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Conférence-débat <strong>de</strong> la DU<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s 5 èmes Journées parisiennes <strong>de</strong> l’énergie et du climat -<br />

spéciale révision du plan climat <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

Rénovation<br />

du bâti<br />

parisien et<br />

plan climaténergie<br />

lundi 22 octobre 2012


La conférence - débat « Rénovation du bâti parisien et plan climat-énergie »<br />

qui s’est tenue à l’Hôtel <strong>de</strong> <strong>Ville</strong> le 22 octobre 2012 dans le cadre <strong>de</strong>s<br />

5 èmes Journées parisiennes <strong>de</strong> l’énergie et du climat a été l’occasion pour<br />

la direction <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> réunir, avec la direction du Logement et <strong>de</strong><br />

l’habitat, la direction <strong>de</strong>s Espaces verts et <strong>de</strong> l’environnement <strong>de</strong> la ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, l’Agence parisienne du climat et l’Atelier parisien d’urbanisme, plusieurs<br />

responsables et acteurs <strong>de</strong> la gestion du patrimoine bâti <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> afin d’échanger<br />

sur les enjeux et moyens à mobiliser pour son adaptation énergétique. Au cours <strong>de</strong><br />

cette séance, animée par Anne Ged, directrice <strong>de</strong> l’Agence parisienne du climat,<br />

les objectifs du plan bâtiment 2012-2017, la réglementation actuelle, la politique<br />

municipale du logement et les premières mesures <strong>de</strong>s dispositifs d’accompagnement<br />

pour les copropriétés ont été présentés par les représentants <strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong> la ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. Les caractéristiques patrimoniales et énergétiques du parc bâti parisien<br />

ont ensuite été exposées. Puis, à partir <strong>de</strong> retours d’expériences et projets <strong>de</strong><br />

réhabilitation, bailleurs sociaux, architectes et conseils syndicaux ont échangé sur<br />

les facteurs humains, techniques, patrimoniaux et financiers à prendre en compte<br />

pour mener à bien ces opérations.<br />

Ce document <strong>de</strong> synthèse est un premier bilan du vaste chantier <strong>de</strong> la transition<br />

énergétique du bâti qui démarre à <strong>Paris</strong>. Il montre que le parc <strong>de</strong> logements sociaux<br />

est désormais bien engagé dans cette voie, et que beaucoup reste à faire pour les<br />

copropriétés privées et les bâtiments tertiaires. Pourtant cette mutation doit être au<br />

centre <strong>de</strong> nos préoccupations, non seulement parce qu’il en va <strong>de</strong> la responsabilité<br />

<strong>de</strong> notre ville eu égard au défi planétaire du changement climatique, mais aussi<br />

parce qu’elle est source d’économies d’énergie et qu’elle permet <strong>de</strong> lutter contre la<br />

précarité énergétique et donc contre l’exclusion sociale.<br />

En complément du cadre réglementaire, fiscal et financier qui sera prochainement<br />

précisé par l’Etat, la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, compte tenu <strong>de</strong> la diversité et richesse <strong>de</strong>s bâtiments<br />

parisiens, souhaite rassembler à travers <strong>de</strong> « bonnes pratiques », un ensemble <strong>de</strong><br />

savoir-faire qui puisse servir <strong>de</strong> références pour les opérations futures. Ce document<br />

en constitue une première étape, dans l’espoir qu’il contribue à enclencher une<br />

dynamique.<br />

1<br />

Elisabeth Borne


SOMMAIRE<br />

3<br />

1. Rénovation énergétique du bâtiment :<br />

politiques publiques et bâti ancien parisien .................................... page 5<br />

1.1. Table ron<strong>de</strong> : Plan bâtiment 2012-2017, réglementation, politiques municipales<br />

Intervenants :<br />

1.1.1. Jérôme Gatier, directeur du Plan bâtiment 2012-2017,<br />

1.1.2. Denis Caillet, chargé <strong>de</strong> la sous- direction du permis <strong>de</strong> construire et du<br />

paysage <strong>de</strong> la rue, direction <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />

1.1.3. Emmanuel Poussard, directeur <strong>de</strong>s activités, Agence parisienne du climat,<br />

1.1.4. Frédérique Lahaye, directrice du Logement et <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />

1.2. Les gran<strong>de</strong>s typologies du bâti parisien par pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction :<br />

atouts et faiblesses<br />

1.2.1. Présentation générale : Julien Bigorgne, Atelier parisien d’urbanisme<br />

(APUR),<br />

1.2.2. Point <strong>de</strong> vue du Service territorial <strong>de</strong> l’architecture et du patrimoine<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> : Jean-Marie Blanchecotte, architecte <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> France,<br />

chef <strong>de</strong> service.<br />

2.Retours d’expérience et projets <strong>de</strong> réhabilitation ............................... page 17<br />

Présentations par :<br />

2.1. François Brugel, architecte, pour le 74 rue <strong>de</strong> la Verrerie 4 e arr.,<br />

2.2. Isabelle Quet-Hamon, <strong>Paris</strong> Habitat, pour le 130 rue Amelot 11 e arr.,<br />

2.3. Marc Bénard, agence Equateur, pour les 161 et 161 bis rue <strong>de</strong> la Convention 15 e arr.,<br />

2.4. Isabelle Petitperrin, SGIM, pour le 29 rue Pierre Nicole 5 e arr.,<br />

2.5. Au<strong>de</strong> Porsmoguer, PACT <strong>Paris</strong>-Hauts <strong>de</strong> Seine, MM. Aumaître et Diulein,<br />

conseils syndicaux <strong>de</strong>s 9 et 29 rue Boussingault, OPATB du 13 e arr.,<br />

2.6. Yann Miginiac, RIVP, pour le Village Saint-Paul 4 e arr.<br />

3.Conclusion :<br />

Elisabeth Borne, directrice <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> ..... page 33<br />

4.Bibliographie ...................................................................................... page 37


1. Rénovation<br />

énergétique<br />

du bâtiment :<br />

politiques<br />

publiques<br />

et bâti ancien<br />

parisien<br />

5


Table ron<strong>de</strong> :<br />

plan bâtiment 2012-2017,<br />

réglementation,<br />

politiques municipales<br />

1.1.1. Jérôme Gatier,<br />

directeur du plan bâtiment 2012-2017 au ministère <strong>de</strong> l’Ecologie, du développement durable<br />

et <strong>de</strong> l’énergie (MEDDE)<br />

Le plan bâtiment 2012-2017 qui succè<strong>de</strong> au<br />

plan bâtiment Grenelle (dont le prési<strong>de</strong>nt du<br />

comité stratégique, Philippe Pelletier, a été reconduit)<br />

a pour but d’accompagner l’objectif<br />

national <strong>de</strong> rénover 500 000 logements par<br />

an, soit un objectif très ambitieux qui s’ajoute<br />

à la construction annuelle <strong>de</strong> 500 000 logements<br />

neufs (conformes à la RT2012).<br />

Depuis le vote <strong>de</strong> la loi Grenelle 2, en 2010,<br />

l’opinion a été fortement sensibilisée aux enjeux<br />

énergétiques du bâtiment. Le secteur du logement<br />

social à <strong>Paris</strong> a d’ailleurs particulièrement<br />

bien intégré ces enjeux. Pour les copropriétés,<br />

il s’agit maintenant d’entrer dans la phase opérationnelle<br />

: il faut trouver les financements et<br />

faire travailler ensemble tous les acteurs <strong>de</strong> la<br />

filière. Le gouvernement mettra en place un<br />

guichet unique qui travaillera sur les territoires,<br />

au plus près <strong>de</strong>s propriétaires et particuliers.<br />

Les collectivités locales seront donc appelées<br />

à jouer un rôle clé en matière d’information<br />

(diffusion <strong>de</strong>s nouveaux textes comme ceux<br />

relatifs aux diagnostics <strong>de</strong> performance et<br />

audits énergétiques, à la possibilité pour les<br />

copropriétés d’emprunter au taux zéro), pour<br />

recueillir les bonnes pratiques sur le terrain, et<br />

comme forces <strong>de</strong> proposition.<br />

Il faut commencer dès maintenant, l’objectif<br />

étant que conseils syndicaux et assemblées<br />

générales <strong>de</strong>s copropriétés délibèrent rapi<strong>de</strong>ment<br />

pour lancer un grand nombre <strong>de</strong> diagnostics<br />

et audits dès 2013.<br />

7<br />

Logement économe<br />

Logement<br />

Discussion<br />

Logement énergivore<br />

1.1.<br />

kWhEp/m 2 /an<br />

Un travail considérable <strong>de</strong> sensibilisation a été effectué<br />

auprès <strong>de</strong>s architectes, l’engagement <strong>de</strong>s<br />

membres <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong>s architectes <strong>de</strong>s<br />

copropriétés en témoigne. Pour que les « bouquets<br />

<strong>de</strong> travaux » se mettent en place (<strong>de</strong> préférence<br />

à <strong>de</strong>s interventions indépendantes), architectes<br />

et bureaux d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vraient d’ailleurs<br />

travailler ensemble sur le sujet <strong>de</strong> la copropriété.<br />

Les travaux d’économies d’énergie valorisent le<br />

patrimoine et cette valorisation peut même les<br />

justifier, créant <strong>de</strong> la « valeur verte ». La multiplication<br />

<strong>de</strong>s indicateurs et labels, l’obligation pour<br />

les propriétaires <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s DPE, vont dans le<br />

sens d’une valorisation du patrimoine, à l’instar<br />

<strong>de</strong>s contrôles techniques pour les automobiles.<br />

Le tertiaire bouge plus lentement que le logement,<br />

alors qu’il représente plus <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong> la consommation<br />

d’énergie du bâti et émet 11 % <strong>de</strong>s<br />

émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre du territoire<br />

parisien. L’enjeu est pourtant une réduction <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 500 M€ <strong>de</strong> la facture énergétique annuelle.<br />

Cependant alors que le « grand tertiaire »<br />

se met en mouvement, car c’est pour lui un facteur<br />

d’attractivité économique, le petit commerce reste<br />

très peu mobilisé. Pour les collectivités territoriales<br />

et les institutions publiques, la question du coût <strong>de</strong>s<br />

travaux est <strong>de</strong>venue aigüe <strong>de</strong> sorte qu’il n’a pas<br />

été possible d’aller plus loin dans les obligations.


1.1.2. Denis Caillet,<br />

chargé <strong>de</strong> la sous-direction du permis <strong>de</strong> construire et du paysage <strong>de</strong> la rue à la direction <strong>de</strong><br />

l’Urbanisme <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

Sur les bâtiments existants, le PLU <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

(qui a valeur <strong>de</strong> règlement) a été adapté pour<br />

permettre <strong>de</strong>s travaux visant à améliorer la<br />

performance énergétique ou à développer la<br />

production d’énergies renouvelables sur les<br />

bâtiments existants. Ainsi, la pose d’isolant par<br />

l’extérieur en saillie <strong>de</strong> vingt centimètres sur<br />

l’alignement et le rehaussement en couverture,<br />

sont autorisés.<br />

En outre, le conseil <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> a délibéré en vue<br />

<strong>de</strong> permettre l’application <strong>de</strong>s dispositions<br />

<strong>de</strong> l’article L 128-1 du<br />

co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’urbanisme<br />

autorisant pour les opérations<br />

majoritairement<br />

d’habitation un « sur-cos »<br />

<strong>de</strong> 20 % si elles respectent<br />

<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> performance<br />

énergétiques élevés.<br />

La sous-direction du permis<br />

<strong>de</strong> construire et du paysage<br />

<strong>de</strong> la rue ai<strong>de</strong> les usagers à<br />

mettre au point les dossiers<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisations<br />

d’urbanisme (ravalement,<br />

Discussion<br />

En matière <strong>de</strong> « sur-cos » (plus <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong> sur<strong>de</strong>nsité<br />

par rapport au coefficient d’occupation<br />

<strong>de</strong>s sols à <strong>Paris</strong> qui est <strong>de</strong> 3), il n’y a pas encore<br />

beaucoup d’exemples parisiens qui concernent<br />

le bâti existant, contrairement aux cas<br />

<strong>de</strong>s constructions neuves. Les surélévations<br />

sont acceptées lorsqu’elles sont <strong>de</strong>stinées à<br />

<strong>de</strong>s logements. Elles sont souvent <strong>de</strong>s compléments<br />

<strong>de</strong>s réhabilitations. Elles sont <strong>de</strong>mandées<br />

essentiellement par les bailleurs sociaux à<br />

réhabilitation ou restructurations lour<strong>de</strong>s) en<br />

prenant en compte à la fois les objectifs du<br />

plan climat-énergie et le respect du patrimoine<br />

architectural parisien.<br />

Elle s’appuie sur les cahiers « HABITER<br />

DURABLE » accessibles au grand public (sur<br />

le site paris.fr).<br />

J’économise<br />

mon énergie<br />

RÉNOVATION THERMIQUE<br />

DU PATRIMOINE BÂTI<br />

HABITER DURABLE - Edition n 0 1 - octobre 2012 (nouvelle collection)<br />

<strong>Paris</strong> et le secteur privé (copropriétés) se montre<br />

<strong>de</strong> plus en plus intéressé. <strong>Paris</strong> a toujours<br />

surélevé, surtout avant la loi instituant les copropriétés.<br />

Même si le dépassement <strong>de</strong>s saillies et <strong>de</strong>s<br />

hauteurs réglementaires est autorisé lorsque les<br />

performances énergétiques sont améliorées, la<br />

compatibilité avec le respect du patrimoine, sujet<br />

délicat, fait qu’on ne peut pas tout accepter.<br />

1.1.3. Emmanuel Poussard,<br />

directeur <strong>de</strong>s activités, Agence parisienne du climat<br />

L’Agence parisienne du climat (APC), inaugurée<br />

en 2011, a été créée à l’initiative <strong>de</strong> la ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, en association avec <strong>de</strong>s partenaires<br />

publics (région Ile-<strong>de</strong>-France, ADEME, Météo<br />

France, Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations) et<br />

privés (EDF, CPCU, RATP). Près <strong>de</strong> 70 partenaires<br />

ont rejoint l’APC <strong>de</strong>puis sa création. Lieu<br />

<strong>de</strong> veille, d’échange et <strong>de</strong> réfl exion, l’APC rassemble<br />

régulièrement ses adhérents autour <strong>de</strong>s<br />

grands sujets énergie-climat. Depuis octobre<br />

2011, l’APC organise notamment <strong>de</strong>s ateliers<br />

<strong>de</strong> prospective centrés sur la limitation <strong>de</strong>s<br />

émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre et la transition<br />

énergétique.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la dimension fortement partenariale,<br />

l’APC est un guichet unique d’information<br />

et <strong>de</strong> conseil pour les maîtres d’ouvrage, les<br />

bailleurs sociaux, les copropriétés. Elle accompagne<br />

les copropriétés avant, pendant<br />

et après les audits énergétiques. Ceux-ci se<br />

développent grâce notamment au dispositif<br />

Copropriété objectif climat qui en subventionne<br />

70 % du coût. L’Agence travaille<br />

avec le Pôle accueil et services à l’usager<br />

(PASU) <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l’Urbanisme pour<br />

renseigner les pétitionnaires parisiens. En<br />

collaboration avec les services <strong>de</strong> la direction<br />

<strong>de</strong> l’urbanisme, l’APC tient <strong>de</strong>s statistiques<br />

sur les isolations thermiques par<br />

l’extérieur, les panneaux solaires installés,<br />

les toits végétalisés dans les permis <strong>de</strong> construire.<br />

Discussion<br />

Les copropriétés peuvent-elles obtenir <strong>de</strong>s certificats<br />

d’économie d’énergie Ce système, dont<br />

les dispositions actuelles expirent fin 2012, n’a<br />

pas été retenu pour les copropriétés en France.<br />

Actuellement, l’Agence met au point le Livre<br />

blanc sur le financement <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> rénovation,<br />

établi à partir <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> nouvelles<br />

offres <strong>de</strong> rénovation et <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> type<br />

contrat <strong>de</strong> performance énergétique et tiersinvestissement.<br />

Une dizaine <strong>de</strong> copropriétés<br />

seront suivies par l’APC en 2013 pour tester<br />

ces nouvelles offres.<br />

Pour pouvoir accompagner une plus gran<strong>de</strong><br />

partie <strong>de</strong>s 43 000 copropriétés parisiennes,<br />

un outil virtuel, le « Coach Copropriété ® »,<br />

sera mis sur le site internet <strong>de</strong> l’Agence au printemps<br />

2013. On y trouvera par exemple un cahier<br />

<strong>de</strong>s charges-type pour faciliter la sélection<br />

<strong>de</strong>s bureaux d’étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s listes d’entreprises<br />

qualifiées, un outil pour réaliser un bilan énergétique<br />

simplifié...<br />

Site web <strong>de</strong> l’Agence parisienne du climat<br />

C’est un sujet sur lequel l’Agence parisienne<br />

du climat pourrait faire <strong>de</strong>s propositions aux<br />

pouvoirs publics.<br />

9


1.1.4. Frédérique Lahaye,<br />

directrice du Logement et <strong>de</strong> l’habitat <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

Le bilan carbone <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> établi en 2009 montre<br />

que le bâti émet 23 % <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong><br />

serre et que les logements représentent 49 %<br />

<strong>de</strong> ces émissions, le tertiaire comptant pour<br />

51 %.<br />

Le parc <strong>de</strong>s logements sociaux à <strong>Paris</strong> est<br />

principalement géré par l’Office public <strong>de</strong><br />

l’habitat, trois SEM <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et<br />

quelques SA HLM. Environ un tiers <strong>de</strong> ce parc<br />

date d’avant la secon<strong>de</strong> guerre mondiale et<br />

pourtant seulement 6 % <strong>de</strong>s rénovations énergétiques<br />

financées par la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> portent<br />

sur <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> cette époque.<br />

L’objectif est d’atteindre l’excellence énergétique<br />

<strong>de</strong>s nouveaux logements sociaux et <strong>de</strong><br />

rénover le parc existant en réalisant 30 %<br />

d’économies d’énergie d’ici 2020.<br />

Pour les constructions neuves, on arrive actuellement<br />

à 87 % d’immeubles aux normes « plan<br />

climat » (50 kWh/m²/an) et en réhabilitation,<br />

56 % <strong>de</strong>s immeubles rénovés sont conformes<br />

aux objectifs du plan climat. Toutefois, on constate<br />

que le taux <strong>de</strong> conformité est <strong>de</strong>ux fois<br />

moindre pour les opérations sur les bâtiments<br />

datant d’avant la secon<strong>de</strong> guerre mondiale du<br />

fait <strong>de</strong>s contraintes réglementaires liées aux<br />

qualités architecturales <strong>de</strong> ce patrimoine qui<br />

grève la possibilité <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s isolations<br />

thermiques par l’extérieur (ITE).<br />

Celles-ci permettent <strong>de</strong>s économies d’énergie<br />

considérables et présentent <strong>de</strong>s avantages<br />

par rapport aux isolations thermiques par<br />

l’intérieur (ITI) qui sont difficiles à effectuer en<br />

site occupé, réduisent les surfaces habitables<br />

et peuvent engendrer <strong>de</strong>s pathologies liées à<br />

l’humidité. Lorsqu’elles sont possibles, les ITE<br />

sont souvent effectuées à l’occasion <strong>de</strong>s ravalements<br />

obligatoires, ce qui en diminue le coût.<br />

LE PROJET DES TOURS ARCHEREAU DANS LE 19 ÈME ARRONDISSEMENT<br />

Le projet <strong>de</strong>s tours Archereau dans le 19 ème arrondissement,<br />

labellisées « patrimoine du XX ème<br />

siècle », prévoit une isolation thermique par<br />

l’extérieur avec laine <strong>de</strong> roche et bardage métallique<br />

ainsi que le remplacement <strong>de</strong> toutes les<br />

menuiseries. Ces interventions permettraient<br />

<strong>de</strong> réduire la consommation d’énergie <strong>de</strong> 230<br />

à 80 kWh/m²/an. Sur les quatre tours du<br />

groupe, seules <strong>de</strong>ux appartenant à un bailleur<br />

social sont rénovées. Le financement d’une rénovation<br />

i<strong>de</strong>ntique sur les <strong>de</strong>ux autres tours en<br />

copropriété sera une vraie difficulté pour les<br />

copropriétaires.<br />

En ce qui concerne l’habitat privé, la ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> complète les ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ANAH pour<br />

les rénovations s’effectuant dans le cadre<br />

d’opérations d’amélioration thermique du bâtiment<br />

(OPATB) en ciblant ses ai<strong>de</strong>s sur les<br />

travaux d’isolation thermique par l’extérieur<br />

(celle du 13 ème arrondissement, celle autour <strong>de</strong><br />

la place <strong>de</strong> la République lancée en 2012, une<br />

troisième dans le 19 ème arrondissement <strong>de</strong>vant<br />

être lancée en 2013).<br />

Une rénovation énergétique dans le logement<br />

social coûte environ 23 000 €/ logement et<br />

bénéficie d’une subvention d’environ 9 000 €/<br />

logement. De tels montants sont difficiles à<br />

mobiliser pour les copropriétaires parisiens<br />

déjà sommés <strong>de</strong> réaliser d’autres travaux <strong>de</strong><br />

mise aux normes tels que ceux concernant les<br />

ascenseurs. Un même niveau d’ai<strong>de</strong> que pour<br />

le parc social n’est évi<strong>de</strong>mment pas envisageable,<br />

cependant la précarité énergétique<br />

<strong>de</strong>s occupants renforce la nécessité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r<br />

à <strong>de</strong>s rénovations ; la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> met<br />

en place <strong>de</strong>s réponses dédiées complétant les<br />

dispositifs <strong>de</strong> l’ANAH.<br />

11<br />

Discussion<br />

La qualité <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’acoustique doit être<br />

prise en compte dans les travaux <strong>de</strong> rénovation.<br />

En général, l’ITE (lorsqu’il n’y a pas <strong>de</strong> contraintes<br />

patrimoniales) est préférable à l’ITI.<br />

Il importe <strong>de</strong> prévoir <strong>de</strong>s systèmes pour réguler<br />

la température et les consommations d’énergie.


Les gran<strong>de</strong>s typologies<br />

du bâti parisien par<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction :<br />

atouts et faiblesses<br />

1.2.1. Présentation générale<br />

Julien Bigorgne,<br />

Atelier parisien d’urbanisme (APUR)<br />

13<br />

avant 1800 1801 - 1850 1851 - 1914 1918 - 1939 1945 - 1974 1975 - 2000<br />

Construction ancienne (avant 1950)<br />

1.2.<br />

1950<br />

Construction “mo<strong>de</strong>rne” (après1950)<br />

Source APUR<br />

A partir <strong>de</strong> l’analyse thermographique <strong>de</strong><br />

500 bâtiments parisiens, on peut dresser<br />

une typologie <strong>de</strong>s immeubles selon leurs<br />

caractéristiques thermiques.<br />

L’année 1950 apparaît comme une charnière<br />

entre les constructions anciennes et<br />

« mo<strong>de</strong>rnes ».<br />

Les immeubles construits avant 1950 ont une<br />

inertie thermique forte, une morphologie<br />

favorable (édifices mitoyens) et il n’y a pas <strong>de</strong><br />

ponts thermiques au niveau <strong>de</strong>s planchers ;<br />

les appartements sont traversants et ont<br />

généralement un chauffage individuel. En<br />

revanche, le phénomène <strong>de</strong> « paroi froi<strong>de</strong> »<br />

est présent, les menuiseries et vitrages sont<br />

anciens (et peu isolants), la ventilation est<br />

naturelle.<br />

Après 1950, on doit distinguer <strong>de</strong>ux souspério<strong>de</strong>s.<br />

La première, les « trente glorieuses », <strong>de</strong><br />

1945 à 1974, est une pério<strong>de</strong> difficile,<br />

correspondant à un prix du pétrole peu élevé,<br />

ne favorisant pas l’installation <strong>de</strong> systèmes<br />

<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la consommation d’énergie ;<br />

en outre, les aspects patrimoniaux sont peu<br />

documentés. Pour ces immeubles, l’inertie<br />

thermique est faible, le chauffage est collectif,<br />

ce qui est source <strong>de</strong> surconsommation et les<br />

appartements non traversants sont difficiles à<br />

ventiler l’été. Ils sont exposés au phénomène<br />

<strong>de</strong> paroi froi<strong>de</strong> ; la ventilation est naturelle ou<br />

<strong>de</strong> simple fl ux, on trouve <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s baies en<br />

simple vitrage.<br />

La secon<strong>de</strong> sous-pério<strong>de</strong> (1975-2000)<br />

correspond à l’entrée en vigueur <strong>de</strong> la<br />

réglementation thermique <strong>de</strong> 1975 après le<br />

premier choc pétrolier <strong>de</strong> 1973. La morphologie<br />

re<strong>de</strong>vient favorable, les appartements sont<br />

traversants, les murs assez performants, le<br />

chauffage est individuel. L’introduction <strong>de</strong><br />

l’isolation permet d’atténuer le phénomène <strong>de</strong><br />

paroi froi<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s doubles vitrages sont posés.<br />

En revanche, l’inertie thermique est assez<br />

faible, provoquant une surchauffe estivale.<br />

Des ponts thermiques apparaissent au niveau<br />

<strong>de</strong>s planchers. La ventilation peu performante<br />

entraîne <strong>de</strong>s problèmes d’humidité.


L’histogramme ci-<strong>de</strong>ssous montre le niveau<br />

élevé <strong>de</strong> la consommation d’énergie (chauffage<br />

et eau chau<strong>de</strong> sanitaire) <strong>de</strong>s immeubles<br />

construits pendant les « Trente Glorieuses », sa<br />

diminution à partir <strong>de</strong> 1975 et la performance<br />

assez correcte <strong>de</strong>s constructions d’avant 1914.<br />

Avec les premiers effets du réchauffement<br />

kWh/m²/an<br />

300<br />

250<br />

200<br />

150<br />

100<br />

150<br />

200<br />

250<br />

climatique, le confort d’été va <strong>de</strong>venir <strong>de</strong><br />

plus en plus important, surtout dans les îlots<br />

<strong>de</strong> chaleur qui sont nombreux à <strong>Paris</strong>. Dans<br />

bien <strong>de</strong>s cas, il faudra trouver <strong>de</strong>s solutions<br />

pour le rafraîchissement <strong>de</strong> l’air autres que<br />

les appareils <strong>de</strong> climatisation lorsque les<br />

logements n’ont pas <strong>de</strong> faça<strong>de</strong>s sur cour.<br />

CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE DES LOGEMENTS PARISIENS (CHAUFFAGE + ECS)<br />

170<br />

130<br />

100<br />

ventions simples, ne nécessitant pas <strong>de</strong>s isolations<br />

thermiques par l’extérieur, celles-ci étant<br />

parfois difficiles à mettre en œuvre comme<br />

dans le cas <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s haussmanniennes.<br />

Les travaux d’efficacité énergétique peuvent<br />

poser <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> propriété intellectuelle<br />

(altération <strong>de</strong> « l’écriture architecturale »),<br />

notamment pour le patrimoine labellisé « XX ème<br />

siècle » et qui a <strong>de</strong> mauvaises performances<br />

énergétiques : les HBM <strong>de</strong>s années 1920 et<br />

1930, d’une gran<strong>de</strong> richesse architecturale,<br />

l’architecture <strong>de</strong>s années 1960 (barres <strong>de</strong><br />

Maine-Montparnasse <strong>de</strong> Jean Dubuisson, la<br />

tour Super Montparnasse <strong>de</strong> Bernard Zehrfuss,<br />

Orgues <strong>de</strong> Flandres dont la rénovation en<br />

cours est confiée à Yves Lion).<br />

Lors <strong>de</strong> son PLU <strong>de</strong> 2006, la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> a<br />

lancé une protection (« protection ville <strong>de</strong><br />

<strong>Paris</strong> ») qui rend les démolitions très difficiles et<br />

il faut saluer cette initiative.<br />

Des solutions d’isolation par l’intérieur doivent<br />

pouvoir être envisagées, y compris avec <strong>de</strong>s<br />

matériaux nouveaux offrant <strong>de</strong> faibles épaisseurs<br />

et une bonne conductivité <strong>de</strong> l’air.<br />

La rénovation thermique <strong>de</strong>s bâtiments patrimoniaux,<br />

y compris <strong>de</strong>s bâtiments récents,<br />

n’est envisageable qu’après une étu<strong>de</strong> spécifique<br />

au cas par cas. Il s’agit <strong>de</strong> comprendre le<br />

comportement <strong>de</strong> l’immeuble. Les diagnostics<br />

et audits doivent être faits <strong>de</strong> façon objective<br />

et si possible avec le concours d’un architecte.<br />

Alors que pour la rénovation énergétique <strong>de</strong><br />

parc bâti parisien, le logement social avance<br />

assez vite, les copropriétés privées ne sont<br />

pas prêtes. Les stratégies sont différentes<br />

selon qu’il s’agit <strong>de</strong> la « gran<strong>de</strong> échelle » ou<br />

du « diffus ».<br />

Cependant, on doit se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r s’il faut imposer<br />

dès à présent <strong>de</strong>s rénovations onéreuses<br />

alors que dans l’avenir on disposera sans<br />

doute <strong>de</strong> techniques qui changeront les conditions<br />

et le coût <strong>de</strong>s rénovations.<br />

15<br />

50<br />

0<br />

avant 1914 HBM Trente Glorieuses RT74 RT82 RT89<br />

Discussion<br />

Source : analyse <strong>de</strong> la performance thermique <strong>de</strong>s logements parisiens, mars 2011, APUR<br />

1.2.2. Point <strong>de</strong> vue du Service territorial<br />

<strong>de</strong> l’architecture et du patrimoine <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

Jean-Marc Blanchecotte,<br />

architecte <strong>de</strong>s bâtiments <strong>de</strong> France, chef du Service territorial <strong>de</strong> l’architecture et du patrimoine<br />

(STAP) <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

L’adaptation <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> au changement<br />

climatique ne doit pas se faire au détriment <strong>de</strong><br />

son paysage urbain.<br />

A cet égard, il faut rappeler que le plan climaténergie<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> s’impose pour les constructions<br />

neuves mais pas pour la rénovation.<br />

Au <strong>de</strong>meurant, <strong>de</strong>s gains d’économie d’énergie<br />

substantiels peuvent être obtenus par <strong>de</strong>s inter-<br />

La conservation du patrimoine n’est pas antinomique<br />

avec l’application <strong>de</strong>s principes du<br />

développement durable, celui-ci étant une<br />

opportunité plutôt qu’une contrainte. Par défi -<br />

nition, le patrimoine est durable alors que la<br />

démolition ne l’est pas. Les thermiciens apprennent<br />

à travailler avec les architectes et il<br />

faudrait aussi travailler <strong>de</strong> plus en plus avec<br />

les historiens.<br />

Quelle est la date limite <strong>de</strong> péremption d’un<br />

immeuble à <strong>Paris</strong> Il n’y a pas d’objection <strong>de</strong><br />

principe à la démolition ; il ne faut pas tout<br />

conserver, on peut modifier et démolir. A cet<br />

égard, il est plus facile <strong>de</strong> démolir du bâti<br />

<strong>de</strong>s années 1960, qui comprend beaucoup<br />

d’immeubles <strong>de</strong> bureaux. Mais il faut faire attention<br />

au patrimoine. Sur ce plan, et en particulier<br />

pour ce qui concerne les logements<br />

sociaux, il existe <strong>de</strong> nombreux contacts entre<br />

le STAP et la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />

Les bailleurs sont confrontés aux difficultés<br />

économiques <strong>de</strong>s locataires ; il faut parfois<br />

gérer <strong>de</strong>s intérêts contradictoires (donneurs<br />

d’ordre, architectes, occupants). Les dossiers<br />

prennent du retard lorsqu’on ne trouve pas <strong>de</strong><br />

voie commune. Cependant, renoncer à rénover<br />

un immeuble en raison du coût <strong>de</strong> la rénovation,<br />

accentue la précarité énergétique pour<br />

les occupants à faibles ressources.<br />

Nous nous trouvons dans un moment clé où<br />

<strong>de</strong>s questions cruciales se posent auxquelles<br />

les entreprises doivent répondre sans délai<br />

(par exemple pour la question <strong>de</strong>s fenêtres et<br />

<strong>de</strong>s menuiseries métalliques). Il faudrait, par<br />

l’intensification <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> recherche, que<br />

<strong>de</strong> bonnes solutions soient proposées : <strong>de</strong>s<br />

capteurs solaires qui ne modifieraient pas le<br />

paysage <strong>de</strong>s toitures ou <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction<br />

<strong>de</strong> meilleure qualité, par exemple.<br />

Sinon, il serait préférable d’attendre un peu.


2. Retours<br />

d’expérience<br />

et projets <strong>de</strong><br />

réhabilitation<br />

17


Immeuble XVII ème siècle<br />

74 rue <strong>de</strong> la Verrerie<br />

75004, SGIM<br />

François Brugel, architecte,<br />

présente la rénovation <strong>de</strong> cet immeuble situé 74 rue <strong>de</strong> la Verrerie, au chevet <strong>de</strong> l’église Saint Merri<br />

en plein Plan <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> mise en valeur du Marais, resté sans entretien pendant <strong>de</strong>s<br />

décennies. Propriété du bailleur social SGIM, l’immeuble doit être transformé en un ensemble comprenant<br />

sept logements sociaux, le chantier <strong>de</strong>vant être achevé début 2013. Les travaux d’efficacité<br />

énergétique (isolation thermique par l’intérieur, isolation <strong>de</strong>s parquets et <strong>de</strong>s combles, installation<br />

<strong>de</strong> double-fenêtres offrant conforts thermique et acoustique) conjugués à la restauration dans<br />

les règles <strong>de</strong> l’art <strong>de</strong>s parties vétustes (faça<strong>de</strong>s,<br />

planchers, escalier, couvertures, fenêtres…),<br />

permettent d’atteindre <strong>de</strong>s performances énergétiques<br />

remarquables, conformes au plan climat<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (78 kWh Ep/m²/an après travaux),<br />

certification CERQUAL THPE, tout en respectant<br />

l’authenticité <strong>de</strong> la faça<strong>de</strong> et d’autres parties protégées<br />

<strong>de</strong> l’immeuble (certification Patrimoine et<br />

Habitat). Une autre faça<strong>de</strong> a fait l’objet d’une<br />

réécriture architecturale. Ce type <strong>de</strong> rénovation<br />

du patrimoine historique qui s’avère toutefois<br />

onéreux (2600 €/m²) montre que le bâti ancien<br />

peut offrir un modèle <strong>de</strong> développement durable<br />

« au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s fausses confrontations stériles<br />

et paresseuses ».<br />

19<br />

Faça<strong>de</strong>, perspective Saint Merri<br />

Isabelle Petitperrin, SGIM, ajoute que le<br />

comité <strong>de</strong> suivi multidisciplinaire monté avec <strong>de</strong>s<br />

représentants du ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la<br />

ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, avec <strong>de</strong>s architectes, ingénieurs<br />

et historiens, a d’abord cherché à comprendre<br />

la construction du bâtiment à travers un diagnostic<br />

complet avant <strong>de</strong> proposer et <strong>de</strong> chiffrer<br />

les travaux.<br />

2.1.<br />

Faça<strong>de</strong>,<br />

perspective coeur d’îlot<br />

Anne Ged souligne l’importance <strong>de</strong> l’analyse<br />

<strong>de</strong>s comportements du bâtiment et d’un bon<br />

diagnostic montrant les voies d’adaptation<br />

possibles. Elle rappelle qu’il est indispensable<br />

d’avoir une approche cohérente <strong>de</strong>s travaux,<br />

l’isolation par l’intérieur appelant une ventilation<br />

efficace par exemple. Le pilotage multidisciplinaire<br />

<strong>de</strong> ce chantier mériterait d’être reproduit<br />

dans d’autres cas <strong>de</strong> rénovation énergétique du<br />

patrimoine bâti.


Immeuble faubourien (1850)<br />

130 rue Amelot 75011, <strong>Paris</strong> Habitat Isabelle Quet-Hamon,<br />

responsable <strong>de</strong> la cellule habitat durable à <strong>Paris</strong> Habitat ainsi que l’équipe projet<br />

chargée <strong>de</strong> la rénovation <strong>de</strong> cet immeuble, comprenant Ghyslaine Floury, responsable<br />

du programme pour <strong>Paris</strong> Habitat, et Vincent Poirier, architecte maître d’œuvre<br />

(agence Enard et Poirier architectes), ont présenté cette opération qui a été achevée<br />

au début <strong>de</strong> l’année 2012.<br />

L’immeuble a été transformé en un ensemble comprenant 38 logements sociaux, une<br />

loge <strong>de</strong> gardien et un commerce en pied d’immeuble.<br />

Le « bouquet <strong>de</strong> travaux » mis en œuvre, visant à concilier amélioration <strong>de</strong>s performances<br />

énergétiques et revalorisation patrimoniale, était composé pour l’essentiel<br />

<strong>de</strong> l’isolation <strong>de</strong> l’enveloppe : isolation thermique par l’extérieur <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s sur<br />

cour (conservant rythmes, modénatures, gar<strong>de</strong>s corps), isolation par l’intérieur <strong>de</strong><br />

la faça<strong>de</strong> sur rue, isolation <strong>de</strong> la toiture (24 cm <strong>de</strong> laine <strong>de</strong> verre), mise en place<br />

<strong>de</strong> menuiseries performantes à isolation renforcée(Uw


Immeuble<br />

post-haussmannien (1926)<br />

161 et 161bis rue <strong>de</strong> la Convention 75015, SIEMP<br />

Faça<strong>de</strong> sur rue avec panneaux solaires en toiture<br />

2.3.<br />

Marc Bénard,<br />

architecte <strong>de</strong> l’agence Equateur,<br />

maître d’œuvre,<br />

présente cet immeuble datant <strong>de</strong> 1926<br />

et qui a été rénové <strong>de</strong> 2006 à 2008,<br />

les travaux ayant commencé avant le<br />

vote du plan climat <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (2007).<br />

Il s’agit d’une opération <strong>de</strong> la SIEMP<br />

s’inscrivant dans la politique <strong>de</strong> lutte<br />

contre l’insalubrité à <strong>Paris</strong>. Cette opération<br />

comprenait l’installation <strong>de</strong> 89<br />

logements <strong>de</strong>stinés à la fois à une rési<strong>de</strong>nce<br />

sociale (ADOMA) et à une rési<strong>de</strong>nce<br />

universitaire (CROUS).<br />

Les très bonnes performances environnementales<br />

(réduction <strong>de</strong> près <strong>de</strong><br />

80 % <strong>de</strong> la consommation énergétique,<br />

pose <strong>de</strong> panneaux solaires sur le toit<br />

après surélévation, végétalisation <strong>de</strong><br />

la toiture et du cœur d’îlot) ont permis<br />

à l’immeuble d’être certifié Patrimoine,<br />

Habitat et Environnement.<br />

Malgré l’importance <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s sur cour,<br />

l’isolation thermique par l’extérieur n’a pas été autorisée.<br />

C’est donc l’isolation par l’intérieur qui a<br />

été mise en œuvre, entraînant une réduction <strong>de</strong>s<br />

surfaces. Toutefois, il est possible qu’à l’occasion<br />

d’un ravalement, une ITE soit réalisée, supprimant<br />

les trois quarts <strong>de</strong>s ponts thermiques, ce qui réduirait<br />

<strong>de</strong> 30 % la consommation énergétique, actuellement<br />

<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 100 kWh/m²/an et permettrait<br />

un gain <strong>de</strong> surface. Le système <strong>de</strong> ventilation<br />

VMC simple fl ux est complété par un dispositif<br />

<strong>de</strong> ventilation naturelle inspiré <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>-mangers<br />

haussmanniens. Des persiennes en métal protègent<br />

du soleil. L’ensemble <strong>de</strong>s locaux est rendu<br />

accessible aux personnes à mobilité réduite. Un<br />

mo<strong>de</strong> d’emploi pour les occupants a été distribué.<br />

La terrasse, lieu convivial pour les occupants avec<br />

une vue sur la Tour Eiffel, aménagée en même<br />

temps que la surélévation pour la pose <strong>de</strong>s panneaux<br />

solaires (réversible), valorise l’immeuble.<br />

Le coût total <strong>de</strong> la réhabilitation<br />

s’est élevé à<br />

3,5 M€ HT.<br />

Anne Ged constate<br />

un écart entre les consommations<br />

d’énergie<br />

réelles qui sont supérieures<br />

d’environ 15 %<br />

aux performances prévues<br />

(95 kWh/m²/an).<br />

Les intervenants soulignent<br />

la difficulté d’avoir<br />

<strong>de</strong>s retours d’expérience<br />

et souhaitent mettre en<br />

place <strong>de</strong>s tableaux <strong>de</strong><br />

bord pour suivre les consommations<br />

d’énergie et<br />

Terrasse<br />

d’eau. On pourrait alors mieux distinguer les interventions<br />

efficaces <strong>de</strong> celles qui ne le sont pas. On note que les<br />

panneaux photovoltaïques donnent <strong>de</strong>s résultats mitigés eu<br />

égard aux variations <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong> rachat <strong>de</strong> l’électricité au<br />

cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années. En conclusion, cette réhabilitation<br />

montre qu’il est possible <strong>de</strong> « faire du facteur 4 » sur<br />

du patrimoine post-haussmannien et pour un coût maîtrisé.<br />

Faça<strong>de</strong> sur cour intérieure<br />

Volets intérieurs<br />

23


Immeuble en brique<br />

type HBM (années 1920-30)<br />

29 rue Pierre Nicole 75005, SGIM<br />

L’opération conduite par l’atelier Jérôme Leroy, architecte, démarrera début 2013 et<br />

<strong>de</strong>vrait s’achever en 2014. Elle aura lieu en milieu occupé, quelques locaux étant<br />

mobilisés pour loger les occupants qui seraient gênés par les travaux dans les parties<br />

communes.<br />

Le « bouquet <strong>de</strong> travaux » comprend une isolation thermique par l’extérieur (cours,<br />

pignons), sauf pour la faça<strong>de</strong> sur rue, au moyen d’un parement en briques sur laine<br />

minérale, un changement <strong>de</strong> vitrages (Uw


OPATB* (années 1950-70)<br />

9 et 29- 31 rue Boussingault 75013, OPATB<br />

27<br />

Au<strong>de</strong> Porsmoguer, chef <strong>de</strong> projet <strong>de</strong> l’OPATB*, PACT <strong>Paris</strong>-Hauts <strong>de</strong> Seine,<br />

présente cette opération visant à accompagner et à inciter les copropriétés à s’engager dans<br />

une démarche d’amélioration énergétique. Cette OPATB concerne au total 326 immeubles privés<br />

d’habitation (25 000 logements) du 13 ème arrondissement construits entre 1940 et 1981, fortement<br />

énergivores car datant d’avant les premières réglementations thermiques. Plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong><br />

ces immeubles présentent un potentiel d’isolation par l’extérieur du fait <strong>de</strong> la simplicité <strong>de</strong> leurs<br />

faça<strong>de</strong>s. L’OPATB permet la réalisation d’une campagne d’audits énergétiques gratuits, la mobilisation<br />

<strong>de</strong> subventions publiques pour les travaux et un accompagnement <strong>de</strong>s copropriétés tout au<br />

long du processus. Deux opérations seront présentées avec la participation <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s<br />

copropriétés.<br />

2.5.<br />

9 rue Boussingault 75013, OPATB*<br />

Au<strong>de</strong> Porsmoguer indique que l’immeuble<br />

du 9 rue Boussingault, construit en 1958, comprend<br />

un seul bâtiment et regroupe 53 logements<br />

dont les 2/3 sont occupés par leurs propriétaires.<br />

La copropriété a bénéficié en 2010<br />

d’un diagnostic énergétique financé par la ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />

Après travaux, les consommations d’énergie<br />

<strong>de</strong>vraient baisser <strong>de</strong> 38 % et les émissions <strong>de</strong><br />

gaz à effet <strong>de</strong> serre 34 %, soit <strong>de</strong>s objectifs<br />

conformes au plan climat <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />

Selon le plan <strong>de</strong> financement, le coût global du<br />

projet qui s’élève à près <strong>de</strong> 1,3 M€ HT pourrait<br />

être couvert à concurrence <strong>de</strong> près d’un tiers<br />

par <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s (région, ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, certificats<br />

d’économie d’énergie) ou <strong>de</strong>s crédits d’impôt.<br />

*OPATB (opération programmée d’amélioration<br />

thermique <strong>de</strong>s bâtiments)<br />

Renaud Aumaître, membre du conseil syndical,<br />

détaille le programme <strong>de</strong> travaux qui comprend notamment une isolation thermique par l’extérieur<br />

<strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s et pignon, l’isolation <strong>de</strong> la toiture et du plancher bas, l’amélioration <strong>de</strong> la ventilation,<br />

le remplacement <strong>de</strong>s fenêtres en parties privatives. Ce programme sera soumis au vote <strong>de</strong><br />

l’assemblée générale qui se réunira en mars 2013. La copropriété a bénéficié d’une assistance à<br />

maîtrise d’ouvrage pour l’élaboration du programme <strong>de</strong> travaux et du cahier <strong>de</strong>s charges, ainsi<br />

que <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> la direction <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, et d’une assistance<br />

financière pour les simulations financières personnalisées. Renaud Aumaître précise que la quasitotalité<br />

<strong>de</strong>s 53 copropriétaires a adhéré au projet même si une partie importante du financement<br />

reste à la charge <strong>de</strong> ceux-ci. La copropriété attend beaucoup du futur texte sur le prêt à taux<br />

zéro <strong>de</strong>stiné à paraître prochainement. Il ajoute que l’alourdissement considérable <strong>de</strong>s charges<br />

d’énergie (doublement <strong>de</strong>puis 2000), source d’impayés, renforce la motivation <strong>de</strong>s occupants<br />

pour <strong>de</strong>s « ravalements thermiques ». Enfin, il souligne le problème <strong>de</strong> l’empiètement <strong>de</strong> l’isolation,<br />

d’une épaisseur <strong>de</strong> 17 cm, sur le pignon donnant sur l’immeuble limmeuble mitoyen et qui a été traité par un<br />

cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage.<br />

LES CONCLUSIONS<br />

DU DIAGNOSTIC THERMIQUE<br />

9 RUE BOUSSINGAULT<br />

Murs<br />

Baies<br />

Combles<br />

Planchers<br />

Etat initial<br />

Non isolés<br />

50% SV<br />

Isolés 5 cm<br />

Non isolés<br />

CH/ECS<br />

Gaz collectif, rad<br />

Ventilation<br />

Naturelle<br />

Cep 196<br />

Etiquettes D E


29-31 rue Boussingault 75013, OPATB*<br />

Au<strong>de</strong> Porsmoguer, chef <strong>de</strong> projet <strong>de</strong><br />

l’OPATB*, PACT <strong>Paris</strong>-Hauts <strong>de</strong> Seine,<br />

présente cet ensemble <strong>de</strong> trois bâtiments construits<br />

en 1960 et comprenant 192 logements<br />

dont les 2/3 sont également occupés par leurs<br />

propriétaires. Après travaux, les consommations<br />

d’énergie <strong>de</strong>vraient baisser <strong>de</strong> 40 % et les<br />

émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre <strong>de</strong> 47 %.<br />

Le coût global du projet, <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1,5 M€,<br />

sera financé à hauteur <strong>de</strong> presque moitié par<br />

<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s publiques (région, ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>…) et<br />

<strong>de</strong>s crédits d’impôts.<br />

Anne Ged remercie les représentants <strong>de</strong>s<br />

conseils syndicaux qui jouent un rôle important<br />

d’accompagnement <strong>de</strong>s opérations (diagnostics,<br />

travaux...). A propos <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> performance<br />

énergétique (CPE), les propositions <strong>de</strong> financement<br />

restent à confirmer ; les copropriétés atten<strong>de</strong>nt<br />

d’avoir plus <strong>de</strong> contenu avant <strong>de</strong> s’engager.<br />

Il faudrait que les économies d’énergie soient<br />

garanties. La notion <strong>de</strong> CPE est intéressante mais<br />

on ne peut se contenter d’isoler et <strong>de</strong> changer<br />

les fenêtres, sinon, il faudrait recommencer dans<br />

vingt ans ; il faudrait intégrer le chauffage par les<br />

énergies renouvelables et s’assurer <strong>de</strong> ce que les<br />

ravalements thermiques aient une durabilité supérieure<br />

à quinze ans au moins.<br />

LES CONCLUSIONS DU DIAGNOSTIC THERMIQUE<br />

29-31 RUE BOUSSINGAULT<br />

29<br />

*OPATB (opération programmée d’amélioration<br />

thermique <strong>de</strong>s bâtiments)<br />

Jean-Marc Diulein, membre du conseil syndical<br />

<strong>de</strong> la copropriété « Les prés <strong>de</strong> Montsouris »,<br />

précise que les occupants reflètent une forte diversité<br />

sociale et générationnelle, ainsi qu’une volonté<br />

<strong>de</strong> vivre ensemble qu’ils enten<strong>de</strong>nt préserver. Le<br />

site, proche du parc Montsouris, est un îlot protégé,<br />

comprenant <strong>de</strong>s arbres classés et auquel les<br />

occupants sont attachés.<br />

Après avoir réalisé en 2010 un diagnostic énergétique<br />

financé par la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, l’assemblée générale<br />

<strong>de</strong>s copropriétaires a voté (« à l’arraché »)<br />

en juin 2012 un programme <strong>de</strong> travaux comprenant<br />

notamment une isolation thermique par<br />

l’extérieur et une mise aux normes handicap <strong>de</strong>s<br />

accès <strong>de</strong>s bâtiments.<br />

Jean-Marc Diulein regrette que le retard <strong>de</strong> la<br />

publication du texte réglementaire relatif aux prêts<br />

à taux zéro mette en difficulté les copropriétaires<br />

qui ont reçu les premiers appels à paiement en<br />

septembre 2012.<br />

Murs<br />

Baies<br />

Toiture<br />

Plancher<br />

CH/ECS<br />

Etat initial<br />

Non isolés<br />

60% double vitrage<br />

Isolée 5 cm<br />

Polyuréthane<br />

Non isolé<br />

CPCU<br />

Ventilation<br />

Naturelle<br />

Cep 224<br />

Etiquettes E E


Village Saint Paul :<br />

réhabilitation d’un îlot rénové<br />

en 1979 du PSMV*<br />

( 4 ème arrondissement), RIVP<br />

Yann Miginiac,<br />

délégué du développement durable RIVP,<br />

présente le village Saint-Paul, îlot comprenant plusieurs<br />

groupes d’immeubles d’habitation construits entre la fin du<br />

XVII ème et la première moitié du XIX ème siècle, en plein cœur<br />

du Marais.<br />

GAINS ATTENDUS EN TERMES DE PERFORMANCE<br />

ÉNERGÉTIQUE EN FONCTION DES BOUQUETS<br />

DE TRAVAUX RÉALISÉS<br />

Famille <strong>de</strong> travaux<br />

Menuiseries, ventilation,<br />

planchers haut et bas<br />

Nb <strong>de</strong><br />

bâtiments<br />

concernés<br />

Gains énergétiques<br />

estimés (kWEp/m 2 /an<br />

5 256.9<br />

ITE + travaux communs 10 277.5<br />

Solaire + travaux communs 2 314.8<br />

ITE + solaire + travaux<br />

communs<br />

2 360.7<br />

Changement d’énergie 8 536.6<br />

Changement d’énergie + ITE 1 623.5<br />

Changement d’énergie + ITE<br />

+ solaire<br />

2 643.2<br />

Les gains augmentent avec le nombre <strong>de</strong> travaux<br />

Ilot état projeté<br />

31<br />

*PSMV (plan <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong><br />

et <strong>de</strong> mise en valeur)<br />

Schéma <strong>de</strong> l’îlot Saint-Paul<br />

2.6.<br />

En vue d’une réhabilitation durable <strong>de</strong> cet îlot, qui <strong>de</strong>vrait<br />

se faire en milieu occupé, la démarche a consisté dans<br />

un premier temps à établir un diagnostic et à réaliser<br />

une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité. A cette fin, une équipe a été<br />

constituée comprenant un architecte ayant une expérience<br />

<strong>de</strong> réhabilitation du patrimoine sauvegardé (atelier<br />

Monchecourt et Cord), un bureau d’étu<strong>de</strong> thermique et<br />

HQE (Al Environnement), un économiste <strong>de</strong> la construction<br />

et un bureau d’étu<strong>de</strong> technique (CETBA).<br />

Le diagnostic a comporté <strong>de</strong>ux volets : patrimonial<br />

(bâtiments classés selon leur ancienneté, leur état <strong>de</strong> vétusté,<br />

la possibilité ou non <strong>de</strong> les modifier), et environnemental<br />

(énergie et confort).<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité a été faite en concertation avec<br />

les ABF, la direction <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />

l’Agence parisienne du climat etc. Elle a pris en compte<br />

plusieurs aspects environnementaux (matériaux, collecte<br />

sélective, économies d’eau, déplacements, végétalisation<br />

<strong>de</strong>s espaces…). A l’issue d’une réunion d’échanges qui<br />

s’est tenue fin juillet 2012, un programme été proposé<br />

comprenant plusieurs « familles <strong>de</strong> travaux » (remplacement<br />

<strong>de</strong>s menuiseries extérieures, ventilation, isolation <strong>de</strong>s<br />

planchers hauts et bas, changement du système d’énergie,<br />

ravalement ou isolation thermique par l’extérieur, énergie<br />

solaire…) ; selon les « familles » retenues, les gains<br />

énergétiques sont plus ou moins importants.<br />

L’ensemble <strong>de</strong>s travaux représente un coût global <strong>de</strong> 11 M€.<br />

Anne Ged rappelle, à propos <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s financements, que l’Agence<br />

parisienne du climat met en relation copropriétés et offreurs <strong>de</strong> solutions financières. On constate<br />

que les rénovations « plan climat » entraînent en moyenne un surcoût <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 350 à 400 €/m²,<br />

celui-ci pouvant être beaucoup plus élevé, notamment lorsqu’il faut respecter les qualités<br />

architecturales anciennes <strong>de</strong> l’édifice à rénover.<br />

Dans ce domaine, le maillon faible ce sont les<br />

matériaux. Il est surprenant <strong>de</strong> ne pas trouver<br />

sur le marché français <strong>de</strong>s isolants plus minces<br />

(en général, 17 cm d’épaisseur). Les fabricants<br />

<strong>de</strong>vraient accélérer la recherche et l’innovation<br />

sur ce type <strong>de</strong> produits. Des prototypes existent,<br />

certes, mais le problème est <strong>de</strong> passer au sta<strong>de</strong><br />

industriel sans connaître la taille <strong>de</strong>s marchés.<br />

A cet égard, il serait intéressant, par exemple,<br />

<strong>de</strong> connaître les quantités <strong>de</strong> surfaces à isoler<br />

à <strong>Paris</strong>.<br />

Faça<strong>de</strong>s sur cour <strong>de</strong> l’îlot<br />

Cour et passage <strong>de</strong> l’îlot


3. Conclusion<br />

33


Elisabeth Borne,<br />

directrice <strong>de</strong> l’Urbanisme <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

35<br />

Après avoir rappelé qu’Anne Hidalgo, première adjointe au maire <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />

chargée <strong>de</strong> l’urbanisme et <strong>de</strong> l’architecture, ainsi que René Dutrey, adjoint chargé<br />

du développement durable, <strong>de</strong> l’environnement et du plan climat, avaient pris<br />

l’initiative <strong>de</strong> cette conférence-débat dans le cadre <strong>de</strong> la cinquième édition <strong>de</strong>s<br />

Journées parisiennes <strong>de</strong> l’énergie et du climat, Elisabeth Borne remercie le directions<br />

<strong>de</strong> la ville (urbanisme, logement et habitat, espaces verts et environnement), ainsi<br />

que l’Atelier parisien d’urbanisme et l’Agence parisienne du climat (APC) <strong>de</strong> s’être<br />

associés à la direction <strong>de</strong> l’Urbanisme pour l’organisation <strong>de</strong> cet événement. Elle<br />

remercie tout particulièrement Anne Ged, directrice <strong>de</strong> l’APC, pour la préparation<br />

et l’animation <strong>de</strong> la séance.<br />

Dans la mesure où les constructions neuves sont peu nombreuses à <strong>Paris</strong> - le parc<br />

bâti se renouvelant lentement, à un rythme annuel <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 % - la réduction<br />

<strong>de</strong> l’empreinte carbone et <strong>de</strong> la consommation énergétique du bâti passera par les<br />

rénovations pour l’essentiel.<br />

Avec le plan bâtiment 2012-2017, l’Etat a fixé <strong>de</strong>s objectifs ambitieux pour la<br />

rénovation énergétique du bâti. La ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> prend toute sa part dans cet<br />

engagement, comme le montre le plan climat <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> voté en 2007 et qui sera<br />

révisé avant fin 2012.<br />

Plusieurs étu<strong>de</strong>s (potentiel d’énergies renouvelables, climatisation, ravalements<br />

et isolation thermique par l’extérieur, analyse <strong>de</strong>s performances thermiques <strong>de</strong>s<br />

logements <strong>de</strong> l’APUR…) montrent les voies à suivre. Les politiques municipales<br />

telles que les rénovations <strong>de</strong>s logements sociaux, fer <strong>de</strong> lance en matière sociale<br />

et énergétique, et la révision générale du PLU prévue pour 2014, traduisent cet<br />

engagement.<br />

La mairie <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et l’Agence parisienne du climat sont au plus près <strong>de</strong>s parisiens<br />

pour les sensibiliser et les accompagner dans leurs démarches. La nouvelle collection<br />

<strong>de</strong> cahiers HABITER DURABLE complète cette information.<br />

Alors que la mise aux normes énergétiques entraîne un surcoût financier, la mairie<br />

apporte une ai<strong>de</strong> aux bailleurs sociaux, subventionne les diagnostics et audits <strong>de</strong>s<br />

copropriétés et ai<strong>de</strong> les bailleurs dans le cadre <strong>de</strong>s OPATB. L’innovation, encouragée<br />

notamment à travers les initiatives <strong>de</strong> « <strong>Paris</strong> Région Lab », doit permettre <strong>de</strong> trouver<br />

<strong>de</strong>s solutions pour favoriser l’insertion <strong>de</strong>s rénovations énergétiques dans le paysage<br />

urbain parisien. Enfin, la <strong>Ville</strong> appuie la filière <strong>de</strong> la rénovation énergétique du bâti<br />

dont elle salue l’effort <strong>de</strong> formation pour ses artisans et PME (FEEBAT, Formations<br />

aux Economies d’Energie BATiment).<br />

Le défi pour l’agglomération parisienne est considérable : pour <strong>Paris</strong> uniquement,<br />

il s’agit <strong>de</strong> rénover un parc comptant près <strong>de</strong> 100 000 immeubles anciens dont<br />

la plupart sont privés. Cela implique <strong>de</strong> mettre en place une ingénierie technique<br />

et financière à l’échelle <strong>de</strong>s ambitions <strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> la <strong>Paris</strong>. L’Agence<br />

parisienne du climat fera <strong>de</strong>s propositions à ce sujet en écho à la mission <strong>de</strong> Philippe<br />

Pelletier, prési<strong>de</strong>nt du comité stratégique du plan bâtiment 2012-2017.<br />

Les retours d’expériences et projets <strong>de</strong> réhabilitation présentés au cours <strong>de</strong> la<br />

secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> cette réunion ont montré qu’il était possible, au cas par cas,<br />

d’atteindre d’excellentes performances énergétiques tout en préservant notre<br />

patrimoine architectural, marquant ainsi une évolution par rapport aux échanges qui<br />

avaient eu lieu l’an <strong>de</strong>rnier au cours du colloque « Patrimoine architectural parisien<br />

et développement durable ».<br />

Les réalisations seront chaque année plus nombreuses, plus instructives, plus<br />

stimulantes. Il est proposé d’en faire régulièrement le point et <strong>de</strong> créer ainsi une<br />

dynamique pour capitaliser les savoir-faire, les innovations architecturales et les<br />

techniques, en échangeant <strong>de</strong> bonnes pratiques.<br />

C’est l’avenir <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, à la fois capitale patrimoniale, ville « facteur 4 » et cœur<br />

d’une agglomération dynamique, qui se <strong>de</strong>ssine.


4. Bibliographie<br />

37<br />

J’économise<br />

mon énergie<br />

RÉNOVATION THERMIQUE<br />

DU PATRIMOINE BÂTI


<strong>Ville</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

• Plan climat <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, 2007<br />

http://www.paris.fr/pratique/energie-plan-climat/le-plan-climat-<strong>de</strong>-paris/p8413<br />

Voir aussi : PROJET soumis à la consultation publique, septembre 2012 “ Gran<strong>de</strong>s<br />

Orientations “<br />

• Bilan carbone <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, 2011<br />

http://www.paris.fr/pratique/energie-plan-climat/bilan-carbone/p8414<br />

• Rapport environnemental, Exercice 2011, juin 2012<br />

http://www.paris.fr/pratique/environnement/energie-plan-climat/rapport<strong>de</strong>veloppement-durable-2011/rub_8411_stand_110190_port_19606<br />

• Plan local <strong>de</strong> l’habitat, 2011<br />

http://www.paris.fr/politiques/logement/grands-axes-<strong>de</strong>-la-politique-du-logement/<br />

p9410<br />

• Plan local <strong>de</strong> l’urbanisme, 2006<br />

http://www.paris.fr/pratique/urbanisme/documents-d-urbanisme-plu/p6576<br />

• Cahiers HABITER DURABLE, 2012<br />

http://www.paris.fr/pratique/urbanisme/construction-et-amenagement-durables/<br />

p9172<br />

• Répertoire <strong>de</strong>s entreprises du bâtiment en économies d’énergie et énergies<br />

renouvelables,Île-<strong>de</strong>-France<br />

http://www.paris.fr/pratique/urbanisme/construction-et-amenagement-durables/<br />

p9172<br />

• Thermographie aérienne <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, 2010<br />

http://www.paris.fr/pratique/environnement/energie-plan-climat/carte-<strong>de</strong>-lathermographie-a-paris/rub_8411_stand_91543_port_19606<br />

Acteurs du paris durable<br />

• Fiches pratiques habiter, www.acteursduparisdurable.fr<br />

Agence parisienne du climat<br />

• Carte <strong>de</strong>s bonnes pratiques à <strong>Paris</strong> en matière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong><br />

serre et d’économies d’énergie, 2012<br />

http://www.apc-paris.com/la-boite-a-outils/carte-<strong>de</strong>s-bonnes-pratiques<br />

Atelier parisien d’urbanisme<br />

• Analyse <strong>de</strong> la performance thermique <strong>de</strong>s logements parisiens, 8 cahiers,<br />

mars 2011<br />

http://www.apur.org/etu<strong>de</strong>/analyse-performance-thermique-logements-parisiens<br />

• Cadastre solaire <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> : mis en ligne 1 er trimestre 2013<br />

Ministères<br />

• Ministère <strong>de</strong> l’Egalité <strong>de</strong>s territoires et du logement, Septembre 2012.<br />

Les ai<strong>de</strong>s financières au logement (cf. rubrique “ Financement <strong>de</strong> la performance<br />

énergétique “)<br />

http://www.territoires.gouv.frhttp://www.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/<br />

Les-ai<strong>de</strong>s-financieres-au-logement,29554.html<br />

• MEDDE/Ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la Communication/CETE <strong>de</strong> l’Est (et al.).<br />

Connaissance du bâti ancien, fiches, juin 2010<br />

http://www.maisons-paysannes.org/economies-d-energie/atheba.html<br />

Autres<br />

• POUGET André (et al.), Le gui<strong>de</strong> ABC- Amélioration thermique <strong>de</strong>s bâtiments<br />

collectifs construits <strong>de</strong> 1850 à 1974, <strong>Paris</strong>, Éditions parisiennes, 2011<br />

39


Crédits photos : Atelier François Brugel (photos Mirela Popa), Atelier Jerôme<br />

Leroy (architecte), Atelier Lion associés, Agence parisienne du climat, APUR,<br />

Luc Boegly (photographe), Christophe Lefébure (Parigramme), mairie <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />

(Jacques Leroy, Guy Picard), <strong>Paris</strong> Habitat, Pact <strong>Paris</strong> Hauts <strong>de</strong> Seine, RIVP


Conception graphique :<br />

mairie <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, direction <strong>de</strong> l’Urbanisme,<br />

Service concertation et communication<br />

Achevé d’imprimer : janvier 2013<br />

Dépôt légal en cours

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