Contribution à l'étude des Chiroptères de la Guadeloupe
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Les fruits chiroptérochores ou « fruits à chauves-souris » sont plutôt<br />
cryptiques, <strong>de</strong> couleur terne (verdâtres, brunâtres, ou beige) ne changeant<br />
pas <strong>de</strong> couleur lors <strong>de</strong> leur maturation et en position dégagée du feuil<strong>la</strong>ge<br />
plus accessible aux Chiroptères (Charles-Dominique et al., 2001 ; B<strong>la</strong>nc,<br />
2002). Toutefois, c’est essentiellement grâce à l’odorat que les fruits sont<br />
repérés (forte o<strong>de</strong>ur). A l’approche finale, il est possible que <strong>la</strong> chauvesouris<br />
s’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> son sonar pour repérer le fruit ou l’infrutescence parmi le<br />
feuil<strong>la</strong>ge (Nill & Siemers, 2003).<br />
Dans leur étu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong><strong>de</strong>s</strong> Chiroptères dans <strong>la</strong> dissémination par<br />
endophytosporie <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ntes forestières <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe, Masson et al.<br />
(1992 ; 1994) ont démontré <strong>la</strong> dissémination par Artibeus jamaicensis <strong>de</strong><br />
plusieurs essences gua<strong>de</strong>loupéennes. En forêt humi<strong>de</strong> : Bé<strong>la</strong>ngère<br />
batar<strong>de</strong> (So<strong>la</strong>num torvum) et Ficus (F. insipida et 2 Ficus spp<br />
indéterminés) ; en bois et forêts xérophiles ou xéro-mésophiles : Ficus spp,<br />
Piper sp, So<strong>la</strong>num torvum, et Cecropia schreberiana.<br />
Fruit <strong>de</strong> Figuier gran<strong><strong>de</strong>s</strong> feuilles<br />
Fruits <strong>de</strong> Bois canon ou bois trompette<br />
Charles-Dominique a calculé qu’un Artibeus en Guyane pouvait disséminer<br />
entre 5 et 25 000 graines <strong>de</strong> Bois canon (Cecropia) chaque nuit (Charles-<br />
Dominique et al., 2001). Les quelles pourront germer après plusieurs<br />
années <strong>de</strong> dormance à <strong>la</strong> faveur d’une ouverture dans <strong>la</strong> forêt (chablis,<br />
déforestation).<br />
Il apparaît donc qu’Artibeus jamaicensis participe activement à <strong>la</strong><br />
première étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> régénération forestière en disséminant les graines<br />
d’espèces héliophiles pionnières.<br />
Généralement, les fruits sont cueillis en vol et transportés en bouche<br />
jusqu’au gîte diurne ou plus souvent au gîte nocturne d’alimentation. Il<br />
s’agit d’un arbre (branchage/feuil<strong>la</strong>ge) voisin ou situé à plusieurs mètres<br />
voire centaines <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> l’arbre porteur.<br />
<strong>Contribution</strong> à l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> Chiroptères <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gua<strong>de</strong>loupe – B. Ibéné et al., 2007 - Rapport final 2006. DIREN - L’ASFA -<br />
Groupe Chiroptères Gua<strong>de</strong>loupe.