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RaPPORT suR le café - Solidar Suisse

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3. <strong>le</strong>s labels de <strong>café</strong><br />

La branche du <strong>café</strong> est sous pression. La clientè<strong>le</strong> exige davantage<br />

de preuves que <strong>le</strong>s produits de l’hémisphère sud sont<br />

élaborés dans des conditions justes et loya<strong>le</strong>s. La branche du<br />

<strong>café</strong> a réagi à cette prise de conscience, en lançant divers labels<br />

dont l’importance va crescendo. Les différences entre <strong>le</strong>s labels<br />

s’avèrent cependant très importantes. Alors que certains visent<br />

clairement à améliorer <strong>le</strong>s conditions de vie des paysan-ne-s,<br />

d’autres servent avant tout des impératifs marketing. Leur soidisant<br />

engagement en faveur de l’environnement, ainsi que des<br />

cultivateurs et cultivatrices de <strong>café</strong>, se limite à des déclarations<br />

d’intention.<br />

Max Havelaar:<br />

pionnier en matière d’équité<br />

Des produits dotés du label Max Havelaar<br />

(environ 1’500 à l’heure actuel<strong>le</strong>) peuvent être<br />

trouvés dans la gastronomie et auprès des<br />

détaillants suisses. Les plus connus d’entre<br />

eux sont <strong>le</strong>s bananes, <strong>le</strong> <strong>café</strong> et <strong>le</strong> thé. Max<br />

Havelaar fait partie du réseau international<br />

«Fairtrade International» (FLO) ayant son siège<br />

à Bonn. Les lignes directrices communes<br />

sont définies au sein des organes de FLO.<br />

La certification des producteurs incombe à FLO-Cert, une filia<strong>le</strong><br />

de FLO. Le label Max Havelaar est octroyé à des produits issus<br />

de matières premières commercialisées de manière équitab<strong>le</strong> et<br />

élaborés conformément à des critères sociaux et écologiques<br />

stricts. Il assure des prix de vente minimaux aux paysan-ne-s,<br />

des relations commercia<strong>le</strong>s stab<strong>le</strong>s et une prime par rapport<br />

au prix du marché mondial utilisée à des fins socia<strong>le</strong>s (éco<strong>le</strong>s,<br />

routes, ponts, eau potab<strong>le</strong>). Le label aide <strong>le</strong>s producteurs et productrices<br />

à améliorer <strong>le</strong>ur position sur <strong>le</strong> marché mondial et à se<br />

libérer ainsi durab<strong>le</strong>ment de la pauvreté. Il comporte cependant<br />

une lacune: il ne prescrit pas de standards sociaux pour <strong>le</strong>s étapes<br />

postérieures à la culture du <strong>café</strong>.<br />

<strong>le</strong> code 4c:<br />

de l’industrie, pour l’industrie<br />

Le code 4C (Common<br />

Codex for the Coffee<br />

Community) est une<br />

bonne idée dans sa<br />

conception, puisque tous <strong>le</strong>s protagonistes du commerce du<br />

<strong>café</strong> se sont réunis pour trouver une manière de faire taire <strong>le</strong>s<br />

reproches relatifs à l’exploitation des enfants. 4C a été lancé<br />

en 2002 par <strong>le</strong> Ministère fédéral de la coopération économique<br />

et du développement (BMZ selon l’abréviation al<strong>le</strong>mande),<br />

la Coopération technique al<strong>le</strong>mande pour <strong>le</strong> développement<br />

(GTZ) et l’Association al<strong>le</strong>mande pour <strong>le</strong> <strong>café</strong> (Deutscher<br />

Kaffeeverband). Il a ensuite été traduit en actes par un comité<br />

de producteurs et de marchands de <strong>café</strong>, de représentants de<br />

27 http://www.teacoffeecocoa.org/tcc/Commodities/Coffee/UTZ-Certified<br />

– 8 –<br />

l’industrie du <strong>café</strong> (Nestlé, SaraLee, Kraft, Tchibo) et d’ONG<br />

(Oxfam, Rainforest Alliance, Pesticide Action Network Royaume-<br />

Uni). Grâce à cette large assise, 4C ne vise pas <strong>le</strong>s petits créneaux,<br />

mais a une portée étendue.<br />

Comme <strong>le</strong>s auteurs de cette initiative ont dû, pour la mettre en<br />

œuvre, systématiquement opter pour <strong>le</strong> plus petit dénominateur<br />

commun afin de trouver un consensus, 4C est <strong>le</strong> plus chiche des<br />

labels en termes de contenu. Le code ne définit pas de critères<br />

de qualité positifs, mais fonctionne par exclusion. A cet égard,<br />

seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s dix pires pratiques (p. ex. «worst forms of child labour»)<br />

constituent des motifs de non certification. Tous <strong>le</strong>s autres critères<br />

de la branche sont évalués sur <strong>le</strong> modè<strong>le</strong> dit des feux de<br />

circulation (rouge: to be discontinued; jaune: to be improved;<br />

vert: a desirab<strong>le</strong> practice), mais <strong>le</strong>s producteurs et productrices<br />

de <strong>café</strong> obtenant des notes rouges satisfont aussi à la norme<br />

4C. La seu<strong>le</strong> condition est que, s’agissant de la moyenne de<br />

toutes <strong>le</strong>s pratiques, <strong>le</strong>s feux soient au jaune. Cela signifie que,<br />

pour chaque type d’application rouge, <strong>le</strong>s producteurs doivent<br />

décrocher un feu vert dans une autre, à titre de compensation.<br />

On peut par exemp<strong>le</strong> continuer à recourir aux pesticides (feu<br />

rouge) pour autant que <strong>le</strong>s eaux usées des plantations soient à<br />

nouveau traitées (feu vert).<br />

4C est essentiel<strong>le</strong>ment orienté vers <strong>le</strong>s besoins de l’industrie du<br />

<strong>café</strong> et <strong>le</strong>s attentes d’une clientè<strong>le</strong> au fort pouvoir d’achat et intéressée<br />

au développement durab<strong>le</strong>, mais se laissant convaincre<br />

par des slogans superficiels. C’est un instrument de marketing<br />

dont l’industrie profite bien plus que <strong>le</strong>s producteurs et productrices.<br />

En <strong>Suisse</strong>, Coop fait partie, à côté de Nestlé, des membres<br />

fondateurs de 4C.<br />

utz certified:<br />

contrô<strong>le</strong> de provenance possib<strong>le</strong><br />

Le label Utz certified a été conçu en 1997<br />

par un détaillant de <strong>café</strong> hollandais, de<br />

concert avec des producteurs de <strong>café</strong> guatémaltèques;<br />

il est entre-temps devenu une<br />

fondation indépendante. Dans la langue<br />

des mayas, «Utz» signifie «bon». Le label<br />

se définit lui-même comme un partenariat<br />

entre producteurs, commerçants et torréfacteurs. L’objectif<br />

est d’encourager simultanément une <strong>café</strong>iculture durab<strong>le</strong>, respectueuse<br />

de l’environnement et des êtres humains, en tenant<br />

compte des impératifs du marché. 27 Contrairement au label 4C,<br />

Utz Certified permet la traçabilité du <strong>café</strong>. En d’autres termes,<br />

<strong>le</strong>s sacs sont marqués et on peut remonter jusqu’à <strong>le</strong>ur lieu<br />

d’origine, ce qui est prépondérant pour déce<strong>le</strong>r des violations<br />

comme <strong>le</strong> travail des enfants. Les droits fondamentaux du travail<br />

doivent être respectés sur <strong>le</strong>s plantations. Utz ne fixe cependant<br />

ni prix minimum garanti, ni prime de commerce équitab<strong>le</strong>. De<br />

plus, à l’instar de Max Havelaar, il ne prescrit pas de standards<br />

sociaux pour <strong>le</strong>s étapes postérieures à la culture du <strong>café</strong>.<br />

En <strong>Suisse</strong>, Migros commercialise du <strong>café</strong> certifié selon <strong>le</strong>s critères<br />

Utz, soit actuel<strong>le</strong>ment 90% de son assortiment. 28<br />

28 http://www.migros.ch/fr/services/provenance/cafe-utz.html

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