Samedi 15 septembre 2007 - Arcinfo.ch

22 SuisseL'EXPRESS / SAMEDI 15 SEPTEMBRE 2007
ASSURANCE MALADIE EN 2006
La fièvre des coûts
de la santé retombe
Selon l’Office fédéral de
la santé publique, les coûts
dans l’assurance de base n’ont
augmenté que de 1,3% en
2006. En réalité 2%,mais on est
loin de la moyenne annuelle de
5,2% depuis 1996.
BERNE
FRANÇOIS NUSSBAUM
Adeux semaines de l’annonce
des prochaines primes
maladie, l’Office fédéral
de la santé publique
(OFSP) publie les coûts à charge
de l’assurance maladie de base
pour 2006. Avec 20,6 milliards
de francs, le total est en hausse de
255 millions par rapport à 2005,
soit 1,3%. Le taux le plus bas depuis
l’introduction de la loi sur
l’assurance maladie (Lamal) en
1996.
Ces dix dernières années,
la hausse annuelle moyenne des
coûts a été de 5,2%. L’OFSP explique
la diminution soudaine de
2006 notamment par deux décisions
politiques. D’abord, les tarifs
des examens de laboratoires
ont été abaissés de 10%. Ensuite,
l’assuré qui veut un médicament
original quand il existe un générique
paie une quote-part de
20% au lieu de 10%.
Cette mesure entraîne une
augmentation des ventes de génériques,
moins chers que les originaux
sous brevet. D’où la
hausse quasi nulle dans le secteur
des médicaments (6 millions, soit
0,1% du total de 4,3 milliards),
qui s’explique aussi par des baisses
de prix obtenus des fabricants
et par le système de rémunération
des pharmaciens, qui ne
PHARMACIE La hausse des coûts de la santé a été quasi nulle dans le secteur des médicaments.
pousse pas à la dépense.
L’OFSP constate aussi que
l’année 2006 est marquée par le
retour à la croissance. «Une situation
de plein emploi, un chômage
faible et une demande de
rentes AI en baisse, c’est aussi
une situation où les gens, moins
stressés, ont moins recours aux
médecins et aux médicaments»,
selon Daniel Wiedmer, chef de
la Surveillance de l’assurance
maladie.
Dans les autres secteurs, celui
des médecins augmente moins
en 2006 (+2,3%) qu’en 2005, de
même que le secteur hospitalier
stationnaire (+1,9%). Ces deux
postes réunissent près de la moitié
des coûts dans l’assurance de
base (46%, soit 9,5 milliards).
Quant aux établissements médicosociaux
(EMS), ils progressent
de 2,5% mais les soins à domicile
de 7,3%.
Dans l’hospitalier ambulatoire,
les coûts affichent une baisse de
1% en 2006. Mais l’OFSP précise
que l’introduction du système
Tarmed a créé des retards:
des factures non payées en 2004
l’ont été en 2005. D’où, pour
2005, un saut de 20% non conforme
aux coûts réels. En fait, les
coûts ont augmenté de 6%. Du
coup, la hausse globale de 1,3%
passeà2%.
Au niveau des cantons, Neuchâtel
enregistre la plus forte
baisse (-3,8%), qui se poursuit en
2007. Baisses également en
Appenzell Rhodes Intérieures
GRANDS COMMERCES
Haro sur les parkings payants
Plusieurs grandes enseignes
actives dans le commerce de détail
ne veulent plus se voir imposer
par les autorités de rendre
leurs parkings payants. Ce
procédé n’a aucun effet sur l’environnement
et pénalise leur
chiffre d’affaires, se justifientelles.
Regroupées sous l’égide d’Espace.mobilité,
Coop, Ikea, Maus
Frères, Migros, Pfister Meubles
et l’association des investisseurs
immobiliers ont présenté hier
les résultats d’une enquête sur
deux centres commerciaux de
la région biennoise.
Selon «Espace.mobilité», huit
mois après l’introduction de
taxes de stationnement sur les
parkings des centres commerciaux
de Boujean et de Brügg,
seules trois clients sur les 1025
interrogés ont déclaré avoir
KEYSTONE
INTERDICTIONS DE FUMER
Les infractions coûteront 1000 francs
Les fumeurs et les propriétaires d’établissements qui ne respecteront pas
les interdictions de fumer dans les espaces publics devraient s’exposer
à une amende de 1000 francs au maximum. La commission de la santé
publique du Conseil national a accepté de revoir son projet en ce sens. /ats
COOP Le grand distributeur participe à la fronde contre les parkings
payants. (ARCHIVES DAVID MARCHON)
opté pour les transports publics
en raison de la taxe. L’effet de
transfert visé n’a pas eu lieu, estime
Espace.mobilité.
Selon le groupement d’ensei-
gnes, le chiffre d’affaires des
deux centres commerciaux visés
par l’étude a en revanche
baissé de 17% après l’introduction
des taxes de parking. Cette
(ARCHIVES DAVID MARCHON)
(-3,2%) et à Genève (-1,2%). Mais
le premier a toujours les coûts les
plus faibles (1820 francs de prestations
par assuré et par an) et le
second les plus élevés (3670
francs). Valais 2460 francs, Fribourg
2597, Jura 2766, Neuchâtel
2972. Moyenne suisse 2755.
Les coûts 2006 servent de base
au calcul des primes 2008, mais
d’autres données sont prises en
compte (réserves, provisions,
coûts prévisibles, etc). On peut
donc s’attendre à des hausses de
primes modérées%. Elles seront
publiées fin septembre. Pas de
pronostics pour les années suivantes:
cela dépendra notamment
des réformes de la Lamal
adoptées par les Chambres.
/FNU
mesure est donc manifestement
dommageable au commerce,
considèrent les commanditaires
de l’étude.
Parmi les clients motorisés
interrogés, 57% d’entre eux ont
indiqué qu’ils opteraient pour
d’autres centres d’achat si les
taxes de stationnement augmentaient.
C’est donc un trafic
de report qui est engendré,
poursuit Espace.mobilité, sans
que les utilisateurs ne pensent à
changer de moyen de transport.
Le groupement de commerçants
exige par conséquent
l’abandon du caractère obligatoire
de ces taxes de parking décrété
par les pouvoirs publics.
Cette mesure mine de façon inacceptable
la liberté économique,
surtout lorsqu’elle est imposée
a posteriori, conclut Espace.mobilité.
/ats
En bref
■ PAUVRETÉ
L’idée d’une exonération fiscale va refaire surface
Le National se prononcera de nouveau, et comme prévu, sur l’exonération
fiscale des personnes qui ne bénéficient que du minimum vital. Malgré le
refus du Conseil des Etats d’entrer en matière, sa commission des affaires
juridiques veut maintenir ce projet. La Chambre du peuple s’était ralliée à
cette idée en octobre 2006. /ats
■ COMMISSION DU NATIONAL
L’idée d’un congé d’adoption passe la rampe
Après un congé maternité payé de 14 semaines et un congé paternité
dans l’administration fédérale, un congé d’adoption pourrait voir le jour.
La commission du National a approuvé hier l’initiative de la socialiste
Liliane Maury Pasquier. L’idée est d’accorder des indemnités au père ou
à la mère d’un enfant de moins de 8 ans accueilli en vue d’adoption. /ats
■ ENFANTS ENLEVÉS
Soutien au nouveau dispositif du gouvernement
Les enfants enlevés par l’un de leurs parents doivent être mieux
protégés. Forte de ce constat, la commission des affaires juridiques
du National soutient le nouveau dispositif proposé par le Conseil fédéral
ainsi que la ratification de la convention de La Haye. Le projet de loi
sur les enlèvements internationaux d’enfants vise à raccourcir et
simplifier les démarches. /ats
■ VENTE D’IMMEUBLES EN VALAIS
Le Tribunal fédéral refuse de lever le moratoire
Le Tribunal fédéral (TF) refuse de lever le moratoire valaisan sur les
ventes d’immeubles aux étrangers. Il a débouté trois particuliers
ainsi qu’une société immobilière de Veysonnaz. Tous contestaient les
nouvelles directives adoptées suite à la décision du Conseil d’Etat
valaisan de freiner, dès janvier 2007, la vente dans les sept communes
de Bagnes (Verbier), Grimentz, Hérémence, Nendaz, Riddes, Val-D’illiez
et Veysonnaz. Ils dénonçaient notamment une atteinte à la garantie de
la propriété. /ats
■ CANTON DE BERNE
Il avoue avoir assassiné son épouse
Le meurtre d’une femme, début septembre dans la commune bernoise
d’Oberdiessbach, est élucidé. Le mari de la victime a avoué avoir tué
sa femme avec un couteau de cuisine. Des problèmes relationnels
sont à l’origine du drame. /ats
■ DÉLITS D’INITIÉ
Le durcissement du Code pénal sur la bonne voie
Le renforcement des dispositions réprimant les délits d’initié ne devrait
pas donner lieu à de grands débats au Conseil national. Sa commission
des affaires juridiques s’est prononcée à l’unanimité pour la révision en
ce sens du Code pénal, a-t-elle indiqué hier. /ats
POTS-DE-VIN
Un ex-cadre de
la TSR condamné
Un ancien cadre de la Télévision
suisse romande (TSR) a
été condamné hier à Genève à
18 mois de prison avec sursis
pour s’être fait verser des
pots-de-vin par la société
chargée de la sécurité de la télévision.
L’accusé a touché
pour plus de 300 000 francs
de commissions.
La Cour correctionnnelle
sans jury de Genève s’est
montrée plus clémente que le
procureur Claudio Mascotto,
qui avait requis 3 ans de prison,
sans toutefois rejeter la
possibilité d’un sursis partiel.
Les juges ont tenu compte de
l’absence d’antécédents de
l’accusé et de son âge, 64 ans.
Lors des faits, l’accusé occupait
la fonction de chef des
services généraux à la TSR.
Son poste le mettait en contact
avec des entreprises de
sous-traitance extérieures à la
télévision.
La Cour correctionnelle a
estimé que l’accusé avait de
larges compétences dans la
négociation des contrats avec
ces entreprises. Son préavis
était déterminant au moment
de choisir les partenaires de la
TSR. Entre 1995 et 2003, la
société de gardiennage de la
télévision a versé au prévenu
310 00 francs de dessous-detable.
Pour les juges, ces pratiques
ont porté préjudice à la TSR,
car le prix facturé par
GENÈVE L’ancien cadre
de la TSR a touché pour plus de
300 000 francs de commissions.
(KEYSTONE)
l’agence de sécurité à la
chaîne romande comprenait
les commissions indues. L’accusé
s’est défendu en affirmant
que l’offre retenue était
la plus avantageuse de toutes.
Un argument balayé par la
Cour.
Selon les juges, la manière
d’agir de l’ancien cadre a été
telle que la TSR, même en se
montrant plus vigilante, aurait
eu de la peine à découvrir
le manège de son employé.
Lors du procès, ce dernier a
avoué du bout des lèvres
avoir reçu des enveloppes.
/ats