CASPAR Joseph : Un rescapé de la baraque 22 ... - Malgré-Nous
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Hub ! Wurf ! » ( P<strong>la</strong>ntez ! Levez ! Jetez ! »). Malheur à celui qui n’était pas dans le rythme,<br />
car le chef considérait son manque <strong>de</strong> rigueur comme un acte d’insoumission. Il était puni par<br />
<strong>de</strong>s exercices physiques et <strong>de</strong>vait par exemple ramper ou monter dans un arbre.<br />
<strong>Nous</strong> avions droit à une pause <strong>de</strong> 10/15mn pendant <strong>la</strong>quelle on pouvait casser <strong>la</strong> croûte et<br />
pisser (Pinckelpause) – il nous était d’ailleurs strictement interdit d’aller pisser en-<strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />
cette pause !<br />
Je dois dire que nos surveil<strong>la</strong>nts n’étaient pas méchants avec nous et que nous pouvions<br />
discuter avec eux. Le tout était <strong>de</strong> se soumettre à <strong>la</strong> discipline.<br />
On s’arrêtait <strong>de</strong> travailler vers 11h pour être <strong>de</strong> retour au camp à 12h30. <strong>Nous</strong> mangions à<br />
13h. Il fal<strong>la</strong>it qu’on se tienne correctement, pas question <strong>de</strong> chahuter. Puis nous faisions <strong>la</strong><br />
sieste jusqu’à 15/16h pour aller ensuite faire du sport sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d’exercice ou du maniement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> bêche (celle-ci <strong>de</strong>vait toujours briller comme un miroir). A noter que celui qui avait bien<br />
travaillé le matin était dispensé <strong>de</strong> sport et pouvait rester couché.<br />
Le soir, nous avions droit à une soupe, puis nous avions du temps libre que nous passions<br />
dans ou à l’extérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>baraque</strong>. Tel était notre quotidien.<br />
Il nous arrivait aussi <strong>de</strong> « faire le mur ». On passait l’enceinte clôturée du camp pour aller<br />
chez un paysan voisin avec lequel on aimait discuter. Il faut dire qu’il avait surtout <strong>de</strong>ux jolies<br />
filles. Mais il fal<strong>la</strong>it surtout ne pas se faire prendre. Les gradés ne p<strong>la</strong>isantaient pas avec<br />
l’obéissance et <strong>la</strong> discipline. Certains d’entre nous ont été en « taule », une sorte <strong>de</strong> bunker<br />
semi enterré. Ils avaient pour toute nourriture du pain et <strong>de</strong> l’eau et avaient <strong>de</strong>s rats pour toute<br />
compagnie.<br />
<strong>Joseph</strong> Caspar (à droite) et un ami allemand au RAD. (Coll. J. Caspar)