4 et de la salle d’échanges est réalisé<br />

par l’entreprise Bouygues qui fait appel à des soustraitants<br />

francs-comtois comme Roger Martin ou Obliger.<br />

80 personnes travaillent chaque jour sur cette opération.<br />

“Un premier acte pour le renouvellement du quartier de la gare“<br />

PASCAL MILLARD,<br />

responsable du « pôle Viotte » à la Direction Urbanisme,<br />

Projets et Planification de la Ville de Besançon<br />

Quels sont les projets de la<br />

Ville autour de la gare de<br />

Besançon-Viotte ?<br />

Le projet de requalification du<br />

quartier gare comprend deux sujets : l’aménagement de<br />

terrains ferroviaires qui permettrait de « recoudre » la ville<br />

autour de la gare – les études restent à approfondir sur ce<br />

point – et le Pôle d’Echanges Multimodal.<br />

Ce Pôle prévoit l’arrivée de notre première ligne de tramway devant<br />

la gare, mais également la reconfiguration complète de l’esplanade<br />

au sud. Elle accueillera, en plus du tram, les bus et les cars en « quai<br />

à quai », c’est-à-dire au plus près possible du bâtiment de la gare,<br />

et privilégiera les modes doux, piéton et cycliste.<br />

La prolongation du passage souterrain par Réseau Ferré de<br />

France (<strong>RFF</strong>) est la première concrétisation de ce projet, le<br />

premier acte du renouvellement du quartier de la gare. Ce<br />

passage, connecté à une liaison piétonne paysagée et à un<br />

nouvel espace public de quartier, offre aux habitants des<br />

quartiers au nord le lien qui leur manquait avec le centre ancien.<br />

© DR<br />

Nous nous étions tournés vers <strong>RFF</strong> pour pouvoir intégrer<br />

cette réalisation dans les travaux de quais et d’accessibilité ;<br />

la convention que nous avons cosignée pour cela en 2008 et<br />

l’ouverture du passage souterrain en mars 2013 constituent<br />

de réelles avancées.<br />

Quel est votre calendrier ?<br />

Nos travaux ont débuté en novembre <strong>2012</strong> avec le<br />

déplacement du parking du sud au nord de la gare. Les étapes<br />

vont ensuite s’enchaîner et le Pôle d’Echanges Multimodal<br />

sera terminé fin 2014. Nous disposerons alors d’une gare<br />

accessible par le nord et par le sud depuis toutes les parties<br />

de la ville et de l’agglomération grâce aux transports en<br />

commun. Sur son côté sud, la gare sera accessible à niveau<br />

depuis le parc des Glacis et le centre ville, avec des circulations<br />

de voitures allégées, des espaces de type jardins et une<br />

recherche dans la qualité des matériaux. L’environnement<br />

sera vraiment différent, apaisé, et le quartier de la gare sera<br />

devenu une continuité du cœur de ville.<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

09


LE DOSSIER<br />

© Hubert Mouillade/<strong>RFF</strong><br />

Objectif modernisation<br />

Pour offrir un réseau<br />

ferré performant<br />

« Trois raisons<br />

de lire ce dossier »<br />

Comprendre les enjeux<br />

d’un réseau de qualité<br />

Découvrir de grands<br />

chantiers en Bourgogne<br />

et en Franche-Comté<br />

S’intéresser à des techniques<br />

souvent spectaculaires<br />

Moderniser le réseau est une<br />

priorité pour Réseau Ferré de<br />

France, propriétaire et<br />

gestionnaire des 30 000 km de voies<br />

ferrées de France. Ce patrimoine<br />

collectif, construit au cours des cent<br />

cinquante dernières années, doit être<br />

entretenu avec la plus grande attention.<br />

Les voies ferrées ont en effet une<br />

durée de vie limitée et demandent à<br />

être remises en état à intervalles<br />

réguliers. Depuis 2008, Réseau Ferré<br />

de France s’est engagé dans un vaste<br />

programme de modernisation<br />

permettant de mieux maîtriser les<br />

coûts de rénovation. Près de mille<br />

chantiers sont conduits chaque année<br />

sur le territoire national : un impératif<br />

pour rendre le réseau plus sûr,<br />

plus confortable et plus performant,<br />

répondant aux besoins croissants liés<br />

au transport des voyageurs et des<br />

marchandises. Chaque direction<br />

régionale de l’Etablissement public<br />

décline ce programme. Six exemples de<br />

modernisations réalisées en Bourgogne<br />

et en Franche-Comté en <strong>2012</strong>,<br />

sur les voies et les ouvrages d’art,<br />

sont choisis pour ce dossier, avec un<br />

éclairage particulier : le recours à des<br />

techniques de plus en plus expertes,<br />

mais aussi, derrière l’ingénierie et les<br />

engins de chantier, l’implication et le<br />

travail des hommes.<br />

_<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3<br />

10


Un chantier exceptionnel : la « suite rapide »<br />

rénove la ligne Mouchard-Passenans<br />

La suite rapide est une véritable usine sur rail. Il n’en<br />

existe que trois en France et Réseau Ferré de France a<br />

retenu l’une d’elles pour un chantier d’importance en<br />

Franche-Comté en <strong>2012</strong>. Sa mission : renouveler<br />

entièrement les composants de la voie – rails, traverses<br />

et ballast – entre Mouchard et Passenans sur la ligne<br />

Besançon (Doubs)-Lons-le-Saunier (Jura). Une remise<br />

à neuf que <strong>RFF</strong> a préférée à un entretien par réparation<br />

ou à un remplacement partiel, parce qu’elle permet<br />

d’atteindre les performances et le confort attendus du<br />

réseau ferré, avec au final un coût moins élevé.<br />

La suite rapide est une technique très particulière,<br />

parfaitement adaptée à des travaux à partir d’une<br />

trentaine de kilomètres de ligne. Elle permet, grâce à<br />

son ensemble mécanisé solidaire (un convoi de trains<br />

travaux qui travaillent l’un derrière l’autre), de<br />

renouveler en moyenne un kilomètre de voie chaque<br />

jour : ce rythme est beaucoup plus rapide que celui des<br />

chantiers traditionnels.<br />

© <strong>RFF</strong><br />

Auxonne (Côte-d’Or) : un « lanceur »<br />

pour installer les tabliers du pont<br />

Montferrand-le-Château (Doubs) :<br />

un ouvrage conforté pour des années<br />

© <strong>RFF</strong><br />

© <strong>RFF</strong><br />

L’impressionnant chantier du pont-rail d’Auxonne<br />

a consisté à changer les vingt tabliers métalliques<br />

qui supportent le passage des trains. Acheminés<br />

par rail, les nouveaux tabliers ont été mis en place<br />

au moyen d’un portique de manutention appelé<br />

lanceur, créé spécialement pour ce chantier. Cet<br />

engin retire les anciens tabliers et installe les<br />

nouveaux sur un cycle de deux fois neuf heures,<br />

avec neuf personnes en action. L’opération a été<br />

réalisée tablier par tablier, sur l’une puis sur l’autre<br />

voie pour que les trains puissent toujours circuler.<br />

Au final : la qualité de la voie est améliorée, la<br />

sécurité renforcée et la gestion du trafic facilitée.<br />

Le pont-rail de Montferrand-le-Château franchit<br />

le Doubs entre Mouchard et Besançon. Les<br />

travaux ont consisté à remplacer les deux tabliers<br />

métalliques par dix tabliers neufs en béton, mis en<br />

place par une grue sur les piles et culées existantes.<br />

Les berges sous l’ouvrage ont également été<br />

confortées et aménagées. Cette rénovation répond<br />

aux besoins croissants de trafic sur la ligne.<br />

Elle était indispensable pour un pont plus que<br />

centenaire et donne des résultats immédiats : moins<br />

de bruit des trains, suppression des réductions de<br />

vitesse au passage du pont et possibilité de faire<br />

circuler des convois plus importants.<br />

Date de construction du pont : 1855<br />

Travaux de jour et de nuit, de juillet à<br />

décembre <strong>2012</strong><br />

18 millions d’euros financés par <strong>RFF</strong><br />

20 nouveaux tabliers métalliques<br />

40 personnes mobilisées sur le chantier<br />

Maître d’ouvrage : <strong>RFF</strong><br />

Maître d’ouvrage mandaté : SNCF Infra<br />

Maître d’œuvre : SNCF<br />

Entreprises : Demathieu & Bard, Berthold-<br />

Colas Rail-Meccoli-SNCF, Epesem<br />

Date de construction du pont : 1870<br />

Travaux de jour, d’avril à octobre <strong>2012</strong><br />

7,3 millions d’euros financés par <strong>RFF</strong><br />

10 nouveaux tabliers en béton<br />

20 personnes mobilisées sur le chantier<br />

Maître d’ouvrage : <strong>RFF</strong><br />

Maître d’ouvrage mandaté : SNCF Infra<br />

Maître d’œuvre : SNCF<br />

Entreprise : Maïa Sonnier<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

11


LE DOSSIER / Pour offrir un réseau ferré performant<br />

LES PRINCIPALES<br />

OPÉRATIONS DE<br />

MODERNISATION<br />

DU RÉSEAU EN<br />

BOURGOGNE ET EN<br />

FRANCHE-COMTÉ<br />

EN 2013<br />

Modernisation de la ligne Parayle-Monial<br />

- Monceau-les-Mines (71)<br />

Modernisation des voies et<br />

de la signalisation sur la ligne<br />

Gevrey (21)-Chagny (71)<br />

Poursuite du déploiement du Centre<br />

Durant son intervention entre<br />

Mouchard et Passenans, la suite rapide<br />

a démarré chaque matin à 7 h 30. Le<br />

long du convoi et aux commandes<br />

des machines, 400 personnes se sont<br />

succédées durant toutes les phases du<br />

chantier dans une chorégraphie bien<br />

rodée, impressionnante de précision et<br />

d’efficacité.<br />

Quatre étapes pour une voie neuve<br />

En tête de la suite rapide intervient la<br />

dégarnisseuse, qui soulève la voie et<br />

extrait le ballast sur une profondeur de<br />

20 centimètres, pour trier ensuite le<br />

ballast réutilisable de celui qui a fait son<br />

temps et part au recyclage. Le train de<br />

substitution arrive derrière : charge à<br />

lui d’écarter les rails de l’ancienne voie<br />

pour enlever les vieilles traverses en<br />

bois et les remplacer immédiatement<br />

par des traverses neuves en béton.<br />

La suite rapide remplace ensuite<br />

les rails anciens par de longs rails<br />

neufs, avant de regarnir la voie avec<br />

le ballast nécessaire, transporté par<br />

un train travaux. Puis interviennent<br />

la « bourreuse » et la « régaleuse »,<br />

dont les bras articulés aplanissent et<br />

« profilent » le ballast. Quelques jours<br />

plus tard, avec les travaux de finition<br />

et le ramassage des matériaux, la voie<br />

est prête pour accueillir de nouveau les<br />

trains du quotidien.<br />

de commande du réseau Bourgogne/<br />

Franche-Comté à Dijon (21)<br />

Installation d’un poste d’aiguillage<br />

informatisé en gare de Belfort (90)<br />

<strong>RFF</strong> organise une visite de la suite rapide pour les élus (13 septembre <strong>2012</strong>).<br />

Date de construction de la ligne : 1864<br />

Date du dernier renouvellement de voie : 1976<br />

Travaux de jour, d’août à octobre <strong>2012</strong><br />

27 millions d’euros financés par <strong>RFF</strong><br />

27 km de ligne renouvelée : 3 km de rails, 50 000 traverses,<br />

45 000 tonnes de ballast<br />

400 personnes mobilisées sur le chantier<br />

Maître d’ouvrage : <strong>RFF</strong><br />

Maître d’ouvrage mandaté : SNCF<br />

Maître d’œuvre : SNCF Infra<br />

Entreprises : Groupement Colas Rail-TSO, SNCF<br />

INVESTISSEMENTS EN BOURGOGNE<br />

La suite rapide, c’est tout un village<br />

ET EN FRANCHE-COMTE<br />

qui se déplace<br />

<strong>2012</strong> : 120 millions d’euros<br />

Le témoignage de …<br />

2013 : 180 millions d’euros<br />

(prévisions)<br />

Bouazza Moussafir,<br />

Directeur de projet de l’entreprise TSO<br />

« Le personnel de chantier suit la suite rapide toute l’année avec leurs familles, leurs<br />

femmes, leurs enfants, leurs chiens… Tout le monde suit ; c’est presque une ville qui<br />

arrive dans un petit village pour travailler. Et, du coup en même temps, les hommes et<br />

les femmes de ces chantiers participent à l’économie locale. Ils consomment dans les<br />

restaurants, dans les commerces, prennent des gîtes, des hôtels et leurs enfants sont<br />

scolarisés dans les écoles sur place… »<br />

LES CHIFFRES DE<br />

MODERNISATION<br />

DU RÉSEAU<br />

© <strong>RFF</strong>


Chalon-sur-Saône/Mâcon : un axe majeur bien équipé, des capacités en plus<br />

Les 50 km de ligne reliant Chalon-sur-<br />

Saône à Mâcon (Saône-et-Loire) se<br />

situent au cœur de l’une des artères<br />

les plus fréquentées du réseau ferré<br />

français : l’axe Paris-Lyon-Marseille<br />

(PLM), qui dessert en Bourgogne les<br />

gares de Dijon, Chalon-sur-Saône et<br />

Mâcon. Après un peu plus de deux<br />

ans de travaux, ces 50 km sont dotés<br />

de nouvelles installations ferroviaires<br />

(de nouveaux postes d’aiguillage, une<br />

signalisation modernisée et la création<br />

d’Installations Permanentes de Contre-<br />

Sens - IPCS), mises en service le<br />

8 décembre <strong>2012</strong>. Elles apportent des<br />

améliorations majeures puisqu’elles<br />

offrent des capacités supplémentaires<br />

pour les trains de fret et de voyageurs.<br />

Les IPCS – points de changement<br />

de voie qui permettent de faire<br />

circuler les trains dans les deux sens<br />

sur une seule des deux voies en cas<br />

de nécessité –, facilitent la gestion<br />

des trafics lors de perturbations ou<br />

d’interventions d’entretien.<br />

Point essentiel pour les voyageurs :<br />

c’est grâce à ces équipements<br />

programmés et réalisés dans les<br />

délais que les importants travaux<br />

de renouvellement de voies prévus<br />

entre Chalon-sur-Saône et Mâcon<br />

en 2013 pourront être réalisés sans<br />

interrompre le trafic sur la ligne !<br />

© Philippe FRAYSSEIX/<strong>RFF</strong><br />

Date de construction de la ligne<br />

Paris-Lyon-Marseille (PLM) : 1849<br />

Travaux de septembre 2010<br />

à décembre <strong>2012</strong><br />

80 millions d’euros financés par <strong>RFF</strong> et<br />

l’Agence de Financement des<br />

Infrastructures de Transports de France<br />

(AFITF)<br />

4 postes d’aiguillage informatisés, 3 pas<br />

d’IPCS (Installations Permanentes de<br />

Contre-Sens), 21 Shelters (abris pour<br />

équipements de télécommunication)<br />

Maître d’ouvrage : <strong>RFF</strong><br />

Maître d’ouvrage mandaté : SNCF Infra<br />

Maître d’œuvre : SNCF<br />

Passage au « tout automatique » sur la ligne Nevers-Chagny<br />

© Jean-Jacques D’ANGELO/<strong>RFF</strong><br />

Date de construction de la ligne :<br />

1861-1867<br />

Travaux de 2009 à novembre <strong>2012</strong><br />

23 millions d’euros financés par l’Etat,<br />

la Région Bourgogne et <strong>RFF</strong><br />

Block Automatique à Permissivité<br />

Restreinte (BAPR)<br />

Maître d’ouvrage : <strong>RFF</strong><br />

Maître d’ouvrage mandaté : SNCF Infra<br />

Maître d’œuvre : SNCF<br />

S’ils restent peu visibles des<br />

voyageurs et du public, les<br />

équipements de signalisation jouent<br />

pourtant un rôle essentiel dans le<br />

fonctionnement du réseau ferré : ce<br />

sont eux qui garantissent la sécurité<br />

des circulations des trains. Les<br />

travaux d’automatisation du système<br />

d’espacement des trains, réalisés de<br />

2009 à <strong>2012</strong> entre Imphy (Nièvre) et<br />

Montchanin (Saône-et-Loire), sur la<br />

ligne Nevers-Chagny, en fournissent<br />

un bon exemple.<br />

Comme pour les véhicules sur la route,<br />

les trains doivent garder une distance<br />

de sécurité pour éviter tout accident.<br />

Au fil du temps, différents systèmes<br />

ont été utilisés pour espacer les trains<br />

et ainsi éviter qu’ils ne se rattrapent :<br />

du personnel en gare en liaison par<br />

téléphone jusqu’aux agents travaillant<br />

avec des blocks manuels...<br />

C’est ce block manuel, commandant<br />

jusqu’alors les 120 km de ligne entre<br />

Imphy et Montchanin, qui vient d’être<br />

remplacé par un système automatique<br />

appelé BAPR (Block Automatique à<br />

Permissivité Restreinte). Avec lui,<br />

chaque train est désormais détecté<br />

sur les rails grâce à un système de<br />

comptage d’essieux ; après son<br />

passage, le train active les signaux au<br />

rouge empêchant ainsi le train suivant<br />

de le rattraper. Le premier bénéfice de<br />

l’opération est le gain de fiabilité.<br />

Mais le BAPR permet aussi d’envisager<br />

l’augmentation des circulations sur la<br />

ligne, avec, d’ores et déjà, le souhait<br />

de la Région Bourgogne de mettre en<br />

place une nouvelle desserte TER entre<br />

Nevers et Cercy-la-Tour (Nièvre).<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

13


© <strong>RFF</strong>/PhotoLab Services<br />

LE DOSSIER / Pour offrir un réseau ferré performant<br />

Un étonnant service de santé :<br />

les « médecins » du rail<br />

Le rail est l’un des organes essentiels<br />

de la voie ferrée. S’il présente des<br />

défauts, c’est toute la voie qui se<br />

dégrade ponctuellement sur quelques<br />

mètres. Le plan de roulement perd alors<br />

sa parfaite horizontalité. Et chaque<br />

train qui passe provoque de nouveaux<br />

chocs qui aggravent les petits défauts.<br />

Jusqu’au risque de rupture, qui impose<br />

alors de changer le rail ou la section<br />

de voie abîmée, avec des coûts<br />

d’intervention alors très importants.<br />

Il faut donc agir avant, en prévention ou<br />

avec « de bons soins » qui permettent<br />

de retrouver une infrastructure<br />

correcte.<br />

Pour quelles raisons remplacé. Sinon, il propage<br />

les rails tombent-ils ses défauts à la voie, qui<br />

« malades » ?<br />

s’use plus vite ; on ressent<br />

Les rails s’usent<br />

quelquefois cette usure<br />

inévitablement au fur et quand on est dans le train :<br />

à mesure du passage des il y a des mouvements<br />

trains. Sous la pression de balancement ou des<br />

des trains, renforcée par vibrations. En meulant les<br />

l’énergie qu’ils déploient rails, les trains meuleurs<br />

avec leur vitesse élevée éliminent les microfissures<br />

en surface, avant<br />

et leur masse, se créent<br />

des défauts en surface qui leur propagation interne,<br />

provoquent un effet « tôle et « lissent » la voie.<br />

ondulée » ou des microvariations<br />

de l’acier qui meuleurs peut aujourd’hui<br />

La technique des trains<br />

provoquent des microfissures<br />

pouvant ensuite de plus en plus efficaces et<br />

se généraliser, car ils sont<br />

descendre jusqu’au cœur du rapides : en 1995, un train<br />

rail. C’est pourquoi ils font meuleur progressait avec<br />

l’objet d’une surveillance une vitesse de meulage de<br />

périodique très rigoureuse, 1,5 km/h contre 9 km/h<br />

visuelle ou à l’aide<br />

aujourd’hui sur ligne à<br />

d’engins d’auscultation. grande vitesse (1 à 2,5<br />

km/h sur ligne classique).<br />

Quel est l’intérêt des La vitesse de meulage a été<br />

trains meuleurs ?<br />

multipliée par 3,5 !<br />

Un rail « blessé » doit<br />

impérativement être<br />

« soigné » ou retiré et<br />

14 _<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3<br />

Les soins<br />

prodigués aux<br />

rails en <strong>2012</strong><br />

km de voie traités<br />

en Bourgogne et en Franche-Comté :<br />

• Dijon-Blaizy (Côte-d’Or) : 48 km<br />

• Complexe de Perrigny<br />

(Côte-d’Or) : 12 km<br />

• Dijon-Saint-Amour (ligne de la Bresse)<br />

(Côte-d’Or et Jura) : 180 km<br />

• Franois-Arc-et-Senans (Doubs) :<br />

55 km<br />

6 580 minutes d’étincelage<br />

réalisées : le meulage (ou « étincelage »)<br />

se compte en minutes plutôt qu’en<br />

kilomètres ; une section de voie peut en<br />

effet nécessiter, en fonction des défauts<br />

du rail, un à plusieurs passages du train<br />

meuleur.<br />

2 entreprises à l’œuvre avec<br />

chacune leur train meuleur, les deux seuls<br />

exemplaires existants aujourd’hui en<br />

Europe : Scheuchzer et Spéno.<br />

1 million d’euros<br />

pour l’Infrapôle Bourgogne/Franche-<br />

Comté : c’est le coût du traitement des<br />

rails, financé par Réseau Ferré de France.<br />

© DR295<br />

C’est le métier des « médecins » du rail,<br />

les équipes des Infrapôles SNCF qui<br />

sont chaque jour au chevet de la voie<br />

pour le compte de Réseau Ferré de<br />

France. Elles s’aident d’une technique<br />

encore insuffisamment répandue en<br />

France, mais qui se généralise en<br />

Bourgogne et en Franche-Comté<br />

depuis 2009 : le meulage des rails sur<br />

la voie, à l’aide d’un train meuleur.<br />

Après son passage, la « glisse » du plan<br />

de roulement est retrouvée avec de<br />

réels bénéfices pour la santé du réseau,<br />

pour ses coûts de maintenance et pour<br />

le confort des voyageurs.<br />

Les explications avec un spécialiste.<br />

Trois questions à …<br />

Denis Cresseaux,<br />

Délégué de l’Infrapôle SNCF<br />

de Bourgogne/Franche-Comté<br />

« Le meulage des rails<br />

divise par trois les coûts<br />

d’entretien »<br />

Et quel est le bilan pour<br />

l’entretien du réseau ?<br />

Il est très positif. Un rail<br />

bien suivi avec le meulage<br />

gagne dix ans d’espérance<br />

de vie. La technique divise<br />

par trois le coût d’entretien<br />

de la voie et une fois que<br />

le train meuleur est passé,<br />

la voie dispose d’un plan<br />

de roulement parfait qui<br />

subit beaucoup moins de<br />

chocs au passage des trains.<br />

Il y a donc des gains à la<br />

fois sur l’investissement<br />

et sur la maintenance.<br />

Nous généralisons donc<br />

avec Réseau Ferré de<br />

France cette technique en<br />

Bourgogne et en Franche-<br />

Comté, par un plan<br />

pluriannuel de meulage,<br />

en préventif ou en curatif.<br />

295 km ont été traités en<br />

<strong>2012</strong> et nous prévoyons<br />

de poursuivre sur le même<br />

rythme en 2013.


© <strong>RFF</strong>/D’ANGELO Jean-Jacques<br />

LE POINT SUR...<br />

« Le contexte »<br />

En juillet 2011, Réseau Ferré de France a refondu son référentiel<br />

interne qui datait de 2003.<br />

Il a proposé à ses partenaires des conventions de financement<br />

dont la forme est plus lisible. Cette forme fait aujourd’hui l’objet<br />

d’échanges avec l’Association des Régions de France (ARF).<br />

Ce travail en cours ne remet en cause aucune des conventions<br />

déjà négociées et signées.<br />

Cofinancements<br />

Des conventions<br />

discutées avec les<br />

Régions de France<br />

« Le nouveau référentiel interne, tel qu’il a été adopté en<br />

juillet 2011 par l’Etablissement public, explique<br />

René-Paul Simon, Chef du service administratif et<br />

financier et Directeur régional adjoint de la DR Bourgogne/<br />

Franche-Comté de <strong>RFF</strong>, nous a conduit à revoir la structure<br />

des conventions de cofinancement des études sur les projets<br />

ou les travaux ferroviaires. Cette nouvelle forme a l’avantage<br />

de différencier les conditions générales, qui portent sur les<br />

principes communs à tous les projets et se présentent<br />

désormais de la même façon dans toutes les conventions,<br />

des conditions particulières, qui sont propres à chaque<br />

opération et sur lesquelles nous pouvons concentrer la<br />

discussion avec nos partenaires. Elle permet également de<br />

gagner en efficacité et en réactivité dans l’établissement<br />

du millier de conventions que <strong>RFF</strong> conclut chaque année ».<br />

A la suite de ces nouvelles propositions, l’Association des<br />

Régions de France et Réseau Ferré de France ont constitué<br />

un groupe de travail, auquel sont également associés des<br />

représentants de l’Etat. Il est centré sur les conditions<br />

générales des conventions des projets de développement<br />

ferroviaire, de type « Contrats de Projets Etat-Région »,<br />

et a pour mission d’aboutir à une rédaction partagée.<br />

« Ces échanges, précise René-Paul Simon, se réalisent<br />

dans un esprit constructif. Ils se conclueront par un projet<br />

de référentiel retravaillé et par un engagement de <strong>RFF</strong><br />

d’organiser, dans un calendrier précis, des retours<br />

d’expérience destinés à améliorer encore la relation<br />

partenariale avec les Régions. » Il est également prévu que<br />

la Commission Infrastructures et Transports de l’Association<br />

des Régions de France soit saisie, une fois que les suites à<br />

donner au référentiel et les engagements réciproques issus<br />

du groupe de travail auront été finalisées, et que l’Etat aura<br />

formulé son accord de principe.<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

15


© Anne PETIT/<strong>RFF</strong><br />

LE REPORTAGE<br />

« Le contexte »<br />

Après avoir défini et acquis les emprises,<br />

<strong>RFF</strong> conduit actuellement les études et les<br />

procédures administratives et<br />

environnementales liées à la 2 e phase de la<br />

branche Est de la LGV Rhin-Rhône<br />

L’archéologie préventive est un préalable<br />

à la réalisation du projet : <strong>RFF</strong> en a confié<br />

l’exécution sur une partie du tracé<br />

à l’Institut national de recherches<br />

archéologiques préventives (Inrap)<br />

basé à Dijon<br />

En finançant et en soutenant ces<br />

opérations, <strong>RFF</strong> apporte sa contribution<br />

à la connaissance du passé<br />

Place aux archéologues !<br />

La LGV Rhin-Rhône raconte<br />

4 000 ans d’histoire<br />

L’Institut national de recherches archéologiques<br />

préventives (Inrap) était déjà en charge, entre 2004 et<br />

2008, des interventions archéologiques de la 1 re phase<br />

de la LGV Rhin-Rhône, aujourd’hui en service. Six villas<br />

antiques et l’exceptionnel moulin médiéval de Thervay dans<br />

le Jura avaient notamment été découverts sur son tracé.<br />

« L’Inrap intervient dans la continuité du projet de la branche<br />

Est, explique Laurent Mazzucchelli, Directeur de projet de la<br />

2 e phase chez Réseau Ferré de France. Après toutes ces<br />

années à travailler ensemble sur le même dossier, nos équipes<br />

respectives disposent d’une bonne expérience commune :<br />

nous sommes rodés, nous nous comprenons et les travaux<br />

archéologiques se passent dans un climat constructif. »<br />

Le travail archéologique sur la LGV Rhin-Rhône a été relancé<br />

en 2010 avec la mise en œuvre des diagnostics<br />

archéologiques, c’est-à-dire l’étude de reconnaissance du<br />

sous-sol sur le tracé de la 2 e phase entre Genlis et Villersles-Pots<br />

à l’ouest (Côte-d’Or) et entre Petit-Croix et<br />

Mulhouse à l’est (Territoire-de-Belfort et Haut-Rhin).<br />

Les conclusions de ces diagnostics ont permis aux DRAC<br />

(Directions Régionales des Affaires Culturelles), représentant<br />

l’Etat, de prescrire des fouilles. En Côte-d’Or, 9 sites, dont la<br />

richesse promettait d’être au rendez-vous, ont été identifiés.<br />

Les archéologues ont donc investi, depuis avril <strong>2012</strong>,<br />

les sites de Genlis, de Collonges-les-Premières et de<br />

Labergement-Foigney.<br />

Sur ces fouilles, qui sont les plus avancées, des découvertes<br />

d’intérêt majeur ont été faites : les vestiges d’une importante<br />

villa gallo-romaine, une construction du X e siècle et plusieurs<br />

têtes de divinité, dont une plutôt bien conservée.<br />

Partager l’intérêt scientifique et culturel<br />

« Le rôle de <strong>RFF</strong> en tant que Maître d’ouvrage du projet,<br />

poursuit Laurent Mazzucchelli, est de veiller à libérer à temps<br />

les terrains avant le démarrage des travaux de construction.<br />

Cela implique que les aspects fonciers aient été traités, que<br />

les études techniques soient abouties, que nous ayons les<br />

autorisations administratives requises. Les fouilles<br />

archéologiques doivent donc être réalisées au préalable. Nous<br />

veillons à ce qu’elles se déroulent dans les délais impartis d’un<br />

calendrier anticipé – et c’est le cas. Notre mission sur ce projet<br />

nous amène à travailler avec le monde de l’archéologie. La<br />

recherche archéologique a toute sa place au cœur de nos<br />

projets de développement et nous avons pleinement<br />

conscience de son intérêt scientifique et culturel. »<br />

Un intérêt que <strong>RFF</strong> valorise aussi sur le terrain en organisant<br />

des visites des chantiers de fouilles pour les élus et les<br />

acteurs des territoires.<br />

_<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3<br />

16


© DR<br />

Vous menez les études<br />

d’archéologie préventive<br />

sur le projet de LGV<br />

Rhin-Rhône. En quoi cela<br />

consiste-t-il ?<br />

L’archéologie préventive<br />

est une étape obligatoire<br />

qui permet l’étude et la<br />

préservation des sites<br />

archéologiques touchés<br />

par le projet. Préalables<br />

aux travaux, ces études<br />

s’organisent en deux<br />

temps : un diagnostic<br />

est d’abord réalisé sur<br />

l’ensemble des emprises<br />

du futur projet, ensuite des<br />

fouilles sont effectuées sur<br />

certaines zones identifiées<br />

pour leur richesse<br />

potentielle.<br />

Trois questions à …<br />

Hans de Klijn,<br />

Directeur interrrégional de l’Institut national<br />

de recherches archéologiques préventives<br />

(Inrap - Dijon)<br />

Un projet de LGV<br />

permet donc de préciser<br />

la connaissance<br />

archéologique d’un<br />

territoire ?<br />

En effet, la démarche<br />

permet d’extraire des<br />

données sur le territoire,<br />

puis le rapport final, rédigé<br />

à l’issue des fouilles,<br />

devient public et nourrit<br />

ainsi la connaissance<br />

collective du passé.<br />

Un tel projet<br />

d’infrastructure permet,<br />

sur un territoire très vaste,<br />

de caractériser les formes<br />

d’occupation des périodes<br />

précédentes. On parle de<br />

coupe « diachronique »,<br />

c’est-à-dire à travers<br />

le temps. Les fouilles<br />

permettent enfin d’extraire<br />

des objets qu’il s’agira de<br />

conserver et valoriser.<br />

Le projet traverse-t-il<br />

des sites archéologiques<br />

majeurs ?<br />

Dès les premières<br />

études, <strong>RFF</strong> s’efforce,<br />

en définissant le tracé du<br />

projet, d’éviter les sites<br />

exceptionnels. Aussi, les<br />

sites qui sont touchés<br />

sont, à priori, moins<br />

remarquables.<br />

Sur ceux-ci, on consolide<br />

la connaissance et on<br />

préserve le mobilier qui<br />

peut en être extrait. Parce<br />

que les études sont faites<br />

avec rigueur, il est très<br />

rare qu’un projet soit en<br />

définitive dévié pour<br />

les éviter.<br />

L’ARCHÉOLOGIE<br />

EN CHIFFRES<br />

50 km<br />

La LGV Rhin-Rhône 2 e phase :<br />

de ligne nouvelle.<br />

540 ha<br />

diagnostiqués en Côte-d’Or,<br />

dans le Territoire-de-Belfort<br />

et dans le Haut-Rhin.<br />

9<br />

fouilles archéologiques<br />

prescrites sur<br />

5 réalisées en <strong>2012</strong><br />

4 programmées en 2013.<br />

70<br />

10 ha<br />

archéologues et spécialistes<br />

(céramologues, géoarchéologues,<br />

archéozoologues,<br />

numismates…) sur le terrain.<br />

Des découvertes qui vont du<br />

Néolithique Moyen au Moyen Age : de<br />

- 3 000 au XI e s.<br />

Labergement-Foigney<br />

ALEXANDRE BURGEVIN,<br />

ARCHÉOLOGUE RESPONSABLE D’OPÉRATION (INRAP)<br />

« Les fouilles ont permis la mise au jour d’une villa galloromaine<br />

qui se compose d’un bâtiment résidentiel et d’un<br />

édifice agricole ou artisanal, datés des I er et II e siècles. Au milieu<br />

de celle-ci, un groupe statuaire en pierre blanche devait se<br />

dresser. Deux têtes de divinités et une petite statuette<br />

découvertes sur le site nous conduisent à cette hypothèse.<br />

Plusieurs fibules et outils agricoles ont également été trouvés. En<br />

milieu rural, de telles découvertes sont rares parce qu’elles<br />

traduisent une relative richesse des occupants. »<br />

© Denis Gliksman, INRAP<br />

© Denis Gliksman, INRAP<br />

© Denis Gliksman, INRAP<br />

Collonges-lès-Premières<br />

GILLES ROLLIER, ARCHÉOLOGUE RESPONSABLE D’OPÉRATION (INRAP)<br />

« Sur un site d’un peu plus d’un hectare, une importante résidence aristocratique de la période médiévale (X e siècle)<br />

a été découverte. Les dimensions du bâtiment sont exceptionnelles (30 m de long sur 12 m de large environ) et les<br />

traces de sa conception traduisent une hauteur remarquable. Plusieurs fours, des conduites hydrauliques en bois et<br />

des meules de moulin montrent qu’une importante activité artisanale y était associée. Certains objets retrouvés sur le<br />

site (fers à chevaux, éperons, jetons de jeux) confirment le caractère aisé de ses occupants. Parce que cette période<br />

est localement, mais aussi plus généralement, très peu connue archéologiquement, cette découverte est majeure. »<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

17


© <strong>RFF</strong>/PhotoLab Services<br />

<strong>RFF</strong> proche de vous<br />

Six partenariats originaux<br />

LE FOCUS<br />

« Les points clés »<br />

<strong>RFF</strong> est ouvert aux idées neuves et au partage des expériences et des pratiques<br />

Cette volonté se traduit dans des partenariats souvent inédits,<br />

conclus localement ou nationalement<br />

Avec un objectif : tous gagnants.<br />

Valoriser le patrimoine végétal<br />

L’expertise du Conservatoire<br />

national botanique de<br />

Franche-Comté<br />

A la suite des attentes exprimées par les participants du colloque<br />

« Biodiversité et Ferroviaire : vers une gestion écologique du<br />

réseau », qu’elle avait organisé à Besançon en 2010, la Direction<br />

régionale Bourgogne/Franche-Comté a conclu un partenariat de<br />

cinq ans avec le Conservatoire national botanique de Franche-<br />

Comté. Il porte sur l’étude et l’établissement de préconisations pour<br />

gérer le patrimoine végétal de parcelles sans vocation ferroviaire,<br />

mais intéressantes ou remarquables au plan environnemental.<br />

Après avoir dressé un bilan des propriétés concernées,<br />

le Conservatoire a étudié six sites francs-comtois en <strong>2012</strong>.<br />

Ses rendus permettront à <strong>RFF</strong> d’établir des cahiers des charges<br />

environnementaux puis de confier la gestion de la végétation<br />

sur ces parcelles à des prestataires spécialisés.<br />

18 _<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3<br />

Zoom national<br />

Un guide sur la biodiversité<br />

signé entre <strong>RFF</strong> et France<br />

Nature Environnement (FNE)<br />

En octobre <strong>2012</strong> est paru le guide intitulé Biodiversité et<br />

Grands Projets Ferroviaires – Intégrer la biodiversité dès le<br />

stade des études. Il s’adresse à tous ceux qui sont amenés<br />

à participer à l’élaboration d’un projet ferroviaire, qu’ils<br />

soient collaborateurs du maître d’ouvrage <strong>RFF</strong> ou<br />

adhérents d’une association de protection de la nature<br />

et de l’environnement.<br />

<strong>RFF</strong> et France Nature Environnement l’ont réalisé ensemble,<br />

dans le cadre de leur partenariat conclu en 2009. Cette<br />

co-signature, qui est une première, concrétise un souhait<br />

commun : améliorer encore la prise en compte de la<br />

biodiversité dans la conception des projets ferroviaires et<br />

favoriser le dialogue avec les experts des associations locales.<br />

Le guide est disponible sur : www.rff.fr/biodiversite


© ESBM<br />

Agir par esprit d’équipe<br />

Le ballon rond : une<br />

philosophie partagée<br />

La Direction régionale Bourgogne/Franche-Comté de<br />

Réseau Ferré de France a fait le choix d’être partenaire<br />

de deux équipes de « ballon rond », respectivement<br />

dans chacune des deux régions de son périmètre<br />

d’intervention : celle des footballeurs du Dijon Football<br />

Côte-d’Or (DFCO), actuellement en Ligue 2, et celle<br />

des handballeurs ProD2 de Besançon (ESBM).<br />

<strong>RFF</strong> trouve dans le sport, et au travers de ces deux<br />

équipes de qualité qui défendent à chaque rencontre les<br />

couleurs de leurs villes et de leurs territoires, des valeurs<br />

qu’il partage.<br />

L’engagement, par la relation entre les joueurs,<br />

le club et le public ; la coopération, l’esprit d’équipe<br />

et la performance illustrée par l’implication et la<br />

détermination sur le terrain sont autant de qualités<br />

que <strong>RFF</strong> met en œuvre au quotidien.<br />

En effet, l’Etablissement public les place au cœur<br />

de ses métiers, de ses relations clients et de ses<br />

missions de développement, de modernisation<br />

et de commercialisation de l’accès au réseau ferré.<br />

© DFCO<br />

Zoom national<br />

<strong>RFF</strong> soutient<br />

l’escrime française<br />

C’est une belle histoire qui a débuté avec les<br />

Championnats du Monde d’escrime organisés au<br />

Grand Palais en novembre 2010. Devant le succès de<br />

cette première opération, <strong>RFF</strong> s’est engagé à soutenir<br />

dans la durée la Fédération Française d’Escrime (FFE).<br />

L’Etablissement public était ainsi, en mars <strong>2012</strong>, le<br />

partenaire titre du Challenge Monal, le plus prestigieux<br />

tournoi d’épée au monde dont la 63 e édition avait lieu<br />

au Stade Pierre-de-Coubertin à Paris, rebaptisé depuis<br />

Challenge Réseau Ferré de France.<br />

Un engagement qui ne doit rien au hasard, comme<br />

l’explique Alain Quinet, Directeur général délégué de <strong>RFF</strong> :<br />

« Nous partageons avec l’escrime les mêmes valeurs<br />

vis-à-vis du grand public. Nous avons la volonté de mieux<br />

nous faire connaître. Enfin, l’escrime est un sport<br />

accessible à tous qui ouvre <strong>RFF</strong> à de nouveaux clients. »<br />

En effet, souligne-t-il, elle est l’une des disciplines qui<br />

a su le mieux associer le sport valide et le handisport :<br />

« Dans son action quotidienne pour rénover les<br />

équipements ferroviaires, <strong>RFF</strong> investit massivement en<br />

faveur des personnes à mobilité réduite. Il y a donc avec<br />

ce partenariat un vrai point de convergence entre la FFE<br />

et <strong>RFF</strong>. »<br />

© Christel SASSO/<strong>RFF</strong><br />

Innover avec les pompiers<br />

Un engin de secours inventé<br />

pour la LGV Rhin-Rhône<br />

Début <strong>2012</strong>, conformément à ses obligations, <strong>RFF</strong> a remis<br />

aux SDIS (Services Départementaux d’Incendie et de<br />

Secours) une dotation en matériels de secours adaptés<br />

à la LGV Rhin-Rhône. Le contenu de cette dotation a été<br />

proposé et discuté avec <strong>RFF</strong> par le groupe de travail<br />

composé des quatre SDIS concernés par la nouvelle<br />

infrastructure (Territoire-de-Belfort, Doubs, Haute-Saône<br />

et Côte-d’Or).<br />

Parmi les matériels se comptent des « lorries » motorisés,<br />

créés pour la LGV. Démontables et dotés de chenilles pour<br />

gravir les talus jusqu’à la voie ferrée, ces wagonnets plats<br />

ont été développés, et brevetés, par un métallurgiste<br />

franc-comtois, d’autant plus impliqué qu’il est aussi…<br />

officier de sapeurs-pompiers volontaires du SDIS du<br />

Doubs ! Les six lorries financés par <strong>RFF</strong> et remis aux<br />

pompiers permettent d’accéder en tout lieu de la LGV,<br />

d’apporter plus rapidement que tout autre système des<br />

équipements de secours mais aussi d’évacuer des<br />

victimes. Une salutaire invention.<br />

<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />

19


L’IMAGE<br />

Claire DROUHARD<br />

Sonia BLANC<br />

Premiers prix de chaque thème proposé<br />

Sonia BLANC<br />

Grand angle sur le réseau : le concours photos « Il était une voie… »<br />

C’est une première artistique pour Réseau Ferré de France. Organisé durant l’été <strong>2012</strong>, le concours était ouvert à tous et invitait à<br />

proposer son meilleur cliché du réseau ferré de Bourgogne et de Franche-Comté, autour des trois thèmes proposés : « Il était une<br />

voie… associée à la faune et la flore », « Il était une voie…<br />

La galerie des<br />

neuf photos<br />

récompensées<br />

dans le paysage » et « Il était une voie… avec l’homme ».<br />

Neuf photos (trois prix décernés dans chaque thème) ont<br />

séduit le jury, composé de photographes professionnels et<br />

de représentants de la direction régionale de <strong>RFF</strong>. Une belle<br />

initiative, pour s’ouvrir à d’autres regards sur le patrimoine<br />

ferroviaire.

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