La commission Bourgeois (1904-1905) - ctnerhi

théses qu'elle a suscitées et plus largement une analyse des processus
en jeu a I'époque autour de l'enfance anormale. Les textes disponibles
n'ayant a notre connaissance jamais été interrogés, il nous a paru utile
aux débats en cours de les publier et d'en entreprendre l'analyse.
Ces textes apparient notamment des données sur :
- les débats notionnels et nosographiques (extension du champ de I'enfance
anormale, conception des différentes « anorrnalités », vocabulaire
et nomenclatures) ;
- le jeu des alliances el des conflits entre les partenaires sociaux et les
personnes : rivalités et conflits professionnels ou idéologiques (inéducables,
rôle des médecins), souvent réduits par les commentateurs à une
opposition entre les médecins et les enseignants chapitrés par Binet et
par Simon ;
- les débats institutionnels : quelles institutions, quels personnels, pour
quels anormaux (classes, écoles, internats ; privé, public ; école ou institutions
d'assistance)
Après leur etude, beaucoup de points d'interrogation subsistent. Cela
tient à leurs silences, mais aussi au fait que les débats étaient alors plus
confus qu'on ne l'imagine couramment. La force de l'énonciation, la répétition
des mêmes formulations chez différents auteurs, anciens ou actuels,
aboutissent à transformer en idées allant de soi des énoncés qui n'étaient
au départ que des opinions inscrites dans le contexte de I'époque, ou qui
constituent aujourd'hui des hypothèses de recherche. Les questions sans
réponse nous ont paru aussi éclairantes, pour les débats actuels, que les
données apportées.
Notre projet vise également 01 contribuer à la préservation d'un patrimoine
unique et fragile (feuilles volantes manuscrites dont les annotations
au crayon tendent peu à peu à s'effacer et le papier à s'abîmer), en réduisant
le nombre de consultations des originaux. Quelles que soient les
précautions prises, celles-ci entraînent un risque évident de disparition et
de détérioration : l'un des écrits est déjà incomplet (texte 8) et l'on doit