le temps de Purcell, Jean-Sébastien Bach, Domenico Scarlatti
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epris pour <strong>le</strong>s couronnements ultérieurs), pour <strong>le</strong> mariage du Prince <strong>de</strong> Gal<strong>le</strong>s Frédéric, pour la<br />
mort <strong>de</strong> la reine Caroline, etc. Il prenait ainsi la suite <strong>de</strong> Henry <strong>Purcell</strong>. Quant à ses rivalités avec<br />
Porpora et d’autres, sa renonciation à l’opéra, sa création <strong>de</strong> l’oratorio anglais, el<strong>le</strong>s sont décrites<br />
dans toutes <strong>le</strong>s monographies traitant du musicien.<br />
Les rares témoignages que nous possédons sur l’homme nous <strong>le</strong> montrent passionné,<br />
manquant <strong>de</strong> diplomatie, comme <strong>Jean</strong>-Sébastien <strong>Bach</strong> !, mais d’une gran<strong>de</strong> générosité (cf. <strong>le</strong><br />
Foundling Hospital). Il fréquentait tous <strong>le</strong>s milieux artistiques et intel<strong>le</strong>ctuels et sut mener sa vie<br />
domestique puisqu’il fut probab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> premier musicien à vivre réel<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> son art, sans<br />
être en fait au service d’un grand, tirant <strong>de</strong> larges bénéfices <strong>de</strong> concerts (cf. Athalia) ou <strong>de</strong> la<br />
publication <strong>de</strong>s partitions <strong>de</strong> ses œuvres (cf. A<strong>le</strong>xan<strong>de</strong>r’s Feast). Il acheta <strong>de</strong>s meub<strong>le</strong>s et <strong>de</strong>s<br />
tab<strong>le</strong>aux qui prouvent la sûreté <strong>de</strong> son goût. Il sut éga<strong>le</strong>ment participer à la vie économique et<br />
investit par exemp<strong>le</strong> dans la Compagnie <strong>de</strong>s Mers du Sud dont <strong>le</strong> krach (South Sea Bubb<strong>le</strong>) fit<br />
scanda<strong>le</strong> en 1720 (la même année que la banqueroute <strong>de</strong> Law en France) ; Haen<strong>de</strong>l y perdit<br />
fina<strong>le</strong>ment <strong>de</strong> l’argent, mais il ne fut pas <strong>le</strong> seul. Le musicien buvait du chocolat <strong>le</strong> matin et<br />
<strong>de</strong>vait certainement apprécier <strong>le</strong> porto dont se régalait la bonne société anglaise <strong>de</strong>puis <strong>le</strong> traité <strong>de</strong><br />
1703 ; <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> restait fidè<strong>le</strong> au gin. Bref, Haen<strong>de</strong>l <strong>de</strong>vint profondément anglais, un Anglais <strong>de</strong> la<br />
première moitié du XVIII e sièc<strong>le</strong>.<br />
Le <strong>temps</strong> <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l ou Haen<strong>de</strong>l et son <strong>temps</strong> nous apparaissent comme <strong>de</strong>ux<br />
propositions synonymes ; et c’est en Ang<strong>le</strong>terre que cela fut possib<strong>le</strong>. On comprend dès lors<br />
l’immense popularité du musicien dont certaines œuvres ont été, et sont toujours considérées<br />
comme partie intégrante du nationalisme anglais. Haen<strong>de</strong>l <strong>le</strong> sentit bien qui <strong>de</strong>manda à reposer<br />
dans l’abbaye roya<strong>le</strong> <strong>de</strong> Westminster. Ce grand honneur lui fut accordé non dans l’intimité,<br />
comme il l’avait souhaité mais, selon <strong>le</strong> témoignage du London Evening Post, en présence <strong>de</strong><br />
plus <strong>de</strong> 3 000 personnes. Pouvait-on, enfin, trouver meil<strong>le</strong>ure compagnie, plus anglaise, quand on<br />
inhuma en 1870, dans la place libre à son côté, <strong>le</strong> grand écrivain Char<strong>le</strong>s Dickens <br />
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