30.01.2015 Views

Travail et violence domestique - Prism - Université Paris 1 Panthéon ...

Travail et violence domestique - Prism - Université Paris 1 Panthéon ...

Travail et violence domestique - Prism - Université Paris 1 Panthéon ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne<br />

Pôle de Recherche Interdisciplinaire en Sciences du Management<br />

<strong>Travail</strong> <strong>et</strong> <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong><br />

Nouchka Wielhorski<br />

Doctorante,<br />

Université <strong>Paris</strong> 1 Panthéon-Sorbonne, PRISM-Sorbonne<br />

CR-11-21<br />

PRISM-Sorbonne<br />

Pôle de Recherche Interdisciplinaire en Sciences du Management<br />

UFR de Gestion <strong>et</strong> Economie d’Entreprise – Université <strong>Paris</strong> 1 Panthéon-Sorbonne<br />

17, rue de la Sorbonne - 75231 <strong>Paris</strong> Cedex 05 http://prism.univ-paris1.fr/


Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne 11-21<br />

<strong>Travail</strong> <strong>et</strong> <strong>violence</strong> Domestique<br />

Nouchka Wielhorski<br />

Université <strong>Paris</strong> 1 – Panthéon-Sorbonne<br />

17, rue de la Sorbonne<br />

75005 PARIS<br />

01 40 46 28 74<br />

nouchka.wielhorski@ malix.univ-paris1.fr<br />

INTRODUCTION<br />

L’iconographie de la famille esquisse une représentation magnifiée de la<br />

protection originelle rythmée par des mécanismes quotidiens prévisibles. Mais<br />

c<strong>et</strong>te scénographie idyllique se transforme parfois en tragédies ordinaires. Or, si<br />

la relation intime constitue l’interstice secr<strong>et</strong> de l’individu, des comportements<br />

violents qui détériorent la santé <strong>et</strong> entament la dignité ne doivent pas être<br />

banalisés ou « considérés comme de simples affaires privées » (Hirigoyen,<br />

2005). De nature physique, psychologique, verbale ou sexuelle, la <strong>violence</strong><br />

familiale se manifeste au travers de comportements, d’actes <strong>et</strong> de paroles.<br />

Très répandue, la maltraitance <strong>domestique</strong> 1 demeure pourtant peu<br />

visible (INHES/OND, 2008 ; Marissal <strong>et</strong> Chevalley, 2007). En France, au cours<br />

des années 2005 <strong>et</strong> 2006 « sur les 1,6 million de personnes ayant déclaré avoir<br />

été victimes d’au moins un acte de <strong>violence</strong>s physiques, 50 % ont été victimes de<br />

<strong>violence</strong>s de la part d’une personne vivant avec elle » (OND, 2007). En 2009,<br />

165 personnes sont décédées victimes de leur partenaire : 140 femmes <strong>et</strong> 25<br />

hommes (OND, 2010).<br />

Les conséquences individuelles, sociales <strong>et</strong> organisationnelles de ces<br />

<strong>violence</strong>s sont multiples : dégradation de l’état de santé physique <strong>et</strong> mental,<br />

augmentation de l’absentéisme, baisse motivationnelle, baisse de la<br />

concentration, eff<strong>et</strong>s négatifs sur la carrière, le maintien dans l’emploi, <strong>et</strong>c.<br />

Depuis une trentaine d’années, des recherches sur le suj<strong>et</strong> ont émergé<br />

1 Relations intra ou hors ménage entr<strong>et</strong>enues avec des personnes ayant un lien familial ou intime.


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

essentiellement dans les pays anglo-saxons ; nombre de grandes entreprises se<br />

sont emparées de ces problématiques, levant de nombreuses résistances <strong>et</strong><br />

contribuant ainsi à la visibilité de ce phénomène social. Outre le drame humain<br />

qu’elle représente, la <strong>violence</strong> familiale pèse lourdement sur les économies<br />

nationales <strong>et</strong> organisationnelles. Annuellement les entreprises américaines<br />

perdent entre 3 <strong>et</strong> 5 milliards de dollars à cause de l’absentéisme professionnel<br />

consécutif des abus conjugaux (Engelken, 1987 dans Mighty, 1997). En France,<br />

la première estimation des répercussions économiques des <strong>violence</strong>s conjugales<br />

supportées par la collectivité avance le chiffre d’1 milliard d’euros par an<br />

(Marissal <strong>et</strong> Chevalley, 2007). Une enquête plus récente évalue le coût global de<br />

ces <strong>violence</strong>s à plus de 2,5 milliards d’euros par an dont 1 099 millions d’euros<br />

pour le poste de dépense le plus important correspondant aux « pertes de<br />

production dues aux décès, aux incarcérations <strong>et</strong> à l’absentéisme » (Nectoux <strong>et</strong><br />

al., 2010).<br />

L’immixtion des entreprises dans la sphère privée soulève pourtant de<br />

profondes réticences liées à la possibilité d’un contrôle social ou à la croyance en<br />

la séparation des rôles. A l’issue d’une brève revue de littérature explicitant le<br />

cadre conceptuel de la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> <strong>et</strong> de ses incidences tant<br />

individuelles, organisationnelles que professionnelles, nous exposerons les<br />

premiers résultats d’une étude exploratoire menée auprès de 12 personnes.<br />

I. CADRE CONCEPTUEL<br />

I.1 DU DICIBLE A L’INDICIBLE<br />

Symbole de protection, le foyer se transforme parfois en théâtre funeste<br />

où la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> prend la forme d’agressions physiques, verbales,<br />

psychologiques, d’intimidations, de privations financières ou matérielles, de<br />

viols... Elle est perpétrée par un partenaire intime dont le comportement est<br />

caractérisé par des menaces, des harcèlements, des tentatives d’isolement, des<br />

assauts verbaux <strong>et</strong> physiques répétés en vue de contrôler autrui (Browne 1993 ;<br />

Zachary, 2000 ; <strong>et</strong>c.). La <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> ne se limite cependant pas au seul<br />

partenaire, elle s’étend à toute personne entr<strong>et</strong>enant un lien familial ou intime<br />

avec la victime. L’élaboration d’un climat de crainte favorise un état général<br />

d’anxiété préjudiciable à la pleine participation de l’individu à la société<br />

(Mighty, 1997). Si notre époque tend à reconnaître pleinement la <strong>violence</strong><br />

psychologique, certains considèrent néanmoins que seule l’atteinte corporelle<br />

envers les personnes est mesurable (Chesnais, 1981). L’extériorité prime sur<br />

l’intériorité ; « la blessure des mots est d’autre nature que celle des coups ».<br />

Insister sur une <strong>violence</strong> de genre brise l’égalité entre les sexes <strong>et</strong> réaffirme<br />

« l’éternelle oppression masculine » (Badinter, 2003).<br />

I.2 TERRORISME PATRIARCAL VERSUS VIOLENCE COMMUNE DU COUPLE<br />

Page 2 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

La littérature différencie la <strong>violence</strong> sadique unilatérale du<br />

fonctionnement conflictuel bilatéral du couple. La sociologie américaine<br />

distingue le « terrorisme patriarcal » caractérisé par des mécanismes de contrôle<br />

de la « <strong>violence</strong> commune du couple » obéissant moins à un processus de<br />

supériorité de genre qu’à la survenue de conflits occasionnels <strong>et</strong> réciproques<br />

(Johnson, 1995). La <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> a des implications économiques,<br />

sociales <strong>et</strong> organisationnelles nombreuses.<br />

I.3 QUELQUES ETUDES GENERALES<br />

Selon les recherches menées en Allemagne, en Grande-Br<strong>et</strong>agne <strong>et</strong> en<br />

France, la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> traverse l’ensemble des classes sociales, des<br />

tranches d’âge, indépendamment de l’<strong>et</strong>hnie, du genre, du niveau de revenu <strong>et</strong><br />

de l’origine géographique (Jaspard, 2005 ; Smartt <strong>et</strong> Kury, 2007). L’Enquête<br />

nationale sur la <strong>violence</strong> familiale au sein des familles américaines a permis<br />

l’élaboration d’une échelle de mesure Conflict Tactics Scales (CTS) contestée<br />

mais très utilisée (Straus <strong>et</strong> Gelles, 1990). C<strong>et</strong>te étude avalise l’égalité<br />

hommes/femmes face à la <strong>violence</strong>. Cependant, les faits déclarés <strong>et</strong> recensés<br />

dans la plupart des enquêtes rapportent que la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> s’exerce<br />

davantage à l’encontre des femmes. La <strong>violence</strong> conjugale aux Etats-Unis<br />

représente 21 % de l’ensemble des crimes perpétrés envers les femmes contre<br />

2 % pour les hommes (Greenfield <strong>et</strong> al., 1998). En France, 10 % des femmes<br />

âgées de 20 à 59 ans sont en situation de <strong>violence</strong>s conjugales (Jaspard, 2005).<br />

Une enquête américaine menée auprès de salariés (femmes <strong>et</strong> hommes) a montré<br />

que plus de 10 % d’entre eux avaient subi un épisode de <strong>violence</strong> de la part du<br />

partenaire intime au cours des 12 derniers mois (Reeves <strong>et</strong> O’Leary-Kelly,<br />

2009).<br />

II. LES INCIDENCES INDIVIDUELLES,<br />

ORGANISATIONNELLES ET PROFESSIONNELLES DE<br />

LA VIOLENCE DOMESTIQUE<br />

II.1 CONSEQUENCES SUR LA SANTE PHYSIQUE ET MENTALE DES VICTIMES<br />

Les eff<strong>et</strong>s de la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> sur la santé physique <strong>et</strong> mentale<br />

des victimes sont directs <strong>et</strong>/ou indirects. Tandis que les lésions corporelles <strong>et</strong> les<br />

chocs traumatiques n’échappent pas à l’observateur, les impacts indirects<br />

perdurent au travers de douleurs, d’anxiété chronique, de dépressions, de<br />

troubles du sommeil, de poussées d’angoisse ou de séquelles neurologiques<br />

(Campbell, 2002 ; Coker <strong>et</strong> al., 2000 ; Henrion, 2001). « Les victimes de<br />

<strong>violence</strong>s conjugales peuvent présenter longtemps après la séparation des<br />

troubles de stress post-traumatique » dont la principale manifestation est la<br />

Page 3 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

reviviscence 2 (Hirigoyen, 2005). Agressions verbales <strong>et</strong> injures répétées<br />

entament l’estime de soi ; les reproches sur l’aspect physique ou la famille<br />

agissent sur la stabilité émotionnelle <strong>et</strong> sont susceptibles d’altérer les capacités<br />

personnelles, relationnelles voire professionnelles des personnes (André <strong>et</strong> F.<br />

Lelord, 1998 ; Henrion, 2001). Les femmes victimes présentent des taux plus<br />

élevés de suicide que les non victimes (Walby, 2000). Le risque de <strong>violence</strong> au<br />

travail est multiplié par deux lorsque la femme subit des <strong>violence</strong>s conjugales : le<br />

harcèlement dans l’entreprise se déploie avec moins de résistance sur une<br />

personne fragile (Hirigoyen, 1998 ; Jaspard, 2005).<br />

Le coût de ce fait social se chiffre en milliards de dollars pour les<br />

économies nationales en termes de dépenses de santé, de recours aux services de<br />

l’état, d’absentéisme (OMS, 2002) <strong>et</strong> de perte de productivité pour les<br />

organisations.<br />

II.2 MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE DOMESTIQUE SUR LE LIEU DE<br />

TRAVAIL<br />

Environ 74 % des cibles de la <strong>violence</strong> conjugale aux Etats-Unis sont<br />

harcelées sur leur lieu de travail (Zachary, 2000) <strong>et</strong> entre 36 % <strong>et</strong> 75 % des<br />

employés victimes sont attaqués par leur partenaire pendant l’exercice de leur<br />

activité (Shepard <strong>et</strong> Pence, 1988 ; Swandberg <strong>et</strong> al., 2005 ; Taylor <strong>et</strong> Barusch,<br />

2004). L’homicide est la principale cause de mortalité sur le lieu de travail pour<br />

les femmes <strong>et</strong> la seconde pour les hommes (U.S. Department of Labor, 1994<br />

dans Moe <strong>et</strong> Bell, 2004). Outre les cibles principales, d’autres personnes au sein<br />

de l’entreprise sont exposées à des dommages collatéraux.<br />

II.3 CONSEQUENCES ORGANISATIONNELLES INDIRECTES DE LA VIOLENCE<br />

DOMESTIQUE<br />

Les eff<strong>et</strong>s indirects se devinent au travers d’une baisse de la<br />

performance des victimes liée à un absentéisme important, à des r<strong>et</strong>ards répétés,<br />

à une diminution de la concentration, à une estime de soi dégradée : autant<br />

d’éléments susceptibles de diminuer les opportunités d’évolution professionnelle<br />

ou d’entraîner la mise à l’écart (Anderson <strong>et</strong> Pearson, 2001 ; Farmer <strong>et</strong><br />

Tiefenthaler, 1997 ; O’Leary-Kelly <strong>et</strong> al., 2008 ; Reece, 2006, Wilkinson, 2001 ;<br />

<strong>et</strong>c.). Les employeurs américains dépensent annuellement entre 3 <strong>et</strong> 5 milliards<br />

pour faire face aux débordements provoqués par la <strong>violence</strong> conjugale (Mighty,<br />

1997 ; Swandberg <strong>et</strong> al. 2007 ; Zachary, 2000). Ces montants incluent les pertes<br />

liées à l’absentéisme, au turnover, aux frais médicaux <strong>et</strong> à une baisse générale de<br />

la productivité. Nombre d’études associent la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> à un fort taux<br />

d’absentéisme, à des r<strong>et</strong>ards importants <strong>et</strong> à des difficultés de concentration. Aux<br />

Etats-Unis, les femmes abusées perdent annuellement presque 8 millions de<br />

journées de travail soit un total de 728 millions de dollars (Max <strong>et</strong> al., 2004).<br />

Entre 23 % <strong>et</strong> 54 % des employés abusés déclarent avoir été absents pour des<br />

raisons de <strong>violence</strong>s conjugales (Taylor <strong>et</strong> Barusch, 2004). Un absentéisme<br />

fréquent, une baisse de la performance individuelle ou l’irruption du partenaire<br />

2 Un détail qui fait resurgir les situations traumatiques.<br />

Page 4 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

sur le lieu de travail sont des éléments susceptibles d’entraîner le licenciement du<br />

salarié (Johnson <strong>et</strong> Gardner, 1999 ; Reece, 2006). Entre 25 <strong>et</strong> 35 % des femmes<br />

battues perdent leur travail conséquemment à des épisodes de <strong>violence</strong><br />

conjugale. Ce phénomène constitue un frein au maintien dans l’emploi (Taylor <strong>et</strong><br />

Barusch, 2004).<br />

La baisse de concentration au travail est plus importante chez les<br />

victimes que chez les non victimes. Si les stigmates post-traumatiques persistent<br />

parfois longtemps après la séparation (Hirigoyen, 2005), les salariés dont<br />

l’expérience est lointaine ne présentent pas de différences dans le niveau de<br />

distraction au regard des non victimes. C<strong>et</strong>te variable peut se mesurer par la<br />

difficulté de concentration, par la fatigue éprouvée ou par le fait de ne pas avoir<br />

réalisé son travail quotidien (Reeves <strong>et</strong> O’Leary-Kelly, 2007, 2009).<br />

Nombre de recherches se sont intéressées au conflit de rôles entre<br />

travail <strong>et</strong> famille. Celles-ci m<strong>et</strong>tent en lumière l’impossibilité pour les individus<br />

de laisser entièrement de côté leurs problèmes ou leurs succès (Rothbach, 2001).<br />

En eff<strong>et</strong>, des émotions négatives dans un rôle peuvent être associées à un<br />

engagement plus faible dans un autre (Greenhaus and Beutell, 1985).<br />

III. METHODOLOGIE<br />

III.1 FIABILITE ET VALIDITE DE LA RECHERCHE<br />

L’objectif de l’étude est de comprendre l’impact de c<strong>et</strong>te problématique<br />

intrafamiliale sur les comportements individuels <strong>et</strong> les contextes organisationnels<br />

afin de mieux cerner les actions envisageables <strong>et</strong>/ou déjà mises en place. Une<br />

méthodologie qualitative semble appropriée à une question de recherche liée à<br />

l’intimité des histoires personnelles. La méthode de recueil des données fondée<br />

sur des entr<strong>et</strong>iens semi-directifs facilite le dévoilement. Notre étude exploratoire<br />

adopte le point de vue des victimes <strong>et</strong> repose sur un mode de raisonnement de<br />

type abductif : il s’agit à la fois de vérifier si les thèmes mis en lumière par la<br />

littérature anglo-saxonne sont transposables dans le contexte français <strong>et</strong> d’en<br />

décrire de nouveaux. Douze entr<strong>et</strong>iens ont été menés jusqu’à présent (8 victimes,<br />

2 représentants syndicaux FO/CGT salariés du constructeur automobile PSA<br />

Peugeot Citroën qui a inscrit c<strong>et</strong>te thématique dans un accord collectif, une<br />

responsable d’association <strong>et</strong> une professionnelle des ressources humaines). Seuls<br />

seront présentés ici les résultats de l’échantillon « victimes » : sur les 8<br />

personnes interrogées (7 femmes <strong>et</strong> 1 homme), 6 occupaient un emploi au<br />

moment de la relation violente. Nous avons effectué, à l’aide du logiciel<br />

Modalisa, une analyse thématique verticale <strong>et</strong> horizontale des occurrences. La<br />

taille de notre échantillon est à ce stade trop faible pour accéder à un niveau de<br />

confiance satisfaisant dans les résultats <strong>et</strong> atteindre le principe de saturation<br />

sémantique <strong>et</strong> de saturation théorique (Roussel <strong>et</strong> Wacheux, 2005).<br />

III.2. THEMES DE L’ANALYSE DE CONTENU THEMATIQUE<br />

Nous avons tenté de mesurer le concept de <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> au<br />

Page 5 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

travers de ses 4 formes principales (1) à savoir physique, psychologique, sexuelle<br />

<strong>et</strong> économique, (Hirigoyen 2005 ; Jaspard, 2005 ; Zachary, 2000, <strong>et</strong>c.) ; sa<br />

temporalité (2) <strong>et</strong> ses conséquences à la fois sur l’individu (3), sur l’organisation<br />

(4) <strong>et</strong> sur l’emploi (5). Nous avons distingué la temporalité actuelle/récente des<br />

faits violents (inférieure à 12 mois) de la temporalité éloignée du présent de<br />

l’individu (Reeves <strong>et</strong> O’Leary-Kelly, 2007, 2009). Nous avons modélisé 8<br />

catégories d’impacts à 3 niveaux différents (individuel, organisationnel <strong>et</strong><br />

professionnel). Les incidences individuelles se traduisent par des répercussions<br />

sur la santé psychique <strong>et</strong>/ou physique (Coker, 2000 ; Henrion, 2001 ; McCauley<br />

<strong>et</strong> al., 1995) <strong>et</strong> sur le niveau d’estime de soi, (André <strong>et</strong> Lelord, 1998). Les<br />

incidences organisationnelles sont celles qui, au-delà de l’individu, influent<br />

directement ou indirectement sur les entreprises. Parmi les plus récurrentes, la<br />

littérature a identifié, nous l’avons vu, l’absentéisme, la propension aux r<strong>et</strong>ards<br />

répétés (Anderson <strong>et</strong> Pearson, 2001 ; Bell <strong>et</strong> al., 2002 ; Brownell, 1996 ; Johnson<br />

and Gardner, 1999 ; O’Leary-Kelly <strong>et</strong> al., 2008 ; Reece, 2006 ; Taylor <strong>et</strong><br />

Barusch, 2004, <strong>et</strong>c.), un niveau élevé de distraction (Lloyd, 1997 ; Reeves <strong>et</strong><br />

O’Leary, 2007). Une rubrique a été créée pour le dévoilement de la <strong>violence</strong><br />

subie à l’employeur <strong>et</strong>/ou à un collègue (Reeves <strong>et</strong> O’Leary-Kelly, 2009). Nous<br />

avons également interrogé les personnes sur leurs attentes 3 en présentant trois<br />

modèles d’intervention : l’intégration des mesures dans la stratégie globale des<br />

DRH, le modèle de la négociation collective <strong>et</strong> le partenariat avec les services<br />

sociaux de proximité (Murray <strong>et</strong> Powell, 2007). Enfin la littérature distingue<br />

quatre principales incidences sur l’emploi : la perte d’emploi de la victime<br />

(Coker <strong>et</strong>.al., 2000 ; Farmer <strong>et</strong> Tiefenthaler, 1997 ; Moe and Bell, 2004),<br />

l’instabilité professionnelle (Browne <strong>et</strong> al., 1999), la difficulté à évoluer<br />

(Anderson <strong>et</strong> Pearson 2001 ; Reece, 2006 ; Wilkinson, 2001 ; <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> de manière<br />

générale une baisse d’efficacité.<br />

IV. RESULTATS<br />

III.1. FORMES DE VIOLENCE ET TEMPORALITE<br />

Sur les 8 victimes interrogées, 7 ont subi la forme physique de la<br />

<strong>violence</strong>. Agressions verbales, pressions psychologiques, dénigrements répétés,<br />

constituent les formes de <strong>violence</strong> les plus répandues : elles concernent tous nos<br />

répondants. La <strong>violence</strong> sexuelle, plus rare, s’accompagne de brutalités<br />

physiques <strong>et</strong> de pressions psychologiques : 2 femmes l’ont expérimentée. La<br />

<strong>violence</strong> économique consiste en une dépendance financière subie : elle concerne<br />

4 personnes. Quant au critère de la temporalité, il mesure la persistance des<br />

séquelles ; 2 répondants subissaient encore la <strong>violence</strong> au moment de l’entr<strong>et</strong>ien.<br />

III.2. INCIDENCES SUR LES INDIVIDUS<br />

3 Thème peu abordé par la littérature.<br />

Page 6 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

Les conséquences sur la santé physique <strong>et</strong> mentale concernent 7<br />

individus : états d’anxiété chronique, sentiments de peur, épisodes de dépression<br />

sévère, tentatives de suicide, hospitalisations <strong>et</strong> suivis psychiatriques. Parmi les 7<br />

personnes ayant abordé le thème de l’estime de soi, la plupart mentionnent la<br />

perspective de proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> prétendent être dotées d’un bon relationnel. Certaines,<br />

en revanche, manifestent repli sur soi, sentiment d’infériorité, difficulté à se<br />

proj<strong>et</strong>er. Au total seulement deux répondants sur huit ont présenté une faible<br />

estime de soi <strong>et</strong> un degré de résistance aux événements violents moins élevé que<br />

l’ensemble de l’échantillon.<br />

III.3. INCIDENCES ORGANISATIONNELLES<br />

Nous avons dégagé 5 principales incidences organisationnelles :<br />

absentéisme, r<strong>et</strong>ard, distraction, dévoilement <strong>et</strong> attentes. Elles représentent<br />

22,9 % des occurrences dont 1,1 % pour l’absentéisme <strong>et</strong> 2,9 % pour la<br />

distraction.<br />

a) Absentéisme<br />

Les résultats de notre analyse ont permis de m<strong>et</strong>tre en lumière un faible<br />

taux d’absentéisme malgré la régularité des <strong>violence</strong>s subies : 5 répondants<br />

affirment être capables de se rendre au travail quotidiennement ; 2 ont mentionné<br />

des absences régulières directement liées à la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong>.<br />

b) R<strong>et</strong>ard<br />

Ce critère, qui a émergé des études anglo-saxonnes, ne recueille aucune<br />

occurrence au sein de notre échantillon.<br />

c) Distraction<br />

A l’instar des études précédentes, le phénomène de la distraction au<br />

travail constitue l’impact le plus cité après le dévoilement <strong>et</strong> les attentes.<br />

e) Dévoilement <strong>et</strong> secr<strong>et</strong><br />

Six personnes ont évoqué ce thème ; pour l’une d’entre elle la<br />

confidence à un collègue a permis d’assouplir les tissus cicatriciels <strong>et</strong> d’éviter<br />

l’hospitalisation ; 3 victimes ont été confrontées au regard clairvoyant de<br />

collègues ou amis qui se sont aperçus de la maltraitance. Une personne a<br />

souligné toutefois les réticences inhérentes au dévoilement : aveu de faiblesse,<br />

sentiment de honte sociale <strong>et</strong> stratégie de protection.<br />

g) Les attentes<br />

La moitié des répondants a exprimé de fortes attentes vis-à-vis de<br />

l’organisation notamment en matière d’aide au logement, d’aide juridique <strong>et</strong> de<br />

soutien psychologique. Cependant, beaucoup ont affirmé l’importance de la<br />

préservation de l’anonymat au sein de l’organisation.<br />

Page 7 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

III.4. INCIDENCES SUR L’EMPLOI<br />

La littérature a souligné les incidences de la <strong>violence</strong> sur la carrière des<br />

victimes en termes de difficulté à évoluer, d’instabilité professionnelle ou de<br />

perte d’emploi. Notre échantillon rapporte un faible taux d’occurrences : 2<br />

personnes ont perdu leur travail indirectement du fait de la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong><br />

subie ; l’instabilité professionnelle <strong>et</strong> l’absence de promotion concernent<br />

respectivement 2 <strong>et</strong> 4 personnes. Nous ne pouvons toutefois pas affirmer que les<br />

<strong>violence</strong>s <strong>domestique</strong>s soient à l’origine de ces entraves à un déroulé de carrière<br />

progressif. L’efficacité professionnelle des individus est approchée par la<br />

réalisation des objectifs fixés : quatre personnes estiment les atteindre.<br />

Parmi les catégories qui ont émergé a posteriori une seule a fait l’obj<strong>et</strong><br />

d’une analyse de contenu ; elle renvoie aux actions concrètes menées par les<br />

victimes pour se soustraire de ces situations de <strong>violence</strong>. En eff<strong>et</strong>, les<br />

programmes de lutte déployés n’intègrent pas suffisamment le point de vue des<br />

victimes ; pourtant leur perception est centrale pour en améliorer l’efficacité.<br />

V. DISCUSSION<br />

A l’instar des recherches précédentes, la <strong>violence</strong> psychologique est<br />

surreprésentée, suivie de la <strong>violence</strong> physique, économique <strong>et</strong> sexuelle. Il<br />

n’existe pas de relation entre le type de <strong>violence</strong> subie <strong>et</strong> l’ampleur des<br />

incidences organisationnelles. En revanche, les personnes ayant cumulé au moins<br />

3 types de <strong>violence</strong> subissent davantage de séquelles individuelles que les autres<br />

personnes, entraînant, de ce fait, des impacts organisationnels plus conséquents.<br />

Un niveau élevé de persistance des stigmates post-traumatiques est à<br />

noter. Les entr<strong>et</strong>iens ont également mis en évidence la prévalence des incidences<br />

individuelles <strong>et</strong> organisationnelles sur les incidences en matière d’emploi à<br />

l’exception du sous-thème de l’évolution professionnelle. Nos analyses de<br />

contenu montrent l’importance des séquelles en termes de santé mentale,<br />

physique <strong>et</strong> d’estime de soi. Si le lien entre la temporalité de la <strong>violence</strong> <strong>et</strong> le<br />

niveau d’incidence organisationnelle n’est pas démontré, il existe en revanche<br />

une relation entre l’ampleur des conséquences individuelles <strong>et</strong> l’intensité des<br />

conséquences organisationnelles. Les incidences sur l’emploi augmentent en<br />

fonction des conséquences individuelles : les personnes ayant cumulé des<br />

<strong>violence</strong>s variées ont connu également les incidences individuelles les plus<br />

importantes ainsi que les eff<strong>et</strong>s organisationnels les plus tangibles <strong>et</strong> les impacts<br />

sur l’emploi les plus visibles, soit 3 personnes sur 4.<br />

Outre le lien entre cumul des <strong>violence</strong>s <strong>et</strong> importance des incidences,<br />

nous avons également observé un phénomène de cumul des types d’incidences.<br />

En eff<strong>et</strong>, les personnes dont les incidences organisationnelles furent/sont<br />

prégnantes, essentiellement en matière de distraction <strong>et</strong> d’absentéisme,<br />

connurent/connaissent des incidences significatives sur l’emploi notamment en<br />

Page 8 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

termes de capacité à évoluer professionnellement, de licenciement <strong>et</strong> de<br />

précarité.<br />

L’impact organisationnel le plus fréquemment cité après le dévoilement<br />

est la distraction (2,9 % des occurrences/50 % de l’effectif). Les conséquences de<br />

la <strong>violence</strong> sur la productivité résultent principalement d’un niveau de distraction<br />

au travail plus élevé. En eff<strong>et</strong>, les épisodes traumatiques subis diminuent la<br />

stabilité émotionnelle des victimes ainsi que leur implication. En revanche, nos<br />

résultats ne perm<strong>et</strong>tent pas de m<strong>et</strong>tre en avant un fort taux d’absentéisme chez<br />

c<strong>et</strong>te population : ce critère ne concerne que 2 personnes. Nous pouvons<br />

cependant affirmer que les journées de travail perdues sont directement liées à la<br />

<strong>violence</strong> <strong>domestique</strong>.<br />

Si le dévoilement des situations de <strong>violence</strong> entraîne un sentiment de<br />

soutien social, une personne a souligné toutefois le danger de la confidence : c<strong>et</strong><br />

aveu de faiblesse peut s’avérer préjudiciable au salarié, qui, déjà fragilisé par sa<br />

situation personnelle, risque d’être stigmatisé dans un contexte professionnel.<br />

Les incidences de la <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> sur l’emploi semblent peu<br />

significatives, excepté pour le critère de l’évolution professionnelle : 2 personnes<br />

ont perdu leur poste à cause de leur situation personnelle douloureuse, 2 autres<br />

ont rencontré une certaine instabilité professionnelle non nécessairement reliée<br />

aux <strong>violence</strong>s subies <strong>et</strong>, près de la moitié des répondants éprouve des difficultés<br />

à évoluer. Si l’organisation doit être à l’écoute des salariés qui l’animent, des<br />

limites toutefois à l’ingérence ont été soulignées : les programmes de prévention<br />

fragiliseraient les individus <strong>et</strong> détourneraient l’entreprise de son but premier.<br />

CONCLUSION<br />

Ce suj<strong>et</strong> sensible soulève de multiples réticences ; réticences d’abord de<br />

la part des victimes devant affronter les obstacles de la honte <strong>et</strong> de la culpabilité,<br />

réticences ensuite du corps social qui a longtemps fermé les yeux sur le huit clos<br />

familial, réticences enfin des firmes à s’immiscer dans les affaires privées des<br />

salariés. Notre étude exploratoire m<strong>et</strong> en évidence le poids du cumul des<br />

<strong>violence</strong>s sur les impacts organisationnels : l’addition des handicaps fragilise<br />

l’individu augmentant ainsi sa probabilité d’exposition aux incidences<br />

organisationnelles <strong>et</strong> sa perméabilité aux impacts négatifs sur l’emploi.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Anderson D. <strong>et</strong> Pearson Y. (2001), “The corporate attack on family <strong>violence</strong>”,<br />

Business and soci<strong>et</strong>y Review, No. 67 : p. 51-54.<br />

André C. <strong>et</strong> F. Lelord (1998), L’Estime de soi, s’aimer pour mieux vivre avec<br />

les autres, Odile Jacob poches éd. janvier 2002.<br />

Badinter E. (2003), Fausse route, Odile Jacob.<br />

Page 9 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

Bell M., Moe A. <strong>et</strong> Schweinle W. (2002), “Partner <strong>violence</strong> and work: Not just a<br />

domestic issue”, Academy of Management Best Papers Proceedings, p. 1-<br />

27.<br />

Browne A., (1993) “Violence against women by male partners: Prevalence,<br />

outcomes, and policy implications”, American Psychologist, Vol 48(10) :<br />

p. 1077-1087.<br />

Browne A., Salomon A., Bassuk, S. S. (1999) “The impact of recent partner<br />

<strong>violence</strong> on poor women’s capacity to maintain work”, Violence Against<br />

Women, 5(4) : p. 393-426.<br />

Brownell P. (1996), “Domestic <strong>violence</strong> in the workplace : An emergent issue.”<br />

Crisis Intervention, 3 : p. 129-141.<br />

Campbell J.C. (2002), “ Health consequences of intimate partner <strong>violence</strong> ”,<br />

The Lanc<strong>et</strong>, Vol 359, April 13 : p. 1331-1336.<br />

Chesnais J. C. (1981) Histoire de la <strong>violence</strong> en Occident, de 1800 à nos jours.<br />

<strong>Paris</strong>, Robert Laffont.<br />

Coker A., Smith P. H., McKeown R. E., King M. R. (2000), “Frequency and<br />

correlates of intimate partner <strong>violence</strong> by type : Physical, sexual, and<br />

psychological batterring”, American Journal of public health, Vol. 90,<br />

N° 4 : p. 553-559.<br />

Engelken C. (1987), “Fighting the costs of spouse abuse”, Personnel Journal<br />

66(3) : p. 31-34 dans Mighty E.J. (1997) “Conceptualizing Family<br />

<strong>violence</strong> as a workplace issue : a framework for research and practice”,<br />

Employee responsibilities and rights journal, 10(4) : p. 249-262.<br />

Farmer A. <strong>et</strong> Tiefenthaler J. (1997), “ An economic analysis of domestic<br />

<strong>violence</strong> ”, Review of social Economy, No. 55 : p.337-358.<br />

Greenfield, Rand, Craven, Klaus, Perkins, Ringel, Warchol, Maston, Fox<br />

(1998), Violence by intimates, analysis of data on crimes by current or<br />

former spouses, boyfriends, and girlfriends, U.S. Department of Justice,<br />

Office of Justice Programs, Bureau of Justice Statistics.<br />

Greenhaus J. H. and Beutell N. J. (1985), “Sources of conflict b<strong>et</strong>ween work<br />

and family roles”, Academy of management review, vol. 10 n°1 : p. 76-88.<br />

Henrion R. (2001) Les femmes victimes de <strong>violence</strong>s conjugales, le rôle des<br />

professionnels de santé, La documentation Française.<br />

Hirigoyen M. F. (1998), Le harcèlement moral, la <strong>violence</strong> perverse au<br />

quotidien, Syros.<br />

Hirigoyen M.F. (2005), Femmes sous emprise, les ressorts de la <strong>violence</strong> dans<br />

le couple, Oh ! Editions.<br />

Page 10 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

Jaspard M. (2005), Les Violences contre les femmes, <strong>Paris</strong>, La Découverte,<br />

collection « Repères ».<br />

Johnson M.P. (1995), “Patriarchal terrorism and common couple <strong>violence</strong> : two<br />

forms of <strong>violence</strong> against women”, Journal of Marriage and the family,<br />

No.57 : p. 283-294.<br />

Johnson P.R. <strong>et</strong> Gardner S. (1999), “Domestic <strong>violence</strong> and the workplace :<br />

developing a company response”, Journal of management development,<br />

18(7) : p. 590-597.<br />

Lloyd S. (1997), “The effects of domestic <strong>violence</strong> on women’s employment”,<br />

Law<br />

<strong>et</strong><br />

Policy, 19 : p. 139-167.<br />

Marissal J.P. <strong>et</strong> Chevalley C. (2007), Evaluation des répercussions<br />

économiques des <strong>violence</strong>s conjugales en France, La documentation<br />

Française.<br />

Max W., Rice D. P., Finkelstein E., Bardwell R. A. <strong>et</strong> Leadb<strong>et</strong>ter S. (2004),<br />

“The economic toll of intimate partner <strong>violence</strong> against women in the<br />

United States”, Violence and Victims 19(3) : p. 259–272.<br />

McCauley J. <strong>et</strong> al. (1995), “ The battering syndrome”, Annals of Internal<br />

Medecine, 123 : p. 737-746.<br />

Mighty E.J. (1997), “Conceptualizing Family <strong>violence</strong> as a workplace issue : a<br />

framework for research and practice”, Employee responsibilities and<br />

rights journal, 10(4) : p. 249-262.<br />

Moe A. <strong>et</strong> Bell M. (2004), “Abject economics: The effects of battering and<br />

<strong>violence</strong> on women’s work and employability”, Violence Against Women,<br />

10(1) : p. 29-55.<br />

Murray S. <strong>et</strong> Powell A. (2007), “Family <strong>violence</strong> prevention using workplaces<br />

as sites of intervention”, Research and practice in Human resource<br />

management, 15(2) : p. 62-74.<br />

Nectoux M., Mugnier C., Baffert S., Albagly M., Thélot B. (2010)<br />

« Evaluation économique des <strong>violence</strong>s conjugales en France”, Santé<br />

publique, volume 22, n°4, p.405-416.<br />

Observatoire national de la délinquance - OND (2008), Eléments de mesure<br />

des <strong>violence</strong>s entre conjoints - dossier II : Crimes <strong>et</strong> délits constatés.<br />

Observatoire national de la délinquance - OND (2007), « Enquête de<br />

victimation ».<br />

Page 11 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

INHESJ/ONDRP - Repères 14 - (2010) « La criminalité en France Rapport de<br />

l’Observatoire national de la délinquance <strong>et</strong> des réponses pénales »<br />

O’Leary-Kelly A., Lean E., Reeves C. <strong>et</strong> Randel J. (2008), “Coming into the<br />

light : intimate partner <strong>violence</strong> and its effects at work ”, may, Academy<br />

of Management Perspectives No. 22 : p. 57-72.<br />

Organisation mondiale de la Santé – OMS (2002), Rapport mondial sur la<br />

<strong>violence</strong> <strong>et</strong> la santé sous la direction de Etienne G. Krug, Linda L.<br />

Dahlberg, James A. Mercy, Anthony Zwi <strong>et</strong> Rafael Lozano-Ascencio,<br />

Genève.<br />

Reece Laurie L. (2006), “Understanding the Impact of Domestic Violence on<br />

the Workplace”, Employment Relations Today,Wiley InterScience, p. 49-<br />

56.<br />

Reeves C.A. <strong>et</strong> O’Leary-Kelly A. (2007), “The effects and costs of intimate<br />

partner <strong>violence</strong> on organizations”, Journal of interpersonal Violence,<br />

22(3) : p. 327-344.<br />

Reeves C.A. <strong>et</strong> O’Leary-Kelly A. (2009), Study of the Effects of Intimate<br />

Partner Violence on the Workplace.<br />

Rothbard N.P. (2001), “Enriching or depl<strong>et</strong>ing The dynamics of engagement<br />

in work and family roles”, Administrative Science Quarterly, 46 : p.<br />

655-684.<br />

Roussel P. <strong>et</strong> Wacheux F. (2005), Management des Ressources Humaines,<br />

méthodes de recherches en sciences humaines <strong>et</strong> sociales, De Boech.<br />

Shepard M. <strong>et</strong> Pence E. (1988), “The effect of battering on the employment<br />

status of women” Affilia, 3(2) : p. 55-61.<br />

Smartt U. <strong>et</strong> Kury H. (2007), “Domestic <strong>violence</strong> : comparative analysis of<br />

German and U.K. research findings”, Social science quarterly, No. 88(5),<br />

p.1263- 1280.<br />

Straus M. A. <strong>et</strong> Gelles R.J. (1990), Physical <strong>violence</strong> in American families :<br />

Risk factors and adaptations to <strong>violence</strong> in 8 145 families, New<br />

Brunswick (First Paperback edition 1995).<br />

Swandberg J., Logan T.K., Macke C. (2005), “Intimate partner <strong>violence</strong>,<br />

employment and the workplace”, Trauma, Violence <strong>et</strong> Abuse, Vol. 4, No.<br />

X : p. 1-25.<br />

Taylor M. J. <strong>et</strong> Barusch, A. S. (2004), “Personal, family, and multiple barriers<br />

of long-term welfare recipients”, Social Work, 49(2) : p. 175-183.<br />

Page 12 sur 13


N.WIELHORSKI /Cahiers de Recherche PRISM-Sorbonne / CR 11-21<br />

Walby S. (2004), The cost of domestic <strong>violence</strong>, London: Department of Trade<br />

and Industry.<br />

Wilkinson C.W. (2001), “Violence prevention at work – A business<br />

perspective”, American journal of preventive medicine 20(2) :<br />

p.155-160.<br />

Zachary, M. K. (2000), “Labor law for supervisors: Domestic <strong>violence</strong> as a<br />

workplace issue. Supervision”, 61(4) : p. 23-26.<br />

Page 13 sur 13


Liste des cahiers de recherche du PRISM – ANNEE 2011<br />

N° Titre Auteurs<br />

CR-11-01 La RSE, entre universalisme <strong>et</strong> contingences : le cas de la côte<br />

d’ivoire<br />

D. Gnanzou<br />

C.H. D’Arcimoles<br />

S. Gaultier - Gaillard<br />

CR-11-02 Diversité au sein des organes de direction <strong>et</strong> Gouvernance des<br />

entreprises<br />

H. Ben Ayed<br />

S. Saint-Michel<br />

CR-11-03 La gouvernance des entreprises socialement responsables J-J. Pluchart<br />

CR-11-04<br />

CR-11-05<br />

L’évaluation de la performance individuelle au travail confrontée à<br />

la logique partenariale <strong>et</strong> justicielle de la RSE<br />

Mise en œuvre opérationnelle de la RSE : Une étude descriptive<br />

<strong>et</strong> comparative des pratiques de deux entreprises industrielles en<br />

Côte d’Ivoire.<br />

B. Condomines<br />

D. Gnanzou<br />

CR-11-06 Responsabilité Sociale de l’Entreprise <strong>et</strong> Publicité :<br />

vers une validation du statut médiateur de l’attitude envers la<br />

marque au sein de la relation entre la responsabilité sociale de<br />

l’entreprise communiquante <strong>et</strong> la confiance envers la marque<br />

CR-11-07 C’est l’heure du goûter !<br />

Les représentations par les 7-11 ans d’un repas dédié à l’enfance<br />

CR-11-08<br />

Une approche exploratoire de l’influence des facteurs<br />

situationnels sur le comportement d’achat en ligne :<br />

Cas de l’achat de vêtement en ligne<br />

CR-11-09 Brand content <strong>et</strong> génération Z :<br />

L’avenir des marques doit-il passer par Leurs contenus <br />

CR-11-10 Les Compagnons réussissent-ils comme les autres <br />

Proposition d’une typologie des attentes en termes de carrière au<br />

sein de l’AOCDTF<br />

S.Herault<br />

P. Ezan<br />

M.Goll<strong>et</strong>y<br />

C.Damay<br />

V. Nicolas-Hémar<br />

M. Ghaibi<br />

E.Cherif<br />

E.Hennequin<br />

D.Abonneau<br />

CR-11-11 Surmonter les difficultés de la méthode<br />

G.Chanson<br />

QCA grâce au protocole SC-QCA<br />

CR-11-12 Les marques alimentaires <strong>et</strong> les enfants :<br />

Quel rôle jouent-elles lors des goûters partagés entre pairs <br />

P. Ezan<br />

M.Goll<strong>et</strong>y<br />

C.Damay<br />

V. Nicolas-Hémar<br />

CR-11-13 GRH <strong>et</strong> télétravail : quel cadre légal J.Abou Hamad<br />

CR-11-14<br />

CR-11-15<br />

L’externalisation de la fonction comptable à l’épreuve de la<br />

théorie du signal.<br />

A researcher's guide to innate consumer behaviour: integrating<br />

evolutionary life sciences into mark<strong>et</strong>ing.<br />

G.Chanson<br />

V.Rougès<br />

F.T.Wehrle<br />

CR-11-16 Les impératifs hypothétiques d’une communication de crise<br />

Réussie.<br />

M.Cros<br />

S.Gaultier-Gaillard<br />

CR-11-17 Etude théorique <strong>et</strong> méthodologique sur le thème de la<br />

S.Kilic<br />

conciliation vie privée-vie professionnelle des salariés.<br />

CR-11-18 Regard épistémologique sur les sciences de gestion A.Le Flanchec<br />

CR-11-19 Implied distribution as a function of the volatility smile B.Tavin<br />

CR-11-20<br />

Financement de l’innovation, performance entrepreneuriale <strong>et</strong><br />

caractéristiques du capital-risque en Europe<br />

J.F Sattin


CR-11-21 <strong>Travail</strong> <strong>et</strong> <strong>violence</strong> <strong>domestique</strong> N.Wielhorski

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!