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24 MondeL'EXPRESS / SAMEDI <strong>15</strong> SEPTEMBRE <strong>2007</strong><br />
ÉTATS-UNIS<br />
La fausse sortie d’Irak<br />
provoque l’ire des démocrates<br />
L’annonce de George Bush<br />
d’un retrait militaire limité<br />
d’Irak d’ici à juillet 2008 a<br />
indigné le camp démocrate et<br />
provoqué hier le scepticisme<br />
de la presse. D’autant que<br />
George Bush a affirmé que<br />
les «boys» resteraient dans ce<br />
pays au-delà de son mandat.<br />
Dans une allocution télévisée<br />
jeudi soir (heure<br />
locale), le président<br />
américain a annoncé<br />
qu’il validait les propositions<br />
du général David Petraeus,<br />
commandant les troupes étrangères<br />
en Irak, qui visent à retirer<br />
au moins 21 500 hommes.<br />
Les succès de la stratégie visant<br />
à restaurer la sécurité en<br />
Irak «nous permettent à présent<br />
de commencer à faire rentrer<br />
une partie de nos soldats»,<br />
a-t-il affirmé. Le désengagement<br />
devrait commencer avec<br />
le non-remplacement de 2200<br />
Marines censés quitter la province<br />
d’Al-Anbar en <strong>septembre</strong>.<br />
Ce retrait limité ne ferait que<br />
ramener en juillet 2008 les effectifs<br />
à un niveau pro<strong>ch</strong>e de<br />
ce qu’ils étaient en janvier<br />
<strong>2007</strong>, quand George<br />
Bush était déjà passé outre aux<br />
attentes des Américains et<br />
avait décidé l’envoi de près de<br />
30 000 hommes supplémentaires<br />
en Irak avec pour mission<br />
de rétablir un pays au bord du<br />
<strong>ch</strong>aos. Il y a actuellement environ<br />
168 000 soldats américains<br />
en Irak. Le <strong>ch</strong>ef de la Maison-<br />
Blan<strong>ch</strong>e a toutefois évoqué un<br />
engagement militaire, politique<br />
et économique «durable»<br />
VIRGINIE George Bush en visite hier à la base des marines de Quantico. Après avoir augmenté les effectifs<br />
américains en Irak de 30 000 hommes en janvier, le président les fera baisser de 21 500 en 2008. (KEYSTONE)<br />
des Etats-Unis en Irak au-delà<br />
de sa présidence.<br />
Ces propos ont indigné les<br />
démocrates. «Une fois de plus,<br />
le président a é<strong>ch</strong>oué à fournir<br />
un plan soit pour en finir avec<br />
la guerre, soit à donner une raison<br />
convaincante de la continuer»,<br />
a déploré le <strong>ch</strong>ef des démocrates<br />
au Sénat, Jack Reed,<br />
présentant la position officielle<br />
du son parti.<br />
La presse américaine s’est,<br />
elle, montrée sceptique hier au<br />
lendemain de l’allocution du<br />
président américain. Pour le<br />
«New York Times», le discours<br />
de George Bush ne marque<br />
aucun <strong>ch</strong>angement de stratégie<br />
et signifie un engagement à<br />
long terme en Irak. «Son seul<br />
plan est de semer suffisam-<br />
ment de confusion <strong>ch</strong>ez les<br />
Américains et d’intimider suffisamment<br />
de membres du<br />
Congrès pour laisser à son successeur<br />
cette guerre qui n’aurait<br />
jamais dû commencer»,<br />
écrit le journal dans un éditorial.<br />
«George Bush n’a pas de<br />
stratégie pour finir cette<br />
guerre désastreuse et pas de<br />
stratégie pour endiguer le<br />
<strong>ch</strong>aos qu’il a déclen<strong>ch</strong>é», ajoute<br />
le quotidien.<br />
«Ce qu’il n’a pas dit», soulignait<br />
le «Washington Post»,<br />
«c’est que le Pentagone n’avait<br />
pas d’autre <strong>ch</strong>oix que de procéder<br />
à ces retraits, à moins que<br />
George Bush n’ait recours à<br />
des mesures politiques explosives<br />
comme l’extension des déploiements».<br />
/ats-afp-reuters<br />
FRANCE<br />
L’état de grâce tou<strong>ch</strong>e à sa fin pour Sarkozy<br />
Après quatre mois au pouvoir,<br />
le président français Nicolas<br />
Sarkozy voit se profiler les<br />
premières difficultés. Le climat<br />
social se tend, les Européens<br />
s’agacent et la conjoncture économique<br />
est morose.<br />
Certes, Nicolas Sarkozy reste<br />
à un haut niveau de popularité,<br />
mais à l’appro<strong>ch</strong>e de l’automne,<br />
le temps semble se couvrir<br />
pour le <strong>ch</strong>ef de l’Etat. Selon<br />
l’institut IFOP 62% des Français<br />
approuvent l’action de Nicolas<br />
Sarkozy. Ils étaient 67%<br />
en août. «Mais des difficultés<br />
dans l’environnement économique<br />
et social se font jour. Jusque-là,<br />
on ne les voyait pas à<br />
cause de l’effet lune de miel qui<br />
a duré de mai à début août»,<br />
analyse Pascal Perrineau, de<br />
l’Institut des sciences politiques<br />
de Paris. Premier souci, la<br />
KEYSTONE<br />
RUSSIE<br />
Viktor Zoubkov nommé premier ministre<br />
Le président russe Vladimir Poutine a nommé hier Viktor Zoubkov premier ministre, peu après le feu<br />
vert du Parlement. Il met en piste un nouveau prétendant potentiel à sa succession en 2008.<br />
Le décret présidentiel a été signé dans la foulée du vote de la Douma, la <strong>ch</strong>ambre basse du Parlement,<br />
approuvant la nomination, a annoncé le Kremlin. /ats-afp<br />
croissance, qui place Paris en<br />
queue de peloton en Europe.<br />
L’OCDE ne table que sur 1,8%<br />
pour <strong>2007</strong>, et la Commission<br />
européenne sur 1,9% (contre<br />
2,4% auparavant).<br />
Les économistes jugent désormais<br />
les prévisions françaises<br />
trop optimistes, et les ministres<br />
européens de l’Economie<br />
devraient réclamer des comptes<br />
à Paris sur la maîtrise des<br />
déficits publics. Le président<br />
français a répété à l’envi qu’il<br />
irait «<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>er la croissance» si<br />
elle n’est pas au rendez-vous, en<br />
accélérant les réformes, après<br />
un premier train de mesures<br />
fiscales votées cet été qui vont<br />
coûter au moins 13 milliards<br />
d’euros par an à l’Etat. Les réformes<br />
libérales voulues par<br />
Nicolas Sarkozy se sont<br />
jusqu’ici heurtées à très peu de<br />
BUDAPEST Sarkozy était hier en visite officielle en Hongrie. (KEYSTONE)<br />
résistance à cause de la faiblesse<br />
d’une opposition socialiste divisée<br />
et dont certaines des figures<br />
les plus populaires, comme<br />
Bernard Kou<strong>ch</strong>ner, ont été re-<br />
crutées par le nouveau président.<br />
Mais l’exécutif risque<br />
d’être pro<strong>ch</strong>ainement confronté<br />
à sa première épreuve de<br />
force syndicale, avec une ré-<br />
«George Bush<br />
n’a pas<br />
de stratégie<br />
pour finir<br />
cette guerre<br />
désastreuse<br />
et pas de stratégie<br />
pour endiguer<br />
le <strong>ch</strong>aos<br />
qu’il a déclen<strong>ch</strong>é»<br />
Le «New York Times»<br />
«Nous nous vengerons»<br />
Pour les démocrates, le président assiste un gouvernement<br />
qui refuse de faire le nécessaire pour que cesse la violence.<br />
Des manquements admis par George Bush. Mais jeudi, il a<br />
opposé aux carences du gouvernement du premier ministre<br />
Nouri al-Maliki les réussites locales. Il a notamment argué des<br />
progrès dans la province d’Al-Anbar, où Cheikh Abdoul Sattar<br />
Abou Risha, le principal allié sunnite des Américains dans la<br />
lutte contre Al-Qaïda, a pourtant été assasiné jeudi dans un<br />
attentat attribué par le gouvernement à la nébuleuse terroriste.<br />
Ses funérailles ont eu lieu hier à Ramadi. Des milliers de<br />
personnes, dont trois ministres du gouvernement et des<br />
officiers supérieurs américains, y ont assisté. A cette occasion,<br />
les <strong>ch</strong>efs tribaux sunnites ont juré de «venger» la mort de<br />
Cheikh Abdoul Sattar, leur leader. «Nous accusons al-Qaïda.<br />
Nous allons continuer notre combat et nous nous vengerons»,<br />
a déclaré à Ramadi (ouest) Cheikh Ahmad Abou Ri<strong>ch</strong>a, frère<br />
du <strong>ch</strong>eikh assassiné et désigné pour le remplacer. /ats-afpreuters<br />
forme potentiellement explosive<br />
des régimes spéciaux de retraite,<br />
qui permettent à certains<br />
salariés de partir dès l’âge de 50<br />
ans et à des conditions avantageuses.<br />
L’annonce surprise par le<br />
premier ministre François<br />
Fillon que cette réforme était<br />
prête a d’ailleurs placé Nicolas<br />
Sarkozy en porte-à-faux et<br />
donné lieu aux premiers signes<br />
publics de tension entre les<br />
deux hommes.<br />
En Europe, après avoir joué<br />
un rôle majeur dans l’accord<br />
sur un «mini-traité», l’activisme<br />
de Nicolas Sarkozy semble susciter<br />
un certain agacement. Nicolas<br />
Sarkozy a notamment<br />
heurté les Allemands en <strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>ant<br />
à les faire revenir sur leur<br />
politique d’abandon du nucléaire.<br />
/ats-afp<br />
En bref<br />
■ GRANDE-BRETAGNE<br />
Un nouveau foyer de<br />
fièvre aphteuse<br />
Un nouveau foyer de fièvre<br />
aphteuse a été confirmé hier dans<br />
un second élevage du Surrey,<br />
dans le sud-est de l’Angleterre.<br />
L’exploitation est voisine de celle<br />
où une contamination avait été<br />
annoncée mercredi. /ats-afp<br />
■ AFGHANISTAN<br />
Plusieurs<br />
islamistes abattus<br />
Plusieurs islamistes ont été tués<br />
hier dans une opération des<br />
forces internationales contre la<br />
ca<strong>ch</strong>e des ravisseurs de 23<br />
Sud-Coréens en juillet dans le<br />
sud de l’Afghanistan. Un autre<br />
a, lui, été arrêté. /ats-afp<br />
■ SERBIE<br />
Quinze<br />
terroristes inculpés<br />
Le procureur serbe pour le crime<br />
organisé a inculpé hier de<br />
terrorisme <strong>15</strong> personnes,<br />
soupçonnées d’appartenir à un<br />
groupe islamiste radical. /ats-afp<br />
■ CATALOGNE<br />
La famille royale<br />
brûlée en effigie<br />
Pour protester jeudi contre la<br />
visite du roi Juan Carlos dans leur<br />
ville de Gérone, un groupe de<br />
nationalistes catalans a brûlé des<br />
photos de la famille royale<br />
espagnole. Le parquet a demandé<br />
un rapport urgent au<br />
gouvernement catalan. /ats-afp<br />
CARLA DEL PONTE<br />
Mandat<br />
prolongé<br />
au TPI<br />
CARLA DEL PONTE En place<br />
jusqu’en décembre. (KEYSTONE)<br />
Le Conseil de sécurité de<br />
l’ONU a prolongé hier jusqu’à<br />
la fin de l’année le mandat du<br />
procureur du Tribunal pénal<br />
international pour l’ex-Yougoslavie<br />
(TPIY), Carla Del Ponte.<br />
La Tessinoise doit ensuite<br />
prendre ses fonctions comme<br />
ambassadrice de Suisse en Argentine.<br />
Cette décision, qui<br />
était attendue, a été prise dans<br />
une résolution adoptée par 14<br />
voix sur <strong>15</strong>, avec une abstention,<br />
celle de la Russie.<br />
Dans son explication de vote,<br />
le représentant russe, Ilya Roga<strong>ch</strong>ev,<br />
a vivement critiqué<br />
Carla Del Ponte, l’accusant de<br />
«ne pas avoir une conception<br />
correcte de son mandat». La<br />
Russie est l’alliée fidèle de la<br />
Serbie. Carla Del Ponte accuse<br />
régulièrement la Russie, la Serbie<br />
et la Bosnie de manque de<br />
coopération dans les efforts<br />
pour arrêter les ex-<strong>ch</strong>efs politique<br />
et militaire des Serbes de<br />
Bosnie, Radovan Karadzic et<br />
Ratko Mladic, les deux inculpés<br />
les plus re<strong>ch</strong>er<strong>ch</strong>és par le<br />
TPIY. /ats