Gbagbo à Fraternité Matin - fratmat.info

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Nuit des étoiles
Culture
Fraternité Matin / Jeudi 17 décembre 2009
après plusieurs années d’interruption, le plateau artistique des dames reprend
le 2 janvier au palais de la culture.
Dobet Gnahoré, Manou Gallo et Barbara Kanam sur la même scène
Sous quel signe placez-vous vos
retrouvailles après dix ans de
séparation
De gauche à droite : Dobet Gnahoré, Manou Gallo et Barbara Kanam sont très attendues début janvier à
abidjan. (photos d’archives)
Les Salopards, artistes-chanteurs
Soum Bill: on le place sous le
signe de l’unité et de la maturité.
et surtout de l’amour pour les
autres, c’est-à-dire tous ceux qui
n’ont cessé de croire en nous. Je
pense que c’est un bel exemple
que nous voulons donner après
tout ce que notre pays a traversé.
Nous avons voulu faire comprendre
aux uns et aux autres que
malgré tout ce qu’on peut traverser
comme difficulté, le plus
important doit être ce qui nous
unit. aujourd’hui, nous avons
décidé spontanément de vous
remettre ensemble au nom de l’unité,
de la passion pour la
musique et les mélomanes qui
nous aiment.
Qui sont les acteurs de ce rapprochement
Bloco : J’avoue qu’il n’y a pas
eu de médiateurs. La réconciliation
est venue tout naturellement.
Quand dieu décide, il n’y a pas
de raison que les choses ne s’arrangent
pas.
Cette réconciliation est-elle juste
faite pour le spectacle que vous
avez donné au complexe sportif
de Yopougon le 8 novembre
Bloco : cette réconciliation va
durer pour le temps qu’on vivra.
tant que dieu nous donnera le
souffle de vie pour sortir un
album, on le fera.
Qu’est-ce qui est à l’origine du
clash entre vous
Soum Bill : Nous mettons cela
sur le compte des incompréhensions.
Nous étions très jeunes à
l’époque. vous comprenez donc
qu’avec le succès, tout peut arriver.
Quand un groupe cartonne,
les mécènes viennent de partout
pour faire des propositions. etant
jeunes, nous avons succombé à
cela. Nous avions beaucoup
d’ambitions. Longtemps après,
nous nous sommes rendus compte
qu’on pouvait éviter certaines
choses. aujourd’hui, chacun
d’entre nous a pris conscience.
tout ce que dieu fait est bon.
chacun d’entre nous a une expérience
aujourd’hui. vous constatez
que dix ans après, de façon
spontanée, sans l’intervention de
qui que ce soit, nous décidons de
nous remettre ensemble. on
devait cela à nos fans. et ça coïncide
avec un moment où la côte
d’ivoire sort progressivement de
la guerre.
Reconnaissez-vous avoir été
manipulés…
Soum Bill : oui, nous avons été
manipulés par l’argent, la grosse
tête, les hommes. dieu a voulu
qu’on soit de nouveau ensemble.
on va tout donner à notre public.
Regrettez-vous d’avoir laissé la
place au groupe Magic System
qui cartonne aujourd’hui sur le
plan international
Bloco : on n’envie personne.
on n’aurait pu être à ce niveau.
on a un pincement au cœur. vous
savez, tout ce que dieu fait est
bon. certainement qu’il nous
réserve beaucoup de choses. pour
cela, on ne peut pas regretter.
ceci dit, le groupe Magic system
mérite son succès.
Soum Bill : Je pense que
modestement, nous avons été un
symbole pour beaucoup de groupes
qui émergent aujourd’hui.
Nos collègues nous le disent tout
le temps quand on se voit. Nous
voulons également marqué d’une
pierre blanche la musique ivoirienne
avec notre réconciliation.
N’est-ce pas parce que vos différentes
carrières en solo ont pris du
plomb dans l’aile que vous décidez
La nuit des étoiles qui consacre
les voix féminines sur le
plan musical est de retour. et
ce, après près de neuf ans
d’interruption. La dixième
édition aura lieu le 2 janvier
2010 au palais de la culture de
treichville. La particularité de la
présente édition est marquée par
le choix de deux artistes, dobet
Gnahoré et Manou Gallo, au
talent immense à l’extérieur
mais méconnues en côte
d’ivoire. confirmant du coup,
l’adage qui dit «nul n’est prophète
chez soi.» en effet, dobet
Gnahoré vient d’être nominée
aux Grammy awards aux etats-
Unis. Formée au Kiyi-M’bock
de wêrê-wêrê Liking et installée
en France pour les besoins de
l’art, elle fait les grandes scènes
à travers le monde. en compagnie
de grands artistes tels
qu’angélique Kidjo et bien
d’autres. artiste multidimensionnelle,
elle s’illustre parfaitement
dans des mélodies mandingues,
la rumba, le ziglibity avec
des chants dans différentes langues
africaines : bété, fon,
baoulé, lingala, malinké, mina
ou bambara. s’inscrivant ainsi
dans la droite ligne de la formation
qu’elle a reçue. avec sa
nomination aux Grammy
awards, elle entre dans la cour
des grands par la grande porte.
N’Guessan Gallo pauline alias
Manou Gallo n’est plus la «petite
fille» qu’on connaissait au
groupe woya. après sa rencontre
avec le producteur belge
Michel de Bock au cours du
Marché des arts du spectacle
africain (Masa) en 1993, Manou
Gallo va rejoindre le groupe Zap
Mam avec lequel elle tourne
pendant six ans. pour franchir un
pas dans sa carrière, elle forme
son propre groupe «Le Djiboi»
avec lequel elle a à son actif plus
de vous remettre ensemble
Soum Bill : Non ce n’est pas
cela. d’ailleurs, nous vous réservons
beaucoup de surprises dans
les carrières en solo. on essaie de
nous donner des coups de main.
on continuera nos carrières en
solo. Mais, le groupe Les
Salopards restera le socle. pour
rien au monde, nous allons nous
séparer.
Vous avez été reconnus comme
un groupe engagé par vos textes.
Le public peut-il s’attendre à
cette même verve dans l’album
que vous venez de boucler
ensemble
De Beng : Les maux que nous
avons décriés il y a quelques
années sont toujours présents.
rien n’a changé. Le peuple est
devenu plus pauvre.
êtes-vous déçus des politiques
ivoiriens
De Beng : Nous sommes déçus
de tous les politiciens africains.
Mais, je me soucie plus du peuple
ivoirien.
Quel est le titre de votre dernier
album
Soum : Nous n’avons pas encore
décidé du titre. Nous sommes
en train de faire des mises en
boîte. Le 8 novembre, le public
aura droit à quelques bouts de
l’album. Mais, ça sera toujours
un album engagé tel qu’on nous
connaît. Nous allons surtout
insister sur l’unité et l’espoir. il
est important de mettre le doigt
sur les problèmes. Nous sommes
capables de grand-chose.
Quelle appréciation faites-vous
du Zouglou aujourd’hui
Bloco : Je pense sincèrement
que le niveau du Zouglou est
de 200 concerts à travers le
monde. appréciée par le doyen
Manu dibango, elle a été désignée
récemment au Kenya au
Mama Awards «meilleure artiste
sur scène» de côte d’ivoire.
La troisième grosse pointure de
ce spectacle, contrairement aux
deux autres, est connue en côte
d’ivoire. La congolaise la plus
ivoirienne, Barbara Kanam, a
crevé l’écran en 1999 avec son
album «Mokili.» en 2004, elle
revient avec «Téti» dans lequel
elle a fait un duo avec awilo.
avec sa guitare bass, elle ne laisse
personne indifférent sur son
talent.
ce sont donc ces trois dames qui
vont enflammer la salle
anoumabo le 2 janvier prochain.
pour le promoteur don Karim,
l’on ne pouvait espérer meilleur
plateau que celui offert.
“Nous avons été manipulés”
ISSa T. YEO
bon. Les artistes ont beaucoup
travaillé ces dernières années.
Que proposez-vous pour endiguer
la piraterie en Côte
d’Ivoire
Soum Bill : Nous ne sommes
plus au stade des propositions.
Nous en avons fait suffisamment.
après notre concert, nous irons
rencontrer des personnes pour
discuter avec elles. Même s’il
faut rentrer partout, nous le
ferons.
Que pensez-vous de l’élection de
Gadji Céli à la tête du Burida
Bloco : il est question de soutenir
Gadji céli parce qu’il a été
élu. Nous avons eu des différends
dans notre groupe, mais il faut
faire un dépassement de soi et
travailler pour le bien-être des
artistes.
Soum Bill : Gadji doit travailler
avec tout le monde. Notamment
des hommes comme valen
Guédé, qui savent beaucoup dans
le domaine du droit d’auteur. il
faut impliquer tout le monde. il
faut s’aligner et proposer.
Quels messages adressez-vous à
la jeunesse au moment où la
Côte d’Ivoire sort progressivement
de la crise
Bloco : Nous ne pouvons qu’encourager
nos politiques qui oeuvrent
pour la sortie de crise. cela
fait plaisir de savoir que les
ivoiriens sont unis. Notre vœu est
qu’on aille aux élections dans de
bonnes conditions. Nous demandons
par conséquent que les jeunes
se mettent au travail pour sortir
le pays des difficultés.
iNterview réaLisée par
ISSa T. YEO