qualites paysageres et viticulture - Union des oenologues de France
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Vinification<br />
<strong>et</strong> d’assurer la régularité entre bouteilles d’un même lot, quand les<br />
conditions <strong>de</strong> sertissage sont rigoureusement contrôlées.<br />
Photo 4 : bouteilles sur chaîne<br />
L’oxygène qui rentre est sans doute consommé majoritairement par le<br />
vin car les levures déposées au fond <strong>de</strong> la bouteille ont vraisemblablement<br />
peu accès à c<strong>et</strong> oxygène. Une étu<strong>de</strong> est en cours pour préciser la<br />
part <strong>de</strong> consommation due au vin <strong>de</strong> celle due aux levures.<br />
En tout état <strong>de</strong> cause, la consommation d’oxygène dans le vin est<br />
toujours plus rapi<strong>de</strong> que son entrée par le bouchage puisque la<br />
concentration instantanée en oxygène d’un vin sur lattes est toujours<br />
voisine <strong>de</strong> zéro <strong>et</strong> cela quel que soit l’âge du vin.<br />
La quantité d’oxygène ainsi apportée, selon la capsule utilisée, influe<br />
directement sur l’évolution <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques sensorielles du vin au<br />
cours <strong>de</strong> son séjour sur lattes.<br />
À l’issue du vieillissement sur lattes <strong>et</strong> après remuage, les champagnes<br />
sont dégorgés <strong>et</strong> dosés.<br />
Au sta<strong>de</strong> du dégorgement, l’opération est brutale puisque le vin est<br />
remis à pression atmosphérique après éjection du dépôt à l’ouverture<br />
<strong>de</strong> la bouteille. Le vin perd environ 0,5 bar <strong>de</strong> pression soit environ<br />
1 g/L <strong>de</strong> gaz carbonique. Au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te opération, malgré l’échappement<br />
<strong>de</strong> gaz carbonique, une quantité non négligeable d’oxygène<br />
entre dans le ciel gazeux <strong>de</strong> la bouteille ouverte <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>rouve enfermé<br />
par le biais du bouchage d’expédition.<br />
L’oxygène se dissout alors progressivement dans le vin.<br />
Vidal <strong>et</strong> al (12) donne <strong><strong>de</strong>s</strong> apports moyens <strong>de</strong> 1,6 mg/L pour <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes<br />
d’embouteillage fixes <strong>et</strong> 1,43 mg/L pour <strong><strong>de</strong>s</strong> lignes mobiles. Ferrarini<br />
(13) indique pour sa part 1,2 mg/L. Ces valeurs paraissent faibles, soit<br />
elles n’intègrent pas l’oxygène apporté par l’espace <strong>de</strong> tête, soit celui-ci<br />
a été parfaitement inerté. Les informations fournies dans les articles ne<br />
sont pas explicites à ce suj<strong>et</strong>.<br />
Par le calcul, on peut se rendre compte qu’un centilitre d’espace <strong>de</strong><br />
tête, s’il est constitué uniquement d’air, apporte 2,85 mg d’oxygène au<br />
vin. C<strong>et</strong> oxygène va diffuser progressivement <strong>de</strong> la phase gazeuse vers<br />
le liqui<strong>de</strong>, puis sera consommé par le vin. Dans une bouteille <strong>de</strong> champagne<br />
<strong>de</strong> 75 cl, capsulée après tirage, l’espace <strong>de</strong> tête représente<br />
2,5 cl d’air soit un apport théorique maximal <strong>de</strong> 7,12 mg d’O 2 par bouteille,<br />
soit au maximum 9,79 mg par litre <strong>de</strong> vin tiré.<br />
Des mesures ont été réalisées en Champagne dans différentes maisons<br />
lors <strong>de</strong> la répartition en bouteilles <strong>de</strong> la mixtion <strong>de</strong> tirage. Pour les<br />
bouteilles qui se succè<strong>de</strong>nt immédiatement sur la chaîne, les teneurs<br />
en oxygène <strong><strong>de</strong>s</strong> vins sont sensiblement équivalentes (voir tableau 1).<br />
Tableau 1 : Teneurs en oxygène dissous (mg/L) <strong><strong>de</strong>s</strong> vins lors <strong>de</strong> la<br />
mise en bouteilles <strong>de</strong> mixtion <strong>de</strong> tirage<br />
Avec le bouchage d’expédition, on r<strong>et</strong>rouve les mêmes phénomènes<br />
que ceux décrits pour le bouchage couronne, à savoir <strong><strong>de</strong>s</strong> microéchanges<br />
par ce bouchage liés à l’équilibrage <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions partielles<br />
en gaz carbonique <strong>et</strong> oxygène du vin avec celles <strong>de</strong> l’atmosphère.<br />
L’oxygène apporté par le dégorgement <strong>et</strong> celui qui passe par le bouchage<br />
d’expédition sont consommés lentement par le vin.<br />
La vitesse <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te consommation est fonction <strong>de</strong> la composition du vin<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> sa température lors du stockage. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière phase <strong>de</strong><br />
consommation d’oxygène contribuera à la poursuite <strong>de</strong> l’évolution du<br />
vin dans la cave <strong>de</strong> l’élaborateur, puis chez le distributeur <strong>et</strong>, enfin,<br />
chez le consommateur.<br />
2.1 LES APPORTS D’OXYGÈNE LORS DES OPÉRATIONS<br />
DE MISE EN BOUTEILLES ET CONSERVATION<br />
En revanche, ces apports diffèrent au cours <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> tirage<br />
elle-même. Dans l’exemple rapporté dans le tableau 2, figurent les<br />
valeurs obtenues dans les bouteilles (moyenne <strong>de</strong> 3 bouteilles) en<br />
fonction du niveau <strong>de</strong> la mixtion restant dans la cuve.<br />
Tableau 2 : Teneurs en oxygène dissous (mg/L) dans la cuve <strong>de</strong><br />
mixtion.<br />
2.1.1 TIRAGE ET PRISE DE MOUSSE<br />
L’oxygène présent dans un vin à l’issue d’une opération d’embouteillage<br />
peut avoir trois origines :<br />
• la teneur en oxygène du vin lui-même, suite aux traitements <strong>et</strong><br />
transfert qui précè<strong>de</strong>nt son arrivée dans la cuve qui alimente la<br />
tireuse ;<br />
• l’oxygène apporté par l’opération <strong>de</strong> mise en bouteilles elle-même :<br />
circuit, tireuse, « pousse » à l’air, <strong>et</strong>c. ;<br />
• l’oxygène présent dans l’espace <strong>de</strong> tête compris entre le vin <strong>et</strong> le<br />
bouchage emprisonné lors du bouchage <strong>et</strong> qui se dissout progressivement<br />
dans le vin.<br />
Article technique RFOE n°222<br />
LES APPORTS D’OXYGÈNE EN VINIFICATION ET LEURS IMPACTS SUR<br />
LES VINS - LE CAS PARTICULIER DU CHAMPAGNE (2 ÈME PARTIE)<br />
Michel VALADE<br />
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