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La commission Bourgeois (1904-1905) - ctnerhi

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......................................................................................<br />

Remerciements 3<br />

...........................................................................................<br />

Abréviations 5<br />

introduction par Monique Vial ................................................................ 7<br />

.<br />

<strong>La</strong> Commission <strong>Bourgeois</strong> .................................................................. 12<br />

Les documents ................................................................................... 22<br />

1 . Textes initiateurs par Monique Vial ................................................ 27<br />

TEXTE 1 . Pour les enfants arriérés et anomaux (M.<br />

Chariot) ............... 29<br />

TEXTE 2 . Arrêté du cl octobre <strong>1904</strong> (J. Chaumié) ................................. 35<br />

COMMENTAIRE ..................................................................................... 36<br />

- III - Classifications par Monique Vial ................................................... 44<br />

TEXTE 3 . Note pour un projet de statistique des enfants<br />

anormaux ...................................................................................... 45<br />

COMMENTAIRE ..................................................................................... 49<br />

TEXTE 4 . Classification établie par D.M. Bourneville ............................ 65<br />

COMMENTAIRE ..................................................................................... 75<br />

TEXTE 5 . Note sur la distinction entre l'enfant normal et l'arriéré<br />

(A. Binet) .................................................................................. 111<br />

COMMENTAIRE ................................................................................... 113<br />

TEXTE 6 . Note complémentaire de l'enquête sur le nombre des<br />

enfants anormaux existant actuellement en France ..................... 153<br />

COMMENTAIRE ................................................................................... 157<br />

TEXTE 7 . Classification des enfants anormaux (Note<br />

accompagnant les tableaux de statistique dressés en <strong>1905</strong>) ........ 169<br />

COMMENTAIRE ................................................................................... 170<br />

- 818 - Contributions institutionnelles et pédagogiques<br />

........................................................................<br />

par Marie-Anne Hugon 189<br />

TEXTE 8 . (( Avant d'entrer dans le détail ... » ...................................... 191


..................................................................................<br />

COMMENTAIRE<br />

194<br />

TEXTE 9 . Etude sur l'éducation manuelle et I'enseignement<br />

professionnel des filles arriérées et instables (Mlle Stupuy) ......... 211<br />

COMMENTAIRE ................................................................................... 215<br />

TEXTE 10 . Etude sur l'éducation manuelle et I'enseignement<br />

professionnel des arriérés et des instables (G. Baguer) ............... 227<br />

COMMENTAIRE<br />

232<br />

...................................................................................<br />

. IV . Les conclusions de la Commission<br />

par Marie-Anne Hugon et Monique Val ................................................ 243<br />

TEXTE 11 . Rapport au nom de la sous-<strong>commission</strong> chargée<br />

d'étudier les solutions A proposer en faveur des arriérés et<br />

des instables (A. Binet) ................................................................ 245<br />

TEXTE 12 . Travaux de la Commission ministérielle pour les<br />

enfants anomaux . Conclusions arrêtées par la <strong>commission</strong><br />

plénière en vue d'assurer l'instruction des arriérés et des<br />

instables ...................................................................................... 265<br />

COMMENTAIRE DES TEXTES 11 ET 12 ................................................... 271<br />

. V . Lettres après la Commission par Monique Vial .......................... 305<br />

TEXTE 13 .......................................................................................... 307<br />

TEXTE 14 .......................................................................................... 312<br />

COMMENTAIRE ................................................................................... 313<br />

Annexe . L'activité de Bourneville B partir de 1901<br />

par Jacques Poirier .............................................................................. 317<br />

Bibliographie ..................................................................................... 323<br />

Index des noms de personnes .......................................................... 343<br />

Index thématique ............................................................................... 349


Par<br />

Monique Vial


Cette publication vise A contribuer à l'histoire de l'éducation spécialisée<br />

en France, au début du siécle. Cette période capitale a donné lieu à de<br />

nombreux travaux, mais la complexité des processus alors en jeu est loin<br />

d'être entièrement élucid&e '.<br />

Référence obligée de toute histoire des enfants que l'on appelait à<br />

l'époque anormaux », la <strong>commission</strong> dite Commission <strong>Bourgeois</strong> - du<br />

nom de son président, le radical-socialiste L6on <strong>Bourgeois</strong> - marque les<br />

débuts de la prise en charge de ces enfants par les instances politiques<br />

nationales. Après des mesures limitées et peu suivies d'effet concernant<br />

sourds et aveugles, sa création annonce la volonté du législateur de se<br />

pr4occuper de l'ensemble des anormaux. Créée le 4 octobre <strong>1904</strong>, par un<br />

arrêté de Joseph Chaumié, ministre de l'Instruction publique et des<br />

Beaux-Arts 2, elle a pour objet d'étudier i( les conditions dans lesquelles<br />

les prescriptions de la loi du 28 mars 1882 sur l'obligation de I'enseignement<br />

primaire pourraient être appliquées aux enfants anormaux des deux<br />

sexes (aveugles, sourds-muets, arriclrés, etc.) )) 3. Pour la première fois,<br />

cet arrêté regroupe sous une même dénomination officielle les enfants<br />

présentant des handicaps sensoriels et ceux atteints d'anomalies mentales<br />

: ces enfants, ou les adultes souffrant de difficultés semblables, sont<br />

rassemblés sous la catégorie unique et globalisante de I'anonnalité, déjA<br />

utilisée au cours des années précédentes dans les écrits éducatifs, médicaux<br />

et scientifiques. Cette catégorie devient référent scientifique pour la<br />

définition d'un secteur institutionnel spécifique, dont le premier maillon est<br />

' Le lecteur trouvera des bibliographies dans les ouvrages actuels que nous citons. Une<br />

bibliographie thématique sur les handicaps et les inadaptations est disponible au Centre<br />

technique national d'études et de recherches sur les handicaps et les inadaptations,<br />

CTNERHI, 236 bis, rue de Tolbiac, 75013 Paris (G. Woodill, 1991).<br />

Cabinet Combes, dit de Bloc des Gauches (7 juin 1902 - 18 janvier <strong>1905</strong>). Dominé par les<br />

radicaux, il rassemble les partis républicains et laïques (Union démocratique, gauche radicale,<br />

radicaux-socialistes), opposés à la droite héritière des anciens régimes (royalistes et<br />

bonapartistes) et soutenus par les socialistes. II est marqué avant tout par ses conflits<br />

avec l'église. Joseph Chaumié est un radical modéré.<br />

Texte 2. Un manuscrit de Baguer attribue la nomination de la <strong>commission</strong> à Aristide<br />

Briand, E( alors ministre de Ilnstruction publique a (In M. Vial, 1993, p. 188). Rédaction<br />

rapide qui a confondu avec la création de la <strong>commission</strong>, le dépôt par Briand du projet de<br />

loi créant les classes de perfectionnement (1 907).


éducatif: la Commission <strong>Bourgeois</strong> propose les premières structures<br />

scolaires publiques destinées à scolariser à part une partie des enfants<br />

réunis sous le vocable d'anomaux. Ultérieurement, d'autres catégories,<br />

objets d'inteminables controverses, remplaceront celui-ci : déficience<br />

(avec, par exemple, la charte de I'enfance déficiente, en 1936-1937), inadaptation<br />

(avec, par exemple, en 1964, la création au ministère de ~'Éducation<br />

nationale, d'une sous-direction de l'Enfance inadaptée), handicap<br />

(avec, par exemple, la promulgation de la loi de 1975) 4. Elles continueront<br />

à regrouper les mêmes types d'enfants ou d'adultes et serviront à un<br />

usage institutionnel élargi aux secteurs du travail, de la santé et du social.<br />

<strong>La</strong> Commission <strong>Bourgeois</strong> a donné lieu à de nombreux commentaires,<br />

parfois contradictoires, et il n'est guére d'ouvrage ou d'article sur I'éducation<br />

spéciale ou elle n'apparaisse, au détour d'un développement historique.<br />

Une revue de question devrait ainsi renvoyer à la quasi-totalité de la<br />

littérature sur cette éducation. Je citerai seulement, parmi les travaux qui<br />

ont porté sur la fin du xixe siècle et le début du xxe, ceux qui ont proposé<br />

des commentaires substantiels, auxquels nous serons amenées à nous<br />

référer tout au long de ce travail. Ce sont principalement : G. Avanzini,<br />

E. Baumfelder, J. Gateaux-Mennecier, Y. Pélicier et G. Thuillier, B. Ravon,<br />

J. Roca 5. Pourtant, malgré son importance, mis à part mon travail déjà<br />

ancien sur sa composition et sur sa stratégie 6, la Commission <strong>Bourgeois</strong><br />

n'a pas fait l'objet de recherches spécifiques. Seuls le rapport à son origine<br />

et ses conclusions générales ont été publiés et nous n'en avons en<br />

réalité qu'une connaissance réduite. Faute de données assurées, les<br />

commentaires n'ont pu jusqu'ici s'appuyer que sur les indications de ses<br />

contemporains et sur son image dans le monde professionnel de I'enfance<br />

handicapée ou inadaptée. Ils restent ainsi largement conjecturels. Les documents<br />

qui en sont issus sont à même de nous donner des éléments<br />

pour éclairer sa réalité et permettre un examen des observations et hypo-<br />

Sur l'usage institutionnel de ces mots en rapport avec les projets législatifs et les évolutions<br />

politiques, voir l'ouvrage de J. Roca, 1992 b.<br />

Cf. bibliographie.<br />

M. Vial, 1982.


théses qu'elle a suscitées et plus largement une analyse des processus<br />

en jeu a I'époque autour de l'enfance anormale. Les textes disponibles<br />

n'ayant a notre connaissance jamais été interrogés, il nous a paru utile<br />

aux débats en cours de les publier et d'en entreprendre l'analyse.<br />

Ces textes apparient notamment des données sur :<br />

- les débats notionnels et nosographiques (extension du champ de I'enfance<br />

anormale, conception des différentes « anorrnalités », vocabulaire<br />

et nomenclatures) ;<br />

- le jeu des alliances el des conflits entre les partenaires sociaux et les<br />

personnes : rivalités et conflits professionnels ou idéologiques (inéducables,<br />

rôle des médecins), souvent réduits par les commentateurs à une<br />

opposition entre les médecins et les enseignants chapitrés par Binet et<br />

par Simon ;<br />

- les débats institutionnels : quelles institutions, quels personnels, pour<br />

quels anormaux (classes, écoles, internats ; privé, public ; école ou institutions<br />

d'assistance) <br />

Après leur etude, beaucoup de points d'interrogation subsistent. Cela<br />

tient à leurs silences, mais aussi au fait que les débats étaient alors plus<br />

confus qu'on ne l'imagine couramment. <strong>La</strong> force de l'énonciation, la répétition<br />

des mêmes formulations chez différents auteurs, anciens ou actuels,<br />

aboutissent à transformer en idées allant de soi des énoncés qui n'étaient<br />

au départ que des opinions inscrites dans le contexte de I'époque, ou qui<br />

constituent aujourd'hui des hypothèses de recherche. Les questions sans<br />

réponse nous ont paru aussi éclairantes, pour les débats actuels, que les<br />

données apportées.<br />

Notre projet vise également 01 contribuer à la préservation d'un patrimoine<br />

unique et fragile (feuilles volantes manuscrites dont les annotations<br />

au crayon tendent peu à peu à s'effacer et le papier à s'abîmer), en réduisant<br />

le nombre de consultations des originaux. Quelles que soient les<br />

précautions prises, celles-ci entraînent un risque évident de disparition et<br />

de détérioration : l'un des écrits est déjà incomplet (texte 8) et l'on doit


destinées B l'éducation des enfants anomaux. Elle fait suite aux conclusions<br />

d'un rapport demandé par le ministre à M. Chariot, inspecteur général<br />

de I'lnstruction publique, sur « la situation au point de vue scolaire des<br />

anormaux physiques, intellectuels ou moraux » (texte 1). Selon le député<br />

Paul Chautard, ce rapport découle des débats de la Chambre des députés<br />

sur les sourds et les aveugles (mai <strong>1904</strong>) : « Dépôt par M. Tournade d'un<br />

projet de résolution tendant A la crdation d'écoles régionales de sourdsmuets<br />

et d'aveugles en Age de scolarité. » « L'urgence fut déclarée et le<br />

projet de résolution renvoyé B le Commission de l'Enseignement. <strong>La</strong><br />

Commission demanda au Ministre de I'lnstruction publique de fournir les<br />

dléments d'appréciation nécessaires, et ce fut l'objet d'une étude et d'un<br />

rapport de M. Marcel Charlot ll. » Ce rapport, qui s'attache à l'ensemble<br />

des anormaux, avait en fait été precédé d'une première mission « relative<br />

à la situation des enfants arriérés ou anormaux à l'étranger » confiée à un<br />

certain docteur Gauraud et ce serait à la suite de cette mission, dont les<br />

résultats l'avaient « vivement intéressé », que le ministre aurait demandé<br />

une 6tude à M. Charlot.<br />

L'ensemble des eléments disponibles ne permet guère de savoir<br />

comment la <strong>commission</strong> a travaillé. Une lettre de Léon <strong>Bourgeois</strong> fait état<br />

de procès-verbaux des réunions 12. On n'en trouve pas trace dans aucun<br />

des fonds d'archives consultés : Musée national de l'Éducation 13, lnstitut<br />

Gustave Baguer 14, Sénat, Assemblke nationale, ministère de I'lnstruction<br />

publique (série F17 des Archives nationales), ministère de l'Intérieur. Aucun<br />

document issu de la <strong>commission</strong> n'est mentionné dans l'inventaire<br />

imprimé des Archives nationales ; aucun ne figure ni dans les dossiers<br />

aux noms de Léon <strong>Bourgeois</strong> et de Paul Strauss 15, ni dans les archives<br />

l1 P. Chautard, 4910, p. 6.<br />

l2 Texte 14.<br />

l3 Institut national de la recherche pédagogique, 39, rue <strong>La</strong>-Croix-de-Vaubois, 76130, Mont-<br />

Saint-Aignan.<br />

l4 35, rue de Nanterre, 92600, Asnières-sur-Seine.<br />

l5 Recherches effectuées aux Archives nationales, avec la collaboration de Françoise<br />

Mandelbaurn-Reiner.


privées de Léon <strong>Bourgeois</strong> conservées au ministère des Affaires étrangères<br />

et aux Archives départementales du Val de Marne 16.<br />

Des informations succinctes sont données dans les Bulletins de la<br />

Soci6t6 libre pour I16tude psychologique de i'enfant (SLEPE), sous la signature<br />

de Binet. « Nous tiendrons le Bulletin exactement au courant des<br />

travaux de la <strong>commission</strong> )) précise l'avis qui annonce sa création 17. Il<br />

invite tous nos collègues qui auraient réuni des documents ou des observations<br />

utiles, concernant les enfants anormaux, à les communiquer »,<br />

soit au secrétaire général de la SLEPE, soit à l'un des sociétaires, membres<br />

de la <strong>commission</strong> ministérielle, mais aucun document ne laisse sup<br />

poser que des observations ont été communiquées. Un article portant sur<br />

le (( passé et l'avenir )) de la SLEPE rappelle le nom des quatre sociétaires<br />

(Baguer, Binet, <strong>La</strong>cabe, Malapert) nommés membres de la <strong>commission</strong><br />

et on ne trouve plus, avant la publication des conclusions, que deux<br />

courts résumés de ses travaux 18.<br />

Selon la SLEPE, la <strong>commission</strong> (c a siégé un grand nombre de fois<br />

pendant l'année <strong>1904</strong>-<strong>1905</strong>, sous la présidence de M. Léon <strong>Bourgeois</strong> l9 »<br />

et selon Vaney (qui n'en était pas membre), « pendant le mois de décembre<br />

<strong>1904</strong> », elle (( s'est réunie plusieurs fois sous la présidence de<br />

M. Léon <strong>Bourgeois</strong> 20. » En fait, Léon <strong>Bourgeois</strong> a présidé les deux premières<br />

séances, les le' et 15 décembre <strong>1904</strong>. Par la suite, la <strong>commission</strong><br />

(( s'est réunie plusieurs fois, en [son] absence [...] sous la présidence de<br />

M. Strauss 21 ». Baguer parle de (( nos brèves séances * », ce qui évoque<br />

des débats peu approfondis. Binet souligne pourtant (( l'opiniâtreté » avec<br />

l6 Selon les renseignements obtenus auprès des responsables de ces deux fonds, nombre<br />

d'archives privées de Léon <strong>Bourgeois</strong> seraient régulièrement mises en vente. Beaucoup<br />

auraient été brûlées en 1914, lors du transfert du gouvernement à Bordeaux.<br />

l7 A. Binet, <strong>1904</strong> b.<br />

le A. Binet, <strong>1905</strong> b et <strong>1905</strong> c.<br />

lg SLEPE, 1906, ne 28, janvier, p. 57.<br />

20 V. Vaney, 1906, p. 94.<br />

21 A. Binet, <strong>1905</strong> b et <strong>1905</strong> c.<br />

22 Texte 9.


laquelle il est « revenu B sur 8e nécessité de méthodes scientifiques pour<br />

reconnaître les anomaux 23 : est-ce en séance plénière <br />

<strong>La</strong> <strong>commission</strong> a délégu6 l'essentiel de son travail à des sous-<strong>commission</strong>s<br />

: rédaction du questionnaire destiné à procéder à une enquête sur le<br />

nombre des anormaux en France (texte 3), préparation de ses propositions<br />

institutionnelles et pédagogiques (textes 8 à 12) et sans doute travail<br />

sur les anormaux médicaux 24. Comment les sous-<strong>commission</strong>s ont-elles<br />

fonctionné BI semble que celle chargée du questionnaire d'enquête ait, à<br />

son tour, déléguk son travail B Baguer 25. On ne peut pas savoir si elle<br />

s'est vraiment rbunie. Quant B la sous-<strong>commission</strong> pédagogique, elle s'est<br />

réunie cinq fois et a visiQB plusieurs établissements spécialisés 26.<br />

Les écrits recsns$s ne vont pas au-delà de <strong>1905</strong>. Léon <strong>Bourgeois</strong><br />

6voque « le souvenir des dix mois pendant lesquels mes collègues, multipliano<br />

les séances de la <strong>commission</strong> plénière et des sous-<strong>commission</strong>s<br />

techniques, les visites aux principaux établissements d'anormaux, les<br />

consultations, les examens des dossiers [...] hâtaient le moment où les<br />

solutions donnees pair eux pourraient se traduire en textes de lois et en<br />

P.$glernents 27 ». Le iappori de la sous-<strong>commission</strong> pédagogique est présent6<br />

des avril 4905 et les conclusions de la <strong>commission</strong> plénière sont<br />

publiées, pour la premibre fois, en janvier 1906 28.<br />

Pourtant, il semble que la <strong>commission</strong> ait continué à fonctionner bien<br />

après cette date 29. En 'i 907, Bourneville écrit « Cette <strong>commission</strong> ... paraît<br />

devoir aboutir prochainement B des conclusions conformes au programme<br />

23 A. Binet, 4907 b, p. 764.<br />

24 Selon M. Charlot, 4 906, p. 481.<br />

25 Cf. plus loin, p. 49.<br />

26 Texte 4 4.<br />

27 In A. Binet, Th. Simon, 1907, p. MI.<br />

28 SLEPE, 1906, no 28, janvier (Texte 42).<br />

29 Selon E. Baumfelder, ses travaux cc vont durer cinq années ». Cet auteur semble attribuer<br />

I la <strong>commission</strong> les rapports parlementaires présentés à la Chambre en 1907 et 1908.<br />

(4 983, p. 250 et 279).


défendu par nous m. )) En 1913 encore, un texte dactylographié envoyé<br />

par Baguer à tdouard Herriot indique : M. Léon <strong>Bourgeois</strong> - qui préside<br />

depuis <strong>1904</strong> la Commission nommée par le ministre de l'Instruction publique<br />

pour étudier les conditions dans lesquelles la loi sur l'obligation de<br />

l'enseignement pourrait être appliquée aux enfants anormaux - me rap<br />

pelait hier la nécessité urgente d'obtenir une solution 31. »<br />

LES ACTEURS<br />

Le psychologue Alfred Binet et le directeur de l'Institut départemental<br />

des sourds-muets dfAsnières, Gustave Baguer ont manifestement joué un<br />

rôle central. Baguer en rédigeant le questionnaire d'enquête 32, Binet en<br />

tant que rapporteur de la sous-<strong>commission</strong> pédagogique. Ce dernier se<br />

présente comme (( le rapporteur des travaux de [la] <strong>commission</strong> en ce qui<br />

concerne les arriérés et les instables 33 ». Les conclusions finales, non<br />

signées, reprennent largement son rapport de sous-<strong>commission</strong>, mais<br />

avec des modifications non négligeables et parfois en désaccord avec ses<br />

idées M. On ne peut savoir dans quelles conditions a été produite la rédaction<br />

définitive.<br />

Hormis une étude de Mlle Filoleau-Stupuy et une de Bourneville, il<br />

n'existe aucun texte signé des autres membres de la <strong>commission</strong> et rien<br />

ne permet de savoir quelle a été leur participation effective 35. On ne peut<br />

D.M. Bourneville, 1907, p. 1.<br />

31 G. Baguer, Lettre du 23 mai 1913, Coll. INRP, Dossier 3701/10640.<br />

32 Texte 3.<br />

3 3 ~ Binet, . Th. Simon, 1907, p. 14.<br />

Cf. plus loin, p. 271 sq.<br />

35 A rencontre de ce qu'indique B. Ravon, Binet n'est pas président de la <strong>commission</strong>. Ce<br />

n'est pas un u décret B qui la crée et sa nomination ne consiste pas à a transformer » la<br />

<strong>commission</strong> de la SLEPE sur les anormaux. Je n'ai trouvé aucun écrit montrant que ses<br />

premiers travaux usont coordonnés par Binet, qui avec trois autres membres de la<br />

SLEPE (Baguer, <strong>La</strong>cabe et Malapert) lui donnent une orientation définitive u (B. Ravon,<br />

1993, p. 173, n. 1 et p. 177). Bizarrement, M. Fardeau et Z. Weygand font participer


pas connaître les positions de la totalité des participants. L'absence de<br />

comptes rendus, ou même de simples résumés des débats, empêche<br />

d'analyser les 6ventuels conflits, alliances ou interventions tactiques, à<br />

I'euvre au cours des r6unions.<br />

Bourneville et Binet s'y sont-ils affrontés Si Bourneville a été présent,<br />

c'est probable. En effet, c'est des 4905 (avec la parution des articles de<br />

Binet et de Simon dans i'Année psychologique) que leur conflit par p"blicalions<br />

interposees devient public %. Mais on peut se demander quelle a<br />

$Pb la participation de l'aliéniste aux réunions. S'il y avait été assidu, on<br />

pourrait s'étonner qu'il ait laiss6 passer sans y répondre par écrit, un texte<br />

comme celui sur les asiles-écoles 37 (mais celui-ci est peut-être postérieur<br />

B 'i<strong>1905</strong>, voire sala d6cès de Bourneville). Bourneville a certainement été<br />

associ6 au débat sur les classifications, mais on ne peut savoir selon<br />

quelle procédure. Sa seule contribution date en réalité de 1896 et il ne<br />

semble pas I'avoir lui-même pr6sent6e Sa désignation comme membre<br />

des sous-<strong>commission</strong>s a pu se faire en son absence et n'implique pas qu'il<br />

ait été présent ài leurs r6unions. Sa participation à la sous-<strong>commission</strong><br />

p6dagogiclue a pu se limiter à l'accueil à Bicêtre de ses membres qui y ont<br />

(( étudié spécialement )) les méthodes pédagogiques 39.<br />

Bourneville ne figure pas parmi les sociétaires de la SLEPE énumérés<br />

par Binet comme membres de la Commission <strong>Bourgeois</strong>. Ce fait plaide<br />

fortement en faveur de l'hypothèse selon laquelle il n'a pas réellement<br />

participé à son travail. II figure en effet dans la liste des adhérents de la<br />

SLEPE établie au le' janvier 4905, ainsi que dans les listes ultérieures. II<br />

est nommé parrni les membres de la <strong>commission</strong> sur les enfants anor-<br />

Simon à la <strong>commission</strong> (1 991, p. 122) et J. Roca en fait l'un des auteurs de ses classifications<br />

(1 990 a, p. 55 et 1992 a, p. 1 23).<br />

%Selon E. Baumfelder, Bbdorez, Baguer, Binet, Charlot a étaient tous réticents, sinon<br />

hostiles au projet de collaboration avec Bourneville D (1983, p. 195). Je ne partage pas ce<br />

point de vue, en ce qui concerne Baguer et Charlot.<br />

37 Texte 8.<br />

38 Texte 4.<br />

39 Cf. plus loin, texte 4 4.


maux créée par cette société 40, <strong>commission</strong> qui se propose notamment<br />

des études sur les enfants de Bicêtre, mais on ne le voit jamais parmi les<br />

intervenants, ni parmi ceux qui présentent des communications. Les travaux<br />

effectués à Bicêtre sont exposés par son collaborateur Joseph Boyer.<br />

En <strong>1904</strong>, l'aliéniste a alors 64 ans et quittera Bicêtre, au 31 décembre<br />

<strong>1905</strong>. Pourtant, selon J. Poirier, l'un de ses biographes 41, « il est légitime<br />

d'affirmer qu'en <strong>1904</strong>-1 905, Boumeville continuait à avoir une activité<br />

scientifique conséquente dont témoignent des publications, certes moins<br />

abondantes qu'auparavant, mais malgré tout encore assez nombreuses<br />

42 ». Aprés sa retraite, « le préfet de la Seine ne voulant pas se<br />

priver de ses services, le maintint Médecin de la Fondation Vallée qui ne<br />

dépendait pas de l'Assistance publique 43 ». En 1907, « malgré son grand<br />

âge », il « fait lui-même parcourir en détail toutes les classes et tous les<br />

services des deux établissements qu'il dirige encore », la Fondation Vallée<br />

et l'Institut médico-pédagogique de Vitry-sur-Seine (qu'il dirige jusqu'en<br />

1909), à la mission lyonnaise venue enquêter à Paris sur l'éducation des<br />

anormaux 44. Malgré une alerte grave en 1901, rien n'étaye l'hypothèse,<br />

sur laquelle je me suis arrêtée, selon laquelle son état de santé rendait<br />

peu probable sa présence aux réunions de la Commission <strong>Bourgeois</strong>.<br />

Inversement, les affirmations couramment développées aujourd'hui selon<br />

lesquelles I'aliéniste en aurait été écarté et ses positions occultées dans<br />

les débats ne sont pas confirmées par la documentation que j'ai eue en<br />

mains. Non seulement l'aliéniste est membre de la <strong>commission</strong>, mais<br />

celle-ci le nomme dans sa sous-<strong>commission</strong> pédagogique (1 1 personnes)<br />

et dans sa sous-<strong>commission</strong> chargée de rédiger le questionnaire d'enquête<br />

(4 personnes). Loin de vouloir ignorer son action et ses revendications,<br />

elle semble au contraire avoir tenu à l'associer pleinement à sa<br />

40 SLEPE, <strong>1904</strong>, no 15, mars, p. 406.<br />

41 Cf. J. Poirier, J. Signoret et al., 1991.<br />

42 J. Poirier, Annexe, p. 320-321.<br />

43 M. Harburger, 1973, p. 16.<br />

44 G. Beauvisage, 1907, p. 11.


éflexion. À supposer que l'aliéniste n'ait pas ou ait peu participé à son<br />

travail, ce n'est pas du fait de Ba <strong>commission</strong>.<br />

On peut alors se demander si, malgré la continuité de son combat en<br />

faveur de classes sp6ciales, celle-ci a figuré parmi les priorités de l'aliéniste.<br />

A-%-il estin16 Ia question suffisamment avancée et bien défendue<br />

dans cette <strong>commission</strong> comme A la SLEPE, par Baguer, Mesureur et<br />

Strauss qui y soutiennent ses points de vue les plus importants Leur a-til<br />

en quelque sorte d6l6gu$ son action sur des problèmes qu'il continue à<br />

suivre par ailleurs 45 5 9« Malheureusement », écrit J. Poirier, «je ne dispose<br />

d'aucun texte me pemettant de confirmer ou d'infirmer la participalion<br />

effective de Bourneville B la Commission <strong>Bourgeois</strong> 48 ».<br />

bai comrnis~ion semble s'être penchée, comme le voulait l'arrêté de<br />

J. Cheurnié, sur l'ensemble des enfants anormaux. <strong>La</strong> classification qu'elle<br />

relient intègre sourds, aveugles el enfants dits anormaux médicaux (idiots,<br />

imbQciles, Upileptiques ...). « ha Commission nommée en octobre pour<br />

duceli el ion des enfants anomaux pourra sans doute présenter un rapport<br />

d'ensemble vers P3ques », écrit Baguer, en mars <strong>1905</strong> 47. Mais le rappori<br />

de la sous-<strong>commission</strong> pQdagogique, les contributions sur l'éducation<br />

manuelle et i'enseignement professionnel (G. Baguer, Mlle Stupuy) et les<br />

conclusions génArales qui proposent « tout un plan d'organisation scolaire<br />

48 » portent sur les seuls arriArés et instables. C'est sur elles que<br />

45 En 1908, il fait encore voter un voau demandant la création d'écoles spéciales de perfectionnement<br />

(J. Poirier, Annexe).<br />

4e J. Poirier, Annexe. En 1983, E. Baumfelder notait déjà : « J'ai tenté en vain de retrouver<br />

trace » des rencontres de Binet et de Bourneville, u puisqu'ils étaient membres de la<br />

même <strong>commission</strong> ministérielle a (1 983, p. 17).<br />

47 Lettre à Henri Tournade, INJS, dossier a Projet Tournade <strong>1904</strong> », chemise ((Asnières,<br />

Lettres de G. Baguer n, 5 mars <strong>1905</strong>.<br />

48 A. Binet, Th. Simon, 1907, p. 6.


s'appuiera, en en limitant encore la portée, la loi du 15 avril 1909 créant<br />

des classes et des écoles de perfectionnement destinées aux arriérés.<br />

C'est des arriérés et des instables, « spécialement que [la <strong>commission</strong>]<br />

s'est préoccupée pendant l'année <strong>1905</strong> », dit la présentation de ce projet à<br />

la Chambre 49.<br />

Les documents ne permettent pas de savoir si une sous-<strong>commission</strong><br />

sur les sourds et les aveugles a fonctionné. Baguer avait adressé aux<br />

membres de la <strong>commission</strong> un rapport de M. Hugentobler, directeur d'un<br />

établissement spécialisé, sur les écoles régionales destinées à ces enfants.<br />

II se proposait de distribuer également le projet de résolution rédigé<br />

par le député Henri Tournade sur la création de telles écoles 50. En 191 0,<br />

le radical-socialiste Paul Chautard, présentant un projet de loi sur I'enseignement<br />

destiné aux sourds et aux aveugles, le fait découler de la<br />

<strong>commission</strong> : « Ses travaux ont eu pour conclusion le projet de loi que<br />

nous rapportons 51. » Je n'ai trouvé ni écrit portant spécifiquement sur les<br />

sourds et les aveugles, ni commentaire évoquant des débats ou des<br />

conclusions sur ces enfants. Baguer n'en fait jamais état. II parait cependant<br />

difficile d'interpréter la phrase de Chautard comme une simple affirmation<br />

rétrospective, visant à rattacher son projet à une action gouvernementale<br />

plus vaste et à des travaux qui font autorité. <strong>La</strong> <strong>commission</strong> dans<br />

son ensemble, ou tout au moins certains de ses membres, ont dû aborder<br />

la question (peut-être aprés la remise des conclusions sur arriérés et<br />

instables).<br />

En 1908, à la Chambre des députés, F. Rabier affirme : « sous la dénomination<br />

d'anormaux médicaux », la <strong>commission</strong> a « précisément repoussé<br />

» les enfants « pour lesquels l'hospice doit remplacer l'école 52 ».<br />

Selon Baguer, « elle décida tout d'abord de laisser aux asiles de l'Assis-<br />

49 A. Fallières, G. Clemenceau, A. Briand, J. Caillaux, 1907, p. 3.<br />

Lettre a Henri Tournade, INJS, dossier c Projet Tournade <strong>1904</strong>n, chemise asn nier es,<br />

Lettres de G. Baguer B, 1 1 octobre <strong>1904</strong>.<br />

'' P. Chautard, 1910, p. 7.<br />

52 F. Rabier, 1908, p. 5.


lance publique [...] les sujets trop profondément atteints pour que la<br />

médico-g8ciagogie puisse les rendre jamais à l'utilisation sociale 53 ». Une<br />

des contribations, non signe@ mais probablement de Binet, porte pourtant<br />

sur les asiles et les anormaux m6dicaux qui semblent avoir fait l'objet d'un<br />

travail spécifique. « Sans doute, notre <strong>commission</strong> avait surtout à se<br />

pr@occuper des arriérbs, des instables, des enfants atteints de cécité ou<br />

de surdité-mutit$, de ceux en un mot qu'une pédagogie spéciale peut<br />

amener au niveau commun, ou du moins en rapprocher. Mais les catégories<br />

inférieures sur lesquelles je viens de jeter un coup d'œil, et dont une<br />

de nos sous-<strong>commission</strong>s s'occupe d'ailleurs tout particulièrement, nous<br />

ont singu!ièrement Qrnus et troublbs 54. » Une sous-<strong>commission</strong> aurait<br />

donc existé et continu6 à fonctionner, après <strong>1905</strong>. Aucun texte ne témoigne<br />

de ses travaux. Les anormaux médicaux sont mentionnés dans le<br />

questionnaire d'enquête, mais lai Note compl6mentaire proposée par la<br />

<strong>commission</strong> pour aider ài la statistique des anormaux leur fait une place<br />

r6duite (Texte 6). Est-ce parce qu'à la différence des arriérés et des instabies,<br />

ils paraissent faciles A distinguer des autres enfants Pas plus<br />

que pour les sourds et les aveugles, il n'est besoin de longs discours pour<br />

que les maîtres puissent les &signer: « Les parents, un infirmier, suffiraient<br />

A reconnaître qu'un idiot, un imbécile ne sont point normaux 55. »<br />

Est-ce parce que, comme le suggkre M. Chariot, ils ne constituent pas<br />

alors ta pr6occupation prioritaire 4 Est-ce enfin parce que les débats les<br />

concernant (faut-il Qduquer les idiots ) sont trop aigus et que la <strong>commission</strong><br />

n'est pawenue à aucun accord Aucun document ne montre qu'elle<br />

ait abouti à des conclusions. Aucun 'commentaire de Baguer n'en fait<br />

6taP 56. L'idée selon laquelle Chaumié aurait nommé la <strong>commission</strong> pour<br />

s'occuper des seuls instables et arriérés se répandra très vite, y compris<br />

sous la plume de Baguer: « M. le Ministre de l'Instruction Publique, par<br />

53 G. Baguer, 1943, p. 562.<br />

54 M. Charlot;, 1906, pp. 484-482.<br />

55 A. Binet. Th. Simon, <strong>1905</strong> c, p. 295.<br />

56 Peut-on dire que, sur i'kducation des idiots et des imbéciles des discussions passionnées<br />

opposèrent d la Commission Léon <strong>Bourgeois</strong> médecins et éducateurs » (Y. Pélicier,<br />

G. Thuillier, 4980, p. 475) Je n'ai trouvé aucun document en témoignant.


décision en date du 4 Octobre <strong>1904</strong> nomma une Commission interministérielle<br />

chargée de rechercher les conditions dans lesquelles l'instruction<br />

primaire et l'enseignement professionnel pourraient être assurés aux arriérés<br />

et instables perfectibles, les enfants trop atteints dits anormaux<br />

médicaux devant rester dans les asiles hospitaliers dépendant de I'Assistance<br />

Publique 57. »<br />

Les documents<br />

Les seuls manuscrits disponibles semblent être ceux présents dans les<br />

Collections historiques de I'INRP, cartons 3701 et 3703 des Archives de<br />

l'enfance anormale Peu nombreux, ces documents ne se répètent pas<br />

et sont tous pertinents pour comprendre l'action de la <strong>commission</strong>. Nous<br />

les éditons donc intégralement. Les textes 5 et 8 figuraient anciennement<br />

dans ces collections, mais n'y ont pas été retrouvés lors d'une recherche<br />

récente et ont été reproduits d'après des photocopies anciennes. D'autres<br />

textes, publiés à l'époque ou plus tardivement, peuvent être consultés en<br />

bibliothèque (textes 1 et 12). Dans la mesure où le lecteur peut souhaiter<br />

avoir à sa disposition, sans recherches supplémentaires, tous les écrits<br />

intéressant la <strong>commission</strong>, il nous a semblé plus satisfaisant de les faire<br />

entrer dans cette publication.<br />

Nombre des manuscrits reproduits sont à en-tête du ministère de I'lnstruction<br />

publique, « Commission des Enfants anormaux », ou « Commission<br />

pour l'Éducation des Enfants anormaux ». Lorsque ce n'est pas le<br />

cas, leur titre ou leur contenu indique clairement leur provenance. Tous ne<br />

sont pas datés, mais les intitulés ministériels apportent parfois des préci-<br />

57 G. Baguer, Rapport à Monsieur le Prefet de la Seine, 27 janvier 191 9, Arch. Asnieres.<br />

Présentation de ce fonds d'archives, M. Vial, 1993. Des photocopies de nombre d'entre<br />

eux figurent, avec celles de documents empruntés à d'autres musées, dans B. Benoît,<br />

1973-1 974.<br />

22


sions. Sous le cabinet Combes, 7 juin 1902 - 18 janvier <strong>1905</strong> : « Ministère<br />

de I':nstrudion publique et des Beaux-Arts ». Sous les cabinets Rouvier,<br />

24 janvier 7905 - 9 mars 1906 : « Ministère de l'Instruction publique, des<br />

Beaux-Arts et des Cultes D.<br />

Sont successivement présentes :<br />

- deux des textes initiateurs : rapport Charlot et arrêté nommant la<br />

<strong>commission</strong> (textes 1 et 2) ;je n'ai pas trouvé trace du rapport du docteur<br />

Gauraud « relatif A la situation scolaire des enfants arriérés ou anormaux<br />

B I'ePranger » ; annonc6, des novembre <strong>1904</strong>, à paraître prochaine-<br />

ment » dans ka Revue p6clagogique 59, on ne le trouve ni dans le numéro<br />

de décembre, ni dans les numéros de <strong>1905</strong> et 1906 de cette revue et il<br />

ne semble pas avoir 616 publi6 ;<br />

- des classifications : deux notes avant l'enquête (textes 3 et 6), deux<br />

contributions (texies 4 et 5), une note après l'enquête (texte 7) ;<br />

- des tex-les institutionnels et p6dagogiques : trois contributions théma-<br />

Piques (textes 8 ài IO), le rappori de la sous-<strong>commission</strong> pédagogique<br />

(texte 4 l), les conclusions générales (texte 12) ;<br />

- deux lettres, ayant trait A la <strong>commission</strong>.<br />

Les réponses à l'enquête sur les anormaux organisée à l'initiative de la<br />

<strong>commission</strong> et le manuscrit de ses conclusions n'ont pas été trouvés,<br />

dans les archives consultées.<br />

'i. Chaque texte est précédé d'une courte introduction qui le situe (auteur,<br />

destinataires, contexte ...) el en indique les caractéristiques matérielles<br />

et graphiques et éventuellement les problèmes de datation et les<br />

différentes versions. Chacun est suivi d'un commentaire dans lequel, sans<br />

59 4904, no 4 1, 45 novembre, p. 475, no 1.


evenir sur des analyses déjà publiées auxquelles nous renvoyons, nous<br />

nous attachons Ci confronter les différents écrits entre eux et à les situer<br />

par rapport aux écrits qui leur sont contemporains et aux textes institutionnels<br />

ultérieurs. Lorsque les textes sont signés, nous tentons de les situer<br />

dans la pensée de leurs auteurs et de contribuer aux débats actuels les<br />

concernant.<br />

Le document est repéré par une bordure en marge gauche.<br />

2. <strong>La</strong> graphie s'efforce de respecter celle des originaux (enrichissements<br />

graphiques, place des majuscules). Les fautes manifestes (frappe<br />

ou copiste) ont été corrigées. II n'a pas toujours été facile de distinguer les<br />

caractères gras ou italiques. Nous avons tranché en tenant compte de la<br />

logique de présentation des originaux.<br />

3. Les signes < > indiquent qu'il y a doute sur le texte.<br />

Exemples :<br />

- < > : mot (ou mots) illisible (ou illisibles) ;<br />

- inégaux < différents > : les deux mots sont possibles, mais le premier<br />

paraît plus vraisemblable ;<br />

- < on > : mot probable, mais non certain.<br />

En cas de doutes concernant la ponctuation, notamment virgules et<br />

points-virgules, nous avons retenu la plus plausible.<br />

4. Toutes les mentions placées entre crochets sont ajoutées par nous.<br />

Exemples : [sic], [brouillon du texte suivant], [En travers, sur l'en-tête],<br />

[Ajout au-dessus de la ligne] ...<br />

5. Les passages barrés dans l'original sont transcrits tels quels.<br />

6a. Les passages comportant des corrections autres que des ratures<br />

sont transcrits dans leur version finale. Ils sont suivis d'un appel de notes<br />

entre crochets. Les notes correspondantes figurent en fin de document,<br />

avec un appel de notes lui-même entre crochets. Dans ces notes, ces


passages sont reproduits en caractères gras et nos remarques les<br />

concernant sont portées entre crochets.<br />

Exemple.<br />

Manuscrit :<br />

/* !, .,: i,. ,<br />

Transcription du texte :<br />

« Déjà bien des villes importantes, bien des départements auraient pris<br />

l'initiative de pourvoir à la plus grosse part des dépenses pour l'éducation de<br />

certains groupes d'anormaux si l'État n'avait pas décliné la charge, que la loi<br />

lui impose cependant, d'assurer pour tous les enfants, le traitement légal du<br />

personnel enseignant. [9] ))<br />

Note [9]<br />

[9] n'avait pas déclin6 la charge que la loi lui cependant<br />

, .<br />


« asseQte » a été ajouté et barré au-dessus du passage précédent barré.<br />

Le passage comme c'est son devoir )) a été barré et déplacé.<br />

6b. D'autres passages sont de même suivis d'un appel de notes entre<br />

crochets. Ce sont ceux qui nous ont paru appeler des commentaires particuliers<br />

reportés également dans les notes en fin de document : remarques<br />

d'auteurs de l'époque, remarques techniques ou de contenu, non reprises<br />

dans le commentaire général.<br />

6c. Pour chaque texte, on trouvera ainsi trois types de notes :<br />

- des notes figurant dans le manuscrit lui-même, indiquées explicitement<br />

comme telles ;<br />

- nos notes de fin de document (ci-dessus présentées), avec des appels<br />

de notes entre crochets ;<br />

- nos notes de bas de page, avec une numérotation continue pour chaque<br />

chapitre.

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