CI Dossier traçabilité - Cetim
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dossier<br />
Traçabilité : un chemin de valeur<br />
État de l’art Points de vue Démarche Pratique<br />
Michel Puaud, Pierre Guérin SAS<br />
Agroalimentaire : priorité à la<br />
généalogie des produits<br />
Les exigences de l’industrie agroalimentaire en matière de traçabilité sont bien particulières. Dans<br />
ce secteur, les fournisseurs proposent à leurs clients des solutions qui répondent aux règlements en<br />
vigueur et aux contraintes propres à cette industrie.<br />
DR<br />
Après la parution d’un<br />
article au "Journal officiel",<br />
nous avons pris<br />
« contact avec le <strong>Cetim</strong><br />
pour réaliser une étude sur la sécurité dans<br />
le domaine agroalimentaire », explique<br />
Michel Puaud. Cet article citait le<br />
règlement européen 178/2002/CE<br />
(article 18) du parlement européen<br />
et du conseil du 28 janvier 2002 qui<br />
énonce des principes généraux<br />
constituant un guide d’interprétation<br />
des différents principes de précaution,<br />
de transparence, de recours à<br />
l’analyse des risques, de protection<br />
des intérêts des consommateurs, de<br />
prévention, etc.<br />
Les exigences concernent notamment<br />
la conservation des données.<br />
Michel Puaud, responsable<br />
du département automation chez<br />
Pierre Guérin SAS : « La traçabilité<br />
est indépendante de la supervision. »<br />
Sauf cas particulier, les informations<br />
du procédé doivent être<br />
conservées pendant cinq ans et<br />
être immédiatement mises à disposition<br />
des autorités compétentes<br />
dans un délai n’excédant pas quatre<br />
heures.<br />
Pour réaliser cette performance, la<br />
société Pierre Guérin SAS, entreprise<br />
de 300 personnes créée il y a<br />
plus de soixante ans, qui fournit des<br />
cuves et des procédés automatisés<br />
aux industries agroalimentaire,<br />
pharmaceutique et cosmétique, se<br />
devait de tout mettre en œuvre pour<br />
ses clients.<br />
Certes, les textes ne disent pas<br />
expressément que la traçabilité doit<br />
être fournie par l’informatique, mais<br />
pour retirer du marché un produit<br />
ayant subi des séries de transformations<br />
cette utilisation est sous-entendue.<br />
« La traçabilité est indépendante de la<br />
conduite et de la supervision de l’installation,<br />
explique Michel Puaud.<br />
Elle se déroule en parallèle. Les fournisseurs<br />
de logiciels de supervision tels<br />
que GE Fanuc, Rockwell, Siemens et<br />
Wonderware proposent, à travers leur<br />
suite logicielle, des modules dédiés à la<br />
traçabilité et à la généalogie que nous<br />
mettons en œuvre. »<br />
Tracer la matière<br />
De fait, si le client veut une traçabilité<br />
matière, il doit connaître<br />
l’origine et la provenance de toutes<br />
les matières premières nécessaires<br />
à la fabrication du produit. S’il est<br />
intéressé par tout ce qui est suivi<br />
de la transformation du produit,<br />
par exemple sa « généalogie » à partir<br />
d’un numéro de lot, des outils<br />
plus sophistiqués doivent être mis<br />
en place.<br />
Pour cela, l’installation doit être<br />
équipée de capteurs et de compteurs<br />
pour suivre le processus, ce qui peut<br />
engendrer des modifications. Les<br />
possibilités sont multiples, aussi une<br />
réflexion globale sur la production<br />
est nécessaire.<br />
« Il faut évidemment diviser la production<br />
en lots, affirme Michel Puaud,<br />
ce que les industries agroalimentaires ne<br />
font pas toujours, il faut donc les sensibiliser<br />
à ces notions. On doit pouvoir<br />
retrouver toutes les données dans la<br />
généalogie du produit. Pour ce faire, un<br />
dossier de lot électronique est un support<br />
idéal. »<br />
Mais la traçabilité a aussi un coût<br />
qu’il faut faire accepter aux clients !<br />
« Si, un jour, un produit doit être retiré<br />
du marché, l’entreprise peut se retrouver<br />
dans une situation délicate si elle n’est<br />
pas en mesure d’établir la traçabilité<br />
exacte de la fabrication de son produit »,<br />
continue Michel Puaud. Ce coût est<br />
alors minime par rapport aux conséquences<br />
plus sérieuses que peuvent<br />
occasionner des poursuites devant<br />
un tribunal.<br />
« Pierre Guérin trace aussi la matière qui<br />
lui permet de fabriquer les équipements<br />
de ses clients. Nous travaillons l’inox et<br />
nous devons fournir les certificats matières<br />
des tôles et tubes, poursuit Michel<br />
Puaud. Pour toute la production, nous<br />
sommes audités par les plus grands opérateurs<br />
du domaine de la biotechnologie<br />
et de la pharmacie. Les tuyaux reçoivent<br />
un marquage laser en clair qui précise leur<br />
provenance. Selon les cas, nous avons<br />
différents niveaux de contrôle pouvant aller<br />
jusqu’à la radiographie de l’ensemble des<br />
soudures. » ■<br />
cetim infos I oct./nov. 2005 2009 I n° 208