Télécharger Solidaires n°47 - Pep

S’engager
INTERVIEW.
Accompagnateur de séjours adaptés :
un véritable engagement.
Cette expérience
a été bénéfique
puisqu’elle
a été un élément
déclencheur quant
à ma décision
de suivre une
formation pour
devenir éducatrice
spécialisée.
Pourquoi s’engager lors
d’un séjour adapté
J’ai d’abord débuté en tant qu’accompagnatrice
bénévole sur des
séjours. J’avais tout juste 18 ans
et je voulais savoir, à travers
cette expérience, si je désirais
vraiment orienter la poursuite
de mes études dans le domaine
du social. Cette expérience a été
bénéfique puisqu’elle a été un
élément déclencheur quant à
ma décision de suivre une formation
pour devenir éducatrice
spécialisée.
Actuellement, je travaille encore
régulièrement sur des séjours
adaptés. Cela me permet d’enrichir
mon expérience professionnelle,
tant au niveau de
l’accompagnement des personnes
en situation de handicap, que
dans ma posture au sein d’une
équipe de travail.
De plus, je définirais ce job
comme un travail plaisir, puisqu’il
m’offre un bénéfice financier
durant l’été tout en travaillant
dans une ambiance chaleureuse.
Même si c’est un travail assez
physique qui demande de la
vigilance et une attention permanente,
c’est un vrai bonheur.
S’engager sur des séjours adaptés
répond aussi à une conviction :
celle de permettre aux personnes
en situation de handicap de partir
en vacances.
Pouvez-vous nous décrire
cette expérience
Mon premier séjour s’est déroulé
dans le Jura. Nous étions 8
accompagnateurs plus un directeur
pour 8 vacanciers. Conditions
de travail idéales puisque c’était
du « un pour un », ce qui n’est
malheureusement pas toujours
le cas.
Les handicaps, sur ce séjour,
étaient principalement moteurs,
accompagnés parfois de légères
déficiences mentales et de
troubles de la communication.
Il existe aussi des séjours où les
vacanciers n’ont pas de problèmes
moteurs mais psychiques et
mentaux.
Le séjour a duré une quinzaine
de jours. Les matins étaient
consacrés aux toilettes et aux
services du petit déjeuner.
Ensuite, les accompagnateurs /
animateurs disponibles mettaient
en place des activités types jeux
de société, et comme nous étions
en gestion libre les vacanciers
qui le désiraient pouvaient participer
aux courses ou à la confection
du repas. L’après-midi, nous
sortions pour des visites ou
promenades, toujours selon les
souhaits des vacanciers, ou nous
pouvions aussi rester au gîte
pour des temps plus calmes.
Puis, le soir, nous proposions
des animations musicales, des
repas d’anniversaires (quand il
y en avait), des sorties aussi pour
manger et faire une soirée à
l’extérieur, type restaurant, bal,
match de foot ou même boîte
de nuit !
Qu’en avez-vous retenu
Au début du séjour, j’avais une
certaine appréhension. Peur de
mal faire les gestes surtout. Mais
les vacanciers nous rassurent
tout de suite nous mettent à l’aise
et nous aident. J’en ai retenu que
des moments intenses et très
forts, des moments de partage,
qui apportent beaucoup de plaisir
aux vacanciers mais aussi
beaucoup aux accompagnateurs.
C’est une expérience enrichissante
et humaine, qui permet
une remise en question sur son
quotidien et qui permet aussi
de prendre confiance en soi. Je
suis ressortie grandie de cette
expérience.
Souhaitez-vous renouveler
cet engagement
Le seul point qui me paraît regrettable,
c’est le niveau des salaires
qui est très bas,et peut être un
frein pour les futurs accompagnateurs.
Ce métier, dont l’utilité
est reconnue sur le plan social,
manque de reconnaissance sur
le plan financier. Les vacanciers
ont besoin de compétences
professionnelles des accompagnateurs.
On met encore une
fois peu de moyens pour les
accompagner au mieux. n
Léa CARRIÈRE
Stagiaire éducatrice spécialisée
PEP 56
4 Juin 2013 - N° 47