Ombres chinoises : dessins de Jean Kerhor - Takey
Ombres chinoises : dessins de Jean Kerhor - Takey
Ombres chinoises : dessins de Jean Kerhor - Takey
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
128 <strong>Ombres</strong> <strong>chinoises</strong><br />
FANCHETTE.<br />
Ah ! C'est affreux ! Vous voilà donc vieille pour tou-<br />
jours? Elle ne pardonnera donc jamais ?<br />
LA FÉE<br />
Si, mais pour cela, il faudrait un hasard inespéré; il<br />
faudrait que je pusse retrouver ces pauvres fleurs <strong>de</strong>sséchées<br />
par ma faute. Où sont-elles maintenant?<br />
FANCHETTE<br />
Si elles sont mortes, vous ne les retrouverez pas.<br />
LA FÉE<br />
Peut-être. Il faut que vous sachiez que chaque fleur qui<br />
meurt se change en petite folle et gar<strong>de</strong> son nom. J'en ai<br />
vu beaucoup, mais elles fuyaient à mon approche, je leur<br />
faisais peur ! Ah 1 si elles savaient que pour faire cesser<br />
mon enchantement il me suffirait <strong>de</strong> les embrasser, peut-<br />
être me tendraient-elles leurs joues.<br />
FANCHETTE<br />
Venez, voici la mienne, embrassez-moi.<br />
LA FÉE<br />
Et comment vous appelez-vous ?<br />
Fanchette.<br />
FANCHETTE<br />
LA FÉE<br />
Ce n'est pas un nom <strong>de</strong> fleur et vous ne pouvez rien pour<br />
moi. Ah ! Si vous vous appeliez Rose, Marguerite, ou bien<br />
Bleuette et même Goqueliquette, qui sont les noms <strong>de</strong> mes<br />
pauvres victimes, ce serait différent. Mais elles, voudraientelles<br />
que je les embrasse?<br />
FANCHETTE<br />
Oh ! mais alors, je viens <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s petites filles qui s'ap-<br />
i