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le temps de Purcell, Jean-Sébastien Bach, Domenico Scarlatti

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incendie <strong>de</strong> Londres - mais il avait alors entre six et sept ans -, la reconstruction dans une vil<strong>le</strong><br />

bou<strong>le</strong>versée par <strong>le</strong>s travaux, la secon<strong>de</strong> révolution. Il a cependant servi la monarchie et <strong>le</strong>s<br />

souverains.<br />

Haen<strong>de</strong>l a connu et servi <strong>le</strong>s trois souverains <strong>de</strong> la première moitié du XVIII e sièc<strong>le</strong><br />

anglais : Anne (1702-1714), Georges I er (1714-1727) et Georges II (1727-1760). Cette époque est<br />

pour l’Ang<strong>le</strong>terre cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> la stabilisation <strong>de</strong>s institutions puisque c’est <strong>le</strong> moment <strong>de</strong><br />

l’élaboration <strong>de</strong> la monarchie par<strong>le</strong>mentaire « à l’anglaise » qui fit l’admiration, entre autres, <strong>de</strong><br />

Montesquieu et <strong>de</strong> Voltaire. Mais il faut nuancer fortement ce modè<strong>le</strong> idéal qui était pourtant<br />

beaucoup plus satisfaisant que ce qui se passait sur <strong>le</strong> continent.<br />

La « Glorieuse révolution » avait voulu écarter définitivement la tyrannie et pour cela,<br />

établir une nette séparation entre <strong>le</strong>s pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.<br />

La Déclaration <strong>de</strong>s Droits n’avait pas retiré <strong>de</strong> pouvoir au roi, d’ail<strong>le</strong>urs, Guillaume III ne<br />

l’eût alors pas acceptée ; il s’agissait <strong>de</strong> bien délimiter <strong>le</strong>s droits et <strong>le</strong>s <strong>de</strong>voirs du roi librement<br />

accepté par <strong>le</strong>s Anglais, d’un côté, et <strong>de</strong> l’autre, ceux du Par<strong>le</strong>ment, appuyés sur une longue<br />

tradition. Outre la « prérogative roya<strong>le</strong> », mouvante et imprécise, dépendant en fait <strong>de</strong>s individus,<br />

<strong>le</strong> souverain disposait donc entièrement du pouvoir exécutif, à condition <strong>de</strong> respecter <strong>le</strong> Bill of<br />

Rights. Il était aidé par <strong>le</strong>s ministres qu’il choisissait et renvoyait à sa guise ; il gouvernait en son<br />

conseil avec tout ou partie <strong>de</strong>s ministres. L’un d’entre eux, qui avait reçu du souverain <strong>le</strong> bâton<br />

blanc, symbo<strong>le</strong> du pouvoir, exerçait <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s responsabilités, mais il n’était pas nécessaire<br />

qu’il portât <strong>le</strong> titre <strong>de</strong> Premier Ministre 18 . Le premier à porter ce titre fut sir Robert Walpo<strong>le</strong>, et<br />

c’est lui qui, en s’installant en 1731 dans une maison sise au 10, Downing Street, en fit la<br />

rési<strong>de</strong>nce officiel<strong>le</strong> du Premier Ministre anglais.<br />

Encore eût-il fallu que <strong>le</strong> souverain 19 s’intéressât ou fût capab<strong>le</strong> <strong>de</strong> s’intéresser aux<br />

délibérations ministériel<strong>le</strong>s. Or, Anne était trop préoccupée à plaire à ses favorites, et el<strong>le</strong> laissa<br />

par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> duc <strong>de</strong> Marlborough gouverner comme il l’entendait. Georges I er laissa <strong>de</strong> même<br />

faire Stanhope, non seu<strong>le</strong>ment parce qu’il ne parlait pas l’anglais et ne pouvait comprendre ce qui<br />

se disait au conseil que par une fastidieuse traduction, mais parce qu’il s’intéressait avant tout au<br />

Hanovre où il se rendit souvent. Le personnage était haut en cou<strong>le</strong>urs; il avait répudié sa femme<br />

Sophie-Dorothée qui l’avait trompé avec <strong>le</strong> beau Königsmarck venu <strong>de</strong> Suè<strong>de</strong>. L’amant fut<br />

étranglé, et l’adultère assignée à rési<strong>de</strong>nce. Georges se consola alors dans d’innombrab<strong>le</strong>s<br />

aventures féminines, et une fois <strong>de</strong>venu roi, il importa en Ang<strong>le</strong>terre son goût insatiab<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s<br />

femmes grassouil<strong>le</strong>ttes et consentantes. Georges et Sophie-Dorothée n’avaient eu que <strong>de</strong>ux<br />

enfants ; l’aîné, Georges, qui <strong>de</strong>viendra Prince <strong>de</strong> Gal<strong>le</strong>s (titre <strong>de</strong> l’héritier <strong>de</strong> la couronne<br />

18 Sous Georges I er et Georges II, <strong>le</strong>s Premiers Ministres, tous Whigs, furent <strong>le</strong>s suivants : sir Robert Walpo<strong>le</strong> (1721-<br />

1742), Lord Carteret (1742-1744), Henry Pelham (1744-1754), <strong>le</strong> duc <strong>de</strong> Newcast<strong>le</strong> (1754-1756) et <strong>le</strong> premier<br />

William Pitt (1756-1761).<br />

19 La rési<strong>de</strong>nce roya<strong>le</strong> d’Ang<strong>le</strong>terre fut d’abord au palais <strong>de</strong> Westminster, d’Édouard <strong>le</strong> Confesseur à Henri VIII, puis<br />

au palais <strong>de</strong> Whitehall, <strong>de</strong> Henri VIII (à partir <strong>de</strong> 1530) à Char<strong>le</strong>s II sous <strong>le</strong>quel ce palais, <strong>de</strong>venu <strong>le</strong> plus imposant du<br />

<strong>temps</strong>, avec plus <strong>de</strong> 1 500 pièces, brûla, en 1698 ; il n’en reste que la Banqueting House. Aujourd’hui, Whitehall est<br />

une rue sur laquel<strong>le</strong> donnent <strong>le</strong>s bâtiments du gouvernement et <strong>de</strong> l’administration britanniques, dont Downing<br />

Street. Char<strong>le</strong>s II s’installa alors à Saint James, qui fut <strong>le</strong> palais royal jusqu’à l’installation <strong>de</strong> Victoria à Buckingham<br />

Palace à son avènement en 1837. Guillaume III, sans doute perclus <strong>de</strong> rhumatismes, supportait mal Saint James, trop<br />

près <strong>de</strong>s brumes et <strong>de</strong> l’humidité <strong>de</strong> la Tamise, et préférait <strong>le</strong> palais <strong>de</strong> Kensington, plus à l’Ouest. De nos jours<br />

encore, <strong>le</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs au Royaume-Uni sont accrédités auprès <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> Saint James, ce palais étant toujours<br />

<strong>le</strong> centre administratif <strong>de</strong> la monarchie britannique.<br />

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