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A<br />

mais les observateurs ont dénoncé de nombreux<br />

achats de voix, ainsi que des cas de pressions<br />

exercées sur les électeurs.<br />

Liberté d’expression<br />

La liberté d’expression a été généralement respectée.<br />

Les personnes qui exprimaient des points de vue<br />

considérés <strong>com</strong>me peu patriotiques ou<br />

antinationalistes se heurtaient cependant à une forte<br />

hostilité de la part de l’opinion publique, voire,<br />

parfois, à des violences. Les auteurs de certaines de<br />

ces violences auraient manifestement bénéficié de la<br />

<strong>com</strong>plicité de la police et des autorités locales, qui,<br />

par ailleurs, n’ont pas enquêté de manière appropriée<br />

sur ces actes ou ne les ont pas condamnés<br />

publiquement et sans ambiguïté.<br />

n Des militants de la société civile qui souhaitaient<br />

organiser en Arménie un festival de films<br />

azerbaïdjanais ont été violemment pris à partie et<br />

contraints d’annuler la manifestation à deux reprises.<br />

Le 12 avril, plusieurs dizaines de manifestants ont<br />

bloqué l’accès du lieu où devait se dérouler le festival, à<br />

Gyumri, la deuxième ville du pays. Ils ont agressé<br />

physiquement Guiorgui Vanian, organisateur du<br />

festival et président du Centre caucasien d’initiatives en<br />

faveur de la paix, et l’ont obligé à annoncer<br />

publiquement l’annulation de la manifestation. Les<br />

organisateurs ont déclaré que les autorités locales les<br />

avaient harcelés et avaient exercé sur eux des<br />

pressions psychologiques pour les dissuader de<br />

réaliser leur projet.<br />

Une seconde tentative, le 16 avril, pour organiser<br />

le festival à Vanadzor dans les locaux de la Helsinki<br />

Citizens Assembly (HCA) a également provoqué des<br />

manifestations et des violences. Environ<br />

200 étudiants, militants politiques et anciens<br />

<strong>com</strong>battants de la guerre du Haut-Karabakh, entre<br />

autres personnes, se sont rassemblés devant les<br />

bureaux de la HCA. Ils ont pénétré de force dans<br />

les locaux, vandalisé le matériel, lancé des œufs et<br />

des pierres et blessé un employé. Plusieurs<br />

policiers ont assisté passivement à ces violences<br />

sans tenter d’y mettre fin ni chercher à assurer la<br />

sécurité du personnel présent. Malgré les appels de<br />

la HCA, les renforts de police ne sont arrivés<br />

qu’après les faits. Une enquête a été menée et une<br />

femme a dû payer une amende pour avoir jeté une<br />

pierre sur le bâtiment, mais il n’y a pas eu de<br />

véritables investigations impartiales dans cette<br />

affaire et les autorités n’ont pas condamné les<br />

violences.<br />

n Un bar d’Erevan fréquenté par des homosexuels a<br />

été attaqué le 8 mai. Une caméra de sécurité a filmé<br />

deux personnes en train de jeter des cocktails Molotov<br />

à travers les vitres de l’établissement. La police ne<br />

serait cependant arrivée sur les lieux que 12 heures<br />

après les faits pour mener une enquête. Deux jeunes<br />

gens ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête, mais<br />

ont été libérés sous caution peu après par deux<br />

parlementaires membres de la Fédération<br />

révolutionnaire arménienne (FRA, parti nationaliste<br />

plus connu sous le nom de parti Dachnak ou<br />

Dachnaktsoutioun) qui ont cautionné l’attaque,<br />

affirmant qu’elle s’inscrivait « dans le cadre de<br />

l’idéologie sociétale et nationale ». Edouard<br />

Charmazanov, porte-parole du Parti républicain, au<br />

pouvoir, et vice-président du Parlement, aurait, selon la<br />

presse locale, justifié cet attentat.<br />

Torture et autres mauvais traitements<br />

Le Comité européen pour la prévention de la torture a<br />

publié le 3 octobre un rapport sur sa visite en<br />

Arménie en décembre 2011, dans lequel il indiquait<br />

que pratiquement aucune des re<strong>com</strong>mandations<br />

faites à l’issue de ses précédentes visites sur la<br />

détention des personnes condamnées à<br />

l’emprisonnement à perpétuité n’avait été mise en<br />

œuvre. Il notait en outre que les conditions de vie<br />

déplorables qui régnaient à la prison de Kentron, à<br />

Erevan, étaient in<strong>com</strong>patibles avec les détentions de<br />

longue durée et que, pour les condamnés à la<br />

réclusion à perpétuité, elles constituaient de fait un<br />

traitement inhumain.<br />

Objecteurs de conscience<br />

À la fin de l’année, plus d’une trentaine d’hommes<br />

purgeaient une peine d’emprisonnement parce qu’ils<br />

refusaient d’effectuer leur service militaire pour des<br />

raisons de conscience. Le service civil proposé en<br />

remplacement demeurait sous le contrôle des<br />

autorités militaires. Le 27 novembre, la Cour<br />

européenne des droits de l’homme, appelée à se<br />

prononcer dans l’affaire Khachatryan & autres c.<br />

Arménie, a estimé que l’Arménie avait violé les droits<br />

de 17 témoins de Jéhovah. C’était la quatrième fois<br />

que la Cour rendait un arrêt condamnant l’Arménie<br />

sur la question de l’objection de conscience. La Cour<br />

a considéré que les droits des requérants à la liberté<br />

22 Amnesty International - Rapport 2013

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