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LavaLLoiS (d)’aiLLeurS lavallois (d)’ailleurs n°42 - octobre 2012 18 Aurélien Bellanger à la une de l’actualité littéraire Son premier roman, La Théorie de l’information, édité chez Gallimard, fait partie des dix livres les plus commentés de cette rentrée littéraire... Il est sélectionné pour le Prix Médicis et le Prix Renaudot. Aurélien Bellanger a cette particularité d’être né à Laval et d’avoir toujours des attaches familiales dans notre ville. Rencontre, entre deux interviews pour la télévision, avec ce Lavallois qui monte. En quelques dates… avril 1980 : Naissance à Laval 1998-2002 : Études de philosophie à Nantes, Rennes et Paris 2003-2009 : Libraire à Paris 2010 : Publication d’un essai, Houellebecq, écrivain romantique aux Éditions Léo Scheer Août 2012 : Parution de La Théorie de l’information aux Éditions Gallimard Lorsqu’on lui parle de Laval, son regard brille de nostalgie. À la terrasse d’un grand café parisien, il raconte volontiers ses souvenirs d’enfance lorsqu’il jouait chez ses grands-parents paternels et maternels. Aujourd’hui exilé à Paris où il a exercé la profession de libraire jusqu’à ce qu’il se plonge dans l’écriture, Aurélien Bellanger conserve de fortes attaches avec sa ville natale où il revient très fréquemment. « Mes racines sont mayennaises, revendique-t-il volontiers. J’ai beaucoup de plaisir à y séjourner. » D’ailleurs, le jeune auteur, coqueluche des médias, n’hésite pas à citer ses origines lavalloises à l’occasion des interviews. Après des études de philo, Aurélien Bellanger devient libraire à Paris. Un métier qui le plonge dans l’univers de la littérature et du livre. Tout jeune déjà, Aurélien se serait bien vu écrire un livre scientifique. « Lorsque j’ai décidé d’écrire La Théorie de l’information, je ne savais qu’une chose : c’est que le thème des nouvelles technologies de l’information serait le thème central. Je voulais faire un roman total qui mêle les genres en alliant le contenu scientifique et l’imagination romanesque. » Intarissable, l’écrivain raconte comment est né le livre. « En deux ou trois semaines, tout m’est apparu : les fils conducteurs, les personnages. Je raconterais l’ascension d’un homme depuis les débuts du Minitel jusqu’à aujourd’hui, en mêlant ses rêves les plus fous à la réalité historique et technologique. » Des mois de documentation et d’écriture Le libraire avait déjà franchi le pas en quittant son métier pour se consacrer totalement à l’écriture. Après un essai sur Michel Houellebecq, il s’attaque donc à son premier roman. Six mois de recherche documentaire dans les archives, les bibliothèques et directement sur internet. Pour les premiers chapitres où il décrit précisément l’avènement et le développement du Minitel - une époque qu’il a à peine connue, l’auteur a épluché toute la collection de Télématique magazine dans l’ordre chronologique. Il s’est également bien sûr penché longuement sur la théorie de l’information développée par le mathématicien Shannon. « Avec tout ça, je me suis amusé à mêler le scientifique et l’imaginaire en racontant le rêve du personnage principal, Pascal Ertanger, sur cette théorie. J’ai tellement tout mélangé que parfois, je n’arrive plus à démêler le vrai du faux dans mon roman. » Avec un contenu scientifique et documentaire fort, l’auteur s’est amusé à bousculer les canons du genre roman. La consécration Gallimard Après neuf mois d’écriture, trois mois de relectures nombreuses et minutieuses, l’auteur sent que son manuscrit est enfin prêt. En décembre 2011, il l’adresse à la prestigieuse maison d’édition Gallimard. Pas besoin de l’envoyer à d’autres éditeurs, Gallimard réagit très vite et donne un avis positif sous réserve de validation par les différents lecteurs de la maison. Confirmation en février 2012 avec signature de contrat. « Tout s’est enchaîné très vite, raconte Aurélien. C’était mon rêve et ça se réalisait. Après quelques petites corrections à la marge, le livre a pu être rapidement prêt pour l’été. » Interviews dans les magazines, émissions de télévision ou de radio, Aurélien Bellanger fait partie des dix auteurs dont on parle abondamment en cette rentrée littéraire. Sa photo est partout. La Théorie de l’information est sélectionné pour le Prix Médicis et le Prix Renaudot. Pas pour le Goncourt. « Là, j’ai été vexé de ne pas être sur la liste des romans retenus pour le Prix Goncourt ! Et puis après, j’ai été vexé d’avoir été vexé pour ça. Réaliser qu’on court après les honneurs et qu’on n’a plus la pureté de ses vingt ans, c’est vexant… ». Heureusement, les salons du livre comme celui de Nancy et le contact avec les lecteurs avec parfois de l’indifférence de la part de ceux-ci lui remettent les pieds sur terre. D’ailleurs, dès que l’agitation des prix littéraires sera retombée, il retrouvera une vie ordinaire auprès de sa compagne et de leur petite fille de deux ans. Laval Aurélien Bellanger prend déjà date pour le festival du 1 er roman en avril 2013. La Théorie de l’information est une épopée économique française. De l’invention du Minitel à l’arrivée des terminaux mobiles, de l’apparition d’Internet au Web 2.0, du triomphe de France Télécom au démantèlement de son monopole, on assistera à l’irruption d’acteurs nouveaux, souvent incontrôlables. La Théorie de l’information est l’histoire de Pascal Ertanger, le plus brillant d’entre eux. Adolescent solitaire épris d’informatique, éditeur de jeux en BASIC, pornographe amateur, pirate récidiviste et investisseur inspiré, il deviendra l’un des hommes les plus riches du monde. La Théorie de l’information raconte aussi comment un article scientifique publié en 1948 a révolutionné l’histoire des télécommunications et fait basculer le monde dans une ère nouvelle, baptisée Âge de l’information. Pascal Ertanger s’en voudra le prophète exclusif. La Théorie de l’information évoque enfin le destin d’une planète devenue un jouet entre les mains d’un milliardaire fou. Éd. Gallimard Collection Blanche Roman 496 pages 22,50 €
DANS LES COULISSES… La face cachée du musée d’Art naïf Avec près de 2 000 œuvres inventoriées, le Musée d’Art naïf qui accueille 18 000 visiteurs par an ne cesse de s’enrichir. Loin du regard des visiteurs, il y a aussi les collections en réserve. Que se passe-t-il derrière la salle d’exposition Visite guidée… De nouveaux rendez-vous au Musée du Vieux-Château Situé dans le château médiéval dominant la vieille ville, le Musée d’Art naïf, créé dès la fin de l’année 1966, a ouvert ses portes au public le 20 juin 1967. « C’est Jules Lefranc, artiste lavallois, qui a fait don de sa collection et demandé, en contrepartie, l’ouverture d’un musée d’Art Naïf. » raconte Antoinette Le Falher, la directrice des musées. Clôture en musique de l’exposition Louis Quilici et la figuration narrative Après une belle saison estivale, l’exposition ferme ses portes le dimanche 14 octobre. À cette occasion, le musée vous convie la veille au concert de Bob Ngadi dans l’exposition. Clôturant en beauté l’exposition, ce concert-performance est aussi une façon de faire le lien entre musique et arts visuels, car la Figuration Narrative s’est développée au cours d’une décennie également marquée par le rock, riche en transformations artistiques et culturelles. 13 octobre à 18h Un choix courageux À l’époque, ça a été une petite révolution parce que le courant naïf n’était pas reconnu, avec en toile de fond, le débat sur les Naïfs : ces peintres autodidactes qui n’avaient pas fait les beaux-arts pouvaient-ils être considérés comme des artistes « Le choix d’ouvrir le premier musée de ce type en France a aussi été fait pour rendre hommage à Rousseau, l’enfant du pays. Cela a été un choix courageux de la part de la Ville, qui a permis d’apporter à l’Art naïf une reconnaissance nationale », rappelle-t-elle. À l’époque, le musée présente une partie de la collection Jules Lefranc, un petit ensemble de ses propres œuvres à côté de tableaux d’autres peintres naïfs. Des achats dans des galeries, des dons effectués pas des artistes naïfs enthousiasmés par la création de ce musée viennent enrichir la donation initiale. L’histoire se répète aujourd’hui car le Musée d’art naïf s’étend aujourd’hui aux Arts Singuliers, encore méconnus du grand public. Et demain, la Ville a prévu une extension du Musée d’Art naïf dans la galerie centrale du Château-Neuf. Laval sera ainsi l’un des rares musées en France à présenter cette filiation entre art naïf et arts singuliers. Et dans les réserves… Lorsque l’on arrive au Musée d’Art naïf, l’endroit peut paraître calme. Pourtant, dans les coulisses, le musée connaît une certaine agitation. Au quotidien, 13 personnes gèrent la structure, ce qui est montré au public et ce qui demeure en réserve, et assurent l’accueil, la médiation, la conservation, l’inventaire, l’organisation et le montage des expositions, la manipulation et le transport des œuvres… Au-delà de ce que l’on peut voir au musée il y a aussi toutes les œuvres qui ne sont pas exposées et qui sont abritées dans un bâtiment tenu secret. « Ça ne se voit pas mais ça existe », assure Antoinette Le Falher. L’une des missions du Musée est d’inventorier toute pièce qui rentre dans les collections lavalloises. « Dès qu’une œuvre est achetée ou donnée, elle est répertoriée, avec un numéro, une fiche, une description et intégrée à la liste des différentes pièces qui composent la collection », explique-t-elle. L’inventaire est obligatoire mais c’est un véritable travail de fourmi qu’il est parfois difficile de réaliser. Antoinette Le Falher évoque les œuvres de Jacques Reumeau, un artiste lavallois qui a énormément produit tout au long de sa vie et dont toute l’œuvre a été donnée à la Ville dans les Les Rendez-vous singuliers C’est une proposition nouvelle au musée : tous les deux mois, une soirée au format variable (rencontre, projection, proposition insolite…) proposera d’ouvrir la discussion autour d’un artiste, d’un courant, d’une thématique liée à l’Art naïf ou aux Arts singuliers. Première date : le 6 novembre à 20h autour de Bruno Montpied. Artiste singulier dont les œuvres présentées au musée, il est co-auteur du film Les Bricoleurs du paradis qui accompagne son ouvrage Éloge des Jardins anarchiques (Le Gazouillis des éléphants). La projection du film sera suivie d’une discussion avec l’artiste. Premier Rendez-vous singulier 6 novembre à 20h années 70. « Cela représente 3000 ou 4000 pièces qui n’ont pu être inventoriées par le conservateur de l’époque. Il nous faut maintenant rattraper ce retard », explique-t-elle. Autre mission pour la conservatrice : le récolement. « Depuis 2004, il doit être fait tous les 10 ans. Et là aussi c’est un travail qui prend énormément de temps. Cela consiste à vérifier que toutes les pièces de la collection sont bien présentes et dans le même état qu’au moment de l’inventaire ou du dernier récolement. Et il arrive parfois que des pièces, déclarées perdues, au dernier récolement soient retrouvées, parce qu’elles ont été rangées au mauvais endroit et oubliées ». Indispensable effectivement quand on sait que la collection d’Art naïf représente près de 1 600 pièces inventoriées. Parmi lesquelles les trois tableaux de Rousseau, une soixantaine d’œuvres de Jules Lefranc, une quarantaine de terres crues d’Eva Lallement, des tableaux de Camille Bombois ou encore d’André Bauchant… Tout musée est confronté à cette double problématique : conserver et protéger les œuvres, tout en faisant en sorte de les faire connaître au public. La diffusion d’une œuvre ne passe donc pas forcément par une présentation permanente, qui peut à terme l’abîmer. Les expositions temporaires, le site internet musees.laval.fr ou les catalogues édités par la Ville permettent également d’avoir accès aux collections en réserve. Coup d’œuvre(s) Tous les premiers jeudis du mois, le musée vous propose de découvrir, dans le cadre d’une visite commentée, une œuvre choisie par vous dans les collections, sur simple proposition à l’accueil du musée ou sur le site musees.laval.fr Premier Coup d’œuvre(s) 8 novembre à 20h Des animations gratuites pour vos enfants : Atelier plastique pour les 7-12 ans (sur réservation) - Alain Lacoste, artiste singulier dont de nombreuses oeuvres sont présentées au musée mercredi 31 octobre et 7 novembre : 14h30 à 17h avec goûter en fin d’animation Direction musées - Tél : 02 43 49 86 48 jeanne.pelloquin@laval.fr dans les coulisses n°42 - octobre 2012 19
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