fiche de TD de finances publiques - Dossier n°0 - Partie 2
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UNIVERSITE DU DROIT ET DE LA SANTE - LILLE 2<br />
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES ET SOCIALES<br />
LICENCE DE DROIT<br />
2ème année<br />
Année universitaire 2010-2011<br />
DROIT PUBLIC FINANCIER<br />
Cours <strong>de</strong> M. le Professeur X. VANDENDRIESSCHE<br />
Travaux dirigés<br />
M.-A .Vanneaux<br />
<strong>Dossier</strong> n°0<br />
L’ENVIRONNEMENT DES FINANCES PUBLIQUES<br />
<strong>Partie</strong> 2<br />
1. LES CHIFFRES CLES DE L’ETAT, DE LA SECURITE SOCIALE ET DES COLLECTIVITES<br />
TERRITORIALES<br />
a) Les chiffres clés <strong>de</strong> l’Etat : le déficit public et la <strong>de</strong>tte publique<br />
b) Les chiffres clés <strong>de</strong> la sécurité sociale : la <strong>de</strong>tte sociale<br />
♣ La caisse d’amortissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale ( Missions, organisation, ressources)<br />
♣ L’ampleur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale et la question <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la CADES, avis n°31 présenté par M.<br />
Jean-Jacques Jacques JÉGOU, fait eu nom <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s <strong>finances</strong> et relatif à la loi <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la<br />
sécurité sociale pour 2010, sénat<br />
♣ Rapport <strong>de</strong> M. Alain Vasselle sur le Projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la sécurité sociale pour 2011, «<br />
equilibres financiers généraux », rapport fait au nom <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s affaires sociales, Sénat, 3<br />
novembre 2011 ( extraits)<br />
1
c) Les chiffres clés <strong>de</strong>s collectivités territoriales<br />
♣ Les concours <strong>de</strong> l’Etat aux Collectivités locales<br />
♣ La structure <strong>de</strong> la fiscalité locale<br />
♣ Ressources et dépenses <strong>de</strong>s administrations <strong>publiques</strong> locales<br />
Focus sur la réforme <strong>de</strong> la taxe professionnelle<br />
2
a) Les chiffres clés <strong>de</strong> la sécurité sociale : la <strong>de</strong>tte sociale<br />
LA CAISSE D’AMORTISSEMENT DE LA DETTE SOCIALE (CADES)<br />
La CADES a pour mission d'amortir la <strong>de</strong>tte sociale française au moyen d'une structure financière équilibrée,<br />
s'appuyant notamment sur <strong>de</strong>s ressources fiscales. Elle est une institution, qui allie les garanties que peut offrir un<br />
établissement public (par exemple l'impossibilité <strong>de</strong> faire faillite) avec une organisation et une transparence aussi<br />
proches que possible <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s établissements financiers classiques.<br />
1. La mission <strong>de</strong> la CADES<br />
• Amortir la <strong>de</strong>tte sociale Française...<br />
La Caisse d'Amortissement <strong>de</strong> la Dette Sociale (CADES) a été créée par l'ordonnance N° 96-50 du 24 janvier<br />
1996. Cette loi a été récemment modifiée par la loi n° 2004-810 du 13 août 2004 , qui s'inscrit dans le cadre <strong>de</strong> la<br />
réforme <strong>de</strong> la protection sociale française. La CADES apparaît, en conséquence, indissociable <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong><br />
rééquilibrage <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> la Sécurité Sociale.<br />
Sa mission est <strong>de</strong> financer et d'éteindre la <strong>de</strong>tte cumulée du régime général <strong>de</strong> la Sécurité Sociale pour les exercices<br />
1994 à 2006. Les déficits se sont élevés à 34,2 milliards d'euros pour les années 1994 à 1998, à 47.25 Mds pour les<br />
années 2002 à 2006 et à 27 Mds pour les années 2005 à 2008.<br />
Chaque année, jusqu'en 2005, la CADES doit en outre verser 3 milliards d'euros au budget <strong>de</strong> l'État, en<br />
compensation <strong>de</strong>s 16,77 milliards d'euros <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte sociale repris à son compte par l'État en 1993. Enfin, les lois <strong>de</strong><br />
financement <strong>de</strong> la sécurité sociale pour les exercices 2003 et 2004 ont prévu un versement exceptionnel <strong>de</strong> 1,28<br />
milliards d'euros en 2003 et <strong>de</strong> 1,1 milliards d'euros en 2004 à différentes caisses <strong>de</strong> sécurité sociale.<br />
• ...Au moyen d'une structure financière équilibrée.<br />
Le financement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte s'appuie sur une capacité d'emprunter sur les marchés financiers et <strong>de</strong> recourir à une<br />
gran<strong>de</strong> variété d'instruments financiers.<br />
Le remboursement <strong>de</strong> ces emprunts est essentiellement garanti par le produit d'un prélèvement obligatoire, la<br />
Contribution au Remboursement <strong>de</strong> la Dette Sociale (CRDS), spécialement créé à cette fin.<br />
Les produits <strong>de</strong> la cession d'une partie du patrimoine immobilier <strong>de</strong> la sécurité sociale complètent cette ressource<br />
principale.<br />
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008<br />
CRDS* 3,2 3,8 4,1 4,3 4,5 4,6 4,65 4,7 4,9 5,2 5,5 5,7 6<br />
* en milliards d'euros<br />
2. Les ressources <strong>de</strong> la CADES<br />
• CRDS<br />
La CRDS (Contribution au remboursement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale) a été créée en 1996 afin <strong>de</strong> doter la CADES <strong>de</strong><br />
recettes qui lui permettent d'apurer la <strong>de</strong>tte qui lui est transférée. Son taux est <strong>de</strong> 0.5%.<br />
Elle s'applique à l'ensemble <strong>de</strong>s revenus d'activité et <strong>de</strong> remplacement, <strong>de</strong>s revenus du patrimoine et <strong>de</strong>s placements<br />
ainsi qu'à la vente <strong>de</strong>s métaux précieux et aux gains aux jeux <strong>de</strong> hasard.<br />
3
Les exonérations concernent essentiellement les revenus <strong>de</strong> remplacement et touchent dans cette catégorie les<br />
minima sociaux et certaines allocations <strong>de</strong> solidarité, ce qui comprend principalement lorsqu'elles ne sont pas<br />
imposables les allocations <strong>de</strong> chômages et <strong>de</strong> préretraite, les pensions d'invalidité et <strong>de</strong> retraite, ainsi que le<br />
RMI..La loi du 13 août 2004 a élargi l'assiette <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> 95 à 97% <strong>de</strong>s salaires bruts et <strong>de</strong>s allocations chômage.<br />
Les différents types <strong>de</strong> revenus assujettis à la CRDS<br />
• Revenus d'activité ( Salaires et revenus assimilés, Avantages en nature In<strong>de</strong>mnités (fin <strong>de</strong> mission, congés<br />
payés, licenciement);<br />
• Revenus <strong>de</strong> remplacement( Les allocations <strong>de</strong> chômage et <strong>de</strong> préretraite , Les pensions <strong>de</strong> retraite et<br />
d'invalidité, Les prestations familiales Les prestations maladie<br />
• Revenus du patrimoine ( Intérêts et plus-values <strong>de</strong>s actions et placements…)<br />
• Revenus <strong>de</strong> placement( Intérêts sur PEP, PEL, CEL, assurance-vie et PEA, Obligations…<br />
• Ventes <strong>de</strong> métaux, d'objets précieux et bijoux<br />
• Gains aux jeux, paris hippiques et casinos<br />
En sont exonérés en particulier les revenus <strong>de</strong>s chômeurs et <strong>de</strong>s retraités non imposables, le RMI, ainsi que les<br />
revenus <strong>de</strong> certains livrets d'épargne. La loi du 13 août 2004 a élargi l'assiette <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> 95 à 97 %;<br />
l'accroissement <strong>de</strong> ressources <strong>de</strong>vrait être d'environ 50 m€ par an.<br />
• CSG<br />
La CSG (Contribution sociale généralisée) a été créée en 1991. Jusqu'en 2008, la CSG était répartie entre le fond <strong>de</strong><br />
solidarité vieillesse, la Caisse nationale <strong>de</strong>s allocations familliales, les régimes <strong>de</strong> base d'assurance maladie et la<br />
Caisse Nationale <strong>de</strong> solidarité pour l'Autonomie.<br />
En contrepartie <strong>de</strong> la nouvelle <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> 27 Mds€ votée par le Parlement dans la loi <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la Sécurité<br />
Sociale, et comformément à la loi organique du 2 août 2005, une nouvelle ressourece correspondant à 0.2 point <strong>de</strong><br />
CSG (Contribution Sociale Généralisée) a été affectée à la CADES.<br />
La CSG, est très semblable à la CRDS. Elle est issue principalement <strong>de</strong>s revenus d'activité et est également perçue<br />
sur les revenus <strong>de</strong> remplacement, du patrimoine et <strong>de</strong>s jeux.<br />
• Loi n° 2004-810 du 13 août 2004 relative à l'assurance maladie. Art 76.<br />
• Ordonnance n°96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale<br />
• Décret n° 96-353 du 24 avril 1996 relatif à la caisse d'amortissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale<br />
4
3. Principes d'émission et ressources financières<br />
Pour financer la <strong>de</strong>tte qui lui a été transférée la CADES emprunte sur les marchés financiers. Ces émissions se font<br />
selon <strong>de</strong>s principes définis par le Conseil d'Administration et qui visent essentiellement à minimiser les coûts <strong>de</strong><br />
financement. Le remboursement <strong>de</strong>s emprunts ainsi contractés est assuré par les ressources <strong>de</strong> la CADES, qui sont<br />
principalement la CRDS et les produits <strong>de</strong> cession d'une partie du patrimoine immobilier <strong>de</strong> la Sécurité Sociale.<br />
5
La CDRS est la ressource exclusive <strong>de</strong> la CADES<br />
La CRDS<br />
La Contribution au Remboursement <strong>de</strong> la Dette Sociale (CRDS) est un prélèvement à assiette large assis sur<br />
toutes les catégories <strong>de</strong> revenus <strong>de</strong> l'activité et du capital. Elle le a été créée spécialement pour la CADES et ses<br />
recettes sont affectées exclusivement à son usage. Ce prélèvement garantit le remboursement <strong>de</strong>s emprunts<br />
contractés par la CADES.<br />
L'assiette <strong>de</strong> la CRDS est constituée, pour 90%, <strong>de</strong>s revenus d'activité et <strong>de</strong> remplacement, qui sont prélevés à la<br />
source.<br />
Les frais d'assiette et <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong> la CRDS sont à la charge <strong>de</strong> la CADES.<br />
Les autres ressources : les produits <strong>de</strong> cession d'une partie du patrimoine immobilier <strong>de</strong> la Sécurité Sociale<br />
(article 9 <strong>de</strong> l'ordonnance du 24 janvier 1996)<br />
• Le patrimoine privé à usage locatif <strong>de</strong>s Caisses Nationales <strong>de</strong> Sécurité Sociale et <strong>de</strong> l'Agence Centrale <strong>de</strong>s<br />
Organismes <strong>de</strong> Sécurité Sociale (ACOSS), à l'exclusion <strong>de</strong>s locaux affectés à un usage administratif, sera<br />
vendu à l'initiative ive <strong>de</strong> ses propriétaires et le produit <strong>de</strong>s ventes sera affecté à la CADES.<br />
• La partie du patrimoine qui ne sera pas vendue au 31 décembre 1999 sera transférée à la CADES, ainsi que<br />
les droits et obligations qui y sont attachés. La vente intégrale <strong>de</strong>s immeubles <strong>de</strong>vra intervenir au plus tard<br />
le 31 décembre 2008. A la date du 31 décembre 2003, l'ensemble <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> cession a été réalisé<br />
pour un montant <strong>de</strong> 467,2 millions d'euros.<br />
Selon l'arrêté du 27 décembre 1999, , publié au Journal Officiel le 30 décembre 1999, la propriété <strong>de</strong>s immeubles<br />
privés à usage locatif appartenant à la CNAVTS a été transférée à la CADES. Le conseil d'administration s'est<br />
engagé à vendre ce patrimoine dans les meilleurs délais et aux meilleures conditions financières. Ceci a été achevé<br />
à fin 2003.<br />
4. La CADES est statutairement placée sous le contrôle et la responsabilité <strong>de</strong> l'Etat<br />
En tant qu'établissement public administratif, la CADES est un démembrement <strong>de</strong> l'État. Sa tutelle est exercée<br />
conjointement par le Ministre <strong>de</strong> l'Économie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l'Industrie et par le Ministre <strong>de</strong> l'Emploi et <strong>de</strong> la<br />
Solidarité. Ses instances dirigeantes sont donc nommées et son activité étroitement contrôlée.<br />
Ses dirigeants sont nommés par les autorités <strong>de</strong> tutelle<br />
Le Prési<strong>de</strong>nt est nommé sur proposition conjointe du Ministre <strong>de</strong> l'Économie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l'Industrie et du<br />
Ministre chargé <strong>de</strong> l'Emploi et <strong>de</strong> la Solidarité.<br />
Le Conseil d'Administration est composé uniquement <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> l'État:<br />
6
- 3 représentants du Ministre <strong>de</strong> l'Économie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l'Industrie<br />
- 2 représentants du Ministre <strong>de</strong> l'Emploi <strong>de</strong> la Solidarité.<br />
Le Conseil d'Administration est assisté d'un Comité <strong>de</strong> Surveillance composé <strong>de</strong> parlementaires, <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s<br />
Caisses Nationales <strong>de</strong> Sécurité Sociale et <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong> l'État.<br />
Son activité est soumise à un contrôle étroit<br />
Les règles comptables applicables à la CADES sont proches <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l'Etat. Ainsi, les encaissements et les<br />
décaissements sont effectués par un comptable public (désigné conjointement par les autorités <strong>de</strong> tutelle), sous le<br />
contrôle <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong>s Comptes. En outre, la CADES est soumise à l'intervention d'un contrôleur financier du<br />
Ministère <strong>de</strong> l'Économie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l'Industrie.<br />
Tous les actes importants <strong>de</strong> la CADES (le budget, les comptes financiers...) ne sont exécutoires qu'après<br />
approbation <strong>de</strong>s ministères <strong>de</strong> tutelle. De même, le programme d'emprunts doit être approuvé par le Ministre chargé<br />
<strong>de</strong> l'Économie et <strong>de</strong>s Finances. La Caisse peut en outre, par convention, confier sa gestion administrative et<br />
financière à l'Etat.<br />
Une fois par an, le gouvernement doit rédiger un rapport d'activités <strong>de</strong> la CADES. Celui-ci est soumis au<br />
parlement.<br />
5. L'Etat est responsable en <strong>de</strong>rnier recours <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong> la CADES<br />
L'Etat garantit la solvabilité <strong>de</strong> la CADES...<br />
Le remboursement <strong>de</strong>s emprunts est d'abord assuré par les ressources <strong>de</strong> la CADES. En effet, le service et<br />
l'amortissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sont prioritaires sur le versement annuel <strong>de</strong> 3 milliards d'euros à l'État (article 9-III <strong>de</strong><br />
l'ordonnance du 24 janvier 1996).<br />
En outre, comme c'est le cas pour tous les établissements publics nationaux, l'Etat est l'ultime responsable <strong>de</strong> la<br />
solvabilité <strong>de</strong> la CADES, en application <strong>de</strong> la loi du 16 janvier 1980 relative à l'exécution <strong>de</strong>s jugements par les<br />
personnes morales <strong>de</strong> droit public.<br />
Les procédures <strong>de</strong> redressement et <strong>de</strong> liquidation judiciaire ne sont d'ailleurs pas applicables à un établissement<br />
public (article 2 <strong>de</strong> la loi du 25 janvier 1985 relative au redressement et à la liquidation <strong>de</strong>s entreprises) et, s'il est<br />
dissout, sa <strong>de</strong>tte éventuelle est transférée à la collectivité qui l'a créé (l'Etat dans le cas <strong>de</strong> la CADES).<br />
...et la prémunit contre tout défaut <strong>de</strong> liquidité<br />
L'Etat peut à tout moment accor<strong>de</strong>r une avance <strong>de</strong> trésorerie aux établissements publics nationaux afin <strong>de</strong> garantir<br />
leur liquidité. Il est même tenu <strong>de</strong> le faire si celle ci se trouve en situation d'insuffisance <strong>de</strong> crédit constatée par<br />
décision <strong>de</strong> justice (Loi du 16 juillet 1980). Ces avances sont accordées à partir d'un compte spécial du Trésor.<br />
7
N° 91<br />
SÉNAT<br />
SESSION ORDINAIRE DE 2009-2010<br />
Enregistré à la Prési<strong>de</strong>nce du Sénat le 4 novembre 2009<br />
AVIS<br />
PRÉSENTÉ<br />
au nom <strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s <strong>finances</strong> (1) sur le projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> la sécurité sociale pour 2010,<br />
ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE<br />
Par M. Jean-Jacques JÉGOU,<br />
La question <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la CADES<br />
(1) La <strong>de</strong>tte confiée à la CADES <strong>de</strong>vrait être amortie en 2021<br />
La date d'extinction <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> la CADES n'est plus mentionnée dans l'ordonnance n° 96-50 du 24 janvier<br />
1996 relative au remboursement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale. La durée d'amortissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale est ainsi appréciée<br />
au vu <strong>de</strong>s éléments présentés par la caisse dans ses estimations <strong>publiques</strong>. D'après l'annexe 8 au projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong><br />
financement <strong>de</strong> la sécurité sociale pour 2010, la CADES a une chance sur <strong>de</strong>ux d'avoir intégralement amorti en<br />
2021 la <strong>de</strong>tte dont le refinancement lui a été confié. La probabilité que cette <strong>de</strong>tte soit déjà remboursée en 2020<br />
est <strong>de</strong> 5 % ; le risque qu'elle ne le soit pas dans un délai supérieur à 14 ans, soit en 2023, est également <strong>de</strong> 5 %.<br />
Rappelons que 2009 <strong>de</strong>vait marquer une date importante dans l'histoire <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale, à savoir celle <strong>de</strong> la<br />
disparition <strong>de</strong> la CADES et l'extinction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte. Aujourd'hui, non seulement la CADES existe toujours, mais le<br />
montant <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte qu'elle doit encore rembourser est plus élevé que celui <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte initiale reprise en 1996. En<br />
outre, sa <strong>de</strong>tte ne représente qu'une partie <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale compte tenu <strong>de</strong> la situation actuelle et à venir <strong>de</strong><br />
l'ACOSS.<br />
Dans ces conditions, votre rapporteur pour avis souligne que les perspectives d'extinction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sociale<br />
s'amenuisent considérablement, alors même que le système <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>tte avait été précisément<br />
conçu pour éviter cette pérennisation et le report <strong>de</strong> la <strong>de</strong>tte sur les générations futures.<br />
8
) Les chiffres clés <strong>de</strong>s collectivités territoriales<br />
Voir pour plus d’informations :<br />
http://www.performance publique.gouv.fr/farandole/2011/pap/pdf/Jaune2011_collectivites.pdflectivites.pdf<br />
17
Suppression <strong>de</strong> la taxe professionnelle et réforme <strong>de</strong> la fiscalité locale<br />
(http://kiosque.porte-parole.gouv.fr/archives/001/001_158.html)<br />
• La TP sera remplacée par une contribution économique territoriale (CET), qui comportera une<br />
part foncière et une part assise sur la valeur ajoutée.<br />
• Il n'y aura pas <strong>de</strong> perdant parmi les collectivités territoriales, qui bénéficieront <strong>de</strong> la totalité du<br />
produit <strong>de</strong> la CET et <strong>de</strong> la nouvelle imposition forfaitaire sur les entreprises <strong>de</strong> réseaux, ainsi que du<br />
transfert d'impôts d'Etat.<br />
Pourquoi avoir supprimé la taxe professionnelle <br />
• La taxe professionnelle (TP) n'existait dans aucun autre pays européen. Elle pesait essentiellement sur<br />
les investissements productifs (c'est-à-dire l'achat <strong>de</strong> machines ou d'équipements). Depuis 30 ans, la<br />
droite et la gauche étaient unanimes sur le caractère anti-économique <strong>de</strong> cet impôt : plus une<br />
entreprise investissait en France, plus elle était taxée ; en frappant les investissements productifs avant<br />
même qu'ils ne soient créateurs <strong>de</strong> richesses, la TP désavantageait notamment l'industrie et freinait le<br />
développement <strong>de</strong>s entreprises en phase <strong>de</strong> croissance.<br />
• Il fallait supprimer la TP parce qu'il y avait urgence à rétablir la compétitivité <strong>de</strong> notre industrie.<br />
Les entreprises françaises n'investissaient pas assez : <strong>de</strong>puis vingt ans, leur investissement était inférieur<br />
quasiment <strong>de</strong> moitié à celui <strong>de</strong>s entreprises alleman<strong>de</strong>s ou britanniques. Résultat : <strong>de</strong>puis 1995, l'industrie<br />
française avait perdu 500 000 emplois, et sa part <strong>de</strong> marché dans le mon<strong>de</strong> avait reculé <strong>de</strong> 17%.<br />
• Il fallait supprimer la TP pour soutenir l'emploi. La réforme allège <strong>de</strong> 1,8 Md€ par an le coût du travail<br />
pour les entreprises. Les PME, qui sont à l'origine <strong>de</strong> 85% <strong>de</strong>s créations d'emplois, en seront les<br />
principales bénéficiaires.<br />
• Il fallait agir vite pour accompagner la reprise et faire face à la concurrence <strong>de</strong>s pays émergents :<br />
cette réforme améliore la compétitivité <strong>de</strong>s entreprises au moment même où se joue la reprise, en donnant<br />
aux entreprises françaises les moyens <strong>de</strong> se battre à armes égales avec leurs concurrents étrangers.<br />
21
Que va changer cette réforme pour les entreprises <br />
• L'imposition <strong>de</strong>s investissements productifs est définitivement supprimée pour toutes les entreprises<br />
<strong>de</strong>puis le 1er janvier 2010. La TP est remplacée par une contribution économique territoriale (CET) à<br />
<strong>de</strong>ux composantes :<br />
o La cotisation foncière <strong>de</strong>s entreprises (CFE), fondée sur les bases foncières.<br />
o La cotisation sur la valeur ajoutée <strong>de</strong>s entreprises (CVAE), dont le taux – fixé au niveau<br />
national – sera progressif, allant <strong>de</strong> 0% pour les entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 500 000 € <strong>de</strong> chiffre<br />
d'affaires à 1,5% pour les entreprises <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 M€ <strong>de</strong> chiffre d'affaires.<br />
o S'y ajoute un impôt forfaitaire sur les entreprises <strong>de</strong> réseaux (IFER), frappant les activités non<br />
délocalisables (énergie, télécoms, transport ferroviaire) pour limiter le gain correspondant à la<br />
suppression <strong>de</strong> la TP.<br />
• Au total, la réforme allège considérablement la charge fiscale <strong>de</strong>s entreprises : la cotisation <strong>de</strong>s 2,9<br />
millions d'entreprises imposées à la TP est allégée en moyenne <strong>de</strong> 22%, soit un gain <strong>de</strong> 6,3 Mds€ (avant<br />
effet sur l'impôt sur les sociétés). En 2010, année <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> la réforme, l'allègement d'impôt<br />
s'élèvera à 12,3 Mds€, soit un effort financier sans précé<strong>de</strong>nt, qui prolongera le plan <strong>de</strong> relance <strong>de</strong><br />
l'économie.<br />
• Tous les secteurs d'activité sont gagnants, sauf l'énergie et les activités financières. Pour l'industrie,<br />
l'allégement est <strong>de</strong> 32%, soit nettement plus que la moyenne (22%). Par ailleurs, les PME, qui<br />
bénéficieront du barème progressif <strong>de</strong> la CVAE et d'une réduction d'impôt <strong>de</strong> 1000 € par an pour<br />
les TPE, seront les gran<strong>de</strong>s gagnantes <strong>de</strong> la réforme : les entreprises <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 3 M€ <strong>de</strong> chiffre<br />
d'affaires verront leur charge fiscale réduite <strong>de</strong> 50 à 60%.<br />
En quoi consiste la réforme pour les collectivités territoriales <br />
• En 2010, année <strong>de</strong> transition, les collectivités locales recevront une compensation relais égale au<br />
minimum au produit <strong>de</strong> TP qu'elles ont perçu en 2009. Elles pourront voter les taux d'impôt normalement,<br />
y compris le taux <strong>de</strong> CFE. Les éléments servant au calcul <strong>de</strong> la compensation relais leur seront notifiés en<br />
même temps que leurs bases d'imposition prévisionnelles. Les collectivités locales auront donc une<br />
pleine visibilité sur la réforme dès 2010 et ne constateront aucun recul <strong>de</strong> leurs marges <strong>de</strong> manœuvre<br />
financières.<br />
• A compter <strong>de</strong> 2011, chaque niveau territorial bénéficiera <strong>de</strong> nouvelles ressources fiscales :<br />
o Communes et EPCI (établissements publics <strong>de</strong> coopération intercommunale) : taxe d'habitation,<br />
taxe sur le foncier bâti (TF) et le foncier non bâti, cotisation foncière <strong>de</strong>s entreprises (CFE),<br />
CVAE (26,5% du produit), IFER, taxe sur les surfaces commerciales (TasCom) ;<br />
o Départements : taxe foncière, CVAE (48,5% du produit), IFER, sol<strong>de</strong> <strong>de</strong> taxe sur les conventions<br />
d'assurance (TSCA) et <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> mutation à titre onéreux (DMTO) ;<br />
o Régions : CVAE (25% du produit), IFER.<br />
• Ainsi, les collectivités territoriales bénéficieront <strong>de</strong> ressources plus mo<strong>de</strong>rnes et plus dynamiques. Les<br />
chiffres parlent d'eux-mêmes : entre 2003 et 2008, la valeur ajoutée a progressé <strong>de</strong> 4,1%/an en moyenne,<br />
contre 3% pour les bases <strong>de</strong> la TP. La création et le transfert <strong>de</strong> ces nouveaux impôts économiques<br />
assureront le respect du principe d'autonomie financière et consoli<strong>de</strong>ront le lien fiscal entre<br />
territoires et entreprises.<br />
• Ces ressources seront aussi plus en phase avec les compétences <strong>de</strong> chaque niveau territorial :<br />
compétence d'aménageur, au plus près <strong>de</strong>s citoyens, donc impôts fonciers avec vote <strong>de</strong> taux pour le bloc<br />
communal ; importance <strong>de</strong>s dépenses contraintes, donc impôt dynamique (CVAE) pour les<br />
départements ; compétences économiques, donc impôt économique (CVAE) pour les régions.<br />
• En particulier, la concentration <strong>de</strong>s impôts fonciers sur le bloc communal permettra d'aller vers un<br />
système fiscal local plus lisible pour les contribuables et plus responsabilisant pour les élus.<br />
22