Bulletin Janvier-Juillet 2010 Espagne - Ambassade de France

aissé, les téléchargements sur le Net ont augmenté de 10.5%, ce qui, selon le rapport, est
très négatif pour le secteur de la musique.
Quasiment 27% des revenus de l’industrie de la musique proviennent de la musique en
streaming, comme Spotify, Sky ou Vevo. En Espagne, 50% des ventes numériques se font sur
Internet. D’ailleurs, la nouvelle Loi d’Economie Durable approuvée le 19 mars en Espagne,
prévoit, entre autres choses, la possibilité de supprimer des sites web susceptibles de violer
les droits d’auteurs. Elle donne au Ministère de la Culture le pouvoir de fermer sans
ordonnance judiciaire les sites partageant des liens P2P.
En opposition à tout cela, un rapport présenté par Fedea, centre de recherche économique
en Espagne, affirme que cette loi empêchera les personnes et les entreprises de partager
des chansons acquises légalement et passées au format numérique. Ce rapport affirme
également que le partage de musique n’est pas toujours nuisible aux musiciens, qui auraient
ainsi la possibilité de se faire connaître plus facilement du grand public et de réaliser ainsi
plus de concerts. Concerts, qui sont la principale source de leurs revenus. Selon le rapport de
Fedea, «c’est une loi qui défend les droits des artistes renommés mais pas ceux des citoyens
ni des petits musiciens.»
Cette analyse macro-économique montre qu’entre 2004 et 2008 les productions musicales
se sont multipliées par cinq. De plus, les revenus provenant des concerts sont passés de 144
millions en 2005 à 309 millions en 2008. Les revenus provenant des téléchargements sur
internet sont eux passés de 1 million d’euros en 2005 à 11 millions en 2008.
C’est ainsi que ce rapport démontre que plus la protection du copyright est importante
moins il y a de variété dans la production artistique, et qu’au contraire la diffusion et la
popularité favorisent le développement de la production artistique. Les grands gagnants des
changements apportés par Internet sont ainsi les consommateurs, les sites vendant des MP3
ou proposant du streaming, et les artistes les moins connus. Les perdants incluent les
maisons de disque et les magasins de musique « physique ».
Au final, ce rapport suggère une loi plus adaptée que celle actuellement proposée : une loi
transformant les droits d'auteurs pour les adapter à l'ère numérique, par exemple en
diminuant leur période de protection.
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