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Ergothérapie et intervention auprès des personnes présentant des

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Ce document doit être lu conjointement avec le nouveau document<br />

publié par l’Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec en septembre 2006<br />

intitulé «Au-delà de la dysphagie, la personne avant tout. Rôle de<br />

l’ergothérapeute auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> difficultés à<br />

s’alimenter ou à être alimentées.»<br />

On peut trouver ce document sur le site Web de l’Ordre, www.oeq.org,<br />

à la page Prises de position, mémoires, avis sous l’ongl<strong>et</strong> Publications<br />

<strong>et</strong> logo de l’Ordre.<br />

ERGOTHÉRAPIE ET INTERVENTION AUPRÈS DES PERSONNES<br />

PRÉSENTANT DES TROUBLES DE L’ALIMENTATION<br />

MARS 2001


REMERCIEMENTS<br />

La réalisation de ce document a été rendue possible grâce à la collaboration de nombreux<br />

ergothérapeutes, particulièrement ceux du groupe de travail mis en place par l’Ordre en vue de<br />

statuer sur la pratique professionnelle <strong>des</strong> ergothérapeutes œuvrant auprès de la clientèle<br />

dysphagique. Nous les remercions chaleureusement pour leur précieuse contribution aux<br />

travaux de l’Ordre.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation


TABLE DES MATIÈRES<br />

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1<br />

L’IMPLICATION DES ERGOTHÉRAPEUTES .......................................................................... 2<br />

LA DYSPHAGIE ........................................................................................................................ 3<br />

DÉFINITION DE LA DYSPHAGIE ........................................................................................ 3<br />

PROBLÉMATIQUES ASSOCIÉES ......................................................................................... 3<br />

CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES ........................................................................................... 4<br />

LA FORMATION DE L’ERGOTHÉRAPEUTE COMPATIBLE AVEC SON INTERVENTION<br />

AUPRÈS DE CES CLIENTÈLES ................................................................................................ 5<br />

L’INTERVENTION SPÉCIFIQUE DE L'ERGOTHÉRAPEUTE ................................................. 6<br />

L’ÉVALUATION DE L’ALIMENTATION .................................................................................. 6<br />

LES TESTS DIAGNOSTIQUES SPÉCIFIQUES .......................................................................... 6<br />

L’ÉVALUATION ET LE TRAITEMENT DES DIFFÉRENTES FONCTIONS EN CAUSE ............................ 7<br />

Fonctions sensori-motrices ..................................................................................................... 7<br />

Fonctions oro-motrices ........................................................................................................... 7<br />

Fonctions perceptivo-cognitives .............................................................................................. 7<br />

Fonctions psychiques .............................................................................................................. 8<br />

LES CLIENTÈLES POUVANT PRÉSENTER DES TROUBLES DE L’ALIMENTATION ............................. 8<br />

Clientèle néonatale ................................................................................................................. 8<br />

Clientèle pédiatrique ............................................................................................................... 8<br />

Clientèle présentant une déficience intellectuelle ................................................................... 8<br />

Clientèle présentant <strong>des</strong> troubles neurologiques .................................................................... 9<br />

Clientèle en soins palliatifs ...................................................................................................... 9<br />

Clientèle présentant <strong>des</strong> problèmes de santé mentale ........................................................... 9<br />

Clientèle en perte d’autonomie ............................................................................................. 10<br />

L’ORGANISATION ACTUELLE DES SERVICES ................................................................... 11<br />

CONCLUSION ........................................................................................................................ 13<br />

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 14<br />

ANNEXE .................................................................................................................................. 15<br />

AMERICAN OCCUPATIONAL THERAPY ASSOCIATION EATING DYSFUNCTION POSITION PAPER (1996)<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation


INTRODUCTION<br />

Dans le cadre <strong>des</strong> activités gouvernementales visant à revoir l’organisation <strong>et</strong> la prestation <strong>des</strong><br />

services de santé <strong>et</strong> <strong>des</strong> services sociaux, tous les professionnels de la santé sont appelés à<br />

réfléchir sur les services qu’ils sont en mesure d’offrir à la population <strong>et</strong>, incidemment, à<br />

réfléchir sur leurs pratiques professionnelles. L’évolution rapide <strong>et</strong> constante <strong>des</strong> connaissances<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> technologies dans le domaine de la santé a permis à tous ces professionnels de<br />

développer un large éventail de connaissances <strong>et</strong> d’habil<strong>et</strong>és <strong>et</strong> donc de raffiner leurs<br />

compétences génériques <strong>et</strong> spécifiques.<br />

Dans ce contexte, les ergothérapeutes sont appelés à préciser leur contribution auprès de<br />

diverses clientèles qui font face à <strong>des</strong> problèmes de plus en plus complexes de santé, à mesure<br />

que les technologies perm<strong>et</strong>tent de sauvegarder la vie, en assurant une qualité de vie optimale<br />

pour l'individu. Les <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation, dont la dysphagie, font<br />

partie de ces clientèles.<br />

Manger est une activité quotidienne essentielle à la vie qui perm<strong>et</strong> de répondre à <strong>des</strong> besoins<br />

de base touchant la santé <strong>et</strong> le bien-être. Se nourrir est en eff<strong>et</strong> à la fois une tâche sensorimotrice<br />

<strong>et</strong> un événement social. Ainsi, les problématiques reliées à l’alimentation, ou leurs<br />

conséquences, sont d’autant plus importantes qu’elles touchent l’individu à plusieurs niveaux,<br />

tant physiologique <strong>et</strong> psychologique que social <strong>et</strong> culturel.<br />

Parce que l’alimentation est une activité quotidienne essentielle à la vie, les ergothérapeutes ont<br />

traditionnellement joué un rôle actif auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> qui éprouvaient <strong>des</strong> difficultés à<br />

s’alimenter. De fait, en Amérique du Nord, il y a plus de 50 ans que les ergothérapeutes<br />

interviennent dans l’évaluation <strong>et</strong> le traitement <strong>des</strong> troubles de l’alimentation auprès de diverses<br />

clientèles, du nourrisson à la personne âgée. Au Québec, l’ergothérapeute exerce dans les<br />

domaines de la santé physique <strong>et</strong> de la santé mentale, dans les CLSC, les centres hospitaliers,<br />

les centres de réadaptation, les CHSLD, les centres de jour, les hôpitaux de jour, les écoles<br />

spécialisées ainsi que dans le secteur privé. L’ergothérapeute y intervient auprès de clientèles<br />

présentant <strong>des</strong> problèmes complexes variés, dont les troubles de l’alimentation, tant auprès du<br />

prématuré <strong>et</strong> du nourrisson que de l’enfant, de l’adolescent, de l’adulte <strong>et</strong> de la personne âgée.<br />

Cependant, du fait de la complexité <strong>des</strong> problématiques, il convient ici d’insister sur le fait<br />

qu’aucun professionnel ne peut prétendre posséder à lui seul toutes les connaissances requises<br />

pour répondre aux besoins <strong>des</strong> individus aux prises avec <strong>des</strong> troubles complexes de<br />

l’alimentation tel que la dysphagie. (Cot <strong>et</strong> coll. (1996) La complémentarité <strong>des</strong> compétences<br />

professionnelles est, <strong>et</strong> doit demeurer, une richesse dont c<strong>et</strong>te clientèle spécifique bénéficie.<br />

Le présent document vise donc à reconnaître <strong>et</strong> préciser le rôle joué par les ergothérapeutes<br />

dans les <strong>intervention</strong>s auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation, de<br />

même qu’à proposer un cadre de pratique en ergothérapie. Il vise également à faire valoir la<br />

richesse de l’<strong>intervention</strong> interdisciplinaire auprès de c<strong>et</strong>te clientèle en ce qu’elle m<strong>et</strong> à profit les<br />

connaissances <strong>et</strong> les compétences spécifiques <strong>des</strong> professionnels impliqués.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

1


L’IMPLICATION DES ERGOTHÉRAPEUTES<br />

Au Québec, l’ergothérapeute est un professionnel très actif au sein <strong>des</strong> équipes multdisciplinaires<br />

dans l’<strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation, tant au niveau<br />

de l’évaluation que du traitement. Il contribue à l’évaluation, au diagnostic <strong>et</strong> au traitement <strong>des</strong><br />

<strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles dysphagiques, de même que d’autres professionnels, notamment<br />

les diététistes, gastro-entérologues, infirmières, inhalothérapeutes, médecins généralistes,<br />

orthophonistes, oto-rhino-laryngologistes <strong>et</strong> radiologistes.<br />

Il y a un demi-siècle que les ergothérapeutes rapportent dans la littérature scientifique, théories <strong>et</strong><br />

pratiques visant l’évaluation <strong>et</strong> le traitement <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> ayant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation.<br />

Dans les années 1950, les techniques d’alimentation <strong>et</strong> de déglutition deviennent partie intégrante<br />

<strong>des</strong> <strong>intervention</strong>s <strong>des</strong> ergothérapeutes auprès <strong>des</strong> enfants présentant une infirmité motrice cérébrale<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> ayant souffert de poliomyélite <strong>et</strong> sont rapportées par divers auteurs. Dans les<br />

années 1970, les techniques thérapeutiques de déglutition initiées avec les adultes présentant <strong>des</strong><br />

incapacités liées aux accidents vasculaires cérébraux ou aux traumatismes cranio-cérébraux sont<br />

rapportées dans la littérature. Le développement <strong>des</strong> <strong>intervention</strong>s en dysphagie se poursuit<br />

toujours <strong>et</strong> est régulièrement présenté dans différentes publications. La plus récente prise de<br />

position publiée relativement à l’<strong>intervention</strong> <strong>des</strong> ergothérapeutes dans le domaine de la dysphagie<br />

est celle de l’American Occupational Therapy Association (1996). L’Association américaine <strong>des</strong><br />

ergothérapeutes affirme que parce que s’alimenter est une habil<strong>et</strong>é de la vie quotidienne<br />

importante, même essentielle pour la santé <strong>et</strong> le bien-être, <strong>et</strong> ce tout au long de la vie, ceci<br />

supporte bien le domaine d’intérêt par la profession <strong>des</strong> ergothérapeutes.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

2


LA DYSPHAGIE<br />

De manière spécifique, l’alimentation est définie comme étant l’ensemble <strong>des</strong> habil<strong>et</strong>és <strong>et</strong> de la<br />

performance réalisée par un individu pour se nourrir seul, ceci incluant la succion, la mastication, la<br />

déglutition <strong>et</strong> l’utilisation <strong>des</strong> ustensiles appropriés.<br />

Définition de la dysphagie<br />

La dysphagie n’est pas une maladie mais le symptôme d’une condition médicale. Les déficits causés<br />

par <strong>des</strong> facteurs neurologiques, sensori-moteurs, perceptuels, cognitifs ou psychosociaux peuvent<br />

affecter le processus d’alimentation. La dysphagie est donc associée à plusieurs maladies, de celles<br />

du nourrisson à celles touchant la personne âgée. Toujours, elle limite l’alimentation normale de<br />

l’individu.<br />

La dysphagie peut donc se définir comme étant un trouble de la déglutition, une difficulté à avaler, à<br />

transférer la nourriture liquide ou solide de la cavité orale vers l’estomac, en passant par la bouche,<br />

le pharynx puis l’œsophage. La majorité <strong>des</strong> auteurs reconnaissent quatre phases dans le processus<br />

de déglutition : 1) la phase orale préparatoire; 2) la phase orale de transport; 3) la phase<br />

pharyngée; <strong>et</strong> 4) la phase œsophagienne. Certains auteurs élargissent toutefois c<strong>et</strong>te définition en<br />

ajoutant les phases qui précèdent l’alimentation comme la sélection d’aliments, la quantité prise à la<br />

fois, la vitesse d’exécution,...<br />

Problématiques associées<br />

Les aspirations <strong>et</strong> fausses routes causées par la dysphagie peuvent être à l’origine de foyers<br />

d’infections occultes ou inapparents. La dysphagie peut contribuer à l’exacerbation de certains<br />

déficits <strong>et</strong> nuire au processus de récupération. L’ensemble <strong>des</strong> manifestations de la dysphagie<br />

entraîne fréquemment une malnutrition chronique <strong>et</strong> nécessite occasionnellement l’introduction<br />

d’une alimentation entérale pouvant également engendrer <strong>des</strong> complications.<br />

Les principales composantes <strong>des</strong> problématiques associées à la dysphagie sont notamment :<br />

au niveau biophysiologique<br />

• problèmes respiratoires avec épiso<strong>des</strong> d’infection à répétition;<br />

• problèmes digestifs avec reflux gastro-oesophagiens, régurgitations <strong>et</strong> vomissements;<br />

• problèmes nutritionnels avec apport calorique insuffisant engendrant une fragilisation de l’état<br />

général ainsi que <strong>des</strong> problèmes d’éveil <strong>et</strong> de conscience;<br />

• problèmes de développement d’habil<strong>et</strong>és orales <strong>et</strong> motrices chez l’enfant;<br />

au niveau psychologique<br />

• développement de peurs face à l’alimentation pouvant aller jusqu’au refus de s’alimenter;<br />

• manque d’appétit;<br />

• isolement, dépression;<br />

• manque de contact entre la mère <strong>et</strong> son nourrisson;<br />

• stress sur les aidants face aux risques d’une alimentation orale;<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

3


au niveau culturel <strong>et</strong> social<br />

• rupture du sentiment d’appartenance à un groupe;<br />

• difficultés d’intégration sociale allant même jusqu’à la cessation de toutes activités sociales;<br />

• difficultés conjugales <strong>et</strong> familiales;<br />

• supervision du repas requise <strong>et</strong> allongement important de la durée <strong>des</strong> repas.<br />

Considérations éthiques<br />

Les troubles graves de l’alimentation ayant <strong>des</strong> conséquences importantes pour l’individu, il importe<br />

d’accorder une attention particulière à certaines considérations éthiques, notamment le respect <strong>des</strong><br />

volontés de la personne touchée au regard de son autonomie <strong>et</strong> de sa qualité de vie.<br />

Le consentement libre <strong>et</strong> éclairé de la personne ou de son représentant légal est toujours nécessaire<br />

avant d’intervenir. Le jugement que les professionnels portent sur les capacités d’une personne à<br />

prendre <strong>des</strong> décisions pour elle-même est déterminant. Aucun professionnel ne peut prétendre être<br />

en mesure de juger seul la situation de la personne dysphagique <strong>et</strong> de prendre la meilleure décision<br />

en fonction de ses volontés <strong>et</strong> de celles de sa famille. Les rencontres entre la personne dysphagique,<br />

ses proches <strong>et</strong> les intervenants sont essentielles afin d’être en mesure de prendre une décision<br />

éclairée. Dans plusieurs établissements, le comité d’éthique contribue à la prise de décision <strong>et</strong> offre<br />

son soutien à la personne <strong>et</strong> à sa famille.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

4


LA FORMATION DE L’ERGOTHÉRAPEUTE COMPATIBLE AVEC SON INTERVENTION<br />

AUPRÈS DE CES CLIENTÈLES<br />

Au Québec, le programme de formation en ergothérapie est offert dans trois universités :<br />

l’Université Laval, l’Université McGill <strong>et</strong> l’Université de Montréal. La formation de base en<br />

ergothérapie comporte <strong>des</strong> cours dans les domaines de l’anatomie <strong>et</strong> de la physiologie, de la<br />

neurologie, du développement normal <strong>et</strong> pathologique ainsi que <strong>des</strong> cours dans le domaine <strong>des</strong><br />

sciences du comportement <strong>et</strong> de la réadaptation, de même que mille heures de formation clinique<br />

supervisée dans divers milieux, auprès de diverses clientèles, en santé physique <strong>et</strong> en santé<br />

mentale. À la fin de ses étu<strong>des</strong>, l’ergothérapeute possède donc un large éventail de connaissances<br />

<strong>et</strong> d’habil<strong>et</strong>és qui lui perm<strong>et</strong>tent d’intervenir auprès de diverses clientèles dont celle présentant <strong>des</strong><br />

troubles de l’alimentation. Ces compétences se situent notamment au niveau de :<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

l’évaluation <strong>et</strong> le traitement du contrôle postural <strong>et</strong> du positionnement;<br />

l’utilisation <strong>des</strong> techniques thérapeutiques telles que la stimulation facilitant la déglutition ou la<br />

fonction oro-motrice <strong>et</strong> la normalisation du tonus musculaire <strong>et</strong> de la sensibilité;<br />

l’utilisation <strong>et</strong> l’enseignement de techniques d’alimentation ou de stratégies compensatoires, dont<br />

l’usage d’ai<strong>des</strong> techniques;<br />

l’entraînement cognitif <strong>et</strong> comportemental visant à faciliter l’autonomie à l’alimentation.<br />

Compte tenu de l’évolution constante <strong>des</strong> connaissances, <strong>des</strong> technologies <strong>et</strong> <strong>des</strong> pratiques<br />

professionnelles, tant au niveau <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d’évaluation que <strong>des</strong> moyens d’<strong>intervention</strong> dans les<br />

troubles de l’alimentation, la formation professionnelle continue dans ce domaine est essentielle<br />

pour tous les professionnels intervenant auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> ayant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation.<br />

Des ergothérapeutes ont réalisé <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> supérieures de niveau universitaire dans le domaine<br />

spécifique de la dysphagie. Des activités de formation continue sont régulièrement offertes au<br />

Québec ou ailleurs dans ce domaine. Des groupes d‘intérêt en dysphagie existent depuis de<br />

nombreuses années dont un groupe interdisciplinaire très actif depuis 1980.<br />

Plusieurs ergothérapeutes du Québec ont développé <strong>des</strong> expertises en dysphagie <strong>et</strong> acquis une<br />

réputation enviable aux niveaux national <strong>et</strong> international. Ces ergothérapeutes sont régulièrement<br />

appelés à donner <strong>des</strong> conférences <strong>et</strong> <strong>des</strong> ateliers de formation accessibles aux ergothérapeutes,<br />

diététistes, infirmières, orthophonistes <strong>et</strong> physiothérapeutes, au Canada, aux Etats-Unis ainsi qu’en<br />

Europe. La contribution <strong>des</strong> ergothérapeutes dans le domaine <strong>des</strong> troubles de l’alimentation est donc<br />

formellement reconnue.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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L’INTERVENTION SPÉCIFIQUE DE L'ERGOTHÉRAPEUTE<br />

Afin de maximiser la capacité de la personne présentant un trouble de l’alimentation à s’alimenter en<br />

termes de sécurité, d’efficacité <strong>et</strong> d’indépendance, l’<strong>intervention</strong> de l’ergothérapeute porte plus<br />

particulièrement sur l’évaluation, le développement, la réadaptation ou le maintien <strong>des</strong> habil<strong>et</strong>és<br />

nécessaires à l’alimentation ainsi que sur l’utilisation de moyens compensatoires. L’ergothérapeute<br />

cherche également à favoriser un environnement propice à l’alimentation afin d’assurer la continuité<br />

<strong>des</strong> soins requis.<br />

L’évaluation de l’alimentation<br />

L’évaluation de l’alimentation réalisée par l’ergothérapeute comporte une évaluation <strong>des</strong> habil<strong>et</strong>és de<br />

l’individu à s’alimenter, au niveau <strong>des</strong> composantes motrices, sensorielles, perceptuelles, cognitives,<br />

psychiques <strong>et</strong> environnementales est réalisée, de même qu’une évaluation <strong>des</strong> capacités de<br />

l’individu à s’alimenter en termes de sécurité, d’efficacité <strong>et</strong> d’indépendance. Une observation<br />

détaillée <strong>et</strong> une analyse de l’activité est également réalisée lors de la prise d’un repas.<br />

Outre les habil<strong>et</strong>és <strong>et</strong> capacités personnelles de l’individu, les environnements physique <strong>et</strong> humain<br />

sont <strong>des</strong> éléments essentiels à considérer. L’ergothérapeute observe les stimuli tactiles, visuels <strong>et</strong><br />

auditifs environnants de même que, lorsqu’il y a lieu, la position <strong>et</strong> l’attitude de l’aidant qui alimente<br />

la personne présentant un trouble de l’alimentation. L’ergothérapeute recueille également <strong>des</strong><br />

informations auprès de la famille, <strong>des</strong> aidants <strong>et</strong> du personnel afin de connaître l’implication de<br />

l’entourage de l’individu <strong>et</strong> les difficultés éprouvées <strong>et</strong> d’évaluer la dimension socioculturelle reliée à<br />

c<strong>et</strong>te activité.<br />

L’évaluation de l'ergothérapeute contribue à l’établissement du portrait global de la personne <strong>et</strong> de<br />

la situation au niveau <strong>des</strong> différentes composantes de l’alimentation, de même qu’à l’orientation <strong>des</strong><br />

<strong>intervention</strong>s ultérieures auprès de la personne, de sa famille <strong>et</strong> <strong>des</strong> divers intervenants.<br />

Les tests diagnostiques spécifiques<br />

Lorsque l’examen clinique ne suffit pas à cerner les difficultés dans le processus de déglutition,<br />

plusieurs examens spécifiques peuvent être réalisés tels que la vidéofluoroscopie, l’endoscopie,<br />

l’ultrasonographie, l’électromyographie, la scintigraphie, la manométrie <strong>et</strong> les tests en oto-rhinolaryngologie.<br />

La vidéofluoroscopie est la technique la plus fréquemment utilisée pour vérifier l’anatomie <strong>et</strong><br />

comprendre la physiologie de la déglutition oro-pharyngienne. C<strong>et</strong> examen perm<strong>et</strong> de déterminer<br />

l’efficacité du processus de la déglutition, de définir l’étiologie de l’aspiration <strong>et</strong> de préciser les<br />

stratégies compensatoires ou de réadaptation à adopter. C<strong>et</strong>te modalité d’évaluation requiert une<br />

formation <strong>et</strong> un entraînement spécifiques que de nombreux ergothérapeutes ont acquis, apportant<br />

notamment leur contribution au niveau du positionnement <strong>et</strong> <strong>des</strong> techniques compensatoires à<br />

utiliser. Ils collaborent alors étroitement à la réalisation de c<strong>et</strong> examen avec d’autres professionnels,<br />

dont le radiologue.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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L’évaluation <strong>et</strong> le traitement <strong>des</strong> différentes fonctions en cause<br />

Fonctions sensori-motrices<br />

L’habil<strong>et</strong>é à se nourrir de façon autonome est liée à un fonctionnement moteur global <strong>et</strong> fin adéquat.<br />

L’ergothérapeute évalue donc le tonus musculaire, l’amplitude de mouvement, la force musculaire,<br />

la motricité fine <strong>et</strong> la coordination motrice. Tous ces éléments influencent les habil<strong>et</strong>és à manipuler<br />

les ustensiles <strong>et</strong> à porter les aliments à la bouche.<br />

Plusieurs étu<strong>des</strong> ont démontré qu’une posture adéquate est essentielle pour développer <strong>et</strong> maintenir<br />

les habil<strong>et</strong>és fonctionnelles nécessaires à l’alimentation, de façon sécuritaire <strong>et</strong> efficace. Des déficits<br />

du tonus musculaire <strong>et</strong> un pauvre contrôle postural influencent la stabilité du tronc, de la tête <strong>et</strong> <strong>des</strong><br />

mâchoires, nécessaire à la déglutition.<br />

Lorsque <strong>des</strong> déficits moteurs sont présents, l’ergothérapeute est en mesure d’offrir un programme<br />

de réadaptation, d’enseigner <strong>des</strong> techniques compensatoires <strong>et</strong> de recommander les ai<strong>des</strong><br />

techniques nécessaires pour pallier ces difficultés. L’ergothérapeute recherche la position qui<br />

optimisera les capacités orales motrices afin de faciliter le contrôle du bolus <strong>et</strong> diminuer les risques<br />

d’aspiration. Son <strong>intervention</strong> vise alors à favoriser l’alignement <strong>des</strong> structures, inhiber les réflexes<br />

primitifs <strong>et</strong> les patrons de mouvements indésirables, normaliser le tonus musculaire <strong>et</strong> favoriser les<br />

patrons fonctionnels normaux pour c<strong>et</strong>te activité.<br />

Fonctions oro-motrices<br />

Lors de l’évaluation, l’ergothérapeute observe les différentes structures orales <strong>et</strong> péri-orales. Il<br />

évalue les réflexes oraux, la motilité, le tonus <strong>et</strong> la force musculaire <strong>des</strong> différentes structures dont<br />

les lèvres, les joues, la langue, le palais mou <strong>et</strong> les mâchoires. Une attention particulière est portée<br />

aux praxies, à la sensibilité orale <strong>et</strong> péri-orale, aux mécanismes de protection ainsi qu’à la qualité de<br />

la respiration.<br />

Lorsqu’il y a présence d’un patron de mouvement oro-moteur anormal ou primitif, de troubles de la<br />

sensibilité ou de défense orale, l’ergothérapeute est en mesure d’intervenir pour perm<strong>et</strong>tre à la<br />

cavité orale de recevoir, de modifier <strong>et</strong> de déplacer les aliments.<br />

Fonctions perceptivo-cognitives<br />

Les déficits perceptivo-cognitifs peuvent avoir un impact sur la capacité d’une personne à<br />

s’alimenter. L’ergothérapeute évalue notamment les perceptions visuelles <strong>et</strong> spatiales, les praxies,<br />

l’attention, la mémoire, le jugement ainsi que les habil<strong>et</strong>és de résolution de problèmes.<br />

Lorsque <strong>des</strong> déficits sont présents à ce niveau, l’ergothérapeute peut élaborer un plan de traitement<br />

incluant la réadaptation ou le développement de ces fonctions ainsi que l’apprentissage de moyens<br />

compensatoires afin de maximiser la capacité à s’alimenter. Il peut également modifier<br />

l’environnement ou encourager la participation de la famille pour pallier les déficits <strong>des</strong> fonctions<br />

mentales supérieures.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

7


Fonctions psychiques<br />

L’habil<strong>et</strong>é à s’alimenter est influencée par le niveau d’éveil ou de vigilance, la motivation à effectuer<br />

la tâche, le comportement, l’image de soi ainsi que par les valeurs culturelles. À c<strong>et</strong> égard,<br />

l’<strong>intervention</strong> de l’ergothérapeute vise à augmenter le niveau de vigilance, faciliter <strong>et</strong> encourager<br />

l’alimentation ou décourager un comportement inapproprié.<br />

Les clientèles pouvant présenter <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

Les différentes clientèles présentent une ou plusieurs caractéristiques pouvant avoir un impact sur la<br />

capacité d’un individu à s’alimenter : désordres neurologiques <strong>des</strong> systèmes nerveux central <strong>et</strong><br />

périphérique, malformations anatomiques, désordres neuromusculaires, maladies dégénératives ou<br />

démyélinisantes, maladies du système respiratoire, néoplasmes au niveau <strong>des</strong> structures<br />

anatomiques impliquées dans l’alimentation, affections du système immunologique, désordres du<br />

système gastrique, problèmes de santé mentale <strong>et</strong> autres conditions organiques.<br />

Clientèle néonatale<br />

L’enfant né avant terme ou le nourrisson peut présenter <strong>des</strong> problèmes physiologiques dus à une<br />

immaturité neurologique. C<strong>et</strong>te immaturité peut entraîner une diminution du tonus, une absence du<br />

réflexe de succion, un problème de la coordination de la triade succion/respiration/déglutition, un<br />

problème de la régulation éveil/sommeil, une faible endurance ou un mauvais positionnement. Les<br />

principales <strong>intervention</strong>s se situent au niveau de la préparation de la cavité orale en prévision d’une<br />

alimentation orale future <strong>et</strong> de la stimulation du réflexe de succion. L’ergothérapeute démontre<br />

également les positions d’alimentation <strong>et</strong> de repos adéquates <strong>et</strong> offre le soutien nécessaire pour<br />

minimiser un r<strong>et</strong>ard de développement possible.<br />

Clientèle pédiatrique<br />

L’ergothérapeute travaille auprès <strong>des</strong> enfants présentant par exemple <strong>des</strong> syndromes génétiques<br />

dont la trisomie 21, une paralysie cérébrale ou un r<strong>et</strong>ard de développement. Son <strong>intervention</strong> vise<br />

notamment l’amélioration du tonus musculaire, du contrôle postural, du positionnement, de la<br />

motricité <strong>des</strong> membres supérieurs <strong>et</strong> du mécanisme oro-facial, la normalisation de la sensibilité <strong>et</strong> le<br />

développement <strong>des</strong> habil<strong>et</strong>és nécessaires à la réalisation <strong>des</strong> activités de la vie quotidienne. La<br />

dysphagie étant souvent une problématique importante pour ces enfants, l’ergothérapeute est<br />

souvent impliquée en première ligne pour intervenir si <strong>des</strong> troubles de l’alimentation surviennent.<br />

L’ergothérapeute démontre les positions d’alimentation <strong>et</strong> de repos adéquates, développe <strong>des</strong><br />

programmes d’apprentissage adaptés aux capacités de l’enfant <strong>et</strong> aux besoins identifiés, de même<br />

qu’il enseigne les techniques d’alimentation appropriées aux parents <strong>et</strong> aux aidants.<br />

Clientèle présentant une déficience intellectuelle<br />

Les <strong>personnes</strong> ayant une déficience intellectuelle peuvent présenter <strong>des</strong> déficits moteurs <strong>et</strong><br />

sensoriels, de même que <strong>des</strong> troubles de comportement pouvant affecter leurs capacités à<br />

s’alimenter. Les troubles de l’alimentation rencontrés sont généralement reliés au problèmes de<br />

tonus musculaire à la mobilité réduite de structures orales (ouverture de la mandibule, protrusion<br />

linguale), à un pauvre contrôle salivaire ainsi qu’à un rythme inadéquat d’alimentation.<br />

Avec c<strong>et</strong>te clientèle, l’évaluation <strong>des</strong> fonctions orales motrices <strong>et</strong> du processus de déglutition est<br />

souvent difficile. L’ergothérapeute adapte son évaluation selon la compréhension <strong>et</strong> le<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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fonctionnement de chaque personne afin d’être en mesure de déterminer les capacités de l’individu<br />

à s’alimenter de façon sécuritaire <strong>et</strong> autonome. L’ergothérapeute développe également <strong>des</strong><br />

programmes d’apprentissage adaptés aux capacités de la personne <strong>et</strong> aux besoins identifiés, de<br />

même qu’il enseigne les techniques d’alimentation appropriées aux intervenants <strong>et</strong> aux aidants.<br />

Clientèle présentant <strong>des</strong> troubles neurologiques<br />

La dysphagie peut être causée ou associée à diverses conditions telles que <strong>des</strong> atteintes<br />

neurologiques (accident vasculaire cérébral, traumatisme cranio-cétébral, …), <strong>des</strong> atteintes neuromusculaires<br />

(dystrophie oculo-pharyngée, dystrophie musculaire de Duschesne, dystrophie<br />

myotonique de Steinert, dystonie, …) ou <strong>des</strong> maladies dégénératives <strong>et</strong> démyélisantes (Parkinson,<br />

sclérose en plaques, scléose latérale amyotrophique, …). Chez ces <strong>personnes</strong>, la dysphagie peut être<br />

accompagnée de déficits moteurs, perceptuels <strong>et</strong> cognitifs ou de troubles de comportement qui<br />

peuvent affecter la conscience qu’elles ont du problème, leur volonté ainsi que leur capacité à suivre<br />

un programme de réadaptation. Par son <strong>intervention</strong>, l’ergothérapeute impliqué auprès de c<strong>et</strong>te<br />

clientèle cherche à maximiser la capacité à s’alimenter <strong>et</strong> tient compte <strong>des</strong> capacités <strong>et</strong> <strong>des</strong> limites<br />

de la personne ainsi que de l’environnement humain <strong>et</strong> physique présent lors de l’alimentation. Il<br />

développe <strong>des</strong> programmes pour l’apprentissage <strong>des</strong> moyens compensatoires <strong>et</strong> enseigne les<br />

techniques d’alimentation appropriées aux intervenants <strong>et</strong> aux aidants.<br />

Clientèle en soins palliatifs<br />

L’<strong>intervention</strong> de l’ergothérapeute vise d’abord à assurer la sécurité <strong>et</strong> une qualité de vie optimale<br />

chez la personne en soins palliatifs. Il contribue au choix du mode d’alimentation le plus approprié<br />

aux capacités de la personne <strong>et</strong>, par un positionnement adéquat, voit à ce qu’elle soit confortable<br />

lors de l’alimentation. Il peut également enseigner les techniques d’alimentation appropriées aux<br />

proches <strong>et</strong> aux intervenants.<br />

Clientèle présentant <strong>des</strong> problèmes de santé mentale<br />

On r<strong>et</strong>rouve différents problèmes d’alimentation chez les enfants qui présentent un trouble<br />

envahissant du développement, de l’autisme ou d’autres problématiques de santé mentale. Les<br />

principales difficultés reliées à la dysphagie sont <strong>des</strong> défenses orales ainsi que <strong>des</strong> problèmes<br />

moteurs, sensoriels <strong>et</strong> comportementaux.<br />

Par ailleurs, chez les adultes, la dysphagie peut être associée à la dépression, à l’anorexie ou à la<br />

démence, de même qu’être causée par <strong>des</strong> facteurs iatrogéniques tels que la médication, par<br />

exemple les neuroleptiques qui peuvent entraîner <strong>des</strong> troubles sensoriels <strong>et</strong> <strong>des</strong> signes<br />

extrapyramidaux de type parkinsonnien ou dyskinétiques qui engendrent <strong>des</strong> difficultés de contrôle<br />

<strong>des</strong> fonctions orales-motrices.<br />

Les <strong>intervention</strong>s de l'ergothérapeute visent à maximiser la capacité de l’individu à s’alimenter,<br />

notamment par l’amélioration du contrôle postural <strong>et</strong> de la motricité oro-faciale ainsi que par la<br />

normalisation de la sensibilité. L’ergothérapeute enseigne également les techniques d’alimentation<br />

appropriées aux intervenants <strong>et</strong> aux aidants.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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Clientèle en perte d’autonomie<br />

La personne âgée peut présenter <strong>des</strong> problèmes physiques <strong>et</strong> neurologiques (maladies<br />

neurodégénératives, pulmonaires ou cardio-vasculaires, démence, …) pouvant entraîner <strong>des</strong> troubles<br />

de l’alimentation.<br />

Lorsqu’une perte d’autonomie s’installe, causée par une dysfonction aiguë ou chronique,<br />

l’ergothérapeute peut intervenir afin d’optimiser la sécurité <strong>et</strong> l’autonomie lors de l’alimentation. Il<br />

vise notamment la compensation <strong>des</strong> incapacités de la personne par l’adaptation de son<br />

environnement physique <strong>et</strong> par l’utilisation d’ai<strong>des</strong> techniques. L’ergothérapeute peut offrir un<br />

programme de réadaptation, recommander les ai<strong>des</strong> techniques nécessaires <strong>et</strong> enseigner les<br />

techniques compensatoires.<br />

Très souvent, l’ergothérapeute, intervenant pivot en ce qui concerne les troubles de l’alimentation<br />

dans les centres d’hébergement <strong>et</strong> de soins de longue durée <strong>et</strong> les CLSC, enseigne à la personne<br />

âgée ainsi qu’aux aidants <strong>et</strong> intervenants qui l’assistent, <strong>des</strong> stratégies de compensation efficaces.<br />

L’ergothérapeute veille également à l’aménagement <strong>des</strong> salles à manger dans les centres<br />

d’hébergement <strong>et</strong> de soins de longue durée.<br />

La réduction <strong>des</strong> risques d’aspiration <strong>et</strong> d’étouffement contribue grandement à améliorer la qualité<br />

de vie <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> âgées <strong>et</strong> de leurs proches.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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L’ORGANISATION ACTUELLE DES SERVICES<br />

Pour diverses raisons, certains établissements de soins confient à une seule profession, voire même<br />

à un seul professionnel, la prise en charge de l’<strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong><br />

troubles de l’alimentation, alors que d’autres font appel à divers professionnels appelés à agir en<br />

interdisciplinarité. La disponibilité <strong>des</strong> ressources professionnelles, variable d’un milieu à l’autre, <strong>et</strong><br />

l’intérêt personnel manifesté par les professionnels envers les troubles de l’alimentation semblent<br />

déterminants dans ce choix.<br />

Dans les établissements où il y a un grand nombre de <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de<br />

l’alimentation, dont plusieurs cas de dysphagie, <strong>des</strong> équipes interdisciplinaires sont habituellement<br />

mises en place. Plusieurs professionnels peuvent alors être appelés à intervenir, sur une base<br />

régulière ou ponctuelle, selon les besoins de chaque personne. L’équipe interdisciplinaire de base<br />

inclut généralement le diététiste, l’ergothérapeute, l’infirmière, le médecin <strong>et</strong> l’orthophoniste.<br />

D’autres professionnels peuvent également être impliqués en fonction de besoins spécifiques <strong>des</strong><br />

individus <strong>et</strong> selon les ressources du milieu, notamment le chirurgien, le dentiste, le gastroentérologue,<br />

le gériatre, l’oncologue, le neurologue, l’inhalothérapeute, l’oto-rhino-laryngologiste, le<br />

pédiatre, le pharmacien, le physiatre, le physiothérapeute, le pneumologue, le psychologue, le<br />

radiologue ou le travailleur social.<br />

Une telle équipe favorise un accès optimal <strong>et</strong> rapide à <strong>des</strong> services de dépistage, d’évaluation<br />

clinique <strong>et</strong> instrumentale, de réadaptation <strong>et</strong> de suivi. L’interdisciplinarité perm<strong>et</strong> à chaque<br />

professionnel d’apporter son expertise <strong>et</strong> de bénéficier de celle <strong>des</strong> autres professionnels, de mieux<br />

coordonner les <strong>intervention</strong>s, de favoriser l’émergence d’une approche globale <strong>et</strong> de contribuer au<br />

contrôle <strong>des</strong> coûts. C<strong>et</strong>te approche perm<strong>et</strong> de maximiser les compétences de chaque membre de<br />

l’équipe interdisciplinaire selon les besoins du client.<br />

Selon Cot <strong>et</strong> al. (1996), l’équipe devrait être dotée d’un coordonnateur dont le rôle est d’assurer les<br />

communications entre les membres de l’équipe, de faciliter la continuité <strong>des</strong> recommandations <strong>et</strong><br />

<strong>des</strong> <strong>intervention</strong>s de l’équipe ainsi que de maintenir le contact avec le client <strong>et</strong> sa famille. Finalement<br />

il perm<strong>et</strong> de centraliser les informations relatives à celui-ci. L’équipe gagne à avoir une structure<br />

suffisamment souple pour perm<strong>et</strong>tre au professionnel le plus pertinent d’assumer le rôle de<br />

coordonnateur en fonction de la problématique prédominante.<br />

Afin d’alimenter notre réflexion <strong>et</strong> de comprendre le caractère uni ou interdisciplinaire de<br />

l’<strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation tels que la dysphagie,<br />

un sondage téléphonique a été réalisé au début de l’année 2000, dans le cadre <strong>des</strong> activités du<br />

groupe de travail de l’Ordre, auprès de 580 établissements de toutes catégories, dans l’ensemble<br />

<strong>des</strong> régions administratives du Québec. Une analyse préliminaire perm<strong>et</strong> de dresser un profil<br />

sommaire <strong>des</strong> équipes de professionnels impliqués. Ainsi, dans 209 établissements ayant affirmé<br />

recevoir une clientèle présentant divers troubles de l’alimentation, 145 disaient avoir recours aux<br />

services <strong>des</strong> ergothérapeutes, 82 aux services <strong>des</strong> diététistes <strong>et</strong> 67 aux services <strong>des</strong> orthophonistes.<br />

Ces professionnels œuvraient seuls ou en équipe interdisciplinaire. Par ailleurs, <strong>des</strong> données en<br />

provenance de l’Association canadienne <strong>des</strong> ergothérapeutes indiquent que, pour l’année 1998-<br />

1999, plus de 15% <strong>des</strong> ergothérapeutes au Canada disaient consacrer au moins 20% de leur temps<br />

auprès d’une clientèle présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation.<br />

Dans les établissements disposant de ressources professionnelles limitées ou ayant une clientèle<br />

dysphagique trop peu nombreuse pour justifier la formation <strong>et</strong> le maintien d’une équipe<br />

interdisciplinaire, l’ergothérapeute devient souvent le principal intervenant auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong><br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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dysphagiques <strong>et</strong> consulte d’autres professionnels qualifiés selon les besoins particuliers de la<br />

personne. Il peut alors élaborer le plan d’<strong>intervention</strong> <strong>et</strong> s’assurer de son suivi par <strong>des</strong> <strong>intervention</strong>s<br />

régulières auprès de la personne, de sa famille <strong>et</strong> <strong>des</strong> autres intervenants.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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CONCLUSION<br />

La reconnaissance de l’implication <strong>des</strong> ergothérapeutes auprès de la clientèle présentant <strong>des</strong><br />

troubles de l’alimentation, dont la dysphagie, est établie depuis de nombreuses années, tant au<br />

Canada qu’aux Etats-Unis. Proj<strong>et</strong>s de recherche, publications dans les revues scientifiques, prises de<br />

position, pratiques professionnelles courantes, enseignement <strong>et</strong> formation professionnelle continue<br />

en font foi.<br />

Les connaissances <strong>et</strong> les habil<strong>et</strong>és professionnelles que les ergothérapeutes ont acquises par la<br />

formation universitaire de base, l’expérience de travail, la formation professionnelle continue <strong>et</strong> les<br />

étu<strong>des</strong> supérieures de niveau universitaire, leur perm<strong>et</strong>tent très certainement d’offrir <strong>des</strong><br />

<strong>intervention</strong>s de qualité aux <strong>personnes</strong> qui présentent <strong>des</strong> troubles de l’alimentation.<br />

L’expertise que les ergothérapeutes détiennent au niveau de l’analyse <strong>des</strong> activités à travers toutes<br />

leurs composantes, de l’évaluation <strong>et</strong> du traitement <strong>des</strong> fonctions motrices, sensorielles,<br />

perceptuelles, cognitives <strong>et</strong> psychiques, du positionnement, <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> techniques <strong>et</strong> <strong>des</strong> stratégies<br />

compensatoires, de même que l’expertise qu’ils détiennent au niveau de l’évaluation <strong>et</strong> de<br />

l’aménagement de l’environnement physique, fait en sorte qu’ils sont <strong>des</strong> professionnels recherchés<br />

pour répondre aux besoins spécifiques de c<strong>et</strong>te clientèle. De fait, l’ergothérapeute est souvent le<br />

professionnel pivot dans les établissements de santé au Québec pour évaluer <strong>et</strong> traiter c<strong>et</strong>te<br />

problématique.<br />

Toutefois, si ce document a voulu faire état de l’implication spécifique de l’ergothérapeute auprès de<br />

la clientèle présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation, en aucun temps il ne se veut restrictif à l’égard<br />

de l’implication particulière d’autres professionnels qualifiés. Nul professionnel ne peut prétendre<br />

détenir l’ensemble du savoir <strong>et</strong> <strong>des</strong> compétences dans ce domaine. La richesse de l’<strong>intervention</strong><br />

interdisciplinaire y est reconnue <strong>et</strong> l’Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec appuie ce modèle<br />

d’<strong>intervention</strong>.<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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ANNEXE<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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AMERICAN OCCUPATIONAL THERAPY ASSOCIATION<br />

EATING DYSFUNCTION POSITION PAPER (1996)<br />

The American Occupational Therapy Association (AOTA) supports and promotes the role of occupational<br />

therapy practitioners in the evaluation and <strong>intervention</strong> of eating, including swallowing dysfunction.<br />

Because eating is an important daily living skill, essential to health and well-being, and critical throughout<br />

a person's life span, it falls within the occupational therapy domain of concern.<br />

The process of eating may be separated into four stages: introduction of the food into the mouth, oral<br />

manipulation of the food (the oral stage), triggering of the swallowing response (the pharyngeal stage),<br />

and travel of the bolus through the esophagus into the stomach (the esophageal stage). Occupational<br />

therapy practitioners may intervene in any or all aspects of the eating process, including swallowing, with<br />

clients who have a vari<strong>et</strong>y of conditions and eating deficits. They may also be part of a dysphagia or<br />

swallowing team and may evaluate and treat swallowing as an essential component of the overall eating<br />

process. Dysphagia or swallowing teams often consist of physicians of various specialties, occupational<br />

therapists, speech-language pathologists, nurses, physical therapists, and di<strong>et</strong>icians (Groher, 1992). Role<br />

delineation with respect to which specific performance components and performance areas team<br />

members address has been found to be useful (Mody & Nagai, 1990).<br />

Occupational therapy practitioners provide evaluation and <strong>intervention</strong> of the eating and feeding<br />

performance area and performance components. As noted in "Uniform Terminology for Occupational<br />

Therapy Third Edition" (AOTA, 1994), performance components are the subskills that influence function in<br />

performance areas. The eating and feeding performance area consists of "s<strong>et</strong>ting up food; selecting and<br />

using appropriate utensils and tableware; bringing food or drink to mouth; cleaning face, hands, and<br />

clothing; sucking, masticating, coughing, and swallowing; and management of alternative m<strong>et</strong>hods of<br />

nourishment" (AOTA, 1994, p. 1051). Performance components affecting eating and feeding may involve<br />

sensorimotor, cognitive, social, psychosocial, and psychological skills. For the purpose of this paper,<br />

eating refers to actively bringing food to the mouth by oneself, whereas feeding refers to being assisted in<br />

that activity. Examples of evaluation and <strong>intervention</strong> occupational therapists use to address the<br />

performance area and components of eating and feeding include, but are not limited to, the following:<br />

• Participating and contributing in videofluoroscopy and other imaging and diagnostic procedures to<br />

assess the nature of dysphagia and the efficacy of alternative m<strong>et</strong>hods of swallowing<br />

• Assessing and facilitating postural control and positioning the client to allow maximum independence<br />

in eating and to permit swallowing with a minimal risk of aspiration<br />

• Assessing and providing appropriate food consistencies to facilitate safe and independent eating and<br />

feeding<br />

• Assessing the need for and using therapeutic techniques, such as thermal stimulation, to facilitate a<br />

swallowing response before and during a meal<br />

• Providing seating and positioning devices to maintain an appropriate eating or feeding position, or<br />

both, and to promote digestion<br />

• Providing treatment to normalize oral sensitivity to facilitate eating, including swallowing responses<br />

• Providing treatment to strengthen weak oral musculature and reduce the effects of abnormal muscle<br />

tone in oral musculature to facilitate eating<br />

• Using manual techniques to stimulate oral motor function during eating and feeding to stimulate<br />

normal movement, including swallowing, during these activities<br />

• Providing adapted devices, orthoses, and compensatory strategies to allow more independent eating<br />

• Developing behaviors to encourage socially appropriate eating skills<br />

• Providing cognitive and behavioral training to decrease impulsive eating by facilitating self-monitoring<br />

skills<br />

• Providing a culturally and socially relevant situation to facilitate eating or feeding performance, or both<br />

• Training the client or caregiver in alternative m<strong>et</strong>hods of eating, feeding, or swallowing to promote<br />

safe swallowing and to minimize the risk of aspiration<br />

• Creating a familiar environment and using manual guiding techniques to facilitate eating in the case of<br />

oral and limb apraxias<br />

• Training clients in how to direct their caregivers to assist with eating or feeding, or both, and to create<br />

a familiar context for eating<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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AMERICAN OCCUPATIONAL THERAPY ASSOCIATION<br />

EATING DYSFUNCTION POSITION PAPER (1996)<br />

In their entry-level academic programs, occupational therapy practitioners are trained in many<br />

approaches for the evaluation and <strong>intervention</strong> of the performance components and performance area of<br />

eating dysfunction. Occupational therapy assistants may contribute observations for evaluation and<br />

implement treatment programs for eating and feeding under the supervision of a registered occupational<br />

therapist. For a specialty practice area such as dysphagia <strong>intervention</strong>, advanced learning opportunities<br />

to increase comp<strong>et</strong>ency are necessary. As in all aspects of occupational therapy practice, the emphasis<br />

in eating <strong>intervention</strong> is on maximizing the functional independence and overall health, well-being, and<br />

saf<strong>et</strong>y of the client.<br />

References<br />

American Occupational Therapy Association. (1994). Uniform terminology for occupational therapy-Third<br />

edition. American journal of Occupational Therapy, 48, 1047-1054.<br />

Groher, M. (Ed.). (1992). Dysphagia: Diagnosis and management. Boston: Butterworth-Heinemann.<br />

Mody, M., & Nagai, J. (1990). Brief or New-A multidisciplinary approach to the development of<br />

comp<strong>et</strong>ency standards and appropriate allocation for patients with dysphagia. American Journal of<br />

Occupational Therapy, 44, 369-372.<br />

Prepared by Wendy Avery-Smith, MS, OTR, for The Commission on Practice (Linda Kohlman Thomson, MOT, OTR,<br />

OT(c), FAOTA, Chairperson)<br />

Adopted by the Representative Assembly as a Position Paper April 1996.<br />

This document replaces the 1989 Position Paper, entitled "Occupational Therapy and Eating Dysfunction."<br />

Ordre <strong>des</strong> ergothérapeutes du Québec Mars 2001<br />

Ergothérapie <strong>et</strong> <strong>intervention</strong> auprès <strong>des</strong> <strong>personnes</strong> présentant <strong>des</strong> troubles de l’alimentation<br />

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