ACF RD Congo RAPPORT DE L'ENQUETE NUTRITIONNELLE ...

2. Mortalité rétrospective
Sur l’ensemble de la population enquêtée, ont été répertoriées :
‣ 4724 personnes vivantes le jour de l’enquête (N), parmi lesquelles 1092 enfants de moins
de 5 ans, soit 23.1%.
‣ 22 décès (n) ont eu lieu dans les 3 derniers mois, dont 11 parmi les moins de 5 ans.
‣ 84 naissances
‣ 121 personnes ont rejoint le ménage, parmi lesquelles 19 enfants de moins de 5 ans
‣ 187 personnes ont quitté le ménage, parmi lesquelles 23 enfants de moins de 5 ans
Le taux de mortalité rétrospectif dans la population générale sur la Zone de Santé de Lubunga s’élève
donc à 0,52 décès/ 10.000 personnes/ jour [0,26 - 0,77 à 95%].
Parmi ces décès, 50% ont touché des enfants de moins de 5 ans soit environs 1,16 décès/ 10.000
personnes/ jour [0,37 - 1,94 à 95%].
DISCUSSION
Cette enquête s’inscrit dans les activités mises en place par le programme RPN/ (Renforcement du
Programme Nutritionnel) d’ACF, qui visent à documenter la situation nutritionnelle dans différentes zones
potentiellement vulnérables au niveau national.
Le taux de malnutrition aiguë globale (10,2%) est au-dessus du seuil d’urgence défini par la politique
nationale de nutrition en RDC (10% en Z-scores).
D’après le « rapport monographie, mars 2005 » le taux de malnutrition est assez élevé dans la Province
Orientale d’une manière générale en raison:
- Du faible suivi de la croissance des enfants dans les centres de Santé,
- L’absence des personnels de santé formés en nutrition,
- L’insuffisance des médicaments essentiels dans les structures de santé,
- Des coûts des soins de santé élevée et inaccessibles pour une grande partie de la
population.
- D’une alimentation déséquilibrée à base de manioc et pauvre en protéine
- De la consommation d’eau non potable
- De la faible proportion des activités agricoles
- La détérioration du système sanitaire de base
- La faible supplémentation en vitamine A de routine,
L’analyse statistique a montré que le groupe le plus à risque de malnutrition est le groupe des 6-29 mois ;
les plus jeunes enfants sont les plus exposés en situation de crise nutritionnelle compte tenu des
problèmes liés à des pratiques de l’allaitement maternel et de sevrage inadéquat. L’alimentation de la
population de la zone de santé Lubunga étant base de manioc, même la farine de sevrage préparé pour
les jeunes enfants dans la plupart des ménages est à base de manioc. Et pourtant ce tubercule, pauvre
en protéines n’est pas adapté aux besoins nutritionnels spécifiques des jeunes enfants.
Le taux de mortalité rétrospectif sur les 3 derniers mois s’élève à 0,52 pour 10.000 personnes par jour,
et 1.16 pour 10000 par jour pour les moins de 5 ans. Ces taux sont inférieurs aux seuils d’alerte d’une
manière générale.
La couverture vaccinale contre la rougeole est faible, avec 10,7% des enfants vaccinés avec carte, et
48,9% vaccinés selon leur accompagnant. Sans carte, il n’est pas possible de valider ce dernier chiffre et
de compter ces enfants comme étant effectivement vaccinés.
L’OMS recommande une couverture à 80% pour éviter les épidémies, mais, malgré la présence du
programme élargi de vaccination (PEV) dans la zone de santé, le taux mesure lors de l’enquête est très
insuffisant.