ACF RD Congo RAPPORT DE L'ENQUETE NUTRITIONNELLE ...

De ce fait, les principales denrées alimentaires sont importées dans la zone pour approvisionner le
marché.
Notons que les effets de la guerre déclenchée à Kisangani en 1997 se fait encore sentir actuellement
dans la zone de Lubunga. De façon générale :
- Les infrastructures socio-économiques de base ont été sérieusement endommagées surtout dans
la ville de Kisangani abritant la zone de santé Lubunga.
- La dégradation très prononcée des infrastructures de transports à savoir les réseaux routiers,
fluvial, lacustre ayant comme conséquence le rétrécissement des marchés, la vétusté des outils
de production, l’effritement du pouvoir d’achat de la population,
- Les activités de production industrielle, agricole et de l’élevage ainsi que celles du commerce,
fonctionnent au ralenti.
Depuis les accords de paix, la zone de santé de Lubunga, reprend timidement ses activités. Mais elle se
retrouve dans un état d’enclavement du point vu économique, ce qui a un impact sur la sécurité
alimentaire et la situation nutritionnelle de la population.
Situation sanitaire
La Zone de santé de Lubunga, comme toutes les zones de santé de la Province Orientale, connaît une
situation sanitaire préoccupante. La plupart des infrastructures de santé sont fortement détériorées et
plusieurs maladies épidémiques ont refait surface. Citons à titre d’exemple les maladies chroniques telles
que la tuberculose, la lèpre, l’onchocercose, la trypanosomiase, etc.
Cependant, la zone de santé de Lubunga bénéficie des interventions humanitaires des organisations ciaprès:
- L’UNICEF avec la revitalisation des soins de santé primaires, la santé de la reproduction, l’eau et
assainissement, la nutrition.
- L’OMS avec la surveillance intégrée des maladies (rougeole, tétanos,…), Programme Élargi de
Vaccination (PEV) de routine.
- Santé Rurale (SANRU III) avec la revitalisation des soins de santé primaire, PEV de routine.
- Fondation Damien avec le dépistage et traitement de tuberculose et lèpre.
- IRC avec la revitalisation des soins de santé primaires dans 20 centres de santé.
- MSF/Belgique avec la revitalisation des soins de santé primaires et les urgences.
- Coopération Technique Belge avec la revitalisation des soins de santé primaire.
L’eau dans la ville est distribuée par le service de la Regideso, mais ce dernier connaît d’énormes
difficultés de fonctionnement : sur les 10 stations opérationnelles qu’elle comptait avant les conflits armés,
une seule reste opérationnelle.
L’eau de la REGIDESO n’est pas à la portée de toute la population urbaine : 20 % y a accès, les autres
80% se servent de l’eau du lac, du fleuve, des rivières, des ruisseaux, des sources et des puits mal
aménagés. Ceci est à la base de plusieurs maladies. Entre autres, le choléra est endémique dans
plusieurs localités le long du fleuve Congo et rivières (monographie Province Orientale, draft 4, p76, mars
2005). L’accès réduit à l’eau potable constitue un facteur aggravant de la situation nutritionnelle.
Malgré ces interventions, de gros efforts restent encore à fournir du côté du gouvernement, des
organisations non gouvernementales mais aussi de la communauté locale.
Situation nutritionnelle
L’alimentation de base est constituée de manioc (consommé sous forme de fufu, tubercule, bouillie et
chikwange) et de banane plantain (consommée sous forme de lituma et makemba), accompagnés de
pondu (feuille de manioc) et autres légumes telles que les amarantes, les épinards et les feuilles de
patate douce (matembele).
Le riz est consommé pendant la période de récolte. Le maïs est également cultivé mais sa production est
destinée à la fabrication de boisson alcoolisée.
Lubunga étant une zone de pêche, la consommation de poisson dans les ménages est régulière mais en
quantité faible. La majeure partie de la production est destinée à la vente.
La viande est consommée sous forme de gibier mais en faible quantité.
L’huile de palme est utilisée dans presque tous les repas comme adjuvant.